+ they don't know about us. (pandore)

Boum. Boum. Boum. La fête battait à son plein. La musique était tellement forte que l'on entendait ni les paroles, ni les notes; juste des sons sourds qui faisait vriller vos tympans. Boum, boum, boum. De quoi donner mal au crâne à un doliprane. Assise au bar, Prim regardait les gens se trémousser sur la piste de danse. Il y avait des filles d'une vingtaine d'années qui attiraient tous les regards, notamment ceux de jeunes garçons prépubères. Il y avait aussi des filles moins jolies, avec des lunettes et des boutons. Certaines filles étaient trop jeunes pour être ici, cela se voyait. Ces filles-là devaient avoir environ quinze ans et ressemblaient beaucoup à Prim quand elle était jeune. Les yeux cernés de noir, le maquillage qui avait coulé à cause de la transpiration et des larmes, les habits déchirés, le paquet de cigarette dans la main, et aussi cet air impassible et froid qu'elles affichaient constamment. Prim se demanda qu'est-ce qu'elles allaient devenir plus tard. La jeune femme se demandait souvent ce qu'elle serait devenue si Nate ne l'avait pas sauvée. Elle ne serait sûrement même plus là, à l'heure qu'il est. Nate... Non, il ne fallait pas qu'elle pense à lui. La française secoua la tête, et se retourna. "Deux Tequila s'il vous plaît" demanda-t-elle à l'attention du serveur. Elle avala les deux shots d'une seule gorgée. Sa gorge ne lui brûla presque pas; même si elle ne buvait plus beaucoup d'alcool désormais, sa trachée s'était habituée à boire ce genre de boisson. Prim reprit encore trois autres shots. Sa tête commença à tourner et elle se sentit soudain plus heureuse; d'autres seraient déjà en train de vomir par terre.
Prim se leva et se mit à danser sur la piste de danse. Avant d'être bourrée, la musique lui paraissait insignifiante; désormais, elle la comprenait. C'était un tempo, un bruit de son, qui permettait au corps de s'exprimer. Et oui, l'alcool lui donnait des idées philosophique (...) Au bout d'un moment, Prim aperçut Pandore. Elle s'approcha d'elle. La jolie blonde ne paraissait pas très fraîche non plus. "Hey, Panda... Je crois que je suis bourrée" annonça la française en retenant un rot (super classe, je l'accorde). Puis, Prim posa ses lèvres sur celles de son "amie" et commença à lui rouler une pelle qui s'annonçait mémorable.
Bawi, vous ne saviez pas qu'on embrassait ses amies à Bowen ? (a)

L'amitié entre Pandore et Prim était, certes, déconcertante, surtout pour ceux qui ne les connaissaient pas. Elles étaient très proches, sûrement un peu trop. Certaines personnes pensaient d'ailleurs que ce n'était pas sain. Mais les deux jeunes femmes s'en fichaient. Elles s'adoraient, et se le montraient d'une façon un peu différente. Prim déclara à son amie qu'elle était saoule, celle-ci lui répondit mais elle n'entendit pas à cause de la musique. La jolie française se contenta d'hocher la tête. Si elle avait été lucide, elle aurait espéré que Pandore n'ait pas dit quelque chose comme : "Va te jeter du haut d'une pont". La blondinette ne broncha pas quand Prim posa ses lèvres sur les siennes et sa langue fut de la partie.
Pandore lui lança un clin d'oeil malicieux. « C'est chouette de t'voir. » déclara-t-elle en glissant une main sous le tee-shirt de Prim. Celle-ci lui adressa un sourire. "Je trouve aussi" répondit-elle en mettant sa main dans le pantalon de son amie. Elle passa son bras libre autour des épaules de son amie. "Tu as une cible ce soir ?" demanda Prim en pointant du doigt une foule de gens qui dansaient.

Parfois, Prim se demandait si elle n'était pas un peu bisexuelle sur les bords. Elle aimait beaucoup Pandore, et ça ne l'aurait pas du tout gêné de sortir avec elle. D'ailleurs, si elle lui demandait, la jolie française accepterait sûrement. Enfin, le moment était très mal choisi pour débattre au sujet de la sexualité ambiguë de Prim; elle était complètement bourré, avait la tête qui tournait et surtout, la main dans le pantalon d'une autre fille. Prim vit une fille qui les dévisageait d'un oeil mauvais, et la jeune femme lui répondit d'un simple mais efficace doigt d'honneur. La fille cracha par terre et s'en alla. Si il y avait bien une chose de Prim détestait, c'était les homophobes et les coincés. Mais encore une fois, ce n'était pas le moment de penser ce genre de chose.
Prim jeta un coup d'oeil autour d'elle. Aucun canon en vue; juste des gens pleins de sueurs qui se trémoussaient plus ou moins bien au milieu d'autre gens en sueur. Le tableau était incroyablement sexy. Pandore vint poser délicatement et aussi très rapidement ses lèvres au bord des siennes. Elles étaient délicieuses, car elles avaient encore un peu le goût d'un Malibu, bu par Pandore au cours de la soirée. "Moi ? Eh bien je dois bien dire qu'une personne en particulier m'a tapé dans l'oeil." répondait Prim avait un petit sourire. "Cette personne est blonde, a de jolis yeux et porte le même nom qu'un certain Honoré" continua-t-elle en se rapprochant un peu plus de son amie. "Oh, et ma main se trouve actuellement dans le pantalon de la personne" Prim frôla les lèvres délicieusement charnues de Pandore du bout de sa langue, langue qui finit sa course dans le creux du cou de la jolie blonde.

Avec Pandore, Prim n'est plus vraiment la même. En général, elle est plutôt calme et travailleuse, pas du genre la meuf qui couche à droite, à gauche. De toute façon, elle était bien trop attachée à Nate pour faire ça; Nate, ou l'homme qu'elle aimait de tout son petit coeur depuis... cinq ans. Oui, c'était compliqué entre eux, oui, c'était dur de s'aimer encore après trois ans d'absence, mais non, elle n'avait cessé de croire en lui, de penser à lui et de l'aimer, du plus profond d'elle-même. Il y avait eu des gens qui étaient passé par son lit durant cette longue absence, dont Pandore, mais il n'y avait jamais eu de sentiments. Avec Pandore, c'était un jeu. Elles s'amusaient comme ça. Souvent, elles étaient bourrées; mais ce n'était qu'un détail. Toutes deux étaient en manque d'amour, et même si elles ne s'aimaient pas vraiment comme deux amoureux, c'était déjà ça. Prim était consciente que ça ne durerait pas éternellement, car à un moment, l'une ou l'autre finirait par se caser avec quelqu'un. Mais elle n'avait pas peur; elle savait qu'elles seraient amies. Parce que derrière ces séances de "je te touche les seins, et aussi plus bas, tralalala" se cachait une véritable amitié. Amitié un peu particulière, certes, mais amitié quand même. Ce n'était pas au goût de tout le monde, mais bon, qu'est-ce qu'on pouvait s'en battre les robignolles de l'avis des gens. Prim passa son bras autour de la taille fine de son ami. « Te faire succomber ? Je n'attendais que ça, ma douce... » murmura la française d'un ton plus que suggestif. Doucement, elle entraînait son amie vers les toilettes.