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Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche)

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MessageSujet: i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche)   i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche) EmptyLun 3 Fév 2020 - 4:48

Elle ne s'était pas rendue chez Emerson, ce soir-là, alors qu'elle le lui avait laissé croire. Elle ne s'était pas laissé tenter par l'envie de retrouver sa chaleur, ses bras qui pourraient l'envelopper d'amour pour une nuit, jusqu'à se réveiller au petit matin encore ivre de sa peau. Ça aurait été beau. Et probablement leur meilleure nuit. Mais ça aurait aussi été mal. Encore plus mal que ce qu'ils avaient fait, tous les deux, amants éternels, sur la plage, là où ils s'étaient fait prendre comme un signe d'éviter d'aller trop loin, de trop se brûler, au risque de se perdre à tout jamais. Lorsque Charlize était venue la chercher, Blanche était entrée dans la voiture la queue entre les jambes, fautive, coupable, sous le regard réprobateur de son amie, visiblement irritée par son comportement. Et avec raison. Elles avaient un engagement, Charlize avait pris sa journée pour aider son amie et, au lieu de se reposer en vue de son emménagement qui lui demanderait toute son énergie, elle s'était envoyée en l'air sur une plage avec l'homme qu'elle devait fuir. Mais fuir Léo, c'était impossible, ça lui était infaisable. C'était comme fuir l'oxygène dans un monde où il était essentiel à la survie. Impossible, sous peine de destruction. Charlize l'avait écouté. Et, évidemment, ne s'était pas gênée pour lui faire comprendre son opinion. Elle n'aimait pas ce que Léo déclenchait en Blanche, probablement parce qu'il était non seulement sa plus belle découverte, mais aussi sa plus grande faiblesse et qu'il pouvait, en un claquement de doigts, détruire son coeur. Et elle cherchait, inlassablement, à le protéger ce coeur, alors que la blonde ne savait pas le faire seule. Ce soir-là, elles avaient terminé de déballer les cartons les plus pressants, ceux qui contenaient le kit de survie nécessaire aux premiers jours de Blanche dans son nouveau studio. Elles avaient, aussi, assemblé des meubles et avaient terminé leur longue journée avec des mets chinois, un peu de vin avec une grande modération, la tête de Blanche qui cognait encore de son abus de téquila de la veille, et des souvenirs de leur adolescence à toutes les deux, sans pour autant évoquer Léo. Léo qui restait, encore et toujours, dans l'esprit de la blonde. Charlize avait fini par quitter son studio, laissant Cambridge vivre sa première nuit seule où elle tomba endormie sur son lit comme une roche. Et les jours qui suivirent marquèrent le retour à un semblant de routine, Blanche qui retrouva ses habitudes perdues de vie solitaire, elle qui avait passé presque toute la dernière année en cohabitation. Ça lui faisait bizarre, oui. Surtout lorsqu'elle fermait les yeux et qu'elle revoyait les mains de Léo parcourir son corps, les grains de sable presque encore perceptibles sur sa peau alors qu'il la dévêtissait et, encore et toujours, ces frissons dans tout son corps, ceux qui témoignaient de l'emprise qu'il avait encore sur elle. Les jours qui suivirent furent aussi marqués d'une invitation, elle d'une vieille amie du lycée qui, au fil du temps, s'était mariée à un mec de la bande de copains de Léo, un couple qui s'était rangé après des années de folies à s'aimer, similaires aux années que vivaient toujours Cambridge et Emerson. Un couple qui s'était trouvé pour fonder une famille, du moins ils l'espéraient, et c'était d'ailleurs pour cela qu'ils avaient acheté une toute nouvelle maison, une maison plus grande que leur précédente, parfaite pour s'établir, pour avoir des enfants ou un chien, même. Parfaite pour la vie de couple typiquement décrite par la société. Et au sort de leur achat, ils avaient choisi de fêter, comme dans leur jeune temps, leur propriété. Pendaison de crémaillère, fête d'adulte, pas d'enfants. Blanche s'était prêtée au jeu, s'y était rendue avec une bouteille de vin, avait même prévenu Charlize que Lisa souhaitait l'inviter, mais qu'elle n'avait plus son numéro et qu'elle comptait sur Cambridge pour le faire. Charlize n'était pas certaine de s'y rendre, mais, au fond, elle espérait que son amie décide changer d'avis, sans elle, cette fête risquerait d'être longue. Lisa, elle avait été une bonne copine. Mais, leur vie était tellement différente à présent. Blanche ne partageait pas les mêmes réussites de vie qu'elle. Elle n'avait ni mari, ni projets de famille, ni maison. Elle n'avait que son petit salon de tatouage et son coeur à réparer.
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Léo Emerson
Léo Emerson
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⇢ à propos de moi
: Il a un fils, Jonah (7 ans), il s'est séparé de sa mère, Alba, avant sa naissance. ‹ il part régulièrement aux quatre coins du monde pour son travail ‹ il est passionné par le dessin, la peinture et la photo depuis tout petit, c'est la photo qui es devenu son métier ‹ il aime les gens, profondément, le contact humain, les rencontres ‹ il a déjà pris part à plusieurs projets humanitaires et tente de faire un voyage par an dans ce but ‹ il voyage un peu moins depuis qu'il a son fils, ça lui manque mais c'est un choix pour rester proche de lui ‹ il aime quitter Bowen mais aussi y revenir, il y trouve ses racines, ses plus proches amis, sa famille et ses repères ‹ il a horreur des soirées de galas et autre mondanités mais y assiste par correction envers sa famille, il a une vraie dent contre le Maire ‹ il est cinéphile ‹ il ne connait pas le rasoir et prend grand soin de sa barbe ‹ il est mauvais dans ses relations avec les filles, doué pour les séduire, il a un don pour tout gâcher et perdre les seules qui pourraient compter ‹ il n'est pas matérialiste, il pourrait vivre dans le luxe, il pourrait tout avoir, mais ça ne l'intéresse pas, il aime consommer de façon raisonnée ‹ il est plus ou moins sportif, ça dépend des moments mais il a un abonnement à la salle de sport, il lui arrive de courir sur la plage et il se débrouille en surf, il est fan de rugby, supporter de l’équipe locale ‹ il cuisine, il est gourmand et aime goûter les plats de différents pays ‹ il ne se considère pas comme fumeur mais il ne refuse jamais une clope surtout en soirée ‹ il est amateur de bons whiskys
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MessageSujet: Re: i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche)   i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche) EmptyLun 3 Fév 2020 - 18:16

Marc et Lisa, un couple de rêve comme on n’en faisait plus dans notre génération. Quand Léo avait l’impression que toutes les histoires dans son entourage se faisaient pour mieux se défaire ou s’accordaient simplement pour la galerie, ces deux-là donnaient encore à croire un peu en l’amour, il fallait bien l’avouer. Deux gamins qui s’étaient trouvés le plus naturellement du monde et qui avaient continué à s’amuser quelques années avant de s’assagir, de décider que vieillir ensemble ce serait bien, qu’il ne fallait pas en avoir peur et que ça ne signifiait pas la fin de tout mais bien un commencement. Et pour le prouver à tous les sceptiques qui les fréquentaient, ou simplement parce qu’ils en avaient envie, ils organisaient ce soir une grosse soirée comme ils en avaient toujours en le secret, pour fêter leur emménagement dans une superbe maison. Celle qui accueillerait sûrement bientôt un enfant, parce que c’était dans la logique des choses, parce qu’ils étaient en âge de le vouloir et parce qu’en fait ils n’avaient pas à justifier leur bonheur. Léo connaissait Marc depuis quasiment toujours, ils avaient joué au rugby ensemble, ils s’étaient suivis à l’école, ils étaient restés bons copains depuis toutes ces années. Il avait été là lors de sa rencontre avec Lisa, quand ils se trouvaient beaucoup trop jeune pour penser qu’un jour ils se caseraient définitivement, pourtant ça semblait tellement naturel entre le jeune couple qu’au moment où Léo se séparait de Blanche pour lui préférer une autre blonde et puis une autre et ainsi de suite, son pote avait gardé sa précieuse Lisa auprès de lui et il se semblait à présent être le plus heureux des hommes. Ce soir Emerson allait fêter leur nouvelle maison avec plaisir, même si sa vie à lui était à des années lumières de la leur, peut-être qu'il l'enviait un peu, en songeant parfois que courir le monde, courir les femmes et se retrouver finalement toujours seul ce n'était pas tellement une vie. Il avait son fils et souvent il se disait que ce serait bien pour lui que son père se case, ouais, il y pensait... Il n'avait pas pensé une seconde qu’il y croiserait la blonde qui hantait ses pensées depuis des semaines, encore plus depuis la nuit du nouvel an. Il n’avait plus jamais vu Cambridge à leurs soirées et si parfois Lisa en parlait devant lui, il esquivait le sujet, souvent mal à l’aise, ces derniers temps blessé. Pour l’occasion il avait acheté un jeune arbre que le couple pourrait planter dans leur jardin et voir grandir avec le temps. Il ne craignait pas de venir seul à ce genre de soirée, il trouverait bien de vieux amis à qui faire la conversation, Léo étant du genre sociable ce n’était jamais un problème. D’ailleurs il croisa rapidement un vieux copain qu’il n’avait pas vu depuis des lustres avec qui il discuta un moment autour d’un verre avant de remarquer une silhouette au loin, qu’il aurait reconnu entre mille. Il s’excusa auprès de son ami et s’avança vers Blanche en essayant de se faire discret. Il était difficile pour Emerson d’oublier leur dernier échange et surtout les conséquences qu’il y avait eu avec leur passage par la case prison. Mais il se souvenait surtout de la solitude qui l’avait envahi une fois seul chez lui, après qu’il se soit douché pour laver tous ses excès et le sable qui le gênait, quand il s’était couché dans son lit avec l’espoir de trouver le sommeil lui qui en manquait cruellement. « Attends-moi ce soir Emerson. » Les mots de la blonde avaient raisonné en lui durant de longues minutes avant qu’il ne sombre dans un sommeil agité, il s’était réveillé souvent, réalisait à chaque fois qu’il était toujours seul, comprenant sans grande surprise, en voyant le soleil se coucher derrière ses fenêtres, qu’elle ne viendrait pas. Et depuis plus rien. Léo avait sa fierté, il n’avait pas voulu envoyer de message, Cambridge devait de toute façon être trop occupée par son emménagement, son salon de tatouage, sa vie qu’elle reprenait en main tout simplement. Elle avait fait comprendre à son amant qu’il n’y avait pas sa place, peut-être pour une incartade de temps en temps, mais elle ne se laisserait plus avoir par les battements de son cœur qu’il brisait à chaque fois. Et leur retrouvaille sur la plage n’était qu’un écart, malgré les quelques mots de Léo qui lui avait laissé comprendre qu’il était malheureux sans elle. Blanche avait choisi de les ignorer alors il n’avait pas insisté. Mais ce soir l’occasion était trop belle, être réunis ici tous les deux, de toute façon ils allaient bien se croiser à un moment donné. Pour l’instant il se contentait de l’observer, calé contre un mur, sa bière à la main, un brin rêveur, d’admirer les mouvements lents de sa robe fluide, avant que leurs regards ne se croisent et qu’elle ne le remarque. Mince sourire qui étira ses lèvres, courant électrique qui parcouru tout son dos, Léo ne bougea pas d’un doigt, laissant la blonde s’avancer vers lui si elle en avait envie.

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MessageSujet: Re: i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche)   i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche) EmptyMar 4 Fév 2020 - 3:50

Lisa lui avait fait une étreinte chaleureuse. « Merci d'être venue », qu'elle lui avait dit en prenant sa bouteille de vin pour la déboucher après lui avoir fait visiter la maison. Ça en était toute une belle, une maison. Avec un jardin immense, une cuisine neuve et deux salles de bains complètes. En terme de matériel, Blanche n'avait jamais été difficile. En effet, en décidant de s'émanciper de sa famille au traitement luxueux, elle avait aussi accepté de se consacrer à un mode de vie plus simpliste où le luxe des grands espaces n'existait pas vraiment. Dès son entrée dans la vie adulte, dès son premier appartement, elle s'était vu dans de petits espaces simplistes, souvent peu aux goûts du jour. Sa nouvelle acquisition, son studio fraîchement repeint, n'échappait pas à la règle de son parcours immobilier simplet. Il n'avait rien à voir avec cette belle grande maison, ce qui ne lui donna pas l'envie de le fêter, à son tour. Elle n'était pas de nature envieuse des biens des autres et, pourtant, elle enviait peut-être un peu le bonheur que cette maison respirait. Sans parler, aussi, de l'intimité qu'elle offrait. Parce qu'il fallait être honnête, avec les studios loués venaient les voisins et les joies des cohabitations immobilières. Et après avoir vécu avec Léo, dans une maison bien trop grande pour eux deux qui passaient le plus clair de leur temps l'un sur l'autre, il avait été facile et rapide de s'habituer à l'effet d'intimité des grands espaces et les avantages de ne pas avoir de voisins de pallier. « Marc a invité Léo », lança Lisa en tendant le verre de vin à Blanche qui hocha la tête. Lisa, elle, avait l'air désolée. Elle avait entendu dire que les deux amants avaient arrêté de se tourner au tour, un peu avant l'arrivée d'octobre. Après une gorgée de vin nécessaire, Blanche lui sourit, appuyant sa main contre le bras de sa vieille amie. T'en fais pas, assura-t-elle. Ils étaient adultes, ils étaient en mesure de se trouver dans la même pièce, à la même fête, sans que leur histoire passée ne vienne gâcher l'ambiance. Et, surtout, elle portait une affection bien trop forte pour Emerson, même au travers de leurs disputes et de leurs accrocs. Mais, évidement, quand Lisa évoqua le nom de son amant passé, la première chose qui vint en tête de la tatoueuse ce fut leur dernière nuit sur la plage et les belles promesses qu'elle lui avait livrées, premières qu'elles n'avaient pas respectées elle qui répondait toujours présente. Elles discutèrent un moment, d'autres filles se joignant à elle, un moment qui se transforma en quelques minutes et un verre vide. Quand Blanche se retourna pour remplir son verre, elle le vit, comme un mirage, comme un rêve, appuyé contre un mur, un sourire sur son visage alors que leurs yeux se défiaient presque. Elle s'avança vers lui, oubliant sa mission de remplir son verre de vin, le même sourire sur ses lèvres, ses hanches qui ondulaient, laissant sa robe voler dans son déplacement, exprès pour attiser son attention. Alors, Emerson, tu me reluques?, demanda-t-elle en arrivant à sa hauteur. Tu ne sembles bien plus reposé que la dernière fois
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MessageSujet: Re: i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche)   i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche) EmptyMar 4 Fév 2020 - 21:54

Le maître des lieux n’avait pas dû juger bon d’informer Léo que son ex serait présence ce soir, tout comme sa compagne l’avait fait avec la blonde, sûrement parce que c’était le genre de préoccupation féminine qui n’intéressait pas forcément les hommes, peut-être aussi parce qu’il avait d’autres choses à penser que prévenir tous ses invités de la liste des autres convives, comme par exemple surveiller son barbecue, s’assurer que tout le monde avait un verre plein à la main, ou simplement profiter aussi. Dans tous les cas Emerson était lâché dans la grande maison sans pour autant se sentir mal à l’aise, il était assez grand pour se débrouiller tout seul, il irait probablement faire un tour de jardin pour visiter un peu et rencontrer d’autres têtes connues, il avait toute la soirée pour ça. Mais ses plans, bien que simplistes, furent vite oubliés, balayés par la présence de Blanche à laquelle il ne s’attendait pas. Aussi étrange que ça pouvait paraître, s’ils avaient fréquenté les mêmes personnes à une époque de leurs vies, les mêmes soirées, dansé sur les mêmes chansons, depuis quelques années ils ne se croisaient plus tellement. Léo aimait le monde de la nuit, il s’y sentait bien mais la tatoueuse avait délaissé ces sphères parfois trop artificielles, trop alcoolisées, pour… d’autres choses. Elle disait qu’elle n’aimait pas les galas mondains mais Emerson ne fréquentait pas que ça, loin de là, il était tout à fait capable de sortir dans un night-club jusqu’à pas d’heure ou de faire la fermeture d’un bar, seulement il semblait que ce n’était pas forcément l’univers de Blanche, d’ailleurs lorsqu’ils avaient vécu ensemble il était sorti quelques fois avec des copains, lui proposant parfois de l’emmener avec lui, généralement elle déclinait. Ca ne le dérangeait pas, même en tant que couple ils n’étaient pas obligé de tout faire ensemble et d’avoir les mêmes amis, loin de là, l’essentiel c’était qu’ils se retrouvaient et qu’ils étaient bien ensemble dans leur cocon. Mais c’était à présent de l’histoire ancienne et ce soir il semblait au photographe qu’il avait tout à refaire, reprendre le jeu de la séduction, les regards tantôt à la dérobée, tantôt appuyés, il connaissait ce jeu, il l’avait joué souvent et avec Cambridge ça n’avait pas la même saveur qu’avec une parfaite étrangère. Néanmoins il s’y prenait encore… et si ce soir ils ne se connaissaient pas, s’ils se réapprenaient comme un nouveau départ. C’était tentant, de faire table rase du passé, de se laisser envoûter par les mouvements de ses hanches qui s’approchaient de lui sensuellement, par ce sourire qui montait jusqu’à ses yeux pour les faire pétiller. C’était fou, tout de même, cette capacité que cette femme là avait de le faire chavirer à chaque fois comme s’il la rencontrait pour la première fois. A présent c’était foutu, il ne voyait plus personne d’autre qu’elle, le monde qui les entourait, le brouhaha des discussions ne faisait que contribuer à l’enfermer dans une bulle où seule la robe de  Blanche captait toute son attention. Je ne reluque pas, j’admire. Jusque là il était doué avec les mots, dans une démarche de séduction il savait toujours quoi dire, pour plaire, pour faire sourire ou rougir, c’était pour parler d’amour que ça se compliquait pour lui. Mais il en était encore loin. Il sourit à sa réflexion, elle avait l’oeil, elle le connaissait bien. Je jure que j'ai dormi ! Il leva sa main libre en signe de bonne foi, oui il avait dormi, il n'avait pas attendu en vain qu'elle ne vienne jamais... J’avais John cette semaine, il était malade, les nuits ont été compliquées. Les tracas de parent, la fièvre, les larmes, les nuits qui se terminaient dans le lit de papa et la peur, toujours présente même pour une simple angine, que son enfant ne se remette pas ou qu’il souffre. Mais je l’ai rendu à sa mère, il va mieux alors je savoure ma liberté et le fait de ne pas avoir attrapé ses microbes. Il aimait son fils, plus que tout, mais il fallait avouer que ce mode de garde était agréable sous certains aspects, quand il n’avait pas Jonah il pouvait faire ce qu’il voulait, il redevenait un homme libre de sortir le soir sans avoir à chercher une nounou, il pouvait rentrer à pas d’heure ou même ne pas rentrer. Et même si son enfant lui manquait souvent, il savait profiter lorsqu’il en avait l’occasion, parce que quand il l’avait chez lui c’était John qui passait au premier plan, avant tout le reste. Toi tu as l’air… épanouie. Elle qui arborait un sourire désarmant sur son visage lumineux, elle était belle dans sa robe, elle avait l’air heureuse et ce n’était pas grâce à lui.

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Dernière édition par Léo Emerson le Mer 5 Fév 2020 - 7:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche)   i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche) EmptyMer 5 Fév 2020 - 1:51

Elles parlaient de famille. De plans de bébés, du petit dernier qui ne faisait toujours pas ses nuits. Et Blanche les écoutait parler distraitement. Ça ne la rejoignait pas, ce n'était pas elle, parler boulot rangé et famille. Il fallait lui parler d'art, lui parler de peintures, de pastels, de mouvements flous et pourtant si beau. Il fallait lui parler de lever ou de coucher de soleil, de la plage qu'elle entendait chaque jour et dont les vagues se fracassaient contre la baie alors que le vent entrait par les fenêtres de son studio. Il fallait lui parler de son nouvel amour des voyages, celui qu'Emerson avait créé en elle, laissant la soif de nouveaux paysages s'installer. Pas de famille. Pas d'enfants. Pas de rêve d'être épanouie en couple, alors qu'elle, elle vivait complément le contraire, malheureuse seule, l'impossibilité de retrouver son apaisement à deux. Ce n'était pas qu'elle ne voulait pas de famille, pas de mariage ou de maternité. C'est qu'elle n'avait jamais pensé trouver un homme qui l'aimerait assez pour le lui offrir, sans partir à la dérober. Et tant qu'à faire des enfants dans un monde où leurs parents les rendraient malheureux, elle s'était mis dans la tête de l'éviter. Elle revoyait les images de son père et de la mauvaise famille qu'ils avaient toujours formée. Famille absente, peu compréhensive, peu ouverte et à l'écoute des autres. Dans le superficiel et rien d'autre. Alors, elle préférait éviter de faire vivre ce malheur à un pauvre enfant qui ne l'avait jamais demandé. Mais les filles avec qui elle discutait ne remarquaient pas le peu d'entrain de la blonde. Elle ne leur en voulait pas, c'était cependant ce qui expliquait ces présences si peu notables à ce genre de soirée. Ou, alors, son intérêt à aller discuter avec les mecs plutôt que des copines, qui eux ne parlaient pas de couches lavables ou de marques de biberons à considérer. C'est d'ailleurs sans doute pour ça qu'elle chercha la bouteille de vin? A défaut d'avoir quelque chose à ajouter à leur conversation. Et c'est aussi à ce moment qu'elle aperçu Léo et qu'elle décida d'abandonner son groupe de vieilles copines pour le retrouver, inlassablement attiré par lui. Et évidement, arrivée à sa hauteur, son bel Emerson trouva une façon de faire apparaître sur les joues de la tatoueuse des teintes écarlates, son regard qui s'enfuit vers ses chaussures beiges qui laissaient paraître le bout de ses orteils fraîchement peintes de vernis à ongles, rare habitude chez la blonde. Des mots fait exprès pour la faire chavirer, presque aussi calculés que la démarche qu'elle même avait emprunté pour arriver jusqu'à lui. Ils étaient coupables, tous les deux. Et, pourtant, Blanche ne répondit pas à son compliment, laissant ses pommettes témoigner de l'effet qu'il avait eu sur elle, replaçant ses cheveux toujours rebelles derrière ses oreilles. Et elle lui sourit. Sourire franc du bonheur de le retrouver ici. Sourire aussi qui tentait de cacher le manque toujours aussi présent de son être tout entier. Alors que le photographe, lui, affichait une mine peu reposée. Léo jura qu'il avait pourtant dormi. Mais il justifia la fatigue notable sur son visage par les vestiges d'une semaine en compagnie d'un enfant malade. Blanche transforma son sourire en moue triste. Pauvre Jonah, fit-elle sans s'inquiéter pour Léo qui, lui, était assez grand et n'avait pas besoin de ce genre de réconfort. Ou, alors, c'était pour l'agacer un peu, se moquer gentiment de lui. S'il tombait malade, elle serait bien la première à lui apporter une soupe et un bon film. Ils parlaient que très rarement de son fils. Et, de tous les mois qu'elle avait passé chez le brun, elle n'avait pas vu souvent l'enfant. C'était comme une partie de sa vie que Léo gardait pour lui, du moins devant Blanche. Et elle s'était toujours demandé pourquoi garder autant de mystère. Avait-il peur de la blesser avec son passé? En était-il inconfortable avec elle? Et donc t'as décidé de venir tous nous contaminer ici, avec le restes des microbes de ton fils, c'est ça?, ajouta-t-elle à la blague avant qu'il ne lui dise qu'elle semblait épanouie. Je ne le suis pas, voulait-t-elle répondre. Pas sans lui. Mais ça, elle n'avait pas le droit de le dire. Pas après le lapin qu'elle lui avait posé. Merci, souffla-t-elle simplement en guise de réponse, son sourire qui cachait qu'au fond il lui manquait quelque chose à sa vie pour être totalement épanouie. Lui. Il lui manquait lui. Elle esquiva pourtant le sujet. Mis à part parler de son nouvel appartement un peu vide et de la colère de Charlize qu'elle avait subit, elle n'avait rien de plus à dire à son amant, rien de plus que son corps lui manquait. Elle revint pourtant sur le sujet précédant, Léo papa, Léo attentionné. Ça marche encore de parler de son enfant pour attendrir une fille, c'est une bonne technique de drague, lui fit elle en souriant. Il l'avait fait craqué, il pouvait être bien fier de lui. Au même moment, Marc passa à leurs côtés, une assiette de hot-dogs chauds à la main. « Cambridge, Emerson, toujours ensemble hein? », commenta-t-il. « À ce rythme, vous serez les prochains à organiser une pendaison de crémaillère! » C'était maladroit. Mais, qui pouvait l'en blâmer. Léo et Blanche, ils avaient toujours l'air d'être ensemble. C'était l'effet qu'ils avaient, l'un sur l'autre.
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MessageSujet: Re: i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche)   i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche) EmptyJeu 6 Fév 2020 - 8:07

Ce n'était un secret pour personne que Jonah était une erreur de parcours, un heureux accident qui avait propulsé Léo au rang de père sans qu'il ait été préparé. S'il avait au départ rejeté cette annonce, qu'il avait pris comme un couteau sous la gorge de la part d'Andréa, il n'avait pas eu le choix, une fois que son regard s'était posé sur ce tout petit bout de lui, si fragile, il avait été submergé par une vague d'amour, un coup de foudre comme il n'en avait jamais connu, une claque en plein figure pour celui qui ne voulait pas de ce rôle de parent. Depuis il apprenait tous les jours, il était loin d'être parfait mais il admettait que son fils était devenu sa priorité et ce de la façon la plus naturelle au monde. Ça n'avait pour autant pas changé sa vision du couple et de l'amour, s'ils avaient tenté de jouer le jeu de la relation stable durant quelques mois avec Andréa à l'époque, plus pour John qu'autre chose, ils s'étaient vite rendu compte que ça ne fonctionnerait pas. Léo ne voyait pas le fait de fonder une famille comme un objectif de vie, il ne l'avait jamais envisagé comme tel, lui qui considérait n'être né que pour donner l'illusion d'une famille unie, ou d'être brandit comme un trophée par son paternel. Peut être n'avait il jamais encore construit une histoire assez solide pour penser autrement. Et puis là, quand il regardait Blanche évoluer au milieu de toutes ces pintades, ces jeunes mamans qui parlaient de leurs merveilles, de couches et de diversification alimentaire, il ne captait que quelques bribes de conversation mais il remarquait bien que ce n'était pas sa place à la blonde. Elle il l'imaginait parler art ou cinéma, voyage et tatouage, il la revoyait rire avec ses copains à l'époque, tous les surprendre alors qu'elle parlait sport aussi bien qu'eux, parce qu'elle était du genre à s'intéresser à tout. Cette femme là il voulait qu'elle prenne goût à l'aventure avec ou sans lui, il l'aimait curieuse et spontanée. Et même si l'envie d'enfant viendrait peut être un jour pour elle, comme un besoin naturel, il ne voulait pas trop y penser. Peut être que notre homme n'avait jamais voulu grandir, en éternel Peter Pan il se voyait toujours adolescent frivole profitant de la vie, loin de l'adulte qu'il était réellement avec les responsabilités qui allaient avec, c'était plus simple de se voiler la face. Sauf qu'il avançait chaque jour un peu plus dans la trentaine, comme ses amis qui se casaient, qui faisaient des projets, qui s'imaginaient un avenir et que sans trop s'en rendre compte, sans que ce soit encore flagrant, un fossé se creusait entre eux. Seule Blanche semblait finalement en mesure de le comprendre dans leur monde, elle qui lui donnait l'impression d'avoir les mêmes aspirations que lui. Preuve en était ce subtil jeu de séduction à base de regard, de démarche ondulante et d'idées qui se rejoignaient sans qu'ils aient réellement à parler. Quand ils se décidèrent finalement à ouvrir la bouche ce fut pour parler de ce fils qui était pourtant un sujet tabou entre les deux ex. Emerson évitait toujours que Cambridge voit Jonah, elle l'avait rencontré quelques fois mais même quand ils vivaient ensemble il s'arrangeait souvent pour l'avoir à ses moments où la blonde était absente. Il ne savait pas bien pourquoi en vérité, peut-être parce qu'il voulait profiter de chacun indépendamment, où bien parce que faire entrer cette femme dans la vie de son enfant c'était prendre le risque qu'il s'y attache sans savoir ce qu'il allait advenir d'eux et connaissant leur passif houleux on pouvait l’entendre. En attendant ce soir il n’était pas bien mieux que les ménagères avec lesquelles Blanche discutait tout à l’heure, il parlait morve au nez et nuits difficiles, parce qu’il était papa et qu’il arrivait aussi au hommes d’avoir ce genre de conversation. C’est ça. Tu connais ma grande générosité ! En vrai la période d’incubation était largement passée, personne ne risquait rien à présent et puis Léo avait besoin de sortir de chez lui après une semaine quasi enfermé. Elle semblait épanouie parce qu’elle souriait, rayonnante dans sa jolie tenue avec son léger maquillage et ses cheveux presque coiffés, elle sentait bon, un parfum léger et attirant que le photographe ne connaissait pas, mais il remarqua cette ombre qui passait dans son regard, furtivement avant qu’elle le gratifie à nouveau d’un sourire adorable. Je prends toutes les techniques que je peux pour arriver à mes fins. Il sourit doucement avant de porter sa bière à ses lèvres. Au passage de Marc les deux se retournèrent, Léo attrapa un hot-dog au vol et un rictus un peu gêné se dessina sur son visage. Pour ça il faudrait que Blanche accepte de vivre avec moi. Avant que la blonde puisse répondre ce fut au tour de Lisa de débarquer près d’eux. Elle réprimanda son compagnon du regard. N’écoutez pas ses bêtises. Tu viens, je crois que tout le monde est arrivé. Le couple se dirigea au centre de la pièce et réclama l’attention de ses convives. Ce fut Lisa qui pris la parole et Léo se pencha sur Blanche. La crémaillère c’est une excuse, elle est enceinte. Il ne savait pas pourquoi mais il y pensait, elle n’avait pas de verre à la main, elle portait une robe un peu ample. Chers amis, merci d’être tous venu pour passer cette soirée avec nous. Comme vous le voyez on a maintenant une grande maison d’adultes ! Et elle sera parfaite pour accueillir un petit bébé au mois de juillet. Marc passa une main affectueuse sur le ventre de Lisa, tout le monde applaudit et Léo attrapa Blanche par la taille. On sort dehors ? Il avait besoin de prendre l’air, sur leur chemin il attrapa deux verres sur le bar et ils sortirent dans le jardin. Toi non plus tu ne te sens pas à ta place ici ? Ou c’est juste moi ? Il lui tendit son verre dans lequel il y avait sûrement une sorte de cocktail.

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MessageSujet: Re: i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche)   i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche) EmptyVen 7 Fév 2020 - 4:51

Jonah était part entière de la vie de Léo. Et si la blonde avait tenté maintes fois de le questionner sur son fils ou, même, seulement d'en évoquer le nom, Emerson s'était toujours montré évasif, voire même réfractaire à un tel sujet de discussion. Et ce, depuis qu'elle avait appris qu'il allait être père, avant même que Jonah soit né. Elle l'avait appris, non pas par Léo, mais pas des connaissances à eux qui l'avaient mis au courant. Et sur le coup, évidemment, la blonde s'était vu quelque peu blesser. C'était ridicule, elle avait eu cette chance, avant d'aller se faire secrètement retirer son bébé de son ventre, celui qui venait d'Emerson. Ils auraient pu le vivre, tout ça, à deux, bien qu'ils n'en étaient pas prêts, quand ça leur était tombé l'un sur l'autre. Ils ne l'étaient toujours pas aujourd'hui, mais avec du recul Blanche ne prendrait pas la décision seule. À l'époque, elle avait pensé sauver Léo d'un avenir prisonnier d'une famille qu'il n'aurait pas voulu, pas avec elle, pas aussi tôt, pas alors que leur vie était à peine commencée. Alors, évidemment, quand elle apprit qu'une autre femme, elle, n'avait pas choisi de se séparer de la semence qui avait formé un embryon, un sentiment de jalousie l'avait envahi. Ce n'était pas qu'elle n'avait pas d'enfants, c'était plutôt qu'une autre le vivrait avec l'homme qu'elle avait toujours aimé. Et Léo avait toujours été discret, sur cette partie de sa vie, non pas qu'il n'était pas fier de Jonah, mais peut-être qu'au fond, il n'avait jamais vraiment pensé qu'il deviendrait père, à son tour. À l'aube de leur réconciliation, l'année dernière, elle avait tenté d'amener le sujet, en vain, les deux âmes solitaires qui s'étaient retrouvés à quitter la soirée de Bowards pour se faufiler à la fête foraine de la ville, comme les éternels adolescents qu'ils avaient été. Et il avait refusé. Comme il avait esquivé le sujet lors de leur courte cohabitation. Si Blanche s'était sauvée des conversations sur les bébés, les couches, le type d'éducation parental à offrir à son enfant ou, même, le débat ultime opposant l'allaitement au lait en préparation, en se laissant attiré par Léo qui la regardait, perché d'où il était, sourire mutin aux lèvres, ravageur, ses yeux qui brillaient et qui faisaient de ceux de Blanche deux émeraudes timides, elle n'y échappait pas réellement, lui qui parlait maladie et nuits blanches, choses auxquelles la tatoueuse n'était pas familière. Toute sa vie, elle ne s'était occupée que de sa propre personne, faisant ce que bon lui semble lorsqu'elle le voulait. C'est trop aimable de ta part, lança la blonde en réponse à la blague qu'elle lui avait dite, juste avant d'ajouter un nouveau sourire à la fois séducteur et cachotier, l'accusant de se servir de son propre fils pour draguer et, lui accordant, par le fait même, la réussite de sa technique ce à quoi il répondit avec fierté. Il était en effet prêt à utiliser toutes les armes dans le jeu de la séduction, à tord, souvent, à leur briser le coeur, toujours. Pour arriver à ses fins, Emerson était doué et, surtout, doté de bien des tactiques infaillibles. Il arrivait indéfiniment à la faire craquer, Blanche. Oui, ça je le sais, nota-t-elle simplement. Le but de leur échange n'était pas de faire ressortir leurs vieux démons, pas alors qu'ils se retrouvaient ici, dans une ambiance festive, pas alors que leurs premiers regards avaient donnés le goût d'un nouveau départ. Mais il était difficile de ne pas adresser toutes ces fois où le bel Emerson avait su quoi dire, quoi faire, quoi laisser croire pour retrouver les bras et le coeur de son amante favorite, celle qui ne disait jamais non, celle qui avait brisé leurs promesses pour la première fois en plus de quinze ans. Elle n'eut pas vraiment le temps de répliquer davantage, Marc s'approcha d'eux, les taquinant d'une blague qui, au fond, n'en était pas une, ce que d'autres devaient penser tout bas en apercevant Blanche et Léo réunis, tous les deux, à la même fête, connaissant leur passé chaotique. Et Léo renchérit, mettant de toute évidence sa déception toujours palpable liée au départ de la blonde. Elle soupira, sans avoir le temps d'ajouter quoi que ce soit, Lisa se perchant è son bras pour réprimander les garçons, surtout Marc, avant de l'emporter dans sa valse jusqu'au centre de la pièce pour attirer l'attention de tous les convives. Léo se rapprocha de Blanche, émit une hypothèse qui la fit sourciller. Les invités applaudirent, Blanche imita les autres, sans vraiment comprendre pourquoi on applaudissait quand une personne annonçait une grossesse, suivi de la main de Léo qui se posa autour de sa taille créant des chocs électriques dans tout son corps. Je te suis, décréta-t-elle alors que les convives se rassemblaient tous autour de Lisa et Marc, les félicitaient à grand discours, des sourires et des petits cris de joies. Et une fois dehors, Léo lui tendit une sorte de cocktail fort, trop fort, qu'elle but à grande gorgée. Ce n'est pas mon monde, finit-elle par souffle, une fois le calme retrouvé. C'était surement que ce monde, elle ne pourrait jamais l'avoir. Blanche avait fait des choix de vie qui l'en éloignait. C'était inévitable. Lisa et Marc allaient finir par fonder une famille. J'sais pas pourquoi ça me surprend tellement, au fond...
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Léo Emerson
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: Il a un fils, Jonah (7 ans), il s'est séparé de sa mère, Alba, avant sa naissance. ‹ il part régulièrement aux quatre coins du monde pour son travail ‹ il est passionné par le dessin, la peinture et la photo depuis tout petit, c'est la photo qui es devenu son métier ‹ il aime les gens, profondément, le contact humain, les rencontres ‹ il a déjà pris part à plusieurs projets humanitaires et tente de faire un voyage par an dans ce but ‹ il voyage un peu moins depuis qu'il a son fils, ça lui manque mais c'est un choix pour rester proche de lui ‹ il aime quitter Bowen mais aussi y revenir, il y trouve ses racines, ses plus proches amis, sa famille et ses repères ‹ il a horreur des soirées de galas et autre mondanités mais y assiste par correction envers sa famille, il a une vraie dent contre le Maire ‹ il est cinéphile ‹ il ne connait pas le rasoir et prend grand soin de sa barbe ‹ il est mauvais dans ses relations avec les filles, doué pour les séduire, il a un don pour tout gâcher et perdre les seules qui pourraient compter ‹ il n'est pas matérialiste, il pourrait vivre dans le luxe, il pourrait tout avoir, mais ça ne l'intéresse pas, il aime consommer de façon raisonnée ‹ il est plus ou moins sportif, ça dépend des moments mais il a un abonnement à la salle de sport, il lui arrive de courir sur la plage et il se débrouille en surf, il est fan de rugby, supporter de l’équipe locale ‹ il cuisine, il est gourmand et aime goûter les plats de différents pays ‹ il ne se considère pas comme fumeur mais il ne refuse jamais une clope surtout en soirée ‹ il est amateur de bons whiskys
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MessageSujet: Re: i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche)   i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche) EmptyDim 9 Fév 2020 - 23:50

Les choses importantes, ses plus grandes peurs, ses plus grosses difficultés, ses plus grands bonheurs, Léo ne les partageait pas. Il n'était pourtant jamais avare de ses mots ni d'anecdotes de voyage, de vie, mais pour le reste il se montrait secret. Rares étaient les personnes à qui il se confiait, rares étaient celles qui connaissent le vrai Emerson sensible, parfois blessé. On pouvait dire que Blanche faisait partie de ces personnes, celles qui le connaissaient le plus, parce qu’ils se fréquentaient depuis l’enfance, par leurs parents, parce qu’ils avaient été amis, amants, amoureux même, le tout plusieurs fois, à des époques différentes, à des degrés différents mais il y avait toujours eu ce lien particulier entre eux. Pourtant il y avait une limite à la confession entre Blanche et Léo et elle s’arrêtait lorsqu’il s’agissait de parler d’amour. Si notre homme avait toujours connu des sentiments qui animaient sa maîtresse, même inconsciemment, il avait alors fait attention à ne jamais lui parler de ses relations, tant celles d’un soir que celles qui avaient compté, elle savait, elle n’était pas idiote, mais elle n’apprenait jamais les choses de la bouche d’Emerson et lui parler de sa soudaine paternité c’était un tabou de plus à l’époque, qui était resté avec le temps. Le temps qu’ils avaient vécu ensemble elle en avait un peu plus entendu parlé, il était même arrivé qu’elle voit l’enfant, mais si rarement que s’en était presque anecdotique, comme si Léo n’avait pas été son père ou qu’il ne voulait pas impliquer Blanche dans cette partie là de sa vie. Il savait néanmoins qu’il devrait faire un effort pour qu’elle ne se sente pas rejetée si à l’avenir ils réussissaient à se retrouver. Mais quelque chose le bloquait, peut-être était-ce cet histoire de bébé, celui qu’ils auraient pu avoir ensemble, s’ils n’avaient pas eu dix-sept ans, s’il n’avait pas été si volage, si insouciant ou seulement si elle avait décidé de le garder malgré les mises en garde de Peter. Il y avait tellement de non-dits sur cette histoire, tellement de regrets et de remords de la part de Léo, tellement de choses qu’il ne pouvait pourtant pas changer parce que ce qui été fait ne pouvait être défait qu’il fallait avancer avec cette faille dans leur relation en apparence si légère. Il ne savait pas si Blanche voulait des enfants un jour, ça restait parmi les choses dont ils ne parlaient pas, un peu trop sérieuses, mais il savait, au plus profond de lui que si elle devait en avoir un un jour elle voudrait qu’il soit de lui et en vérité ça lui foutait la trouille. Ce qui lui faisait presque autant peur mais pourquoi il prenait malgré tout son courage c’était de tenter de la séduire à nouveau, encore et toujours, entrer dans ce jeu qui leur allait si bien, sortir les mots justes, plonger son regard océan dans le sien pour mieux l’emprisonner, pour qu’elle ne voit que lui. Il se savait doué, il savait qu’elle ne résistait jamais. Mais à présent il ne voulait plus que ce ne soit qu’un jeu, il voulait plus, il la voulait elle toute entière et c’était ce qui l’effrayait, parce que si elle se donnait à lui pour une nuit, elle avait suffisamment été claire pour qu’il comprenne qu’elle ne voulait plus faire les frais de ses frasques alors il devait redoubler de persuasion pour qu’elle ait confiance en lui et ça n’était pas gagné. Après un premier échange à moitié sérieux mais bourré de sous-entendus comme ils savaient si bien le faire ils furent interrompus par Marc, suivi de Lisa qui semblait excitée à l’idée de faire une annonce. Il ne fallut pas bien longtemps à Léo pour comprendre ce qui allait être révélé, il lui suffisait de lire le bonheur sur le visage radieux de la jeune femme. S’en suivirent applaudissements, effusions de joie de la part des convives et une pointe de gêne de la sienne, gêne qu’il savait comment atténuer. Passant son bras autour des hanches graciles de Blanche, il sentit le frisson qui la parcourut et lui arracha un demi sourire. Une fois dehors ils prirent une grande gorgée de cocktail et un peu d’air qui semblait leur manquer à tous les deux. Ce n’est pas le mien non plus. Qu’il rétorqua en cherchant un paquet de cigarettes dans sa poche. Sale habitude que Léo avait depuis un moment, celle de fumer en soirée et il se souvenait avec nostalgie de ses discussions sans queue ni tête mais surtout sans fin avec Marc et la bande, à descendre un paquet de cigarette en quelques heures, sûrement que les choses ne seraient définitivement plus jamais comme avant à présent. Il n’avait pas l’impression d’avoir changé avec l’arrivée de Jonah, de s’être assagi ou autre, il se trouvait toujours égale à lui-même, à faire ce que bon lui semblait quand il en avait envie. Peut-être que c’était grâce à la garde alternée ou peut-être surtout qu’il ne changerait jamais vraiment, cette apparente insouciance qui lui collait à la peau ne le quitterait jamais totalement. Il réfléchit un instant en s'allumant une clope. Ca te surprend peut-être parce que toi tu ne veux pas les mêmes choses, la maison, le beau jardin, les gamins dans les pattes. T’es pas obligée de vouloir tout ça, Blanche. Tu peux choisir de rester toi-même, choisir la vie que tu veux. C’est pas notre monde et ça ne le sera jamais, on est pas classables toi et moi. Et je crois que c’est très bien comme ça. Il l’aimait libre, il l’aimait un peu folle, même la trentaine passée. Et même si Blanche avait sûrement des rêves de petite fille qui lui restait en tête, il voulait croire qu’ils ne seraient jamais totalement comme les autres, même issus d’un milieu favorisé, et que c’était cette différence qui les attirait l’un vers l’autre, inlassablement.

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MessageSujet: Re: i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche)   i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche) EmptyMar 11 Fév 2020 - 6:00

Elle le connaissait par coeur. Pouvait dire quand il était colérique ou blessé, pouvait déceler ses joies de ses faiblesses. A force de partager les statuts d'amie, d'amante, d'amoureux, et tout ça à intervalles, elle était passée maître dans l'art de le démystifié. Du moins, c'était bien ce qu'elle laissait croire. Et, pourtant, elle avant tout de même l'impression de ne pas être aussi importante pour lui qu'il le prétendrait de par les secrets qu'il livrait continuellement entre eux. Ses intentions, ses véritables sentiments, ses conquêtes du passé et celles du passé un peu moins éloigné. Même Jonah, son fils, avait été un secret inavoué jusqu'à l'obligation de le faire. Et Blanche s'était sentie longtemps à l'écart, rejeté, dans la vie de Léo de par ces petits détails qu'il semblait vouloir garder pour lui. Pourtant, pour préserver ce qu'ils avaient, pour éviter de faire des vagues avec un rien, elle ne s'en était jamais plainte, elle ne s'était jamais apitoyer à croire que Léo lui même n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait ressentir face à tous ces non-dits et ces sujets évités comme la peste. Et, l'inverse était tout aussi vrai. Emerson se doutait bien des jalousies silencieuses de son amante et de ces fois où apprendre la vérité de la part d'une tierce partie lui avait fait autant si ce n'était pas plus de mal que de l'apprendre par lui, to it simplement. Emerson n'était pas dupe. Mais Blanche le lui avait caché. Chaque fois. D'une part, de peur de sur-réagir alors qu'elle n'en avait pas vraiment le droit. D'une autre, de peur de le perdre à force de paraître blessée alors que c'était tout le contraire, que les blessures seraient plus fortes s'il coupait les ponts avec elle. Et elle pouvait en témoigner. Parce qu'il l'avait fait. Et à son tour, elle le faisait, elle avait coupé les pont jusqu'à ce qu'il apparaisse sur le perron de sa résidence temporaire, jusqu'à ce qu'il vienne à nouveau chambouler son monde, le nouveau qu'elle tentait de se créer pour oublier combien elle avait envie de le retrouver. Elle l'avait laissé entrer dans sa vie, pour une nuit, une seule. C'était ce qu'elle lui avait laissé croire. Et, pourtant, elle serait folle de l'avouer, mais une partie d'elle rêvait que cette nuit se reproduise encore et encore jusqu'à devenir leur quotidien. A cette fête qui n'était pas sa réalité, blanche se sentait intrus. Et ce ne fut que l'intervention de Léo qui lui fit reprendre une réputation saine, elle qui semblait avoir oublier de respirer, étouffer entre quatre murs qui l'écrasaient. Je sais bien. Je ne l'ai jamais insinué, décréta Blanche comme pour se justifier. Léo sortit une cigarette de son paquet, Blanche roula les yeux vers le ciel. J'aime pas quand mes cheveux sentent la fumée, souffla-t-elle en s'éloignant de son amant aimant. Elle n'avait jamais aimé cette habitude qu'il avait, lorsqu'un verre ou deux s'introduisaient dans leur soirée. La blonde porta à nouveau le cocktail à ses lèvres, diversion de la fumée qui l'envahissait. C'est pas que je ne veux pas tout ça précisa-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine. C'est que je ne me sens pas obligée de le faire parce que j'ai passé la trentaine.... Évidemment qu'elle aurait aspiré trouver un homme avec qui passer sa vie, quelqu'un qui la regarderait comme la huitième merveille du monde, qui lui donnerait confiance en l'amour. Et peut-être fonder une famille à son rythme. Elle ne rêvait pas de robe blanche et de promesse de vie. Ni d'une maison remplit de gamins. Mais l'amour, elle ne disait pas non. Et parfois, l'amour mène aux enfants et aux promesses de vie. Mais j'ai tout de même peur de passer à côté de quelque chose.. confia-t-elle comme elle ne l'avait jamais fait.

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MessageSujet: Re: i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche)   i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche) EmptyMar 11 Fév 2020 - 18:30

Léo connaissait la jalousie légendaire de Blanche, elle leur avait valu quelques disputes par le passé et qu’ils s’éloignent l’un de l’autre quelques fois, jamais très longtemps mais suffisamment pur que chacun puisse respirer. Il n’était pas facile à suivre, le photographe, lui qui se disait volontiers amoureux de l’amour, il semblait tomber amoureux comme on tomberait d’une chaise et qui se lassait dès qu’il voyait une nouvelle paire de jambes fines. Il était volage c’était vrai, à une époque surtout, parce que depuis quelques temps il s’était calmé, il en était revenu des histoires d’une nuit qui ne lui apportaient rien de plus que de brefs instants de plaisir. Mais il était difficile de revenir sur certains acquis et ce n’était pas idiot de la part de Blanche de se protéger de celui qui lui avait fait tant espérer en vain. A présent c’était lui de l’autre côté de la barrière, à attendre un geste, un signe qui lui ferait comprendre qu’elle était prête pour plus, prête à enfin lui faire confiance. Il guettait chaque expression mais il était trop faible pour résister à l’attraction, il l’aimait trop, il aimait ce corps qui le faisait perdre la raison alors il le savait, il succomberait toujours, même pour quelques heures d’amour éphémère qui les briserait davantage et le laisserait encore plus seul lorsqu’elle quitterait ses bras. A présent qu’il n’y avait plus aucune autre ombre au tableau, qu’il avait fait le deuil de sa muse voyageuse, il était à la merci de celle qui ne l’attendait plus, le temps leur filait entre les doigts et Emerson avait l’impression que ce n’était jamais le bon moment. Ce soir ils se retrouvaient à cette crémaillère où chacun semblait ne pas se sentir à sa place, ils prenaient en pleine face le temps qui passait, l’âge qui avançait et les autres qui faisaient des projets alors qu’eux semblaient toujours tels deux adolescents refusant l’âge adulte. Dehors entre les gorgés de cocktail qui leur réchauffaient la gorge et le paquet de cigarettes que Léo sortit distraitement ils se retrouvaient tous les deux, comme toujours. Un demi sourire se dessina alors qu’il portait une clope à sa bouche. Non, mais tu aimes le parfum que ça donne à ma peau. Ce mélange indescriptible de fumée et de parfum masculin, elle le lui avait confié une fois, il y avait longtemps, entre deux baisers. Tu n’y es pas obligée. Si j’avais pu choisir je n’aurais pas eu Jonah, ce n’est pas un secret. J’étais trop jeune, avec sa mère on n’était pas stables. Je l’aime ce gamin, plus que tout, mais c’était pas le bon moment… j’sais pas s’il y a vraiment un bon moment de toute façon. Ce n’était pas tellement une histoire de timing en fait, mais plus de rencontre, de faire les choses qu’on voulait avec la bonne personne, de se sentir bien, il en était convaincu. Pour preuve ce bébé qu’ils avaient perdu avec Grace, cet enfant qui n’était pas prévu non plus mais que Léo avait aimé dès qu’il avait eu connaissance de sa conception, ce genre de choses ne s’expliquaient pas, à ce moment là il s’était senti prêt. Et l’accident de la blonde avait été un vrai déchirement. Emerson se rapprocha de sa maîtresse, il s’assit à côté d’elle en prenant soin de ne pas lui envoyer sa fumée au visage. Il caressa son dos avec douceur. Il est loin d’être trop tard Blanche. T'es pas encore une vieille femme défraîchie. S'il tournait ses paroles en dérision il n'en était pas moins touché par cette confession, touché parce qu’il aimait cette fille et qu’il voulait la rendre heureuse. S’il n’imaginait pas forcément avoir d’autres enfants ou se marier il n’était plus contre la vie à deux ni même laisser parler ses sentiments.

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MessageSujet: Re: i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche)   i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche) EmptyMer 12 Fév 2020 - 4:46

Leur passé complexe ne facilitait pas leu relation présente, parfois teintée de jalousie, de doute, d'insécurité. Blanche s'était souvent, à tort, trop souvent, impulsivement laissé emporter par ses sentiments, créant des remous. Mais, les deux amants avaient toujours fini par se retrouver, comme si une force plus forte qu'eux les empêchait de s'éloigner trop longtemps, comme s'ils étaient essentiels à la survie l'un de l'autre. Et chaque fois, Blanche avait été animée par son amour plus fort que tout, cet amour qui pardonnait tout, qui acceptait de souffrir en silence de ce que Emerson ne pouvait pas lui offrir, parce que son coeur n'en était pas prêt. Seulement, cette fois, alors qu'il se sentait prêt, c'était plutôt la blonde qui semblait prendre ses distances, comme si les rôles avaient été inversés, c'était elle qui commandait, presque, acceptant les tendresses de son amant, mais ne laissant aucune ouverture à un plus dans leur relation. Et ce n'était pas à défaut de vouloir plus. Blanche n'avait jamais été douée pour les affections sans attaches, les amours sans promesse, elle en avait vécu les vestiges avec Léo, étant tombée maintes et maintes fois pour lui alors qu'il lui disait clairement qu'aucune avancée entre eux ne serait possible. Mais cette fois, c'était tout son être qu'elle protégeait. Elle se protégeait de lui. Elle se protégeait d'eux. Elle se protégeait d'elle. Parce qu'elle savait ce que c'était de le perdre, elle qui l'avait vécu plusieurs fois dans leur historique presque amoureux. Et elle savait encore plus combien ça faisait mal de le perdre alors qu'ils se laissaient engager dans une réelle relation. Septembre dernier lui avait laissé un goût amer dans la bouche, encore perceptible. Elle n'avait rien oublié. Elle y rêvait encore la nuit, à ce matin où elle avait laissé la porte claquer derrière elle, sa petite valise en bagage à main, après une nuit où ils s'étaient séparés, une nuit où ils n'avaient pas dormi ensemble, parce qu'un ombrage était venu dissimuler la tatoueuse, lui voler sa place et son moment de briller. Et devant l'inévitable, avant que son coeur ne se brise, elle s'était retirée. Maintenant, elle ne souffrait, elle devait l'avouer. Mais elle aurait encore plus été blessée de voir, sous ses propres yeux, l'amour de sa vie tomber à nouveau amoureux d'une autre alors qu'elle attendait sagement son tour. Elle ne disait rien, depuis des années. Elle avait lâché prise. Si on pensait que septembre marquait son lâcher-prise, on oubliait ces dernières années où elle avait simplement fait fit de ses sentiments chaque fois qu'Emerson trouvait une nouvelle flamme plus brûlante à consommer que la sienne. Son détachement avait commencé dès cette période. Et il n'avait fait que se concrétiser dans les derniers mois, après d'être laissé croire, à nouveau, qu'un eux étaient possible. Et maintenant qu'elle se montrait inaccessible, il lui semblait qu'elle était encore plus attirante aux yeux de Léo, qu'il remuait ciel et terre pour attirer son attention de par ses sourires charmants, ses techniques de drague et ses regards troublants. Il la déstabilisait, elle qui tentait de se montrer inébranlable. Blanche échouait tout de même à ce jeu, bien qu'elle ne voulait pas le lui avouer. Dehors, loin des gens qui contribuaient à les faire sentir comme des intrus à une fête à laquelle ils avaient pourtant été volontairement invités, c'était le seul endroit où ils se sentaient dans leur monde. Tous les deux, en marge de leur entourage, éternels adolescents qui prenaient peur devant tant de sérieux et de stabilité, eux qui n'en avaient point, leur arrestation du Nouvel An en était la preuve même. Et à nouveau, Léo la déstabilisa, lui rappelant les nombreuses fois où, entre deux baisers enflammés, elle avait apprécié l'odeur de braise et d'ambre sur la peau de son homme, lui arrachant presque les vêtements sur le corps témoignant de l'effet qu'il avait sur elle. Elle rougit, se remémorant l'odeur que prenait son cou. J'aime encore mieux le parfum de ma peau sur la tienne, avoua-t-elle en prenant ses distances de la fumée qui donnerait à ses longues boucles blondes l'odeur qu'elle n'aimait pas savoir s'y coller, assez loin pour cacher son étonnement alors qu'il lui confiait choisir plutôt de revivre sa vie de célibataire, plutôt que celle de père. Ce n'était pas un secret que cet enfant était arrivé comme une surprise et que ni Léo ni Andréa n'avaient été prêts, au moment où il avait choisi de s'accrocher à eux. Seulement, elle aurait pensé que Jonah était, malgré tout, la plus belle chose à être tombée dans la vie de Léo. J'crois pas qu'il y ait de bon moment..., répondit-elle. Mais il y a certainement des situations plus favorable. Elle faisait référence à leur propre passé, celui qui avait impliqué un abandon de l'enfant qui aurait pu être le leur de par la situation qui n'était pas favorable, ils étaient des gamins à l'époque, tous les deux. Aujourd'hui, ils étaient toujours ces deux gamins-là, mais si elle tombait enceinte demain matin, serait-elle en mesure d'abandonner le fruit de leur amour ? Ce n'est pas ce que je dis. J'pourrais avoir un enfant à quarante ans, de nos jours ça se fait.. Elle sourit au contact de la main de Léo dans son dos. Il s'était approché d'elle, repoussant la fumée de sa clope dans la direction opposé par respect pour elle. Et au fond, peut-être que je n'en veux pas, que ce n'est pas indispensable à ma vie. Ce que j'ai là, ça me convient... Ou presque... Parce qu'il lui manquait tout de même un homme, un homme en particulier, pour être complètement satisfaite. Elle soupira, regardant un instant ses pieds avant de coller sa tête contre l'épaule du brun. Léo..., souffla-t-elle, la voix presque tremblante. Si tu te trouvais trop jeune, à l'arrivé de Jonah, si tu ne te sentais pas prêt... Ça veut dire, alors, que mon choix était le bon.. Elle l'avait dit un peu sur le ton d'une question, un peu sur le ton d'une affirmation. Elle-même ne savait pas si elle attendait une réponse de la part de son amant. C'était délicat. Mis à part cette fois au café, celle où il l'avait confronté avec les rumeurs qui courraient sur eux, sur leur passé, ils n'en avaient jamais reparlé. Ils avaient mis un trait sur cet événement. Et ce soir, au regard de la nouvelle concernant Lisa et Marc et des confessions d'Emerson sur son fils, Blanche sentait la nécessité de revenir un peu sur leur histoire déchue, celle qui aurait pu les éloigner encore plus à l'époque. Si Léo n'avait pas été en mesure de fonder une famille typique avec Andréa, pourquoi l'aurait-il fait avec Blanche ?
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MessageSujet: Re: i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche)   i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche) EmptyMer 12 Fév 2020 - 23:17

Elle le faisait exprès pour l’allumer, Blanche, avec ses sous-entendus qui ne tombaient pas dans l’oreille d’un sourd. En même temps Léo n’était pas tellement mieux, pas un pour rattraper l’autre, c’était bien connu. Il aurait pu écraser sa clope et se ruer sur elle pour mieux imprimer le parfum de sa peau sur la sienne, comme elle le disait si bien. Ce n’était pas l’envie qui lui manquait, celle-là était toujours présente, telle la dépendance à une drogue dure. Mais il était encore capable de rester civilisé et déjà la blonde s’éloignait de lui, pour fuir l’odeur de fumée qui la dérangeait, ou cette évidente attirance qui la rendait faible. Et comme pour mieux chasser cette envie ils abordèrent les sujets sérieux, ceux qui d’habitude arrivaient à la fin d’une soirée trop arrosée, trop festive, après avoir bu et dansé toute la nuit, quand enfin ils reposaient leurs carcasses sur le sol pour mieux philosopher. En ce début de soirée ils n’étaient pourtant pas ivres mais peut-être bien un peu épuisés de se courir après, d’emprunter toujours les mêmes pas de danse qu’ils connaissaient trop pour terminer inlassablement dans les bras de l’autre. Cette soirée était propice aux confidences, comme si, sans le vouloir, avec leur maison flambant neuve et leur annonce de bébé, Marc et Lisa avaient pressé le couple d’éternels amants à se poser un peu, à se confier l’un à l’autre, à aller plus loin dans la discussion que leurs échanges plus ou moins superficiels habituels. Si Blanche confia ses peurs quant à son avenir incertain et à la pression que la société mettait sur les épaules d’une trentenaire célibataire et sans projets, Léo confessa non sans mal qu’il aurait aimé avoir eu le choix, à l’annonce de sa future paternité. Non pas qu’il regrettait aujourd’hui que son fils ait vu le monde, bien au contraire, il n’imaginait plus sa vie sans sa tête blonde, sans ses éclats de rires et ses questions bien trop pertinentes pour un gamin de son âge. Mais la vie d’Emerson semblait être faite d’occasions manquées, de choix qu’on avait fait pour lui, d’éternelles questions sans réponses et parfois il aurait aimé avoir un peu plus de contrôle sur son destin. Sauf que comme Blanche le soulignait à son tour, il n’y avait pas de bons moments, on n’avait pas toujours le choix, même rarement, bien qu’on pensait avoir un libre arbitre. Dans un monde idéal il aurait aimé faire un enfant avec une femme qu’il aimait et avec laquelle il imaginait un avenir, plutôt qu’avec celle qu’il avait quitté parce que ça devenait trop sérieux à son goût. Revenant à Blanche et son hypothétique envie d’enfant, Léo l’imagina un instant avec un bébé dans les bras, elle serait certainement une maman formidable, il n’en doutait pas. Mais il avait du mal à ne pas sentir ses poings se serrer de colère en l’imaginant porter l’enfant d’un autre que lui et il ne se sentait pas non plus prêt à lui offrir ce genre de chose. Il sourit alors, pour chasser ses mauvaises pensées. Tu pourrais même faire un enfant toute seule… ça se fait aussi. Elle qui se revendiquait si libre, si indépendante, elle pourrait avoir le culot de le faire, il n’en doutait pas. Alors évidemment arriva ce qui devait arriver, cette tête sur l’épaule de Léo, cette question qui ne sortait pas de nulle part, celle que Blanche devait se poser depuis des mois probablement, depuis leur confrontation au Starbucks. Léo tira nerveusement sur sa la fin de sa cigarette avant de l’écraser distraitement tout en recrachant doucement la fumée, tout ça pour réfléchir à quoi répondre, comment dire les choses. Il soupira en levant les yeux au ciel. Ce n’était pas ton choix, Blanche. Il restait persuadé que c’était celui de Peter, qu’il n’avait pas laissé la jeune fille qu’elle était s’exprimer en tant que femme, il l’avait seulement persuadée qu’elle était coupable, d’être trop tête en l’air, d’avoir oublié de se protéger et que si elle gardait cet enfant elle gâcherait l’avenir de sa précieuse progéniture. Mais soyons honnête, Cambridge n’avait pas envie de polémiquer sur ce sujet-là, elle voulait savoir si celui qu’elle aimait aurait accepté ce bébé si elle lui en avait offert le choix. On était des gamins, on n’était pas prêts à devenir parents. On n’aurait pas eu le même avenir et tu le sais. Jamais tu n’aurais pu ouvrir ton salon de tatouage et moi je n’aurais pas autant voyagé. Il reposa doucement sa tête sur celle de Blanche. C’était la meilleure chose à faire mais ça ne veut pas dire que ça me soulage de le savoir. Ils restèrent comme ça, sans bouger, sans parler, un instant. Avant que Léo ne tourne la tête, pour embrasser les cheveux de Blanche, ils sentaient la vanille, c’était réconfortant. Tu vas prendre l’odeur du tabac, Love.

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MessageSujet: Re: i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche)   i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche) EmptyJeu 13 Fév 2020 - 3:04

Faisait-elle réellement exprès pour allumer son ancien amant ou s'était-elle laissé avoir par l'habitude de leur proximité naturelle? Il y avait peut-être un peu des deux dans sa réplique facile, dans son invitation à gouter à sa peau, à renouer ce qu'ils savaient faire de mieux, quand le langage corporel parlait plus pour eux que les mots. Ils étaient doués pour parler des heures durant, ils l'avaient jadis fait souvent, après une nuit à consommer leur amour physique ou une simple soirée affairés sur le canapé, une coupe de vin entre les mains. Mais, il avait toujours été question de discussions de surfaces, des conversations qui n'avaient pas d'incidence sur leur passé ou qui ne semblaient pas trop sombres. Des conversations qui n'engageaient aucune confidence lourde de sens. Tout avait été léger. Tant dans leur passé de relation éphémère que dans leur courte relation officielle. La réponse de la blonde sonnait comme une invitation à se fondre sur son cou, à l'embraser de millier de baisers plus enflammés les uns que les autres, l'arrière goût d'insatisfaction toujours à travers la gorge, désir non assouvi de cette matinée sur la plage où la vie avait choisi de les séparer plutôt que de leur permettre de rester accroché l'un à l'autre. Ça sonnait comme une autorisation à retrouver ces affections, ce chemin qui représentait la facilité des douceurs qu'ils savaient trop bien se procréer. Mais dans la foulée des émotions, dans une lucidité qui lui avait permis de se recentrer et peut-être aussi avec l'intention d'éviter de devoir laver ses cheveux ce soir-là, Blanche s'était éloignée. Le manque de sa peau en trop, oui, et aussi déjà envieuse de leur prochain égarement. Une distance assez prononcée pour leur permettre de discuter, ce soir, beaucoup plus sérieusement, d'aborder des sujets qu'ils ne touchaient que rarement, que les fois où ils n'étaient pas réellement en contrôle de leurs bouches, avant que celles-ci ne dérapent l'une vers l'autre. Adossé contre la clôture fraîchement repeinte du jardin de Marc et Lisa, ils parlaient d'avenir, de pression systématique que la société faisait, parfois trop souvent de façon involontaire, de l'âge qui allait en avançant et des projets de vie que l'on avait ou qui manquaient. Ce dont elle était effrayée, Blanche, ce n'était pas d'avoir un enfant. C'était de regretter de ne pas en avoir. De regarder les autres avoir des projets de vie qui les pousseraient à devenir de meilleures personnes dans le but de donner des exemples à la future génération, alors qu'elle, elle arrivait encore à peine à payer ses factures passé la trentaine. Elle avait peur de passer à côté de toutes les belles choses que la famille pouvait apporter, mais aussi de regretter si elle succombait au désir de la maternité. Et en tant que mère, elle ne s'était jamais imaginée. Elle n'était pas souvent en interaction avec des enfants. Il y avait Romy, qu'elle aimait comme un membre de sa famille, qu'elle cajolait sans cesse, mais au-delà de celle qui l'appelait tata même si le sang n'était pas partagé, il n'y avait personne. Pas même Jonah, qu'elle avait entre croisé que quelques miraculeuses fois, pas assez longtemps pour dire si la présence d'un enfant lui était confortable ou tout le contraire. Jamais elle ne pensait à la mère qu'elle pourrait être, pas même après avoir appris qu'elle aurait pu en devenir une. Jamais elle ne jugeait les autres parents faire dans les boutiques ou sur la rue, parce qu'elle n'avait aucun point de comparaison. Elle était complètement inculte dans l'art d'élever un enfant. Et le serait sans doute pour le reste de ses jours. Lorsque Léo lui rappela qu'elle pourrait même en avoir un sans homme, un enfant, elle sourit, sachant bien qu'il faisait référence là à son côté indépendante affirmée. Un sourire vint se poser sur ses lèvres alors qu'elle secouait lentement la tête. C'est une possibilité, mentionna-t-elle avec une douceur infinie. Mais ce n'était pas la sienne. Du moins, pas pour le moment. Peut-être qu'un jour, si l'envie se trouvait à être trop forte, elle y songerait. Mais, chose certaine, pour l'instant, elle aspirait tout de même à un enfant né d'une union qui représentait quelque chose d'unique pour elle, de deux personnes pas forcément amoureuses, pas forcément en couple, mais surtout qui forment une équipe unie. Bien que tout ça, ce n'était pas dans ces plans. Pas maintenant. Et même si elle ne songeait pas à la maternité, même si elle ne ressentait pas ce besoin, même si le désir de vivre des aventures qui la transporterait vers une vie où les enfants ne collaient pas, cela ne l'empêcha pas de penser à celui qu'elle aurait pu avoir, près de quinze années plus tôt. Et du choix qu'elle avait finalement fait de le laisser les quitter, sans même avoir consulté Léo. Elle ne s'autorisait pas vraiment à y penser, ayant désiré bloquer cette époque de leur vie dans un tiroir de souvenir bien enfoui dans sa mémoire. Ce soir, pourtant, elle l'ouvrait volontairement. C'était peut-être la meilleure chose qui pouvait leur arriver. Et quand Léo réfuta l'idée qu'il s'agissait de son choix, elle soupira. Évidemment, il avait été fortement endossé par monsieur Emerson. Mais, au final, c'était elle qui avait pris la décision de passer à la clinique, de prendre un rendez-vous pour un avortement, de s'y rendre seule sans en aviser le concerné qui n’aurait certainement pas hésité pour l'accompagner. Et de cette façon, elle leur aurait sans doute évité bien des blessures inutiles. Ça aurait été un soulagement parmi toutes celles qu'ils avaient encore. La tête de Léo se colla à la sienne, elle sourit faiblement en entendant son opinion face à l'heure histoire. Mais la vérité, c'était qu'elle l'aimait déjà trop à l'époque pour l'empêcher de faire quoi que ce soit. Et s'ils avaient choisi d'assumer les responsabilités de leur erreur, elle ne se serait jamais opposée à ce que Léo profite de sa vie, même si ça aurait dû être sans elle. D'une certaine part, elle avait toujours été jalouse de la proximité qu'il garderait toujours envers Andréa, pour le bien de Jonah. Et de celle qu'il aurait pu avoir avec Grace, bien plus forte que celle qu'il avait encore pour elle, si le bébé ne les avait pas quittés. On était pas prêt à devenir parents, c'était la meilleure chose à faire, répéta-t-elle en se remémorant pour la première fois depuis longtemps sa visite seule à la clinique, la jeune fille d'à peine dix-sept ans qu'elle était à l'époque totalement apeurée face à un océan d'inconnu et le traumatisme qu'avait laissé les images de la procédure dans son esprit. En silence, ils restèrent un collé à l'autre, comme s'il s'agissait d'un réconfort, Blanche fixant l'horizon, le vide dans les yeux brillants d'émotions. Ce fut le baiser de Léo sur la cime de sa tête qui la ramena à Bowen et son affirmation qui lui fit hausser les épaules. Sentir le tabac et la fumée, c'était le moindre de ses soucis pour l'instant. Et de tous les mots de la phrase du photographe, ce fut l'appellation love qui fut gravé dans sa mémoire. Sans que la blonde puisse ajouter quoi que ce soit, Marc et Lisa, suivi de quelques de leurs convives, et amis des deux amants brisés, arrivèrent dans le jardin, leurs visages illuminés du bonheur qu'ils venaient de partager. « C'est ici que vous vous cacher », lança joyeusement Lisa en s'approchant de Blanche pour l'attirer vers le groupe de filles qui venaient de se reformer près de quelques chaises de jardin. « Je te l'emprunte, Léo. Tu m'en veux pas? Promis, je te la retournerai avant la fin de la fête. », l'avertit-elle, Blanche qui s'excusa du regard à son amant avant de s'en éloigner, de force. « Blanche, raconte-nous tout, il y a quoi entre lui et toi? », demanda Lisa une fois éloignées du concerné. Blanche haussa les épaules, ne sachant elle-même quoi répondre à sa question. « Oh, arrête, on sait tous qu'il y a encore un truc entre vous. Quand allez-vous enfin vous rendre à l'évidence. Blanche, vous êtes faite l'un pour l'autre. Toute cette vie, vous pourriez l'avoir. », fit-elle, ce à quoi Blanche secoua la tête. C'est bien là que tu te trompes, affirma la blonde. Toute cette vie, ce n'était pas ce à quoi ils étaient destinés. Et c'était bien comme ça. Peut-être pourraient-ils être des amoureux nomades, sans maison trop grande pour loger une famille, sans bébé ou chien, sans vie typiquement rangée. Lisa accorda un dernier regard plein de sous-entendu à sa vieille amie, sans pour autant en ajouter. Blanche, à son tour, choisis de changer de sujet. Et la fête reprit de son cours. Quelques heures avaient passées, les petites lumières automatiques suspendues dans le jardin s'allumaient à vue de la noirceur qui commençait à tomber. Blanche s'était absentée vers les toilettes, presque prête à partir. Elle n'avait toujours pas reparlé à Léo, ne s'était toujours pas retrouvée sur son chemin. Elle le croyait même parti, à cette heure, elle qui avait été forcée de l'abandonner et qui s'était fait monopoliser pour le reste de la crémaillère par une bande de filles avec qui, finalement, elle n'avait aucune affinité. Quand elle sortit des toilettes, elle fit un nez à nez avant le brun, un sourire se posa sur ses lèvres. Je te croyais parti, avoua-t-elle avant de lui laisser l'espace pour entrer à son tour dans les toilettes, pièce qu'il allait sans doute emprunter.
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MessageSujet: Re: i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche)   i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche) EmptyVen 14 Fév 2020 - 22:57

On sentait dans la voix de Blanche une pointe de déception. De regrets, d’et si ? Et s’ils avaient eu cet enfant, même si jeunes, est-ce que les choses auraient été différentes, est-ce que Léo aurait été moins volage, plus posé, est-ce qu’il lui serait revenu pour de bon ? Et si ce bébé avait été leur unique chance de bonheur, gâché par un père omniprésent qui avait décidé de leur avenir ? Et si au contraire il les avait encore plus éloigné, éclatant pour de bon ce couple qui n’en était pas vraiment un ? Déjà dysfonctionnel à l’adolescence. Et si le jeune Emerson avait su, au moins, pour pouvoir l’accompagner, l’épauler dans cette épreuve qu’elle avait subit seule, est-ce que ça aurait changé quelque chose ? Tant de questions et sûrement plus qui résonnaient sans que la blonde ait à les formuler. Des questions que Léo se posait aussi, sûrement plus furtivement qu’elle. Ce qui était fait était fait, il était soulagé de l’avoir su, même après des années, pour qu’il puisse prendre lui aussi un peu de ce poids sur ses épaules pour la délester elle, même si peu, de ce secret qui semblait la bouffer. Mais que pouvait-il y faire, à part annoncer des vérités qui faisaient mal, à part être profondément persuadé que si les choses avaient été différentes il n’aurait pas Jonah aujourd’hui et ça il ne pouvait pas l’accepter, si c’était à refaire il referait tout, même ses erreurs, puisqu’elles l’avaient mené jusqu’à lui. A présent et comme il l’avait toujours fait, il préférait regarder vers l’avenir, celui qu’il avait du mal à envisager mais dans lequel Blanche pourrait avoir toute sa place. Puis avant qu’ils purent conclure cette conversation, bien qu’elle n’ait pas vraiment eu besoin de conclusion, la fête repris son cours, les hôtes et leurs convives avaient migré vers la terrasse, privant les deux amants de leur intimité, reléguant le temps des confidences à plus tard. Blanche fut entraînée avec les filles, la joyeuse bande de trentenaires qui riait aux éclats et lançait des regards pleins de sous-entendus à Cambridge. Léo se leva pour se dégourdir les jambes et sans qu’il ait à dire quoi que ce soit on lui tendait un nouveau verre de cocktail. Le premier d’une longue série, à parler de femmes, de sport, de jardinage, de tout, de rien, en fumant clope sur clope dans des éclats de rires, avant de rejoindre la salle de billard à l’étage. Emerson s’était senti fatigué après sa conversation avec son ex, il pensait rentrer chez lui sans demander son reste et puis finalement la soirée avait pris une tournure différente, finalement il était entré dans l’ambiance, il s’était amusé, il avait retrouvé cette complicité qu’il pensait perdu avec ses vieux amis et il n’avait plus vu le temps défiler. Aux premières heures de la nuit il avait malgré tout réussi à s’échapper, sans trop savoir pourquoi il avait besoin de rentrer, peut-être sa semaine sans sommeil à veiller son fils malade avait eu raison de son éternelle endurance, il prit congé de ses amis et en descendant au rez-de-chaussé il croisa Lisa, il en profita pour lui demander si Blanche était partie, la jeune femme lui indiqua les toilettes et sans réfléchir il s’engouffra dans cette direction. Tombant sur elle de façon un peu trop brutale il s’arrêta net avant de la bousculer. Elle lui répondit par un sourire, il esquissa un rictus, pour tout dire l’alcool commençait à lui tourner la tête. Je partais. La blonde lui laissa la place d’entrer dans les wc, il attrapa sa main. Je te cherchais en fait. J’vais rentrer à pieds, j’ai trop bu pour conduire. Tu m’accompagnes ou tu veux rester encore un peu ? Il lui laissait le choix pourtant il espérait qu’elle saisisse l’opportunité de s’enfuir avec lui. Même s’il avait été dérangeant et bouleversant, il avait aimé leur échange plus tôt dans la soirée, ils avaient rarement parlé si sincèrement et il pensait que cette nuit pourrait être différente de toutes les autres.

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MessageSujet: Re: i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche)   i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche) EmptyLun 17 Fév 2020 - 5:44

Toute sa vie, elle ne s'était pas questionné à savoir si son choix avait été le bon ou pas, pour elle comme pour eux. Innocemment, elle s'était laissé berné par l'idée que ce genre de destin finirait par lui revenir, la famille et les enfants. A l'adolescence, du moins, c'était ce qu'elle s'était dit. Que sa décision était en partie pout lui permettre de vivre tout ça en temps voulu, de la meilleure des façons possibles. Et quand Blanche eu vingt ans, quand elle prit conscience de la vie et de ce qu'elle voulait réellement, de l'opinion qu'elle avait de l'amour et de la vie à deux, son ressenti sur la famille et les enfants, lui, se montra différent. Cumulant des déceptions amoureuses, des difficultés financières, du travail sans arrêt pour se permettre de payer l'électricité de son studio de tatouage, mais aussi pour se permettre de mettre du pain sur la table le soir venu, l'envie de fonder une famille s'était envolée. A son trentième anniversaire, c'était plutôt l'envie d'être heureuse pour le reste de sa vie, sans se conformer à un moule qui ne lui collait pas à la peau qui s'était décuplée. Alors, regrettait-elle ? Pas à proprement parlé. Leur vie aurait été totalement différente, s'ils s'étaient accordé de laisser une chance à cet enfant. Bien différente. Peut-être que Léo n'aurait jamais pu rencontrer Andrea, peut-être que Jonah ne serait jamais arrivé dans sa vie. Et dans un tel cas, penser à la possibilité de couper le photographe de toutes les belles choses qui lui étaient arrivées depuis la décision de Blanche de faire disparaître cet enfant, c'était impensable pour la blonde. Jamais elle ne se le pardonnerait. Quitte à jalouser les attentions que son amant a posé à d'autres, quitte à avoir envié souvent ces filles qui avaient pu partager une partie de leur vie avec lui. C'était un peu ça, d'aimer. C'était de donner la possibilité à l'autre de s'épanouir, même lorsque cela voulait dire de s'épanouir ailleurs, avec d'autre. C'était d'accepter de le vouloir heureux, même si le bonheur venait de toutes ces autres. Alors, non, elle ne regrettait pas. La seule chose qu'elle regrettait, c'était de lui avoir caché durant toutes ces années. Au moment où on pouvait presque sentir la tristesse de leurs échanges, c'est l'ambiance festive qui les empêcha de devenir trop sérieux alors que les convives et les hôtes de la soirée sortaient à pelleté sur la terrasse arrière, là où la fête semblait se poursuivre. Blanche se fit arracher des bras de Léo, métaphoriquement parlant, jusqu'à le perdre de vue, laissant la soirée reprendre son cours. Il lui manquait, sa peau lui manquait, leur conversation aussi profonde qu'elle l'avait été lui manquait. Et les filles avec qui elle tentait de renouer depuis maintenant de longues heures ne comblaient en rien le vide que la séparation entre Emerson et elle avait créé. Elle ne leur ressemblait pas. Elle n'appartenait pas à leur monde. Et elles lui semblaient comme de lointaines connaissances dont elle ne connaissait plus rien, qu'elle reconnaissait à peine. Lorsque l nuit fut tombée, après quelques cocktails et des formules de politesse, Blanche pris le chemin vers les toilettes, dernier arrêt avant de partir. En ouvrant la porte pour s'en extirper, elle tomba nez à nez avec le photographe. Un sourire se posa sur ses lèvres rougies par les restes du rouge à lèvres qu'elle avait appliqué au début de la soirée. Blanche se recula, laissa l'espace à Léo dont il avait besoin pour passer, mais au contraire il attrapa les mains de la blonde, l'informant qu'il s'apprêtait à partir. Qu'il la cherchait. Que le chemin à deux serait sans doute plus agréable que seul. Le coeur de la tatoueuse manqua un battement, sa tête ne savait plus où donner de la tête, aussi bête que cela pouvait sonner. Le suivre, rester. Elle baissa les yeux sur leurs mains enlacées, puis laissa ses prunelles retrouver celles de son amant, une étincelle au regard. J'allais partir aussi, faire la route à deux serait moins ennuyeux, souffla-t-elle en jetant son attention vers Lisa qui semblait avoir repris une nouvelle conversation avec ses invités. Elle ne remarquerait même pas que Léo et Blanche s'étaient éclipsés. Serrant la main de son éternel amant, Blanche le suivi à l'extérieur de la grande maison. Blanche était venue à pied. Elle n'avait pas de voiture, c'était connu. Elle avait toujours eu peine à payer ses comptes, ajouter une voiture à la liste des choses à payer lui avait toujours semblé inutile. À Bowen, tout se faisait à pied. Et quand elle avait besoin de sortir de ses quartiers habituels, elle empruntait celle de Charlize. Maintenant que l'argent n'était plus un si gros problème, peut-être oserait-elle s'accessoiriser d'un véhicule. Comment était ta soirée ? Question banale qui servait à meubler la conversation. Ils marchèrent quelques temps, parlant de tout, de rien, leurs mains toujours enlacées jusqu'à arriver à une intersection où la blonde s'arrêta. C'est ici que nos chemins se séparent, fit-elle en se mordant la lèvre. Pour accéder à son nouveau chez elle, elle devait emprunter la droite alors que Léo devait continuer tout droit. L'envie de le quitter, pourtant, n'était pas perceptible. Elle aurait aimer trouver le courage de lui proposer de visiter son appartement.  

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