i'm not gonna write you a love song cause you ask for it (léanche)

Il y avait encore énormément de chemin à parcourir, de questions sans réponses, de choses à avouer ou à confesser pour que ces deux-là puissent se retrouver et se donner une chance. Pas pour une nuit de plus, ça ils savaient faire, même sur les braises encore brûlantes de leurs échecs, mais pour que quelque chose de beau ressorte de toute cette histoire, plus que le sexe, plus que les promesses qu’ils ne pouvaient pas tenir. S’il ne faisait à présent aucun doute qu’ils y avaient droit, que Léo s’y autorisait enfin, il allait devoir séduire Blanche, plus que par ses gestes ou par ses mots brûlants. Il devait lui faire baisser sa garde. Ce soir ça avait été un pas en avant, une première discussion nécessaire où les cœurs s’ouvraient timidement sur leurs blessures et quelques barrières tombaient. Ce n’était que le début mais il fallait bien commencer par quelque chose. La fête avait pourtant repris son cours et les deux ex avaient été séparés par leurs amis respectifs, la maison n’était pourtant pas si grande mais ils ne s’étaient pas recroisés par la suite. Emerson, qui était du genre à se laisser entraîner quand l’ambiance était bonne, avait profité de ses retrouvailles avec ses vieilles connaissances et c’était finalement une bonne chose qu’il ne passe pas toutes ces heures collées à la blonde comme il aimait tant le faire. Lorsqu’ils se retrouvaient quelque part ils avaient tendance à occulter tout le reste, ou à s’éclipser pour mieux se retrouver seule, c’était leur fâcheuse habitude mais ce soir ils n’en avaient pas eu l’occasion et c’était pour le mieux parce que ce n’était pas l’endroit pour s’étendre sur les sujets difficiles durant la nuit entière et qu’ils avaient encore trop de route à faire pour retrouver les bras de l’autre même si l’envie était toujours forte. Au moment de partir Léo pensait que la blonde avait peut-être déjà quitté les lieux, mais il ne put s’empêcher de vérifier et quand on lui confirma qu’elle était encore là dû partir à sa recherche, comme attiré par un aimant. Il ne lui fallut pas bien longtemps pour la trouver et tenter de la laisser être séduite par l’idée d’une marche à ses côtés, pour prolonger la soirée, pour ne pas la quitter si vite sur ce goût d’inachevé. Il sentit qu’elle hésitait et pourtant ce fut un regard brillant qu’elle posa sur lui. Il sourit lorsqu’elle accepta, agrippant sa main un peu plus fort, remarquant qu’elle surveilla si la maîtresse de maison les surveillait. Il l’entraîna alors non sans lui glisser quelques mots à l’oreille. Et même si elle nous voyait partir ensemble, qu’est-ce que ça changerait ? Laisse-les parler si ça peut les occuper. Léo n’en avait pas grand-chose à faire de l’opinion des autres, ça faisait bien longtemps qu’il ne s’en occupait plus. Il lui lança un regard taquin avant qu’ils ne sortent de la maison. La nuit était éclairée par la pleine lune, il n’y avait personne dans les rues. Le photographe passa un bras autour des épaules de la belle, s’autorisant ce geste parce que c’était elle et personne d’autre et ils marchèrent les premières minutes en silence. C’était bien, les garçons m’avaient manqué, ça faisait sûrement des années que je n’avais pas passé une soirée avec toute la bande. Et pour toi ? Il se doutait un peu de sa réponse mais il avait envie de l’entendre de la bouche de l’intéressée. Ce fut au bout de quelques courtes minutes que Blanche s’arrêta et indiqua à Léo qu’ils se séparaient ici. Il soupira furtivement en esquissant un rictus alors qu’il retirait son bras de l’épaule de son ex. Ne fais pas cette tête, t’es trop attirante comme ça. Alors que ses dents mordaient de façon mutine sa lèvre sans qu’elle s’en rende réellement compte, il aurait pu lui proposer de la raccompagner jusque chez elle ou bien de le suivre chez lui, mais l’issue de ces quelques pas de plus ils la connaissaient tous les deux et non pas que Léo n’en ait pas envie, mais il savait que ça ne mènerait à rien de bien. C’était bon de te croiser ce soir Love. Bonne nuit. Il embrassa cette main qu’il n’avait toujours pas lâchée. Avant de finalement la lui rendre et de s’éloigner de quelques pas avant de le regretter.

C'était drôle, pourtant Blanche n'avait jamais accordé une grande attention aux regards q un les autres pouvaient porter a sa personne ni même à ses choix de vie. La preuve en était la décision de s'exiler du monde dans lequel sa famille vivait, celui qui l'avait vu grandir. Or, ce soir, l'opinion de Lisa semblait la r ta casser. Cela avait sans doute un lien étroit avec la discussion qu'elles avaient eu, lorsque la future maman était venue la retrouver dans la cours, questionnant la blonde sur la relation qui unissait Léo et Blanche, celle qui semblait, à son avis, perdurer dans le temps et être faite pour durer. Leur passé relationnel était complexe, nous l'avons souvent étoffé, et c'était peut-être ça qui rendait Blanche sensible à ce que les autres pouvaient penser d'eux. Ils étaient les éternels amoureux, ceux qui se tournaient autour depuis toujours. Mais n'était-ce pas lassant à la longue pour les autres qui les regardaient faire, qui leur criait d'enfin se laisser une réelle chance? N'était-ce pas comme crier au loup de dire qu'il n'y avait rien entre eux, poussant les autres à ne plus les croire, éventuellement, s'ils venaient à se mettre officiellement ensemble et à tenter l'expérience d'une relation complète. Peut-être que la blonde se mettait tout simplement trop de pression, pensant à bien des choses qui finalement n'importaient que très peu. Léo la ramena d'ailleurs à l'ordre, notant qu'il n'y avait rien de dramatique à les voir quitter la maison ensemble, même si leurs mains étaient entrelacées. Ils parleraient sans doute, pondéraient des hypothèses sur la suite de la soirée et quoi de plus ? Au final, tout le monde savait à Bowen qu'il y avait un truc entre eux. Du moins, toutes les personnes se trouvant à cette fête. Et ainsi ils quittèrent la réception, un peu comme chaque fois qu'ils se trouvaient dans ce type d'événement, clin d'œil à la soirée de Bowards, un an plus tôt, là où ils avaient également quitté la tête main dans la main, s'éclipsant pour trouver un peu de calme dans leur soirée. Et dès les premiers instants dans la nuit, dès leurs premiers pas vers la maison, instinctivement, Léo posa ses bras autour des épaules de sa douce, elle logea sa tête dans la nuque du photographe, appréciant la douce affection qu'il lui livrait d'abord silencieusement avant d'oser briser la feutrine de la nuit tombée. Question qu'il lui retourna. Blanche sourit. C'était bien, somme toute, conclut-elle sans mentir. Cette soirée lui avait permis de revoir de vieilles copines, mais aussi d'avoir une bonne discussion avec son amant. Mais je te mentirais si je te disais en avoir apprécier toutes les minutes. Au risque de me répéter, ce n'est pas mon monde, avoua-t-elle sans se cacher. Il se doutait sans doute de sa réponse, mais s'il voulait l'entendre, elle le lui livrait sans trop de difficultés. Puis, après quelques minutes de silence à apprécier la présence de l'autre, Blanche s'arrêta décrétant que leur chemin se séparait ici. Inconsciemment, elle mordillait sa lèvre inférieur, l'envie de prolonger leur balade, même silencieuse, d'encore quelques instants était tentante. Elle rougit quand il lui glissa à l'oreille qu'elle était beaucoup trop attirante, formant un sourire de ses lèvres qui se transforma en moue déçue alors qu'il embrassait ses mains dans un au revoir ponctué du surnom qui lui procurait toujours le même effet. Love. À bientôt, souffla-t-elle alors qu'il s'éloignait déjà vers sa maison.