out of control (theo)

Deux heures, deux putain d'heures interminables que Nolan pleure tout ce qu'il peut et que tu n'arrives pas à le calmer. T'es en pleurs toi aussi, en boule dans un coin tu te mets de la musique pour monter le son et ne plus l'entendre pleurer. T'es une mauvaise mère, tu le sais. Tu ne pensais pas que ce serait aussi dur, qu'il serait aussi dur avec toi. Son père gère beaucoup mieux et tu te demandes même si ton enfant t'aimes. C'est horrible de penser ça, mais plus tu dois gérer moins t'y crois. Au fond, c'était peut être une erreur de garder ce bébé. T'étais bien trop jeune pour être maman. Toi tu voulais t'éclater et non pas changer des couches. Mais merde, t'aurais pas pu avorter, c'était une vie après tout. Toi qui reprochais à ta mère de ne pas être assez présente pour toi, t'avais l'impression de répéter le même schéma avec ton fils et ça te bousillait le cœur. Parce que malgré tout, bien sur que tu l'aimais. Plus que tout même, c'était toute ta vie, ta chair, ton sang. Tu ne comprenais pas pourquoi t'avais autant de mal. Ça semblait si facile quand tu croisais les autres mères dans les parcs. Pourquoi toute ta vie était toujours plus compliqué ? Tu pris ton téléphone et décida d'envoyer un appel à l'aide a Theo. Lui seul pourrait le calmer. Heureusement qu'il avait décidé d'assumer cet enfant avec toi. Sinon, tu ne sais pas comment tu aurais fait. Tu n'avais plus qu'à attendre que l'australien débarque. Tu savais qu'il viendrait, il venait toujours, c'était son fils aussi après tout. Tu baissas tout de même la musique, c'était malsain de faire ça et t'en avais entièrement conscience. Mais tu n'en pouvais plus de l'entendre pleurer comme ça. Ça te rendait dingue.

Il était tard, t'étais quasiment endormi. Mais tu surfais sur internet avec ton téléphone, cherchant le sommeil comme jamais. Mais dans tes navigations, tu tombais sur un message de Nastya qui semblait totalement apeurée par Nolan. Il était entrain de pleurer et elle n'arrivait pas à le calmer. C'était déjà arrivé, que quand votre fils est chez sa mère, elle n'arrive pas à s'en sortir. Tu ne peux pas la blâmer, parce que c'est difficile d'avoir un enfant aussi jeune et on ne sait pas comment s'y prendre. Toi, tu avais réussis à t'adapter, parce que tu avais eu une petite soeur et que tu t'en étais beaucoup occupé lorsqu'elle était enfant. Tu calmais la russe par message et tu sortais de ton lit pour enfiler un pantalon et une chemise. Tu pris ton téléphone et ton porte feuille et tu partais vers ta Jeep pour te diriger vers chez la jeune Kheinov. Une fois arrivé, tu entrais dans l'appartement et tu cherchais sa chambre tant bien que mal. La brune était posée dans un coin entrain de pleurer, pendant que ton fils était lui aussi entrain de pleurer dans son berceau. Tu allais d'abord vers la mère, t'agenouillant devant elle et tu attrapas son visage entre ses mains. « Nast', calmes-toi, je suis là, ça va aller » dis-tu avant d'embrasser son front comme pour la rassurer. Tu te levais et tu allais vers le berceau de Nolan pour le prendre dans tes bras. « Arrêtes de pleurer, tu fais peur à ta maman » dis-tu en souriant à ton fils. Tu le berçais dans tes bras quelques minutes avant qu'il ne se calme tout seul et qu'il arrête enfin de crier dans tout l'appartement.

Tu te sentais un peu honteuse de toujours appeler le père de ton fils à la rescousse. Surtout que vous n'étiez même pas ensemble et qu'il accourait à la seconde en général. Tu n'aurais clairement pas pu assumer Nolan sans lui. Mais pourquoi ? Pourquoi est ce que tout était toujours plus facile quand il était dans le coin ? Sa seule présence détendait toute ton âme et faisait retomber la moindre anxiété. D'ailleurs rien que d'entendre ta porte d'entrée se refermer, tu commençais enfin à souffler. Tu plongeas son regard dans le sien alors qu'il essayait de te calmer et que des perles salées coulaient le long de tes joues. J'suis désolée Theo, je comprends pas, j'suis qu'une mauvaise mère. Tu fermas les yeux, savourant son baiser sur le front. Son contact était si rassurant. Tu soufflas un bon coup quand il prit votre fils pour le calmer en quelques secondes. Il est beaucoup plus calme quand t'es là. dis-tu d'une petite voix triste. Tu n'étais pas jalouse, mais tu ne comprenais pas pourquoi ce n'était pas le même enfant quand tu étais toute seule avec lui. Comme si, il avait deux visages différents, connaissant la pathologie du père Kheinov, c'était assez effrayant. Mais c'était probablement juste toi qui te faisais des films. Pardon. t'excusas-tu encore. Je sais que tu pourras pas toujours venir me sauver. dis-tu tristement. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi. avouas-tu en posant ton regard clair dans les yeux sombres du jeune homme. La vision de l'australien et de ton fils arrivait à te réchauffer un peu le cœur.

Tu ferais n'importe quoi pour aider Nastya avec ton fils. En même temps, c'était peut-être la culpabilité qui parlait et qui te rappelait que c'était peut-être ta faute si la jeune femme était tombé enceinte aussi jeune. Et puis, peut-être parce qu'avec le temps, tu en pincé un peu pour la jeune russe. C'est pas forcément le moment de penser à ça. Ce soir, tu avais accouru chez la jeune Kheinov pour l'aider avec Nolan. « T'es pas une mauvaise mère, c'est juste que... c'est pas facile de devenir mère du jour au lendemain » répondis-tu à la jeune femme en posant ta main sur sa joue, pour la rassurer. Et c'est une chose que tu pouvais comprendre. De ton côté, tu avais une petite soeur dont tu t'étais énormément occupé et puis ta grande soeur avait eu des enfants, et tu t'en étais aussi beaucoup occupé. Alors forcément, ça venait naturellement chez toi. Tu attrapais le petit garçon dans tes bras et tu le berçais doucement. « J'ai l'habitude avec les bébés, c'est surement ça » dis-tu en haussant les épaules et en souriant à ton fils. Une fois le petit quasiment endormi, tu le reposais dans son berceau pour le laisser dormir et tu quittais la pièce en prenant soin d'emmener Nastya avec toi. « Je serais toujours là pour t'aider, n'importe quelle heure du jour et de la nuit » dis-tu en souriant et en prenant les mains de la jeune femme dans les tiennes. « Tu t'en sortirais surement mieux sans moi » dis-tu en riant. C'est vrai, sans toi la jeune maman n'aurait jamais été enceinte, et elle n'aurait donc jamais eu d'enfant et donc elle ne serait même pas dans cette situation. Enfin c'est ce que tu pensais.

Le fait que Theo vienne quand tu l'appelles, qu'il soit là pour toi et pour votre fils, ça comptait énormément pour toi. Peut être même bien plus qu'il ne le pensait et bien plus que toi même tu ne pouvais le penser. Tu le souris alors qu'il essaie de te rassurer. Ça doit être ça, j'espère que t'as raison. dis-tu en soupirant. Toi en revanche, tu n'as jamais eu l'occasion de t'occuper d'enfants, tu étais la petite dernière, c'était plutôt de toi qu'on s'occupait. Même quand Sacha a eu ses enfants, tu n'as pas été là pour lui. Tu ne sais pas comment tu aurais pu en même temps avec votre passif plutôt compliqué. Le seul bébé dont je me suis occupé, c'est moi même. dis-tu en riant. C'était triste à dire, mais c'était la vérité. Tu soupiras en sortant de la chambre alors qu'il venait de coucher le petit. Tout était tellement facile pour lui. T'es adorable. dis-tu en lui souriant. En parlant de ça, tu veux pas rester dormir ? Pour cette fois ? demandas-tu avec une petite voix, comme une enfant qui réclamait son ours en peluche. Tu secouas négativement la tête. C'est faux, je regrette rien de ce qui as pu se passer, au moins, t'es toujours dans ma vie. dis-tu en rougissant et en détournant le regard. En général, tu étais loin d'être timide avec les hommes. Mais avec le père de ton fils, c'était plus délicat. Tu étais tellement perdu sur ce que tu pouvais ressentir pour lui. Tu sais juste que tu aurais vraiment aimé qu'il soit plus que juste le père de ton fils. Mais c'était compliqué et tu ne savais même pas si c'était réciproque.

Tu donnerais ta vie pour ton fils, et tu te rends compte que au fur et à mesure, c'est peut-être aussi pour elle que tu donnerais ta vie. Enfin bref, passons. « J'ai toujours raison, saches-le » dis-tu en lui faisant un clin d'oeil. Tu ne voulais pas qu'elle pense qu'elle était une mauvaise mère, sinon elle ne s'en sortirait jamais avec le petit garçon. Tu avais aidé Nolan à s'endormir et il avait finalement reprit son calme et avait enfin fermé ses yeux. « Ca va venir, t'inquiète pas » dis-tu à la jeune femme alors que vous quittiez la pièce pour laisser le petit dormir. Vous vous retrouviez dans le salon de la russe et tu essayais de la rassurer comme tu pouvais avec le petit garçon. Elle te dit alors que tu étais adorable, réponse à laquelle tu lui faisais un joli sourire. « Pas de soucis, Nast, tout ce que tu voudras » dis-tu toujours en souriant. Tu te doutais que sans toi, la jeune femme vivrait une vie normale, elle n'aurait pas à s'occuper un nouveau né alors qu'elle n'a que 23 ans. Tu ne pouvais pas résister à sa petite tête, et tu ne pouvais rien lui reprocher. Alors tu dormirai chez elle ce soir, pour qu'elle se sente mieux. « J'allais pas te laisser toute seule, quand même » répondis-tu à la jeune femme. « Et moi aussi j'suis content que tu sois dans ma vie, Nastya » dis-tu avec un mince sourire au bord des lèvres.