when the demons meet (alana)

Ce soir, comme beaucoup d'autres soirs en réalité, Scar était de sortie dans un bar. Cependant, pour une fois, il n'avait rien prit d'autre qu'une bière. Il n'avait pas vraiment le moral à vrai dire. En ce moment, il était en pleine remise en question sur la totalité de sa vie. Il s'en voulait d'être devenu ce qu'il était devenu. Il se dégoûtait même. Son déclic avait été le fait d'être en garde à vue, mais il sait qu'à tout moment il pourrait vriller à nouveau. Il ne voulait pas se voir comme un monstre, et pourtant, c'était tout ce qu'il voyait en lui. Il ne voulait pas que son entourage le voit comme ça. Il finissait sa bière, sortait du bar pour pouvoir s'allumer une clope. Son attention fit cependant attirer par des voix assez fortes. Une voix féminine et une masculine, un gros lourd un peu bourré avait l'air d'emmerder une belle blonde. Seulement, ce n'était pas une scène d'harcèlement habituelle. La blonde avait l'air hors d'elle, il ne connaissait que trop bien ce regard, il avait l'impression de voir la version féminine de lui. Il savait que ce n'était pas elle qui était à "secourir", mais plutôt gros lourdeau en question, en fait. Il s'interposa entre les deux, faisant face à la jeune femme. Ecoute, on se connait pas, mais tu dois respirer, et te calmer, vraiment, écoute juste le son de ma voix et regarde moi. Il ne faisait même plus attention à celui derrière lui, il essayait tant bien que mal de capter l'attention de la blonde en face de lui.

Il fallait que tu t'intègres à la population de Bowen. C'était bien beau d'avoir fait tout ce chemin depuis Naples pour voir Allen et Alix, mais il fallait que tu rencontres de nouvelles personnes. C'est pourquoi, ce soir, tu t'étais posé au bar-restaurant, afin de sympathiser avec de nouvelles têtes. Mais tu n'étais pas forcément dans un bon mood, au cours de la soirée. Tu avais pris une bière et tu l'avais très vite finie, alors que tu étais posée au comptoir. Un moment, un mec un peu lourd était venu te parler. Il était bourré, un peu con sur les bords et tu n'avais pas envie forcément de lui parler. Pour lui faire comprendre, tu étais simplement sortie du bar afin de rentrer chez toi, déçue de la tournure qu'avait prit ta soirée. Mais il avait insisté. Insisté pour te suivre jusqu'à chez toi. Dans ta tête, ça faisait l'effet de deux fils qui se touchaient. « Mais, bordel, tu vas me laisser tranquille non ? » dis-tu en hurlant à ce garçon. Ca y est, tu avais changé de regard. C'était ton côté bipolaire qui ressortait. Tu avais totalement changé en l'espace de trente secondes, et ça avait fait peur à monsieur lourdeau qui était bouche bée devant tant d'énervement de la part d'une si petite femme. Alors que tu étais encore entrain de hurler, de parler de façon inaudible, un garçon vint se mettre en travers de vous deux. « Qu'est-ce que tu veux toi ? » dis-tu simplement avant qu'il n'ouvre la bouche. Et puis tu écoutais ce qu'il te disait, gentiment. Le mec qui t'avait accosté avait finalement détalé de peur, en voyant ton grain de folie qui ressortait. « Mais laisses-moi tranquille, finnochio ! » juras-tu dans ta langue maternelle. Puis, tu enfonçais ton regard perçant dans celui du jeune homme, sans savoir pourquoi tu avais été capté par sa voix.

Toute sa vie, il avait eu l'impression d'être seul au monde, incompris. Il faisait crises sur crises de nerfs et sans Charlie, il n'aurait même personne pour se calmer. Mais, même si elle faisait de son mieux, elle ne pouvait pas se mettre à sa place. Alors, quand il eut entendu les cris de la jeune femme et qu'il eut cru reconnaître cette lueur destructrice dans les yeux, il n'a pas hésité une seule seconde pour s'interposer. Quitte à s'en prendre une, quitte à s'énerver lui aussi. Il savait que dans tous les cas, si il n'intervenait pas, maintenant, la jeune femme pourrait probablement aller aussi loin que lui. Et ça, il ne le souhaitait à personne. Forcément qu'elle ne le recevait pas forcément bien, il n'aurait pas mieux réagit, peut être qu'il aurait fait pire. J'veux juste t'aider. Il prit le risque de rire devant l'insulte de la jeune femme. Au moins, en italien, c'est plus classe. Il ne parlait pas du tout cette langue, mais il savait reconnaître une injure puisque c'était le pro pour ça. J'te veux pas de mal, et j'suis pas un gros lourd, si tu veux que j'parte, je m'en vais. dit-il, ne voulant pas énervé plus la jeune femme, et se demandant si elle se calmait ou non. Après tout, il ne la connaissait pas le moins du monde.