it's where my deamons hide (romeo)

Je pensais naïvement que je pourrais passer une bonne séance au cinéma. Aller voir un truc sympa, tranquille sans personne pour m’emmerder. J’aime bien aller au ciné avec des potes mais des fois j’aime bien être toute seule, c’est bien aussi. Je sais que des fois il y a des gens chiants qui mangent leur pop corn en faisant un maximum de bruit ou les enfants qui gueulent, les gens qui parlent. Mais là j’aurais préféré avoir la salle de l’enfer avec les pires personnes avec qui être au cinéma plutôt que ça. Rapide topo : seule séance du film de la journée, salle comble. Il ne reste plus qu’une place dans toute la salle, près du mur, à côté de moi. Et la dernière personne à rentrer est Romeo. Je n’ai définitivement pas de chance. Comme le film va commencer je ne peux pas demander à des gens de changer de place avec moi et de toute façon qui voudrait lâcher sa place ? Je pourrais partir mais j’ai payé cette place et j’ai envie de voir ce film. Pourquoi est-ce que c’est à moi que ça arrive ce genre de trucs hein ? Des fois j’ai un mauvais karma, j’ai du tuer des bébés phoques dans une autre vie, je vois pas d’autres solutions.

Sortir seul au ciné, c'était pas trop son truc. Il avait bien pensé a emmener Clara, mais elle bossait ce soir là. Pourtant, il mourrait d'envie d'aller voir ce fichu film. Il prit alors son courage à deux mains et pour partir affronter le monde monstre qu'il y avait au cinéma. Forcément, quand on se décidait au dernier moment, il ne restait plus beaucoup de choix de place, tant pis, il ferait avec. En s’avançant dans la salle de cinéma, il reconnu une silhouette, qu'il ne connaissait que trop bien. Une jeune femme a qu'il il avait brisé le cœur. Il était parti sans explications, volant à droite à gauche vers d'autres femmes. Du Romeo tout craché. Il s'installa à côté d'elle quand même, il se fichait bien de sa présence ou non. Ça fais un bail. dit-il en tournant le regard vers la jeune femme avec son air légendaire de je m'en foutiste. Il n'avait pas oublié de prendre du pop corn, alors il commença a croquer dedans. Pardon, t'en veux peut être ? demanda-t-il en le tendant à la jeune femme, comme si de rien était. Il ne pouvait s'empêcher de sourire cependant, il avait conscience d'être un vrai tête à claque et taper sur les nerfs des gens, c'était son truc à lui.

Je le suis du regard et quand il commence à bouger, ayant choisi l’option de s’asseoir à côté de moi plutôt que de renoncer, je ferme les yeux et m’enfonce dans mon siège. Ça va être sympa cette séance à être à côté de mon ex qui ne me rappelle que des mauvais souvenirs. En réalité il n’y en a pas que des mauvais, c’est faux. Mais j’ai tout lâché pour lui, je me suis même pris la tête avec Elmo pour qu’au final ça soit lui qui me lâche, au moment où je suis restée à Bowen pour être avec lui. Je ne le regarde pas quand il s’assoit à côté de moi et je fais tout pour l’ignorer. Pourtant il a décidé de me parler. Genre ça fait un bail, bah ouais depuis que tu m’as quitté parce que tu m’as trompé, ça doit faire quoi, plus de six mois. Je lâche juste un « Mmmh. » en pensant qu’il va lâcher l’affaire mais il revient à la charge avec ses pop-corn. J’aurais pu me dire qu’on peut passer au dessus de tout ça mais je suis rancunière parfois et en l’occurrence c’est le cas. « Nan tu peux t’les garder. » Je veux plus rien de lui maintenant, qu’il me foute la paix et c’est tout. Je me reconcentre sur l’écran, l’arrivée salvatrice du générique d’ouverture étant imminente.

La jeune femme n'avait visiblement pas l'air heureuse de voir le jeune homme. Ce n'était pas vraiment étonnant, vu ce qu'il lui avait fait. Mais Romeo était comme ça, il se lassait des gens, c'était plus fort que lui. Une fois qu'il avait eu la personne, elle devenait soudainement inintéressante, comme si il était attiré par l'interdit du coup tromper et se barrer était bien plus amusant que de rester. Il haussa les épaules quand elle refusa ses pop-corns. Tant pis pour toi, tu sais pas ce que tu rates. dit-il en en mettant un à sa bouche, sans lâcher du regard la jeune femme. Et sinon, tu deviens quoi dans la vie, princesse ? demanda-t-il, bien décidé à emmerder son monde. Il avait trouvé finalement quelque chose de plus intéressant à faire que le film. Il avait pleinement conscience d'être insupportable, mais il adorait ça. Tant pis, il le verrait en streaming. Après tout, c'était un des avantages d'être hacker, il pouvait voir tout ce qu'il voulait sans rien payer. Au final, cette sortie au cinéma, c'était juste pour pouvoir sortir de sa chambre, il fallait l'admettre. En même temps, si il ne sortait pas de temps en temps c'était un coup a ce qu'il retombe dans ses vieux travers avec ses amis les voix.

Je sais parfaitement ce que je rate : absolument rien ou le début du film à la rigueur. Mais je n’ai plus envie de rien venant de lui. Déjà je tolère avec difficulté sa présence sur le siège d’à côté. Je lève les yeux au ciel, les poings crispés quand il continue à me parler. « Tu veux pas juste la fermer et regarder le film ? » Déjà que l’expérience d’être à côté de lui n’est pas agréable, si en plus il parle et que je ne peux pas suivre ça va le faire. Je trouve les gens qui parlent pendant un film insupportable alors déjà que je ne le porte pas, ou plus, dans mon cœur, là c’est encore pire. Aussi incroyable que ça puisse paraître, il a réussi à faire que je le déteste encore plus. J’ai connu toutes les phases de la rupture mais celle qui perdure c’est la colère. Je ne cesserai pas de lui en vouloir et de le détester. Au moins ça m’évitera de retomber dans ses bras comme une débutante.

Le jeune homme eut un sourire en coin face à la réaction de la jeune étudiante, il avait toujours choisit des femmes à caractères, sinon il s'ennuyait encore plus. Il avait un trop gros caractère pour sortir avec des jeunes femmes qui n'en avaient pas de toute façon.J'avais oublié ton caractère, agressive, j'adore. dit-il en riant. Mais non, il ne comptait pas la fermer, ce serait mal connaître Romeo. Ecoute, Vega, j'suis désolé, si je t'ai blessé. dit-il en haussant les épaules. Il s'en contre fichait bien de l'avoir blessé. Mais, c'était du grand Romeo, il ne pouvait pas juste laisser les gens tranquille. Il excellait dans l'art du mensonge. Alors les cours, ça se passe bien ? enchaîna-t-il, comme si de rien était. Il avait conscience qu'il allait surement finir par s'en prendre une et par se mettre tout le cinéma à dos. Mais, il trouvait ça beaucoup trop drôle. T'es sur que t'en veux pas ? dit-il en lui tendant ses pop-corns à nouveau. Chasse le naturel il revient au galop, comme on dit. Vega était une de ses plus jeunes conquêtes, il se fichait pas mal de l'âge en réalité, tant qu'elles étaient matures et majeur, et qu'il ne risquait pas de finir en taule ça lui allait.

Chaque mot qui sortait de sa bouche m’agaçait un peu plus. Et je ne devais pas être la seule. Si des fois ça ne me dérange pas qu’on me regarde, quand c’est des regards assassins de gens qui aimeraient voir leur film tranquille, j’apprécie nettement moins. Il tenta de s’excuser. Je me sens beaucoup mieux d’un coup, un pardon et tout est réglé. Non, c’est faux. Ça ne change rien et puis je le connais, je l’aurais remarqué si piétiner mon cœur lui avait fait quelque chose. Non, il m’avait quitté comme si on avait rien vécu ensemble. Enfin, peut-être que lui n’a rien vécu en fait, ça ne m’étonnerait pas. J’ai été aveuglé et complètement amoureuse. Au moins ça me sert de leçon pour l’avenir. Il tente de faire la conversation et je sens la colère monter en moi un peu plus. Peut-être que si je me tais il se taira en retour, on sait jamais. Je scrute la salle, des fois que par miracle une place se soit libérée mais mes espoirs sont vains. Quand il revient à la charge avec ses pop-corn je n’en peux plus et je plaque ma main sur sa bouche, qu’il la ferme une bonne fois pour toute.

Le jeune homme avait bien conscience de taper sur les nerfs de la jeune femme et il fallait l'avouer, ça l'amusait vraiment beaucoup. Alors quand la jeune femme lui mit sa main sur la bouche, il lui lécha l'intérieur de la main, sachant très bien que cela la dégoutterait. Il se dégagea de son emprise comme il le pouvait. Oh ça va Clark, fais pas la rancunière, tu réagissais pas comme ça quand t'étais dans mon lit, c'est plutôt moi qui te mettais la main sur la bouche. dit-il en riant, vraiment fière de sa connerie. Tu veux pas qu'on sorte d'ici, histoire de parler ? demanda-t-il, un sourire en coin. Tu peux pas m'en vouloir toute ta vie. dit-il en haussant les épaules. Les regards sur lui, il en avait strictement rien à faire. Il s'y était habitué avec tout ses tatouages, les gens le regardaient constamment. Au contraire, si il pouvait être le centre de l'attention et mettre son ex petite copine mal à l'aise, ça ne le dérangeait pas le moins du monde, bien au contraire. Il agissait ainsi surtout avec elle, allez savoir pourquoi. Peut être parce qu'elle faisait fille fragile, c'était plus fort que lui, il aimait la voir sortir de ses gonds.

Je savais qu’il ne la fermerait pas, c’était bien trop simple. J’ai du retirer ma main quand il a commencé à la lâcher, quel taré ce type ! Je me demande comment j’ai pu tomber amoureuse de lui, sérieusement ? On dit que l’amour rend aveugle, bah c’est vrai parce que je voyais plus rien pour tomber sous le charme d’un trou du cul dans son genre. J’essuis ma main sur son t-shirt, pas question que j’ai sa bave sur moi. J’ai même pas envie de relever ce qu’il raconte tellement c’est une farandole de conneries. Il me saoule, tout le monde nous regarde. Pas moyen de m’en débarrasser, il est comme un parasite bien installé qui n’a pas envie de se barrer. Je vais avoir d’autre choix que de le suivre dehors. « Tu m’emmerdes, t’es vraiment une tête de con. » Je lui dis avant de me lever pour sortir. Je pourrais pas voir ce film tranquillement de toute façon. Il pense vraiment que je vais lui pardonner. Je sais que cette histoire n’a pas la même signification pour lui que pour moi, ça doit être pour ça que pour lui c’est un truc qu’on peut pardonner. Nan, je vais pas lui pardonner, surtout parce que je suis restée faire mes études à Bowen pour lui, avant qu’il me largue quand l’année avait commencé.

Un sourire de vainqueur s'afficha sur son visage quand elle prit la sortit avec lui. Je sais, c'est pour ça que t'étais folle de moi. dit-il avec un petit rire avant de s'allumer une clope une fois dehors et de posé ses fesses sur un banc. C'est vrai qu'il avait joué au con avec elle. Après tout, elle avait fait le choix de rester ici pour lui et il l'avait largué comme si elle n'était rien. En même temps, elle n'était pas grand chose pour lui, il s'était vite lassé d'elle une fois qu'il l'avait eu dans la poche. Mais il était comme ça avec tout le monde, il n'était pas prêt de se poser et d'être sérieux. Alors Clark, tu racontes quoi de beau ? demanda-t-il, avec un grand sourire. Des claques, il en méritait, des centaines même. Il aimait jouer avec le feu, insupporter les gens, les faire hurler. C'était une deuxième passion au final. Un jour, ça lui retomberait probablement dessus, il tomberait amoureux et peut être qu'il souffrirait autant qu'il avait fait souffert, mais ce n'était pas prêt d'arriver et en attendant il aimait avoir la place du bourreau. Il tira sur sa clope, posant ses yeux sur la jeune femme.

Chaque mot sorti de sa bouche me donne envie de claquer sa tête contre un mur. Pourtant à la base je suis non-violente, frapper les gens c’est mal. Du coup je fais ça dans ma tête, je le déteste trop pour être un minimum bienveillante avec lui. On s’assoit sur un banc, de toute façon si j’étais parti il m’aurait sans doute suivi. Il est comme un chewing-gum collé sous sa chaussure, on veut s’en débarrasser mais il reste là à nous emmerder peu importe où on va. Il s’allume une cigarette et je m’arrange pour pas être dans la fumée. « Tu d’vrais fumer plus, tu crèverais plus vite. » C’est pas sympa je sais mais je ne peux plus ressentir aucune sympathie pour ce type que j’ai un jour aimé aveuglément pour une raison qui m’échappe totalement aujourd’hui. « Hmm...tu t’souviens Mo, mon meilleur pote qui me prenait la tête pour qu’on se sépare ? Bah on est les meilleurs amis du monde et j’me demande pourquoi j’l’ai pas écouté. Sinon à part ça ma vie est bien mieux sans toi. Et toi alors ? Toujours à jouer les connards de service visiblement ? » Je vois pas ce qu’il peut faire d’autre de toute façon.

Alors qu'il tirait sur sa clope, les mots de la jeune femme le faisait sourire. Tu serais trop triste si j'crevais tout de suite, comme tu dis. dit-il en lui soufflant sa fumée à la figure. Et puis, je te hanterais parce que t'auras souhaité ma mort et même là tu seras pas tranquille. dit-il en riant. Il lui en voulait pas le moins du monde de réagir comme ça, il s'en foutait en réalité, elle était rien pour lui. Elle avait simplement eu le malheur de croiser son chemin un jour ou il s'ennuyait et il en avait profiter pour lui briser le cœur au passage. Mais ça aussi il s'en foutait. Il ne pensait qu'à sa petite personne Romeo. Tu sais, princesse, tes mots m'atteignent pas. Mais ça fait plaisir de voir que j'compte tellement pour toi que t'es encore énervé. Tant qu'y'a de l'amour, y'a de la haine comme on dit. dit-il avec un sourire au coin de la bouche. Mais ouais, moi ça va, y'en a eu tellement après toi. dit-il sans perdre son sourire. Il aimait ça, faire souffrir les gens. En réalité il savait pas trop si c'était lui, ou si c'était une de ses personnalités multiples dont il s'était pas réellement débarrassé. Peut être qu'au fond, elles faisaient toutes parties de lui. Sans ça, il ne serait peut être pas Romeo.

L’idée de me faire hanter à jamais par le fantôme de Roméo me fit froid dans le dos. Un cauchemar de voir sa gueule de con tout le temps, en train de balancer les pires vacheries et d’être le connard qu’il a toujours été mais que je n’ai pas su voir. Parfois il faut écouter ses amis quand ils disent que ce n’est pas une bonne idée de sortir avec tel ou tel gars. « J’tuerais ton fantôme sans aucun remord. » Je sais que ce n’est pas possible mais j’essaierai quand même. « J’dois pas être la seule personne à te vouloir mort de toute façon. » C’est un peu extrême de vouloir la mort de quelqu’un je sais. C’est seulement que si un jour il disparaissait, je ne pense pas que je verserais une larme. Je lève les yeux au ciel à chacune de ses réflexions. « C’est un peu triste de se taper des gens pour exister quand même... » S’il n’a que ça dans la vie j’aurais presque pitié de lui. « Si j’me barre tu comptes me suivre jusqu’à chez moi ? » je lui demande comme pour savoir si je peux partir en toute tranquillité. Au pire je peux appeler les flics et il me laissera sans doute tranquille. Et si ça fonctionne pas, je demande à ce qu’il m’approche pas à moins de cent mètres, histoire d’être définitivement débarrassée.

Au fond, tu sais pas vraiment pourquoi tu te comportais de cette façon. T'avais toujours été comme ça et tu n'y avais jamais vraiment réfléchis. Mais t'appréciais plutôt bien ça. Un jour, le karma te joueras des tour et tu le sais très bien. Alors je reviverai et je reviendrais te hanter, une boucle infernal. dis-tu en riant, amusé par la répartie de la jeune femme. Probablement ouais, mais je m'en contre fou. dis-tu en haussant les épaules, c'était bien vrai. Un sourire en coin se dessina sur le coin de tes lèvres. Oh, c'est pas pour me sentir exister, merci de t’inquiéter pour moi. On appelle ça profiter de la vie, tu devrais essayer. répondis-tu en lui faisant un clin d’œil. Une bonne partie de jambe en l'air n'avait jamais fait de mal à personne, et encore moins à toi. Tu tiras sur ta clope, commençant à te lassé doucement de la conversation. C'était un bon point pour la jeune femme. J'suis pas un psychopathe à ce point, tu peux rentrer chez toi si t'en as envie, j'te retiens pas. Le film était juste pas assez intéressant, t'étais plus amusante. dis-tu en riant. Elle avait bien amusé ta soirée et toi tu avais du travail qui t'attendais, encore et toujours, mais tu n'avais pas à t'en plaindre.

Je ne vois pas de pire chose que de me faire hanter par le fantôme de Romeo et que peu importe que je le tue, qu’il revienne sans cesse. C’est le pire cauchemar qui puisse exister ! Enfin pour moi, parce que j’imagine que pour d’autres il ne doit pas être si terrible. Se faire hanter par son ex qu’on déteste, ce n’est clairement pas le truc le plus sympa qui puisse exister. Enfin j’imagine que je ne dois pas être la seule à le détester et qu’il n’aura pas assez de temps pour tous venir nous hanter. Il me dit qu’il ne couche pas à droite et à gauche pour se sentir exister mais qu’il profite de la vie. On n’a pas la même manière de profiter je crois. Pas que je sois une sainte mais je n’ai pas besoin d’avoir chaque soir un mec différent dans mon lit. « Je profite t’inquiète pas, sauf que j’essaie aussi de pas blesser chaque personne que je rencontre. » Il me dit qu’il ne me suivra pas jusqu’à chez moi, dommage ça m’aurait donné une bonne raison de le faire arrêter par la police. « Du coup j’vais sûrement retourner voir le film, sauf si tu décides à m’emmerder à nouveau. Tu m’dois une place de ciné si c’est ça ! »