all we need is somebody to lean on (luigi)

Quand tu remets ton téléphone dans ta poche, tu es toujours sur un petit nuage. Enfin, tu vas pouvoir revoir Luigi après quelques mois passés loin de lui. Tu pensais qu'il t'en voudrait après ce qu'il s'est passé parce qu'au fond, c'est ta faute s'il s'est retrouvé en prison. Il a voulu prendre ta défense comme il l'a toujours fait et ça lui est retombé dessus. Puisque tu n'en es pas à ton premier délit, s'il n'avait pas pris ta place, c'est sûrement toi qui aurais terminé en prison. Tu sais que tu lui seras reconnaissante toute ta vie alors quand il te demande de venir le chercher le soir même, tu n'hésites pas une seule seconde. Tu empruntes la voiture d'un ancien ami de l'université et le soir même, arrives avec quelques minutes d'avance devant le commissariat. Tu sors de la voiture, t'appuyant sur celle-ci, ton visage tourné vers la porte d'entrée de l'établissement. Tout ce que tu attends, là, c'est que Luigi sorte de ce foutu endroit et te prenne dans ses bras. Après environ trente minutes à l'attendre, la porte s'ouvre et tu t'élances, sans aucune hésitation, pour te blottir contre lui. « Tu m'as tellement manqué. » Dis-tu en le serrant encore un peu avant de te détacher, un tout petit peu, de son étreinte. « J'suis tellement désolée, si tu savais. » Dans ton regard, on peut lire sans difficultés toute la culpabilité que tu éprouves à cet instant précis.

Tu regardais sans arrêt ton téléphone depuis que Noa avait confirmé qu'elle viendrait te chercher. Tu mourrais d'envie de sortir de ce trou à rat, t'en pouvais plus. Quel idée d'avoir pris la défense de ton amie. Bien que ça t'ai coûté plusieurs mois à tourner en rond, tu referais ça sans hésité. Avec la jeune femme ça faisait un bail que vous vous connaissiez. Vous avez fait les quatre cents coups, vous étiez inséparables, il fallait bien que ça arrive un jour. Seulement, grand héro que t'étais tu pouvais pas la laisser prendre ces mois de prisons alors t'avais pris pour elle. Ça n'avait pas était simple tout les jours là dedans, il y avait des détenus enfermé pour bien plus grave que de pauvres graffitis sur un mur et tu t'étais battu plus d'une fois. Mais au final, ce soir, t'étais enfin libre et c'était ça le plus beau. Quand le garde t'ordonnas de prendre tes affaires et de sortir de là, tu ne te fis pas prier. Tu sortais de la prison, t'arrêtant un moment, profitant des rayons du soleil sur ton visage. La liberté, enfin. Tu ouvris les yeux et ton regard se posa rapidement sur la jeune femme. Elle était là, ton double, ton mini toi. Tu sais pas vraiment ce que tu serais sans l'amitié de cette fille. Une chose était sur, tu tenais beaucoup à elle et ça depuis que vous étiez gosses. Tu t'approchas d'elle avec ton sourire légendaire, la serrant dans tes bras. Toi aussi tu m'as manqué, sale gosse. dis-tu en riant. Finalement, la jeune femme s'écarta un peu de toi pour s'excuser et tu pouvais voir dans ses yeux qu'elle était vraiment sincère. T'excuses pas, Bonnie and Clyde, tu t'souviens ? répondis-tu avec un petit rire. Tu lui fis un bisous sur le front avant de te détacher d'elle pour ouvrir la portière et y balancer tes affaires. On s'casse d'ici ? J'en peux plus. dis-tu en riant tout en montant dans la caisse de la jeune femme.

C'est tellement agréable de retrouver Luigi, de sentir ses bras entourer ton corps et d'entendre des insanités sortir de sa bouche. Pas de doute, c'est bien lui, la prison ne l'a pas changé. Tu as été lui rendre visite quelques fois, trop peu à ton goût alors le retrouver en chair et en os, c'est juste le bonheur à tes yeux. Il est un peu comme ce grand frère que tu n'as jamais eu avec qui tu as tout fait, les meilleures choses comme les pires, depuis que vous êtes enfants. « Evidemment que j'me souviens. Ils sont de retour, pour vous jouer de mauvais tours. » Rétorques-tu avec un large sourire en t'écartant de lui pour de bon cette fois. « Cette fois, on ne se fera pas prendre. » Ajoutes-tu en fronçant les sourcils. Tu refuses que Luigi retourne en prison et encore moins par ta faute. Mais au fond, l'australien a peut-être décidé d'arrêter ses conneries et de se ranger, tu n'en sais rien... Vous n'avez pas vraiment parlé de ça quand tu as été le voir en prison. « Carrément. J'te ramène chez toi ou on va se balader avant ? » Demandes-tu en montant dans la voiture. Tu démarres, avançant doucement en attendant de savoir quelle direction prendre.

C'était naturel, comme une évidence que t'avais contacté Noa quand t'étais enfin sorti de taule et ça te faisais du bien de revoir sa tête. C'était un peu ton coup de cœur amical cette fille, vous faisiez tout ensemble comme une sœur que tu n'avais jamais eu près à te suivre dans tes conneries et inversement. A défaut d'avoir un demi frère qui ne sert pas à grand chose dans ta vie. Tu lui souris quand elle confirma tes paroles. J'espère bien qu'on ne se fera pas prendre, j'pourrais pas toujours te couvrir. dis-tu en riant. Pour le coup, vous aviez eu de la chance mais la prochaine fois, ça pourrait être bien pire pour toi et tu en avais pleinement conscience. En revanche, ce n'était pas pour autant que tu serais sérieux, il ne fallait pas trop t'en demander après tout. Détourner les lois c'était un peu ta marque de fabrique. Chez moi c'est ma caisse. lui rappelas-tu en riant. Alejandro m'héberge ce soir, mais on va se promener avant, quelle question. dis-tu avec un petit sourire en coin en t'installant à ses côtés dans la voiture. Emmène moi au bout du monde si tu veux, partout sauf ici. dis-tu en riant, pressé de t'enfuir loin de ce trou à rat. T'avais pas vraiment à te plaindre, ça aurait pu être pire mais tu n'avais aucune envie d'y retourner. Personne n'avait abusé de toi la-bas, en revanche tu avais bien vu ce qu'ils faisaient aux violeurs et autres entres eux, et tu voulais t'enlever ça de la tête, le plus vite possible.

« Je sais... » Réponds-tu en baissant légèrement la tête quand Luigi souligne qu'il ne pourra pas toujours te couvrir. Tu t'en veux énormément de lui avoir fait subir tout ça et tu ne peux qu'imaginer l'enfer qu'il a vécu pendant ces quelques mois. « C'était comment, d'ailleurs, à l'intérieur ? » Demandes-tu, le regard sombre et inquiet. Tu détestes imaginer le brun à l'intérieur de ce trou et tu sais que ça ne sert à rien de ressasser tout ça mais c'est plus fort que toi. Bien que tu sois venue le voir, plusieurs fois, en prison, vous n'avez jamais parlé de tout ça. Tout ce que tu voulais, c'était lui changer les idées, pas lui rappeler continuellement l'enfer qu'il vivait. « D'accord. On m'a prêté cette voiture donc fais gaffe et ne mets pas tes gros pieds partout. » Plaisantes-tu en montant dans la voiture, suivie de Luigi. « C'est tellement tentant, de filer au bout du monde... Mais on serait condamné à faire du stop et à supplier les gens de nous donner du pain, tellement on est fauché. » Tu ne peux t'empêcher de rire devant l'ironie de la situation. Bien que, pour toi, les choses commencent à s'arranger tout doucement. Après avoir démarré la voiture, tu décides de rouler jusqu'aux falaises où vous pourrez réellement vous poser, tous les deux, et apprécier simplement la compagnie de l'autre. cela fait trop longtemps que vous n'aviez plus fait ça tous les deux. « Alors c'est quoi le plan, maintenant ? » Puisqu'il est sorti de prison, Luigi doit avoir envie de faire un tas de choses, du moins, c'est ce que tu imagines.

Ton but n'était pas de la faire culpabiliser, parce que tu ne lui en voulais pas le moins du monde. Si c'était à refaire, tu le referais milles fois, sans hésiter. T'en veux pas va. dis-tu en en touchant le bout de son nez avant de sourire. Tu haussas les épaules, quand elle te demanda comme c'était à l'intérieur. J'ai vu des violeurs, se faire violer eux même. J'étais bien content de ne pas en être un. avouas-tu en grimaçant. Faut être discret dans ce genre d'endroit si tu veux "survivre". Tu l'avais été et tu n'avais aucune envie d'y retourner. Pourtant, tu savais que tu n'arrêterais pas les conneries, c'était comme encré dans tes veines. Comme si, un code de ta génétique avait merdé, quelque chose comme ça. Parle pas de mes pieds comme ça, alors qu'ils t'ont vraiment beaucoup manqué. répondis-tu en croisant les bras, boudeur, alors que tu t'installais dans la voiture à ses côtés. Tu haussas les épaules. J'aime le pain. ironisas-tu avant de rire. C'est vrai que c'était un mauvais plan, et pourtant, partir loin, t'en rêvais un peu. Tu n'avais toujours connu que Bowen et même si tu adorais cette ville que tu connaissais en long et en travers, tu avais envie de voir de nouveaux horizons. Braquer une banque et devenir riche ? proposas-tu avec un grand sourire. Non plus sérieusement, je crève la dalle, j'rêve d'un bon truc bien gras qui me restera sur le bide pendant plusieurs jours. dis-tu sans perdre ton sourire. La nourriture de la prison, c'était pas vraiment ça.

Quand Luigi t'explique avoir vu des violeurs se faire violer eux-mêmes, tu ne peux t'empêcher de grimacer. De la violence, tu en as vu beaucoup en vivant dans la rue alors tu sais ce que c'est. Mais ça, c'est encore un autre niveau. Et même s'ils le méritaient sûrement, tu sais que l'australien en gardera des séquelles toute ta vie. « J'espère que personne ne t'a touché. » Dis-tu, le regard inquiet. Tu veux dire par-là que tu espères que personne ne l'a battu, frappé, humilié. Mais tu sais que dans ce genre d'endroits, c'est plutôt courant si quelqu'un décide que ta tête ne lui revient pas. C'est pour cette raison que tu culpabiliseras toujours pour ce qui est arrivé à Luigi, jusqu'à ton dernier souffle. « Tu m'as beaucoup manqué. Pas tes pieds, mais j'imagine que j'dois prendre tout le package. » Rétorques-tu en ne pouvant t'empêcher de rire face à son air boudeur. Tu lèves les yeux au ciel quand il ajoute qu'il aime le pain ce qui signifie qu'il ne serait pas totalement contre cette idée. Toi non plus, dans le fond, mais tu préfères mettre de l'argent de côté et surtout, avoir un chez-toi, avant d'envisager de voyager. « Quelle bonne idée, tu serais de retour en prison en moins de deux et moi je deviendrais la proie d'horribles femmes, sans plus jamais pouvoir dormir. » Réponds-tu en prenant un air horrifié. Tu sais qu'il plaisante mais tu veux lui faire comprendre, par la même occasion, qu'il a intérêt à faire attention s'il ne veut pas retourner d'où il vient. « On peut passer te chercher à manger puis se poser en haut de la falaise ? » Demandes-tu en déviant de ta trajectoire pour retourner vers le centre, histoire de prendre quelque chose à emporter.