A gift for a night?

La cause que défendait Madame Blackwell lui tenait plus qu'à cœur. Elle en avait fait son combat depuis près de trente ans et son implication n'avait jamais failli, au point d'avoir créé sa propre association près de deux décennies plus tôt. Evidemment, le but étant non lucratif, ce qui réclamait le plus de son temps était celui qu'elle dispensait à récolter des fonds. L'objectif de ce soir ? Réunir un grand nombre de parrains, donateurs et autres mécènes afin de financer un nouveau foyer pour femmes victimes de violences conjugales.

Tandis que sa mère la présentait à un groupe d'hommes et de femmes en beaux costumes, Tamsin en profita pour glisser quelques éloges au sujet du travail de l'association. Qu'elle pensait réellement. Elle était plus qu'admirative de son énergie infatigable et de l'humanisme dont son aînée faisait montre. Cette dernière lui serra affectueusement le bras avant de rejoindre la scène où l'animateur réclamait son intervention. Madame Blackwell commença son discours et sa fille, un verre de champagne à la main, l'écouta avec attention jusqu'à ce qu'une silhouette ne se détache de la foule. Le médecin s'était mis sur son trente et un, tout comme elle. Elle avait troqué sa chemise à carreaux et son jean contre une robe d'un rouge profond s'arrêtant au-dessus du genou, avec un léger décolleté rond. Ses cheveux d'ordinaire fauves étaient savamment coiffés en un chignon et même ses grands yeux bleus avaient eu droit à un peu de maquillage.

Le temps que la blonde fende l'attroupement d'invités, sa mère avait fini sa tirade et des notes s'élevaient des instruments de l'orchestre engagé pour l'occasion. Enfin, elle parvint à rejoindre son hôte de la soirée. « Eden, je suis ravie que vous ayez pu venir ! » assura-t-elle, sourire aux lèvres, tandis qu'elle lui tendait sa main libre. Aurait-elle dû l'appeler « docteur » ? Peut-être un peu trop formel. Et elle trouvait son prénom si charmant.