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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 home is where the heart is + (julian)

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MessageSujet: home is where the heart is + (julian)   home is where the heart is + (julian) EmptyMer 27 Nov - 20:08

Nouvelle vie, nouveau départ, nouvel appartement. Ou premier appartement, plutôt. Son père avait décidé qu’elle n’était plus digne de vivre dans la majestueuse demeure des Goodwin et il lui avait demandé d’aller vivre ailleurs sans n’y mettre aucune forme pour ne pas la froisser. Il se fichait bien de la brusquer, il voulait qu’elle  déguerpisse au plus vite et qu’elle disparaisse du paysage pour de bon. L’annulation subite de son mariage avec Noël avait été la goutte d’eau qui faisait déborder le vase, comme on dit couramment. Il n'avait supporté qu'elle lui tienne tête une fois de plus et cette fois-ci, elle savait bien que rien ne pourrait le faire changer d'avis. Il ne voulait plus d'elle. Il ne la considérait plus comme sa fille, seulement comme une erreur qu'on ne peut pas effacer. C'était douloureux, bien sûr, mais elle n'y pouvait rien. Plus elle essayait d'arranger les choses, plus le contraire se produisait. Voilà qu'elle se retrouvait complètement livrée à elle-même, plus perdue que jamais et le moral au plus bas. Elle n’avait plus de famille, tous ses repères s’étaient écroulés et sa vie sentimentale était un véritable champ de ruines. Elle se demandait parfois si les choses s’arrangeraient ou si la providence allait lui faire payer ses écarts de jeunesse encore longtemps.

Maintenant qu'elle n'avait plus de toit sur la tête, elle n’avait eu d’autre choix que de regarder les annonces immobilières sur internet - et de tout faire dans l'urgence, même si son cousin avait accepté de l'héberger le temps qu'il faudrait. C’est là qu’elle était tombée sur celle qui annonçait que deux jeunes adultes cherchaient un ou une colocataire. L’appartement était idéalement situé, le loyer était dans ses moyens… L’endroit parfait pour prendre un nouveau départ, en somme. Elle avait envoyé un email sans attendre et une heure plus tard, elle visitait l’appartement en compagnie d’un jeune homme sympathique qui serait l’un de ses futurs colocataires si elle avait la chance d’être retenue. C’était une situation tellement étrange… Elle avait l’impression de passer le casting d’une émission de télé-crochet et devait faire attention à tout pour faire bonne impression. Pour elle qui avait toujours peur de ne pas plaire et de ne pas être aimée, c’était une épreuve plutôt difficile… Mais son père lui ayant coupé les vivres, elle n'avait que son maigre salaire de serveuse pour subvenir à ses besoins et ne pourrait pas se payer un appartement pour elle toute seule.

Quelques jours plus tard, elle eut la confirmation que son dossier était accepté et que les deux colocataires étaient d'accord pour l'accueillir dans leur antre. Ravie, elle s'était empressée de faire ses valises pour emménager au plus vite. Lorsqu'elle arriva, l’appartement était vide mais cela n’avait aucune importance. Au contraire, elle aurait plus de temps pour s’installer et essayer de se faire à l’idée qu’elle allait désormais vivre ici. Vivre en colocation était tout nouveau pour elle mais elle espérait que ce serait une expérience enrichissante. Dans tous les cas, elle n’avait pas le choix. Elle aurait pu s’installer chez Nicholas, bien sûr, mais elle ne voulait pas s’imposer. Et puis leur relation était déjà bien assez compliquée comme cela, elle ne voulait pas en rajouter en partageant le même appartement que lui jour et nuit… Elle avait besoin de prendre le large. De s’éloigner de tout ça pour essayer de faire le point et de savoir où elle en était réellement. Déposant ses bagages dans la seule chambre vide – qui devait être la sienne, par déduction, elle prit place sur le lit et regarda autour d’elle. Cette chambre allait être son nouvel espace vital. Elle n’avait rien à voir avec celle de sa maison d’enfance mais elle devrait s’en contenter. Avec quelques photos par-ci, par-là et des objets personnels, elle devrait déjà s’y sentir un peu mieux… Enfin, elle l’espérait. Du bruit en provenance de l’entrée la tira de ses pensées. Sûrement son colocataire qui débarquait. Ou ses colocataires. Elle n’en connaissait qu’un sur deux et elle se demandait à quoi il pouvait bien ressembler. Grand ? Blond ? Brun ? Garçon de bonne famille ou fêtard invétéré ? Le mystère serait bientôt résolu et elle avait hâte de rencontrer les personnes qui allaient vivre avec elle. Elle espérait qu'ils s'entendraient bien et qu'ils pourraient devenir amis. Vivre avec des inconnus avec lesquels elle n'avait aucune affinité ne l'intéressait pas. Elle se força à sourire d’un air étonnamment enjoué pour paraître la plus avenante possible puis quitta sa chambre pour aller à la rencontre de la personne qui venait d’arriver. Et son sourire s’éclipsa en une fraction de seconde. Julian Callaway. Elle se trouvait nez-à-nez avec Julian Callaway. C’était tellement inattendu qu’elle était incapable de dire quoi que ce soit. Elle se contentait de rester là, plantée devant lui, muette comme une tombe et totalement immobile. Pourquoi fallait-il qu'elle tombe sur la seule personne qu'elle n'avait absolument pas envie de voir ?
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MessageSujet: Re: home is where the heart is + (julian)   home is where the heart is + (julian) EmptyMer 4 Déc - 23:02

Un nouveau colocataire ? Julian était en train de boire son café, seul remède à son humeur matinale exécrable, quand son colocataire avait évoqué cette idée. Bon, il était vrai que le blond n'était jamais à l'appartement et il comprenait que son colocataire voulait intégrer une nouvelle personne afin de développer des liens forts, de faire la fiesta, de ne jamais être seul, comme toute bonne colocation se devait de respecter. Le jeune homme s'était contenté de hausser les épaules et de lui répliquer que oui, s'il voulait, un autre colocataire pouvait investir l'appartement. Mais à une exigence près : qu'il se débrouille tout seul. Les sortes de casting pour trouver le coloc' idéal, ce n'était franchement pas pour Julian, qui s'amuserait à chercher la petite bête ou à repousser toute personne qui souhaiterait vivre avec eux. Depuis qu'il s'était violemment disputé avec son père, que ce dernier lui avait coupé les vivres, il fallait dire que le jeune homme n'avait pas envie de se prendre la tête avec des futilités. Raison pour laquelle il avait tendance à sombrer de nouveau dans des travers dangereux. Lui qui avait fait tant d'efforts ces derniers temps ! C'était du gâchis, voilà tout.

Mais bien évidemment, tout ne se passa pas comme prévu. Son colocataire avait choisi la personne qui intégrerait l'appartement. Une jeune femme, apparemment, ce qui, en soi, ne déplaisait pas à notre coureur de jupons. Jusque là, tout allait bien. Mais la veille de l'emménagement de la nouvelle, son colocataire s'était soudainement retrouvé fou amoureux de sa petite amie, à un tel point qu'il avait décidé de tout plaquer pour la rejoindre, laissant ainsi notre pauvre Julian responsable de l'arrivée du dernier colocataire. Génial ! Cette colocation partait vraiment d'un mauvais pied. Le lendemain et ce, tout en râlant, il avait préparé la chambre, fait un brin de ménage afin de rendre l'appartement un tant soit peu habitable et avait même poussé le "vice" plus loin en partant faire quelques courses, de quoi remplir le réfrigérateur. S'il le pouvait, Julian aurait appelé la fameuse colocataire, inventant un bobard afin de lui faire comprendre que la colocation n'avait plus lieu d'être. Mais voilà, il était confronté à un mur. Pour la première fois, il était obligé de partager un appartement pour des raisons financières. Julian Callaway qui devait surveiller ses comptes, voilà bien un comble. Une fois qu'il fut de retour à l'immeuble, accompagné de son golden retriever, Shadow, il mit la clé dans la serrure, avant de constater que c'était déjà ouvert. Elle était là. Il resta quelques secondes planté sur le devant de la porte. Quelques secondes qui lui permettaient de faire le vide, afin de mieux afficher son petit sourire hypocrite, séducteur, qui lui permettait de se faire très vite apprécier. Alors qu'il se questionnait sur l'identité de sa future colocataire - il espérait surtout ne pas tomber sur une psychopathe ou pire, une de ses ex qu'il avait traité comme une chienne - Julian poussa un soupir, reprit appui sur sa béquille et entra dans l'appartement. S'avançant dans le salon, il se tourna en apercevant une silhouette, vers laquelle son chien s'était approché, tout joyeux. De manière presque automatique, Julian lança le traditionnel :

Bonj.....

Il n'eut pas le temps de finir son mot. Non. Parce qu'il venait de se rendre compte qu'il connaissait sa colocataire. Maybelle Goodwin. Tout d'abord choqué, Julian la regarda de ses beaux yeux verts, perçants, avant d'éclater de rire. Non pas un rire de joie, mais un rire nerveux. Oui, il connaissait Maybelle et c'était bien cela qui le troublait. Ils s'étaient revus à Sydney, la ville où il avait appris la grossesse secrète de la demoiselle, où il lui avait promis de garder le secret, où il avait pris soin d'elle... la ville où il s'était attaché à elle. Tout cela pour quoi ? Pour qu'elle disparaisse du jour au lendemain, sans un mot, ni aucune nouvelle pour Julian. Ce que le jeune homme avait encore en travers de la gorge. Toujours secoué par son rire, le jeune homme lança sa béquille sur le canapé et reposa un regard vers elle. Son rire s'était subitement arrêté, son regard était devenu froid, tout comme le ton sur lequel il répliqua :

C'est une blague, hein ?!
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MessageSujet: Re: home is where the heart is + (julian)   home is where the heart is + (julian) EmptyJeu 12 Déc - 21:20

Une blague. Oui, Julian avait raison. Ce n'était qu'une blague. Une très mauvaise blague. Très, très mauvaise. Voire même un cauchemar atroce. Julian Callaway et elle, partageant le même appartement ? Non. Impossible. Elle ne se voyait pas le croiser tous les jours et devoir lui parler alors qu'elle l'évitait soigneusement depuis... Depuis Sydney, soit quelques années plus tôt. Elle n'avait rien contre lui. À vrai dire, elle l'aimait beaucoup et elle était reconnaissante de tout ce qu'il avait faire pour elle alors qu'elle traversait le pire moment de sa vie, mais le revoir signifiait justement se remémorer toutes ces choses qu'elle cherchait à oublier par tous les moyens. Elle s'en voulait d'agir comme cela, elle qui était plutôt du genre amical et très loyale envers les gens qu'elle appréciait. Mais elle ne voulait pas repenser à ce bébé qu'elle avait abandonné ni à tout ce qu'elle avait vécu à Sydney. Baissant les yeux à l'instant où elle croisa le regard froid de son nouveau colocataire, elle se pinça les lèvres et chercha quelque chose à dire. Surprise ? Non, l'heure n'était clairement pas à la plaisanterie et pour une fois, l'humour ne l'aiderait pas à se sortir de cette situation. Salut ? Trop commun, surtout qu'elle l'avait laissé tomber sans aucune nouvelle. Désolée ? Oui, c'était un bon début. Mais l'histoire était tellement longue à raconter... Et elle n'était pas sûre de pouvoir le faire. Reparler de tout ça, lui expliquer qu'elle avait confié son enfant à une famille qu'elle ne connaissait pas, lui parler de tout ce que son père lui avait fait après qu'elle soit rentrée à Bowen et lui expliquer, par conséquent, pourquoi elle l'avait fui pour éviter de repenser à tout cela et tenter de tourner la page une bonne fois pour toute était au-dessus de ses forces. Elle ne voulait pas passer pour une manipulatrice qui essaie de l'attendrir pour se faire pardonner. Elle ne voulait pas non plus lui faire pitié en lui racontant sa tragique histoire à la Cosette. Quelle option s'offrait à elle, alors ? Partir ? Peut-être, oui. Seulement elle n'avait pas les moyens de prendre un appartement toute seule et elle avait besoin d'avoir un toit sur la tête. Cette colocation d'infortune était le seul moyen de prendre un nouveau départ, en étant 100% indépendante et en ne demandant rien à personne. Elle était donc obligée de rester - et de faire face à Julian pour la première fois depuis bien longtemps.

Je... Elle marque une pause, se sentant soudainement bien idiote. Je quoi ? Elle n'avait aucune idée de la façon dont elle allait terminer sa phrase. Mais elle ne voulait pas laisser le silence s'installer trop longtemps. Je ne savais pas que tu habitais ici... Enfin le garçon qui m'a fait visiter m'avait parlé d'un autre gars mais je ne savais pas que c'était... toi.

Discours inutile puisqu'il était évident qu'elle n'aurait pas accepté cette colocation si elle avait su qu'elle allait devoir partager son espace vital avec Julian. Mais parler pour ne rien dire était mieux que se murer dans un silence gênant, tant pour elle que pour lui.

Je ne ferais pas de  bruit et je m'arrangerais pour qu'on se croise le moins souvent possible, si tu veux.

Elle avait dit ça avec hâte, d'un ton étonnamment nerveux. Elle était morte de trouille à l'idée d'imaginer la réaction de Julian... Et s'il la mettait dehors ? Il serait totalement en droit de le faire. Mais elle préférait tenter un compromis. Si elle promettait d'être une coloc discrète, pratiquement invisible, il consentirait peut-être à la laisser s'installer ici. L'espoir faisait vivre, non ?


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MessageSujet: Re: home is where the heart is + (julian)   home is where the heart is + (julian) EmptyLun 16 Déc - 22:56

Quel était le pourcentage de "chance" pour que Julian tombe sur une personne connue, mais surtout, une personne qu'il ne voulait absolument pas comme colocataire ? Bon, ok, le taux était assez élevé vu le nombre de personnes qui ne s'entendaient pas avec le blond, mais tout de même. Il aurait préféré mille fois plus tomber sur une ex qui lui en voulait à mort ou un de ses anciens "jouets" au lycée, plutôt que sur Maybelle. Parce qu'à l'inverse de la blondinette, les autres n'avaient pas réussi à atteindre Julian. Pourtant, les deux jeunes gens étaient différents, absolument pas sur la même longueur d'ondes. Mais quand il l'avait vue, à Sydney, enceinte et désemparée, Julian avait senti qu'il devait l'aider. L'épreuve qu'elle vivait, il l'avait lui-même fait subir à Leanne, son ex. Durant ses quelques mois, il avait réussi à faire sortir ce qu'il y avait de bon en lui, pour qu'au final, on se joue de lui comme jamais auparavant. Bien sûr, il était loin de connaître la vérité, mais la rancoeur de Ju' était si forte qu'il n'était pas en mesure de l'entendre. S'il savait. Il laissa le silence s'installer, ses yeux verts posés fixement sur la demoiselle afin d'accentuer le malaise de la demoiselle. Julian était fort à ce jeu-là et n'avait aucune volonté d'être avenant dans ces moments. S'il avait eu la décence de lire ces fichus papiers laissés par son colocataire, il aurait pu mettre son veto. Il n'en serait pas là aujourd'hui. A présent, il n'avait plus le choix, ils étaient dans l'obligation de cohabiter ensemble, pour le meilleur et vraisemblablement pour le pire. Quand la demoiselle décida de rompre le silence, Julian répliqua directement, arquant un sourcil :

En même temps, mon ancien colocataire n'était pas là pour faire un exposé sur moi.

Oui bon, ce n'était pas très sympathique comme accroche, mais que vouliez-vous qu'il réponde ? "Oh ne t'en fais pas, ce n'est pas grave, nous allons faire avec" n'était pas vraiment le genre de réponse dont Julian avait l'habitude. Quand Maybelle lui annonça qu'elle allait se faire toute petite, le jeune homme se contenta de hausser les épaules.

Oh ça va ! Je peux supporter de te croiser quand même, je ne suis pas tyrannique au point de te demander d'arrêter de vivre. C'est ton appartement à présent, tu fais bien ce que tu veux. De toute façon, je ne suis pas souvent là.

C'était peut-être la principale raison qui faisait que Julian acceptait Maybelle. Ils ne se verraient que très peu, vu que Monsieur avait tendance à très souvent découcher. Enfin, cette raison et le fait que financièrement parlant, il se devait aussi de partager l'appartement. Il n'avait plus le choix, s'il avait l'envie de vivre décemment. Il lui tourna le dos et récupéra le sac de courses, qu'il commença à ranger.

Qu'est-ce qui t'a poussé à te mettre en colocation ?

Question stupide, certes, mais n'oublions pas que Julian était persuadé qu'elle avait gardé son enfant. Pour lui, colocation et enfant, ce n'était pas forcément ce qui s'assemblait le mieux...


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MessageSujet: Re: home is where the heart is + (julian)   home is where the heart is + (julian) EmptyLun 30 Déc - 16:19

BAM. La réplique de Julian, qui affirmait que son ancien colocataire n'était pas là pour faire un exposé sur lui, piqua Maybelle au vif. En même temps, il n'avait pas tort... Mais ce n'était pas une raison pour lui répondre aussi froidement et - attendez. Ancien. Il avait dit ancien. Pourquoi avait-il employé ce mot en parlant de leur colocataire ? Il n'était quand même pas parti, si ?

Ancien ? Tu veux dire que le garçon avec qui j'ai visité l'appartement n'habite plus ici ?

Elle déglutit difficilement rien qu'à l'idée d'y penser. Vivre en colocation avec Julian et quelqu'un d'autre était éprouvant. Vivre seule avec Julian était le pire cauchemar qu'elle puisse imaginer. Elle baissa les yeux, mal à l'aise. Elle détestait cette situation presque autant qu'elle détestait son année passée à Sydney - Julian mis à part, parce qu'il avait été son seul soutien. Elle hocha docilement la tête quand il continua en disant qu'il pouvait supporter de la croiser et que de toute façon, il n'était pas là souvent. Tant mieux. Cela leur éviterait d'avoir ce genre de face-à-face embarrassant trop souvent. Puis la question tant redoutée arriva. Et bizarrement, Maybelle ne s'y était pas du tout préparée. Elle ignorait si elle devait mentir ou lui dire la vérité. Elle ne savait pas si elle devait lui raconter ce qu'il s'était passé après Sydney ou rester évasive et en dire le moins possible.

C'est assez compliqué, en fait, commença-t-elle en levant les yeux vers lui. Mon père m'a foutue dehors et comme je n'ai que mon petit salaire de serveuse, je ne peux pas prendre un appartement toute seule.

Elle lui adressa un petit sourire, essayant de réchauffer un peu l’atmosphère. Elle voulait que tout redevienne comme avant, qu'ils soient à nouveau complices et amis. Qu'ils puissent discuter et pourquoi pas veiller l'un sur l'autre. Le chemin serait long - voire même impossible - mais elle se devait d'essayer. Elle pensa soudainement qu'il devait croire qu'elle était maman d'un bambin d'environ trois ans et sa respiration se fit un peu plus difficile. Dieu qu'elle n'aimait pas repenser à tout cela... Elle se mordit légèrement la lèvre, replaça ses cheveux, baissa les yeux une nouvelle fois puis reporta son attention sur Julian.  

Y a pas mal de choses qui ont changées, depuis Sydney...

Voilà. Ça résumait bien ce qu'elle vivait. Tout avait changé. Pour le pire, évidemment, mais ça elle n'avait pas besoin de le préciser. Et puis, Julian devait probablement s'en ficher pas mal. Chacun sa vie, chacun ses problèmes après tout. Nouveau sourire crispé.

Et... toi ? Pourquoi tu vis en colocation ?

Oui, elle essayait réellement d'engager la conversation.
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MessageSujet: Re: home is where the heart is + (julian)   home is where the heart is + (julian) EmptyMar 7 Jan - 18:38

Julian n'était pas tendre envers Maybelle. Il n'était pas forcément méchant, mais lorsqu'il était blessé, il ne pouvait s'empêcher d'être désagréable. Dans le cas présent, il n'avait pas envie de jouer l'hypocrite, comme il le faisait auparavant. Cela ne servirait à rien.Maybelle avait fini par tiquer sur l'ancien colocataire. Cela aurait presque fait sourire Julian. Imaginez-vous vivre seule avec une personne que vous ne voulez pas voir au quotidien, cela devait être une horreur pour la demoiselle. Julian lui-même n'était pas enchanté de la situation, mais que pouvait-il faire d'autre ? Rien. Si ce n'est trouver une tierce personne qui adoucirait l'atmosphère bien pesante. Il haussa des épaules, répondant nonchalamment à sa question :

Ouais, il a tout plaqué du jour au lendemain pour rejoindre sa copine. Désolé de te l'apprendre.

On ressentait comme une pointe d'ironie dans la voix de Julian sur la dernière phrase prononcée. Comme il était dit précédemment, il n'était pas le plus heureux d'avoir Maybelle comme colocataire (bien qu'elle devait être la parfaite coloc'), mais au fond de lui, il se délectait presque de la voir aussi mal à l'aise. Une vengeance personnelle, peut-être. C'était cela d'avoir un Julian assez rancunier en face de soi. Déjà qu'il n'était pas considéré comme l'être le plus sympathique en temps normal... Tentant de meubler la conversation - et parallèlement d'obtenir des réponses aux questions qu'il se posait - le jeune homme lui demanda les raisons pour lesquelles elle se mettait en colocation. Dans ses souvenirs, il avait eu l'impression que les parents de la demoiselle étaient omniprésents dans la vie de leur fille. Ajoutez à cela le gamin, la colocation était bien la dernière solution. Elle devait être dans une situation assez délicate pour choisir un tel mode d'habitation. Néanmoins, quand elle lui expliqua que son père avait fini par la foutre dehors, une grimace s'afficha sur le visage du jeune homme. Même s'il lui en voulait, il ne pouvait être insensible à cela. Ils avaient, à peu près, la même sorte de père. Ils vivaient la même chose, la même pression, la même dureté venant d'un parent.

Oh... je comprends.

Que pouvait-il dire de plus ? Il lui adressa néanmoins un léger sourire et ce, avant de reprendre contenance, s'occupant alors à sortir les courses achetées dans l'après-midi. Du Julian tout craché. Bien sûr qu'il avait envie d'en savoir plus. Ce garçon souffrait de curiosité maladive, mais sa fierté était toujours plus forte que tout. Ce qui faisait que, très souvent, il passait pour un jeune homme je-m'en-foutiste, voire même égoïste. Ce qui était pourtant loin d'être le cas et la demoiselle était l'une des rares à avoir entraperçu le bon côté du jeune homme. Toutefois, ce que Maybelle lui lança coupa le beau blond dans son rangement. Pas mal de choses qui ont changées ? Il fronça les sourcils, se redressant et portant un regard fixe sur la demoiselle. Il ne répondit rien sur l'instant, songeur. Il se contenta juste de répondre à sa dernière question. Le sujet de la colocation.

Je n'ai pas envie de vivre seul. Et puis, je suis dans le même cas que toi. Mon père m'a coupé les vivres.

Bien sûr, sa mère était là, à essayer de l'aider comme elle le pouvait, en le cachant au père Callaway, mais Julian savait que cette situation ne pourrait durer. Sans compter qu'il ne voulait pas mettre sa mère au-travers de tout cela. La dispute, c'était entre Julian et son père. Il haussa des épaules, toujours avec cet air nonchalant pour prouver qu'il s'en fichait quelque peu. Gardant son regard sur elle, Julian secoua ensuite la tête. La question lui brûlait les lèvres et il ne pouvait plus se retenir. Raison pour laquelle il lâcha :

Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Quand tu dis que beaucoup de choses ont changé depuis Sydney, c'est-à-dire ? Est-ce que cela a un rapport avec ton enfant
?

Au moins, c'était clair et net. Il aurait pu trouver un moyen plus... doux, dirons-nous, de poser la question. Mais il n'était pas réputé pour être un garçon qui ménageait les gens. Dans le cas présent, les conditions étaient posées, claires, nettes et précises.

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MessageSujet: Re: home is where the heart is + (julian)   home is where the heart is + (julian) EmptyVen 10 Jan - 19:13

Elle avait bien compris, le premier colocataire avait bien quitté le navire. Elle se retrouvait donc seule avec son ancien complice. Ce n'était pas exactement la situation rêvée mais de toute façon, elle n'avait pas le choix alors... Elle s'en accommoderait. On se faisait à tout, pas vrai ?

Oh... D'accord.

Elle n'était pas déçue, juste un peu anxieuse à l'idée de se retrouver en tête-à-tête avec Julian. De tout Bowen, il avait fallu qu'elle tombe sur lui. Maintenant, elle était sûre que si une météorite devait s'écraser dans le coin, ce serait sur elle qu'elle tomberait. Sa malchance était carrément dingue.

Et... Tu as prévu de trouver une troisième personne ?

Simple curiosité. Le fait de n'être plus que deux augmentait leur part de loyer et il serait normal que Julian veuille trouver un nouveau colocataire. Maybelle s'en fichait. Du moment qu'on lui laissait assez d'espace, elle n’était pas difficile. La conversation prit alors une tournure beaucoup plus personnel et la jeune blonde fut soulagée de voir un petit sourire étirer les lèvres de son ancien ami. Peut-être qu'ils parviendraient à enterrer la hache de guerre plus rapidement que prévu finalement... Ou pas. Étonnamment (pas tant que cela, en fait), le visage du jeune homme se rembrunit presque aussitôt, comme s'il regrettait de s'être laissé aller à sourire un peu. Maybelle baissa les yeux, de plus en plus mal à l'aise. Quand son colocataire lui avoua qu'il avait lui aussi des problèmes avec son père, la jeune fille lui offrit un sourire compatissant. Ils n'étaient pas si différents que ça.

Désolée.

Et elle l'était sincèrement. Elle savait mieux que personne ce qu'il vivait et elle savait que ce n'était pas facile. Le silence étant retombé, elle balada ses yeux dans l'appartement pour se donner une contenance. Elle aurait pu proposer à Julian de l'aider à ranger les courses - elle aurait dû même - mais elle avait bien trop peur qu'il refuse. Elle aurait pu relancer la conversation mais elle n'avait pas assez de courage. Elle redoutait qu'ils abordent le sujet dont elle ne voulait pus jamais parler et pourtant, elle savait que ce serait nécessaire. Voire même vital. Si elle voulait espérer que Julian lui pardonne, elle lui devait un minimum d'explications. Et qui dit explications dit parler de ce bébé qu'elle avait abandonné.

Bon ben je vais te laiss-

Trop tard. Julian avait été plus rapide qu'elle et il avait posé la question qu'elle n'avait pas envie d'entendre. Gênée, elle baissa immédiatement les yeux et commença à se tortiller les doigts dans tous les sens. Au moins, il avait le mérite d'être franc et de ne pas tourner autour du pot pendant cent sept ans. Elle appréciait sa franchise mais elle n'était pas sûre de pouvoir lui répondre aussi sincèrement.

Ouais...

Ne pleure pas, ne pleure pas, ne pleure pas. Voilà ce qu'elle se répétait. Elle ne devait pas craquer. Elle devait laisser ses émotions de côté et lui dire la vérité. Peut-être qu'il comprendrait mieux son attitude. Peut-être qu'il pourrait lui pardonner et qu'ils repartiraient du bon pied. Ce n'était pas gagner mais l'espoir fait vivre.

Enfin, en quelques sortes, ajouta-t-elle avant de soupirer. Je... Je ne sais pas vraiment comment dire ça...

Elle n'en parlait jamais parce que le simple fait d'y penser la rendait dingue. En parler à voix haute ne ferait qu'empirer les choses. Elle préférait tout garder pour elle, comme d'habitude. Mais avec Julian, c'était différent. Il connaissait son secret, il savait ce que tout le monde ou presque ignorait et plus encore, il méritait de savoir. Parce que sans lui, son année à Sydney aurait été bien pire. Il avait été là pour elle au pire moment de sa vie et elle lui en serait éternellement reconnaissante.

Y a pas d'enfant. Enfin si. Y en a un, évidemment. Mais il n'est pas avec moi.

Et voilà qu'elle se retrouvait une nouvelle fois face au plus grand drame de sa vie : avoir un fils de trois ans, quelque part dans ce monde, élevé par des gens qu'elle ne connaissait pas. Son fils. Qui penserait sûrement qu'elle l'avait abandonné quand il serait plus grand et qu'on lui apprendrait que ses parents n'étaient en réalité par ses vrais parents. Cette pensée lui compressa le cœur mais elle fit son possible pour garder le contrôle sur ses émotions. Elle prit une grande inspiration pour se donner le courage de lever la tête puis elle planta son regard dans celui de Julian.

Mes parents m'ont forcée à le faire adopter. Je n'ai pas vraiment eu le choix, tu connais mon père... Enfin bref.

Le plus important était dit mais elle ne pouvait pas s'arrêter là. Elle lui devait un peu plus que cela. Elle n'avait l'intention de s'attarder sur les arguments de ses parents ni sur ce qu'elle ressentait lorsqu'elle pensait à son fils. Mais elle lui devait des excuses. Elle n'avait pas bien agi.

Je suis désolée, Julian. Je sais que j'ai agi comme une idiote avec toi et je m'en veux, je m'en veux vraiment. Mais j'ai bêtement pensé qu'en tirant un trait sur toi et tout ce qu'il s'est passé à Sydney, j'oublierai le bébé et toute cette histoire... C'était nul. Faut croire que le passé nous rattrape toujours à un moment ou à un autre, conclut-elle avec un sourire triste.

Julian refaisait surface et elle se reprenait en pleine face tout ce qu'elle avait vainement tenté de chasser de son esprit. On ne pouvait pas changer le passé, disait-on. Apparemment, on ne pouvait pas non plus l'oublier. On pouvait peut-être apprendre à vivre avec mais ça, Maybelle ne savait pas encore comment.


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MessageSujet: Re: home is where the heart is + (julian)   home is where the heart is + (julian) EmptyLun 13 Jan - 21:41

Je suis déjà en pleine recherche.

Enfin, à l'instant T, il ne l'était pas. C'était, certes, dans les projets de Julian de trouver une autre personne, mais la venue de Maybelle avait un peu accéléré le processus. Le jeune homme était partagé entre l'envie d'être détestable au quotidien et ce malaise qui l'envahissait depuis qu'il avait compris que la blondinette serait sa colocataire. Ce n'était pas une façon de vivre. Même si la rancoeur était encore présente, même si Julian ne voulait pas se montrer sympathique avec elle, au fond, il savait qu'il en était incapable. Il n'était plus ce sale gosse qu'elle avait rencontré à Sydney. Mais il valait mieux prévenir que guérir. Une tierce personne arrangerait probablement le tout, et chacun d'eux finiraient par trouver son compte. La conversation changea alors du tout au tout, chacun évoquant les raisons qui expliquaient telle ou telle colocation. Et ce qui en ressortait, c'était tout simplement le fait qu'ils étaient dans le même pétrin. Cela lui donnerait presque l'envie de se serrer les coudes. Presque ! Quand elle lui annonça qu'elle était désolée pour lui, Julian haussa les épaules, nonchalamment.

Cela devait bien arriver un jour.

Il ne pouvait pas être le toutou de son père toute sa vie. C'était peut-être pour cela qu'il prenait aussi "bien" la chose. Passé ce sujet, la conversation retomba. Julian ne savait pas vraiment sur quoi rebondir, autre le sujet qui s'annonçait être tabou. Maybelle s'apprêtait à s'en aller. Non non non... trop tard, la question s'était échappée de ses lèvres. Le blond n'était pas vraiment réputé pour son tact. Il se doutait que c'était un sujet sensible, tout comme son propre enfant l'était pour lui. Mais pour le coup, la curiosité et l'envie d'éclaircir les choses - preuve qu'au fond, il avait envie de faire un pas vers elle - avaient été plus fortes que tout. En voyant Maybelle quelque peu bouleversée, le jeune homme s'en voulut. Il n'était pas un bourreau insensible. Raison pour laquelle il s'apprêta à se rétracter. Si elle ne voulait pas lui en parler maintenant, il le comprendrait plus que bien. Il n'eut cependant pas le temps de répliquer, la demoiselle se chargeant de répondre par la positive. Julian resta silencieux, son regard vert fixement posé sur elle. Bizarrement, la froideur avait laissé place à une compassion, voire même une douceur qui intimait aux confidences. Après l'année passée ensemble, à Sydney, et même la plus grande volonté du monde, le jeune homme ne pouvait se montrer froid dans un tel instant. Ils avaient bien trop partagé. Ce fut à ce moment-là que Maybelle lâcha LA bombe. Plus d'enfant ? Un air surpris s'afficha sur le visage du jeune homme, mais il finit très vite par comprendre quand elle lui donna les véritables raisons. Les parents. Toujours les parents. Dans une telle situation, seuls eux ont leur mot à dire, pensant uniquement au bien de leur rejeton. Mais ce qu'ils ne comprennent visiblement pas, c'est qu'un tel événement marque à tout jamais. Maybelle était, désormais, passée par là, elle aussi.

Oh...

Il ne pouvait rien dire d'autres. Il était sous le choc. Pourtant, il n'avait aucun lien avec Maybelle ou avec l'enfant, mais il avait été là pour elle pendant ces mois où elle avait le plus besoin de soutien. Il avait partagé énormément avec elle. Durant toute sa grossesse, il avait même tenté de lui faire comprendre que cet enfant, c'était le sien et que le fait de s'en séparer reviendrait à se faire du mal pour une vie entière. Une vie entière remplie de regrets. Cela avait raté et il comprenait assez bien le mal qui la rongeait désormais. Toutefois, la suite des paroles de la blondinette surprit Julian. Ces excuses étaient inattendues. Le jeune homme en avait voulu... avant. Avant de connaître la vérité. Il secoua la tête et laissa de côté les courses. Il rejoignit Maybelle et s'installa sur le canapé, avant de reposer son regard sur elle.

Tu n'as pas à t'excuser Maybelle. J'étais loin de savoir la vérité. Et à vrai dire, maintenant, je comprends mieux pourquoi j'ai été rayé de ta vie du jour au lendemain. C'est... même parfaitement normal.

Il esquissa un léger sourire. Il n'était pas certain de retrouver une complicité comme ils avaient eu, mais s'il pouvait tenter d'arranger les choses un tant soit peu, cela serait déjà un grand pas en avant. Se rappelant ses paroles, le jeune homme enchaîna :

Tu sais, quand tu vis une histoire comme celle que tu as vécu, il n'y a pas de passé qui compte. C'est tellement impossible à oublier que cela devient ton passé, ton présent et ton avenir. Je pense que tu as dû t'en rendre compte depuis tout ce temps. Et même si tu tires un trait sur les personnes qui t'ont côtoyé à cette période, même si tu tentes de mettre tous ces souvenirs dans un coin de ta tête, cela reste gravé à tout jamais en toi, comme une marque indélébile. Au quotidien, ce n'est pas mieux. Dès que tu vois un couple avec un enfant, tu ne peux t'empêcher de penser au tien, de te demander s'il va bien, s'il est heureux, ce qu'il va penser de toi quand il grandira. Toutes ces questions finissent forcément par te ronger et bien évidemment, la culpabilité devient de plus en plus forte. On n'oublie rien, mais on essaye de vivre avec...

Le jeune homme haussa les épaules, avant de laisser échapper un léger rire nerveux.

Tu vas peut-être croire que je te sors un discours tout fait, qui sonne bien dans de telles circonstances. Mais je veux vraiment que tu saches que je sais ce que c'est que de laisser un enfant de côté. J'ai vécu la même chose...

C'était dit, c'était fait. Même si oui, Julian n'avait pas eu à porter l'enfant pendant 9 mois, au final, les ressentis étaient les mêmes. On ne ressort jamais indemne d'une telle expérience de la vie...

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MessageSujet: Re: home is where the heart is + (julian)   home is where the heart is + (julian) EmptyLun 20 Jan - 22:34

Lorsqu'il lui apprit qu'il était d'ores-et-déjà à la recherche d'un nouveau colocataire, Maybelle hocha la tête. Elle n'avait, une fois de plus, rien à répondre. Ce n'était pas vraiment son appartement et Julian avait tout à fait le droit de chercher une troisième personne sans lui demander son avis. De toute façon, elle ne comptait pas passer le restant de ses jours dans cette colocation et elle n'était pas difficile. Du moment que le troisième colocataire respectait son intimité et son espace de vie, il n'y aurait pas de problème.

Bizarrement, l'atmosphère se réchauffa un peu quand elle parla du sujet qu'elle détestait aborder : son fils. Elle n'en parlait jamais, à personne. Elle y pensait souvent, ça oui, mais le simple fait de l'évoquer à haute voix lui donnait la nausée. C'était comme faire un bond dans le temps. Elle se retrouvait projeter quelques années en arrière, lorsqu'elle déambulait dans les rues de Sydney comme une âme en peine. Elle détestait cela. Elle préférait souffrir en silence, c'était bien moins pénible pour tout le monde. Julian sembla se radoucir un peu. Mieux encore, il semblait parfaitement comprendre les raisons qu'il l'avait poussée à le rayer de sa vie et apparemment, il ne lui en tenait pas rigueur. Elle était un peu étonnée qu'il réagisse si bien, pour être honnête... Mais elle n'allait pas s'en plaindre. Elle l'écoutait lui apprendre qu'elle ne pouvait pas gommer le passé sans rien dire, sachant pertinemment qu'il avait raison. Elle n'oublierait jamais cette histoire. Elle continuerait à y penser tous les jours, probablement jusqu'à la fin de sa vie. Elle se dirait toujours qu'elle avait un fils là, quelque part, qui grandissait sans elle et qui devait la détester de l'avoir abandonné. Mais elle n'y pouvait rien. Ce qui est fait est fait, on ne peut pas changer le passé. On peut seulement essayer de vivre avec et d'atténuer la souffrance au fil du temps... Alors qu'elle s'apprêtait à prendre la parole, le rire nerveux de Julian l'en empêcha. Il se remit à parler presque aussitôt et Maybelle eut l'impression que son monde s'écroulait.

Qu-quoi ?

Les mots étaient sortis beaucoup plus vivement que prévu mais elle n'avait pas pu contenir sa surprise. Julian venait de lui dire qu'il avait vécu la même chose qu'elle. Julian Callaway. Le garçon que beaucoup croyaient insensible. Elle ouvrit de grands yeux, essayant de reprendre le dessus sur ses émotions. Il avait vécu la même chose ? Comment ? Elle se doutait bien qu'il n'était pas tombée enceinte d'une inconnue puisque c'était un homme que les hommes n'étaient génétiquement pas programmé pour mettre au monde des enfants. Mais... Mais il voulait certainement dire qu'il avait été en couple avec une jeune fille qui était elle aussi tombée enceinte. Ou quelque chose comme ça.

Je... Je suis désolée. J'en savais rien.

Elle ignorait quoi dire ou quoi faire. Elle était complètement sous le choc et à présent, elle ne se demandait plus pourquoi Julian s'était montré si gentil à Sydney. Parce qu'il avait vécu la même chose. Et qu'il savait probablement ce qu'elle ressentait. Wow. C'était assez inattendu...

Pourquoi tu m'as rien dit ?

Cette question était plus rhétorique qu'autre chose. Elle ne devinait que trop bien pourquoi il n'avait rien dit : ce n'était pas le genre de chose que l'on plaçait au beau milieu d'une conversation banale. On ne disait pas "Tiens salut, ça va ? Au fait je t'ai pas dit ! J'ai un gosse que j'ai abandonné et il grandit sans moi !". Il était sûrement comme elle, il apprenait sûrement à vivre avec ce fardeau sans y parvenir réellement. Lui offrant un regard compatissant, elle reprit la parole.

Si... Enfin si tu veux en parler, je suis là tu sais ?

Elle savait mieux que personne que se murer dans le silence et tout garder pour soi n'était pas bon. Et elle était bien placée pour l'écouter et le comprendre s'il voulait lui raconter son histoire. Elle ne le forcerait pas, bien entendu, mais s'il voulait parler, elle serait là pour lui. Elle lui devait bien ça, après tout.
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MessageSujet: Re: home is where the heart is + (julian)   home is where the heart is + (julian) EmptyJeu 23 Jan - 18:59

Un sujet sensible, une vérité qui éclate, voilà ce qu'il fallait pour arranger un tant soit peu la situation. Bien sûr, Julian savait que leur colocation n'allait pas être toute rose. Il avait un trop mauvais caractère pour cela, mais si leur relation s'améliorait un minimum, cela serait déjà énorme. En évoquant le sujet qui fâchait, Julian avait sorti le grand discours, espérant ne pas remuer le couteau dans la plaie. Il voulait qu'elle sache qu'il ne faisait pas cela par méchanceté, mais uniquement parce qu'il la comprenait bien plus que quiconque. Une fois lancé, il ne put plus faire marche arrière. Il lui avoua alors que oui, lui aussi, avait vécu la même chose. Enfin, en quelque sorte. Face à la réaction de la jeune femme, Julian se contenta de hausser les épaules, comme pour approuver ses propres paroles, montrer qu'il disait la vérité, rien que la vérité. Et tandis qu'elle s'excusa, le blond lui adressa un petit sourire de convenance. Même si cela faisait quelques années, le souvenir était toujours présent, oppressant même.

Personne ne l'a su, hormis les principaux intéressés.


Quand elle lui demanda ensuite la raison pour laquelle il n'avait rien dit, Julian resta songeur. Pourquoi ? Lui-même ne le savait pas. On lui avait appris à se taire, et aujourd'hui encore, il le faisait, même s'il était à présent un adulte. Pourtant, il savait qu'en parler à Maybelle aurait été bénéfique. Ils auraient pu partager énormément, mais Julian avait préféré garder le mystère sur son changement brutal de comportement. Le sale petit gosse de Bowen était devenu un homme protecteur auprès de Maybelle, à Sydney. C'était certain que cela cachait quelque chose, mais il n'avait pas eu le cran d'en parler.

Ce n'est pas l'envie qui me manquait, mais jusqu'à présent, j'ai toujours pensé qu'il fallait éviter d'en parler à qui que ce soit. Je me suis probablement bien trompé.

Julian était blasé de la situation. Il était impossible de tourner la page, c'était certain. Quand elle lui demanda s'il voulait en parler, Julian esquissa un léger sourire. Elle était la mieux placée pour le comprendre.

Tu sais, il n'y a pas grand chose à dire. Je suis sorti avec une fille, au lycée, Leanne, je ne sais pas si tu vois qui c'est. Ce n'était pas vraiment sérieux. Notre relation relevait plutôt de l'amitié améliorée, si tu vois ce que je veux dire. Mais à trop jouer avec le feu, il est arrivé ce qu'il devait arriver. Elle est tombée enceinte, alors que nous avions à peine 16 ans. Mon père est un peu dans le même genre que le tien. Il a préféré étouffer l'histoire. Il a fait un gros chèque et la famille de Leanne a fini par quitter Bowen. Je n'ai plus eu de nouvelles depuis ce jour-là. Je sais que j'ai un enfant de six ans quelque part en Australie. C'est tout...

Julian fit une petite grimace, coupable de n'avoir pas su ouvrir sa bouche.

J'ai préféré abandonner mon enfant, par pur égoïsme, pensant qu'il ruinerait ma carrière. Ce n'est pas glorieux, n'est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: home is where the heart is + (julian)   home is where the heart is + (julian) EmptySam 25 Jan - 23:53

La jeune fille l'écouta se livrer sans oser l'interrompre. Elle restait là, parfaitement immobile et pendue à ses lèvres, sentant son cœur se serrer à chacun de ses mots. Elle comprenait mieux son comportement. Pourquoi il avait agi de cette manière avec elle à Sydney, pourquoi il s'était montré si protecteur envers elle, pourquoi il avait tenu à prendre soin d'elle comme s'il se sentait concerné... Il était concerné. Il avait vécu une histoire similaire et Maybelle s'en voulait de ne pas l'avoir deviné plus tôt. Lorsqu'il conclut son discours en s'accusant d'être égoïste, la petite blonde lui lança un regard peiné. Elle ne supportait pas l'entendre parler de cette façon.

Julian...

Puis, sans hésiter une seule seconde, elle l'attira à elle pour le prendre dans ses bras. C'était une bonne manière de réconforter les gens quand on ne trouvait pas les bons mots pour atténuer leur peine. Un moyen de leur montrer qu'on était là pour eux et qu'on ne les laisserait pas seuls. Et puis, d'après les dires de ses amis, Maybelle était très douée pour les étreintes réconfortantes.

Tu aurais dû me le dire, dit-elle en se détachant doucement de lui. On aurait pu s'entraider, tous les deux.

À défaut de pouvoir tourner la page, ils auraient pu se parler de leur expérience respective sans avoir peur d'être jugé. Se confier faisait parfois du bien. Maybelle savait mieux que personne que garder ce genre de secret pour soi aussi longtemps faisait du mal, beaucoup de mal. Son âme était sacrément amochée et même s'il tentait de montrer le contraire, celle de Julian devait elle aussi être dans un triste état. On ne pouvait pas sortir indemne d'une histoire pareille.

Tu n'es pas égoïste. Tu as eu une réaction normale. Tu étais jeune, tu as flippé, c'est tout. Personne n'est prêt à être parent à cet âge-là, n'importe quel mec aurait réagi comme toi.

Ces paroles réconfortantes étaient sincères mais Maybelle fut frapper par l'ironie de la situation. Elle lui assurait qu'il n'avait rien fait de mal et qu'il ne devait pas s'en vouloir alors qu'elle était incapable de se pardonner à elle-même... Cela dit, leur histoire n'était pas exactement la même. Elle s'en voulait d'avoir désobéi à ses parents, d'avoir été à une fête, de s'être donnée au premier venu et d'avoir ruiné sa vie en l'espace de quelques heures... Elle avait commis bien plus d'erreurs que son ami même si au final, la peine était la même : ils souffraient tous les deux de ne pas connaître leur enfant.

Tu peux m'en parler autant que tu veux. Je sais ce que tu ressens et... Et je sais à quel point ça fait mal de tout garder pour soi. Alors n'hésite pas si tu as envie de te confier.

Puis, soucieuse de détendre un peu l'atmosphère, elle inspira un bon coup pour ne pas se laisser submerger par ses émotions puis elle adressa un petit sourire à son nouveau colocataire.

Je suis contente de te voir, tu sais. Tu m'as manqué.

C'était sincère. Ils avaient été tellement proches pendant ces quelques mois à Sydney que ne plus le voir du jour au lendemain avait été très dur à gérer psychologiquement. Elle avait perdu son seul repère, parce que Julian avait été son seul soutien pendant sa grossesse. Et même s'il la rattachait à une période de sa vie qu'elle aurait préféré oublier, elle se souviendrait toujours de tout ce qu'il avait fait pour elle. C'était le genre de lien incassable, une amitié qu'on ne peut pas oublier et qui vous lie à jamais à l'autre.
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MessageSujet: Re: home is where the heart is + (julian)   home is where the heart is + (julian) EmptySam 1 Fév - 18:10

Les mots sortaient tout seul. Ce n'était pas dans les habitudes de Julian de se confier sur ses ressentis, sur ce qu'il éprouvait. Encore moins lorsque cela concernait son passé, Leanne et cet enfant. Mais avec Maybelle, tout était plus simple. Elle était probablement la seule à qui il avait envie de raconter son histoire, de faire éclater cette vérité que son propre père tenait tant à dissimuler. Elle s'était confiée à lui. Elle lui avait fait confiance et pour cela, Julian lui serait toujours redevable. Après tout, on avait toujours tendance à voir le mal en lui. Mais pas elle... Et aujourd'hui, c'était à lui de s'ouvrir, de lui prouver qu'il ne l'avait pas côtoyé par pur intérêt. Il avait pris soin d'elle et cela avait été sincère. Il avait une véritable affection pour Maybelle. C'était sa protégée et le premier qui oserait lui faire du mal, aura affaire à Julian. C'était comme cela et ce, pour toujours. Quand il termina son histoire, Julian était mal à l'aise. Comme toujours, il avait peur du regard des autres. De ce que les gens pouvaient lui dire. Mais Maybelle eut la meilleure réaction : aucun mot. Quand elle le prit dans ses bras, il resserra son étreinte. Pas besoin de longs discours, les gestes faisaient tout. Quand il se détacha d'elle, il haussa légèrement les épaules à ses paroles.

Ce n'est pas vraiment le genre de chose facile à dire.

Maybelle le savait probablement mieux que quiconque. Et encore plus, quand ils avaient des pères comme les leurs. Au fond, le père Goodwin et le père Callaway étaient de la même trempe. Quand elle reprit la parole, Julian l'écoutait avec une attention déconcertante. Cette fille était une perle. Elle avait toujours le mot pour essayer de réconforter. Mais même avec cela, Julian savait qu'il avait fait une erreur monumentale. L'âge n'était même pas une excuse valable. Même s'il n'avait que 16 ans, l'idée de s'opposer à son père lui avait traversé l'esprit. Simplement, ce dernier avait été plus fort que lui.

Une réaction normale ? Probablement. Je ne connais pas beaucoup de gars qui ont gardé leur enfant, à seize ans à peine. Mais même en me disant cela, j'ai toujours cette culpabilité qui me ronge.


C'était indéniable. Au fond, l'erreur de jeunesse n'avait pas été de faire un enfant à Leanne, mais tout simplement, de ne pas avoir assumer ses responsabilités. Lui qui criait haut et fort qu'il était maître de sa vie avait toujours été le pantin de son père. Il reposa ses yeux verts sur son amie. Son regard exprimait de la douceur, de la gratitude. En présence de Maybelle, c'était toujours les bons côtés qui ressurgissaient. Et cela allait perpétuer. Elle était là, à présent. Tout comme il serait là pour elle.

C'est gentil, Maybelle. Et tu sais qu'il en est de même pour toi. Quelque soit l'heure, n'hésite surtout pas à taper à la porte de ma chambre ou à m'appeler, si jamais je ne suis pas là...

Malgré son air de gamin égoïste, quand il appréciait quelqu'un, Julian était prêt à tout laisser tomber pour cette personne. Encore plus lorsque cela concernait une telle histoire. Ils en avaient souffert, en souffraient encore aujourd'hui. S'ils pouvaient s'apporter un tant soit peu d'entraide et de réconfort, cela serait déjà énorme. A sa dernière phrase, Julian lui rendit son sourire.

Moi aussi, je suis content de te voir. Surtout après tout ce temps. Et je tenais à m'excuser d'avoir été... désagréable avec toi. Je n'aurais pas dû.


Julian avait très souvent pensé à elle, se demandant ce qu'elle faisait, si elle était heureuse. Aujourd'hui, ils avaient énormément de temps à rattraper et il voulait lui prouver que, finalement, il n'était pas qu'un ami rattaché à une période noire de sa vie. Il posa son regard sur son téléphone portable et fronça les sourcils en voyant l'heure qu'il était.

Je dois y aller. Désolé de ne pas rester pour t'aider, mais je n'ai pas le choix. N'hésite pas à prendre touuuuute la place que tu veux dans l'appart', j'ai tendance à m'imposer - il laissa échapper un léger rire, nuance : Julian s'imposait toujours. Plus sérieux, il lâcha - Je veux vraiment que tu te sentes bien ici.

Il lui adressa un nouveau sourire, attrapa ses clés de l'appartement et se dirigea vers la porte d'entrée. La main sur la poignée, il s'arrêta un instant et tourna la tête vers elle.

Au fait... merci.

Il lui fit un clin d'oeil et sortit de l'appartement, avec la douce impression que, finalement, cette colocation ne serait pas un pur désastre...
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