someone to save you (circé) - hot

Après avoir reçu le sms de Circé, tu travailles encore quelques heures au bureau pour peaufiner quelques dossiers avant de prendre la direction de la maison de la jeune femme. Tu décides de marcher jusqu'à celle-ci puisqu'elle n'est pas si éloignée du centre ville. Arrivée devant, comme à chaque fois, tu es émerveillée par la beauté de la bâtisse. C'est une maison de ce genre que tu rêves d'avoir, plus tard. Mais pour ça, il faudrait que tu trouves quelqu'un avec qui vivre et ça, ce n'est pas gagné. En plus, la colocation du 17 te convient parfaitement parce que vivre entourée de tes amis, c'est un réel bonheur. Bref, après avoir observé la maison le temps de quelques secondes, tu t'avances vers celle-ci, frappant quelques coups à la porte. Tu remets rapidement tes cheveux en place d'une main, l'autre rapprochant le dossier contre ta poitrine. Il commence à prendre plus d'ampleur au fil des rendez-vous mais c'est plaisant, au moins, vous voyez l'avancée des travaux. Tu redoutes un peu le jour où ce chantier sera terminé parce que la présence de Circé est une bouffée d'air frais à tes yeux. Elle est cette touche de couleur dans le brouillard de ta vie. Tu affiches un large sourire quand la porte s'ouvre et que vos regards se rencontrent enfin. « Salut. J'espère que je ne suis pas trop tôt. » Dis-tu en t'avançant vers la jeune femme pour lui faire la bise. « Tu vas bien ? » Demandes-tu en entrant dans la demeure lorsque Circé te laisse passer. « J'ai préféré t'attendre avant de commander à manger, c'est pour ça que je suis venue les mains vides. » Enfin, pas totalement si on prend en compte le dossier "chantier" que tu tiens dans tes mains. Même si tu connais les lieux, désormais, tu attends que Circé prenne les devants pour la suivre jusqu'au salon.

Cette maison était probablement ce que j’avais de plus précieux, avec mon entreprise, bien sûr, qui elle, traduisait plutôt ma capacité à m’élever seule, à faire quelque chose de ma vie, à créer et à m’assumer. L’indépendance était une de mes plus grandes aspirations et en me léguant cette maison, ma grand-mère m’avait fait un cadeau qui allait dans ce sens. Cette femme qui, neuf ans plus tôt, avait été actrice de ma renaissance, me manquait chaque jour. Malgré tout, je savais son étoile au dessus de ma tête et cela m’aidait à avancer en toute sérénité. Dans les épreuves que nous imposait la vie, et sa mort en faisait partie, il y avait du bon à tirer, un enseignement pour le moins ; j’en prenais conscience de jour en jour. Entreprendre les travaux de la maison avait eu sur moi l’effet d’une thérapie. Je ne souhaitais pas effacer le souvenir de Nina en rénovant cette bâtisse, mais au contraire à l’honorer, chaque pièce me ramenait à elle de toute façon. J’étais dans le jardin, sous le petit belvédère en fer forgé, sirotant une tasse de thé au jasmin quand ma sonnerie retentit. Un sourire se dessina aussitôt sur mes lèvres. Cela n’était pas une surprise, je savais exactement qui se trouvait derrière ma porte d’entrée et la compagnie de cette personne était toujours un plaisir. Je me levai, rabattis, les pants du long kimono de soie que je portais par dessus un pantalon ample de même facture et un top à bretelles. Je nouais la ceinture à ma taille pour aller ouvrir avec, aux lèvres, le plus charmant des sourires. Mon amie Freja, qui avait accepté de travailler pour moi dans la rénovation de la maison, entra dans le hall, s’inquiétant d’arriver les mains vides. Je la rassurai immédiatement :
— Ne t’en fais pas, j’ai préparé de la Moussaka, tu m’en diras des nouvelles.
J’aimais cuisiné, en particulier pour ceux que j’appréciais et Freja en faisait partie.
— Mais on a le temps, comme tu dis. Je te sers à boire avant de commencer ?

S'il y a bien quelque chose que vous partagez Circé et toi, c'est votre côté working girl. Vous êtes dévouées à votre travail, investies et surtout passionnées. Vous ne comptez jamais vos heures de travail et ce soir en est encore une fois la preuve. Tu es là pour travailler, pour avancer dans les travaux de la maison de la jeune femme et passer du temps en sa compagnie c'est simplement un bonus. Un gros bonus, tu en es bien consciente en la voyant débarquer dans ce joli kimono capable de mettre en valeurs tout ce qui doit être mis en valeurs. « Tu es superbe. Je ne suis pas si bien habillée, moi, quand je traîne à la maison. » Dis-tu en riant, repensant à tes pantalons de jogging amples. Tu hoches la tête quand Circé t'explique qu'elle a préparé de la Moussaka, déjà impatiente à l'idée d'y goûter. « Oh mais c'est bien mieux que de se faire livrer, ça. » Réponds-tu avec un large sourire. « Avec plaisir. On ouvre une bouteille de vin ? » Demandes-tu, par habitude. Souvent, sur le temps d'une soirée de travail, vous êtes capables de vider sans grandes difficultés une bonne bouteille. Et ce soir ne fera sûrement pas exception. Tu t'enfonces un peu plus dans la bâtisse, suivant la brune jusqu'au salon. Voyant la porte-fenêtre donnant sur l'extérieur, ouverte, tu proposes : « On s'installe dehors ? » Les températures commencent à descendre progressivement au fil des semaines alors autant profiter des dernières belles soirées. Même si, à Bowen, contrairement à Oslo, il ne fait jamais réellement très froid. Habituée au froid norvégien, tu n'es jamais dérangée par les changements de températures en Australie, c'est plutôt doux comme transition finalement.

Il est vrai que je portais autant d’attention aux vêtements que je mettais dehors qu’à ceux dont je me vêtais chez moi. Par ailleurs, j’affectionnai les matières nobles, comme la soie de mon kimono actuel. J’aimais la sensation du tissue sur ma peau, son tombé élégant et l’allure que cela me donnait. J’étais grande, avec de longs membres élancés. Mes jambes, mes bras, mon buste et j’avais appris, avec ce genre de tenue, à me mettre en valeur. Ce n’était pas de la prétention, au contraire. J’avais appris à aimer mon corps tel qu’il l’était, à m’aimer, moi, telle que j’étais. Cet amour propre avait changé ma vie, et j’étais ainsi plus prompt à l’offrir aux autres. Cela pouvait paraître simple, banal, et pourtant si compliqué à acquérir. Cela avait été le but de mes apprentissages auprès de Nina et la base de ma spiritualité.
— Tu devrais, dis-je à mon amie lorsqu’elle affirma que ses tenues d’intérieur n’avait rien à voir avec celle que j’arborai aujourd’hui, il n’y a rien de plus agréable que de se mouvoir dans de la soie.
Nous nous enfonçâmes un peu plus dans la maison. Freja était venue tant de fois qu’elle commençait à connaître le lieu et je ne pus empêcher un sourire d’étirer mes lèvres lorsque je fis ce constat. Mon amie suggéra que nous ouvrions une bouteille de vin.
— Avec plaisir, du rouge ? suggérai-je.
J’avais une appétence pour le vin rouge, même si le blanc ne me dérangeait pas. Tout dépendait du contexte, en réalité.
— Oui, dehors, nous serons bien mieux, en effet.
Je la laissai s’installer tandis que j’allais dénicher une bouteille dans la petite cave de ma cuisine. Je la rejoignis quelques minutes plus tard, une bouteille ouverte et deux verres dans les mains. Je m’assis près d’elle sur la banquette du jardin et nous servis généreusement avant de tendre son verre à Freja.
— On trinque à quelque chose ?

« Je veux bien te croire. » Réponds-tu avec un large sourire quand Circé reconnaît qu’il n’y a rien de mieux que de se mouvoir dans la soie. Tu es heureuse de passer la soirée en compagnie de la brune parce qu’en ce moment, tu as vraiment besoin de simplicité et de calme. Tout ce que Circé peut t’apporter finalement. Et si tu es là pour le travail avant tout, tu sais d’avance que votre soirée ne tournera pas seulement autour de cela. Tu hoches la tête quand l’herboriste propose du vin rouge, n’étant pas difficile. Puis, une fois installée à l’extérieur, tu observes ce jardin qui est un vrai petit coin de paradis à tes yeux. C’est ce qui te manque, en appartement, avoir un coin où te poser où personne ne viendrait te déranger, sauf bien sûr tes colocataires. Un endroit calme, paisible. Circé a beaucoup de chance d’avoir cette maison et elle le sait, ce n’est pas pour rien, d’ailleurs, qu’elle tente de lui donner un bon coup de fraîcheur pour s’y sentir vraiment chez elle. Tu attrapes le verre que ta brune te tend, la remerciant au passage. « A notre travail qui prend de plus en plus forme ? » Demandes-tu en balayant les alentours du regard. « Ou à nous ? » Ajoutes-tu avec une once de malice dans le regard. Après quelques secondes, tu portes le verre de vin à tes lèvres, savourant son doux parfum. Tu poses finalement celui-ci sur la table avant de te concentrer à nouveau sur la brune. « Chaque fois que je viens ici, j’ai l’impression d’être transportée. Ce jardin, c’est vraiment quelque chose. Cela me donnerait presque envie de retrouver une maison. » Tu en avais eu une, autrefois, mais la solitude te pesait trop. Alors, tu t’étais dirigée vers un appartement et c’est à cemoment-là que tu as découvert cette merveilleuse vie en colocation. Depuis, tu as envie d’avoir à nouveau un jardin à toi mais tu es mitigée parce que tu n’envisages pas du tout de quitter tes colocataires.

— À nous.
Le tintement des verres et la douceur de la première gorgée. C’est drôle comme un même vin peut avoir des saveurs différentes selon le moment où on le déguste, la personne avec qui l’on est, l’humeur dans laquelle on se trouve. J’avais acheté cette bouteille dans une petite cave qui proposait des dégustations. Je l’avais trouvé excellent et commandé un carton entier de ce millésime. Pourtant, il me semblait plus épicé qu’à mon souvenir, moins rond. La compagnie de la belle décoratrice lui donnait du corps, ce qui n’était pas pour me déplaire. Son compliment, aussi, sonna à mon oreille comme une mélodie. Il n’y avait rien qui puisse me faire plus plaisir qu’un mot gentil à propos de mon jardin. J’y passais tant de temps, lui donnais tant d’amour…il était comme mon enfant. Je pouvais presque déclarer l’avoir porté en moi tant j’avais puisé dans mes entrailles pour sa création.
— Je suis heureuse que tu t’y sentes bien. C’est le but. J’aimerais pouvoir transporter cette harmonie à l’intérieur. Je suis sûre qu’ensemble, avec un peu d’inventivité, nous y arriverons.
Je trempai à nouveau mes lèvres dans le liquide carmin, y décelai des notes de mûres, puis reportai mon attention sur la voluptueuse brunette, ne pouvait empêcher mes yeux de vagabonder sur l’ouverture de sa chemise, imaginant le galbe de son sein en dessous.
— Qu’est-ce qui t’empêche de reprendre une maison ?

Il y a toujours cette douceur, cette harmonie, dans la voix de Circé qui fait que peu importe les mots qu'elle emploie, ça sonne toujours très agréable pour tes oreilles. Davantage encore quand elle parle de son jardin ou de sa maison. Mais tu ne peux que comprendre en voyant et en ressentant la bâtisse dans laquelle elle vit. Il y a telle chaleur, dans cette maison, presqu'impossible à décrire mais tu es persuadée que c'est la présence de la brune qui renforce également ce sentiment. « Je pense aussi. Plus je viens ici, plus je parviens à m'imprégner de la maison et à comprendre ce que tu recherches. C'est donc de plus en plus facile pour moi de visualiser l'intérieur. » Réponds-tu avec un large sourire. Ton regard dévie l'espace de quelques secondes sur les lèvres de Circé, se colorant doucement à cause du vin. Mais très vite, tu ramènes ton attention sur la jeune femme qui te questionne à propos d'une éventuelle maison. « Mes colocataires. » Dis-tu en riant doucement. « En réalité, je crois qu'après avoir goûté à la colocation, j'aurais beaucoup de mal à vivre seule. Bien sûr, j'ai Wilo, mon chien, à présent, mais il me manquerait une vraie présence, quelqu'un à qui parler. Tu vois ? » Pourtant, la perspective de pouvoir décorer une maison entièrement à toi t'anime. Mais tu n'es sûrement pas encore prête à quitter votre appartement et tes colocataires. Cela fait des années que vous vivez ensemble, Concho, Tahlia et toi et on ne balaie pas une telle amitié si facilement. « Mais j'avoue que rénover une maison comme la tienne fait partie de mes life goals. » Seulement, tu espères que quand le jour se présentera, tu auras quelqu'un à tes côtés pour t'accompagner dans ce grand projet.

HJ:

Je n’avais jamais vécu la collocation, du moins pas à proprement parler. La maison de ma grand-mère avait toujours été ouverte pour ceux qui avaient besoin d’un toit. J’avais donc, moi aussi, eu l’habitude de vivre avec du monde, même si, je devais l’admettre, un part de moi appréciait la solitude. J’y trouvais une quiétude qui m’apaisait. Mais je pouvais aussi totalement comprendre le point de vue de mon amie qui affirmait que la chose qui la retenait d’investir dans sa propre maison était ses colocataires.
— Je vois, tu as pris goût à la vie en communauté, notai-je, c’est agréable aussi, je l’admets. On vit des choses différentes.
Je bus une gorgée de ma boisson et l’écoutai parler avec un sourire bienveillant. La décoration, Freja avait ça dans le sang. Elle avait du goût et un œil certain. J’étais heureuse du travail qu’elle accomplissait dans ma maison, et confiante quand à la suite. Je savais qu’elle et moi ferions des merveilles. Par ailleurs, la jeune architecte d’intérieure comprenait toujours où je voulais en venir, elle me suivait dans mes délires, me proposais les siens. En d’autres termes, nous nous entendions bien. Notre duo marchait, et pas uniquement lorsqu’il était question de décoration.
— En tout cas, je te remercie de ta disponibilité, Freja. Je connais peu de décoratrice qui accepte de venir le soir après le boulot. Certes, il y a du vin mais…je dois avouer que c’est appréciable.

Alors que vous discutez des avantages de la vie en communauté, une vie qui te convient parfaitement, tu es loin de t'imaginer que d'ici quelques mois, c'est une vie de solitaire que tu débuteras. Une vie dans laquelle ton grand projet de rénovation prendra vie mais, malheureusement, seule. Quoi qu'il en soit, pour l'heure, tu dois bien avouer que les années passées au #17 font partie des meilleures années de ta vie. « Je suis bien obligée de reconnaitre que c'est également pour profiter de ta présence que je suis là. » Dis-tu avec un sourire au coin des lèvres. Tu ne peux pas nier que Circé est une femme intéressante et surtout, avec un intérieur aussi beau que l'extérieur. L'entendre parler de ses projets, qu'ils concernent sa maison ou non, c'est toujours un régal pour tes oreilles. « Et pour profiter du vin, bien sûr. » Ajoutes-tu en buvant une gorgée de celui-ci, sans détacher la brune du regard. « Sinon, ça se passe bien pour toi ? Ton salon de thé, tout ça ? » Tu sais que Circé cumule plusieurs boulots et surtout, qu'elle est son propre patron, comme toi. Alors, tu sais à quel point ce n'est pas facile tous les jours mais pour avoir déjà testé les Jardins de Circé, tu ne doutes pas vraiment que ça fonctionne. L'environnement, l'ambiance et surtout les produits de qualité, tout est réuni pour que son affaire soit une réussite sur du long terme.

L’affirmation de Freja ne pouvait pas me faire plus plaisir. J’appréciais, moi aussi, la jolie norvégienne pour autre chose que talent de décoratrice. Nous étions amies, pour commencer, partagions plusieurs centres d’intérêts et apprécions en discuter. Nous avions toutes les deux le goût des belles choses, et je n’avais jamais été insensible à son charme, aussi, parfois nous nous accordions quelques intermèdes charnels qui n’étaient pas pour me déplaire.
— Tu m’en vois ravie, commençai-je à minauder. Ta présence ici m’est très agréable aussi, je dois avouer. D’autant que je me sens un peu privilégier de t’avoir pour moi, le soir, après le boulot…
Je bus une nouvelle gorgée de mon vin de manière un peu trop suggestive pour être naturelle. Je laissai mon regard courir sur elle, j’imaginai sans mal le galbe de sa poitrine sous son chemisier en soie. Freja avait toujours été une belle femme, élégante ; son charme était ravageur et faisait tourner les têtes autant féminines que masculines. Freja fascinait. Coulant sur elle une oeillade lourde de sens, je laissai une porte ouverte, sans doute l’avait-elle remarqué. Mon attitude ne trompait pas. J’entrai clairement dans la séduction et lui laissai le choix d’y entrer à son tour ou non.
— Le vin, oui, évidemment, souris-je, malicieuse.
Puis elle me posa une question à propos du magasin. Les Jardins de Circé étaient ma plus grande fierté.
— Tout se passe à merveille.
C’était la pure vérité.
— Nous allons bientôt lancer la gamme masculine. J’ai hâte de voir comment elle va être reçu.

« Privilégiée ? » Demandes-tu avec un léger rire. Selon toi, ta présence n'a rien d'un privilège mais tu dois bien avouer que les paroles de Circé te font plaisir malgré tout. Le fait qu'elle apprécie ta présence prouve tout ce que tu penses d'elle et de votre relation. « Tu ne dois pas te sentir privilégiée, ça me fait vraiment plaisir de passer la soirée avec toi. Et puis, c'est toujours mieux que d'être seule à manger à l'appartement. Vu qu'on a chacun notre vie, on ne se voit pas tous les jours avec mes colocs. » Dis-tu en haussant les épaules. Parfois, vous ne faites que vous croiser une fois par semaine et encore. C'est pourquoi, vous organisez régulièrement des soirées tous les quatre pour faire un update de vos vies. Quand Circé porte à nouveau son verre à ses lèvres, ton regard se dirige mécaniquement vers sa bouche que tu détailles un peu trop longuement. Après quelques secondes, tu sens le regard de la brune sur ton corps ce qui t'arrache un sourire malicieux et te pousse à faire de même. Tu détailles des yeux son corps que tu imagines non sans peine à travers ce kimono qui la met en valeur. Mais puisque tu aimes attendre pour faire grimper la température, tu questionnes Circé sur son entreprise et plus précisément son salon de thé. « Mes connaissances sont assez limitées en matière de thé. » Dis-tu en riant. « Du coup j'vois pas trop comment une gamme peut être masculine. » On ne peut pas être calé en tout après tout. Mais ce sera peut-être l'occasion pour toi de rendre plus souvent visite à Circé au sein de son salon.

Freja me rétorqua que je n’avais pas à percevoir sa présence auprès de moi ce soir comme un privilège, que le plaisir était partagé. Cela me fit sourire. J’appréciais de savoir que ma compagnie lui etait aussi agréable que la sienne pour moi. Freja faisait partie de ces rares personnes avec qui tout était parfaitement limpide. Elle comme moi, nous ne cherchions pas de relation, et nous contentions de profiter des plaisirs que nos corps respectifs avait à nous offrir, sans demander plus. Tout était parfaitement clair, et sans attache. Elle connaissait ma philosophie des relations humaines et l’acceptait complètement. Cela me suffisait. Le regard qu’elle porta sur moi par ailleurs, réveilla le désir que j’avais pour elle depuis que je l’avais rencontrée. Nul besoin de jeux de séduction ou de ronds de jambes entre nous ; là aussi, la simplicité et l’authenticité du moment faisaient parfaitement l’affaire. Un regard, un sourire, c’était tout ce qu’il nous fallait. Mon sourire s’agrandit lorsqu’elle se posa la question de savoir s’il existait vraiment une gamme masculine de thé.
— Non, rigolai-je, il ne s’agit pas d’une gamme de thé, mais de cosmétiques. Jusqu’à présent, je proposais une gamme exclusivement féminine, ou neutre pour le moins, j’ai eu envie de changer ça.
Il est vrai que pour beaucoup de gens, les Jardins de Circé était un salon thé, mais c’était avant tout un magasin de fleurs, ainsi qu’un endroit où je développai ma marque de cosmétiques bio : Moly. Je terminai mon vin, puis déposai le verre vide sur la table basse devant moi, avant de reporter mon regard sur Freja et de lui sourire.
— Nous avons commencé à développer des massages et des soins visage avec les différentes gammes, je peux te donner un aperçu si tu veux…

« Ah. » Dis-tu en riant à ton tour quand tu te rends compte que tu étais complètement à côté de la plaque à propos des cosmétiques de Circé. Tu as tendance à te souvenir davantage de son salon de thés sans savoir réellement pourquoi puisque tu n'es pas une très grande amatrice. Peut-être parce que tu manques de connaissances à ce sujet, finalement. « Je crois que c'est une bonne chose. Je ne vois pas pourquoi les hommes ne pourraient pas prendre soin de leur peau. » Ajoutes-tu en souriant. Pour les hommes d'autrefois c'était plutôt mal vu mais depuis, les choses ont bien changé, ont bien évolué. Heureusement, d'ailleurs. « Tu as déjà pu tester les produits sur des hommes ? » Demandes-tu, curieuse, avant d'arquer un sourcil en entendant la proposition de la brune. Tu déposes à ton tour ton verre de vin sur la table basse en hochant doucement la tête. Un massage de Circé ? Tu serais folle de refuser cela. « Avec plaisir. Tu as tout ce qu'il te faut ici ? » A commencer par une table de massage où tu te prélasseras avec plaisir en profitant des doigts habiles de la jeune femme. Finalement, tu te lèves, prête à suivre Circé jusqu'au Paradis.

Les hommes pouvaient complètement prendre soin de leur peau, ça n’était effectivement pas réservé aux femmes. Loin de là ! Malgré tout, même si les mentalité changeaient et que de plus en plus d’hommes poussaient sans la moindre gêne les portes d’un salon de soins, je devais admettre que le nom de ma marque, parfois, me faisait défaut lorsqu’il était question de la gente masculine.
— Oui, tu as raison, concédai-je à mon amie, mais je crois qu’une crème qui porte le prénom d’une femme ne les inspire pas…
Ma marque s’appelait Moly en référence à la fleur de la mythologie grecque, fleur qu’utilisait la déesse Circé dont je portais le prénom pour ses élixirs. Sauf que pour beaucoup, c’était un prénom, jolie certes, mais féminin. Ce qui pouvait peut-être expliquer pourquoi ma gamme masculine avait du mal à prendre. C’était complètement idiot, mais les clichés avaient la dent dure. Pour beaucoup de gens c’était : nom de fille = pour les filles, et je ne pouvais pas faire grand chose pour changer ça.
— Oui, j’ai quand même quelques courageux qui l’utilise. D’ailleurs, mon nouveau vendeur l’aime beaucoup. Tu le verrais, il est beau comme un dieu, dommage que je ne couche jamais avec mes employés…et ça me ferait chier de devoir le virer pour son beau fessier. C’est un ancien acrobate…mais je m’éloigne du sujet là, non ?
Je ris de ma bêtise portai à nouveau mon attention sur la belle norvégienne à qui je ne tardais pas à proposer un massage. Elle était partante, visiblement et il n’y avait rien qui pouvait me faire plus plaisir. Je n’étais pas masseuse mais j’avais suivi quelques formations et j’adorais prodiguer des massages aux gens, en particulier à mes amis. Et Freja n’était pas n’importe qui pour moi.
— Je n’ai pas de table ici, mais mon lit fera bien l’affaire, tu ne crois pas ? fis-je avec un sourire évocateur.
Freja n’était pas dupe, le massage n’était qu’une mise en bouche, elle devait s’en douter. Sans attendre, je l’invitai à me suivre à l’étage. Elle connaissait le chemin pour m’avoir déjà suivi de nombreuse fois dans ma chambre, malgré tout, je passai devant. Je lui proposai de s’installer tandis que je m’éclipsai dans ma salle de bain pour aller cherche l’huile.

« Il est temps de faire changer les croyances alors. » Réponds-tu simplement, avec un sourire aux lèvres. En effet, il est temps que les hommes osent prendre soin de leur peau sans que ça ne remette leur virilité en question. Et surtout, ils devraient prendre conscience que les femmes ont beaucoup plus d'avance qu'eux, en termes de cosmétiques, alors utiliser une marque créée par une femme ne peut qu'être bénéfique pour eux. Par chance, tous les hommes ne sont pas si fermés et tu espères que la nouvelle collection de Circé poussera d'autres hommes à s'y intéresser plus en profondeur. « Une chance que je ne fasse pas partie de tes employés. » Dis-tu avec malice. « Un ancien acrobate... rien que ça, c'est déjà excitant. Mais oui, je te comprends, il vaut mieux éviter d'apporter des ennuis au travail. On est jamais à l'abri qu'il ait le coup de foudre pour toi après avoir fait un tour dans ton lit. » Et tu es bien placée pour savoir que Circé ne laisse pas les autres indifférents. N'importe qui de sensé voudrait remettre le couvert avec elle si l'occasion se présentait. Toi la première. Visiblement, ce soir, c'est ton jour de chance car la brune compte bien prendre soin de ta peau et t'offrir un massage que tu imagines des plus sensuels. « Si, je pense que tu as raison. » Affirmes-tu quand Circé souligne que son lit fera l'affaire pour ton massage. Connaissant le chemin jusqu'à sa chambre, tu t'y engouffres pendant que la jeune femme fait un arrêt par la salle-de-bains. Après avoir ôté ton haut, tu t'installes sur le lit et sur ton ventre, dévoilant ton dos nu. Quand Circé réapparaît à tes côtés, tu tournes la tête vers elle, impatiente de sentir la chaleur de ses doigts sur ta peau. « J'ai hâte. C'est moi qui me sens privilégiée maintenant. » Dis-tu en faisant référence à votre conversation quelques minutes plus tôt. « Mmmh. » Murmures-tu quand la brune commence le massage, appuyant sur des zones qui passent de douloureuses à complètement détendues.