Sealed with a kiss [ft. Bella]

Août 2018, horseshoe bay
Devant le miroir, elle hésitait entre remonter ses cheveux ou les laisser retomber sur ses épaules et voler au vent. Après plusieurs essais, Bella avait finalement opté pour un look décontracté, cheveux tombés, légèrement ondulés. Une touche de gloss sur ses lèvres et la voilà prête à enfourcher le pas de la porte de la maison Garcia, sa grosse veste de jean bien trop oversize sur l'épaule quand elle fut interceptée par sa mère. « Tu vas où, Bella chérie ? », demanda-t-elle en arquant un sourcil. Bella soupira. « C'est après-midi familiale, Isabella. » C'était comme ça, le dimanche. Journée du seigneur, journée familiale. Mais, bientôt, les cours allaient reprendre et Bella ne pourrait plus s'enfuir ainsi pour rejoindre la plage, pour profiter des bras d'un homme qui lui faisait tourner la tête. Si Alejandro a droit à un passe-droit, moi aussi, décréta-t-elle en dictant ses droits. Son frère aîné, Alejandro, ne vivait plus à la maison et avait commencé à manquer ces dimanches familiaux. Bella revendiquait son droit à l'équité. Sa mère n'ayant plus de raisons de la retenir la laissa partir, direction la plage. Là, Lucio l'attendait. Elle l'avait rencontré quelques semaines plus tôt. Il lui était tombé dessus et quelques compliments plus tard ils avaient trouvé le chemin de leurs lèvres. Depuis, impossible de les séparer. C'était une amourette d'été, un summer fling, qui lui faisait tourner la tête et qui occupait toutes ses pensées. L'année avait été dure. Milo, sa rupture, ça avait eu raison de son coeur et de sa tête. Avec Lucio, c'était simple. Elle ne pensait pas, Bella, elle ne faisait que profiter de l'instant présent, même si cette relation devrait se terminer à la fin des vacances. C'était injuste de penser ainsi, mais, au fond, Bella pensait encore beaucoup à son ex. Pas quand ils étaient ensemble, elle et Lucio, ciel non, quand il était là, il effaçait tout, il captivait son attention. Mais, quand il n'était plus dans son champ de vision, ses pensées retournaient tristement vers son ex qu'elle n'avait visiblement pas oublié. C'était bien pour ça que la brune tentait de le voir aussi souvent que possible, pour faire taire cette petite voix qui lui ordonnait de penser à Milo et à leur rupture encore douloureuse. Quand elle arriva sur la plage, elle l'aperçut, au loin, Lucio, assis sur son bout de serviette, à l'attendre. Son coeur s'emballa, un sourire sincère se posa sur ses lèvres alors qu'elle le rejoignit. Et lorsqu'elle fut à ses côtés, le brun se leva pour la saluer, scellant leur accueil d'un baiser équivoque auquel la Costaricaine répondit sans hésiter. Puis, ils prirent place sur la serviette, Lucio attirant sa douce contre lui, venant se loger dans le creux de son cou. Son souffle chatouillait sa peau alors qu'il lui posait sa question, une main caressant ses cheveux qu'elle avait bien faits, finalement, de les laisser détacher. Le dimanche, c'est réservé à la famille chez moi. J'ai eu du mal à m'extirper de la maison, avoua-t-elle en gloussa avant de tourner sa tête pour le regarder. T'avais peur que je ne vienne pas ?, demanda la brune en sonda son âme au travers de ses yeux, juste avant de poser à nouveau ses lèvres contre celles de Lucio.

hors jeu:

hrp:

La famille de la brune est tout sauf accueillante. Si ses parents apprenaient la moitié de ce que leur fille avait fait dans leur dos, toutes ces choses qui allaient à l'encontre de la bible et de la volonté de leur religion, ils seraient les premiers à la mettre au couvent, à l'enfermer autour de bonnes influences pour lui retirer l'envie de pécher à nouveau. Inviter Lucio, c'était de s'attirer un billet allé, sans retour, dans ce genre d'endroit et ne plus jamais en ressortir. Parce que les parents de Bella n'aimaient pas la voir fréquenter des garçons de façon non officielle. Et, au-delà des raisons religieuses, ils avaient bien plus peur que ces attractions ne déconcentrent Bella de ses études, ce qui était, à leur avis, la priorité dans la vie de leur fille. Lucio caressait ses cheveux, elle planait sur un nuage, posant un baiser sur les lèvres de l'Italien, goûtant à nouveau sa bouche, voulant qu'elle lui fasse effacer celle d'un autre quand lui, son beau frisé, n'était pas là, quand ils devaient se séparer sur des chemins différents. Elle voulait l'embrasser autant de fois que son goût devienne indélébile, qu'elle ne l'oublie plus et qu'enfin elle puisse passer à autre chose, dans les bras de son nouvel amant. Il lui avoua avoir peur qu'elle ne vienne pas, Bella laissa la surprise s'afficher sur son visage, puis ses sourcils se froncer dans l'incompréhension. Et pourquoi ça ?, demanda-t-elle, inquiète qu'elle ait fait quelque chose de travers pour lui donner cette impression. Pourtant, elle n'avait manqué aucun de leur rendez-vous, toujours impatiente de le retrouver, toujours impatiente de le sentir près d'elle, comme à l'instant, assis sur cette serviette de plage, l'un contre l'autre. Il tourna la tête vers le soleil, la lumière de fin d'après-midi qui l'embellissait bien plus qu'il ne l'était déjà, un sourire sur ses lèvres que la brune aurait eu envie de s'approprier à nouveau, mais dont elle leur laissa une pause. Il continuait ses caresses, elle reposa sa tête dans le creux du coup de l'homme, fermant elle aussi les yeux pour profiter de leur instant présent. Il se montra enjoué, alors qu'il reprenait la parole, caresses toujours actives dans la chevelure de la brune, l'invitant à dîner. Pas de fastfood, il avait dit. Quelque chose de plus spécial, quelque chose d'unique. Elle hocha la tête, acquiescent son idée, il pouvait la sentir contre lui ce qui l'amena à renchérir. Quand il proposa chez lui, la brune se décala pour voir le visage de son interlocuteur, yeux maintenant plissés par la lumière trop forte, la tête posée en sa direction. Il guettait la réponse de sa douce. Chez toi, c'est parfait, décréta-t-elle en souriant, décalant son corps pour le positionner face à Lucio, croisant les jambes en tailleur. C'est bien de prendre les choses autant à coeur, tenta-t-elle de se convaincre elle-même, et comme nous fêtons notre premier mois ensemble, je serais ravie d'enfin découvrir dans quel monde tu t'endors le soir en rêvant de moi, lui lança-t-elle en riant, rire angélique qui se termina sur un sourire franc, sincère. Et si ça implique du vin, c'est encore mieux.

On ne sait jamais la fit sourciller. Lucio tentait-il de lui lancer un message ? Mais il se tournait déjà vers le soleil, tentant d'éviter la question. Bella fit de même, de l'autre côté, laissant la chaude étoile brunir sa peau jusqu'à ce qu'il ne daigne inviter la brune à diner. Chez lui, ou ailleurs, à ses soins. Bella sourit, flattée, proposant son repère comme lieu de prédilection, précisant sa curiosité à découvrir ce à quoi son intimité ressemblait. Un repas en toute simplicité dans un petit appartement, juste assez grand pour une seule personne s'était donc prévu, comme ça, sans plans supplémentaires, un moment à deux loin des curieux où il leur ferait bon de discuter, d'apprendre encore plus à se connaître et autrement que par leurs baisers charnels. Ça nous fera une excuse pour être près l'un de l'autre, dans ce cas, dénota-t-elle quant à la taille de son appartement. Au moins, lui, il en avait un. Bella, elle, ne pouvait inviter de garçons chez elle, ses parents et ses frères étaient spectateurs de ses faits et gestes, observateurs des nouveaux intrus dans la maison Garcia. À la remarque de Lucio, Bella sourcilla une seconde fois. Elle attrapa sa main et la pressa contre la sienne, caresse qui se voulait rassurante. C'est un rêve que nous partageons à deux, alors, commença-t-elle en caressant du bout de son pouce le revers de la main de l'Italien. Pourquoi penser à sa fin ? Profitons de l'instant présent, tu veux bien ? Parce que ni elle ni lui ne savaient quand il prendrait fin, cet instant présent. Tôt ou tard, elle finirait par tout gâcher, Bella, par laisser son ancienne flamme la hanter bien trop fort, si fort qu'elle ne parviendrait plus à laisser à Lucio la place qui lui était accordée, comme toutes ces fois où elle s'était laissé croire qu'elle avait passé à autre chose. Mais pas maintenant, pas tout de suite. Je préfère les vins blancs, c'est plus doux. Mais du Bordeaux serait très bien aussi. J'imagine que ça dépendra du repas que tu comptes me concocter. Curieuse, elle tentait de deviner ce qu'il avait en tête, ce à quoi il pensait quand il disait vouloir lui faire la cuisine. Mais il lui proposa plutôt de lui partager ses secrets culinaires. Bella gloussa. La cuisine, ce n'était pas son fort. Certainement pas en comparaison à un Italien. Je ne crois pas être en mesure de t'égaler, mais je suis partante pour t'aider. Je sais couper les légumes, ajouta-t-elle dans son rire angélique. Au loin, les sortants de leur discussion, un vendeur de friandises à la vente, annonçant les produits qu'il proposait dans son charriot, des cacahouètes et des glaces. Lucio proposa de prendre un sachet de noix caramélisées, mais sans attendre sa réponse, déjà, il s'était levé emportant avec lui sa douce pour lui proposer un bain rafraîchissant dans les vagues qui jouaient entre elles. Bella se retrouva bien vite sur l'épaule du brun, un rire éternel qui s'échappait. Lucio !, cria-t-elle entre ses rires alors qu'il courait vers la mer jusqu'à ce qu'il la laisse y tomber. Il disparut, dans l'une des vagues qu'il complimenta, puis la brune sentit quelque chose s'agripper à sa cheville et l'emporter avec elle. Maintenant sur les épaules de l'Italien, Bella admire la vue qu'il lui propose sur la plage, de cette hauteur qu'elle ne connait pas toujours. Tu es tout un numéro, Lucio, finit-elle par lui confier. Et elle pensait. Avec lui, elle ne pouvait s'ennuyer. Et ses pensées n'étaient pas toujours absorbées vers son passé. Pourquoi pas, allons-y, répondit-elle alors qu'il proposait de joindre le groupe qui s'installait pour une partie de Volley. Si tu ne veux pas le ballon dans ton visage, je te conseille de me choisir dans ton équipe. Parce que le sport, ce n'était pas trop le truc de Bella et bien qu'elle acceptait de se prêter au jeu, elle ne serait sans doute pas très douée.