Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: going back home |ft Brooke Jeu 19 Déc 2019 - 17:52
going back home
Quand la moto s'immobilise dans cette ruelle que je ne connais que trop, je m'humecte les lèvres, drôle de goût amer en bouche. J'sais pas ce qu'il m'a pris, j'sais pas c'que je fous là. Brisbane, c'était, c'était cool. Les shows soir après soir étaient encore meilleurs que que c'que j'pensais. J'suis prêt à vomir mon cœur, à m'arracher les tripes en ce moment. J'en peux plus, j'vais exploser. Les médicaments servent à rien, à part m'faire voir flou, m'faire faire des cauchemars ou Brooke n'est plus la cible de mes lames, mais plutôt mon propre reflet, avec écrit "connard" en gros sur mon front. Et ça finit toujours pareil : j'm'enfonce le couteau aux pivoines dans le cœur, j'me détruis pour que cette souffrance s'arrête. Revenir au cabaret, c'est con. Mais j'en avais envie, de revoir cette scène, de me remémorer tout ce que j'y ai fait et tout c'que j'ai construit avant de me barrer, sans retour possible. J'veux tourner le dos au cabaret, j'veux revoir la Russie, j'veux pas rester ici. J'ai beau lui dire, elle me croit pas. Certaine que j'l'ai trompé, alors qu'c'est faux, elle veut plus de moi. Comme un con, j'me suis barré, moi, ma moto et mon couteau, et comme un connard j'reviens ici pour chercher l'reste que j'ai pu laisser dans cette loge qui servira bientôt à un autre. Une dernière clope, juste pour m'donner le courage de pousser cette porte de service que j'ai emprunté trop de fois. Elle est plus lourde que dans mes souvenirs, mais ça m'arrête pas, j'claque mes chaussures par terre, tête baissée, même longue venant me barrer la vue. J'm'en fous, j'suis déjà aveugle d'puis trop longtemps, j'veux plus rien voir de tout c'qu'il y a autour de moi. Et dans la poche de ma veste en cuir, y'a ce petit objet en argent qui glisse sous mes doigts, dont le contact me fait garder pied. J'peux pas abandonner. J'entends mon nom à côté, j'fais le sourd, j'file m'enfermer. J'veux plus qu'on m'voit, j'peux plus entendre, j'veux ma bulle putain, celle de bonheur que j'connaissais enfin, juste avant de faire la pire connerie de ma vie, juste avant d'abandonner le combat. Je prends ma malle, j'fourre les couteaux dedans, j'ai envie de vomir quand j'pense que j'ai tout perdu, quand j'revois ses mèches rousses quand mon regard croise le miroir. Comme avant, j'prends le khôl noir dans ma trousse, j'me tartine les yeux après un peu de fond de teint, comme si j'allais monter sur scène avec elle, alors que j'serais seul. Ça me tort le cœur. Elle devrait être derrière moi, à me déconcentrer par sa beauté, à venir elle-même tracer ce trait sous mes yeux, parce qu'elle le fera sûrement jamais à personne d'autre. Ce con, il aura beau essayer, il aura jamais la place qui me revient. Et même s'il la rend heureuse, il comprendra jamais la chance qu'il a. J'le déteste. J'l'ai détesté dès la première fois que j'ai entendu son nom dans sa bouche, et pourtant, j'ai appris à faire avec. Ma mâchoire se serre, j'supporte plus de me voir, j'tourne le dos à mon reflet et mallette en main, j'reviens dans le couloir, j'ignore les collègues, les agents de ménage, les chuchotements sur mon passage. J'fais le tour, parce que j'veux arriver par l'entrée public, parce que j'veux savoir une dernière fois ce que ça fait que d'être spectateur. Je pousse les portes du bout du pied, mais c'est pas l'obscurité. Y'a la lumière tamisée, celle du spectacle, et ça m'fait hier, d'me dire que quelqu'un s'entraîne aujourd'hui, alors que c'est le seul jour où j'reviendrais. Morose, j'avance quand même, dans l'ombre, mais j'm'arrête quand je daigne enfin lever les yeux. Parce que c'est elle, telle que dans mes souvenirs, et qu'c'est pas n'importe qui d'autre. Quand j'la vois, j'sais pas pourquoi, je serre un peu plus le poing sur la poignée de la malle, où mes lames sont à nouveau entreposés, comme avant. J'viens pas la déconcentrer, ni même me joindre à elle pour qu'on s'entraîne, pas aujourd'hui, c'est fini. J'fais plus partie de la troupe, même si légalement j'suis qu'en congés, excuse que j'me suis donné quand j'pensais encore pouvoir nous sauver. J'avance, cette fois j'suis sûr qu'elle me voit, et j'essaie d'pas trop la regarder alors que je grimpe les trois marches qui me mènent sur la scène. Mais une fois qu'j'suis en haut, j'regrette. J'suis partagé entre deux océans deux sentiments, j'veux lui envoyer toute ma rage dans la gueule et en même temps, j'veux qu'elle m'pardonne. Mais moi, j'peux pas lui pardonner. Plus maintenant qu'elle est avec lui. Qui aurait cru que ce serait elle qui me tromperait. « J'fais que passer. » Je grogne, j'articule quasiment pas, j'veux limite repartir mais j'vais quand même vers le fond de la scène, j'tire la roue pour la ramener dans le coin, là où j'la mets toujours pour m'entraîner avec elle. J'pose ma mallette au pied, j'tire une lame, une que j'ai affûté, et j'me redresse, face à la planche de bois, symbole de nous. Mais là, j'peux pas, j'suis bloqué dans mon mouvement, je baisse le bras, manche du couteau bien renfermé entre mes doigts. J'me retourne vers elle, et j'la regarde, enfin. Regard froid, regard dur, regard déçu. J'veux balancer une pique, mais j'peux pas, j'ai pas le cœur à ça. J'souffre, j'veux qu'elle le sache, mais j'veux pas qu'elle souffre. « J'pensais que t'aurais arrêté. » Que sans moi, tu pourrais pas. Qu'ici, tu te souviendrais toujours de nous, qu't'aurais le cœur trop noir pour remonter ici. Dans le fond, j'ai l'impression que j'me suis trompé, que j'ai été dupé.
Sujet: Re: going back home |ft Brooke Ven 20 Déc 2019 - 23:05
La stéréo grince, le son est strident. Trop fort. Tu t'en fiches. T'as besoin que la musique fasse vibrer ton corps. Parce que sinon, tu ressens rien. T'as plus aucune émotion, plus aucun ressentiment. T'es morte. T'es littéralement morte. Morte vivante. Tu erres dans la ville, tu cherches une raison de continuer, de ne pas tout plaquer. T'as Aelya, oui. Et Theo. C'est eux, ta raison de ne pas tout plaquer. Parce que t'as promis de ne plus jamais les planter, de ne plus jamais faire ce que tu as fait, sept années plus tôt, quand ta vie était un chaos. T'as promis que tu laisserais plus un mec foutre ta vie en l'air. Alors tu grouilles, tu grouilles dans cette ville, morte de l'intérieur, parce que lui, tu pensais qu'il était différent des autres. Qu'il t'aimait. Mais quand t'aimes, tu fais pas ce genre de chose. Tu laisses pas la vie t'effriter ainsi. Il t'aime pas. Il t'a jamais aimé. Non, tu veux pas y croire qu'il a pu t'aimer. Parce qu'en y pensant, ton coeur saigne et tu risques de tomber, de perdre la concentration qu'il te faut pour tenir sur les rubans, pour éviter de ne pas t'écraser tête première sur le bois de la scène. Baisse le son, Oxley, crie un employé par-dessus la musique qui tapa. T'en as rien à faire. Et, depuis que Sacha est parti, depuis que vous n'êtes plus ensemble, les autres ne te font pas chier avec des trucs inutiles. T'es entrée dans le cabaret, la porte a claqué, t'étais complètement ivre de la veille, tu sentais le fond de bouteille. On a pas posé de question. On a pas demandé d'explication. Et on t'a laissé tranquille, vaquer à tes occupations. Pas la peine de venir te faire chier avec un truc de travers. Tu ignores le mec, il baisse le son lui-même. Tu pestes. Hey! Regard violent, il remet le son où il était. T'es insupportable. T'es insoutenable. T'es horrible. T'es une putain de conne. Et la musique cogne. Et tu t'emmêles dans les rubans. Et t'as plus envie. Putain que t'as plus envie. Quand tu lèves la tête, au sommet du tissu, à la cime des arbres, presque, tu le vois. Lui. Sacha. Et tu comprends ta maladresse. C'est sa présence. Sa présence te rend mauvaise, mauvaise à tout. Moins que rien. Tu laisses tes membres te redescendre, retrouver le sol, pieds nus, short court, presque qu'une culotte que tu portes, tes jambes qui ont besoin d'être nues pour adhérer mieux au tissu. Et ton léotard aux manches longues, pour cacher la douleur que tu t'infliges chaque soir. La musique s'arrête, il se justifie. Tu fais c'que tu veux, lâches-tu en t'assoyant sur le sol pour étirer tes muscles, souplesse qui te définit. Il passe à côté de toi, le vent chatouille tes cheveux, les mèches s'affolent. Tu ne te retournes pas, mais tu entends les pas sur la scène. La roue qui bouge, qui se traine contre le sol. La roue sur laquelle il t'installe. La roue sur laquelle votre histoire a commencé. Et il lance une question déguisée, un commentaire qui en dit long. Fat que je gagne ma vie. J'arrête si tu veux, lances-tu aussi froide que lui. Le cabaret, c'est son monde à lui. Pas le tiens. J'te laisse le cabaret, t'inquiètes. Soupire. Long soupire. C'est pas chez toi, ici. C'est chez lui. Tu te lèves, tant pis pour les étirements, t'es prête à avoir mal aux muscles demain. Au fond, ça te fera peut-être sentir un peu vivante. T'es prête à partir, à le laisser derrière. Comme il l'a fait quand il est parti la rejoindre, Effy.
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Sujet: Re: going back home |ft Brooke Sam 21 Déc 2019 - 11:29
going back home
J'peux pas croire que c'est toi. Il manque la grace dans tes mouvements, la lueur dans tes yeux, celle qui te donne envie d'avancer, de voler à chaque pas. Là, quand tu t'assois sur scène, au pied de ton ruban, tu me donnes l'impression de pas être là. J'vois pas la colère, j'vois pas le regret, j'vois pas d'amour. Tout ça, te voir comme ça, ça me fout en rogne. J'me demande ce que t'as fait de la femme que j'aime, pourquoi t'es comme ça, pourquoi tu m'regardes à peine, pourquoi t'as pas juste envie de m'envoyer des remarques cinglantes dans la gueule, de te lever pour me frapper. J'pensais que c'était ce que t'aurais fait, quand tu m'aurais vu. Que t'aurais laissé tes excès de colère te guider, que tu m'en aurais foutu plein la gueule, que tu m'aurais défiguré pour que j'puisse plus jamais séduire qui que ce soit. Au lieu de ça, t'es qu'une loque. J'te regarde par terre, sur scène, et j'te reconnais pas. Elle est loin, la Brooke avec qui j'ai baisé sur cette même scène, quand c'était que le début, que j'savais pas dans quoi m'engager. Rien d'y repenser, que tu m'prends pour un con, que tu puisses penser que j't'ai trompé alors qu'on sait tous les deux que c'est toi qui l'a fait, ça m'fait serrer les poings, ça me fait regretter. Remue-toi, putain. J'ai envie d'hurler, que tu te lèves et que tu vives, pas qu'tu restes là, inerte sur le sol, à attendre que la mort te prend. J'comprends pas, j'sais pas si c'est moi mais j'te jure que t'étais pas comme ça, Brooke. J'arrive même pas à penser que tu l'as mérité. J'pourrais te traiter de pute, de connasse, mais j'y crois moi-même pas. J'pense pas que tu sois tout ça, malgré tout ce que tu penses, malgré tout ce que tu dis, tu seras jamais tout ça pour moi. Pour les pauvres cons qui t'ont déjà baisé, peut-être, parce qu'ils ont jamais cherché à voir plus loin que ton vagin. T'étais juste un trou béant pour eux, un prétexte de se vider, mais pour moi, t'étais celle qui emplissait toujours le vide dans mon cœur, t'étais mon anti-dépresseur. « C'plus mon cabaret. » J'me reconnais pas dans cette voix, elle est trop lointaine, trop douloureuse. Amère. J'en peux plus d'être ici, d'être loin de toi, et en même temps j'peux pas me rapprocher. J'me retourne, pour plus admirer les mèches rousses dans ton dos qui glissent au creux de tes reins. J'regarde la roue, j'tire la première lame, d'une force que j'me reconnais pas. A moitié enfoncée dans le bois, pile au centre, c'est la tête que j'aurais pu viser. J'reviens l'arracher au bois, que j'vois comme étant mon propre cœur, je recule, et je recommence, plus de lames à la fois. J'bousille cette planche comme si j'me bousillais moi, une fois, deux fois, trois fois, parce qu'il y a cette putain de colère en moi. J'le vois lui au milieu de cette planche, j'imagine enchaîner les lames, trancher chaque morceau de son corps, pour qu'il ne puisse plus jamais marcher, plus jamais te toucher, plus jamais baiser. J'le hais, putain. Et toi, Brooke, j'te déteste de me faire subir ça. De me faire souffrir comme ça. Parce que putain, j't'aime. J'suis revenu à Bowen parce que j'voulais revenir vers toi. J'voulais que tu me sautes dans les bras, qu'on oublie tout ça. T'sais pas que j'ai gardé la bague dans ma poche, t'sais pas combien de nanas j'ai renvoyé chier alors que j'aurais juste pu profiter d'être à Brisbane pour baiser. J'l'aime pas, Juliet. Elle est rien pour moi, juste une nana qui avait croisé mon chemin, j't'ai jamais menti sur ça. J'l'aime bien, Sahara, ma meilleure amie, la seule personne qui me reste, maintenant ma sœur a un gosse, maintenant que mon frère n'en fait qu'à sa tête. J'ai envie de gueuler, putain, j'ai plus rien. J'te veux toi, j'veux rien d'autre. J'ai toujours préféré crever que d'vivre sans toi. Alors, j'lance cette dernière lame, qui fait plus de bruit que les autres sur le bois. Le manche se brise, j'vois d'ici le bois qui se fissure, et quand j'réalise que c'était ma préférée, celle aux pivoines, j'ai l'impression que j'vais craquer. J'me tourne vers toi, j'fais un premier pas, ta silhouette face à moi. « C'est tout ? » C'est froid, c'est tranchant. J'm'arrête à un mètre de toi à peine, j'regarde la lumière qui créé des reflets d'or dans tes cheveux. « C'est tout ce que ça te fait ? » J'crois que j'avais déjà demandé ça, dans un autre contexte. T'sais, ce jour où j't'ai fait comprendre que t'étais tout pour moi. Que je voulais que tu sois ma femme, pour toujours. Je serre le poing dans ma poche de veste, je laisse l'anneau creuser une marque dans le creux d'ma main. « Tu ressens quoi, avec lui ? Sur scène, au lit ? Hein ? » J'entends mon accent russe qui revient, qui tranche l'air alors que j'hausse la voix. J'veux savoir ce que tu lui trouves, à lui. J'veux t'arracher à lui. T'es à moi, tu le sais, il t'aura jamais. Engueulés juste pour une histoire de gosses, putain. J'veux pas y croire, Brooke. J'peux pas partir en sachant qu'on a tout gâché juste à cause de ça. « Regarde-moi. » J'attrape ton bras, j'veux que tu te retournes, que tu me regardes. J'te frapperais pas, j'en ai fait la promesse. Mais j'veux pas que tu fuis. J'veux que tu comprennes que j't'aime, j'veux que tu me reviennes.
Sujet: Re: going back home |ft Brooke Sam 28 Déc 2019 - 5:59
C'est pas toi, non. C'est ton corps, mais pas ta tête. C'est la drogue, c'est sa faute, elle fait des ravages sur ton système, sur ton coeur qui a cessé de battre, elle lui fait croire qu'il n'a plus besoin de se sentir vivant alors qu'au fond il tente de te crier de lui laisser un peu d'air, de lui donner une chance de pardonner. Il a raison, t'es plus la femme qu'il a aimée. Elle s'est brisée, volatilisée, quand il a choisi une autre, quand il n'est jamais revenu, quand il s'est mis à publier des photos qui avaient le même effet qu'un couteau dans ton coeur. Une blonde, une brune, une rousse. Il ne pouvait pas toutes vous avoir à la fois. Et encore moins toi. Alors tu restes au sol, pieds nus, tu t'étires, sans vraiment ressentir l'élancement dans tes muscles endormis par ton état amorphe, tes ligaments pourraient lâcher que tu ne t'en rendrais même pas compte. Tu pousses sur ta jambe, forces ton corps à se cambrer encore plus, t'essaies de ressentir quelque chose, mais y'a rien. Y'a que ses pas sur le bois que tu entends, parce que les autres ont fuis, comme s'ils ne voulaient pas être témoins de vos retrouvailles. Toi aussi, t'aurais voulu fuir plutôt que de sentir sa présence dans ton dos, beaucoup trop près de toi, douloureux, mais apaisant à la fois. Y'a le silence. Le silence et le bois de la roue qui craque quand un couteau s'y plante. Ça résonne si fort que tu sursautes. Tes yeux se ferment. Et une deuxième lame s'élance. Tu vas pleurer. Tu inspires, silencieusement, te relèves. C'est trop. T'arrives plus à vivre quand t'es loin. Encore moins quand t'es dans la même pièce que lui. T'es prête à partir, mais la dernière lame fonce sur la roue et le bruit ne ressemble pas à ce que tu connais. C'est plus lourd, plus sourd. Il l'a brisé. La lame aux pivoines. La tienne. Celle que tu lui as offerte. Mais tu le sais pas, parce que t'es toujours dos à lui. Il s'avance. C'est tout? qu'il crache, sûrement un peu dans l'espoir que tu te retournes et que tu lui fasses affront. Mais tu bouges pas. Tu fermes les yeux, mords ta lèvre inférieure alors que la colère monte. T'as envie de hurler, mais t'es tellement faible que tu sais que rien ne sortira de ta bouche, de tes tripes. C'est tout ce que ça te fait? Non. Évidemment que non. Mais t'as tellement hurlé, t'as tellement pleuré, t'as tellement renversé d'objets sur ton passage que, là, maintenant, t'as plus la force de rien. Cette dernière phrase fait mal. Les images reviennent. Tu te revois, nue, attachée à ce lit, le désir dans les yeux, juste avant qu'il te demande ta main, ta baise d'anniversaire. Tu ressens quoi avec lui? Tu ris, furieuse. Ta gueule Sacha, craches-tu, enragée. Il voulait te voir revivre, animée par la colère, par l'amertume que t'as envers lui? Pour le coup, il est servi. Ton corps se crispe, tu soupires en serrant les poings. T'as envie de le frapper, de lui en coller une au visage. Une droite dans l'oeil, le plus fort que tu peux. Parce qu'il agit en connard, en fils de pute. Tu veux partir, un pas vers l'avant, mais t'es arrêtée par la poigne ferme de sa main sur ton bras. Il te fait faire volte-face, ordonne que tu le regardes. T'as envie de lui cracher au visage et tu sais même pas ce qui te retient de le faire quand ton visage est à quelques centimètres de lui, vu la proximité qu'il vous oblige avec sa main qui t'empoigne. Lâche-moi putain, cries-tu en de débattant jusqu'à ce qu'il décide de te lâcher. Qu'est-ce que tu veux que je te dise, Sacha, hein? Que j'ai couché avec Jackson? Que j'ai pris mon pied? Qu'il m'a fait jouir comme personne ne l'a fait? Tu le menaces du regard, tes yeux bleus qui se transforment en couteaux quand il te regard. T'as rien à me reprocher. Tes yeux sont cernés, mauves, c'est le manque d'héroïne dans ton corps, dans ton sang. Tu trembles presque. J'te dois rien. Tes yeux cernés se tournent vers la roue, là où la lame brisée est plantée. Tu soupires. Tu l'as brisé. Exactement comme t'as brisé mon coeur quand t'as choisi Effy plutôt que ta femme. Long soupire, ça y est, t'as mal. Ton coeur recommence à sentir à souffrance. J'ai plus rien à te dire...
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Sujet: Re: going back home |ft Brooke Lun 30 Déc 2019 - 11:17
going back home
Je déglutis. Merde, comme toujours j'ai le geste de trop. J'voulais pas te faire mal, je pensais pas que je serrais ton bras. Je te relâche, je fais ce que tu me demandes et je te regarde, à la recherche de la femme qui me fait vibrer, mais je la vois pas. Elle est plus là, c'est un fantôme à sa place, et ça me fait mal. Quand j'vois ton visage dans un tel état, ton corps qui peine à être retenu par tes jambes, j'm'en veux, je t'en veux. Je voudrais que tout se passe autrement. J'ai beau te regarder, j'te retrouve plus. Quand c'est comme ça, j'ai juste envie de faire demi-tour, d'me tailler les veines ou d'pleurer jusqu'à ce que la folie m'emporte à nouveau. Oui, c'est ça. Je préférerais être mort, enfermé dans cette putain de camisole, ou encore être coincé en taule que d'te voir comme ça. J'ai envie d'aller voir mon père, d'le provoquer pour qu'il me casse la gueule, pour recevoir la leçon que j'ai méritée. Mais si j'fais ça, tu viendras me tuer une deuxième fois. Mais si c'est le seul moyen pour que j'retrouve la flamme de la vie dans tes yeux, j'le ferais, sans hésitation. J'donnerais tout pour qu'on redevienne un peu comme avant, ou pour qu'on puisse recommencer. Qu'tu me piques des crises de jalousie en prétextant que t'es qu'une remplaçante de Pia, pour que j'te fasse taire d'un baiser. J'en tremble, rien que de penser à toute cette vie de merde. Tu m'as apporté du bonheur, d'la reconnaissance. Pour une fois dans ma vie j'me sentais vivant, j'avais plus besoin de clopes, j'avais plus besoin d'whisky pour tenir éveillé. Et là, tu m'fais l'effet d'une bombe. J'ai envie de hurler, d'exploser pour que tu m'écoutes, pour que tu me regardes. On s'est engueulés par sms, c'est pas lâche, ça ? Si, putain. J'ai été con, j'ai été lâche, et j'ai fui. Tout ça parce j'sais pas quelle idée m'a prise, d'essayer de te convaincre qu'on pouvait avoir un enfant. J'sais que t'es pas prête, mais j'pensais sincèrement que ce mariage, ça pouvait être un bon prétexte à ce qu'on envisage enfin ça. Une vie de famille. Mais non, j'ai tout gâché. J'suis qu'un con, t'as raison. Et j't'en veux de m'avoir traité de connard pour ça. J'l'ai toujours été, j'sais. Connard, égoïste, queutard. Pour une fois que j'avais réussi à effacer cette partie de moi. Je recule d'un pas, parce que même si j'ai besoin d'être proche de toi, j'vois dans tes yeux que t'as juste envie qu'j'sois un homme mort à l'heure qu'il est. J'vois plus l'amour qui nous liait, et rien que ça, ça me dégoûte. J'ai envie de vomir à l'idée de penser que j'ai perdu la dernière personne que j'aimais vraiment sur Terre. Qui l'eût cru, qu'un jour, j'tomberais amoureux. J'ai pas honte de le dire. J't'aime, j'suis amoureux de toi. J'l'ai jamais été, j'ai jamais voulu l'être, mais tu m'as fait changer. A force de vivre avec toi, à la vie comme à la scène, j'ai cédé. Ça n'a jamais été qu'une histoire de cul, j'te jure. « Ouais, j'veux que t'avoue tout ça. Mais c'est fait, maintenant. » J'sais pas pourquoi j'voulais à tout prix que tu me dises droit dans les yeux que t'es retournée voir ton ex. Que t'as couché avec lui. Rien que d'y penser, j'ai envie de lui défoncer la gueule, de me défouler. J'serre juste les dents à m'en péter la mâchoire, j'serre le poing à m'en casser les doigts. J'veux m'infliger les pires trucs pour ça. Parce que j'réalise pas comment c'est possible. J'réalise pas que c'est peut-être fini pour de bon, toi et moi. Plus jamais je remettrais les pieds sur scène. J'suis plus lanceur de couteaux, c'est fini. J'ai plus qu'à trouver autre chose. Comme je l'avais promis, après toi, c'est fini, c'est plus pour moi. « J'l'ai pas choisi. » J'sais pas si t'as entendu ce que j'ai dit, j'crois que ma voix est pas sortie. J'tourne la tête vers la roue, j'regarde le couteau, moi aussi. Mon préféré, celui aux pivoines. Mais j'me détourne, ça fait trop mal de voir que j'l'ai brisé. Mal de savoir que je t'ai brisée. Pourtant, j'continue à te regarder, à détailler ton visage, ton corps. Les cernes sous tes yeux, la couleur de tes pupilles, le tremblement de tes doigts, ta respiration saccadée, et j'imagine tes côtes sous ce tissu, chaque articulation, comme si t'avais arrêté de manger. J'sais pourquoi t'es comme ça. « Depuis quand tu te drogues ? » C'est une évidence. « Et j'te parle pas que de cocaïne. J'le vois noir sur blanc. » Ma vue a beau être brouillée par la colère et les larmes que j'ai envie de cracher, j'vois clair dans ce petit jeu. Colérique, je prends mon visage entre mes mains rageusement, j'me retourne, j'vais vers la roue, j'contrôle plus les mouvements de mes pieds qui claquent contre le sol. Tout mais pas ça. J'vais pour récupérer la lame brisée, mais j'vois noir. J'la laisse tomber, j'frappe un grand coup dans le bois, y'a un craquement mais j'fais pas attention. La douleur fulgurante est remplacée par l'adrénaline de mon propre corps. « Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu t'fous en l'air comme ça ? » Je hurle, comme j'ai jamais hurlé. C'est la rage, j'en peux plus. J'me contiens, mais là, j'peux plus. Mes médocs. J'ai pas pris mes médocs. J'le sens car c'est flou dans mon esprit, j'ai les larmes aux yeux et j'arrive même plus à me tourner pour te regarder. J'reste le bras appuyé sur cette roue, j'essaie de pas céder à la panique. J'veux pas te perdre. J'ai peur de te perdre.
Sujet: Re: going back home |ft Brooke Jeu 2 Jan 2020 - 6:10
La mort. Bonne idée. Tu préfèrerais être morte, toi aussi, plutôt que de ressentir la douleur quand il empoigne ton bras là où tu te piques, là où tu laisses les seringues se vider dans ta peau, laissant des hématomes sur ton derme, laissant le poison s'infiltrer dans tes veines, déverser son apaisement temporaire dans ton sang pour te donner une pause, l'instant d'un répit, l'instant de souffler, l'instant que la douleur de ton coeur soit engourdit par la sensation d'euphorie, tes pupilles qui se dilatent, tes paupières qui se font lourdes. Si tu meurs, si tu tombes en overdose, tant mieux, au fond, qu'est-ce que ça change, t'as déjà tout perdu. Perdu ton fiancé, perdu le peu de confiance qu'il te restait, perdu l'espoir. T'as même perdu le goût de vivre. C'est ce qu'il t'a fait, quand il est parti, quand il a osé la choisir, elle, l'autre, et te faire sentir encore comme un second choix, comme un vulgaire prix de consolation. Et y repenses et la jalousie remonte. Merde, il te faut plus d'héroïne, plus de diamorphine pour endormir la douleur, pour que tout cesse, antidouleur sur ton coeur, sur ton mal, sur le vide qui s'installe. Le manque s'installe, t'as chaud, t'as froid, tu pourrais sentir tes os trembler, se disloquer dans ton corps toujours vivant mais pourtant si fragile, c'est le sevrage qui commence. Et merde. Faut pas. Parce que quand ça commence, ça fait encore plus mal que la main de Sacha qui s'enfonce dans tes plaies, qui pèse là où t'as shooté la dernière dose. T'es en manque. Et t'es en colère. En colère contre lui. En colère contre toi. En colère contre la vie. Putain, t'aurais pas pu crever un soir de spectacle, sous les yeux de l'auditoire? Il aurait pas pu t'enfoncer un couteau dans le coeur, par malheur, pour t'évider de le voir souffrir, de le sentir se déchirer maintenant que ton Russe n'est plus tien? Il te parle de ton égard. De Jackson. Ton Jackson. Ton coeur s'emballe. Putain, tu l'aimes Jackson. Pas comme Sacha, c'est pas le même amour. T'façon, il aime coucher avec toi, mais jamais il sera amoureux comme on aime une femme. Parce que lui, il aime mieux les hommes. Et toi, t'aimes Sacha. Mais Jackson, tu l'aimes, différemment. Et il était là, quand t'en as eu besoin. Il ne s'est pas enfui, lui, il a attendu, il s'est montré patient. Il sait comment t'es, comme tu peux pas supporter qu'on ait l'emprise sur toi, qu'on te contrôle, qu'on te fasse sentir comme si un étau entourait ton cou et t'empêchait de respirer. T'as couché avec lui, et? Qu'est-ce que ça change? Il veut te faire sentir mal, te faire sentir comme si t'avais fait une erreur. Mais, au fond, c'était quoi, l'erreur? Tu pensais qu'il avait couché avec Effy, même s'il continue de réfuter cette idée, tu y crois encore. Et vous étiez plus ensemble. C'était terminé. Au fond, tu l'as pas vraiment trompé. T'as juste noyé ta peine de la seule façon que tu connaissais par coeur, le sexe. Même si t'as ajouté la drogue à l'équation pour te paralyser. Arrête, hurles-tu. Arrête merde, me fait pas ça. On était plus ensemble, j'te devais rien. Faut que tu lui fasses comprendre, parce qu'il ne semble pas voir clair dans la situation. On l'est toujours plus, finis-tu par dire, la rage dans ta voix, dans ton sang, dans ton corps. Et tu tournes ta tête vers cette roue qui, normalement, t'habite, te retiens. Là, elle est figurante dans la scène de vos coeurs qui se déchirent. Elle te semble même inconnue, tant elle est loin, froide, inerte. Sans la vie que vous y mettez, quand vous vous produisez ou même seulement quand vous vous entraîniez. Cette roue qui a été témoins de tout. De vos débuts, de vos ébats, de vos pratiques, de vos amours, de vos disputes, cet après-midi elle en témoigne la fin. La cruelle fin. Et ton regard dévie sur la lame qu'il a brisée, qu'il a fendu. Ton coeur se fend au même moment. La réplique sort. Il l'a choisi. Mais il réfute. Il dit non. Et toi tu rages. Tu bous. Tu plantes à nouveau un regard noir sur lui, tes taches de rousseur qui se dissipent sur ton visage, qui deviennent invisibles parce que ta peau rougit, parce que la rougeur efface tout le reste de tes traits. Putain, il a pas osé. Tu l'as choisi, jappes-tu sèchement. T'es allé la voir, plutôt que de tenter de réparer les morceaux brisés de notre couple. T'as préférer aller la voir, elle. Je n'ai jamais rien été d'autre qu'une remplaçante à tes yeux. T'as la nausée, le coeur qui veut sortir de tes tripes. Il te ment, tu peux pas croire qu'il te ment, comme ça, sans scrupule. Il te regarde, ses yeux scrutent ton corps, tes doigts, tes côtes, tes jambes. Tu m'entends!?, cries-tu alors qu'il ne réagit pas, trop absorbé par toi. Et quand il daigne répondre, c'est pas ce dont vous parliez qu'il note, c'est ce à quoi tu lui fais penser : une junkie, comme ta mère. Au fond, t'es vraiment comme t'as mère. Il panique, vient prendre son visage entre ses grandes mains, débroussaille ses cheveux. Et toi tu veux pas voir ça, tu veux pas entendre ça. Tu veux juste rentrer et te caler dans le canapé avec ta came. J'suis pas différente d'elle, réponds-tu. Il sait pas que tu parles de ta mère, parce que tu pourrais insinuer Effy. Elle aussi, elle se drogue. Non? Et il l'aimait pas, fût un temps? Ne la trouvait-il pas intéressante, amusante le temps d'une soirée? Pourtant, toi, il ne te trouve pas drôle.
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Sujet: Re: going back home |ft Brooke Jeu 16 Jan 2020 - 12:58
going back home
BROOKCHA
Non, c’est pas la fin, me dis pas ça. Je peux supporter cette idée-là. C’était que le début de quelque chose, Brooke. Je veux pas penser qu’on est plus ensemble tant que tu hantes encore mon coeur et mon esprit. C’est la pas la fin, putain, dis plus jamais ça. Ça me fout en rogne, j’ai mal rien que d’imaginer la vie sans toi. Brooke, s’il te plaît, je t’en supplie, j’ai besoin de toi, je suis rien sans toi. J’réplique pas, pas cette fois, même si j’en meurs d’envie, même si mon sang bout, même si j’aimerais te prendre dans mes bras et qu’on redevienne comme avant. J’donnerais tout pour revenir en arrière. J’avais déjà promis tellement de choses et j’ai juste réussi à tout foutre en l’air, comme d’habitude. J’fais que ça, tout foutre en l’air. J’en peux plus, d’en arriver là. Grâce à toi, j’commençais à aller mieux, mais sans toi, j’ai l’impression que tout va devenir mille fois pires. Si je suis revenu, c’était aussi dans l’espoir de te revoir, même si j’avais aucune certitude que t’étais là. J’ai merdé. Au lieu de gueuler, de cracher ma haine à tes pieds, j’aurais dû être un autre homme. Me calmer, parce que je sais que c’est pas en hurlant que toi et moi ça pourra marcher. J’suis trop con, Brooke, j’veux que tu comprennes que je m’en veux, que j’veux réparer les morceaux de notre histoire. Sauf que je casse le symbole même de notre amour, que j’réduis à néant tout ce est censé être nous. Cette lame, cette roue, et quand je m’en rends compte, c’est déjà trop tard, je ne suis déjà plus tout à fait moi-même. Je donnerais tout, pour tout recommencer, pour réfléchir à deux fois avant de provoquer ta colère et ta jalousie. J’en veux moi, d’Effy. Pas comme toi je te veux. Toi, je t’aime, et malgré toutes les merdes qui nous sont tombées dessus. J’nous voyais si bien toi et moi dans cette maison après le mariage. J’nous voyais si bien être heureux, adopter un chien, et tant pis si on a pas d’enfants, toi et moi. Notre amour nous suffira. J’sais pas pourquoi j’ai pas réalisé tout ça avant. Tu me suffis, j’m’en fous de pas avoir de toi, de manquer d’argent et de temps du moment que toi et moi, ça puisse durer. Sauf que t’as abandonné. Tu l’as dit toi-même, on est plus ensemble. J’veux pas accepter ce fait. Et j’te regarde alors que tu piques ta colère, tandis que la mienne descend, et cette fois, je te laisse faire, j’te laisse hurler autant que faire se peut. De toute façon, j’peux pas t’en empêcher. J’l’ai mérité, tout ça. J’ai provoqué la fin de tout. J’aurais pas dû aller la voir, même pour me venger. C’était con. J’aurais dû rester, t’avais raison. Même s’il s’est rien passé, c’était de trop. J’ai abandonné toutes mes résolutions, j’ai abandonné ma raison. J’avais dit non à la clope, j’avais dit non à l’alcool, j’avais dit non à la drogue, et j’ai fumé à m’en flinguer les poumons. Pourquoi ça a toujours été si dur d’avouer ses torts ? J’déteste ceux qui m’ont poussé à devenir le connard que je suis. Con. Égoïste. Incapable. Fou. Fou à en crever. Fou de tout, fou de toi, fou de nous. Fou de tout ce que tu pouvais m’apporter, fou de chaque regard que tu me jetais. Fou à l’idée de te voir avec lui. Fou d’imaginer que j’ai pu te faire ça. J’suis fou. J’l’ai toujours été. « T’as jamais été une remplaçante. » J’deviens doux comme un agneau, ça y’est j’ai les larmes aux yeux. J’suis une tapette et j’assume pas, mais c’est parce que j’nous vois nous foutre en l’air et je veux pas de ça. On peut pas rompre, c’est pas possible, c’est pas fini. Proche de toi, j’ai plus envie de m’éloigner, j’ai plus envie de m’énerver. Te voir me suffit à comprendre qu’une crise de colère supplémentaire et tu pourrais me sauter à la gorge. T’as jamais été la remplaçante d’une autre. T’étais la première de tout, j’te jure. J’me fous de toutes les autres nanas qui sont passées, elles n’avaient aucune importance pour moi. Toi, je t’aime, toi, je te veux jusqu’à ce que la mort nous sépare et plus encore. « J’veux personne d’autre que toi. » Mes sourcils se froncent, j’ai mal au crâne à force de hurler. J’ai la voix qui se casse, j’ai plus aucune assurance dans mes propos. Parce que j’ai peur qu’à chaque instant tu me remettes en question, que tu me dises que ça sert plus à rien que je me batte pour toi, parce que tu veux plus de moi. « J’sais que j’aurais pas dû aller la voir. J’suis désolé. » Mais même avec ces excuses, je sens que j’m’enfonce, que c’est pas ce que t’aurais voulu. J’reviens vers toi, parce que j’ai besoin de sentir ton parfum qui se répand sur la scène, parce que j’supporte pas quand on est loin. Toutes ces nuits passées sans toi, ça me fait mal. « Dis pas ça. » J’sais pas si tu parles d’Effy, j’sais pas si tu parles de ta mère, mais j’sais une chose, c’est que si j’suis loin de ressembler à mon père, alors t’es loin de ressembler à ta mère. J’tends la main, j’frôle ton bras puis je recule, essuyant rageusement mes joues avec la paume de ma main. Et j’me rappelle nos crises de colère, de jalousie. J’nous rappelle la façon dont on se jetait l’un sur l’autre pour se réconcilier. Aujourd’hui, j’ai mal au coeur rien que de penser que ça n’arrivera pas. Que j’ai plus le droit de toucher tes cheveux. Je pleure de savoir qu’il a souillé ton corps, et que c’est la principale raison pour laquelle je baisse les bras. J’voudrais que tu me reviennes comme tu es revenu vers lui. J’te veux toi. « Tu la connais pas. Tu peux pas savoir si t’es comme elle. Et j’me fous de pas la connaître non plus. T’es pas comme elle. T’es unique. » Je pince les lèvres, j’en ai trop dit, je recule encore d’un pas. J’veux pas mettre de la distance entre nous, mais j’veux pas que tu vois les rides de soucis qui me barrent le front. « Faut que t’arrêtes, Brooke. Tu peux pas continuer comme ça, j’peux pas le supporter. » L’héro, ça te va pas. Si tu continues comme ça, j’me demande ce que tu feras. Crois-moi, j’vivrai pas sans toi.
Sujet: Re: going back home |ft Brooke Mer 4 Mar 2020 - 18:59
Si je veux coucher avec quelqu'un, j'ai pas de permission à demander, craches-tu à nouveau. C'est la fin, oui. Merde, il a été trop loin, il t'a fait du mal, il n'a pas su respecter tes attentes, il a pensé qu'à son putain d'intérêt. Alors, là, tu penses au tien. Et si ça concerne coucher avec Bowen en entier, ça ne le regarde plus à présent. Toi, tu l'as pas trompé. Trompé, c'est quand on couche avec un autre, alors qu'on est toujours en couple. Sauf que quand t'as couché avec Jackson, t'étais plus avec lui. Tu l'as pas trahi. Oui, d'accord, tu l'aimes encore. Mais aimer et former un couple, c'est deux choses. Et l'une d'elles ne vous concerne plus. Alors t'avais le droit. Toi, t'es pas allé te consoler dans ses bras le soir de votre rupture ou le soir de vote dispute. C'est un concours de circonstances. Il était là, quand tu en avais besoin, et voilà. Tu l'as pas appelé pour lui proposer de s'éclater avec toi, de baiser jusqu'à oublier. Et ça, il faut que Sacha le comprenne. Mais il veut rien voir. Il joue à l'autruche. Il préfèrerait se couper la tête avec ses propres lames plutôt que de voir la vérité en face. Des mauvaises choses, t'en a fais des tas dans ta vie, avec lui et avant lui. Mais tu l'as pas trompé. T'as oublié avec un autre, la rupture douloureuse, mais tu l'as pas trompé, putain. Et, entre vous, il est bien placé pour savoir ce que c'est de coucher avec quelqu'un pour oublier le mal. Il l'a fait, longtemps, avant que t'arrives dans sa vie. Parce que baiser, pour vous deux, c'était plus simple que de parler. Alors il agit comme s'il était meilleur que toi, avec ses morales, mais au fond il est aussi con et paumé que tu l'es. Et il te met en colère. Et comme si c'était pas assez, il dit que t'as jamais été une remplaçante. Tu ris, tu ris en levant la tête au ciel. Tu te fous de ma gueule, je l'ai toujours été merde, ne la joue pas à ça avec moi. Après tout ce qu'on a traversé, tu pourrais au moins avoir la décence de ne plus mentir, pointes-tu en riant, la rage toujours bien visible dans ta voix. Il ment, et tu détestes, ça te mets en rogne, t'as envie de tout casser autour de toi. Il ment comme il respire, il ment et il s'en balance. Et tu roules à nouveau les yeux au ciel. Fallait y penser avant!, hurles-tu. Tout le cabaret vous entend. Même si les artistes et les employés ont disparu de votre champ de vision, ils écoutent aux portes, de leur planque. Et t'en as rien à faire. Il dit qu'il n'aurait jamais dû aller la voir, qu'il est désolé. Tu lances ta bouteille d'eau sur le sol, ça résonne dans toute la pièce. Mais tu l'as fait. Cinq mots. Seulement cinq mots. Mais cinq mots qui fracassent toute la scène. Il recule, il met de la distance, tu respires enfin mieux. Il est trop près de toi, trop insistant, putain faudrait que tu mêles la police à tout ça pour qu'il comprenne, qu'il arrête. Et il ose dire que t'es pas comme elle, il a compris, il sait de qui tu parles. Il ose dire que t'es pas comme elle. Tu bous. T'en sais rien, arrête, craches-tu. Justement, t'as pas à le supporter. On est plus ensemble, merde.
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Sujet: Re: going back home |ft Brooke Dim 8 Mar 2020 - 22:58
going back home
On en peut plus, on respire plus. Tu me fais crisser des dents à prononcer ces mots et tu le sais. Putain, tu le sais. J'déteste t'entendre dire ça. J'déteste quand tu oses me dire que t'es la seule à décider à qui ton corps appartient. Je déteste te voir dans les bras d'un autre. J'détesterai toujours cette image. J'm'en fous de ce que les autres pensent, on peut bien dire que j'suis qu'une merde, que j'ai rien dans le froc. Tu dis ça pour me foutre en rogne et ça marche. J'sais fichtrement rien de ce qu'il se passe dans ta tête à cet instant, mais j'aimerais bien le savoir, pour me rassurer, pour m'assurer que tu penses pas ce que tu dis. Parce qu'en attendant, je sers le poing, et j'me prépare à cogner ceux qui osent te toucher. J'les cognerai tous pour toi, parce que même si toi j'te fais confiance, à eux, ce sera jamais le cas. J'frémis, je tremble, j'supporte pas la crise qu'il y a entre nous. J'suis en colère, mais t'as l'air d'avoir la haine. De tes yeux, j'ai l'impression que tu vas me tuer. Qu'en quelques secondes, tu vas prendre mes foutues lames et me tuer avec. Ce serait le comble, que je meure des seuls instruments sans lesquels j'serais pas en vie aujourd'hui. Une lame pour moi, ça signifie la vie, ça signifie la mort. « Non. » J'peux pas te dire le contraire parce que je le pense pas. Putain, j'le pense pas ! J'ai envie de te le hurler au visage, de cracher par terre jusqu'à ce que ce soit mon sang qui vienne s'y tacher. Mais quand tu hurles, je sais que j'ai dépassé les bornes. Si je lève encore la voix, la seule chose que je mériterai, c'est d'être envoyé en taule pour avoir levé la main sur toi. J'me tuerai pour ça. Parce que j'me souviens encore de cette fois où j't'ai fait jurer de fuir si jamais j'osais lever la main sur toi. J'ai peur du jour où ça pourrait arriver, j'ai peur que ce soit aujourd'hui, alors je ferme les yeux, j'prononce les mots que je te dois depuis longtemps, mais qui ne peuvent pas effacer ce que j'ai fait. Jamais rien ne pourra te convaincre que j'ai couché avec personne depuis notre fin. Je sursaute quand la bouteille d'eau heurte le sol, j'ai l'impression que c'est moi que tu viens de balancer de cette manière. J'sais plus quoi dire, j'sais plus quoi faire. J'peux pas me défendre, j'ai plus rien à dire. C'est foutu. « J'ai merdé. C'est de ma faute. » J'pensais pas qu'un jour ça se finirait entre nous sur ces mots. Bien sûr que si, j'avais à le supporter. C'était pour ça qu'on avait signé. « Justement, c'était pour ça que tu m'avais dit oui. » J'sais que j'aurais pas dû dire ça, que c'est cinglant, mais j'm'en fous. J'ai plus aucune envie d'être raisonnable, parce que tu me fais perdre les pédales. Si j'continue comme ça, j'donne pas cher de ma peau, et j'peux jurer que j'vois déjà la faucheuse venir à moi, menacer de me prendre la vie pour se venger de toutes mes conneries. Parce que j't'ai pas témoigné de respect, parce que j'ai été piqué dans mon ego, et que j'supporte pas que notre dernière fois sur scène, ce soit ça. Mais on quitte le spectacle. C'est sur cette putain de note amère que ça se termine. J'voudrais me jeter dans le vide, mais j'ai pas les couilles. J'suis con, comme mec, j'crois encore qu'on peut sauver notre relation. J'crois encore qu'on peut se marier, et vivre ensemble, alors que tu me fous sous les yeux la preuve que non. C'est trop pour moi. Tel l'artiste que je suis, je quitte la scène, dès ce soir. J'quitte cette scène, j'dis adieu aux couteaux, j'te dis adieu à toi. « Je suis désolé, mais je vivrai pas sans toi. » J'ai déjà les mains qui tremblent. Tu sais ce que ça veut dire, mais j'le dis à voix haute quand même, parce que c'est plus réel, parce qu'il y a des témoins de tout ça, et que s'il faut avertir le monde entier pour te sauver, j'le ferai. « Si un jour l'héro te prend, alors elle me prendra aussi. » Si l'héro décide de te prendre malgré mes avertissements, elle me prendra aussi, je le dis et je le répète. Je regrette pas, je le pense sincèrement. J'me bats les couilles de ce que pensent les autres. Si on doit finir comme Romeo et Juliet, ce sera le cas. « N'oublie pas que je t'aime. » C'est un soupir, un murmure, une plainte du cœur, et j'sais même pas si j'ai parlé assez fort pour que tu entendes. Sur ces mots, je ne cherche pas à cacher cet air lamentable qui se peint sur mon visage. Je te tourne le dos, pas que j'en ai envie, mais parce que je sais qu'on peut pas faire mieux. J'fuis, parce que c'est le seul moyen. J'avance, j'écoute mes propres pas qui résonnent sur scène, je jette pas un seul regard en arrière. Je saute de la scène, atterrit au milieu des chaises et je poursuis ma route, je quitte la lumière de la scène, jusqu'à parvenir à l'autre bout de la pièce, où mes doigts hésitent sur la poignée de la sortie. Ici, je daigne jeter un coup d'oeil derrière moi, je laisse mes yeux ancrer ta silhouette dans mon esprit, et je sors.