sasha ∇ please don't hit me

Après t'être fait virer d'une boite de nuit en tant que barman parce que tu buvais derrière le comptoir, d'avoir gardé plusieurs fois un enfant de 6 ans, après avoir fui un strip-club, tu t'étais retrouvé dans un Starbucks. C'est un job comme un autre, après tout, et tant que tu pouvais payer ton loyer, ça t'arrangeait fortement. Tu croisais souvent des gens que tu connaissais de ton enfance, lorsque tu étais là bas. Forcément, tous les jeunes de ton âge traîne dans ce genre d'endroit maintenant. Puis tu avais fais la connaissance de certains de tes collègues. Dont Alejandro. C'était un jeune homme adorable, tu t'entendais vraiment bien avec lui. Brièvement, tu lui avais raconté ce que tu faisais avant de revenir sur le sol australien. Sans trop parler de drogue, de fête, et du fait que tu te sois fait virer de ta comédie musicale. Juste, tu racontais à tout le monde que tu étais rentré car ce n'était finalement pas quelque chose qui te convenait. Liar. Il t'avait donné rendez-vous dans un bar ce soir, histoire de discuter en dehors du boulot et tu avais accepté l'invitation avec plaisir évidemment. Même si tu t'étais déjà enfilé quelques verres, cela ne se voyait plus trop maintenant, tellement c'était une habitude. Tu arrivais alors toute pimpante devant le jeune homme qui t'attendais devant le bar. « Je suis toujours en forme ! Et toi alors ? Oui, rentrons » dis-tu alors que tu venais de saluer le brun. Vous rentriez dans l'établissement et tu remarquais qu'il y avait une scène avec pas mal de monde. Surement un bar qui faisait des scènes ouvertes. C'est sympa, tu adorais fréquenter ce genre d'endroit lorsque tu étais à New-York. Maintenant, un peu moins... Vous vous asseyez autour d'une table tous les deux, table difficile à trouver vu qu'il y avait quand même pas mal de monde ce soir. « Oui ça fait toujours plaisir de voir ses collègues en dehors du travail » dis-tu avec un léger sourire. « J'trouve ma place, petit à petit. Mais me connaissant, moi et mon incapacité à garder un travail, je risque pas de faire long feu » ajoutas-tu avec un léger rire au brun. Il t'avait vraiment bien intégrer à l'équipe, ce Alejandro, et ça te faisait du bien de voir qu'il y avait encore des gens biens dans ce monde. Le jeune homme se leva de sa chaise et te proposa à boire. « Un gin tonic s'il te plait ! » demandas-tu au garçon qui partait déjà vers le bar pour commander. En attendant, tu regardais autour de toi, tu profitais de la musique tu entendais et qui résonnait dans tout le bar. Bon dieu que la musique te manque. C'est dingue. Mais tu avais décider de ne plus rien en faire, vu le désastre que ça avait été ces dernières années. Lorsque ton ami revint à la table avec vos boissons, vous trinquèrent ensemble et tu fus très surprise à l'entente du micro. « Non, non, non, non ! T'as pas fais ça ? » demandas-tu avec les yeux grands ouverts. C'était bien une scène ouverte, et il avait inscrit ton nom dans la liste des participants. « Je... je peux pas faire ça, non ! C'est... impossible » dis-tu en bégayant légèrement. Maintenant, la scène te terrorisait, même si tu aimais ça au fond.

Rentrer dans un bar où la musique battait ton plein c'était comme rentrer à la maison, et se sentir chez soi. Pendant cinq longues années, ta vie avait été rythmé par la danse et le chant, par les répétitions et les grandes représentations devant des centaines de gens tous les soirs. Mais c'était ta vie. Maintenant, tu te retrouvais dans des bars d'ambiance à écouter la musique que produisait les autres. Mais tu étais incapable de faire quoi que ce soit de plus, tu avais maintenant peur de remonter sur scène pour enfin faire quelque chose que tu aimes et quelque chose de bien. Alejandro avait surement trouver un bon moyen de te remonter le moral ce soir. Lorsqu'il te répondit qu'il allait très bien, tu souris. Aujourd'hui, tu n'avais rien pris, tu étais sobre encore pour l'instant alors tu étais différente de d'habitude. Et puis, ton ami partait au bar et revenait assez vite avec deux verres et le sourire aux lèvres. Et tu entendais ton nom, sur la scène du bar, et tu te sentais nerveuse. « Non, non, je peux pas le faire » dis-tu à ton ami en secouant la tête de droite à gauche. Tu écoutais quand même ce qu'il avait à te dire et tu pris ton verre pour en boire quelque gorgées. Après tout, il avait raison. « Al, j'me suis faite virer de Broadway, j'ai plus jamais chanté après ça, j'en suis pas capable » dis-tu simplement. Tu avais menti, tu avais dis à la base que tu étais partie de toi-même. « Je sais même pas si je serais capable de chanter devant quelqu'un d'autre que mon frère » répondis-tu simplement avant de finir ton verre d'une traite. Oui, ça y est tu étais angoissé et tu ne savais plus quoi faire. Le pauvre n'y était pour rien, il ne pouvait pas savoir à quel point ça te rendait nerveuse de jouer sur scène. « J'y arriverais jamais » dis-tu simplement en prenant ta tête dans tes mains.

Ok, il ne faut pas paniquer. MAIS TU PANIQUES QUAND MÊME. Tu te voyais mal aller chanter devant ces gens. Tu attrapais le verre que ton ami venait de te ramener quelques minutes plus tôt et tu ne pus t'empêcher de prendre quelques gorgées assez rapidement. Depuis Broadway et ton échec musical, tu avais chanté seulement sous la douche ou avec ton grand frère. Et tu avais continué à prendre des substances qui te faisaient planer et oublier ce moment de ta vie qui était devenu un échec. « Al, je sais que ça arrive, mais quand c'est ton rêve, toute ta vie et qu'on te fou à la porte... c'est difficile de remonter sur scène » dis-tu simplement en prenant ta tête dans tes mains. Mais tu étais heureuse de voir, par contre, qu'il essaye de te remonter le moral et de te pousser vers le haut. Tu remontais tes yeux vers ton ami qui venait de te demander si le ridicule ne tuait pas. « J'me demande des fois » dis-tu simplement en arquant un sourcil. Tu étais déjà monter sur scène sous substance, et c'est un peu pour ça qu'on t'avait viré de scène et du spectacle carrément. C'était tellement ridicule que tu aurais préféré mourir en revoyant la scène, le lendemain une fois que tu étais sobre. A ta grande surprise, ton ami se leva vers la scène après avoir bu son verre cul sec. Il se présenta et proposa de chanter une chanson parce que tu étais un peu timide. De ton côté, tu ne l'avais jamais entendu chanter, c'était l'occasion. Lorsque les premières notes de Madonna retentirent et que tu entendais la voix de ton ami, tu ne pus t'empêcher de sourire. Ok, il faisait ça rien que pour te remonter le moral et pour que tu arrêtes d'avoir peur. Et ça, c'était un vrai ami. Après sa prestation, tu te levais pour aller le rejoindre sur scène. « Est-ce qu'on peut applaudir mon ami, Alejandro et sa voix exceptionnelle ? » dis-tu en souriant à ton ami après avoir prit un micro. Tu cachais le micro derrière toi et tu embrassais la joue de ton ami avant de te mettre au niveau de son oreille. « J'vais essayer, mais tu restes avec moi » dis-tu simplement avant de reprendre le micro en main.

C’était quand même assez délicat, assez étrange. Tu ne voulais vraiment pas monter sur scène mais tu avais besoin de ça, surement, pour que tout aille mieux dans ta tête. Alors tu avais regardé la performance de ton ami sur scène. C’était ridicule, drôle, mais il faisait ça pour te montrer que c’était pas si difficile que ça. Et surtout, que le ridicule ne tue pas. Après tout, tu avais toujours voulu faire ça de ta vie, monter sur scène, et surtout chanter juste chanter. C’était ta passion. Alors tu étais monté sur scène pour prêter main forte à ton ami, même s’il n’avait pas tant que ça besoin d’aide. Tu l’avais rejoins, en le présentant à la foule et tu lui avais demandé de rester près de toi pour que tu performes à ton tour. « Merci, vraiment » dis-tu simplement en souriant à ton ami. Le micro en main, tu commençais à chanter une chanson que tu aimais beaucoup, Hotel California c’était la chanson que tu avais chanté lors de ton audition pour la comédie musicale dans laquelle tu avais joué à New-York. Alors tu avais un certain passé avec cette chanson, et reprendre avec ça te semblait logique. Les paroles glissaient toutes seules dans le micro, c’était naturel. Et bordel que ça faisait du bien. C’était donc de ça dont tu avais besoin pour te sentir vivante et bien dans ta peau. Alors tu chantais et tu prenais ton pieds. Avec ton ami derrière toi pour t’aider dans cette épreuve. Quelques minutes plus tard, tu avais fini de chanter et les gens t’applaudirent. Tu sautais dans les bras d’Alejandro pour le remercier. « T’imagines pas à quel point ça m’a fait du bien. Merci, merci, merci, merci » dis-tu pour remercier le jeune homme.

Alejandro avait tout compris. Il te fallait seulement que quelqu’un te montre que ce n’était pas la mer à boire de faire un concert devant des gens que tu ne connaissais pas, l’histoire d’une chanson. Alors tu te sentais comblé, heureuse et pleine d’entrain. Lorsque tu finis la chanson, tu ne pus t’empêcher de prendre ton ami dans tes bras pour le remercier. Sans lui, tu n’aurais jamais franchi ce cap. Jamais tu n’aurais eu l’idée de monter sur la scène de ce bar. « Je crois que je te dirais jamais assez merci… D’ailleurs, merci, merci, merci, merci ! » répétas-tu en riant légèrement. Vous vous installiez à la table où vous étiez plus tôt et ton ami commanda encore deux boissons. Tu te sentais soulagée, relief… Alors que vous trinquiez une seconde fois, ton ami te fit un discours pour te montrer que tu n’avais pas à rester dans ton coin, que tu n’avais pas à te cacher parce que ton passé te faisait peur. Et plus il parlait, plus tu souriais. T’es pas obligée d’être une star pour briller. Ses mots étaient tellement vrais, et tu n’en prenais conscience que maintenant. « Je… je crois que j’avais besoin d’un coup de pouce. Qu’on m’aide à me dire que finalement, c’est pas si horrible que ça. La musique c’est ma passion, mais… mais je l’ai fais une fois, je sais pas si je pourrais recommencer » avouas-tu en faisant la moue. « Mais merci d’être là pour moi, merci de m’aider à remonter la pente. T’es un gars bien, Al » dis-tu avec un sourire.