i needed to lose you to love me (milo)

Il lui avait promis le monde et elle y avait cru. Elle avait vu les signes et, pourtant, elle avait choisi de les ignorer en portant des verres fumés roses qui déformaient la réalité. Il avait mis feu à leur relation, et elle l'avait laissé brûlé. Et si c'était à refaire, elle le referait. Le ferait à nouveau passer avant tout, lui donnerait la lune, parce que Milo, Bella, elle l'avait aimé. Plus que tout, elle avait aimé. Et peut-être un peu trop. Tellement qu'il s'en était laissé, qu'il s'en était saoulé, qu'il ne l'avait plus supporté. Et elle l'avait détesté pour ça. Mais il avait fallu qu'elle le déteste, pour l'aimer à nouveau. Il avait fallu qu'elle le perde, pour s'aimer, elle. Pour aimer l'amour. Et pour lâcher prise, pour fermer le chapitre et passer à autre chose. Pour s'autoriser à avancer. Parce que depuis Milo, toutes ces autres aventures lui avaient semblé trahison. Alors qu'en réalité, elles n'auraient pas dû avoir ce goût, même celle qui impliquait Elmo. Milo, il ne pouvait pas avoir le monopole de la brune, et s'il l'avait voulu, il aurait dû la garder. Maintenant qu'il l'avait libéré, il devait accepter. Elmo et elle s'étaient interdits. Pour lui, pour Milo, pour éviter de le faire souffrir, pour épargner son coeur. Mais ces restrictions, ces chaînes et barrières qu'ils avaient mises entre eux, ça n'avait pas été suffisant. Il leur avait fallu une nuit à l'extérieure de la ville, loin des yeux, loin des oreilles, une seule nuit pour se retrouver. Une seule nuit pour consommer à nouveau le feu. Et elle n'en regrettait aucune seconde, aucune caresse. Mais, depuis, il serait mentir de croire que Bella n'avait pas pensé à Milo. Plusieurs fois même, elle avait laissé son esprit plonger vers son ex. Parce que s'ils ne brisaient pas les liens, s'ils ne mettaient pas un terme dans les non-dits, jamais elle ne pourrait avancer. Elmo et elle, c'était secret. Et elle n'avait pas l'intention d'en parler. Mais, il fallait tout de même fermer le livre de l'histoire non terminée entre Milo et elle. Elle lui avait donné rendez-vous chez elle, dans l'appartement où, depuis peu, elle passait le plus clair de son temps seule, sa coloc s'étant absentée pour quelques jours. Endroit parfait pour être calme, pour éviter les distractions. Et quand il sonna, elle s'empressa de lui répondre, comme si elle n'attendait que ça, qu'il arrive. Salut, le salua-t-elle, la Costaricaine, un faible rictus sur les lèvres, ses mèches brunes qui cachaient presque son visage, comme si, tout à coup, le simple fait d'être devant lui la rendait nerveuse. Entre. Elle l'invita, referma la porte derrière lui et le guida au salon. Fais comme chez toi, lui souffla-t-elle. Chez lui, il le serait toujours, peu importe l'issu de leur relation. Je te ferais bien visiter, mais tu vas voir, c'est tellement petit que pourrais le faire les yeux fermés. Nouveau rictus, cette fois qui prenait une forme plus joyeuse sur son visage, un ricanement qui l'accompagnait. J'te serre quelque chose ? Pas d'alcool, il n'en prenait plus, tant mieux pour lui, Bella, elle, elle n'avait pas le courage d'arrêter, la sensation était bien trop bonne. n jus, peut-être. Un coca, même. Elle en avait des tonnes, c'était bien à jumeler avec du rhum.

Bella t'avait demandé d'aller la voir pour que vous puissiez discuter. Tu n'avais pas franchement envie d'avoir cette discussion parce que tu savais comment ça allait finir. Tu n'oublieras jamais cette fille qui t'as montré ce qu'était l'amour, le vrai, le puissant. Et t'avais pas envie d'oublier ce sentiment. C'est bêtement que tu avais mis fin à cette relation. Te pensant surpuissant avec toutes les drogues que tu ingérais, sans te soucier des gens qui tenaient à toi et qui te demandaient d'arrêter. Dont Bella. Elle avait su percer le moment où tu étais le plus accro et elle avait fait de son mieux pendant que toi tu fuyais l'aide qu'elle voulait t'apporter. Et puis il y avait cette histoire avec Elmo, l'un de tes meilleurs amis. Celui qui t'avait trahi en quelques sortes. Mais la costaricaine n'était plus vraiment tienne, et tu n'avais pas le droit de les empêcher d'être amoureux. Même si tu n'avais pas forcément envie de les voir ensemble, parce que ça te déchirerait le coeur. Elle voulait discuter, vous alliez discuter. Tu arrivas chez elle, devant son appartement que tu n'avais encore jamais vu. « Salut » répétas-tu après elle. Tu souris brièvement à l'idée d'avoir la brune en face de toi, ça faisait si longtemps que vous ne vous étiez pas vu tous les deux. Elle te proposa d'entrer, ce que tu fis sans te faire prier. « C'est peut-être petit, mais ça à l'air très cool ! » dis-tu en souriant à la jeune femme. Un joli appartement, qu'elle avait là. Tu ne savais pas avec qui elle était en colocation, mais tu voyais très bien qu'elle ne vivait pas seule. Lorsqu'elle te proposa quelque chose, tu souris faiblement. Tu n'avais plus le droit de dire : sers moi une bière, un rhum, un whisky. Allez, un petit pétard. Non, tout ça c'était fini et pour ton bien. Même si tu en voulais encore, si tu étais en manque, tu te forçais à arrêter. « Un verre d'eau fera l'affaire, merci » demandas-tu poliment à la jeune étudiante.

Il a répondu à l'appel. Comme toujours, il a répondu à l'appel. Il était là, dans l'intimité de son appartement. Et pour la première fois, Bella ne ressentait pas l'envie de s'échapper sur son corps. Pour la première fois, elle le regardait avec une affection particulière, mais différente. Il entrait, elle fermait la porte derrière lui, le loquet de la serrure bien en place. Parano, elle s'était laissé influencer par un mauvais rêve, la première nuit que sa coloc l'avait laissé seule, insinuant qu'un tueur en série rodait dans le quartier. Foutaise, rêve qui n'était pas la réalité, pourtant, Bella y avait cru, à son cauchemar. Et, depuis, elle fermait à clé, les portes, les fenêtres. Excepté lorsqu'elle recevait un message nocturne de son amant secret. C'était la seule exception à la règle. Milo observa les lieux teintés de féminité, petit appartement aussi grand que la paume de sa main. Il faisait l'affaire, il lui permettait de se sentir sous son contrôle, sans être sous l'emprise de ses parents. Un peu d'air, ça lui faisait du bien. La brune lui proposa un truc à boire, elle n'avait pas grand-chose, mais tout de même. Des jus, des colas. Mais de tout ça, il choisit de l'eau. Belle lui sourit avant de s'éclipser dans la cuisinette pas très loin de l'entrée. Et quand elle revint, verre d'eau en main, Milo s'était déjà mis à la découverte de l'appartement, longeant le mur menant vers le séjour où des photos y étaient installées. Certaines dans des cadres, posés sur la table du salon, d'autres accrochés au mur, comme une mosaïque de polaroïds. Il y en avait avec ses amis, d'autres avec Milo. Quelques unes avec Elmo. Des souvenirs à trois, en bande ou même à deux. Mais rien qui pouvait supposer que quelque chose d'intime se passait entre eux. Une bande d'amis, voilà ce qu'avaient l'air ces photographies. Tiens, lui dit-elle en lui tendant le verre d'eau fraîche. Merci d'être passé. Depuis le bonfire, depuis son overdose, les deux exs ne s'étaient pas revus, excepté cette fois à l'hôpital, quand elle avait été hospitalisée. Un rencard en chemise d'hôpital, qu'ils avaient dit. Puis, pour lui permettre de sevrer dans le meilleur environnement possible, Milo avait été transféré dans un centre spécialisé. Et, ils ne s'étaient pas revus. Quelques messages, ici et là, des sms de courage. Mais rien de plus. Tous les mois d'été orientaux avaient passés, laissant Bella et Elmo devenir plus près, encore, malgré leur apparence banale. Et le sentiment de devoir se libérer de l'emprise de Milo s'était mis à peser dans le coeur de Bella. Bien que son histoire était secrète, bien qu'elle n'était pas prête à faire une déclaration à l'italien, elle se devait, au moins pour elle-même, de mettre les choses au clair avec son premier amour. J'sais que c'est pas agréable de recevoir ce genre de sms. Généralement, quand une fille dit il faut qu'on parle, ce n'est jamais super bon signe, commença-t-elle en riant. Mais, c'est vrai, il faut qu'on parle. Parce que j'ai l'impression que toute cette histoire, ça nous a éloignés. Et pas dans le bon sens...

Lorsqu’il s’agissait de Bella, tu répondais toujours fidèle au poste. Malgré votre rupture, malgré vos moments difficiles, tu ne pouvais pas laisser la costaricaine de côté, tu l’avais trop aimé pour ça. Et tu l’aimais toujours, mais d’une façon différente maintenant. Tu étais sobre, tu étais en paix avec toi-même et tu voulais faire pareil avec les autres. Il fallait que tu mettes l’ancien Milo au placard, et que tu sortes le vrai, celui que tu es vraiment. Et elle savait très bien t’aider à faire ça, avant. Tu découvrais pas à pas le nouvel appartement de la jeune femme, toi qui connaissait si bien la maison de ses parents car lorsque vous étiez ensemble, la brune habitait encore chez eux. C’était cosy et sympa, un vrai appartement de fille, par contre, c’était indéniable. Tu observais les clichés sur le mur et tu souris à la vue de ces derniers. Tu te souvenais de chaque moment que tu avais passé avec la jeune femme et avec vos amis sur ces derniers, et tu devins un brin nostalgique, le temps qu’elle t’apporte ton verre d’eau. « Merci » dis-tu en détachant ton regard du mur. Tu avalais une gorgée du verre et tu souris ensuite lorsqu’elle te remercia d’être venu ce soir. « Merci d’avoir envoyé un message » dis-tu à ton tour. C’est vrai que depuis ton hospitalisation, depuis que tu avais décidé de te faire aider pour arrêter la drogue, t’avais coupé les ponts avec la quasi-totalité de ton entourage. T’en avais besoin et t’avais été un peu forcé faut avouer. Vous vous dirigiez tous les deux vers le canapé du salon et tu posais ton verre d’eau sur la table basse devant toi. Tu ris avec elle. « C’est vrai que c’est jamais rassurant » avouas-tu toujours avec ce petit rire. Elle avait raison, ça vous avait éloigné, énormément, et ça te faisait chié que ça se passe de la sorte. « Ecoute, je… j’ai changé. J’suis plus ce type à fleur de peau, plus rancunier pour un rien. J’suis désolé, si j’ai été odieux avec toi, j’m’en veux vraiment. Est-ce que tu crois qu’on peut… être ami et reprendre notre relation à zéro ? » demandas-tu à la jeune femme directement, sans passer par quatre chemins. Tu savais pas par quoi commencer, autant poser la question le plus rapidement possible.

Milo, éternel sentiment qui rattachait la Costaricaine à cette relation déchue. Longtemps, elle avait voulu être la solution à ses problèmes, penser ses maux jusqu'à comprendre qu'elle n'était pas la fille qui pouvait le faire. Il le ferait, éventuellement, soigner ses problèmes, chasser ses démons, évidement qu'il le ferait, mais pas pour elle, pas avec elle. Pour une autre, peut-être. Et si au départ ça lui avait semblé la fin du monde, si Bella avait éprouvé de la jalousie à n'en plus finir, avait tenté de le reconquérir de toutes les façons possibles, aujourd'hui elle avait baissé les bras. Il y avait eu Elmo, cette histoire avec l'Italien avait été le déclencheur vers ce laisser-allé, direz-vous. Mais, en réalité, ce n'était pas ça. C'était qu'elle avait fini par comprendre qu'il ne l'aimait pas, Milo. Pas comme elle l'avait aimé. Et qu'il ne l'aimerait sans doute jamais de cette façon. Il l'aimait différemment, ce qui rendait les choses difficiles entre eux. Elle s'éclipsa une minute, le temps d'aller chercher le verre d'eau qu'il lui avait réclamé. Et quand Bella apparut à nouveau dans la pièce, elle trouva Milo à regarder les portraits affichés sur les murs, certains le mettaient en vedette, l'un d'entre eux, d'ailleurs, était le préféré de la brune, cette photo prise avec son appareil photo de son téléphone, un soir où elle s'était rendue dans un bar pour l'écouter jouer, prise sans prévenir, Milo légèrement flou, un sourire qu'elle s'était imaginé destiné pour elle. Elle avait eu tort, en fait. Il souriait à la foule, mais elle avait toujours cru qu'il ne voyait qu'elle. Quelle belle blague. À son merci, elle hocha la tête, le remerciant à son tour d'être passé, il la remercia ensuite d'avoir envoyé un message. Bella rit, allaient-ils passer leur moment à se remercier ? Elle secoua la tête, se lançant dans ses explications. À quel moment de l'histoire tu fais référence quand tu dis avoir été odieux ?, demanda-t-elle, curieuse.

T'étais un peu désemparé. Tu ne savais pas comment faire les choses ou comment les dire. Parce que t'en avais marre de ces je t'aime, moi non plus. Toute ces embrouilles, ne serait-ce qu'avec Elmo pour des broutilles. Si tes amis étaient heureux, tu devais les lisser être heureux. Alors tu te lançais, en demandant à la jeune femme si vous pouviez tout recommencer et oublier toutes ces histoires qu'il y a eu entre vous. « J'ai été odieux, j'ai cru que tu m'avais foutu un poignard dans le dos, je te l'ai peut-être pas dis mais... j'me suis engueulé avec Elmo, avant de replonger, bien avant le bonfire... » avouas-tu à la costaricaine. T'avais replongé dans la drogue, en pensant que c'était une solution à tous tes problèmes mais non. Ca t'a couté un malaise et une fortune en frais hospitalier pour faire ta cure de désintoxication. « J'ai pas envie de te perdre, Bella, t'es quelqu'un d'important dans ma vie et tu le seras toujours » continuas-tu en baissant la tête. C'est sûr, elle t'avait apporté bien plus de choses qu'elle ne le pensait. Etat au final, vous aviez quand même vécu une belle histoire d'amour tous les deux et c'était pas négligeable. Maintenant, de l'eau avait coulé sous les ponts et tu voulais effacé tous les mauvais souvenirs que vous aviez pu partager. « Je sais pas quoi dire d'autre à part que j'suis désolé en fait. Parce que j'ai fais le con, vraiment, et j'm'en suis rendu compte. C'est juste que.. tu connais, ma fierté » dis-tu en haussant les épaules avant de rire légèrement. Ta fierté t'avait empêcher de faire quoi que ce soit. Et bien que ce monologue n'était peut-être pas convaincant pour elle, il était pourtant très sincère. Tu voulais juste qu'elle fasse partie de ta vie. Peut-être pas comme avant, mais comme une amie, c'était un bon départ.

Elle pouvait comprendre, Bella, les réactions de Milo lorsque cela les concernait, elle et Elmo. Son ex et son meilleur pote, tous les deux qui fricotent dans son dos, alors qu'entre Milo et Bella la boucle n'avait jamais été réellement bouclée. C'était Elmo, d'ailleurs, qui avait contribué à la boucler. Parce qu'autant elle avait cherché réconfort dans des rencards successifs avec des hommes et des histoires d'un soir après son histoire avec Milo, aucun ne lui avait fait ressentir ce que Elmo, lui, avait déclenché en elle. C'était plus qu'un simple coup d'une nuit, il y avait une attraction qui inévitablement dépassait les histoires sans lendemain et qui les attirait toujours l'un à l'autre, malgré leurs efforts pour ne pas succomber. Elle pouvait comprendre la frustration, la jalousie même, de Milo, parce qu'elle-même l'avait vécu, toutes les fois où, dans les bars, elle l'avait vu flirter avec des filles après ses shows, quand elle y assistait comme supporteur numéro un, mais qu'entre lui et elle, il n'y avait plus rien. Mais ce n'était tout de même pas comparable. Parce que ce n'était ni Holly, ni Nova, qui le draguait, c'était des étrangères qui ne savaient rien de leur passé. Et donc, ce n'était rien à comparer à la douleur que lui il avait pu ressentir quand il avait appris pour Milo et Elmo. Mais une fois que la poussière était retombée, ne voulait-il pas au fond le bonheur de ces deux personnes plutôt que de les voir souffrir chacune de leur côté ? « T'as raison, c'était un poignard.. », confirma-t-elle alors qu'il poursuivait. « T'as recommencé la drogue à cause de nous ? À cause de ce qu'on t'a fait ? », demanda-t-elle, les yeux ronds comme des billes. « T'es important dans ma vie aussi Milo... », souffla-t-elle. Si les choses avaient été différentes, peut-être qu'ils seraient encore ensemble aujourd'hui. Mais la vie ne faisait pas les choses pour rien et sans doute qu'au fond Milo n'était pas le mec pour elle. Elle ne savait pas si Elmo l'était plus, mais ça valait la peine de le découvrir. « Quand même, s'il avait fallu que je fasse une scène pour toutes ces filles avec qui je t'ai vu », ajouta-t-elle en riant. « Je te dois des excuses, moi aussi. » Et sans doute d'autres, bien plus grosses, sachant pertinemment qu'elle lui mentait encore en cachant au mon entier sa relation avec Elmo.

T'avais pas envie de la perdre, loin de là. Et ce soir, démuni, tu avais avoué la vérité. Elle était importante, dans ton coeur. Premièrement, elle avait été la première fille que tu avais aimé corps et âmes. Tu aurais donné sa vie pour elle, tu aurais donné n'importe quoi. Deuxièmement, elle t'avait été d'un soutien implacable lors de ton hospitalisation, elle t'avait aidé à aller mieux. Mais tu aurais pu décrocher bien avant, bien avant que tu finisses dans cet état. Les sentiments amoureux n'étaient plus là, mais le reste était ancré dans ton coeur. Bella était de celles qui te faisaient sourire et aller mieux, comme Beth par exemple. « Non, non, non c'était pas un coup de poignard » finis-tu par dire en secouant la tête. « Vous êtes en droit de faire ce que vous voulez, j'ai rien à dire là dedans » avouas-tu en portant un regard sur elle. Honteux, tu hochais la tête lorsqu'elle te demanda si tu avais repris la drogue à cause d'eux. Tes yeux étaient repartis vers le sol, pour cacher ta honte. Mais depuis, tu avais décroché totalement, et t'étais fier de ça. C'était pas une bonne raison pour replonger, il ne le fallait pas. T'aurais pu être plus fort que ça. Nerveusement, tu lâchais un rire, lorsqu'elle te dit que pour elle aussi tu étais important dans sa vie. « On devient mielleux là, ça nous ressemble pas » avouas-tu pour lui donner la raison de ton rire saugrenu. Puis, ton rire se joignait au sien en parlant des scènes qu'elle aurait pu te faire en te voyant avec toutes ces filles après tes concerts. « C'pas de ma faute si j'ai autant de charme, aussi » dis-tu en riant et en haussant les épaules. Enfin, vous vous retrouviez en tant qu'ami et ça te faisait du bien. « J'accepte tes excuses, si t'acceptes les miennes » dis-tu en souriant, les yeux dans les siens.

Longtemps elle avait rêvé que les sentiments amoureux reviennent, sans comprendre qu'au fond, si elle était attachée autant à Milo, ce n'était plus qu'elle en était amoureuse, mais plutôt qu'il avait marqué sa vie, son coeur, son passé d'une telle façon qu'il était maintenant impossible pour elle de le perdre. Et cela justifiait son attachement encore bien fort envers le guitariste. Elle était venue à cette conclusion en réalisant les sentiments qu'elle avait envers Elmo, prenant conscience qu'ils étaient bien différents de ceux qui alimentaient sa relation avec son ex. L'attachement et l'amour sont souvent très étroitement reliés et difficiles à différencier, mais aujourd'hui Bella n'avait pas de mal à faire la distinction. « Si, ce l'était », réfuta-t-elle. « T'es mon ex, Elmo ton meilleur ami, ça ne se faisait pas », se justifia-t-elle. Encore moins quand c'était dans le dos du principal concerné. Bella se mettait dans la situation inverse, si Nova ou Holly était allée draguer Milo sans le lui dire, avait coucher avec lui derrière son dos, elle aurait été en colère, elle le serait sans doute encore à l'heure d'aujourd'hui, même si ses sentiments étaient clairs et qu'il n'y avait plus d'amour entre eux. Après, elle jurait que les choses auraient été différentes si Milo ou l'une de ses amies était venue lui parler, en mode "il me plait, elle me plait, tu m'en voudrais si je tentais un truc ? Et c'était sans doute ce que Elmo et Bella auraient dû faire, dès le départ. Dès qu'ils s'était égarés, ils auraient dû l'avouer à Milo plutôt que de laisser trainer le secret plusieurs semaines et de lui balancer ça au visage comme une bombe atomique. Mais la discussion divergea sur la drague, sur sa chute, sur l'overdose qui les avait tous marqués. Milo avoua qu'ils avaient été la cause de sa rechute. Bella soupira, honteuse à son tour, elle regardait le sol. « Si tu savais comment je m'en veux. » Coupable, elle se sentait terriblement coupable. C'était le genre de choses qui achevait les gens, d'apprendre qu'ils étaient responsables du malêtre des autres. « Les vrais amis ne font pas ce genre de chose... », ajouta-t-elle dans une voix qui se fracassait tant elle tremblait. Ce n'était définitivement pas la discussion à laquelle elle s'attendait. Elle qui lui en avait toujours voulu d'être accro à cette merde avait rechuté par sa faute à elle, alors qu'elle avait toujours voulu l'en éloigner. Ça ne leur ressemblait effectivement pas, d'être aussi mielleux, ça n'avait jamais été eux, elle avait toujours accusé la drogue de lui avoir empêché de vivre une romance douce avec Milo. Mais, au fond, la seule coupable, c'était elle. Elle l'avait tiré vers le bas. Elle ne fit que sourire en coin, lui parlant ensuite des filles qui tournaient sans cesse autour de lui. « Parfois j'aurais préféré que tu en aies moins, de charme », gloussa-t-elle avant de lui demander pardon. « T'as pas à m'en faire, c'est moi la fautive... »

Tu te demandais ce que serait ta vie si tu avais réussi à décrocher de tes addictions lorsque tu étais avec Bella. Après tout, elle avait voulu te faire ouvrir les yeux là dessus, et t'aider. Mais non, t'étais borné à l'époque et têtu. Peut-être que vous seriez encore ensemble aujourd'hui ? Peut-être que cette histoire aurait bien marché ? Ce n'était pas le cas. Mais tu voulais toujours que cette histoire marche, mais dans un autre sens. Tu voulais que vous réussissiez à devenir ami, à changer la relation que vous aviez pu avoir auparavant. Bella était ton premier amour, et elle aura toujours une place importante dans ton coeur, c'est certain. « Bella... » dis-tu en soupirant. « Je comprends maintenant, et j'suis plus en colère. Les sentiments, on ne les explique pas. Et si vous en avez l'un pour l'autre, j'suis content pour vous. Mais c'est pas un poignard » expliquas-tu à la jeune femme en la regardant dans les yeux. Tu voulais faire abstraction de ces disputes que vous aviez pu avoir tous les deux. Mais c'était impossible. Tu lui en avais voulu, autant qu'à Elmo et t'avais fais la tête de mule alors que t'aurais pu essayer de comprendre. T'avais fais le con quand t'vais appris pour eux deux, la drogue était redevenu vitale comme si elle te faisait tout oublier. Et t'en avais fais les frais sur ta santé. « Arrête de t'en vouloir, moi je ne t'en veux pas » dis-tu en esquissant un sourire sur ton visage. Tu voulais lui faire comprendre que c'était de l'histoire ancienne et qu'elle n'avait plus à s'inquiéter de quoi que ce soit maintenant. Tu allais mieux, tu étais bien dans ta vie. C'était le plus important, enfin le plus important c'était qu'elle oublie que tu lui en avais voulu pour des broutilles. Tu posais sa main sur sa jambe, d'un geste amical. « Les vrais amis pardonnent » dis-tu en cherchant son regard pour lui montrer que cette querelle était enfin finie. Lorsqu'elle évoqua toutes ces filles qui t'avaient tournées autour pendant un temps, tu irais légèrement, en te vantant. « J'peux pas, c'est dans mon sang ça j'peux rien y faire » avouas-tu en lui faisant un clin d'oeil. Bien sûr que c'était de la fausse modestie, t'avais pas autant confiance en toi. « Arrête de dire ça. Pour moi c'est oublié. Tant que tu es heureuse, c'est tout ce qui compte pour moi » dis-tu en lui offrant un sourire bienveillant.

Tant de si dans ces possibilités. Si Milo avait arrêté la drogue, qu'en aurait-il était de leur histoire ? Auraient-ils vécu une histoire d'amour sans fin ? Sans doute pas. Non pas que Bella n'avait pas aimé Milo sincèrement, il avait été son premier amour, le seul pour qui la belle brune avait arrêté ses conneries. Elle l'avait aimé comme on tombe amoureuse pour la première fois, sans doute trop naïvement, acceptant les comportements qui ne lui convenaient pas parce qu'elle croyait que c'était ça, l'amour, des comportements qui étaient teints par les effets de la drogue sur la personnalité de Milo. Depuis qu'il était sombre, il avait bien changé. Mais Bella aussi, avait changé. Et jamais plus ils ne pourraient tenter une histoire amoureuse. Elle avait trouvé en Elmo quelque chose qu'elle ne pouvait expliquer, qui ne se disait pas avec des mots. Et bien entendu, ça, elle ne le fit pas par à son ami. Parce qu'aux yeux de Bella, d'être tombé amoureuse de son meilleur ami, c'était, effectivement, un poignard planté dans le dos. Les vrais amis pardonnent, avait-il dit. Oui, ils pardonnaient. Mais est-ce que Bella, rancunière comme elle l'était, lui aurait pardonné, à Milo, s'il s'était mis en couple avec sa meilleure amie ? « T'es trop bien pour moi », lança-t-elle dans un sourire. « La sobriété, ça te va bien dis donc », ajouta Bella rapidement. Il avait changé, Milo. « Ou alors, c'est l'amouuuuuuuuur ? », le taquina-t-elle. « Laquelle des filles de Bowen a encore craqué pour le guitariste ? »

hj:

C’était quand même bizarre, de parler comme ça à coeur ouvert avec son ex. Mais ça faisait tellement du bien. Bella était une des seules personnes en Australie à te connaître aussi bien. Des fois, tu te demandais si elle ne te connaissais pas mieux que tes deux meilleurs amis, Azriel et Niels. Heureusement qu’elle comprenait à quel point tu avais été un con, et que tu regrettais ce que tu avais fais par le passé. La quitter était surement la plus belle erreur de toute ta vie amoureuse. Tu ris légèrement lorsqu’elle t’avoua que tu étais trop bien pour elle. « Je n’arrête pas de dire le contraire, c’est toi qui est trop bien pour moi » dis-tu en faisant un clin d’oeil à la costaricaine. Elle te complimenta sur ta sobriété, sur le fait que ça t’allait pas si mal alors tu souris. Ca te faisait du bien d’être sobre à 100% maintenant et pas à moitié comme avant ton malaise au bonfire. « L’amour ? Toi même tu sais que l’amour j’suis pas très doué là dedans » répondis-tu en riant. C’est vrai t’as toujours été un asshole pour ça, et tout le monde te le dira. Tu as eu des relations d’un soir, des rendez-vous mais rien de bien sérieux. Enfin, rien comparé à ce que tu avais avec la jeune femme auparavant. « Tellement, tu n’imagines pas ! Je croule sous les prétendantes » dis-tu d’un air faussement méprisant. Mais tu ne pouvais pas rester sérieux longtemps, pas du tout même. « Tu déconnes ou quoi ? J’suis pas un mec fait pour l’amour » dis-tu en riant après tes idioties.

HJ:

Il y avait de ces relations qui étaient plus saines une fois les couples séparés. Dans le cas de Milo et Bella, leur relation d'amitié primait sur leur relation amoureuse. Sans doute que la drogue était venue entacher leur potentiel. Du moins, c'était une supposition. Jamais ils ne pourraient s'assurer que leur relation aurait pu perdurer dans la sobriété. Ils ne s'étaient pas connus dans de telles circonstances et même si au début de leur relation, Milo consommait moins, il avait toujours baigné dans ce monde qui ne ressemblait pas à Bella. Aujourd'hui, ils s'entendaient bien mieux dans l'amitié et si longtemps la brune avait espéré qu'il ne revienne, à ce jour elle comprenait que leur histoire était écrite et qu'ils devaient laisser la place à une nouvelle de venir s'installer dans leur vie. « T'étais pourtant pas si mal avec moi », se remémora Bella quand Milo lui dit qu'il n'était pas doué en amour. « Tu m'as pas trompé, c'est déjà bien », souriait-elle. Du moins, s'il l'avait trompé, elle n'en avait pas été au courant. Mais peut-être que la drogue lui avait fait faire n'importe quoi, sans qu'il ait trouvé bon de le lui mentionner. Pour Bella, Milo avait été le seul de ses petits amis à ne pas avoir été trompé. Milo feinta d'avoir des tonnes de filles à ses pieds, ce qui fit sourire Bella. Elle le lui souhaitait, ironiquement. C'était vraiment signe qu'ils étaient passés à un autre stade de leur relation. Mais bien rapidement, il lui rappela qu'il n'était pas un mec fait pour l'amour. Bela secoua la tête. « Alors, moi non plus je ne suis pas faite pour l'amour », décréta-t-elle. Elle aussi, elle avait eu des histoires d'un soir, elle avait trompé ses petits amis, elle avait même couché avec le meilleur ami de son ex alors qu'ils n'avaient pas encore réglé leur rupture. Si ça, c'était fait pour l'amour, alors elle se demandait ce qui ne l'était pas.

Finalement, votre rupture n’avait pas eu que des choses négatives dans vos vies. Vous vous étiez mieux retrouvés en tant qu’amis plutôt qu’amants. Certes, tu avais aimé Bella d’une force incommensurable mais maintenant tu l’aimais d’une autre façon. Elle te connaissait par coeur, elle savait qui tu étais au fond de toi et c’était une des rares personnes à le savoir. Par amour, tu pourrai faire n’importe quoi. Mais tu n’avais pas arrêter de t’intoxiquer. C’était ta seule limite. A croire que tu aimais plus la cocaïne que les femmes. Cette époque était maintenant révolue, mais il n’empêche que tu vais raté beaucoup de choses à cause de ça. Mais il ne fallait pas y penser, ça servait à rien. Tu expliquais alors à la brune que lorsqu’il était question d’amour, tu n’étais pas très doué. « C’est vrai, mais j’arrive plus à rien maintenant » dis-tu en haussant les épaules. Tu étais encore dans cette phase qui te faisait dire que tu n’étais rien sans ta trace ou ton pétard. Et c’était très dur d’en sortir, mais il le fallait bien. « Jamais je n’aurai fais ça ! Et jamais je ne le ferai ! » affirmas-tu à ton ex petite amie. Non, tu n’avais jamais trompé la costaricaine et jamais tu ne te permettrais de le faire. La tromperie c’est moche, et tu n’aimes pas vraiment le sentiment que ça procure. Enfin, celui dont tu penses parce que par chance, tu n’as jamais été trompé dans ta vie. La brune t’affirma à son tour de ne pas être faite pour ce sentiment si profond et si spécial. « N’importe quoi ! Tu m’a supporté quand je faisais mes crises, tu as toujours été là alors que je faisais n’importe quoi. Si c’est pas une preuve d’amour ça, je sais pas ce que c’est » dis-tu en riant brièvement. C’est vrai que Bella avait toujours été avec toi, dans toutes les circonstances. C’est même toi qui l’avait quitté, alors que tu étais un mec infect près à tout pour sa dose.

Longtemps, elle avait pensé que Milo était l'amour de sa vie alors qu'elle n'y avait jamais cru, à l'amour. Longtemps, elle avait cru que Milo serait son âme soeur. Parce qu'avant lui, elle n'y avait pas eu droit. Elle batifolait, à droite, à gauche. Elle ne se laissait jamais prendre le coeur. Et Milo était arrivé, comme un hasard. Lui et ses fossettes qui creusaient son visage et qui lui donnaient l'air d'un éternel gamin. Et il était arrivé, sans lui promettre la lune, mais juste pour une nuit. Au début. Et puis deux nuits. Puis, trois. Quatre, cinq et finalement toutes les nuits. Aujourd'hui, tout était différent entre eux. Milo, il serait toujours important pour Bella. Seulement, il fallait avouer qu'ils étaient bien mieux amis qu'amoureux. Et puis, si elle avait cru que Milo était son âme soeur, c'était sans doute parce qu'il était le premier garçon dont elle était tombée amoureuse, vraiment amoureuse, et pas qu'une drague d'un soir. Finalement, cette impression, elle avait été fausse. Et ce n'était pas si mal, à tout dire vrai. Sans cette erreur, elle n'aurait pas laissé Elmo entrer dans sa vie. « Tu dis n'importe quoi », s'obstina Bella, ne le croyant aucunement lorsqu'il disait ne plus arriver à rien amoureusement parlant. « Tu vois! », montra Bella d'un grand sourire. Elle, elle avait couché avec son meilleur ami. Elle, elle n'était pas faite pour l'amour. « Je le ferais encore. Et, pourtant, on est plus ensemble », confia la brune en souriant faiblement. « Ça, c'est ce que je ressens pour toi. Mais, est-ce que ça décrit toutes les relations que j'ai eues dans ma vie? Non. Aucunement... »