| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| the gift of a friend (tahlia) | |
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Auteur | Message |
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Invité | Sujet: the gift of a friend (tahlia) Lun 2 Mar 2020 - 19:25 | |
| 14 février 2020 Mal de ventre, torture, crampes infernales. Ça n'allait pas du tout, ça n'avait jamais été aussi fort. Ça lui était arrivé, ici et là, à Beth, de ressentir ce genre de sensation dans les dernières semaines, vous savez, le genre de tortillement qui coupait la respiration l'instant d'une seconde. Oui, ça lui était arrivé. Une, deux fois peut-être dans la même heure, voire la même soirée. Seulement, à cet instant, elle les comptait aux huit minutes. Douleur infernale, ventre qui se durcissait sous la contraction, trente secondes d'enfer, à des intervalles réguliers. Le travail était commencé. Beth avait appelé un taxi, Milo était sorti, Azriel travaillait, c'était l'après-midi de la Saint-Valentin, vers 13h, tout son entourage était occupé. Elle n'avait pas voulu faire de vagues, pas voulu déranger plus qu'il ne le fallait. Quand son carrosse fut arrivé, elle attrapa le sac d'hôpital qu'elle avait déjà fait, deux semaines plus tôt, c'est qu'elle avait lu quelque chose qu'il valait mieux se préparer bien à l'avance que d'être prise de court pour l'arrivée du bébé. Dans le cas de Beth, c'était faux de le dire ainsi. Ivy était supposée de s'être pointé le bout du nez il y a déjà une semaine. Seulement, elle se faisait attendre, cette princesse, bien enfouie dans le ventre de sa maman, douillette, bien au chaud. Le taxi l'avait amené à l'hôpital sans de soucis, elle n'avait ni perdu les eaux ni fondu en crise de larmes. Elle respirait, comme on le lui avait appris lors des cours prénataux. Et elle avait envoyé un sms à Rafael, pour le prévenir de l'arrivée de son enfant. Il serait là, qu'il avait promis. Dix heures de poussées plus tard, frôlant les 23h40, elle était admise en salle de repos, Ivy sur sa poitrine, complètement lessivée.
15 février 2020 Elle avait dormi toute la nuit et une bonne partie de la matinée. Son corps en entier lui faisait mal. Son intérieur souffrait. Un bébé, ça en faisait des ravages. Rafael était resté un peu pour voir Ivy, mais rapidement le boulot avait dû reprendre, lui qui ne pouvait s'absenter trop longtemps. En ce début d'après-midi, en chambre de naissance, elle prenait connaissance des lieux, une infirmière qui était supposée lui ramener Ivy arriva les mains vides. « Elle vient de passer tous les testes de naissance avec succès, excepté un », fit l'infirmière. Beth se redressa dans son lit. « La vue, l'ouïe, la respiration, tout semble bien aller. Cependant, elle a une petite jaunisse. On a dû la mettre sous une lampe spéciale. Le temps de l'installer dans son nouveau cocon, elle vous reviendra rapidement », assura la soignante. « Je venais aussi vous informer qu'une nouvelle patiente sera administrée dans votre chambre. » Elle quitta la pièce, Beth soupira. En espérant que cette colocataire ne serait pas difficile à vivre, puisque selon ses recherches, Beth serait à l'hôpital pour un petit moment, du moins jusqu'à ce que la jaunisse de sa fille disparaisse.
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| | | Invité | Sujet: Re: the gift of a friend (tahlia) Jeu 5 Mar 2020 - 22:15 | |
| 15 février 2020, 4h18, un cri vint retentir dans la salle de naissance, mettant le terme à une grossesse atypique, bien trop courte. Mais Tahlia eut à peine le temps de poser les yeux sur sa merveille, sans avoir l'occasion de l'admirer, de déposer un baiser sur son front, que l'équipe médicale amena le bébé loin de sa maman. Les jeunes parents tentèrent de comprendre ce qu'il se passait, mais très vite, ils comprirent que les poumons de la petite Thaïs n'étaient pas entièrement matures et que l'enfant mettait trop d'effort à respirer. Le souci revint submerger Tahlia de plus belle et attisa cette culpabilité qui était restée là, bien au fond d'elle. Elle n'avait pas été capable d'amener sa grossesse à terme. Et voilà qu'après sept mois dans son ventre, son bébé se retrouvait dans un monde qui ne lui convenait pas encore, elle qui n'avait pas eu le temps de grandir correctement. Elle demanda à Carter de suivre leur fille, d'être son seul repère, d'être présent alors que Tahlia n'en était pas capable. Quand son ex quitta la pièce, elle se laissa aller à des larmes trop longtemps retenues, vite séchées par la sage-femme qui était restée près d'elle et qui lui assurait que tout irait bien...
Les heures passèrent et Tahlia n'arriva pas à fermer l'oeil, malgré les conseils de l'équipe médicale. Ce fut uniquement quand elle put voir Thaïs que son cœur se répara quelque peu, même si c'était un déchirement de la voir ainsi, dans sa couveuse, entourée de fils. Si petite. Si petite mais déjà si forte. Après lui avoir laissé du temps pour admirer son enfant, on l'informa qu'elle allait être amenée dans sa chambre, où ses affaires venaient d'être déposées. Tahlia hocha simplement la tête, restant muette, ne se contentant de dire quelques mots uniquement quand il le fallait. Elle se laissa amener dans le fauteuil roulant – bien qu'elle disait qu'elle pouvait très bien marcher, malgré la fatigue et les douleurs – jusqu'à cette chambre, qu'elle allait partager. Tahlia était tellement à mille lieues d'ici qu'elle se contrefichait d'une colocation. Mais quand elle arriva dans la chambre et qu'elle vit celle avec qui elle allait partager sa chambre, Tahlia arqua les sourcils. C'était Beth, l'amie de Lys, qu'elle avait rencontré le soir du Nouvel an. « Beth ? » dit-elle, d'une voix fatiguée. « ça y est, tu as accouché ? » |
| | | Invité | Sujet: Re: the gift of a friend (tahlia) Mer 18 Mar 2020 - 19:51 | |
| Elle ne supportait plus l'attente. Tout ce qu'elle voulait, c'était de voir sa fille qu'on lui avait sauvagement arrachée des mains. Fatiguée, elle avait sombré à son corps qui ne répondait plus, elle avait eu besoin de dormir. Mais, rapidement, l'instinct maternel s'était embranché. Et même si la fatigue et la douleur perduraient, Beth voulait tenir sa petite Ivy dans ses bras. Mais quelle ne fut pas sa surprise de voir arriver, à l'heure où on devait lui ramener sa princesse, une infirmière les mains vides, mais le coeur remplit de mauvaises nouvelles. Si tout allait bien, si les tests de signes vitaux s'étaient bien passés, pourquoi n'était-elle pas avec la garde-malade ? Cela cachait inévitablement un truc. C'est ce que l'infirmière lui confia, sans pour autant ajouter que c'était assez fréquent chez les bébés et que cela était assez bénin, dans la plupart des cas. Mais quand il était question de son propre enfin, dans la plupart des cas, ça n'était pas rassurant. Il fallait installer la petite Ivy dans un petit lit de bébé muni d'une lampe spéciale pour faire partir la maladie. Du moins, c'est comme ça que Beth l'avait compris. Elle ne posa pas de questions quant aux interventions, il fallait qu'elle fasse confiance à la médecine et à leurs exécuteurs. C'était plutôt de savoir quand elle pourrait enfin la revoir, qui l'intriguait. Et l'infirmière avait lu dans ses pensées, la rassurant. Sans pour autant lui révéler qu'elles ne seraient pas seules, toutes les deux, dans la chambre. Qu'une nouvelle maman les rejoindrait aussi. Et quelle ne fut pas la surprise de voir arriver, dans sa chambre, la belle Tahlia. « Tahlia », répéta Beth sur le même ton que la belle brune. « Hier soir, après dix heures de travail », souffla la jeune maman encore épuisée de ses poussées. « Et toi, alors ? »
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| | | Invité | Sujet: Re: the gift of a friend (tahlia) Mar 24 Mar 2020 - 17:46 | |
| Elles avaient passé les premières minutes de 2020 ensemble, elles, les deux femmes enceintes qui faisaient clairement tâche dans le Hendrix, ce fameux soir. Et c'était étonnant de se retrouver ici, dans la même chambre, après avoir accouché, à peu près au même moment. Beth avait une très petite mine, mais Tahlia se disait qu'elle devait avoir la même tête et les mêmes traits tirés. L'ex-policière était seule, cette dernière ayant demandé à Carter de rentrer chez lui. Il avait besoin de repos, lui aussi. Et c'était à ce moment-là qu'elle s'était sentie vide, esseulée. Partager la chambre avec Beth allait donc lui remettre du baume au cœur. Tahlia esquissa un léger sourire en apprenant que Beth avait accouché la veille, après 10 heures de travail. « La joie d'un premier accouchement... » dit-elle, en connaissance de causes, puisque son accouchement n'avait pas été bien plus court. « Félicitations. » ajouta-t-elle, avec un nouveau sourire. On posa les effets personnels de Tahlia, sur le fauteuil près du lit, avant que l'infirmière ne s'éclipse, leur disant qu'elle repasserait un peu plus tard. La jeune femme la remercia puis reposa son regard sur Beth, alors qu'elle lui retournait la question : « J'ai accouché ce matin. Très tôt. Avec à peu près le même nombre d'heures de travail. Ça a été long, très long... » Elle avait quand même perdu les eaux, la veille, au matin. Puis l'attente avait été longue, parsemée de contractions de plus en plus douloureuses, jusqu'à ce qu'elle passe en salle d'accouchement pour la délivrance. « Tu as eu une petite fille ? » dit-elle en remarquant les petits vêtements qu'il y avait dans la chambre. « Tu ne l'as pas avec toi ? » Peut-être était-elle restée dans l'aile réservée aux bébés, sous l'oeil bienveillant des sages-femmes et qui permettait aux mamans d'avoir un peu de repos. |
| | | Invité | Sujet: Re: the gift of a friend (tahlia) Ven 27 Mar 2020 - 5:21 | |
| Elle allait affronter la maternité seule, pour la plupart du temps, Rafael étant beaucoup chargé avec son emploi demandant. Ce n'était pas qu'il ne voulait pas s'impliquer dans la vie de son enfant, c'est qu'il ne l'avait pas demandé, pas maintenant, pas alors que sa maison d'édition battait de son plein et qu'il était en demande, les auteurs de tous les coins du monde cherchant à signer avec sa boite. C'était difficile, aussi, pour lui et Beth d'être trop longtemps ensemble, ça leur rappelait l'échec de leur relation, les mensonges qu'elle lui avait racontés pour le protéger de cette vérité qui lui faisait peur. Alors, c'était peut-être mieux ainsi, au fond, qu'elle se retrouve seule à l'hôpital, qu'il ait dû quitté les lieux presque tout de suite après l'accouchement. Beth savait qu'elle pourrait compter sur lui, à tout moment, si Ivy en avait besoin, du moins, c'est ce qu'elle croyait, mais pour le plus clair du temps, elle devrait aviser toute seule. Puis, elle avait entendu dire que son divorce avec Helena ne se passait pas comme il l'avait souhaité, elle qui avait appris la grossesse de Beth et qui le maudissait encore plus de l'avoir trompé. Il valait sans dire qu'elle cherchait à obtenir la totale de lui, Beth se montrait donc pas trop gourmande face à son ex. Mais c'était tout de même difficile, surtout alors que Ivy ne pouvait pas être à ses côtés maintenant, elle qui souffrait d'une petite jaunisse. Alors, voir Tahlia, la deuxième femme enceinte de la soirée du Nouvel An, c'était rassurant. Et, aussi, libérateur. Elles s'étaient bien entendu toutes les deux, pour le peu de temps qu'elles avaient passé ensemble, Beth était alors bien contente que sa colocataire temporaire soit elle et non une nouvelle maman un peu folle sur les bords. Elle avait l'air fatiguée aussi, Tahlia et quand elle fit le commentaire sur le premier accouchement, Beth compris que le sien n'avait pas été plus rapidement. « Je compatis », fit-elle en souriant avant d'esquisser un rire, mais pas trop pour éviter d'avoir mal dans sa partie intime, toujours un peu meurtrie d'y avoir laissé passer un bébé. Tahlia lui avisa qu'elle avait accouché ce matin, moins de 24h après toi. « Félicitations », lui chanta-t-elle à son tour. Et alors qu'elle voulait poser des questions sur l'accouchement, instinct, surement, de nouvelle maman, Tahlia, elle, adressa les petits vêtements dans la pièce. Beth hocha simplement la tête. « Une petite fille, oui. Ivy, fit-elle avant de secouer la tête à la question suivante, non... elle a une jaunisse. Les infirmières l'ont mis sous une lampe spéciale pour lui permettre d'évacuer la maladie plus rapidement.. Enfin, c'est ce que j'ai compris », fit-elle en haussant les épaules. C'était difficile, elle ne l'avait pratiquement pas vu depuis l'accouchement, quelques minutes sur elle avant de la lui enlever pour une batterie de tests. « Et toi, alors ?, demanda Beth en osa adresser un sujet sensible, ton ventre me semblait plus petit que le mien. T'es en avance ? » Elle demandait, parce que c'était possible, mais elle ne pensait certainement pas que l'avance, ça aurait pu être des mois. Elle, elle parlait de quelques semaines à peine...
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| | | Invité | Sujet: Re: the gift of a friend (tahlia) Sam 11 Avr 2020 - 22:17 | |
| Maintenant que Thaïs n'était plus au chaud à l'intérieur de son ventre et que Carter était rentré chez lui pour un peu de repos, Tahlia se sentait abandonnée. Elle se sentait triste et seule, le cœur meurtri. Alors, évidemment, voir une tête connue comme camarade de chambre atténua son angoisse, son anxiété et ce terrible sentiment de solitude. C'était bon d'avoir quelqu'un à qui parler, une mère qui venait de connaître son premier accouchement, qui était tout aussi épuisée et probablement déstabilisée par cette vie qui changeait du tout au tout. Elle n'aurait pas supporté l'une de ces mères parfaites, qui gérait ses trois gamins et qui était déjà debout, toute pimpante, quelques heures après l'accouchement. Elle l'aurait vraiment mal vécu. Tahlia lui rendit son sourire quand Beth avoua compatir après ce long accouchement également vécu par l'ex-policière. Elle lui lança un regard ému quand elle la félicita à son tour, même si honnêtement, elle avait l'impression de ne pas mériter les félicitations. Elle avait été incapable de garder son bébé jusqu'à terme. Mais plutôt que de se miner le moral avec ces pensées-là, Tahlia dévia son attention sur les vêtements qui étaient dans la pièce. Des vêtements de petite fille. Elle reposa son regard sur Beth quand elle lui confia avoir eu une petite Ivy. « Ivy ? C'est joli comme prénom ! » s'exclama-t-elle en souriant. Elle voulait d'ailleurs savoir où se trouvait cette petite Ivy. Et là, le sourire de Tahlia disparut quand elle apprit qu'il y avait eu une petite complication. « Oh mince... et ça dure combien de temps cette maladie ? » La jaunisse était courante et bien soignée, mais pour une maman, c'était difficile de ne pas avoir son bébé près d'elle. « Tu as quand même pu l'avoir un peu avec toi ou ils l'ont de suite emmenée ? » C'était peut-être malvenu comme question, mais entre mamans, elles pouvaient tout se dire, n'est-ce pas ? Elles allaient partager cette chambre, les premiers jours en tant que maman, elles allaient donc se soutenir comme elles le pouvaient. D'ailleurs, Beth lui retourna la question, comparant leurs ventres, ce qui la poussa à demander si elle était en avance. Tahlia déglutit difficilement et hocha la tête : « J'ai... j'ai accouché à sept mois à peine. Du coup, à peine sortie, Thaïs a été amenée en réanimation néonatale. Elle ne peut pas respirer seule, ses poumons n'étaient pas assez matures... »La brune détourna le regard pour ne pas montrer à quel point elle souffrait, pour montrer qu'elle gardait la tête haute malgré tout. Parce qu'il le fallait. Elle n'avait pas le droit de sombrer, tout simplement. « J'ai pu la voir brièvement. C'est horrible d'avoir son enfant si près et de ne pas pouvoir la toucher, la garder contre soi. Alors, je comprends ce que tu vis. » |
| | | Invité | Sujet: Re: the gift of a friend (tahlia) Lun 13 Avr 2020 - 7:27 | |
| Accoucher, c'était loin d'être facile. Tahlia et Beth le savaient très bien toutes les deux, ayant passé par là très récemment. Non seulement le processus était long et douloureux physiquement, il était éprouvant mentalement. Et bien que toutes les deux avaient vécu le moment accompagné, qu'elles n'avaient pas été laissées à elles-mêmes, qu'elles avaient été soutenues, se retrouver seule quelques heures après le travail était angoissant. Or, le fait de partager sa chambre avec Tahlia rassurait Beth. D'un certain sens, elle était soulagée de ne pas partager la chambre avec une nouvelle maman zélée ou une personne avec qui elle n'aurait pas pu s'entendre. D'un autre, elle était heureuse de pouvoir discuter avec quelqu'un qu'elle connaissait un peu, elles qui avaient partagé le début d'année ensemble toutes les deux et qui avaient quelques connaissances en commun. Et puis, toutes les deux semblaient dépouillées de leurs bébés, autre point en commun et aspect qui facilitait, dans un sens, leur cohabitation temporaire. « Merci », souffla Beth avec le peu d'énergie qu'elle avait alors qu'elle confiait à l'ex-policière le nom de son petit bébé né. Bébé dont la brune questionna la présence, elle qui ne voyait pas de nouveau-né dans la chambre. Beth perdit son sourire en même temps que Tahlia, lui expliquant les raisons qui justifiant l'absence de la petite Ivy et son besoin de se retrouver en photothérapie, sous une grande lampe qui lui redonnerait son état normal. « Ça dépend. Dans le meilleur des mondes de 24 à 48 heures. Certains nouveau-nés peuvent l'avoir durant dix jours. » Et avec sa chance, Beth serait de celle dont les enfants l'avaient pour le plus longtemps possible. Elle soupira en haussant les épaules, lasse devant cette maladie qui la rendait impuissante. Tahlia la questionna ensuite, cherchant à savoir si elle avait au moins pu la prendre dans ses bras. Beth retrouva un semblant de sourire. « On l'a mis sur moi dès qu'elle est sortie de mon ventre », confia-t-elle, émut. « Mais j'étais tellement épuisée que j'en ai presque pas le souvenir. Puis, on l'a amené pour le nettoyage et les tests de naissance. J'étais morte, je suis tombée de fatigue. Et, à mon réveil, on m'a annoncé qu'elle était malade et que je ne pouvais pas la voir maintenant. » Mais bientôt. Bientôt elle pourrait. Elle ne pourrait pas la serrer dans ses bras, la nourrir comme toutes les nouvelles mamans le faisaient, mais elle pourrait au moins la voir, lui parler, l'observer, l'admirer. Et quand, enfin, son récit fut terminé, elle questionna Tahlia sur sa propre histoire, se doutant bien qu'il y avait quelque chose derrière sa présence à l'hôpital. Son histoire était bien pire que celle de Beth et elle se sentit tout de suite mal de s'être plainte alors qu'elle n'avait, au fond, aucune raison de le faire. « Merde », lança-t-elle, « C'est pas possible », refusa la brune de croire. « Comment tu te sens ? », demanda-t-elle en ignorant volontairement la partie du discourt de Tahlia qui s'adressait à elle et au fait de ne pas avoir vu Ivy à la naissance, ou du moins que très peu. « Tu peux laisser sortir tes émotions, Tahlia. Pas la peine de garder tout en dedans. Pas avec moi. Je.. Je sais qu'on ne se connait pas vraiment, pas plus que ça en fait, mais toutes les deux.. J'ai l'impression que l'on se comprend, que l'on peut comprendre bien des choses que d'autres ne peuvent pas... » Parce qu'elle partageait quelque chose d'unique, en ayant eu une grossesse au même moment ainsi que des accouchements si rapprochés.
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| | | Invité | Sujet: Re: the gift of a friend (tahlia) Dim 19 Avr 2020 - 22:43 | |
| Comme quoi une simple présence pouvait changer la donne. C'était ce que Tahlia venait de comprendre en constatant que Beth était sa camarade de chambre. Sa camarade de mésaventure. Car si elles avaient toutes les deux connu un accouchement éreintant, il semblait aussi qu'elles avaient été toutes les deux séparées de la chair de leur chair. Ivy n'était pas auprès de Beth. Et alors que Tahlia pensait que c'était pour que la maman se repose, elle perdit son sourire en apprenant que la petite souffrait d'une jaunisse. C'était une maladie courante chez les nouveaux-nés, certes, mais en attendant que tout se rétablisse, la mère et l'enfant étaient séparés, alors que les premières heures, les premiers jours étaient les plus beaux. Alors qu'elle lui expliqua le délai de soin, Tahlia se montra positive, parce qu'il fallait du positif dans de tels moments : « Ta petite est forte. Je suis certaine qu'elle sera là dans 48 heures maximum... » Elle tentait de rassurer la maman, alors qu'elle-même avait son cœur de mère qui souffrait. Mais il était important de se soutenir, de montrer que Beth pouvait compter sur elle pour écouter et partager ses peurs et ses doutes. Tahlia avait les mêmes. Quand elle raconta les premières minutes avec sa fille, la brune esquissa un sourire, émue. C'était beau de voir que, malgré la fatigue et l'inquiétude, le regard de Beth s'illuminait en parlant de ce moment. L'amour d'une mère vers son enfant était d'une pureté incroyable. « Tu auras sûrement les détails qui te reviendront en tête après une bonne nuit de sommeil. » la rassura-t-elle. On n'oubliait pas la première rencontre. Le premier pleur. Le premier bisou. Mais Beth risquait aussi de se rappeler de ce réveil, celui où on lui disait que sa fille était malade. « Le réveil a dû être rude ... » souffla-t-elle, compatissante. Avant d'avoir les détails, elle avait dû s'imaginer le pire et sentir la peur lui serrer les entrailles. Une peur que Tahlia connaissait, elle aussi. Evidemment, Beth lui demanda, à son tour, l'histoire de son accouchement. Ce n'était pas rose, là non plus, car son accouchement avait eu lieu tôt, bien trop tôt. Et alors qu'elle lui demandait comment elle se sentait, Tahlia haussa les épaules : « Je ne sais même pas, à vrai dire... » Vidée. Désemparée. Apeurée. Il y avait trop d'émotions en elle qui bataillaient et contre lesquelles elle résistait. Mais quand Beth lui assura qu'elle pouvait se laisser aller, la brune posa son regard sur elle. « Je n'aime pas déranger... » murmura-t-elle, doucement. Il était là le problème de Tahlia. Elle vivait ses malheurs seule parce qu'elle craignait de déranger avec ses problèmes, parce qu'elle savait que chacun avait ses soucis à gérer. Et à plusieurs reprises, elle avait sombré et avait ensuite récolté les réprobations de son entourage proche, qui lui demandait pourquoi, pourquoi elle n'avait pas parlé. Pour autant, quand Beth lui affirma que, même si elles ne se connaissaient pas plus que cela, elles se comprenaient, Tahlia hocha la tête. « C'est vrai... » dit-elle. Alors oui, elle était peut-être celle qui comprendrait le mieux ce qu'elle vivait. « Je... je crois que je ne m'en rends pas compte, en fait. J'ai juste l'impression d'être dans un cauchemar et que je vais me réveiller en sursaut, toujours enceinte. » Elle aimerait tellement que ce soit cela, mais elle savait qu'elle plongeait dans la réalité. « J'ai peur, peur qu'il lui arrive quelque chose. Je ne sais pas si je pourrais assumer d'être celle qui a fait du mal à son propre enfant. » C'était terrible pour une mère de se sentir fautive, de se sentir incapable. « Elle vient à peine de naître et je suis déjà une mauvaise mère. » avoua-t-elle, au plus bas. |
| | | Invité | Sujet: Re: the gift of a friend (tahlia) Dim 26 Avr 2020 - 5:45 | |
| Ce qu'elles ne savaient pas encore toutes les deux, c'est que Ivy ferait partie du petit pourcentage de bébés pour qui la jaunisse se faisait plus difficile à évacuer et qu'en quarante-huit heures, ce ne serait pas toutes les traces de la maladie qui seraient évacuées. Mais ça, ni Tahlia ni Beth ne pouvait le savoir. Et la brune se montrait encourageante envers la nouvelle maman, lui parlant de la force de Ivy avec tant d'espoir que Beth y croyait presque. Elle lui sourit, premier sourire difficile quand il était question de sa petite que la vie lui avait arrachée dès son arrivé au monde. « Merci, Tahlia », murmura-t-elle. C'était difficile, cette situation. Et si elle comprenait bien des choses, quand il était question des termes médicaux et de toutes les procédures, Beth n'y comprenait rien. Elle était perdue dans toutes les nouvelles des infirmières, les mots qui se mêlaient dans son esprit quand elle tentait de comprendre. Peut-être que tout lui reviendrait. Ou pas, peut-être qu'elle ferait un blocage quant à cette situation. Mais ce qui était certain, c'est qu'en effet, c'était un rude réveil. « Je veux juste la voir... Mais je peux pas, pas pour le moment. Et on ne me dit pas quand je pourrai... » Et même lorsqu'elle le pourra, elle ne pourra pas la prendre dans ses bras, sa petite Ivy, ni lui faire des bisous, parce que pour évacuer la maladie, il faudra qu'elle reste sous la petite lumière, sans quoi le traitement ne fonctionnerait pas. Beth avait des larmes aux bords des yeux, mais ça tristesse fut vite balayé par celle de Tahlia, qui vivait bien pire. « Arrête, arrête, tu ne déranges pas.. », lui assura-t-elle. Et quand finalement elle se décida à parler, Beth la regardait, impuissante, se lancer des pierres pour une situation qui n'était pas de son ressort. Difficilement, Beth se leva de son lit pour atteindre le lit de Tahlia, s'y assoyant au pied, cherchant sa main. « Mais qu'est-ce que tu me racontes-là ? » Beth était douce, calme, elle caressait le revers de la main de la nouvelle maman avec une compassion infinie. « Comment ça, faire du mal à son propre enfant ? », demanda-t-elle, sans comprendre ce que Tahlia voulait dire. « T'as pas contrôlé ton accouchement... C'est malheureux, mais des complications lors des grossesses... Ça arrive », tenta Beth de raisonner la brune. « Tu n'es pas une mauvaise mère pour autant... Alors, sinon, moi aussi, je suis une mauvaise mère ? »
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| | | Invité | Sujet: Re: the gift of a friend (tahlia) Sam 2 Mai 2020 - 22:42 | |
| Elle n'était pas médecin, Tahlia. Mais elle savait ce que c'était d'être arrachée à ce petit bout de soi qui avait quitté le ventre protecteur, plongé dans un monde inconnu. Elle savait désormais ce qu'était la détresse d'une mère. Tahlia avait souvent pris à la rigolade les regards inquiets de sa propre mère. Maintenant, elle comprenait. Et elle comprenait le déchirement de Beth. Elle ne pouvait rien faire contre cela, sauf peut-être apporter un peu d'espoir, en lui rappelant la force de cette petite Ivy. Dans quelques jours, elle sera auprès de sa mère. Elle le croyait sincèrement. Elle lui adressa un regard plein de douceur quand Beth la remercia. Elle n'avait même pas à la remercier. Elles devaient se serrer les coudes. C'était normal, instinctif, même. Quand Beth reprit la parole, lui confiant qu'elle voulait juste voir sa fille, Tahlia sentit son cœur se serrer. Elle sentait le manque de Beth la percuter de plein fouet. « Comment ça, on ne te dit rien ? » Tahlia, elle, avait eu cette chance d'avoir une équipe médicale à l'écoute. On lui avait fait comprendre qu'elle pourrait revoir Thaïs dès demain, en prenant d'énormes précautions évidemment. On lui avait conseillé de se reposer, de se remettre doucement de l'accouchement avant d'être trimballée de service en service. « La sage-femme devrait repasser. Il faut que tu lui redemandes... » et Tahlia serait prête à appuyer les mots de Beth pour que la jeune femme ait enfin une réponse concrète. Beth avait une alliée à ses côtés. Et l'inverse sembla tout aussi véridique, alors que Tahlia s'apprêtait à raconter son histoire. « Tu as tes soucis, toi aussi. » dit-elle à voix basse, quand Beth affirma qu'elle ne la dérangeait pas. En voyant le regard déterminé de la jeune Ellington, Tahlia finit par se confier. Elle raconta l'accouchement prématuré, la peur, le doute et la culpabilité qui en découlaient. Elle était à peine mère et elle savait déjà qu'elle était une mauvaise mère. Face à ces mots, Beth arriva près de Tahlia, s'asseyant sur le lit pour lui prendre la main. C'était un geste tellement réconfortant. Elle l'écouta parler des complications que l'on ne gérait pas, d'un accouchement que personne ne pouvait contrôler. Tahlia était déjà une maniaque du contrôle, en général, mais là, ce n'était pas cela qui la poussait à se sentir si mal. Quand Beth réagit sur le terme mauvaise mère, la brune secoua la tête. « Quand tu as appris que tu étais enceinte, comment as-tu réagi ? Je suppose que tu as fait tout ton possible pour te ménager, pour prendre soin de toi et de ton bébé, non ? C'est ce que font les bonnes mères... ce qui fait de toi une bonne mère. » Les yeux de Tahlia se remplirent de larmes, avant d'avouer doucement : « J'ai appris que j'étais enceinte à cinq mois. Et là, j'ai dû apprendre à vivre avec le fait que, durant ces premiers mois où ma fille se cachait, elle a dû grandir avec de la cocaïne... » Voilà pourquoi elle se remettait toute la faute dessus. Même si elle avait tout arrêté dès l'annonce de sa grossesse, elle était persuadée qu'il était déjà trop tard. |
| | | Invité | Sujet: Re: the gift of a friend (tahlia) Mer 13 Mai 2020 - 23:11 | |
| Ce qu'elle était loin de se douter, Beth, c'est que Ivy ferait partie du petit pourcentage de bébés qui ne se soignent pas de la jaunisse après quarante-huit heures. Elle devrait passer quelques jours supplémentaires à l'hôpital, sous cette lampe qui lui permettrait d'évacuer toutes traces de cette maladie. Mais ça, personne ne le savait encore. Et le comportement humain, c'était d'espérer le mieux, le positif, de penser que tout allait finir par rentrer dans l'ordre le plus rapidement possible. Seulement, dans le cas de Beth et d'Ivy, ce n'était pas vraiment ça, leur destin. Si le médecin et l'équipe médicale avaient fait leur travail de la plus remarquable des façons à l'accouchement, le reste de son expérience d'hospitalisation manquait de nouvelles. Elle ne savait pas encore tout ce qui se passait avec Ivy, elle qui se faisait installer dans son petit landau, en dessous de sa lampe spéciale, ni même quand elle pourrait la voir. Beth le confia à Tahlia qui, elle, ne comprenait pas pourquoi on ne la mettait pas au parfumé La brune haussa les épaules, loin d'elle l'envie de critiquer le travail des corps médicaux, elle était personne pour critiquer leurs procédures. « J'imagine qu'ils sont occupés à prendre soin d'elle », raisonna-t-elle finalement. Ils avaient d'autres choses à penser, comme la sécurité de la petite Ivy. Seulement, en tan que nouvelle maman, les inquiétudes et les questionnements ne cessaient de fuser. Tahlia lui proposa de demander à l'infirmière à son prochain passage. Beth hocha la tête, docile. « J'y compte bien.. » Parce que dans sa situation, être sans réponses, sans nouvelles, ce n'était pas reposant. Et du repos, après un accouchement de dix heures, Beth en avait besoin. Mais ça, ça irait à plus tard, alors que les deux nouvelles mamans se lançaient chacune leur tour dans les confidences. Et comme pour mieux entendre celles de Tahlia, Beth avait pris toute l'énergie qui lui restait pour arriver, aussi difficilement que ça pouvait l'être, au lit de sa nouvelle amie, cherchant toute la compassion dans son regard pour l'amener à se confier. Tahlia lui demanda quelle était sa réaction quand elle avait appris sa grossesse, Beth tenta de se remémorer ce moment où, encore une fois, elle avait été livrée à elle-même, comme le plus clair de ces neuf derniers mois. Elle hochait la tête, quand la belle brune mentionna qu'elle avait dû commencer, dès lors, à prendre soin d'elle et de ce bébé qui grandissait dans son ventre, à se ménager le plus possible et faire attention aux choix qu'elle engageait. C'est ce qu'elle désignait comme le comportement d'une bonne mère. Les yeux de la belle Tahlia montraient l'émotion, laissaient présager que pour elle, elle n'avait pas été ça, une bonne mère, dès le début. Beth fronça les sourcils, ne l'interrompait pas dans son discours, la laissant lui dire tout ce qu'elle avait sur coeur avant d'intervenir. Et aux aveux de la jeune maman, Beth secoua la tête frénétiquement. « Je refuse de t'entendre dire ça », fit-elle fermement. « Tu savais pas que Thaïs se cachait dans son ventre, ce n'est pas de ta faute », précisa-t-elle en attrapant les mains de la brune, cherchant à planter son regard dans le sien. « Regarde-moi dans les yeux, jure-moi que si t'avais su t'aurais pris de la drogue, t'aurais eu les mêmes comportements », demanda-t-elle sans la quitter du regard. « Jure-moi que t'aurais fait exactement la même chose et là je te donnerai le rôle de la mauvaise mère. » Mais Beth était convaincue que Tahlia aurait vécu sa grossesse bien différemment si elle l'avait appris au tout début, exactement comme Beth.
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| | | Invité | Sujet: Re: the gift of a friend (tahlia) Lun 25 Mai 2020 - 18:04 | |
| Savoir que son enfant était malade était déjà terrible, mais ne pas être tenue au courant de l'avancée, des répercussions rendait la situation encore plus invivable. Et c'était bien quelque chose que Tahlia avait du mal à comprendre. "Oui je me doute qu'ils sont occupés à prendre soin d'elle. Mais ça ne prend que quelques minutes de venir te dire ce qu'il en est, pour te rassurer. C'est terrible d'accoucher, de voir son enfant être arraché et d'être mise de côté." Pour Tahlia, l'équipe avait été aux petits soins et heureusement... Connaissant le caractère de la brune, et malgré la fatigue et la douleur de l'accouchement, elle aurait été capable de retourner l'hôpital pour avoir des nouvelles de sa petite puce. Quand elle avait une idée derrière la tête, elle ne l'avait pas ailleurs. Et quand cela touchait une personne qu'elle aimait, elle pouvait devenir méconnaissable. Elle pouvait être plus folle qu'un serial killer sous drogue. Raison de plus pour se sentir solidaire de Beth et l'aider à obtenir des informations auprès de la pauvre sage-femme qui osera entrer dans la chambre. "Je t'aiderai." murmura-t-elle avec un sourire. Puis, après ces premières confidences, ce fut à Tahlia d'exposer son histoire, ses peurs, ses craintes et cette culpabilité qui la rongeait terriblement. Alors qu'elle essaya de rester évasive, les mots de Beth, cette main qu'elle posa sur la sienne et la compassion qu'elle lisait dans son regard la poussèrent à tout confier. Même les confessions les plus terribles. Elle le savait, tout était de sa faute. C'était sûrement cette cocaïne qui avait altéré la croissance de Thaïs et qui peut-être allait laisser quelques séquelles sur cette pauvre enfant qui n'avait rien demandé. Elle n'avait décidément pas la meilleure mère. D'ailleurs, Tahlia aimait remuer le couteau dans la plaie en énumérant ce que ferait une bonne mère. La bonne mère qui avait pris soin d'elle en apprenant qu'elle était enceinte, qui avait cessé tout excès et adopté un mode de vie sain. Le hochement de tête de Beth lui montrait que cette dernière se rangeait dans cette case. Pas Tahlia. Et c'était terrible de le dire à haute voix. La brune attrapa l'une des peluches qu'elle devait offrir à sa fille, un joli petit koala qu'elle avait appelé Jughead et qu'elle gardait avec elle pour se réconforter. Même s'il n'y avait que sa fille qui pouvait la réconforter... En entendant la voix ferme de Beth, Tahlia redressa le regard vers la jeune femme, touchée par ses mots qui visaient à lui faire comprendre que ce n'était pas de sa faute. Mais l'ex-policière était réputée pour être têtue comme une mule. "Argument de plus qui prouve que je n'étais pas faite pour être mère. Je n'ai même pas remarqué que j'avais un bébé qui grandissait dans mon ventre !" s'exclama-t-elle. Elle avait eu tous les discours, ceux qui avaient foi en les déni et ceux qui trouvaient cela surprenant qu'une femme ne remarque même pas les petits changements de son corps. C'était beau de critiquer quand on ne vivait pas cette situation. Alors que Beth prit ses mains, Tahlia soutint son regard, alors qu'elle lui demandait de jurer, de lui promettre qu'elle aurait agi de la même manière si elle avait su. Hésitante, Tahlia bredouilla : "N... Non... Je ne crois pas..." C'était même certain qu'elle n'aurait pas pris de la drogue. Il suffisait de voir comment elle avait agi en apprenant sa grossesse. Elle avait tout arrêté, du jour au lendemain, sans aucune aide, juste avec la force de son esprit. "Mais dans ce cas-là, j'aurai peut-être avorté... ce n'est pas mieux ! " L'avortement avait été rejeté de son esprit parce qu'elle n'avait pas eu le choix. Mais si elle l'avait eu ? Là encore, elle ne l'aurait sûrement pas fait, craignant de retirer la vie à un petit bout qui n'avait rien demandé. "Karma is a bitch." finit-elle par souffler, plus pour elle. Tous ces doutes, ces questionnements, ces événements, c'était sûrement pour la faire payer de toutes les dérives qu'elle avait pu avoir. Elle soupira un bon coup et essuya la larme qui avait fini par couler sur sa joue. Puis, elle demanda : "ça s'est passé comment pour toi ? Quand tu as appris que tu allais devenir maman ?" Elle avait pu comprendre que Beth aussi avait une vie sentimentale catastrophique, mais elle n'avait jamais eu le tenants et les aboutissants. Sans doute allaient-elles se retrouver sur de nombreux points... |
| | | Invité | Sujet: Re: the gift of a friend (tahlia) Mar 26 Mai 2020 - 5:56 | |
| La vérité, c'est qu'elle était épuisée, Beth. Complètement épuisée. Elle n'avait pas l'énergie pour s'énerver contre l'infirmière ou le médecin, le peu d'énergie qui lui restait lui servait à garder espoir pour sa petite Ivy dont elle était sans nouvelle. Et ce, bien que la maternité l'avait rendu maman ourse. Dans son quotidien, Beth n'était pas du genre à s'imposer, à crier ou à s'emporter. Elle détestait attirer l'attention, se faisait toute petite et aurait sans doute besoin qu'on lui apprenne à plus s'interposer quand les choses ne lui plaisaient pas, comme cette histoire de nouvelles sans nouvelles concernant son propre enfant. « Mais je ne sais pas comment faire.. », avoua-t-elle, timidement. Elle se montrait presque lâche, d'une toute petite voix, vidée de tout. Quand Tahlia se proposa pour l'aider à obtenir des informations, Beth afficha sur son visage un sourire franc. « Merci », souffla-t-elle alors que la brune n'était pas du tout obligée de lui porter son aide, elle avait elle aussi ses propres batailles à mener. Et ses batailles, elles étaient grandes, peut-être même plus grandes que la jaunisse du nouveau-né de la traductrice. Parce qu'on parlait non seulement de l'état de santé de la petite Thaïs qui était fragile, mais aussi de l'état mental de sa maman qui était persuadée avoir été une mauvaise maman. Et peu importe les arguments que la belle Anglaise avait à lui livrer, Tahlia trouvait un moyen de les réfuter, de croire fermement à l'idée folle qu'elle était une mauvaise mère, alors qu'en réalité, elle avait tout faux. Quelle mère n'avait pas fait d'erreur dans sa vie ? Beth, qui selon l'ex-policière était une bonne mère, en feraient sans doute des tonnes, des erreurs. Sa première, ça avait d'ailleurs été de ne pas avoir insisté plus qu'il le fallait pour avoir des informations sur l'état actuel de sa petite. Alors à peine vingt-quatre heures après la naissance de sa fille, elle prouvait qu'elle faisait des fautes et qu'elle aussi elle était à questionner. « Mais c'est normal.... », murmura Beth à la réplique de la jeune maman qui tentait par tous les moyens de se montrer plus mauvaise qu'elle ne l'était réellement. Beth ne cherchait pas ouvrir des plaies douloureuses pas encore très bien cicatrisées, mais il était important que Tahlia comprenne qu'à ce moment-là, elle n'était pas en mesure de voir ou même de ressentir un changement dans son corps si elle était sous l'emprise d'une drogue quelconque. « Si tu consommais, tu ne pouvais pas te rendre compte de ce changement... Ça ne fait pas de toi une mauvaise mère pour autant », tenta d'expliquer la jeune maman. Son point, c'était qu'elle ne savait pas, qu'elle attendait un bébé. Pour elle, Tahlia aurait été une horrible maman si, volontairement, elle s'était mise à consommer pendant sa grossesse, sachant pertinemment toutes les informations qu'elle savait maintenant. D'ailleurs, quand la traductrice lui demanda de lui jurer qu'elle aurait fait exactement la même chose en sachant qu'elle était enceinte, Tahlia lui confirma ce qu'elle croyait, lui confiant également que l'avortement aurait peut-être été une solution envisageable. Beth hocha la tête, sans la juger. Elle, elle n'avait pas choisi l'avortement, certaine qu'elle serait réunie avec le père de son enfant et qu'ils formeraient une belle famille, trop naïve pour penser que Rafael pourrait un jour la quitter. Peut-être que si elle avait su qu'elle devrait élever Ivy seule, son choix aurait été différent. Et cela ne faisait pas d'elle une mauvaise mère pour autant. « Le rôle des parents, c'est d'offrir la meilleure vie possible à leurs enfants », dit-elle d'une toute petite voix. « Si on ne se sent pas en mesure de donner la meilleure vie à l'enfant qui pousse en nous, je pense que l'avortement est une solution envisageable. Et je ne pense pas que ça aurait fait de toi une mauvaise mère. Au contraire, ça aurait été d'avouer que tu n'étais pas prête à ça, pas maintenant, pas dans ces conditions et que tu aurais pris une décision responsable. » Il fallait qu'elle arrête de se jeter des pierres, de chercher des problèmes là où, finalement, Beth trouvait des solutions. « Peut-être », rit Beth quand Tahlia évoqua le karma. « Mais en même temps, ne t'a-t-il pas apporté le plus beau cadeau du monde ? » Au fond, Tahlia l'aimait à en crever, sa petite Thaïs. Ça se voyait. Et c'était le plus important. Beth lui accorda un tendre sourire, serrant la main qu'elle avait toujours dans la sienne pour lui donner un peu de courage. Tahlia, elle, cherchait à en apprendre un peu plus sur la grossesse de sa nouvelle alliée. « Pas très bien non plus », avoua-t-elle en riant. « J'ai eu une aventure avec un homme marié, en instance de divorce... Et, on connait toutes les deux la suite de cette nuit-là... », fit-elle en haussant les épaules. « J'ai fait un test de grossesse sous la recommandation d'une amie, après lui avoir dit que j'avais des nausées le matin et, évidemment, le test était positif. Le seul truc, c'est que le père, ce mec marié, ne me donnait plus de nouvelles... Pour le travail, j'avais la possibilité d'être muté dans quelques pays et, bien entendu, comme l'Australie était une possibilité, je me suis dit que je viendrais retrouver le père d'Ivy. Sauf que lorsque je l'ai revu, j'ai été incapable de lui avouer que j'étais enceinte et... Il a fini par le découvrir des mois plus tard, trop tard... Et il n'a pas été en mesure de tout encaisser. » Ce n'était pas vraiment la question de Tahlia, mais c'était important de mettre tout ça en perspective pour y répondre. « Alors, depuis le début, j'ai vécu un peu ma grossesse toute seule. Je n'ai pas eu de baby shower, je me cachais sous des robes et des vêtements amples jusqu'à ne plus être en mesure de le faire, parce que j'avais la trouille de le dire et d'avoir encore plus le sentiment d'être seule.. »
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| | | Invité | Sujet: Re: the gift of a friend (tahlia) Lun 13 Juil 2020 - 15:59 | |
| "Pose simplement les questions que tu as en tête, dis-leur simplement ce que tu as sur le coeur et la détresse que le manque de nouvelles occasionne. Ils sont débordés, certes, mais ils ne seront pas insensibles à la douleur d'une jeune maman." répondit-elle avec un léger sourire. Tahlia lui assura alors qu'elle l'aiderait. C'était normal. Entre jeunes mamans - qui n'avaient pas leurs merveilles à leurs côtés - il fallait se soutenir, s'entraider. Tahlia, elle, avait eu le droit à toutes les informations possibles. Elle se mettait donc à la place de Beth et s'imaginait, elle aussi, ne pas avoir de nouvelles. L'hôpital aurait sûrement été retourné par la tornade brune... Et pourtant, là, face à Beth, ce n'était pas la Tahlia forte, inébranlable qui se présentait. Bien au contraire. Elle était plus que vulnérable. Là, dans cette chambre, loin de Carter, loin de sa famille, elle abdiqua et fit déborder toute sa peine. Elle n'avait pas assuré dans son rôle de mère. Elle n'avait pu mener sa grossesse à terme. Elle avait le coeur brisé en voyant sa petite entourée de fils, de machines, à la voir lutter d'heures en heures pour vivre. Et c'était tout cela qui la poussait à se dire qu'elle n'était qu'une mauvaise mère. Qu'elle avait fait du mal, inconsciemment, à son enfant. Beth ne l'entendait pas de cette oreille-là et elle tenta, par tous les moyens,de lui faire comprendre que la brune n'y était pour rien. Sa drogue, elle l'avait prise sans savoir qu'elle était enceinte. C'était elle qu'elle avait voulu détruire. Pas l'enfant qui poussait silencieusement dans son ventre. "Je ne sais pas... je ne sais plus..." Elle ne savait plus ce qu'elle était. Si elle n'avait été qu'un déchet de la société ou une mère indigne. Oui, elle se lançait des pierres mais elle broyait tellement du noir qu'elle ne parvenait plus à trouver une once d'optimisme. Elle avait trop lutté, Tahlia, et pour le coup, elle se laissait déborder. C'était malheureusement Beth qui assistait à cela, alors qu'elle avait elle-même ses soucis. Et pourtant, la jeune maman parvenait à s'insérer dans la brèche, à montrer petit à petit que cet enfant, Tahlia l'avait choyé à partir du moment où elle avait su qu'elle était enceinte. Elle avait tout arrêté. Elle avait lutté contre ses envies de cocaïne, pour son enfant. Et sans doute, c'était la plus belle preuve d'amour qu'elle avait pu lui faire. Mais si elle l'avait su plus tôt, bien plus tôt, Tahlia aurait-elle eu le cran de garder le bébé ? Elle n'avait pas eu ce choix, mais souvent, elle se demandait si, vraiment, elle avait la carrure pour être maman. Elle se serait sûrement posée toutes ces questions. Elle aurait sûrement demandé l'avis de Carter. Elle écouta Beth avec attention, finissant par esquisser un sourire face aux mots de la jeune femme. "ça fait du bien d'entendre tant de sagesse." avoua-t-elle, à mi-mots, avant de conclure par le fameux Karma is a bitch, qui résumait si bien la situation. Mais de nouveau, Beth mit en avant ce que ce fameux karma lui avait apporté. Il fallait vraiment que Tahlia apprenne à boire le verre à moitié plein et non plus à moitié vide. "Oui, tu as raison. C'est même le plus beau cadeau de toute mon existence." Elle aimait sa fille, elle l'aimait tant. Et même si elle croyait être mauvaise mère, Thaïs était sûrement celle qui allait donner un sens à la vie de Tahlia. Et doucement, la douleur de Tahlia s'apaisait peu à peu. La boule qu'elle avait à la gorge se desserrait. La main de Beth, dans la sienne, était un soutien incomparable. Et c'était avec douceur qu'elle tenta d'en savoir plus sur la jeune maman, sur sa propre grossesse, afin d'avoir son témoignage. Elle esquissa un léger sourire quand elle lui avoua que, pour elle aussi, la grossesse n'avait pas été si rose. Elle lui raconta alors tout, toute l'histoire de Beth et d'Ivy, de ces sentiments pour un homme marié, de l'espoir de le voir fonder sa famille avec elle, rien qu'avec elle. De cette mutation qui l'avait poussé à aller près de lui. "Tu as tout quitté pour lui... ?" murmura-t-elle. Si ce n'était pas la preuve d'un amour fort... MAis tout ne s'était pas passé comme prévu et Beth avait dû dissimuler sa grossesse pendant des mois. C'était pire qu'un déni, finalement. Elle avait dû vivre avec la crainte que le père découvre tout, à son insu. "ça a dû être tellement difficile." C'était à ce moment-là que Tahlia se rendait compte de la chance qu'elle avait. Elle avait eu Carter à ses côtés dès le début. Elle n'avait pas eu à lui cacher quoique ce soit. Et même s'ils avaient été en froid sur la fin de la grossesse, elle avait pu compter sur lui, malgré tout. "Tu sais quoi ? Quand tout ça sera terminé, on te fera une baby shower. ça sera post-naissance... mais ce sera tout comme." Et ce n'était pas des mots en l'air. Elle le méritait, Beth. "Et du coup... le père, il est tout de même présent ? Il a reconnu la petite ?" Elle n'avait pas vu d'homme sortir de la chambre. C'était donc à se demander s'il était bien là. |
| | | Invité | Sujet: Re: the gift of a friend (tahlia) Mer 22 Juil 2020 - 20:30 | |
| Elle le ferait, poser la question aux infirmières dès qu'elles passeraient dans la chambre, peut-être même qu'elle oserait demander à celles qui viendraient prendre des nouvelles de Tahlia. Mais pour l'instant, ça pouvait attendre. D'autant plus que la belle brune se lançait dans les confidences entourant sa grossesse. Tahlia avait le coeur lourd et semblait se mettre sur les épaules tous les torts du monde. Et Beth, elle tentait de la raisonner aussi bien qu'elle le pouvait, mais elle avait des limites. Elle ne connaissait pas la réalité de Tahlia, elle ne l'avait jamais vécu. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était de tenter de se mettre à sa place. Et quand elle le faisait, évidemment, elle ressentait la même honte que Tahlia. Seulement, son avantage, c'était d'être extérieur à la situation suffisamment pour comprendre que cette honte, elle n'était pas fondée. Qu'elle n'était que le reflet des sentiments de la jeune maman, de la peur et de la culpabilité, mais qu'elle n'aurait pas pu agir autrement. Tahlia lui concéda un point, Thaïs était le plus beau cadeau que la vie avait pu lui offrir. Et à sa réponse, l'Anglaise sourit. « Tu n'as peut-être pas pu être là pur elle dès qu'elle a fait apparition dans ton ventre, mais maintenant qu'elle est là, en chair et en os, tu peux tout faire pour lui donner la meilleure vie possible, pour l'aimer à en crever », tentait-elle de lui faire comprendre. « Tu peux te rattraper, parce que je sais fondamentalement que la femme que j'ai vu au Hendrix, aider une amie qui avait mal, n'est pas mauvaise. » C'était ce qu'elle avait perçu, ce soit du Nouvel An, quand elles s'étaient rencontrées. « Et je pense que tout le monde a le droit à l'erreur. » Ça, c'était un peu pour elle, aussi. Parce que des erreurs, depuis le début de sa grossesse, Beth en avait fait. « Je serai-là pour toi... », finit-elle par lui promettre, serrant encore plus son étreinte sur la main de la jeune maman. Elle s'imposait, elle le savait, mais il lui semblait que c'était ce qu'il fallait faire pour aider la brune à mieux aller. Et surtout pour qu'elle prenne conscience qu'elle n'était pas une mauvaise mère. La conversation changea de vent, se posant sur l'Anglaise et sa grossesse à elle. Beth n'était pas un modèle d'excellence, elle aussi avait eu ses difficultés. Elle lui confia le secret de sa grossesse, les mensonges et les raisons qui l'avaient poussée à quitter Londres. « Oui et non. La boîte de mon père commençait à s'agrandir, on avait des opportunités en Australie, entre autres et j'ai saisi l'occasion. Alors, oui j'ai quitté Londres pour venir ici spécifiquement, pour lui, mais aussi parce que le travail me le permettait. » C'était difficile de dire si effectivement elle aurait tout quitté dans le cas où le travail n'avait pas été un avantage à sa situation. « C'était surtout difficile de ne pas partager ces petits moments avec lui.. » Par chance, elle avait eu Milo et Azriel qui avaient remplacé le père dans sa grossesse. Ils avaient été aux premières loges des changements de son corps, des nouvelles sur Ivy, des mouvements qu'elle faisait dans le ventre de sa maman. Ce n'était pas pour rien que Beth les avait choisis comme parrains. Sa nouvelle amie se proposa pour lui organiser un shower, comme elle avait exprimé la déception de ne pas en avoir eu. Beth lui sourit, touchée. « Honnêtement, ce n'est pas la fin du monde. Tout ce que je veux, c'est un bébé en santé. C'est futile, au fond, de chialer pour un shower ou des photos de maternité... Mais je veux bien qu'on fasse une fête pour nos deux petites, une célébration.. Quelque chose de joyeux, après tout ce qu'on a vécu. » L'une comme l'autre ne l'avait pas eu facile. Et elles avaient le droit de souffler. « Rafael ? Il était là pour l'accouchement, mais il est reparti pour le travail. Le travail prend beaucoup de son temps... » Et elle n'était pas certaine qu'il reste longtemps dans la vie d'Ivy.
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