here we go again (theo)

J'attendais au bureau. J'attendais quelque chose, ou quelqu'un pouvant me tirer de mon ennui au sein de la clinique vétérinaire déserte pour le moment. J'avais eu des nouvelles de l'école d'art, qui apparemment avait d'autres propositions de doublage de courts métrages pour moi. J'hésitais encore à me lancer dedans à plein temps. Ca me plaisait énormément, et ici et je ne m'épanouissais plus. J'avais simplement peur de me lancer. Le téléphone me tira de mes pensées. « Je prends! » Criais-je à mes collègues. Un cheval blessé dans un haras. Celui de Blue, que je connaissais bien. Je ne tardais pas à me mettre en route. Arrivée là bas, je tombais sur le palefrenier. Un charmant jeune homme avec qui j'avais passé une chaude nuit à quelques semaines plus tôt. « Tiens... Comme on se retrouve. » Lançais-je d'un air sur de moi.  « C'est moi la vétérinaire. » Oui, revenons-en aux faits. J'étais là pour bosser et soigner un cheval, pas pour me remémorer de chouettes souvenirs. Mais peut-être que l'une de mes dernières missions en tant que vétérinaire serait plus animée que prévue finalement.

Athas n’était pas en grande forme aujourd’hui. Athéna était pourtant passé la veille pour le voir, et tout allait bien. Mais tu étais surement un peu trop parano. Tu avais appelé brièvement la clinique vétérinaire, parce que tu voulais absolument savoir s’il y avait un truc qui n’allait pas avec ton cheval. Alors tu attendais patiemment, assis à côtéé de son box à jouer sur ton téléphone, envoyant des messages à ta meilleure amie pour passer le temps. Jusqu’à ce que quelqu’un t’interpelle pour te dire que le vétérinaire était arrivé. Whoa, le choc. « Euh, oui, salut » dis-tu en passant une main gênée dans ta nuque. La vétérinaire n’était autre que la fille avec qui tu avais couché il y a pas longtemps. Vous vous étiez rencontré en soirée et puis vous aviez fini dans le même lit à vous faire plaisir toute la nuit. Et tu avais beaucoup aimé cette chaude nuit avec elle. Mais c’était tellement bizarre de la voir là. « J’m’en doute. C’est le cheval en question, Athas » répondis-tu à la jeune femme en riant nerveusement. Ok, tu étais plus que mal à l’aise, super. Toi qui n’aimait pas les relations sociales, là tu étais servi. Comment fallait réagir dans ce genre de situation ? Telle était la question.

Il n'avait absolument pas l'air à l'aise, en tout cas bien moins sur de lui que lorsque ses mains avaient parcouru mon corps lors de notre nuit ensemble. La main dans sa nuque, le regard fuyant... Il ne semblait pas vouloir se remémorer notre petite soirée. Dommage. Moi qui avait vu là une occasion de m'amuser... Cela me paraissait compromis. Il avait l'air de vouloir rester professionnel, et je pouvais le comprendre... Mais peut-être pas l'accepter. « T'es tout pâle. T'es sur que c'est pas toi que je dois soigner ? » Demandais-je en rigolant, cherchant à plonger mon regard dans le sien. Il me montrait le cheval et je pris le temps de l'observer. « Bon, je vais regarder ça de plus près. Qu'est ce qu'il a exactement ? Et depuis quand ? » Un peu de sérieux Siam tout de même. Je ne voulais pas vraiment risquer la faute professionnelle. Si il n'était pas réceptif, tant pis.

Bon, t’étais totalement gêné de croiser la jeune femme aujourd’hui. Certes, tu n’avais pas été comme ça avec elle la dernière fois que tu l’avais vu. Forcément, il y avait plus d’alcool aussi dans cette soirée. Maintenant tu étais totalement sobre, et plus trop inquiet pour ton animal. Ouais, t’étais pas à l’aise avec les femmes et ça se voyait à des millions de kilomètres. Et la brune l’avait remarqué d’ailleurs. Tu riais nerveusement à sa phrase. « Non ça va, ça va » répondis-tu toujours en riant. C’est vrai que t’avais peut-être l’air ridicule. La conversation se dirigea vers Athas pour savoir pourquoi tu t’inquiétais pour ton cheval. « J’ai sauté quelques barres avec lui ce matin, mais j’ai l’impression qu’il boite, alors je voulais m’assurer que c’était rien de grave » répondis-tu en te passant la main dans tes cheveux. Tu t’inquiétais toujours pour rien, t’avais toujours trop peur pour lui. Après tout, c’était ton bébé et t’en prenais énormément soin.