take control of who you are, show the people what you’re made of (livio)

Deux-mille-dix-neuf s'est avérée être une année particulièrement compliquée pour toi, parsemée de haut et de bas à n'en plus finir. Alors évidemment, quand deux-mille-vingt est arrivée, tu t'es lancée dans de grandes résolutions, comme la plupart des gens sans doute. Mais cette fois-ci, plutôt que de prendre de grandes décisions, souvent impossibles à tenir, tu as décidé de choisir des petites résolutions que tu pourrais tenir sans trop de difficultés. La première chose que tu as décidé de retrouver, c'est ce besoin de bouger, de faire du sport, d'être active physiquement ailleurs que dans un lit. Et pour ça, rien de mieux que le surf. Tu en as fait pendant des années, partageant cette passion avec Allen, un de tes meilleurs amis. Mais à cause de ton travail, de ton déménagement et de tous ces chamboulements dans ta vie sentimentale et amicale, tu as un peu relayé le surf au second plan. Néanmoins, aujourd'hui, tu as décidé de donner vie à une première résolution et c'est comme cela que tu te retrouves sur la plage, ta planche en mains, en train d'enfiler ta combinaison. Concernant celle-ci, tu n'as pas perdu la main mais pour ce qui est des vagues, tu sais que ce ne sera pas aussi simple. Après avoir déposé tes affaires au food truck d'Allen pour qu'elles soient en sécurité, tu te lances vers la mer, ta planche en mains. Comme à ton habitude, tu te couches sur celle-ci, pagayant à l'aide de tes bras pour rejoindre une zone plus mouvementée. Une fois prête, tu te retournes mais au moment de te mettre debout, les vagues t'emportent, tu perds ton équilibre et tombes à l'eau. Tu réessayes une fois, deux fois, trois fois, en vain. Après avoir lâché quelques putain, merde et autres jolis mots dans ce genre, tu t'assieds sur ta planche et décides de faire une pause, le temps de reprendre tes esprits et surtout, le temps de faire sortir l'eau que tu as ingurgitée bien malgré toi.

Qui dit Australie, dit forcément cours de surf ! Pour un homme comme Livio, qui aimait les sports – et non, il ne se résumait pas qu'au sport de chambre ! - il était certain qu'on allait vite le retrouver sur une planche de surf. Il en avait déjà fait, il y avait quelques années, à l'époque où il était resté quelques temps en Australie pour une femme. Mais malgré ces quelques bases, il avait quand même tenu à participer à un cours collectif afin de reprendre les bonnes habitudes. Une fois que les participants avaient enfilé les combinaisons, le petit groupe s'avança sur la plage, planche de surf en main, afin de réapprendre les premiers gestes, tout en restant sur le sable. Puis, un rappel des postures et des règles de sécurité fut présenté par le prof qui, enfin, les envoya à l'eau. Tel un gamin, Livio trottina jusqu'au bord de la plage et entra dans l'eau sans difficultés. Les premiers essais furent, quant à eux, plus difficiles. Livio tomba une fois, deux fois, trois fois, quatre fois... Mais il ne comptait pas abandonner. Il voyait bien que d'autres avaient quelques difficultés, eux aussi. Comme cette jeune femme, qu'il observa attentivement, alors qu'elle tomba à plusieurs reprises. Livio afficha un sourire amusé, non pas parce qu'elle n'était pas franchement douée, mais parce qu'elle lâchait des jurons à chaque fois qu'elle remontait sur sa planche. Elle semblait avoir du caractère.  Alors que le courant l'avait quelque peu rapproché d'elle, il nagea de sorte d'approcher sa planche de la sienne. « Je vois que je ne suis pas le seul à avoir du mal, aujourd'hui ! » dit-il pour l'aborder, un large sourire sur les lèvres. Mais quand la brune releva le visage vers lui, Livio haussa les sourcils, surpris. Il venait de faire un sacré bond dans le temps. « Freja ? » Il se revoyait quatre ans en arrière, à Florence, à faire visiter sa ville à cette belle brune. Il se revoyait lui faire déguster les spécialités italiennes. Il se revoyait les matins, quand elle se réveillait, nue dans ses bras. De beaux souvenirs, d'ailleurs... « Si on m'avait dit que je te recroiserai à l'autre bout du monde... »

Alors que tu reprends tes esprits sur ta planche de surf, bien décidée à renouer avec la mer même si celle-ci ne semble pas vouloir de toi, une voix s’élève par dessus les vagues. Tu tournes la tête en direction de celle-ci, ne mettant que quelques secondes à reconnaître Livio. « Livio ! » Réponds-tu sans une once d’hésitation dans la voix, avançant toi aussi ta planche dans sa direction. « Tu ne l’aurais pas cru ? » Demandes-tu en souriant avant de stabiliser ta planche à l’aide de tes jambes, à côté de celle de l’italien. « Comment tu vas ? Tu es ici en vacances ? » Ou est-il ici pour rester ? Telle est la question. En tout cas, tu es heureuse d’avoir recroisé sa route par hasard. Même si aujourd’hui votre relation n’est plus la même à cause de la distance et du manque de communication, tu ne regrettes pas tous ces moments passés à deux à Florence, à se découvrir et à découvrir une ville que tu as adorée. Ce sont des souvenirs que tu garderas, pour sûr, toute ta vie. C’est le genre de relation éphémère qu’on n’oublie pas parce qu’elle nous a fait grandir, changer, évoluer. « Et pour te répondre, oui, je suis en pleine galère. J’ai délaissé le surf un peu trop longtemps et la mer me le fait payer, je crois. » Plaisantes-tu en continuant à faire aller tes jambes dans l’eau.

Elle l'avait reconnu et c'était évidemment bien flatteur. Livio avait eu énormément de relations éphémères – sa vie sentimentale se résumant en grande partie à des histoires courtes – mais Freja avait laissé une bien belle trace dans la vie de l'italien. Ce n'était pas une femme que l'on oubliait facilement et leur relation s'était terminée sans rancoeur. Ils s'étaient éloignés, puis avaient perdu contact naturellement, parce que leurs vies avaient pris des chemins différents. C'était d'ailleurs avec une pointe de nostalgie qu'il la retrouvait aujourd'hui, toujours aussi belle. Il esquissa un sourire en coin face à ses mots. « Sachant que la dernière fois que je t'ai vue, c'était à des milliers de kilomètres d'ici, effectivement, je n'aurais pas cru te retrouver ici, dans ce petit patelin. » Elle était étrange, cette ville.Il retrouvait ici des personnes perdues de vue, comme si la vie lui donnait une deuxième chance. « Je vais bien. » commença-t-il afin de répondre à sa question. « Je suis là pour le boulot. Mais pour être honnête, j'envisage de m'installer en Australie. J'adore ce pays. » Et les gens qu'ils retrouvaient peu à peu le confortait dans cette idée. « Et toi alors ? Qu'est-ce que tu fais là ? » Pour lui, Freja était la voyageuse nomade. Il ne pensait pas du tout qu'elle s'était installée ici de manière définitive. Il se mit à rire joyeusement quand elle lui avoua galérer avec sa planche. « Bienvenue au club !  C'est parce que nous n'avons pas le sang australien, du coup, il faut qu'on reprenne les bonnes habitudes. » C'était comme le vélo, le surf ne s'oubliait pas ! Il fallait juste un temps d'adaptation. « Une fois que tu te seras réconciliée avec la mer, tu me laisseras t'inviter à prendre un verre ? » demanda-t-il avec son petit sourire en coin.

« Il faut croire qu’on était prédestiné à se retrouver. » Dis-tu avec une once de malice dans le regard. Après votre histoire – courte mais pas moins importante à tes yeux – c’est difficile pour toi de t’adresser à Livio de matière totalement platonique. Néanmoins, il est évident que tu ne franchiras plus la limite avec l’Italien. « Tu es là pour combien de temps ? » Demandes-tu quand il t’explique qu’il est là pour le travail même si l’idée de s’installer à Bowen lui trotte dans la tête. « Je vis ici depuis quelques années alors évidemment, je ne peux que t’encourager à emménager. Bowen c’est vraiment un petit coin de paradis. » Affirmes-tu en souriant. Même si tu n’hésites jamais à quitter cette ville pour voyager, pour découvrir de nouveaux horizons, tu es toujours heureuse de revenir à la maison. Il n’y a qu’ici que tu te sens aussi bien malgré tous les événements qui sont raccrochés à ce lieu. Tu hoches la tête aux dires de Livio, bien consciente qu’il te faudra davantage d’entraînement qu’un réel australien pour renouer avec ta planche. Mais tu n’es pas prête à renoncer de si tôt parce que la mer t’a beaucoup manquée. « Bien sûr, avec plaisir. » Réponds-tu quand l’Italien te propose d’aller boire un verre. « Est-ce que tu crois que tu pourrais m’aider ou tu es autant en galère que moi ? » Demandes-tu en riant, prête à te coucher sur ta planche pour recommencer l’exercice jusqu’à ce qu’il fonctionne.

  « Il faut croire, oui. » répondit-il avec la même nuance malicieuse dans la voix. Il se souvenait que c'était ce qu'il aimait particulièrement avec Freja. Ils passaient leur temps à se chercher, se provoquer, à se taquiner. Elle le sortait de sa zone de confort et c'était peut-être pour cela qu'elle l'avait tant marquée. Et qui plus est, leur histoire s'était bien terminée – un miracle pour Livio – alors le jeune italien ne pouvait qu'être heureux de recroiser son chemin. « Je peux être là jusqu'à fin mai. Après, il faudrait que je renouvelle mon visa. » S'il restait, évidemment. Il écouta Freja raconter son expérience, surpris qu'elle soit à Bowen depuis plusieurs années maintenant. « La grande nomade que tu es a enfin trouvé son pied-à-terre ? » demanda-t-il, amusé. « En même temps, quand tu vois tout ça, il y a de quoi tomber sous le charme. » Il avait fait un signe de la main pour montrer cet horizon qui se présentait à eux. Les Luciano avaient décidément bien choisi leur destination. Sans eux, Livio n'aurait jamais connu ce petit coin de paradis. Reposant son regard sur Freja, avec qui il plaisantait sur leurs prouesses en matière de surf, Livio ne perdit pas le nord en lui proposant de boire un verre par la suite, que Freja ne refusa pas. Sourire aux lèvres, il la regarda se reposer sur sa planche, réclamant son aide : « Je crois que je suis tout autant en galère que toi. » Il éclata de rire avant de reprendre : « Ceci dit, quand je te regardais tout à l'heure, je trouvais que tu étais un peu trop en avant. Essaye peut-être d'espacer un peu plus tes pieds. » Et de ne pas trop contrebalancer le devant du corps avec ses fesses. Ce qu'il ne dira pas, de crainte que l'on dise que son regard s'était un peu trop perdu sur cette partie du corps de la norvégienne.  Enfin, voilà qu'il s'improvisait prof de surf, maintenant ! Il s'allongea sur sa planche et dit, taquin : « Je te suis. »

Tu as encore un peu de mal à savoir où sont les limites, maintenant que tu es en couple. Souvent, quand tu parles avec un homme ou une femme avec qui tu as déjà eu une histoire par le passé, tu ne peux t'empêcher d'être taquine, usant parfois un peu trop de la malice. Ce n'est probablement pas sain mais c'est parce que tu n'es pas encore habituée à ne plus pouvoir agir comme tu le souhaites, avec qui tu le souhaites. C'est pour cette raison que tu cherches Livio avec tes mots ou avec ton regard, bien que tu saches d'avance qu'il ne se passera rien entre vous de plus. « Alors je n'ai aucun doute que tu le renouvèleras. » Dis-tu en souriant, sachant pertinemment qu'il finira sous le charme de Bowen, comme vous tous. « Oui ! Comme quoi, tout arrive... Mais ça ne m'empêche pas de voyager régulièrement, j'ai besoin de bouger, tu me connais. » Même si votre relation a été de courte durée, tu sais que l'Italien a parfaitement cerné ta personnalité. Le fait qu'il te découvre sous toutes les coutures a sûrement aidé. Avant de partir boire ce verre proposé par Livio, tu l'interroges sur ses compétences et surtout, sur sa capacité à t'aider. Tu as besoin de renouer avec le surf parce que c'est un sport que tu as toujours adoré pratiquer et que tu aimes toujours autant aujourd'hui. Encore une chose que tu partages avec le jeune homme, une de plus. « Et merde... » Dis-tu en riant, toi aussi, alors qu'il t'avoue être autant en galère que toi. « Bon à savoir. Avoue que t'as passé ton temps à me mater... » Répliques-tu, taquine, avant de te mettre à plat ventre sur ta planche, prête à poursuivre tes efforts. Après t'être assurée que Livio te suit, tu t'engages dans l'eau, t'aidant de tes bras pour avancer et choisir le moment parfait pour te mettre debout. Si tu rates ton premier essai, le deuxième est bien plus concluant. L'Italien est un meilleur prof qu'il l'imagine, finalement. « Waw, merci ! » Dis-tu en souriant largement. « A ton tour, maintenant. » Ajoutes-tu en l'invitant à affronter la mer, prête à le suivre pour profiter des vagues, toi aussi.

Les années avaient beau s'être écoulées, il y avait des choses qui ne changeaient pas. Il y avait toujours des regards longs et des mots malicieux l'un envers l'autre. Il y aura toujours un peu de charme entre eux. C'était la base de ce qu'ils étaient, de ce qui les avait attiré l'un vers l'autre. Et ce serait mentir de dire qu'il ne la trouvait plus attirante. La norvégienne était une femme sublime et les années passées avaient renforcé ce trait. Seulement, il savait aussi que leur histoire relevait du passé, que c'était des souvenirs qu'il gardait désormais précieusement. Il haussa nonchalamment les épaules quand elle affirma qu'il renouvellera son visa. « On verra si j'arrive à trouver quelques repères ici. » Si le charme allait opérer sur lui, comme il l'a fait avec Freja. C'était étonnant de la voir posée à un endroit, elle qui avait le monde comme domicile. Il esquissa un sourire quand elle lui assura faire encore tout un tas de voyages. « Je m'en doute. Tu as besoin de ces virées pour conserver ta liberté. » C'était cette liberté qu'il avait aimé chez elle, cette impression d'éphémère quand elle était à vos côtés. Un jour, elle était avec vous. Le lendemain, elle pouvait être ailleurs. Ce n'était pas les frontières qui l'arrêtaient. En revanche, les vagues de l'océan semblaient l'arrêter aujourd'hui, et ce n'était pas Livio qui allait pouvoir l'aider, tant il était rouillé. « Désolé. » dit-il en riant. Toutefois, il se permit de lui donner quelques conseils, notamment sur la manière de placer son corps. Et évidemment, Freja mit en avant le fait qu'il la matait. « Je n'oserais pas, voyons. Non, c'était uniquement d'un point de vue sportif. » dit-il avec une innocence qui ne lui allait absolument pas, son sourire taquin le témoignant bien vite. « Bon... ok... un peu. » En même temps, il avait vu une belle brune, il n'allait tout de même pas se priver d'une telle vue ! Placé sur sa planche, il suivit la jeune femme qui essaya de se mettre debout et de prendre une vague. Alors que le premier essai fut un échec, elle se rééquilibra bien vite et réussit son deuxième essai. Il la rejoignit à l'endroit où elle s'était arrêtée et la félicita : « Bravo ! C'était un bel essai ! » Et alors qu'elle lui annonça que c'était son tour, il se mit à rire : « Mais moi, je n'ai pas eu de conseils avisés, alors je vais me ramasser. » Mais comme il n'était pas poule mouillée, il se plaça sur sa planche, poussant avec ses bras pour la faire avancer jusqu'à sonder la bonne vague. Et quand il sentit que c'était la bonne, il attendit le bon moment pour se mettre debout.... et s'écraser en beauté ! Quand il ressortit de l'eau et qu'il se hissa sur la planche, il toussa après avoir bu la tasse. Mais ce fut un rire qui le secoua bien vite. « Je ne te mentais pas quand je te disais que j'étais en galère. » Ce n'était décidément pas son jour. « Je laisse tomber. » abdiqua-t-il. « Je te laisse faire quelques virées et je te rejoins au bar, ou tu veux qu'on y aille maintenant ? »

La liberté. C'est en effet un élément essentiel à ta vie, que tu conserves et chéris depuis tant d'années. Sans elle, tu ne serais pas toi-même. Et bien que tu sois en couple depuis quelques mois à présent, tu te sens toujours aussi libre parce que Concho ne t'enferme pas, il te laisse être toi-même et tu le laisses être lui-même. Vous êtes vous, tout simplement, et c'est ce que tu aimes tant dans cette relation inattendue. « Oui et puis, à chaque fois que je reviens à Bowen, je retombe sous le charme de cette ville. » Dis-tu en souriant du coin des lèvres. Chaque fois que tu es de retour, tu as l'impression de redécouvrir cette ville que tu connais pourtant par coeur à présent. Tu ne doutes pas vraiment que Livio finisse par l'apprécier comme la plupart des étrangers qui ont fini par construire leur vie ici, toi y compris. Alors que tu expliques à l'Italien que tu galères à renouer avec le surf, il te donne quelques conseils et tu ne peux pas t'empêcher de le taquiner en l'accusant de te mater. Si au début il nie totalement l'affaire, il finit rapidement par avouer. « J'en étais sûre. » Rétorques-tu en riant. Néanmoins, ses observations ont visiblement porté leurs fruits puisqu'en suivant ses conseils, tu parviens à remonter correctement sur ta planche au bout du deuxième essai. Une belle réussite à tes yeux. « Contrairement à moi, tu n'as pas peut-être pas besoin de conseils, juste d'entraînement. » Tu hausses légèrement les épaules avant de regarder l'Italien remonter sur sa planche et tenter d'y rester. Malheureusement pour lui, ses essais ne sont pas aussi concluants que les tiens. Tu fronces les sourcils en refaisant le film dans ta tête pour tenter de donner des conseils, à ton tour, à Livio. « Incline peut-être un peu plus ta tête et plie un tout petit peu plus les genoux également. » Peut-être que cela portera ses fruits ou peut-être n'est-il pas dans un bon jour, tout simplement. Parfois, cela ne sert à rien de s'obstiner, il vaut mieux faire une pause et y revenir plus tard. Ce que tu aurais sans doute fait sans les conseils avisés du jeune homme. Tu ris en le voyant revenir en toussant avant de répondre : « Tu feras mieux la prochaine fois. » Et peut-être que vous pourrez revenir ensemble. Si Livio est là pour quelques mois, tu comptes bien profiter de sa présence. Pas de la même façon qu'avant, certes, mais tout de même. Vous avez tellement de points communs tous les deux que ce serait bête de se priver d'une belle amitié en devenir. « On peut y aller maintenant. On va au bar de la plage ? » Demandes-tu en t'aidant de tes mains pour faire avancer ta planche dans l'eau et revenir jusqu'au rivage.

« Tu n'es pas la première à me le dire. Je ne sais pas ce qu'elle a de si envoûtant, cette ville. » Bien sûr que Livio était sous le charme de cette ville, mais la question était : pour combien de temps ? Est-ce que lui aussi, il allait aimer cette ville au point de s'y installer définitivement ? Seul l'avenir le dira. Pour l'instant, ils étaient là, en plein océan, à galérer avec leurs planches de surf. Quand il tenta de donner quelques conseils à Freja, il dut quand même avouer qu'il l'avait peut-être un peu trop maté. « Désolé. » dit-il, taquin. C'était le côté italien, ça. Ils étaient réputés pour être des amoureux des courbes féminines. Des courbes féminines qu'il avait déjà connu de surcroît et qu'il avait apprécié, qui plus est !  En tout cas, qu'il ait maté ou non, il s'avéra qu'il eut de bons conseils puisque Freja réussit son deuxième coup. Ce qui ne fut pas le cas de Livio qui, clairement, baissa les bras. Il avait tendance à se lasser très vite, alors il ne comptait pas persévérer. Surtout quand un bon verre bien frais se profilait à l'horizon. Néanmoins, Freja lui donna quelques conseils : « J'incline la tête et je plie les genoux. Ok, c'est noté. Je te dirai si ça a fonctionné. » Il n'était clairement pas dans un bon jour. Freja le rassura en lui disant qu'il fera mieux la prochaine fois. « J'espère bien. » dit-il en souriant. « Tu seras peut-être là pour le voir, d'ailleurs. » Il espérait qu'elle dise oui, qu'ils continuent de se voir, maintenant qu'ils s'étaient retrouvés à l'autre bout du monde. Mais en premier lieu, il y avait cette virée au bar qui les attendait. Freja laissa tomber sa séance de surf pour l'accompagner. « Oui, le bar de la plage, c'est parfait ! » dit-il en se replaçant sur la planche pour rejoindre le rivage. Une fois sorti de l'eau, il abandonna Freja quelques minutes pour aller redonner la planche de surf au prof. Puis il récupéra ses affaires et rejoignit la norvégienne. Il retira sa combinaison de surf et resta en maillot de bain. « On y va ? » demanda-t-il, toujours ce sourire aux lèvres. Le bar de plage n'était qu'à deux pas d'ici. Ils s'installèrent en terrasse, au soleil. Livio mit sa paire de lunettes sur le bout du nez, avant de reporter son attention sur Freja. « Bon, et maintenant, si tu me disais ce qui te fait rester ici ? » Il avait des années et des années à rattraper dans la vie de Freja et il comptait bien en apprendre le maximum.

C’est difficile de décrire ce que procure Bowen chez toi tellement c’est immense et intense. Tu ne sais pas si c’est parce que tu ne t’es jamais réellement sentie chez toi, à Oslo, mais en tout cas, tu ne t’es jamais sentie aussi bien ailleurs qu’ici. C’est chez toi à présent et tu ne doutes pas vraiment que cette ville devienne rapidement celle de Livio également. « Ses habitants, sans doute. » Dis-tu en souriant. « Je me suis créée une petite famille ici. » Tes amis sont, sans conteste, devenus bien plus importants à tes yeux que ta propre famille, celle du sang. Tu offres à Livio un sourire taquin en guise de réponse quand il s’excuse de t’avoir maté, quelques minutes plus tôt sur ta planche. Il n’a pas vraiment à le faire puisque c’est à ton tour de lui rendre la pareille, quelques minutes plus tard, alors que vos rôles sont inversés. Comme on dit, ce n’est pas parce qu’on est au régime que l’on n’a pas le droit de regarder le menu. « J’aimerais beaucoup en tout cas. Si tu m’acceptes comme partenaire de surf. » Rétorques-tu en souriant. Le surf est un sport individuel mais à deux il a une toute autre saveur à tes yeux. Et puis, ce sera sûrement l’occasion pour Livio et toi de rattraper le temps perdu et de retrouver cette complicité qui vous liait, sans l’aspect physique cette fois-ci. Après avoir rejoint la plage, tu descends ta combinaison de surf jusqu’à ta taille et attends que l’Italien te rejoigne, une fois sa planche rendue à son propriétaire. De ton côté, tu plantes ta planche de surf dans le sable, non loin du bar, où tu pourras garder un œil sur elle. Tu souris en le voyant avec sa paire de lunettes de soleil sur le nez avant de commenter : « Quel beau gosse. » Le charme à l’italienne, il n’y a aucun doute. « Comme je t’ai dit, j’ai l’impression d’avoir une vraie famille ici, un vrai entourage et ça, c’est précieux à mes yeux. » Pour toi qui n’as jamais connu cela avec ta famille de sang, c’est une belle revanche sur la vie. « Et puis j’ai créé mon entreprise, j’ai acheté une maison, aussi. Alors toutes ces raisons font que j’ai envie de rester, de me construire et d’évoluer ici. » Le chemin parcourut est immense quand on y pense mais tout n’a pas été simple pour en arriver là. « Et toi, tu dis être là pour le boulot ? » Demandes-tu, curieuse, alors qu’un serveur s’approche pour vous tendre les cartes.

Il hocha légèrement la tête quand Freja parla des habitants de Bowen, qui rendaient apparemment la ville bien plus attirante. Il était vrai que les Australiens étaient accueillants. Il y avait une certaine légèreté, nonchalance, qui lui rappelaient presque son pays natal. Il y avait le même côté chaleureux chez ces deux populations qui vivaient à des milliers de kilomètres l'une de l'autre. « C'est important de se créer des repères. » dit-il simplement, avec un sourire aux lèvres. Mais il en saura sûrement davantage, un peu plus tard. L'heure était aux prouesses physiques, chacun sur leurs planches de surf. Si Freja s'en sortit bien, cela ne fut pas le cas de Livio. De toute façon, il n'avait plus l'esprit à faire du surf depuis qu'il avait croisé le chemin de la belle brune. « C'est une demande officielle, Mademoiselle Ivanova ? » la taquina-t-il quand elle se proposa comme partenaire de surf. « Parce que si c'est le cas, je dis oui. Et tu seras sûrement la seule à qui je dirai oui. » dit-il en lui faisant un clin d'oeil. Il fallait toujours qu'il plaisante sur tout, qu'il soit sans cesse dans le charme. C'était ce qui coulait dans ses veines. Mettant fin à cette séance de surf, ils rejoignirent la plage où Livio finit par rendre sa planche, revenant ensuite vers Freja, lunettes de soleil sur le bout du nez. Il se mit à rire quand elle l'appela beau gosse. « On fait ce qu'on peut. » dit-il, sourire en coin sur les lèvres. Il savait qu'il plaisait, évidemment. Et il en jouait toujours. Alors qu'ils s'installèrent sur la terrasse du bar, Freja apporta plus de détails sur sa venue ici, à Bowen. Il fut surpris d'apprendre qu'en plus d'une famille qu'elle s'était créée ici, il y avait aussi l'entreprise et la maison qui la rattachaient ici. « Ah oui, je vois que tu es bien ancrée à Bowen ! » dit-il en riant. « Mais je suis content pour toi, que tu aies enfin trouvé ton chez-toi. » Il savait que Freja était une vraie nomade, mais à l'époque où ils se voyaient, il avait senti cette envie d'avoir un endroit où s'établir, où elle se sentirait bien. « Alors, comme ça, tu as créé ton entreprise ? Tu bossais dans la décoration d'intérieur, non ? » Il voulait voir si ses souvenirs étaient bons. En même temps, quand Livio s'intéressait à quelqu'un, ce n'était pas pour de faux. C'était difficile d'attirer son regard, mais quand cela était le cas, il était complètement dévoué à ces personnes-là. Pendant que le serveur leur donnait les cartes, Livio esquissa un sourire quand elle lui retourna la question. « Oui, je suis là pour le boulot. » confirma-t-il. « Officiellement, je suis là pour tourner une émission. Officieusement, je cherche un endroit pour implanter ma marque. J'ai besoin de voir autre chose que l'Italie. » C'était surtout ce point-là qui était important. Il lui fallait de la nouveauté. « ...afin de voir si j'ai un chez-moi qui m'attend aussi. » ajouta-t-il en souriant.

Se créer des repères... tu ne savais pas ce que c'était avant de mettre les pieds à Bowen. Dans ta ville natale, à Oslo, tu n'as jamais eu l'impression d'avoir des repères sauf peut-être Andreas et ton petit-frère mais, sans méchanceté aucune, ce n'était pas suffisant. Tu as toujours ressenti le besoin de construire ta vie dans un endroit où tu serais en paix avec toi-même et avec qui tu vivrais en harmonie. C'est à Bowen que tu as trouvé tout cela, par le plus grand des hasards. « Bien sûr Monsieur Manzoni. » Répliques-tu sur le même ton que lui avant de sourire en le voyant charmeur, comme à son habitude. « Parce que tu sais que j'suis la meilleure partenaire de surf, évidemment. » Rétorques-tu en riant, sans réelle prétention. Tu te débrouilles en ce qui concerne le surf mais tu es loin d'être la meilleure. Après vous être installés à une terrasse d'un bar, au soleil, Livio t'interroge sur ta vie en Australie et sur les raisons qui te poussent à rester. Il y en a des tas mais autant commencer par ton entreprise qui fait partie de tes plus grandes fiertés et des plus grands risques de ta vie, en même temps. « Oui, on peut dire que j'ai tout construit ici. » Dis-tu en riant à ton tour, consciente qu'à présent, cela risque d'être difficile de partir. Par chance, ce n'est pas dans tes plans. « C'est ça. Je suis architecte d'intérieur et j'ai créé ma propre boite. Aujourd'hui, j'ai plusieurs employés à ma charge et je travaille en partenariat avec une grande marque pour ouvrir d'autres bureaux à Brisbane. » Dis-tu avec une once de fierté dans le regard. Cela n'a pas toujours été facile et plus d'une fois tu as pensé à tout arrêter mais tu as bien fait de continuer, la preuve en est aujourd'hui alors que ton entreprise continue de s'agrandir. « Quel genre d'émission ? » Demandes-tu avec curiosité. Et alors que Livio parle de sa marque, encore une fois, tu montres ton intérêt. Tu sais à quel point c'est grisant d'avoir créé quelque chose de ses propres mains et ce, de a à z. Alors bien sûr, tu vois cette fierté dans le regard de l'Italien qui doit également transparaître dans ton propre regard quand tu parles de ton entreprise. « Tu as créé une marque ? C'est génial ! Une marque de vêtements ? » Demandes-tu, impatiente de découvrir ce qui fait vibrer l'Italien.

"La meilleure de toutes..." lâcha-t-il, avec un ton à la fois amusé, à la fois charmeur. AU fond, on ne savait pas de quelles compétences il parlait, si c'était ses compétences de surfeuse ou de tout autre chose. Parce qu'il fallait avouer que Freja sur une planche de surf, c'était quelque chose à voir. C'était un plaisir pour les yeux, dirons-nous. Et comme il ne s'était jamais caché avec elle, ce n'était pas aujourd'hui qu'il changerait. Les italiens étaient réputés pour être des amoureux des femmes, et Livio participait clairement à ce cliché. Même s'il savait que la gente féminine finirait par le perdre. Il se fit toutefois plus sérieux quand Freja évoqua tout ce qu'elle avait construit ici, tout ce qui l'attachait désormais à cette ville. Avant qu'il ne puisse répondre quoique ce soit, le serveur refit surface. Il fit son choix sur la carte des boissons, commandant ainsi une bière bien fraîche, puis reporta son regard sur Freja, quand elle confirma être architecte d'intérieur. Architecte d'intérieur avec le projet d'avoir plusieurs bureaux dans le pays. Il la regarda, fasciné et fier d'elle. "ça ne m'étonne même pas ! Tu as l'envie, la détermination et l'esprit entrepreneur. J'étais persuadé que tu réussirais. Alors bravo !" dit-il avec un sourire, avant d'ajouter : "Après tes compétences de surfeuse, je risque de faire appel à tes compétences d'architecte d'intérieur, si je m'établis ici." S'il restait, il comptait bien acheter une maison dans le coin et vendre celle de Florence. Mais cela dépendra de sa marque, de l'émission qu'il tournait et de son envie de rester en Australie ou non. Evidemment, la curiosité de Freja tiqua sur la fameuse émission dont il avait parlé. "Le genre d'émission où on fait le con à la télé..." répondit-il avec un léger sourire. Mais il n'en dit pas plus, préférant largement parler de sa marque, de ce qu'il avait construit de ses propres mains. "Oui, j'ai créé ma marque de vêtements, il y a quelques années. Pour l'instant, c'est à destination des hommes, mais avec mon associé, on compte créer des collections pour femmes. J'avais envie de me renouveler, d'agrandir la marque. Le projet avance bien, même si honnêtement, je ne suis pas calé en ce qui concerne la mode féminine. J'ai de la chance d'avoir des femmes de goût dans mon entourage..." et d'avoir un regard perfectionniste qui aidait bien. "Je te montrerai quelques pièces, si ça te dit !"

La meilleure de toutes... Tu souris un peu plus largement, une lueur de malice dans le regard. En vous voyant de l'extérieur, les gens doivent comprendre sans difficultés qu'il s'est déjà passé quelque chose entre vous. Qu'une certaine attirance persiste toujours même avec les années. Mais aujourd'hui, ton coeur appartient à quelqu'un d'autres et tu ne peux plus être aussi séductrice que tu l'étais auparavant. Alors pour ne pas t'aventurer sur un terrain trop dangereux, tu expliques à Livio que tu as monté ta propre boite et que tu as le projet de l'agrandir. Au moment où tu termines tes explications, le serveur vient prendre votre commande et sans originalité, tu commandes la même choses que l'Italien. « C'est gentil, merci. » Réponds-tu, sincèrement touchée par ses mots. « Ce serait avec plaisir, tu me feras signe quand tu auras besoin d'aide pour créer ton petit cocon. » Parce que pour toi ça ne fait aucun doute que Livio s'établira à Bowen. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'il tombe amoureux de cette ville, comme toi, comme vous tous. Apprenant qu'il fait partie d'une émission de télé, tu le questionnes sur celle-ci, n'étant pas vraiment à la page concernant tout ça. Il faut dire que tu regardes très rarement la télévision, n'ayant pas souvent une minute à toi. Ou alors, quand tu as un peu de temps, tu préfères le passer à voir du pays ou voir des amis. « Genre émission de télé-réalité ? » Demandes-tu avec un sourire amusé aux lèvres. Tu ne juges pas, c'est une façon comme une autre de gagner sa vie après tout. Mais maintenant que tu es au courant, il va te falloir plus de détails. Et surtout, que tu ailles voir ça pour te faire ta propre idée. « Bravo, c'est vraiment un bel accomplissement. Je suis fière de toi. » Avoir sa propre marque ce n'est pas rien et c'est loin d'être évident. La mode change tellement vite que ça doit être plutôt compliqué de rester dans la tendance. « Avec plaisir ! Et si tu as besoin d'un modèle pour porter les vêtements, j'suis là. » Qui plus est, maintenant que tu fais régulièrement des photos avec Milo, tu es habituée à te retrouver derrière l'objectif. Et surtout, tu aimes ça. Alors, si en plus ça peut rendre service à Livio, tu n'hésiteras pas.