live and keep your heart young - ft azriel

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live and keep your heart young
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@azriel shillinglaw & @lys r. kickett

Le mois de Novembre en Italie, contrairement à celui que nous vivions à Bowen, n’était pas étouffant. Il ne faisait pas froid non plus, était c’était agréable. Azriel et moi avions atterrît la veille et dormi presque toute la journée pour éponger les heures de vol et le décalage horaire. Nous étions descendu faire un tour dans le village aux alentours de dix-sept heures, je me laissai facilement charmer par les rues étroites bordées de murs blancs et l’odeur de la mer qui s’y engouffrait. L’Italie se révélait à moi exactement telle que l’avait pensé mon imagination, vibrante et solaire. Les rues étaient animées, comme si le village entier n’était en réalité qu’une grande famille. Lorsque nous eûmes faim, Az partit en quête d’une restaurant qui pourrait nous accueillir ; nous n’avions fait face qu’à des établissements complet jusqu’ici. Je m’étais arrêté dans une boutique et flânais entre les étalages de vêtement exposé à l’extérieur, tout en observant d’un œil discret mon ami en train de négocier une table en italien. Les expressions sur son visage n’étaient pas les même que lorsqu’il conversait en anglais, ses yeux pétillaient et il parlait avec les mains bien sûr. Une étrange chaleur se diffusa dans mon estomac pendant que je le regardais. Il était beau. Vraiment beau. Quand son regard croisa le mien un quart de seconde, je me détournai, étrangement gênée. C’était bizarre, assez bête même. Azriel et moi avions dépasser le stade des jeux de regard depuis longtemps. J’avais la sensation d’être une collégienne devant un crush inavoué. Je ne pus m’empêcher de sourire, puis un peu chamboulée, je me concentrais sur une robe, dont la couleur émeraude me séduisit immédiatement. Les manches mi-longue, le jupon arrivant un tout petit peu en dessous du genou, elle avait un petit côté vintage qui me plaisait.
— Sono sicuro che saresti molto bella con questo vestito ! m’accosta soudain une vendeuse aux yeux vert incroyable, dovresti provarlo.
Je me retrouvai bouche-bée, sans trop savoir quoi répondre. Je n’avais rien compris à ce qu’elle m’avait dit et je ne connaissais que très peu de mot en italien.
— Je…euh…

Ce voyage qui n'était qu'un vague projet il n'y avait pas encore si longtemps de cela, s'était concrétisé d'un coup. Ces derniers jours, Lys et lui avaient juste fignolé les derniers détails, sans vraiment se prendre la tête. C'était un voyage tranquille, pas des vacances planifiées à la minute près, juste l'occasion pour Az de retourner sur sa terre natale. Une occasion et un besoin, peut-être, quelque part. La présence de Lys lui avait semblé quasiment indispensable, pour franchir cette étape. Retourner chez lui. Là où il était né et avait grandi. Avec son frère, et sa sœur. L'appréhension de ce retour à ses racines lui avait noué l'estomac la veille. Quand ils avaient atterri, Azriel avait senti son pouls s'emballer. Mais, une fois sa main glissée dans celle de Lys, il s'était senti mieux. Nerveux, mais bien moins que si la brunette n'avait pas été présente. Ils avaient commencé par prendre du repos, après leur long vol, avant de sortir enfin dans la rue pour cette première journée. L'italien avait prévenu la famille qu'il avait sur place de son arrivée, mais il ne les verrait pas avant le lendemain. Il avait besoin de s'adapter, de respirer un peu, de profiter de ces premières heures avec Lys, et de se détendre, tout simplement. On lui avait même proposé un hébergement, une chambre dans une des maisons de la grande famille italienne, mais Az avait préféré opter pour une chambre privative, style bed and breakfast, premièrement pour avoir un peu d'intimité, et même pour que Lys ait son intimité à elle, mais aussi parce qu'il n'était pas prêt à retrouver le reste de sa famille si rapidement, si proche, après tant de temps, et après ce qu'il s'était passé. Tout comme il n'était pas prêt, tout de suite, à passer devant son ancienne maison. Là où ils avaient habité tous les cinq, à une époque. Il irait. Mais pas maintenant, pas encore. Il avait besoin de retrouver l'Italie sans avoir la boule au ventre.

Un sourire traversa son visage et éclaira ses iris quand il entendit une jeune commerçante s'adresser à Lys, dans la boutique d'à côté, alors qu'il venait de leur trouver une table dans un petit restaurant, type familial et cosy. Il s'approcha des deux jeunes femmes, une expression amusée sur le visage devant l'air perdu, voir un peu paniqué, de la belle brune. « Sono totalmente d'accordo. » souffla-t-il à l'attention de la commerçante, avec un regard entendu, avant de poser les yeux sur Lys, un sourire adorable au coin des lèvres. « Elle dit que tu devrais essayer la robe. Je pense qu'elle a raison. » traduit-il ensuite en se rapprochant de Lys, une certaine douceur dans ses traits tandis qu'il la regardait, avant de désigner la robe.

Me sentir démunie, hors de contrôle me mettait mal à l’aise, mais je savais au fond de moi que je devais apprendre à lâcher prise avec ça, à me laisser un peu de leste. Cela ne pouvait paraître rien, mais le simple fait de ne pas être capable de m’exprimer seule pouvait me faire grincer des dents. Azriel savait que c’était difficile pour moi de m’en remettre à quelque d’autre alors que j’avais appris, depuis l’enfance, à me débrouiller seule. Que je voulais me débrouiller seule en toute circonstance, comme la femme indépendante que j’étais fière d’incarner. Mais Azriel n’était pas n’importe qui. Avec lui, et au fil des années, j’avais appris à baisser les armes, à lui faire confiance. J’aurais aimé pouvoir parler italien moi-même, ne pas avoir besoin qu’il m’aide, ne pas me sentir bête, mais avec lui, ca n’était pas si grave de dévoiler cette faiblesse. Quand il arriva à ma hauteur et traduisit ce que m’avait dit la vendeuse avant de s’être adressé à elle dans sa langue natale, je ne pus m’empêcher de sourire.
— Mais…on mange pas ? m’enquis-je un peu gênée de devoir le faire attendre alors qu’il avait déjà galéré à nous trouver une table.
La vendeuse, avec un sourire éclatant, me tendait déjà la robe. Je jetai un regard à Azriel qui, je le savais, ne me reprocherait même pas de le faire attendre. Je pouffai doucement, puis attrapait le vêtement, vaincue et convaincue. Moins d’une minute plus tard, je ressortais avec la robe sur moi, tournant légèrement sur moi-même et prenant des poses volontairement ridicule.
— Alors ? Je ne ressemble pas trop à une instit’ de l’après-guerre ?

Az pouvait lire le malaise et la frustration de la brunette sur son visage, ce qui fit naître un sourire tendre et amusé sur ses lèvres. Il connaissait suffisamment Lys pour savoir que c'était une débrouillarde dans l'âme, indépendante et proactive, et qu'elle n'aimait pas avoir besoin d'une quelconque assistance, chose qui ne lui était d'habitude pas nécessaire. Il déposa un baiser sur son front, tel un frère protecteur, et ses yeux marron reflétaient son amusement, brillant de malice. « T'as le temps, ils vont préparer la table. Et puis, on n'est pas pressés. » fit-il avec un haussement d'épaules. Même si cela faisait des années qu'il n'avait plus mis les pieds ici, il estimait toujours être du coin, et négocier avec les tenanciers ne lui faisait pas peur. Le village n'était pas immense, et même si Az préférait être discret pour le moment, il connaissait encore quelques visages, n'hésitant pas à leur rappeler qu'il avait grandi ici. Le restaurant qu'ils avaient déniché était réputé pour être chaleureux et familial, dans ses souvenirs en tout cas, et l'italien avait confiance dans le fait qu'ils garderaient leur table le temps nécessaire, sans problèmes.

Azriel glissa quelques mots d'italien à l'oreille de Lys, histoire qu'elle puisse communiquer avec la vendeuse au moins un minimum sans devoir compter sur lui. C'était toujours plus chouette, même s'il ne s'agissait que d'une ou deux phrases simples, de pouvoir parler de soi-même et établir un contact. De plus, la vendeuse semblait patiente et bienveillante. Lys finit par aller enfiler la robe, ce qui ne lui prit que quelques minutes, avant de venir se montrer devant le garçon, qui s'amusa des poses volontairement ridicules de son amie. Il éclata de rire, la regardant parader, avant de prendre un air digne d'un jury de défilé de mode, dubitatif et hautain. Il rit à nouveau, puis hocha la tête en signe d'approbation, recouvrant son sérieux. « Moi je trouve qu'elle te va très bien. Mais je suis loin d'être un expert en mode, alors, c'est toi qui vois. » commenta Az avec un petit haussement d'épaules, un sourire au coin des lèvres. Dans tous les cas, il la trouvait incroyablement jolie. Elle l'avait toujours été, peu importe les vêtements qu'elle portait, il serait donc bien piètre conseiller.

C’était toujours si facile avec Az, même à l’autre bout du monde, même ici, en Italie, où je savais que les souvenirs – sans doute douloureux – remontaient. Je le savais nerveux, mal à l’aise, mais pourtant, il souriait et riait avec moi. Cela ne pouvait paraître rien, mais le voir ainsi me réchauffait le cœur, j’appréhendais le moment où la douleur se verrait sur son visage. J’étais prête à en prendre un peu, pour le soulager. À tout prendre même pour qu’il n’ait rien de difficile à affronter, à l’entourer d’une bulle de tendresse mais je n’étais pas certaine d’avoir ce pouvoir. Après mon défilé improvisé, je glissai à la charmante vendeuse les mots que m’avait appris Azriel, dans un accent à couper au couteau bien sûr, avant de retourner en cabine pour me rhabiller. Je passai en caisse, remerciai la jeune femme et rejoignis Azriel avec mon paquet à la main. Alors que nous marchions, je glissai mon bras autour du sien et posai tendrement ma joue contre son épaule pour enfin lever les yeux vers lui et lui sourire. J’aimais cette douceur qui existait entre nous, depuis le début de notre relation. Ce lien indescriptible qui me comblait à chaque minute passée avec lui.
— Ta voix est différente quand tu parles italien, notai-je, j’aime beaucoup.
J’avais envie de lui dire quelque chose de rassurant, mais je n’osai pas. Je préférai le laisser venir à moi. Pour le moment, l’instant était plutôt joyeux. Nous avions fait un tour en ville, nous apprêtions à manger quelque chose. Je n’avais pas envie de préciser les choses. Je préférais, de loin, voir le soleil dans son sourire.
— Et je suis heureuse que tu m’aies demandé de t’accompagner.

Azriel s'amusa de voir son amie emprunter les mots d'italien qu'il lui avait soufflé. Il l'admirait, pour ce genre de choses, son manque de pratique et son accent n'enlevait rien à la beauté de l'effort qu'elle fournissait pour s'ouvrir à l'autre, pour établir un contact chaleureux, pour s'épanouir dans le monde qui l'entourait. Oui, il avait toujours admiré cela, depuis qu'il l'avait rencontrée. Sa force de caractère et son incroyable bienveillance se ressentait dès le premier contact. C'était pas le genre de filles qui se laissait mâcher le travail, elle savait très bien se débrouiller toute seule et surtout, elle le voulait. La brune avait toujours dégagé force, cette sorte de volonté positive, renvoyant à tout le monde cette image de femme dynamique et ouverte qu'elle était. C'était sans doute pour ça qu'Az avait si bien accroché avec la jeune femme, outre les épreuves qu'ils avaient traversé, il y avait tout de suite eu cette alchimie entre eux, et le bien-être que l'italien ressentait à ses côtés avait toujours été accompagné d'un immense respect pour sa personnalité, et pour tout son être. Parfois, souvent même, elle l'impressionnait, alors qu'il la connaissait déjà si bien. « T'as bien fait. » commenta Az une fois qu'ils eurent quitté la boutique, Lys s'étant décidé sur l'achat de la robe. Il lui offrit un petit sourire en coin, qui ne le quitta pas tandis qu'ils marchaient dans la rue pour rejoindre le petit restaurant. Il laissa échapper un petit rire, authentique, à la remarque de son amie. « C'est possible, je m'en rends pas compte. » répliqua le jeune homme avec un haussement d'épaules. « La tienne aussi, avec ce magnifique accent que je n'avais jamais eu l'occasion d'entendre dans ma vie. » se moqua gentiment le brun, avant de serrer la main de la jeune femme en riant, la couvant d'un regard tendre. Azriel profitait du moment, sans penser au lendemain, parce qu'il avait besoin de ces instants avec Lys, de retrouver cet endroit sereinement, avant de se laisser sombrer à des souvenirs douloureux. Alors il se retrouvait à agir sans la moindre appréhension, grâce à la présence de sa meilleure amie. C'était étrangement aussi naturel de se balader avec elle ici qu'à Bowen, et ça le ramenait à des repères rassurants. Mais il allait bien falloir affronter la raison de sa venue, à un moment ou un autre. C'était sa décision de revenir dans les Pouilles, son envie mais aussi son besoin. Il fallait qu'il retrouve une partie de lui-même, ici, ou du moins qu'il essaie. Ils s'installèrent à la table que le tenancier leur avait gentiment gardée, en terrasse, après qu'Az ait murmuré un remerciement en italien. « C'est le moment de te faire plaisir. J'espère que t'aimes les pâtes. » s'amusa le garçon en ouvrant le menu, adressant un clin d’œil à la jolie brune. Ils commandèrent leurs plats, auxquels Az ajouta une bouteille de vin rouge, et quelques discussions et coups de fourchette plus tard, le brun s'éclaircit légèrement la gorge. Le jour touchait doucement à sa fin et avec lui, la légèreté qu'il avait réussi à maintenir jusque-là. « Demain, j'irai voir mes grands-parents. C'est à quelques rues de ma maison d'enfance. » commença-t-il d'un ton détaché, tout en se préparant une nouvelle bouchée de pâtes, comme si cette phrase n'était que purement informative.

En descendant la rue, ma main glissée dans celle d’Azriel, je me surpris à me demander quel enfant avait été mon ami. Je n’avais jamais vu aucune photo et il n’évoquait que rarement l’Italie. Je ne pensais pas nécessairement que c’était un sujet tabou pour lui, ou du moins il ne l’avait jamais exprimé comme tel, néanmoins, cela ne venait pas souvent sur le tapis. Je l’imaginais souriant et vif, une petite pile électrique que rien n’arrêtait, avec un skate, bien sûr. Azriel avait beau être un garçon discret et introverti, il n’était pas moins une âme vive et généreuse. Il allait facilement vers les gens et s’avait les amener à s’ouvrir à lui, à se livrer. Il me fascinait pour ça. C’était un garçon plein d’humour aussi, et quand il se moqua de mon accent, je fis semblant d’être offusqué, lui pinçant le bras au passage.
— Je te dis que je te trouve très sexy quand tu parles italien et toi, tu ris de moi ? le blâmai-je faussement, pff…Bravo !
J’éclatai de rire, puis suivis l’italien jusqu’au restaurant où il avait réservé une table avec le cœur léger. L’endroit, comme promis, était authentique et familiale, quand au menu, il promettait de belles découvertes.
— J’adore les pâtes, confiai-je à mon ami, tout en jetant un œil attentif à la carte.
Je finis par me décider pour une assiette de spaghetti à la carbonara, dont je découvrais la recette véritable pour la première fois. Az avait vu juste, ce plat était un régal ! Nous discutâmes tout au long du repas puis, alors que j’allais prendre une bouchée de pâtes, un raclement de gorge me fit lever la tête. La jour déclinant baignait le visage d’Azriel d’une lumière d’or qui le rendait plus magnifique que jamais, à tel point que j’avais la sensation de voir le soleil qu’il gardé caché au fond de lui étendre enfin ses rayons. Malheureusement, la magie de l’instant fut brisée au moment où le brun évoqua ses grands parents. Je savais que la visite qu’il avait prévue le lendemain se présenterait à lui comme une épreuve et je détestais l’idée qu’il en souffre, même un tout petit peu.
— Tu…, hésitai-je.
Je me raclai la gorge à mon tour, puis me penchai vers lui.
— Comment tu le sens ? voulus-je savoir avant tout. Tu veux que je vienne avec toi ? Si tu préfères y aller seul, je comprends tout à fait, mais je veux que tu saches que je suis là quoi que tu décides.

Az gloussa comme un gamin devant les remontrances de son amie, lui adressant un clin d’œil affectueux. Se moquer gentiment l'un de l'autre faisait partie de leurs habitudes, ils n'étaient pas du genre à s'offusquer rapidement, aussi cela faisait-il partie de leur façon de communiquer. Encore une fois, ils se connaissaient depuis trop longtemps que pour se prendre au sérieux. « Techniquement, tu ne m'as pas dit que c'était sexy. Mais je prends le compliment ! » répliqua le brun avec un sourire amusé. Une fois attablés et la commande passée, son amie se décidant pour un plat de pâtes à la carbonara, dont la recette originale était bien différente de ce qui s'était répandu à travers le monde, et quelques conversations plus loin, Azriel mentionna enfin une des raisons de leur présence en Italie. Il affichait un masque détaché, l'air de ne pas trop y toucher, mais sa meilleure amie était bien placée pour savoir de quoi il en retournait. Depuis l'accident qui avait causé la mort de sa sœur et dont il était responsable, évoquer l'Italie était moins facile. Évoquer sa famille aussi. Pourtant, il savait que les vieilles rancunes n'avaient pas leur place dans sa famille - hormis pour son frère, qui ne lui avait plus jamais parlé. Ses grands-parents, tantes, oncles, cousins, tous ceux qui étaient restés en Italie avaient été mis au courant des événements, onze ans plus tôt, mais la famille avait surtout beaucoup compati, au lieu de juger. Tout comme ses parents. Pourtant, pour Az, rien n'avait plus jamais été pareil. Les relations qu'il entretenait avec ces personnes avaient changé, dans sa tête en tout cas. Il serait toujours le frère qui avait causé la mort de sa cadette, même s'il était le seul à penser à ça quand il voyait sa famille. « Ça va leur faire plaisir de me voir, je suppose. Et à moi aussi. » répondit-il avec un haussement d'épaules désinvolte. À vrai dire, il n'était pas aussi à l'aise qu'il prétendait l'être. Et Lys pouvait sûrement le voir. Il savait qu'en passant devant son ancienne maison, où ils avaient vécu à cinq, à une époque, ne ferait que remonter des souvenirs douloureux pour lui. Au final, il était celui de la famille qui avait encore le plus de mal avec les événements du passé. Et c'était normal, en un sens. « Si je ne t'amène pas avec moi, Nonna et Nonno vont me faire la leçon pendant une demi-heure avant de m'obliger à aller te chercher. Et Nonna a déjà certainement prévu à manger pour toi. » rétorqua l'italien sur un ton un peu plus léger, un sourire en coin sur les lèvres, ses iris noisette retrouvant un peu de malice. « T'es évidemment la bienvenue. Je te montrerai mon ancienne maison, après. » ajouta-t-il, reprenant cet air détendu, détaché, mais on pouvait lire la gratitude au fond de son regard. Az n'était pas quelqu'un qui étalait ses émotions et ses pensées, restant toujours discret à ce sujet, toute en subtilité. Mais Lys le connaissait trop bien que pour ne pas voir que derrière cette façade, il était préoccupé par tout ça.

Derrière la malice ou la désinvolture, derrière ses beaux yeux bruns, je décelai quelque chose de plus sombre, quelque chose qu’il tentait de masquer. Mais je le connaissais suffisamment pour savoir ce qui lui passait par la tête. Je savais qu’il se sentait mal, que les douleurs passées lui remontaient dans la gorge et cela me serrait le cœur. Je détestais qu’il puisse souffrir, cette seule pensée m’était insupportable. Le pire dans tout ça était que je ne savais pas quoi dire pour le soulager. Je me sentais impuissante, démunie alors que j’aurais tant aimé pouvoir chasser les nuages pour lui. Il méritait l’azur, un horizon sans tourment. Il méritait la douceur, la tendresse. Il méritait la paix.
— Je suis sûre qu’ils seront très heureux de te revoir…
Quand Azriel évoqua ses grands-parents, je ne pus m’empêcher de sourire, mais je n’étais pas dupe, je savais qu’il cherchait à me convaincre, et sans doute à se convaincre lui-même, que tout allait bien. C’était sans doute sa manière à lui de se protéger, de tenir le coup. Let’s pretend, then
— Eh bien, je ne peux pas manquer un repas préparé spécialement par une authentique mama italienne, alors !
La légèreté qui pouvait transparaitre de nos échanges était illusoire et éphémère, mais elle faisait du bien quand même. Néanmoins, un voile se jeta sur notre conversation lorsque que fut évoquée l’ancienne maison d’Azriel. Celle qu’il avait habitée étant enfant, avec ses parents, son frère ainé et sa cadette. Je n’avais jamais rencontré son frère qui, pour le peu que j’en savais, avait coupé les ponts onze ans plus tôt, après l’accident, refusant d’accorder son pardon, ou ne serait-ce que sa compassion à un cadet qui se rongeait de culpabilité depuis plus d’une décennie. Y songer manqua me mettre en colère, je n’arrivais pas à comprendre comment on pouvait abandonner si violement un être aimé quand celui-ci avait besoin d’une main tendue. Je posai alors mon regard sur l’italien et me demandai quel genre d’homme pouvait laissé tomber quelqu’un comme Az. Lui, si doux, si prévenant, si généreux. Comment son frère avait-il pu si mal le juger ? Je voulais qu’on le mette en face de moi, je voulais lui dire qu’il avait eu tort, et que son petit frère était un homme bon, bienveillant et digne d'amour. Ces pensées faillirent faire monter les larmes à mes yeux et j’eus tout d’un coup envie de prendre le brun dans mes bras, mais je ne pouvais décemment pas me lever de ma chaise pour venir m’asseoir sur ses genoux au beau milieu du restaurant. Au lieu de ça, j’attrapai sa main et la levai pour l’embrasser, les yeux légèrement humides.
Je t’aime, Az, voulus-je lui dire, je t’aimerais assez fort pour gommer de tes souvenirs tout ceux qui n’ont pas su le faire.
Mais ces mots de passèrent pas la barrière de mes lèvres. Je ne savais même pas si ces pensées étaient dues à l’extrême compassion que j’éprouvais pour mon meilleur ami, ou si c’était autre chose. Cette blessure d’abandon que je décelais chez Azriel, faisait écho à celle que j’avais enfouie au plus profond de moi, celle qui menaçait brusquement de remonter à la surface, c'était sans doute ça.
Je fermai les yeux et inspirai longuement, avant de lever le regard vers celui d'Azriel.
— Tu me promets que tu ne fais pas tout ça par masochisme, hein ?soufflai-je enfin.
La simple idée qu'il cherche à se punir d'une quelconque manière me terrifiait.

Az rejoignit la brunette avec un léger rire, quand elle renchérit sur le plat préparé par la nonna. Même si là n'était pas ce vers quoi ses pensées se tournaient en ce moment, au fond il était content que Lys rencontre ses grands-parents maternels. Il avait envie qu'ils la voient, qu'ils décèlent son extrême douceur, son enthousiasme et la bienveillance qu'elle accordait à tout un chacun sans a priori. La jeune femme était l'une de personnes les plus importantes dans sa vie et il était heureux de lui montrer cette partie de son histoire, pour qu'elle aussi, ait une connexion avec cela, avec l'Italie, avec cette partie de sa vie. Même si tout n'était pas tout rose. Mais Lys connaissait déjà le pire à son sujet, et elle était quand même là. Comme d'autres, certes, mais ce n'était pas la même chose. Il pouvait lui confier ses secrets les plus sombres, toujours, il le savait, et c'était en partie pour ça aussi qu'il l'aimait. Il sourit quand la jeune femme lui prit la main, restant un moment plongé dans son regard plein de chaleur et de réconfort. « T'en fais pas. » dit-il simplement avec un sourire en coin, la rassurant du regard. Il n'avait pas vraiment répondu à la question, parce que honnêtement, il n'en savait rien. Et il ne mentait jamais à Lys. Jamais. Après leur repas et quelques conversations devenues plus légères, la bouteille de vin terminée et la soirée déjà bien avancée, Azriel régla la note et ils repartirent dans la rue, en direction du bed & breakfast où il séjournaient. Les appréhensions de l'italien pouvaient bien attendre demain matin. « Tu veux encore faire quelque chose avant d'aller dormir ? Je peux te montrer un chouette point de vue pas très loin, mais on a encore du temps devant nous les prochains jours. » demanda le jeune homme, retrouvant son naturel décontracté et son sourire enfantin et attentionné. Le soleil, désormais couché, n'émettait plus que de très faibles couleurs rosées, à l'horizon, doucement mangées par le bleu de la nuit.

Ne pas m’en faire…C’était impossible lorsqu’il était question d’Azriel qui remuait un couteau dans une plaie qu’il n’avait pas réussi à cicatriser en plus de dix ans. Sa réponse en disait long. Il avait complètement détourné ma question, et je n’étais pas dupe. Malgré tout, je respectais son choix de taire ses émotions. Il ne voulait pas les verbaliser, il n’était sans doute pas encore prêt. Je retournai donc à mon assiette de pâtes et repris du vin que l’italien me proposa. La conversation s’envola vers quelque chose de plus léger, même si je ne pouvais m’empêcher de penser aux nuages noirs derrière les sourires de mon meilleur ami. Nous finîmes de manger et reprîmes la route vers notre chambre, puis Azriel proposa de me montrer un point de vue, il estimait que je devais voir cet endroit. Nous avions encore six jours pour profiter du voyage, et j’étais un peu fatiguée à cause de l’avion, mais j’acceptai tout de même, appréhendant de me retrouver dans le silence de la chambre sans savoir quoi dire. Je connaissais Azriel par cœur, pourtant, ce soir, il m’échappait totalement. Que cherchait-il à enfouir sous sa carapace ? Rien qui puisse m’effrayer ou changer mon opinion sur lui, j’en étais sure. Pourtant, il ne me laissait pas entrer. La balade ne changea pas cela, nous rejoignîmes l’endroit dont avait parlé l’italien, profitâmes de la vue, laissâmes la ville et ses lumières qui commençaient à s’allumer nous prendre, puis nous reprîmes la route de notre bed & breakfast. Plus tard dans la nuit, je me retournai dans les draps et découvris qu’Azriel, lui aussi, avait du mal à trouver le sommeil. Il dormait peu en règle général, mais ce soir, il y avait autre chose. Alors que ses yeux marrons fixaient le plafond, je pus lire le doute et l’appréhension sur son visage. Doucement, je tendis la main vers sa joue pour la caresser avec tendresse, elle était un peu rugueuse, sans doute n’avait-il pas eu le temps de se raser depuis notre départ, mais cela ne me déplu pas. Quand il focalisa son attention sur moi, je lui offris un sourire ensommeillé. Je gardai le silence un moment, me contentant de l’observer, puis me rapprochai.
— Gardes pas tout ça pour toi, murmurai-je alors, parles-moi…

La conversation dériva et l'italien retrouva un sourire enfantin, chassant les démons du passé qu'il l'avaient brièvement envahi, pour les reléguer à plus tard. Il voulait aussi profiter de ces moments, se laisser aller aux bons souvenirs qu'il gardait également de cet endroit, et partager tout cela avec sa meilleure amie. Il savait qu'elle n'était pas dupe, mais qu'elle laissait couler, tout simplement, parce qu'elle respectait son silence. C'était une de ses grandes qualité. Elle savait très bien ce qui se passait, mais elle le laissait se renfermer le temps dont il avait besoin. Lys faisait partie de ces personnes qui ne poussaient pas les gens, elle les laissait faire leur chemin tout seul avant de venir les prendre doucement par la main. Après que le jeune homme lui ai montré, avec une satisfaction certaine, l'endroit qui donnait sur une partie de la petite ville, et quand la nuit prit sa place, ils retournèrent à leur logement, pour enfin laisser un sommeil réparateur les envelopper après ce long périple. Seulement, Azriel ne s'endormit pas. Après un temps qu'il n'arriva pas à définir, il se releva, Lys endormie, pour s'emparer du carnet de dessin qui le quittait rarement, et griffonner quelques croquis très brouillons, à la lumière d'au-dehors. Il passa le temps, lui qui restait toujours éveillé une partie de la nuit même en temps normal, sortit dehors sur le minuscule balcon pour fumer une cigarette, avant de reprendre son crayon en main. Bercé par le souffle lent et calme de Lys. Finalement, après un moment, il retourna s'allonger, attendant que le sommeil ne vienne le prendre, mais resta le regard fixé sur le plafond. Son estomac s'était à nouveau noué en pensant au lendemain. Lui-même ne savait pas trop pourquoi. Plus précisément, il n'arrivait pas à mettre des mots exacts sur ce qui provoquait tant d'appréhension. Ce fut la voix basse et tendre de son amie qui le tira du vague, et il tourna la tête vers elle, un sourire en coin sur le visage. « Tu devrais dormir. C'est réparateur, le sommeil, ça t'évitera des rides dans quelques années. » éluda-t-il avec douceur, tentant une plaisanterie à mi-voix. Mais la brunette n'avait pas tort. Az laissa échapper un léger soupir. « Moi-même je sais pas trop ce qu'il y a à dire. Je sais que ça se passera bien demain. Cet endroit n'est fait que de bons souvenirs, en soi. Et pourtant... »

Un doux sourire étira mes lèvres. Azriel venait de sortir son humour comme un atout de sa manche. Il cherchait à détourner le sujet de conversation. Rien d’étonnant, puisqu’il l’avait fait toute la soirée. Je coulai sur lui un œil complice et replaçai ma tête sur mon oreiller pour mieux me tourner vers lui.
— C’est charmant, les rides, rétorquai-je, jouant la carte de l’innocence, ça te va bien d’ailleurs…
Je laissai flotter ma réponse avec un petit rire, puis l’écoutai parler, retrouvant ainsi mon sérieux. De ce que je pouvais comprendre, entre ce qu’il me disait et ce qu’il ne me disait pas, Azriel était partagé entre deux émotions contradictoires. Je ne doutais pas qu’il serait heureux, demain, de retrouver ses grands-parents, et même, peut-être de revoir la maison qu’il avait habité étant enfant, mais au dessus de lui planait l’ombre de sa sœur disparue. Ca le rendait malheureux, je le savais, et je ne pouvais rien y faire. Il y penserait toujours, de toute manière. Je ne savais pas comment l’aider, hormis en étant simplement là pour lui. Le faire parler remuait le couteau dans la plaie mais je pensais aussi que c’était le seul moyen pour lui d’extérioriser tout ça. Comme retirer un pansement d’un seul coup, cela pouvait être douloureux, mais une fois que c’était fait, on pouvait passer à autre chose. Je le laissai terminer puis humectai mes lèvres, réfléchissant à ce que j’allais lui dire.
— Est-ce qu’il y a encore une page que tu dois tourner, Az ? Est-ce que c’est pour ça qu’on est là ?  

Il aurait dû voir venir la répartie de Lys, et un léger rire lui échappa quand elle se défendit en soulignant que les rides lui allaient bien. Référence aux 31 ans qu’il avait fêté cet été. « Touché. » répondit-il après lui avoir tiré la langue. Il savait bien que la conversation ne s’arrêterait pas là. La jeune femme n’était pas du genre à pousser, mais elle savait mettre le doigt sur quelque chose et offrir un espace de parole, sans pour autant insister. Et puis, elle le connaissait mieux que personne. Elle connaissait les raisons sous-jacentes à ce voyage, ou en tout cas, elle en avait une vague idée. Même si Az n’était pas certain de ce qu’il attendait de ce retour dans le passé, il savait néanmoins que sa décision ne venait pas d’une simple envie de prendre des vacances. Lys reprit la parole, et l’italien laissa un court silence s’installer. Parce qu’il ne savait pas quoi répondre. Et il n’avait pas le courage de se plonger dans les tréfonds d’une introspection qui aurait pu se révéler douloureuse. Il l’avait déjà fait, des années auparavant. Et puis il avait avancé, parce que c’était la seule option viable. « Non. Ce qui est fait est fait. » répondit-il dans un souffle après réflexion. C’était la vérité. Il avait cessé de se ronger de l’intérieur depuis bien longtemps, parce que c’était inutile. La culpabilité ne ferait pas revenir sa sœur. Vivre sa vie à moitié non plus. La douleur s’atténuait avec le temps. Mais il ne s’était pas pardonné pour autant, et il avait accepté que ça n’arriverait jamais. « Mais elle sera toujours là, cette page. Elle fait partie de moi, et de ma famille. C’est comme ça. » ajouta-t-il ensuite, sur un ton qui laissait entendre que ce n’était qu’une simple constatation. Fataliste. « Dors maintenant, au lieu de t’en faire pour moi. Tout va bien. Et puis, je suis pas tout seul. » fit-il sur un ton plus léger, lui adressant un clin d’œil dans le noir. Terminant par une voix plus douce pour la dernière phrase. Dans laquelle on percevait toute la gratitude qu'il ressentait.

Le lendemain matin, après une nuit plus ou moins réparatrice, Azriel fut satisfait de constater que l’appréhension qui l’avait agité cette nuit s’était envolée, au moins un peu. En réalité, il était surtout heureux de revoir ses grands-parents. Et encore une fois, d’avoir sa meilleure amie à ses côtés. Il était même plutôt impatient de la présenter. « J’espère que t’as préparé ton estomac, Kickett, parce que Nonna va essayer de t’engraisser autant que possible, je te préviens. » fit-il avec bonne humeur quand ils quittèrent le bed&breakfast. Ils prirent leur temps pour rejoindre la maison, passant dans les ruelles de la ville. Derrière son expression détendue, Az décida tout de même de faire un détour, sans rien dire, pour ne pas passer devant son ancienne maison. Il verrait ça plus tard. Là, tout de suite, il voulait juste penser à la joie de retrouver sa famille, de partager un repas avec eux et avec une des personnes les plus importantes de sa vie. Il salua chaleureusement ses grands-parents en arrivant, les prenant dans ses bras – Nonna ne lui laissa de toute manière pas le choix – avant de directement leur présenter Lys, histoire de la mettre aussi à l’aise que possible. Ses grands-parents avaient un niveau d’anglais assez limité, mais ils étaient tout de même capables de comprendre un minimum et de se faire comprendre. Pour le reste, Az ferait la traduction. « Nonno, Nonna, vorrei presentarvi uno dei miei migliori amici, che ha gentilmente accettato di venire con me. Lys, Nonno et Nonna. » Nonna n’hésita pas à prendre la jeune fille dans ses bras, avec autant de chaleur que ce qu’elle avait témoigné à son petit-fils, comme si elle la connaissait depuis toujours, et Nonno lui fit la bise avec un sourire accueillant. "Com'è carina !" commenta sa grand-mère, et Az se contenta de hocher la tête avec un sourire signifiant qu'il était totalement d'accord, glissant un regard pétillant et malicieux à Lys. L’apéritif fut servi, suivi du repas et de vin, après qu’ils se soient réunis autour de la grande table en bois massif. Azriel répondait aux questions de ses grands-parents, sans s’étendre, comme toujours, prenant des nouvelles du village aussi, observant également Lys faire la conversation, traduisant quand c’était nécessaire. L’heure avançait, dans une ambiance ensoleillée et enjouée. Jusqu’à ce qu’ils prennent finalement congé, les remerciant pour le repas et l’accueil, Az promettant de repasser durant leur séjour.

Je retins un soupir au moment où il m’enjoignit à dormir plutôt qu’à m’en faire pour lui. Je savais Azriel peut loquace quand il était question de lui, en règle général aussi d’ailleurs, mais plus particulièrement lorsqu’il on devait aborder ses émotions. Je respectais ça, même si j’étais persuadée que cela lui ferait du bien de me parler. Ce soir pourtant, je me contentai de hocher doucement la tête, de lui sourire et de fermer les yeux comme il me le conseillait.  
— Dors, toi aussi, lui proposai-je en replaçant mon oreiller.  

Le lendemain matin, Azriel avait meilleure mine, même si je doutais qu’une nuit ait réussi à chasser tous ses tourments, la perspective de revoir ses grands parents, au moins, semblait le rendre heureux. C’était suffisant pour moi. J’avais revêtu la robe que j’avais achetée la veille, souhaitant faire bonne impression à la famille d’Azriel. Nous nous rendîmes chez eux à pied, ce qui m’alla très bien. La ville était agréable à traverser de cette manière. Quand nous arrivâmes, l’accueil fut des plus chaleureux. Les grands-parents de mon meilleur ami ne parlaient pas beaucoup l’anglais et moi encore moins l’italien, mais cela sembla ne faire aucune différence. Ils m’embrassèrent comme s’ils me connaissaient déjà et je fus immédiatement émue par leur gentillesse à mon égard. Tout le long du repas, Az sembla heureux aussi et cela me plaisait de le voir avec un sourire sur le visage. J’appris quelques mots d’italien, avalai beaucoup trop de nourriture et bus du vin délicieux, très différent de celui que nous avions en Australie. L’après-midi se déroula donc dans la bonne humeur et quand nous partîmes, je ne pus m’empêcher de confier au couple de septuagénaires que faire leur rencontre m’avait fait immensément plaisir. J’essayai même de le dire en italien, avec l’aide d’Azriel. Nous nous éloignâmes finalement, avec la promesse de revenir les voir.
— Je les adore, confiai-je à mon ami alors que nous marchions côte à côte dans la rue, mon estomac est au bord du suicide, mais, ça valait le coup. Ta grand-mère, en plus d’être une excellente cuisinière, est d’une gentillesse incroyable. C’est un amour ! Et ton grand-père, il m’a beaucoup fait rire. Sans compter que je sais maintenant d’où tu tiens ton petit sourire charmeur…