#17 ~ home is where the heart is (frerry)

Il a au moins attendu une demi-journée après être arrivé à Bowen pour retourner au 17. Il fallait bien qu’il annonce la grande nouvelle et il ne voulait pas faire ça par messages. Durant le temps où il était à Austin, il est resté en contact avec ses anciens colocataires et ses amis. Il ne voulait pas les perdre et même s’il sait qu’un autre coloc est venu le remplacer, il ne doute pas qu’il puisse squatter le canapé sans problème. La raison pour laquelle il n’est pas venu directement à l’appartement après avoir été déposé en ville, c’est qu’il devait réinscrire Penny à l’école. Elle est à la fois triste et heureuse, elle a du quitter ses amis du Texas mais elle va retrouver ceux de Bowen. Et puis elle a l’habitude d’être baladée maintenant, elle a vécu avec sa mère, puis avec Perry à Bowen, fait un tour du monde alors qu’elle n’avait même pas dix ans, est allé au Texas et maintenant la voilà de retour en Australie. Parfois le jeune homme se demande si c’est une bonne idée de lui faire vivre autant de choses. Il a peur que plus tard elle lui en veuille même si actuellement, elle a l’air heureuse. Bref. Un petit détour rapide à l’hôtel pour déposer sa valise et le voilà en route pour son appartement de toujours. C’est le seul endroit où il a toujours vraiment vécu à Bowen et même s’il sait qu’il ne peut pas retourner y vivre, il a un plan. Lorsqu’il arrive devant l’immeuble, il sent la nostalgie l’envahir et il repense à toutes les choses qu’il a vécu dans cet appart et il y en a beaucoup ! N’ayant pas prévenu de son arrivée, il espère tout de même que quelqu’un sera là pour l’accueillir. Le jeune homme monte les marches, l’ascenseur étant encore en panne et frappe à la porte, heureux comme un enfant le matin de noël.

Plongée dans les papiers et plus précisément dans la comptabilité de ton entreprise, tu sursautes au moment où quelqu’un frappe à la porte. Tu rassembles les feuilles dans un tas désordonné sur la table basse avant de te lever pour aller ouvrir. Tu n’as pas encore vraiment repris le travail depuis ta fausse couche ou du moins, tu n’as pas encore remis les pieds au bureau mais travailler de la maison t’empêche de trop penser. Tes nuits sont courtes, ton moral est au plus bas et ça doit clairement transparaître sur ton visage. Mais tu fais tout pour te sortir de cette mauvaise passe malgré tout même si chaque jour est une nouvelle épreuve à surmonter. Tu attaches vite fait tes cheveux dans un chignon pour être plus présentable puis ouvres la porte. Un large sourire apparaît immédiatement sur tes lèvres quand ton regard se pose sur Perry. « Qu’est-ce que tu fous là ? » Demandes-tu en le prenant dans tes bras pour l’enlacer le temps de quelques secondes. Puis, tu le laisses entrer, refermant la porte derrière lui. « Comment ça me fait plaisir de te revoir. » Ajoutes-tu en te dirigeant vers le salon suivie du brun. Tu fronces légèrement les sourcils, prenant conscience qu’il est venu seul. « Où est Penny ? » La fille de Perry a vécu avec vous pendant un moment alors ne pas la voir, ça t’inquiète un peu même s’il doit bien y avoir une raison à son absence. Tu te poses sur le canapé, invitant le jeune homme à faire de même bien qu’il connaisse les lieux par cœur. Ca a un peu changé depuis son départ, surtout en terme de décoration mais les lieux transmettent toujours la même convivialité, enfin à tes yeux. Tu ne sais pas si Perry est en visite ou s’il compte rester pour un moment mais si c’est le cas, malgré le manque de place, il sera toujours le bienvenu au 17. Comme Penny, d’ailleurs.

C’est Freja qui ouvre la porte. C’était un peu la loterie, environ une chance sur quatre que ce soit elle. Ça aurait pu être Concho, Tahlia ou colocataire numéro quatre qui ouvre. Il est content que ça soit elle, ça tombe bien par rapport à ses plans. Ses plans d’appartement bien sûr. Avant qu’il ne puisse répondre à sa question, ils se prennent dans les bras. Il est tellement heureux de retrouver la ville, son ambiance, les gens, même s’il vient à peine de revenir. « Moi aussi ça m’fait plaisir. » dit-il tout souriant. Elle lui demande où est Penny et le jeune homme saisit l’occasion pour tout avouer, ne pouvant pas garder plus longtemps que ça le secret. « Je viens de la réinscrire à l’école...je reviens à Bowen !!! » dit-il en se levant du canapé pour danser à moitié de manière très approximative. On dirait un gosse, même si s’en est un peu un. Il n’a jamais vraiment grandit et revenir ici le fait revenir à la première où il a posé ses valises dans cet appartement, avec ses premières colocs puis la deuxième génération. Il a tout vécu ici, il y a tous ses souvenirs, bons comme mauvais. L’appartement a un peu changé, la déco s’est renouvelé mais il retrouve le principal, il n’est pas perdu. Perry se rassoit sur le canapé, toute l’excitation de l’annonce étant un peu passé. « J’sais que y’a plus de place pour moi mais j’ai un plan pour encore vous embêter. » dit-il en instaurant un petit suspense. Pas question de tout dire maintenant même s’il ne va sûrement pas tenir plus de trente secondes.

Quand Perry t’annonce qu’il revient à Bowen, tu es immédiatement submergée d’une vague de bonheur. Vivre avec le jeune Peach, c’était un vrai régal. Au-delà du caractère « particulier » de votre relation, à l’époque, c’était surtout une vraie bouffée d’oxygène de l’avoir à tes côtés. Un vrai rayon de soleil. Tout comme sa fille, d’ailleurs, que tu as toujours adorée. Tu ris en le voyant exécuter quelques mouvements de danse approximatifs. « Faudrait que Concho te donne des cours… » Rétorques-tu, taquine avant d’ajouter : « C’est une très bonne nouvelle ça ! Qu’est-ce qui t’a décidé ? » Tu veux savoir ce qui l’a poussé à revenir à Bowen alors qu’il avait commencé à construire une vie ailleurs. Peut-être qu’il a eu le mal du pays ? Tu l’aurais, toi aussi, si tu quittais Bowen. Par contre, quand tu te rends compte qu’il n’y a plus de place à l’appartement pour Perry et Penny, tu écarquilles les yeux, posant une main sur ta bouche. Le brun comprend immédiatement ta gêne et t’avoue avoir un plan. Tu arques un sourcil, tout de suite intéressée par ce fameux plan dont tu désires connaître chaque détail. « Bah raconte alors ! » Dis-tu en lui donnant une légère tape sur l’épaule pour qu’il arrête son suspens à la con. Puis, tu te lèves, te dirigeant vers la cuisine pour prendre à boire. « Faut fêter ça ! Qu’est-ce qu’on boit ? » Demandes-tu avec un large sourire, postée devant l’armoire des bouteilles d’alcool.

Même s’il sort souvent faire la fête, ce n’est pas pour autant qu’il sait danser. « Avec Concho on fait plus du coller serré you see ? » dit-il en haussant les sourcils avec un sourire aux lèvres. C’est faux, même s’il a bien tenté sa chance de draguer vite fait son ancien coloc, ça n’a pas vraiment fonctionné. Freja lui demanda ce qu’il l’avait décidé à revenir après être parti. Cette partie était moins marrante mais c’est un passage obligé. « Tu sais que j’étais parti pour être avec ma mère et...ça fait plusieurs semaines qu’elle est morte maintenant. J’avais besoin de revenir ici pour être avec vous, pour que Penny retrouve ses amis et pour voir Sio aussi. » Tant de raison qui n’ont pas mis longtemps à le décider. Il a tout de même un peu attendu, voulant continuer à profiter de sa famille à Austin. Mais sa vraie famille est ici. Ce sont tous ses amis, ses filles, les gens qui l’ont construit et l’ont fait avancer. Avant de tout lui raconter de son plan pour continuer à vivre pas loin, Freja lui proposa quelque chose à boire. « Un mojito évidemment, et j’sais les faire maintenant. » il était tout fier de lui d’avoir appris. Tandis qu’il rassemblait de quoi en préparer un, il lui expliqua son plan. « T’sais, j’voulais racheter l’appartement d’à côté et ça a pas changé. Et du coup j’voudrais faire des travaux pour pouvoir faire un méga appart avec le 17. » C’est un projet bien ambitieux et sans doute casse gueule mais il s’en fout.

« J'vois pas mais j'imagine, ouais. Et j'ai pas tellement envie d'avoir ce genre d'images en tête. » Plaisantes-tu en approchant deux doigts de ta bouche, mimant le geste pour te faire vomir. Quand Perry t'explique que sa mère est décédée, tu soupires légèrement, posant un regard triste sur lui. « Je suis vraiment désolée Perry. » Tu t'approches de lui pour le serrer dans tes bras quelques secondes, lui témoignant toute ta compassion. « C'est bien que tu sois revenu, on sera là pour te soutenir comme ça. » Ajoutes-tu avec un sourire aux lèvres. Tu ne doutes pas que le jeune Peach soit bien entouré dans cette épreuve. C'est impossible de ne pas aimer Perry avec sa tête de con et son sourire qui ferait faiblir même la plus frigide des femmes. Tu arques un sourcil quand ton ancien colocataire t'explique qu'il peut maintenant faire les mojitos et le suis des yeux alors qu'il s'apprête à te montrer son nouveau talent. « Vas-y doucement avec la dose d'alcool. De toute façon, c'est pas en me saoulant que tu me mettras à nouveau dans ton lit. » Dis-tu, taquine, un sourire au coin des lèvres. Perry n'a pas vraiment besoin de ça pour partager ses draps avec toi mais ça fait un moment que cet aspect de votre relation n'existe plus. En partie à cause du départ du brun mais surtout parce que tu appartenais à un autre jusqu'à il y a peu. « Ah mais ouais ! Je suis carrément pour cette idée et je veux t'aider. » A part pour l'aspect aménagement et décoration, tu ne seras pas d'une grande aide mais c'est toujours ça qu'il aura en moins à faire faire. « Ça faisait bizarre de ne plus vous avoir à l'appart, Penny et toi. C'est comme s'il manquait quelque chose. » Dis-tu en haussant doucement les épaules, observant toujours Perry en pleine confection de vos cocktails.

Visiblement Freja n’aimait pas imaginer son coloc et Perry ensemble, étonnant ! Cela fit rire le jeune homme, s’imaginant lui même le temps de quelques secondes avec Concho. Non amis c’était bien mieux. De toute façon il n’y aurait rien eu de plus qu’une coucherie dans un lit, le jeune homme n’étant définitivement pas fait pour les histoires d’amour. Il n’a essayé qu’une seul fois et à présent il est père et son ex le déteste donc c’est pas vraiment ce qu’on pourrait appeler une bonne conclusion. Cela lui fit du bien que Freja vienne le réconforter et de savoir que s’il a besoin, il peut compter sur eux. « Faudra surtout me soutenir quand je serai bourré. » dit-il en plaisantant, n’étant jamais sérieux plus de trente secondes. Il s’enquit ensuite de préparer quelques cocktails pour fêter son retour. C’est sans doute trop tôt mais pour Perry il n’y a pas d’heure pour boire. « J’ai pas besoin de ça, un sourire et c’est you and i sur le canapé. » dit-il lui sortant son sourire charmeur avant de rire à nouveau. Cela fait longtemps qu’ils sont juste amis tous les deux mais Perry dit rarement non quand il s’agit de finir dans un lit avec quelqu’un. Surtout qu’il l’aime bien Freja et quand le feeling passe bien avec quelqu’un, généralement il aime bien voir si ça passe aussi bien au lit. Et il sait qu’avec elle c’est le cas. Sans que cela n’aille plus loin, il continua à préparer minutieusement les cocktails en tachant de faire les choses bien, tout en expliquant son plan. Le fait qu’elle approuve l’idée, renforça la sienne qu’il fallait vraiment qu’il achète l’appartement d’à côté. « C’est parce que je suis irremplaçable you know. » Il avait un petit sourire tout à fait innocent sur les lèvres. Il a été au 17 trop longtemps, impossible d’effacer sa présence en si peu de temps. « Et même si c’est pas toujours facile de les gérer, Penny et Sio mettent toujours les gens de bonne humeur. » Elles ont dû prendre ça de lui, Penny par l’éducation et Siobhan par la génétique.

Comme Perry, tu n’aimes pas vraiment parler de sujets trop sérieux, de ton passé, de ta famille. Ce qui fait que tes conversations avec le jeune Peach sont toujours légères et agréables pour tous les deux. Mais puisqu’il vient de perdre sa mère, tu trouvais tout de même ça important de lui montrer que tu es là. Malgré la distance, votre amitié n’a jamais changé, restant intacte comme au premier jour. Tu te rappelles encore de ce fameux jour où il t’a abordé en pleine rue avec la pire phrase de drague qui existe pour sa chaine Youtube. « On sera sûrement bourré avec toi mais tu peux compter sur nous ! » Tu parles au nom de la colocation parce que tu sais pertinemment que Concho, Tahlia et même Florian qu’il ne connaît pas encore, seront là pour lui. « En souvenir du bon vieux temps c’est ça ? » Demandes-tu avec un sourire au coin des lèvres quand Perry fait référence au canapé. « Dans tes rêves Peach ! » Tu le taquines parce que tu sais que tu pourrais sans problème replonger dans les bras de Perry mais ce n’est juste pas le bon moment pour ça. Cela ne fait pas longtemps qu’avec Woody c’est terminé et tu as encore du mal à digérer ta fausse couche. Cette fausse couche qui aurait pu tout changer. Tu lèves les yeux au ciel quand le brun se qualifie d’irremplaçable bien qu’au fond il n’ait pas tort. Un Perry Peach, il n’y en a qu’un et tu n’es pas peu fière de l’avoir dans ta coloc’. « Oui et puis, au moins, tu sais que tu as toujours quelqu’un de confiance pour les garder sous la main. Si ça, c’est pas beau. » Réponds-tu avec un léger sourire aux lèvres. « Comment ça se passe d’ailleurs, pour Sio ? Tu vas l’avoir à l’appartement plus souvent ? » Parce que tu sais qu’elle vit avec sa mère, l’ex de Perry, depuis presque toujours.

Freja n’a pas tord, ses anciens colocs ne sont jamais les derniers lorsqu’il s’agit de faire la fête et de boire. Perry se souvient encore de nombreuses soirées qu’ils ont fait tous ensemble ou juste avec un ou deux où ils étaient complètement bourrés et qu’ils racontaient n’importe quoi. Il rigole ensuite quand la jeune femme n’a pas envie de répondre à ses avances comme il aimerait. C’est sûr qu’il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui tombe dans les bras, mais il tente quand même quelques sous-entendus, il n’a rien à perdre après tout. Il sait qu’elle ne le prendra pas mal. Après tout c’est comme ça que leurs histoire à commencer, il est allé lui parler, le courant est bien passé, il l’a ramené à l’appart qui était encore plutôt vide à cette époque et après avoir couché ensemble il lui a proposé de venir vivre avec lui. Ouais dit comme ça c’est un peu flippant, mais il voyait rien de bizarre là dedans, il cherchait juste des nouveaux colocs, pas à fonder une famille. « J’en rêve chaque nuit. » dit-il pour l’embêter. Quand la discussion dérive sur ses filles, les mots de Freja lui font chauds au cœur. Il n’est pas le type le plus occupé du monde mais il aime sortir et profiter, du coup il doit faire garder Penny, même si maintenant elle peut presque se débrouiller toute seule. Et savoir qu’il peut toujours trouver quelqu’un de confiance pour s’en charger, il trouve ça rassurant. « Ouais franchement j’ai des amis top ! » dit-il avant qu’elle ne lui demande comment ça va se passer pour Siobhan. « Faut que j’passe voir Ais, j’vais essayer d’avoir Sio quelques jours par semaine, ça serait bien déjà de la voir toutes les semaines. » Cette conversation lui fait peur mais il faudra bien qu’il y passe. Sur ce il tendit un verre de mojito à Freja et attrapa le sien. « Et toi, what’s up ? » demanda-t-il en buvant une gorgée de son cocktail.

« Ouais je sais, je suis plutôt inoubliable comme fille. » Dis-tu avant d'exploser de rire, ne te prenant pas du tout au sérieux. Même s'il ne s'est plus rien passé entre Perry et toi depuis un moment, il réside toujours une certaine attirance entre vous deux. Peut-être parce que vous vous ressemblez beaucoup, cherchant tous les deux des relations sans prises de tête, légères. Malheureusement, ces derniers mois, c'était tout sauf simple en ce qui te concerne. « Tu crois qu'elle sera d'accord ? Enfin, tu vas me dire, t'es son père donc t'en as totalement le droit... » Réponds-tu en haussant doucement les épaules. Même s'il n'a pas été aussi présent qu'Aisling, ces derniers mois, pour Sio, il est tout aussi important pour elle qu'elle voie son père et tisse des liens avec lui. Et puisqu'il est de retour et pour de bon, cette fois, c'est le parfait timing. Quand le jeune Peach te questionne sur ta vie, tu baisses légèrement la tête vers le bas, sentant une boule se former dans ta gorge. Tu n'aimes pas vraiment parler de toi et puisque ces dernières semaines ont été particulièrement difficiles, c'est encore plus compliqué pour toi de parler. Mais Perry est ton ami alors tu lui dois bien ça. « On s'est séparé avec Woody... Pour de bon, je crois. » Dis-tu, en soupirant. Tu ne sais pas ce qu'il adviendra de ta relation avec Woody mais une chose est sûre, il te manque à chaque minute de chaque jour. « Et... j'ai fait une fausse couche il y a quelques semaines donc comme tu peux l'imaginer, ce n'est pas trop la joie de mon côté. » Tu n'as pas envie que votre conversation devienne dramatique mais c'est un peu le mot qui résume ta vie actuelle malheureusement. « Donc ça me fait vraiment plaisir de savoir que tu es de retour. Il me fallait vraiment une bonne nouvelle. » Dis-tu sincèrement en souriant au brun.

Ouais Freja n’est pas vraiment oubliable mais pour Perry c’est plus parce que c’est sa coloc, enfin ancienne coloc et une de ses meilleures amies que pour ce qu’ils ont pu faire dans un lit. Pas que ça n’ait pas été bien, non, c’est juste que le jeune homme est un chaud lapin qui a eu bien plus d’aventures au lit que d’amis. Il se fit moins serein lorsqu’ils parlèrent de sa fille et d’Aisling. Oui, il est son père, il a le droit de la voir mais il n’a pas envie de faire jouer la loi pour avoir le droit de voir sa fille, il n’a pas envie de rentrer en conflit avec son ex. C’est pas trop le genre de gars à vouloir créer du conflit, il préfère parlementer même s’il a tendance à être assez maladroit. « J’espère...j’vais essayer de la convaincre. Elle veut que Sio soit heureuse du coup j’pense pas qu’elle veuille me séparer d’elle. » Elle ne peut pas dire à sa fille qu’elle ne peut plus voir son père car elle ne veut pas. Même s’il ne la voit pas beaucoup, il faisait des allers-retours depuis les Etats-Unis pour la voir et passer du temps avec elle. En demandant à son ami de ses nouvelles, il s’attendait à quelques trucs légers mais sans doute pas qu’elle se soit séparé et surtout qu’elle vive mal cela. Perry a un peu du mal à s’imaginer ce qu’elle peut ressentir. Sa seule vraie rupture fut avec Aisling et c’est lui qui l’a initiée. « Oh Frej’...désolé. » dit-il en le pensant. Lorsqu’elle lui annonça en plus de ça qu’elle avait fait une fausse couche, Perry se jeta sur elle pour la prendre dans ses bras. L’amour il ne peut pas comprendre mais l’amour qu’on peut porter à ses enfants, oui. « Si j’avais su j’serais venu plus tôt. » Il n’aurait rien pu changer mais il aurait pu être là pour la soutenir et être près d’elle. Il se recula, prenant à nouveau son ton enjoué et pas sérieux. « J’comprends mieux pourquoi tu refuses mes avances maintenant. » Oui c’est plus fort que lui, il ne peut pas être sérieux deux minutes, il est obligé de balancer une connerie.

Tu sais ce que c’est de grandir sans figure paternelle car même si ton père était présent, au sein de la famille, il ne l’a jamais été pour toi. Les seules fois où tu le voyais, c’est lorsqu’il avait besoin de soulager sa colère à coups de ceinture. Alors pour la fille de Perry, tu espères vraiment qu’elle aura la chance de grandir avec un père aimant. Tu as toujours connu Perry en tant que père et tu n’as jamais douté de sa capacité à endosser ce rôle. Dés que tu as rencontré Penny, tu as su que c’était une petite fille heureuse et ça, c’est grâce à ton ex-colocataire, ça ne fait aucun doute. « Je l’espère aussi parce que Sio passerait à côté d’un père génial. » Dis-tu avec un sourire sincère aux lèvres. Quand le jeune Peach te retourne la question, prenant de tes nouvelles, tu es bien obligée de lui parler de l’échec de ta vie : la perte de ce bébé. Tu n’as même pas fait la connaissance de cet enfant et pourtant, tu te sens tellement vide sans lui. Quand Perry te prend dans ses bras, tu t’y blottis l’espace de quelques secondes, trouvant son geste réconfortant. « Dis pas de bêtises, tu es là aujourd’hui, c’est tout ce qui compte. » Réponds-tu avec sincérité. Tu n’as rien à reprocher à ton ancien colocataire, il avait construit une vie ailleurs alors tu ne pouvais pas lui demander de revenir pour toi. Et de toute façon, cette situation est récente alors, il arrive pile au bon moment finalement. Tu ne peux t’empêcher de sourire, malgré toi, en entendant ses mots. « Tu sais bien que je ne pourrais jamais refuser totalement les avances du grand Perry Peach. » Dis-tu mi-sérieuse, mi-joueuse. « Plus sérieusement… et toi, côté cœur ? ça se passe comment ? » La vie amoureuse de Perry a toujours été plus ou moins similaire à la tienne, très peu stable, très peu durable. Mais depuis qu’il a déménagé, tu ne sais pas si les choses ont changé. S’il envisage sérieusement de se poser avec quelqu’un ou non.

Les mots de son amie rassurèrent Perry. Il a toujours eu ce doute en lui de ne pas être un bon père, de ne pas être assez. Avant d’adopter Penny il a longtemps hésité. Il était jeune et encore moins mature qu’aujourd’hui. Il avait du mal à s’imaginer avec la responsabilité d’avoir un enfant alors qu’il n’arrivait déjà pas vraiment à se gérer lui-même. Finalement il avait accepté, ne se voyant pas laisser Penny en orphelinat, case par laquelle il était passé lui aussi. Il avait eu de la chance lors de son adoption mais il sait que ce n’est pas toujours le cas. Et ensuite Siobhan était arrivée, sans qu’il ne s’y attende non plus. Un nouveau défi de plus à devoir gérer un enfant qui vient de naître, avec tout le lot de contraintes qui vont avec. A présent Aisling est très accrochée à sa fille mais il veut aussi être là comme père alors la situation n’est pas très simple. Il espéra que tout s’arrangera rapidement. Le jeune homme réconforta ensuite son amie qui en avait besoin. Il ignorait tout ce qu’elle avait traversé, elle devait bien avoir des gens pour s’occuper d’elle à Bowen, avec la coloc et tout ça il se dit qu’elle n’a pas du être seule. Malgré tout Freja compte beaucoup pour lui et il s’en veut un peu de ne pas être revenu même s’il n’était au courant de rien avant d’arriver. « Et je vais pas partir, comme ça je serais toujours là. » S’il était parti à la base, c’était seulement pour être auprès de sa famille à un moment où ils en avaient besoin, rien d’autre ne le retenait vraiment au Texas, sa vie c’est à Bowen qu’il veut la vivre. Il reparti rapidement à la charge avec des sous-entendus qu’il ne pouvait pas s’empêcher de faire. Freja rentra dans son jeu avant de lui quelques nouvelles de sa vie amoureuse. « Tu veux savoir si je ne trompe personne avant qu’on aille plus loin c’est ça ? » lui demanda-t-il avec un sourire avant d’enchaîner. « Tu sais bien que c’est pas pour moi tous ces trucs là. Quand j’aurais cinquante j’serais encore en train de draguer dans les bars, j’espère que ça f’ra pas trop pitié ! J’suis bien tout seul, avec mes amis, mes filles, j’veux pas d’quelqu’un en plus. » Il a essayé une fois, ça n’a pas fonctionné, il a besoin de liberté, celle qu’une relation stable ne lui offre pas.

Tu ne te rends pas toujours compte à quel point tu es chanceuse d’avoir des amis tel que Perry, Tahlia, Concho, Billie ou encore Florian. Mais il y en a tellement d’autres. A Bowen, tu as réussi à t’entourer de personnes bienveillantes et à te construire une vraie famille. C’est en partie pour ça que tu serais incapable de quitter cette ville maintenant que tu y as mis les pieds. Tu adores voyager mais c’est toujours pour mieux revenir dans ta ville de cœur. « J’espère sinon je serais obligée de venir te chercher par la peau du cul. » Dis-tu en riant mais en espérant sincèrement que Perry fera toujours partie de ta vie d’une façon ou d’une autre. Même à des milliers de kilomètres vous avez réussi à garder contact alors ça prouve bien que votre amitié est solide et durable. « Oui, je n’aime pas vraiment briser des couples tu vois… » Rétorques-tu, un rictus aux lèvres. « Je voulais être sûre que tu n’avais pas décidé de te caser, de te marier, tout ça tout ça. » Parce que contrairement à l’américain, peut-être que toi, tu cherches un peu plus à te poser maintenant. Tu ne veux pas d’une vie bien rangée mais avoir quelqu’un à tes côtés pour affronter toutes les épreuves de la vie, ce ne serait pas de refus. « A 50 ans tu feras pitié et sûrement un peu honte à tes filles. » Dis-tu en riant avant de porter ton cocktail à tes lèvres. « J’suis contente de voir que rien n’a changé. » Ajoutes-tu en souriant au brun. Tu veux surtout parler de votre relation qui n’a pas changé malgré la distance et c’est le plus important.

Repartir n’est pas dans ses plans. Il sait que s’il repart à nouveau longtemps de Bowen ce serait uniquement pour son père, il sait également qu’Aisling ne lui pardonnerait pas une seconde fois. Il a déjà du mal à se faire accepter, à ce qu’elle accepte qu’il voit Siobhan alors repartir à nouveau serait pire que tout. Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce semblant de stabilité lui plaît. S’il n’a pas besoin d’être en couple ou amoureux, avoir une famille et des amis compte vraiment pour lui. Freja s’assura que le jeune homme n’ait pas eu soudain une révélation pour les relations amoureuses et qu’elle ne soit pas en train de briser un amour naissant si jamais ils décident de reprendre quelques anciennes habitudes. Rien de tout ça pour Perry. Il a été marié il y a quelques années sans qu’il l’ait choisi, le divorce a été prononcé peu de temps après leur brève union. Et pour ce qui est des relations, à part ce qu’il a vécu avec Aisling c’est le calme plat donc Freja n’a aucun soucis à se faire. Il restera toujours un oiseau libre, à moins qu’un jour il découvre les sentiments amoureux mais il en doute. « Nan, même si mon père arrête pas d’me dire qu’il faudrait que j’trouve quelqu’un. » Malgré tout il était inquiet de faire pitié quand il aura un peu vieilli et que ça fera sans doute moins rêvé de le voir draguer dans les bars. La demoiselle confirma ses craintes en lui disant que ses filles auraient sûrement honte de lui. Pour l’instant il est jeune et elle aussi mais il s’imagine bien plus tard avec des gens qui disent à Siobhan ou Penny : c’est pas ton père qu’est en train de draguer là-bas ? Il devrait vraiment se trouver quelqu’un. Il préfère ne pas y penser, pour l’instant il peut encore jouer les charmeurs alors tout va bien. « J’ai encore vingt ans pour draguer alors. » dit-il optimiste. « Tu t’attendais à ce que je revienne avec un chapeau de cow-boy et un flingue à la ceinture ? » lui demanda-t-il en riant alors qu’elle lui dit que rien n’a changé.