always cover your backs (gretchen)

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Si y'a bien une chose dont t'as horreur, c'est qu'on ne réponde pas à tes messages. Surtout quand tu sais que ce n'est absolument pas normal et qu'il aurait pu lui arriver n'importe quoi à l'Allemande. Depuis que tu l'avais rencontré, c'était un peu l'ascenseur émotionnelle. Tu l'avais un peu prise sous ton aile. Tu ne savais pas vraiment pourquoi mais tu t'y étais attaché comme à une petite sœur. Peut être parce qu'elle commençait à avoir le même problème de drogue que ton frère avait. En fait, elle t'y faisait penser tout court et tu ne pouvais pas t'empêcher de jouer aux grand frères protecteur. Du coup, comme elle te faisais un peu tourner en rond ces temps-ci t'avais prévu de débarquer chez elle comme ça, à l'improviste. Tu espérais juste que tu ne retrouverais pas son cadavre mort d'overdose, elle aussi. Tu garas ta voiture et sortit un peu énervé. Par chance, la porte du bâtiment était ouverte et tu n'avais même pas besoin de sonner. Tu montas dans l’ascenseur parce que, t'avais un peu la flemme de prendre les escaliers, il faut l'avouer. Puis, une fois devant sa porte, tu te mis à tambouriner comme un fou furieux. Ouvre, bordel. dis-tu toujours aussi de bonne humeur. Les voisins te regardaient un peu bizarrement, mais t'en avais rien à foutre. L’inquiétude prenait le dessus sur le regard des gens. Quoi ? Vous voulez ma photo aussi ? J'suis pas un tueur. dis-tu agacé.

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Elle déconnait, ces derniers temps. Depuis qu'elle était revenue d'Allemagne, qu'elle avait décidé de renouer avec ses racines australiennes et sa famille, rien n'allait. Elle aurait pu se reprendre en main, continuer à vivre et à sourire comme elle avait appris à le faire, mais non, c'était plus fort qu'elle. Elle fréquentait les mauvaises personnes, finissait par s'attacher, et plus que tout, se laissait entraîner dans des histoires trop louches, comme ces derniers jour. Disons que, comme convenu, elle revoyait Vass tous les mercredis, et même si elle s'était promis de ne plus fumer de joint avec lui, pour rester maîtresse de toutes ses capacités, elle avait fini par céder, car bon dieu, la drogue lui donnait l'impression que quand ils s'envoyaient en l'air c'était mille fois mieux. On lui avait dit, une fois, qu'il était mauvais pour elle, mais elle persistait à croire que c'était le contraire. Ils discutaient bien, de tout et de rien sans tabou, et il tentait de lui faire reprendre confiance en elle pour qu'un jour elle remonte sur scène. Même s'il était chiant à forcer un peu de ce côté-là, elle ne pouvait pas s'empêcher d'apprécier sa compagnie. Parce que dans le fond, elle se sentait seule, et qu'il était le seul homme à lui donner un tant soit peu d'estime, suffisamment du moins pour qu'elle se mette à croire qu'un jour, elle serait pardonné d'avoir jeté son fiancé du jour au lendemain. Et alors qu'elle songeait à tout cela, affalée sur son canapé la cigarette aux lèvres, elle entendit quelqu'un menacer de défoncer sa porte. Poussant un soupir las, l'esprit encore embrumé par le cannabis, elle abandonna sa clope dans le cendrier sur la table basse et se leva. S'enroulant dans son peignoir noir aux signes sataniques pour cacher sa nudité, elle vint ouvrir la porte, et son air serein se transforma en légère panique quand elle aperçut le visage de Kid face à elle. Merde, elle avait presque oublié l'existence de sa vie sociale et de son téléphone. C'était donc lui, qui l'harcelait de message sans qu'elle ne daigne une fois regarder l'écran de son cellulaire ? « Qu'est-ce que tu fous ? » Grogne-t-elle avant de le tirer à l'intérieur par le bras avant qu'il ne vienne se faire défigurer par l'un des voisins qui ne la portait déjà pas dans son cœur. Elle ferma la porte derrière lui, et croisa les bras sur sa poitrine, sourcils froncés. « Tu peux pas juste frapper à la porte comme une personne normale ? Tu vas m'attirer des emmerdes à cause de tes conneries. » lui reproche-t-elle aussitôt, avant de revenir à sa table basse pour se remettre à fumer, se moquant bien de l'odeur qui pouvait régner dans la pièce, sans compter des détails embarrassants comme la fenêtre fermée, des fringues sales étalées, ou de l'assiette sale sur la table. Oh merde, une boîte de capotes à côté. Tant pis. Elle s'assit alors sur le bord du canapé, relevant son regard vitreux vers son ami. « Quoi ? » lâche-t-elle en roulant des yeux, incapable de retenir son agacement plus longtemps, incapable d'imaginer une seule seconde que ce puisse être de l'inquiétude sur son visage.

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Tu ne saurais pas expliquer pourquoi tu voyais tellement Noah dans le comportement de Gretchen. Peut être parce qu'elle prenait le même chemin que lui à quelque chose prêt. Tu n'avais pas pu l'aider et tu l'avais perdu lui. Alors tu te refusais de la perdre elle aussi, que tu voyais comme une petite sœur. Tu t'étais un peu raccroché a elle et tu ressentais le besoin de la surprotéger peut être un peu parfois. Tu commençais à la connaître un peu à force et tu savais que son silence à tes messages n'envisageait rien de bon. T'avais pas hésité à prendre ta bagnole pour rouler jusqu'à chez elle et maintenant t'étais là, à tambouriner à sa porte comme un fou. Bien décidé à ce qu'elle t'ouvre la porte. Qu'est ce que je fou ? Tu te fou de ma gueule ? Toi qu'est ce que tu fou ? demandas-tu en étant quand même soulagé qu'elle soit toujours en vie. Et toi tu peux pas juste répondre à tes messages comme une personne normalement constituée ? demandas-tu en grognant à moitié. C'est vrai que tu n'avais pas vraiment réfléchi que tu pourrais éventuellement lui attirer des problèmes avec ses voisins en agissant de la sorte. Mais tu t'étais tellement inquiété que tu n'en avais eu rien à foutre sur le coup. Tu grimaças en balayant l'appartement du regard. Le mélange de l'odeur de la clope, du renfermé et de la moisissure de la vaisselle non lavé faisait peur à voir. Tu haussas un sourcils quand elle te parla de la sorte. T'es sérieuse ? Non mais tu t'es vu bordel ? dis-tu en la pointant du menton, elle et tout l'appartement. Tu l'avais déjà vu dans tout ses états mais là, c'était trop. Tu ouvras ses fichus rideau pour faire rentrer la luminosité du soleil et ouvrit les fenêtres pour aérer. Tu retroussas tes manches et lui lança un sac poubelle neuf qui traînait par là. Tu vas me nettoyer tout ça, et vite. J'vais t'aider. dis-tu en râlant.

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C'était désormais sûr que ses voisins allaient venir l'emmerder, en entendant le ton hausser dans le petit appartement. Ce n'est pas qu'ils se détestent, c'est juste que Kid est terriblement inquiet, et Gretchen beaucoup trop butée pour reconnaître ses torts, comme toujours. « J'suis pas une personne normalement constituée ! » Si elle hurle, c'est juste par réflexe, parce qu'elle a toujours agi de la sorte pour se défendre et pour qu'on lui foute la paix. Mais aussitôt a-t-elle sorti ces mots qu'elle regrette, et ça lui tort les tripes d'en arriver là. Croisant les bras sur sa poitrine, le canapé ne semble plus lui suffire à se cacher, désormais. « J'suis aussi sobre que d'habitude. Tu m'emmerdes, Kid. » Une insulte gratuite, sur le ton de l'humour, sourire con aux lèvres. C'est plus fort qu'elle, y'a encore trop de substances illicites dans son sang, et elle en aurait voulu plus pour se sentir apaisée. Seulement, ça va pas. Non, ça va pas putain. Y'a rien qui va, et Kid il a raison. Poussant un soupir las, elle se cache les yeux en grognant quand il ouvre les rideaux pour qu'il y ait de la lumière. Éblouie, elle se lève et vient en fermer un sur deux, pour mieux tolérer tout ça, mais ça change rien, il fait toujours trop jour. « T'abuses, c'est pas si crade que ça. » rétorque-t-elle en soupirant, s'éclipsant deux petites minutes dans la salle de bains pour au moins enfiler une culotte, un tee-shirt et un short avant de revenir, jetant le peignoir sur le rebord du canapé avant d'empoigner avec regret le sac poubelle d'un geste lent. « C'est pas de ma faute, j'te jure. » Un peu, peut-être. « J'ai déconné, mais ça recommencera pas. On a juste fumé un peu avec Vass, mais j'arrive pas à redescendre. » Elle se sent obligée de se justifier, et puis, y'a pas de mal à fumer une fois de temps en temps. Pinçant les lèvres, elle vint d'abord vider le cendrier plein dans le sac poubelle, avant de jeter un œil à son ami. « Tu peux pas me faire couler un café ? S'il te plaît. » Faut dire qu'elle n'avait rien mangé, et son ventre gargouillait rien qu'à l'idée d'un semblant de petit-déjeuner. Si seulement ça pouvait détourner les idées de Kid, histoire qu'il ne revienne pas sur le sujet du canna, même si elle sait qu'il est trop intelligent et qu'il finira par le lui reprocher à nouveau.

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Ça te fait rire intérieurement de voir ce petit bout de femme hurler tout ce qu'elle peu. Elle était même pas crédible et tu trouvais ça adorable. Un peu comme un chaton qui grognerait sur un plus vieux. Même si vous n'avez pas beaucoup d'écart, tu auras toujours besoin de la protéger plus qu'il ne le faudrait. C'est plus fort que toi. Je sais bien que t'es tout sauf normal Schwartz. dis-tu en essayant de garder ton sérieux. Sinon, tu ne saurais pas crédible toi non plus et tu voulais vraiment qu'elle prenne conscience qu'il fallait qu'elle se sorte les doigts du cul. Tu voulais pas être méchant, juste qu'elle ouvre un peu plus les yeux sur ce qui l'entourait. Tu ris un peu jaune quand elle te dit être aussi sobre que d'habitude. Tu te crames toute seule, j'ai jamais insinué que t'étais défoncé ou bourrée, juste que tu ressembles à une épave là. Tu écarquilles les yeux quand elle te dit que ce n'était pas si sale que ça. Mais meuf, y'a de la moisissure sur tes assiettes, tu te fou de qui là ? dis-tu en ronchonnant. Tu l'as laisses s'éclipser pour aller s'habiller en rangeant deux trois trucs de ton côté. Quand elle revient et qu'elle accepte enfin de prendre le sac plastique tu soupires un peu de soulagement. C'est jamais de ta faute. répondis-tu agacé. Ton Vass là, il a une mauvaise influence sur toi et j'irais lui dire deux mots si j'dois te retrouver comme ça encore une fois. Est ce que c'est clair ? dis-tu en fronçant les sourcils, plus sérieux que jamais. Autant tu pouvais tolérer l'alcool, t'étais même pas un exemple là dessus. Mais la drogue, quel que soit la sorte, tu pouvais pas, tu pouvais plus, pas après ce que ça avait fait à ton frère. Tu hochas la tête en soupirant quand elle te demanda de faire couler du café. Toi aussi t'en avais bien besoin. Mais, qu'elle ne se croit pas tiré d'affaire, loin de là. Tu te dirigeas vers la machine pour vous servir deux tasses. Tu comptais bien lui en servir un bien corsé histoire de la faire redescendre. Si il fallait lui faire prendre une douche froide, tu n'hésiterais pas non plus.

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Elle pousse un soupir en réalisant la connerie qu’elle vient de faire. C’est vrai qu’elle aurait pu passer sous silence le fait qu’elle avait fumé la dernière fois qu’elle avait vu Vass. Mais elle était devenue dépendante à cette drogue et derrière toute cette histoire, un peu dépendante à cet homme aussi. Parce qu’il la voyait comme elle était vraiment et parce qu’il croyait en elle là où les autres auraient préféré qu’elle se fasse oublier. Il arrivait à la convaincre que la scène devait revenir à elle, et ne prenait pas de pincettes. En fait, il était vrai, et elle n’avait pas à se cacher derrière de faux sourires avec lui si elle ne le voulait pas. Ces signes auraient dû la convaincre qu’il était mauvais pour elle, qu’il allait l’enfoncer dans la drogue un peu plus qu’il ne l’était, mais elle refusait d’ouvrir les yeux. Ça lui faisait mal d’entendre Kid lui avouer tout ça de but en blanc, et en même temps, elle lui était reconnaissante de la bouger ainsi. S’il n’était pas là, elle ne serait qu’une loque sur son canapé. Au fond, il la sauvait un peu d’elle-même et de cette dépression dans laquelle elle se laissait tomber. « T’sais bien qu’on sort pas une épave de l’eau comme ça, sinon, ça ferait longtemps que le Titanic trônerait dans un musée. » Cette pointe d’humour noir, elle ne sait pas d’où elle le sort. Elle sait que ça lui vaudra une nouvelle réplique, et d’ailleurs, ça ne se fait pas attendre. « Au moins, la moisissure attire les vers. Ça me fait un peu de compagnie. » Elle devient un peu bougon, profite de tout ça pour se fringuer. C’est plus décent d’avoir quelque chose sur le dos, même si elle sait que l’un et l’autre n’en ont rien à faire de la nudité. De toute façon, ce qui l’attire comme un aimant, c’est ce qu’il dit. Elle fronce les sourcils, elle sent qu’elle est à deux doigts de pleurer, comme la merde qu’elle est devenue. Elle l’aime bien malgré tout, ce Vassili. « Ok, j’veux bien avouer que c’est de ma faute. J’ai pas dit non à sa clope. Et en même temps tu peux pas m’engueuler d’avoir voulu être un peu réconfortée, tu vois. » Elle pince les lèvres, jette un premier déchet furieusement dans le sac plastique, puis un deuxième, avant de se rendre compte de la stupidité de la chose. En passant devant le miroir, elle croise son regard, s’observe quelques secondes, ses cernes, le noir mal nettoyé sous ses yeux, ses cheveux presque gras, sa silhouette squelettique. En se voyant ainsi, elle a l’impression d’être morte. Elle comprend ce qu’il dit, Kid, quand il la traite d’épave. Elle laisse tomber le sac en plastique au sol, le rejoint au comptoir, sur lequel elle s’assoit avant de se masser le front du bout des doigts pour faire partir la tension et les mauvaises pensées. Elle veut son café plus que tout au monde pour faire passer la gueule de bois. « Si j’retourne le voir c’est que ça me fait me sentir bien. On a les mêmes délires. J’me sens seule, ici. » Elle lâche ça d’une petite voix, sans le regarder. Avouer ses faiblesses n’est pas facile et pourtant, parler semble la soulager. Et elle sait, dans le fond, que Kid fait pas tout ça pour lui faire mal. Il veut l’aider, il ne lui reste plus qu’à accepter cette main tendue, mais pour Gretchen, cette effort a toujours été le plus dur au monde/

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Voir ton amie dans cet état ça te rend dingue. Tu ne sais pas pourquoi avec Gretchen tu t'es tout de suite sentit "obligé" de la surprotéger. En même temps, elle te paraissait si fragile et si irresponsable à la fois. Il fallait bien que quelqu'un veille sur elle, puisqu'elle n'était visiblement pas capable de le faire elle même. Tu étais probablement un peu dur dans tes mots, mais c'était la seule façon de la bousculer ne serait-ce qu'un petit peu. Tu soupires devant son manque de sérieux. J'ose espérer que t'es pas aussi lourde que le Titanic. dis-tu en haussant les épaules, détaché. Elle te désespérait un peu, pour le coup. Mais t'es sérieuse Gretchen ? Qui voudrais la compagnie des vers ? dis-tu en haussant le ton. C'est pas possible d'être comme ça. Tu soupires alors qu'elle enfile enfin quelque chose d'un peu plus présentable. Commençant de ton côté à nettoyer ce que tu pouvais. Tu relevas la tête alors qu'elle revenait vers toi, essayant de trouver une excuse. Mais tu trouveras pas de réconfort comme ça, j'suis bien placé pour le savoir d'accord ? dis-tu en fermant les yeux pour essayer de ne pas faire place à la colère. Tu avais déjà perdu ton frère de cette façon, tu ne pouvais pas la laisser partir pour la même chose. Tu ne le sentais pas ce mec, ce Vassili. Si il devait l'enfoncer un peu plus dans les ténèbres qu'elle n'y était déjà, c'est qu'il n'était définitivement pas bon pour elle. Comment lui faire ouvrir les yeux ? Viens me voir quand tu te sens seule, mais ne t'entoures pas de gens qui t'enterre dans ta détresse, trouve des personnes qui te tirent vers le haut, qui te font briller. Parce que tu le mérites. Tu le pensais, tu aimerais qu'elle voit la fille géniale qu'elle pourrait être, si seulement elle s'en donnait la peine. Si tu agissais comme ça avec elle, c'était uniquement pour son bien. Tu voulais juste la protéger d'un monde que tu ne connaissais que trop bien et ça te brisait le cœur de penser qu'elle pourrait s'y enfoncer, elle aussi.

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