just one night with you (noa)

Il était tard et il sortait de chez un client, il lui avait craqué quelques codes, rien de bien compliqué pour le jeune australien. Il marchait dans les rues, tirant sur sa clope à peine entamée. La nuit était tiède et sa faisait du bien, ni trop chaude, ni trop froide, il faisait bon. Il s’apprêtait à rentrer chez lui quand une silhouette attira son attention. Un sourire se dessina sur son visage. Il reconnaîtrait cette silhouette entre mille puisque la jeune femme qu'il avait croisé plusieurs fois, ne faisait que de le rembarrer. C'était rare qu'on lui résiste alors, ça l'attirait d'autant plus. En se rapprochant, il vu qu'elle faisait une activité pas très légale, mais lui non plus après tout. Elle se débrouillait plutôt bien, il fallait le reconnaître. En revanche, la situation pourrait tourner à son avantage et ça, il y avait déjà pensé. Profiter de chaque chose que la vie a à nous offrir tant que ça le fait profiter lui. C'était un peu sa phrase de vie. Quand il voulait quelque chose, il l'obtenait, peut importe comment, il arrivait toujours à ses fins et il refusait d'échouer. Salut, bella. dit-il avec un petit sourire au coin. Pas franchement légale de taguer tout ses pauvres petits murs sans défenses. dit-il en riant.

En ce moment, puisque tu vis la plupart du temps dans la rue, il n’est pas rare de te voir un peu partout en ville en train de taguer des murs. C’est la seule façon que tu connais pour t’exprimer, pour exprimer ta peine et surtout ta souffrance. Alors, dans ces moments-là, tu te laisses complètement aller, faisant abstraction du monde autour de toi. Tu as souvent le visage caché au cas où les flics se pointeraient mais pas ce soir. Ce soir, tu n’as pas envie de te cacher. Tu as déjà pensé à révéler ton idée plus d’une fois mais cette idée t’effraie encore un peu même si elle commence à germer de plus en plus. Alors que tu es concentrée sur ce graffiti représentant une fille avec une hache, ta marque de fabrique, une voix interrompt le cours de tes pensées, te faisant sursauter au passage. « Putain ! » Cries-tu avant de tourner la tête vers cette voix. Tu reconnais rapidement Romeo et face à lui, tu ne peux t’empêcher de lever les yeux au ciel. Tu n’aimes pas vraiment être interrompue en plein travail et encore moins être prise sur le fait mais maintenant que Romeo sait ce que tu fais, tu as peur qu’il te dénonce. Tu t’obliges donc à être un minimum aimable avec lui. « M’appelle pas Bella, j’suis pas une de tes poules. » Dis-tu en soupirant, posant tes bombes de peinture à côté de ton sac avant de te tourner complètement vers lui. « T’as l’intention de me balancer ? Va pas me faire croire que t’as jamais rien fait d’illégal. » Tu te mets debout, comme si tu cherchais un peu à cacher ton art par pudeur. Tu n’as pas de problème à exposer ton art sur les réseaux sociaux mais qu’on sache que c’est toi, c’est différent. C’est comme si Romeo pouvait en lire en toi à présent, comme s’il était capable de s’immiscer dans tes secrets les plus profonds et tu n’aimes pas du tout ça.

La réaction de la jeune femme le fit bien rire. Ça va, j'suis pas un tueur en série non plus. Pas encore. dit-il avec un sourire en coin. Il aimait bien taquiner la jeune femme, et le fait qu'elle est de la répartie, lui plaisait tout autant. C'est qu'une question de temps trésor, on ne me résiste jamais longtemps. rajouta-t-il en dévisageant la jeune femme de haut en bas. Plus on lui résistait, plus ça l'excitait finalement. Il aimait l'interdit, les défis et il n'acceptait pas de recevoir un refus. Il haussa les épaules. J'sais pas j'ai quoi en échange si j'te balance pas ? Il s'agit pas de moi princesse, mais bien de toi pour le coup. répondit-il avec un sourire de vainqueur. Il n'avait aucune honte de faire chanter les gens. Il était comme ça Romeo, il n'avait aucune morale et il adorait vivre comme ça. Il voyait bien qu'il avait touché dans le mile en démasquant ses petites occupations et il comptait bien ce servir de cet avantage. Niveau illégalité, il jouait dans un niveau bien plus élevé que la jeune femme, mais elle ne le savait pas et ce n'était pas plus mal. Il fallait bien gagner sa vie comme on pouvait après tout surtout que comme elle, il était doué dans ce qu'il faisait. Pas vu pas prit, comme dit l'expression.

« Nan mais t'aurais clairement pu me faire foirer mon dessin et ça, c'est pire. C'est moi qui serais devenue une meurtrière par ta faute. » Dis-tu en retenant un sourire au coin de tes lèvres. Même si c'est un dragueur né et que tu détestes ça, Romeo a de la répartie et ça le rend plus intéressant à tes yeux. « Crois-le ou non, il y a un début à tout et je serai la première femme qui ne tombe pas dans tes filets. » Tu es sûre de ce que tu avances parce que les relations d'un soir, ça n'a jamais été ton truc. Sauf quand tu ne veux vraiment pas dormir dehors et que tu n'as aucun ami chez qui squatter. Mais ça n'arrive que peu souvent, heureusement. « T'es sérieux là ? » Demandes-tu en soupirant, les mains sur les hanches, quand Romeo te réclame quelque chose en échange de son silence. Tu n'as pas vraiment le choix, si tu ne veux pas qu'il te dénonce à la police alors tu hausses les épaules, résignée. « J'en sais rien... Quelques heures en ma compagnie pour tenter de me baratiner comme tu le fais avec toutes les autres ? » Demandes-tu en arquant un sourcil avant de te pencher pour ranger toutes les bombes de peinture dans ton sac et le refermer. Il est plutôt clair que ton graffiti est terminé, du moins pour ce soir. T'as plus qu'à prier pour qu'il ne soit pas recouvert d'ici demain.

La répartie de la jeune femme fit bien rire l'australien. Oh oui, soit violente avec moi, j'adore ça. dit-il avec un grand sourire. Taper sur les nerfs des gens, c'était son petit plaisir personnel. Plus il voyait qu'il les irritaient, plus il en tirait une grande satisfaction. C'est ce qu'on verra, j'adore les défis tu sais. répondit-il avec un sourire en coin. Il profita de la situation pour lui faire un peu de chantage. C'était complètement mal sain, il en avait pleinement conscience, mais il adorait ça. Ouais, je crois que je n'ai jamais été aussi sérieux. dit-il en gardant son sourire. Le genre de sourire qui donnait envie de lui cogner dessus, ça aussi, il le savait. Quelques heures ? J'aurais dis toute une nuit. dit-il en croisant les bras. Non pas que j'ai besoin de toute une nuit pour te convaincre, mais ça nous laissera plus de temps comme ça. rajouta-t-il, il avait décidément les idées mal placés. Il sourit en la voyant remballer ses affaires, c'était déjà une petite victoire personnel pour lui, qu'elle accepte de passer du temps avec lui puisqu'elle avait toujours refusé auparavant. En même temps, il l'a comprenait, il n'aimait pas que les femmes soient trop entreprenante une fois qu'il les avaient jetés et c'était un peu pareil au final. Mais, il ne pouvait pas s'en empêcher. Il détestait qu'on lui résiste, il détestait échouer. Comme si, il avait besoin de se prouver que tout lui tombait dans les bras.

Tu lèves les yeux au ciel, feignant d'être exaspérée quand Romeo t'intime d'être violente avec lui sur un ton qui en dit long. Est-il toujours obligé de dire les choses avec un sous-entendu sexuel ? « Tant mieux si tu adores ça mais je ne serai pas ton énième défi, Romeo. » Réponds-tu, sûre de toi. Pourtant, avec ce qu'il a découvert ce soir, tu n'as d'autres choix que d'accepter de passer quelques heures en sa compagnie. Parce que tu ne doutes pas une seule seconde qu'il soit capable de tout balancer à la police rien que pour te faire chier. « Une nuit ? Attends-toi à faire une nuit blanche alors. » Parce qu'il est hors de question que tu dormes avec lui et encore moins chez lui. L'avantage de vivre à la rue c'est que Romeo ne risque pas de se pointer chez toi. Mais il n'a pas besoin de savoir tout ça, de toute façon. Tu comptes lui parler du strict minimum pour qu'il soit content et te laisse tranquille. « T'as l'air persuadé que je céderai à la tentation, j'sais pas si ça m'amuse ou me désespère. » Rétorques-tu en te relevant, ton sac sous le bras. « Alors on fait quoi ? » Puisqu'il veut te faire du chantage, Romeo n'a qu'à décider du programme, toi, tu suivras jusqu'à ce qu'il te foute la paix.