but if you close your eyes, does it almost feel like nothing changed at all ? (tahlia)

"Bah ouais, les accouchements qui durent presque 24 heures, ce n'est que dans les films." en ajouta-t-elle encore, en riant. Que c'était bon d'en rire, même si avouons-le, Tahlia n'avait pas fait la maline le jour de son accouchement. Et encore, elle avait accouché d'un très petit gabarit. Elle n'osait pas imaginer ce que c'était quand le bébé était bien plus gros. En tout cas, il n'y avait pas que la future maman qui jouait un rôle primordial dans l'accouchement. Le père aussi avait toute sa place. D'ailleurs, Juliann se demandait si Carter faisait partie de ces pères qui avaient pris cher. "ça va... il s'en est bien sorti. Bon, il y a peut-être eu un petit La ferme ! quand j'étais en pleine contraction, mais ça va." dit-elle en riant. "Etrangement, cet accouchement nous a surtout permis de mettre les points sur les i." Et c'était une très bonne chose. Tahlia avait l'impression que tout se reconstruisait, que sa vie repartait sur de bonnes bases et cela faisait du bien de souffler. D'ailleurs, en parlant de souffler, Tahlia envisagea d'aller se poser un peu à la cafétéria afin d'aller manger un bout, le temps que Thaïs finisse ses examens et que Juliann passe sa visite médicale. Quand il revint vers elle, la brune s'intéressa vite aux résultats de cette visite. Cappuccino en main, elle manqua de le renverser quand elle comprit le vrai message de ses mots. Cet usage de l'imparfait qui laissait croire qu'il arrêtait la drogue. Ne souhaitant pas commettre d'impair ou se réjouir trop vite, elle demanda confirmation à son ami. Et quand elle sut que c'était vrai, elle sentit cet étau autour de son coeur se desserrer d'un coup. Il ne pouvait pas savoir à quel point elle était heureuse de l'entendre dire cela. "C'est même un très beau début. Avoir l'envie d'arrêter, c'est un grand pas." lui affirma-t-elle. Elle était passée par là, elle aussi. Elle était passée par cette période où elle s'était dit 'j'arrête'. Elle savait à quel point il fallait de la force de persuasion pour convaincre son corps, son esprit que l'on n'avait pas besoin de cocaïne. Cette force, Tahlia l'avait trouvé en les autres. En Thaïs qui grandissait en elle. Alors, c'était important de le complimenter, de le pousser à continuer. Quand elle s'installa face à lui, à cette table, elle hocha doucement la tête quand il lui avoua que c'était secret. Par peur de sombrer de nouveau, par peur de voir la déception dans les yeux de ceux qui croyaient en lui. "Oui, je comprends. Ne t'en fais pas, ton secret est bien gardé." C'était évident que Tahlia ne dirait rien. Mais elle voulait assurer sa place, si bien qu'elle ajouta : "Mais si jamais, ça devient dur, si tu veux te changer les idées, en parler, tu sais que je suis là, hein ? Peu importe l'heure. Tu n'es pas tout seul. " Elle garda son regard sur lui et souffla, émue : "Je suis si fière de toi, Juliann." Encore plus quand on savait qu'ils venaient de se retrouver, de se réconcilier après avoir été séparés à cause de cette drogue.

« Exactement. » Plaisantes-tu à nouveau à propos des accouchements souvent exagérés dans les films. S'ils peuvent en effet accentuer les choses, tu sais pertinemment que ça peut être encore pire dans la réalité. Mais par chance, Tahlia n'a pas eu à vivre un accouchement aussi long et douloureux. Et qui plus est, elle a pu compter sur Carter, le père de son enfant, pour la soutenir et l'épauler. « La ferme, carrément ? » Ris-tu à ton tour avant de ressentir une once de soulagement, en apprenant qu'ils ont pu mettre les choses à plat. C'est important, s'ils veulent continuer à bien s'entendre maintenant que Thaïs est née. Après tout, ce n'est pas parce qu'ils ne sont plus ensemble qu'ils doivent se bouffer le nez sans cesse. « Pour repartir sur de bonnes bases. » Continues-tu en hochant doucement la tête. Après cette discussion, tu as dû prendre le chemin jusqu'à ta visite médicale, avec la promesse de retrouver Tahlia une fois celle-ci terminée. Et si en partant tu étais légèrement anxieux, à présent, maintenant que tu retrouves ton amie, tu te sens bien plus léger. D'ailleurs, cet état de légèreté s'accentue davantage quand tu expliques à l'ex-policière que tu mets tout en oeuvre pour arrêter la drogue. Tu ne manques pas de remarquer le bonheur, dans son regard, en apprenant cette nouvelle et ça te touche énormément. A chaque fois qu'elle est dans les parages, tu es obligé de constater que tu as beaucoup de chance de l'avoir dans ta vie. Elle est le genre d'amies qu'on veut garder pour toujours. « Oui c'est ce que je me dis. Je n'ai jamais eu une telle volonté alors j'espère que cela signifie que cette fois est la bonne. » Tu as déjà essayé d'arrêter par le passé mais à chaque fois, tu as replongé dans un moment de faiblesse. Cette fois, tu n'as pas envie de te réjouir trop vite mais tu peux au moins admettre que c'est en bonne voie. Après vous êtes installés à une table, tu demandes à l'Australienne de garder ton secret, histoire d'être sûr de pouvoir en parler librement. Parce que si tu replonges dans un mois, cela ne sert à rien de mettre au courant d'autres personnes. « Merci. » Dis-tu en souriant quand elle te promet que ton secret sera bien gardé. « Oui, je sais que je peux compter sur toi. Et je n'hésiterai pas. » Pourtant, étant donné le passif de Tahlia, il vaut peut-être mieux que tu ne mettes pas en péril son abstinence avec tes propres problèmes. Peut-être serait-il plus judicieux de se tourner vers quelqu'un d'autres... Quoi qu'il en soit, vous n'aurez peut-être pas besoin d'en arriver là si tu parviens à garder le contrôle. « Merci d'être là, d'être toujours là. » Réponds-tu quand Tahlia affirme être fière de toi. Emu, tu bois quelques gorgées de ta boisson pour ne pas te mettre à chialer et faire pleurer la jeune femme par la même occasion. Après un changement de sujet radical et vos deux boissons terminées, vous décidez de vous rendre dans la chambre de Thaïs pour que vous puissiez enfin faire connaissances. Un moment que tu attends depuis si longtemps.

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