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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)

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MessageSujet: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) EmptyDim 8 Mar 2020 - 15:26

Les yeux fermés, debout face au miroir de sa chambre, Nova visualisait la scène. Elle visualisait le noir, donc. Parce que ce serait bien dans la pénombre que Gretchen et elles seraient plongées, dans le plus grand respect des volontés de la rousse qui n’était pas prête à se dévoiler. Il n’y avait qu’à parcourir son profil sur l’application de rencontre pour le saisir. Gretchen l’avait saisi, et surtout, elle avait compris. Rien que pour ça, Nova était déjà complètement sous son charme. Cette facilité avec laquelle elle lui avait proposé un rendez-vous à l’aveugle, réellement à l’aveugle, lui prouvait à quel point elle était une bonne personne. Lorsque Nova rouvrit les yeux, elle les posa sur son reflet dans le miroir. Elle portait une robe vert émeraude parsemée de pois blancs, lui arrivant à la moitié des cuisses. Sa chevelure flamboyante était relâchée en douces cascades naturelles. Elle portait un rouge à lèvres browny pink, et un tracé noir sur ses paupières dont le réel attrait étaient ses faux-cils méticuleusement posés. Pourquoi autant d’efforts sur un physique que la principale intéressée ne verrait point ? Nova avait besoin de se sentir belle pour avoir un minimum de confiance, et si tous ces artifices pouvaient l’aider à être aussi désinvolte que sur l’application de rencontre, elle les accueillerait volontiers sur son visage. C’était facile, pour Nova, de discuter à travers un écran, sous un faux nom et sans visage à lui accoler. Ça l’était un peu moins quand elle était face à cette personne, le timbre de sa voix trahissant ses émotions et la spontanéité de ses mots accroissant la marge d’erreur. La rouquine prit une grande inspiration, repassa rapidement ses mains sur le bas de sa robe, puis attrapa son sac à main avant de quitter l’appartement, évitant de dire au revoir à Alix ou Alex, de peur qu’ils ne lui posent trop de questions auxquelles elle ne saurait répondre. C’était son premier rendez-vous avec une femme, à Nova. Quelle idée, elle qui n’en était pas là dans ses émotions, elle qui n’était pas prête à s’avouer à elle-même qui était réellement. Cette application de rencontre, c’était un test, un essai, qui lui avait seulement confirmé qu’elle était capable de ressentir l’excitation de la découverte de l’autre, le désir de connaître une personne dans une telle profondeur. Que lorsqu’il s’agissait de femmes. Nova arriva au restaurant dans le noir à l’avance. C’était exactement son but. Le principe était d’arriver dans le hall éclairé, et d’être accompagné du côté obscur du restaurant par un serveur aveugle. Nova avait indiqué qu’elle prendrait le repas mystère, c’est-à-dire qu’elle n’aurait aucune idée de ce qui se trouverait dans son assiette, et elle accepta qu’on la reconduise à sa table sans attendre la deuxième personne sur la réservation. La rouquine ne s’étala pas sur les raisons, elle n’allait pas expliquer qu’elle ne voulait pas que son rendez-vous puisse la voir. Le serveur lui indiqua la chaise sur laquelle s’installer, et Nova prit place dans le plus grand des silences, bredouillant un simple « Merci » au serveur qui n’était peut-être même plus là pour l’entendre. Elle déposa son sac à main sur la table, renversant son verre d’eau au passage. « Shit. » À tâtons, elle releva le verre, espéra que les dégâts n’étaient pas trop grands, et tenta de garder son calme. La soirée ne débutait pas bien. Elle aurait dû se défiler, là, maintenant. Il était encore temps, non ? Elle alla jusqu’à se lever, prête à fuir, mais par où aller dans ce noir complet ?
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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) EmptyDim 8 Mar 2020 - 16:59

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C'était parti d'un ras le bol, d'une envie soudaine d'emmerder le monde et de vivre, de se remettre du cœur brisé et de tous les sentiments qui l'accompagnent. A force de lui dire que Vassili n'était pas bon pour elle, elle avait fini par y croire, et même si au début l'appel du sexe et du cannabis avaient été durs à repousser, elle y était finalement parvenue, non sans renvoyer chier tout ce qui faisait d'elle la belle et l'impétueuse Gretchen. Elle avait envie de vivre, de pas se foutre en l'air tout de suite, et de pouvoir remonter sur scène. Elle l'avait fait, un soir, puis deux, et petit à petit, le bar avait doublé le nombre de signatures qu'il lui demandait, acceptant qu'elle s'y produise de plus en plus souvent. Y'a des soirs où ça marchait pas, mais elle s'en foutait. Se donner ainsi en spectacle lui donnait l'impression de revivre, même si, dans le fond, il lui manquait quelque chose d'essentiel. Alors forcément, quand l'application était parue, elle n'y avait d'abord pas cru. Ouais, elle était déjà passée par ce genre d'appli pour faire des rencontres et ne plus passer ses soirées seules. D'ailleurs, ce soir-là, elle était avec sa bière, affalée sur son canapé avec du Van Halen en fond sonore quand elle avait swipé pour accepter de flirter avec des filles. C'était pas son genre, mais sur le moment, elle en avait eu envie, et aujourd'hui, elle ne regrette pas. Elle passe un dernier coup de peigne à ses cheveux, un dernier trait de crayon autour de ses yeux, une dernière touche de rouge à lèvres. C'est pas parce qu'elle aura une fille en face d'elle, pas parce qu'elle ne la verra pas qu'elle n'a pas le droit de se faire jolie. En fait, elle veut être elle-même, elle veut pas mentir sur son être profond. Jamais on ne la verra sans son fameux khôl noir, ni sans son rouge à lèvres bordeaux qui, elle l'espère, saura lui porter chance. Elle essaya plusieurs paires de chaussures avant de revenir se caler dans ses Doc', plus prudent que ses talons avec lesquels elle pourrait se casser la figure à tout instant. Collants noirs effilés enfilés par dessus une jupe noire plissée, un débardeur AC/DC glissé dedans, veste en cuir sur le dos, elle finit par se mettre en route, impatiente autant que nerveuse. La fin de l'été arrive, mais ce n'est clairement pas le vent frais qui crée ce vent de panique dans son esprit. Elle ne sait juste pas ce qu'elle va chercher, en allant à ce rendez-vous, et le seul risque qu'elle prend, c'est de devenir d'une seconde à l'autre une tornade, et d'avoir fait espérer une jeune femme qui n'avait rien demandé.  « Bonjour, je viens rejoindre quelqu'un. Adeline. » Elle se présente vaguement, puis se met à suivre le serveur à travers le premier couloir, demande à être servie d'un plat de viande, avant de se retrouver soudainement dans le noir complet. Cette fois, ce n'est plus la peine de faire marche-arrière. Malgré l'absence de la vue, Gretchen entend le bruit de la vie parvenir à ses oreilles, le bruit des couverts qui se plantent dans les assiettes, le brouhaha des conversations, ponctué de rires et de chuchotements. Étrangement, le fait de ne pas voir donner l'impression à Gretchen de ne pas être dans son élément. Trop habituée à être sous la lumière des projecteurs, le retour soudain à l'oubli l'angoissait. Heureusement pour elle, le serveur lui indiqua qu'elle était arrivée à la table, et trop angoissée par la situation, elle ne pensa même pas à le remercier avant de s'asseoir. Le sac glissant à ses pieds, elle tenta de contrôler sa respiration qui était loin de lui rendre hommage. Si sur les réseaux sociaux et en pleine lumière elle rayonnait, ici, elle n'était qu'un astre éteint et sans intérêt. Elle voulut poser la main sur la table, pour essayer de déterminer où était chacun des couverts, mais le contact chaud de la main d'Adeline la fit sursauter, et elle cala ses doigts contre ses cuisses, empreinte de nervosité. « Salut. Excuse-moi. J'avais pas vu... » Ah ça, Adeline non plus n'avait pas pu le prévoir. Bonne blague, Gretchen. « C'est bien toi, Adeline, c'est ça ? » La jeune allemande avait soudain peur qu'elle se soit trompée de table, et tentait de lancer une conversation à peu près banale pour une soirée qui ne l'était pas.

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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) EmptyDim 8 Mar 2020 - 19:13

Debout, assise, debout, assise. Heureusement qu’ils étaient tous complètement plongés dans le noir et que personne ne pouvait voir ce manège ridicule dans lequel s’était emprisonnée Nova. Elle hésitait, elle doutait, elle flottait dans une incompréhension totale d’elle-même qui causait chez elle une panique insurmontable. Elle s’était rassise pour la énième fois, posant ses mains sur le tissu vert recouvrant ses cuisses, puis sur la table, puis sur la robe et encore sur le bois de la table. C’est à ce moment-là qu’une autre main se posa sur la sienne, empêchant du même coup qu’elle ne ramène ses doigts triturer le bas de son vêtement. Nova sursauta, l’autre aussi sans doute puis ce contact inopiné fut tout de suite interrompu. La voix déjà mélodieuse de Gretchen se rajouta aux bruits ambiants, la saluant, s’excusant, se justifiant. Malgré le stress qui lui montait à la gorge et la peau de son cou qui devait être écarlate en raison de cette même nervosité, Nova sourit. Sa voix était si belle. « N-non, ne t’en fais pas, c’est … hum … moi j’ai renversé mon verre d’eau dans la même tentative alors c’est … t’es pas si mal. » Elle eut un léger rire nerveux, encore plus lorsque Gretchen lui demanda si elle était bien Adeline. C’était son deuxième prénom et pourtant, Nova ne se reconnaissait pas à travers ce pseudonyme qu’elle s’était donnée pour conserver son anonymat. Elle aurait tellement préféré entendre son vrai prénom soufflé par la bouche de la jeune femme, mais ce serait pour un autre jour, peut-être pour jamais. Nova hocha finalement timidement la tête à la question de Gretchen. Hocher la tête dans le noir, quelle idiote. Elle secoua cette même tête comme pour se ramener sur terre et reprendre le contrôle d’elle-même. « Oui, c’est bien moi. » Un autre rire nerveux. Elle avait l’impression que sa poitrine allait exploser, et le sentiment n’était pas des plus agréables. Il fallait qu’elle se détende. Nova ne s’était jamais mise dans un tel état pour un rendez-vous, mais il faut dire que ça avait toujours été en compagnie d’hommes qu’elle ne se forçait pas à intéresser. Gretchen, elle voulait l’intéresser, lui plaire, même si elle savait que leur relation ne pourrait jamais éclore et grandir puisque Nova voulait que ce noir s’étende à plus loin encore que ce restaurant. Sans lumière, difficile de faire pousser quoi que ce soit. « Je ne me suis pas dégonflée. » Ajouta-t-elle en référence à leur conversation par messagerie instantanée. Pourtant, elle avait bien failli, Nova. Si Gretchen était arrivée deux minutes plus tard, peut-être se serait-elle assise face à une chaise vide. Mais elle était restée, Nova, et il fallait que ça compte. « J’ai même décidé de pousser le mystère jusqu’au bout en commandant le plat du jour, sans savoir ce que c’est. As-tu été aussi game, miss aventurière ? » Demanda la rousse, un sourire au coin des lèvres en disant à voix haute ce surnom qu’elle lui avait instinctivement donné.
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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) EmptyDim 8 Mar 2020 - 22:23

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Rien qu'en entendant cette voix sortie de nulle part, Gretchen peut s'imaginer le visage de l'astre qui lui fait face. Même si elle sait qu'elle peut se tromper, la voix si douce, en parfaite opposition avec la sienne, rauque et abîmée par le temps et la clope, elle voit une femme, peut-être plus jeune qu'elle, à peine la vingtaine, dont la petite taille pouvait détonner avec la sienne. Elle l'imagine blonde, comme elle, mais d'un blond aux reflets d'or comme les reflets d'un champ de blé. Elle ne sait pas si c'est le cas, mais ça lui fait quelque chose d'avoir dans son esprit un visage sur lequel poser une voix. Elle aurait tellement voulu ne serait-ce que pouvoir l'entrapercevoir de loin avant d'arriver ici, mais ce n'était pas arrivé, alors le mystère restait complet. C'était la première fois qu'elle se livrait à ce genre d'expérience et quelques secondes, elle se remémorait cette vieille émission, l'amour est aveugle. A l'époque, elle se moquait des candidats et bizarrement, aujourd'hui, elle se retrouvait à leur place. « parole » Elle se mit à rire, le cœur s'emballant bien trop vite pour que ce soit normal. Kid la tuerait s'il la savait dans ce genre de rendez-vous qui aurait pu aisément attirer un tueur en série. Ou alors son frère de cœur rigolerait-il de la voir dans une telle situation, soudainement si peu sûre d'elle. Elle était pathétique, oui, il n'y avait aucun doute là-dessus. A croire que l'obscurité l'aidait à prendre conscience de tout ce dont elle avait le déni. « T'avais l'air d'avoir trop envie de m'entendre pour te dégonfler. » Elle sourit dans le noir, espérant que ce petit commentaire aiderait à détendre Adeline, et à briser la glace qui persiste entre elles deux.  « Si je m'attendais à ça de ta part... » souffle Gretchen, presque honteuse d'avoir pris si peu de risques de ce côté-là. A croire que cet élément convenait à l'une et visiblement pas à l'autre. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle allait se dégonfler, bien au contraire. La blonde posa les mains sur la table et se mit à chercher son verre devant elle. Elle aurait tout donné pour qu'il soit rempli de whisky, et pour qu'on lui serve une cigarette avec, mais rien de tout cela n'allait se produire. Si elle voulait se détendre, elle allait devoir y mettre les formes. Elle porta alors le verre à ses lèvres, et fut soulagée de sentir couler le long de sa gorge une eau plus que purificatrice. Au moins, cela défaisait le noeud qu'il y avait au fond de sa gorge. Parce que ce rendez-vous était beaucoup trop formel, parce qu'elle aurait préféré de loin être dans sa zone de confort : une boîte de nuit, où il n'y aurait eu que des corps enlacés et pas la moindre parole échangée. Subitement, elle pris conscience de la situation dans laquelle elle s'était fourrée. Tout ça, c'était sérieux. C'était pas du bluff, pas qu'une histoire de cul, pas qu'une histoire d'amitié. C'était angoissant parce qu'il s'agissait de spiritualité, et pas seulement de quelque chose de charnel. Avec Adeline, elle s'adonnait à ce jeu qui consistait à se laisser aller au delà des limites, à repousser les craintes pour laisser l'autre entrevoir ce qu'elle était vraiment, réellement. « Non, j'ai juste demandé du bœuf. » Elle hausse les épaules, ravie que son interlocutrice ne puisse pas apercevoir cette honte sur son visage. « Comme quoi, miss aventurière ce n'est qu'une image de façade. Tout le mérite te revient, ce soir. » Le seul avantage de cette rencontre, c'est que si jamais elle décevait Adeline avec son comportement tout sauf guerrier ce soir, elles ne se seraient jamais regardé dans les yeux et n'auraient jamais pu mettre de nom sur leurs visages. En cela, Gretchen se sentait consolée, mais aussi déçue, car elle savait pertinemment qu'elle valait mieux que ça, et qu'elle désirait plus que tout montrer qu'elle était bel et bien une aventurière, seulement, elle avait la certitude d'avoir grillé cette opportunité avant même qu'elle ne naisse.

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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) EmptyLun 9 Mar 2020 - 1:00

Là où Gretchen entendait une voix rauque et abîmée, Nova entendait une voix grave et forte, une voix qui a du vécu, une voix qui porte. La sienne était bien plus aiguë, lumineuse, celle d’une femme encore enfant pour ne pas avoir vécu de grandes tragédies – si ce n’est que la tragédie de s’être elle-même perdue. La rousse avait une longueur d’avance pour laisser cette voix dessiner les traits de Gretchen. Elle savait, par sa photo de profil, qu’elle avait les cheveux d’un blond platine, un visage fin en triangle, un style vestimentaire beaucoup plus rock’n’roll que le sien, et qu’elle avait une année seulement de plus qu’elle. Nova se surprit à se demander si Gretchen et elle avaient pu fréquenter les mêmes établissements scolaires sans s’être connues. Elle se demanda si Gretchen était née ici et avait grandi ici, le cas contraire expliquerait qu’elles ne se soient jamais parlé auparavant. Toutes des questions qui auraient sans doute des réponses à la fin de ce rendez-vous. Mais chaque chose en son temps. Nova rit doucement. « C’est vrai. C’est la principale motivation de cette rencontre. » Elle rit un peu plus, pour faire comprendre à Gretchen que c’était une plaisanterie. Il n’y avait pas que la voix musicale de la blonde qui intéressait Nova. L’œuvre tout entière qu’elle était avait attiré l’attention de la rousse. La thanatologue questionna la jeune femme à propos de son choix de repas, qui devait actuellement être en préparation. Elle fut surprise de constater que sur ce coup, elle avait été plus courageuse que l’autre. « Je ne pense pas que ça ne soit qu’une façade … Come on, t’as accepté de rencontrer une parfaite inconnue, trois jours après lui avoir parlé pour la première fois via une app’, dans un restaurant plongé dans le noir suivi d’une balade les yeux bandés pour lui chanter une chanson. » Lui rappela-t-elle avec un sourire. « À côté de ça, moi j’ai commandé un plat mystère alors que je ne suis allergique à rien et que je ne suis pas très difficile dans mon alimentation. » Ça n’avait aucun mérite, ça. Bon, de toute façon, ce n’était pas un concours, et Nova savait fort bin qu’elle était une dégonflée de première. La preuve, elle avait failli filer en douce, risquant de se prendre les pieds dans ceux des autres en cherchant la sortie. Sans prévenir, la voix du serveur s’éleva à côté d’elles pour leur proposer un apéritif. Nova sursauta en l’entendant, un léger hoquet de surprise s’échappa d’entre ses lèvres. Elle réalisa qu’elle tremblait, et ce n’état pas qu’en raison de la présence soudaine du serveur. « Est-ce que tu bois du vin ? Je pense que j’aimerais une bouteille de vin. » Demanda-t-elle à Gretchen. Ça l’aiderait à se détendre un peu. Une fois le serveur repartit avec la commande décidée par les deux jeunes femmes, Nova fixa le noir face à elle, avec cet étrange sentiment qui ne la quittait plus. Le sentiment d’être encore plus perdue qu’elle ne l’était avant de rencontrer Gretchen. « Je propose qu’on ne se pose pas les questions qui n’importent pas. De quoi j’ai l’air, mon emploi, mon âge, tout ce qui ne fait pas de moi qui je suis, au fond, on peut s’en passer ? » Demanda-t-elle, avant d’elle-même se lancer avec une question plus particulière, inattendue, qui lui permettrait d’apprendre à connaître Gretchen différemment. « S’il ne te restait que vingt-quatre heures à vivre, qu’est-ce que tu en ferais ? » Elle chercha son verre d’eau sur la table et prit une gorgée en attendant la réponse.
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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) EmptyDim 15 Mar 2020 - 11:18

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Ils étaient de plus en plus rares les gens qui avaient envie de l'écouter, ne serait-ce que parler. A l'école, on la regarde, on écoute ses consignes parce qu'il faut que la chorégraphie soit suivie à la lettre. En privé, on se fout totalement de ses complaintes répétitives. Dans le chant, on ne l'écoute même plus, la lumière s'est éteinte il y a bien longtemps. Si elle a le malheur de laisser échapper un son qui s'apparente à de la musique, on ne l'écoute plus. Maintenant, les gens n'apprécient plus la voix pure que les cordes vocales ont mis des années à peaufiner. Maintenant, les gens font tout à la fois, la musique n'est plus qu'un bruit de fond pour ne jamais sombrer dans le silence. Parce que ça aussi, ils en ont peur. Dans l'esprit humain, le silence s'apparente à une fin. On gueule quand les voisins foutent le bordel mais dès la minute où le silence vous répond, on se demande ce qu'il a pu leur arriver. Alors elle est touchée de savoir que quelqu'un veut vraiment l'écouter. C'est pas si simple, parce que ça veut aussi dire qu'elle va livrer la partie la plus précieuse d'elle-même, qu'elle ne pourra pas mentir sur qui elle est vraiment, dans le fond et malgré toutes les apparences. En ce sens, Adeline la captive. Elle a envie d'en faire autant, de se surpasser pour que quelque chose de vrai naisse entre elles deux. Malgré l'inconnu, malgré le fait d'être réduite à l'ouïe et à l'odorat et non à la vue, elle a envie de lui faire confiance, quitte à passer le restant de ses jours dans le noir. Contre un sentiment réel, elle serait prête à tout. « C'est toi qui est courageuse d'avoir accepté cette proposition. J'ai bien cru qu'en te proposant de venir te rencontrer les yeux bandés tu aurais arrêté de me parler. » Parce que ça aurait pu être un comportement suspect, louche. Et choisir un plat mystère, c'est prendre un gros risque, bien plus que de ne pas faire de choix. C'est potentiellement se retrouver avec les restes de la veille, avec le plat le moins cher ou quelque chose qui ne nous plait pas. « Oui, du rouge, s'il vous plait. » Bien qu'habituée à plutôt boire du whisky ou tout autre alcool fort, le vin est la meilleure option pour ce repas. Il s'accordera parfaitement avec son plat de viande, mais mieux, elle ne sera pas assez ivre pour paraître impolie. Elle a aussi peur de ça, de montrer cette facette fêtarde de sa personnalité qui ne plaira peut-être pas. Elle est une femme de la nuit, elle est de ceux qui font la fête pour ne plus se rendre compte d'à quel point ils sont vivants. « J'aime ta façon de penser. » Ces détails, elle aurait bien voulu les connaître mais il est vrai que ce ne sont que des points qui nous définissent par nos actions et pas seulement par ce que nous sommes. Dans l'obscurité, elle sourit, pose ses coudes sur la table pour venir caler son menton au creux de ses mains. Elle a envie de se sentir un peu plus proche physiquement, espérant entrapercevoir ne serait-ce que le reflet de son âme dans ses yeux, mais c'est le vide qui lui fait face, inconditionnellement. « S'il me restait vingt-quatre heures à vivre, avec ou sans toi ? » Elle rit, malicieuse. La réponse change du tout au tout si Adeline était dans ses vingt-quatre heures ou non. Parce que les règles ne seraient pas les mêmes, parce qu'elle n'exposerait pas ses désirs de la même manière pour l'une ou l'autre des réponses. « Si c'est sans toi, disons que j'irais donner le dernier et meilleur concert de ma vie. Je me donnerais en spectacle pour ne pas qu'on m'oublie. Je ferais l'amour sur scène jusqu'à ce que le public soit épuisé pour moi. Je mourrais sur ma scène de cette manière-là. » Elle laisse le silence planer, ne serait-ce que quelques secondes avant de rajouter, un ton plus bas. « Si tu étais dans l'équation, je ferais exactement la même chose, mais je le ferais avec toi. » Elle laisse sa main glisser sur la table, et laisse ses ongles y instaurer un petit bruit qu'elle n'aurait pas entendu si elle avait eu la vue en ce moment-même. « Et toi, que ferais-tu ? » Elle a la certitude qu'Adeline peut être aussi audacieuse que ça dans ses choix, qu'elle saura la surprendre avec des phrases qui n'ont pas été construites à l'avance. Étrangement, tout cette situation apaise Gretchen. Comme si sans la vue, elle existait réellement, comme si sans la voir, elle pouvait la trouver magnifique. Peu importe qu'elle se voient un jour ou jamais, elle a l'impression que toutes les deux elles seraient capables de surpasser tout cela.

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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) EmptyDim 15 Mar 2020 - 20:09

Ce que Gretchen ignorait, c’était que Nova n’aurait jamais accepté de la rencontrer dans d’autres circonstances. Cette proposition, de ne se voir qu’à travers les paroles ou le silence, avait été un apaisement total pour cette femme qui avait terriblement envie de rencontrer la blonde, mais qui se sentait incapable de se révéler au grand complet si tôt. Cette décision de s’inscrire sur une application de rencontres, elle avait été prise sur un coup de tête, ça avait été une tentative de pouvoir être elle-même sans avoir à se montrer. Jamais elle ne pensait, Nova, que ça la conduirait vers un véritable rendez-vous. Elle avait voulu flirter pour le plaisir de se découvrir elle-même en même temps que l’autre, flirter par les mots qu’elle maîtrisait parfois maladroitement, flirter sans avoir à se cacher. Puis, Gretchen était arrivée dans le portrait et elle avait tout fait basculer. Nova ignorait encore à quel point la blonde avait ce pouvoir de tout chambouler en elle. Gênée, la rousse rit timidement. « On peut dire qu’on est toutes les deux courageuses, alors ? » Autrement, elles se relanceraient la balle jusqu’à la fin de ce rendez-vous et honnêtement, Nova avait d’autres questions en tête. Pour avoir le courage de les poser cependant, la proposition du serveur tombait à point. Quelque chose à boire. La thanatologue proposa du vin et, pour son plus grand bonheur, Gretchen acquiesça à du rouge. Son préféré. Oh, Nova aimait toutes les couleurs, tous les cépages, ou presque, mais le vin rouge était d’entre les trois nuances celle qu’elle aimait le plus. « Votre meilleur Merlot qui s’accordera avec les deux plats choisis, alors. » Demanda Nova au serveur. Elle ignorait ce qui se trouverait dans son assiette, mais elle osait espérer que les employés, eux, étaient au courant. Elle n’entendit pas la réponse du serveur et n’entendit pas non plus des pas d’éloignements, pas à travers le brouhaha. Elle se pencha sur la table et demanda, à voix basse mais suffisamment audible pour son interlocutrice : « Tu crois qu’il est parti ? » Demanda-t-elle avant de pouffer légèrement. Le silence à leurs côtés lui confirma que oui. Seules, donc, Nova plongea à nouveau dans une discussion profonde, sérieuse, proposant une alternative aux questions prémâchées habituellement posées en premiers rendez-vous. Elle se lança la première, pour donner le ton. Un sourire se dessina sur les lèvres de la rousse alors que Gretchen demanda des précisions sur sa question. « Maintenant que tu le demandes, je veux la réponse aux deux éventualités. » Elle continua de sourire, ravie d’entendre que la blonde avait tout de suite songé à l’inclure dans ses dernières vingt-quatre heures de vie. Dans sa première réponse, Nova comprit tout l’amour que la blonde portait pour la scène. Elle se surprit à rougir quand elle parla de faire l’amour sur scène, et encore plus quand Gretchen ajouta que le deuxième scénario serait le même, excepté que ce serait avec elle qu’elle le ferait. « Wow. Ça, c’était … unexpected. I really need that wine now. » Elle eut un énième rire nerveux, avant que Gretchen ne lui relance la question. Elle réfléchit, hésita. « Avec ou sans toi, ce que je voudrais faire c’est être moi-même. Pour de vrai. Sans masque, sans artifice, sans prétendre … Je l’ai trop fait, et j’aurais horreur de m’éteindre en n’ayant pas assumé à cent pour cent qui je suis, une bonne fois pour toute. Alors si tu me disais, là, maintenant, que je mourrais dans vingt-quatre heures … j’irais ouvrir la lumière. » Elle esquissa un sourire, puis, dans un rire, ajouta : « Si j’arrive à me rendre à l’interrupteur. » Elle continua de rire, un peu, avant de retrouver son sérieux. « Puis, si c’était avec toi, je voudrais aussi mourir en t’regardant faire ce que tu aimes. Alors j’t’écouterais chanter, mais égoïstement, je voudrais être ta seule spectatrice. Et après, j’voudrais que tu me montres … comment c’est beau de faire l’amour à une femme. » Dit-elle timidement, admettant donc qu’elle n’avait jamais eu de relations sexuelles avec une femme, elle qui indiquait pourtant sur son profil que c’était tout ce qu’elle recherchait. Parce que c’était tout ce qu’elle voulait, Nova. Et c’était aussi tout ce qu’elle se refusait.
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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) EmptyMar 17 Mar 2020 - 17:33

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Elle acquiesce, parce qu'elles auraient pu débattre pendant des heures de leur courage respectif. Et puis, rapidement, le serveur était venu à elles pour prendre leur commande d'apéritif, coupant court à ce débat qui n'a pas lieu d'être. Le vin choisi, leur conversation dévie à nouveau, et Gretchen se prend vite au jeu de ce rendez-vous mystère. Les mots d'Adeline la fascinent, et l'envie d'en apprendre toujours plus sur elle et sur sa façon de penser se fait croissante. Plus les secondes s'égrènent plus le malaise semble s'évaporer, et la blonde songe sincèrement pouvoir tomber sous le charme de la jeune femme en face d'elle. Ça parait de moins en moins bizarre de faire face à l'obscurité, c'est de plus en plus agréable d'avoir à se focaliser sur sa voix pour garder un encrage dans la réalité et pour se rendre compte que la voix a bien plus d'importance que le physique d'une personne. Parce que la voix, y'a ses intonations qui mentent pas, on peut y entendre le véritable sourire, et puis, quand elle est aussi douce qu'aujourd'hui, elle est un régal pour les oreilles, on en demande et on en redemande, on a envie de l'entendre pousser tous les cris du monde possibles. « Désolée... J'ai autant besoin de ce vin que toi, je crois. » Une réplique, un sourire invisible mais bien présent, et la blonde s'accroche au bord de la table en riant. Parce qu'évidemment que ça fout un malaise de dire ça. D'avouer à demi-mots que même dans de telles circonstances, même sans la voir, elle a envie d'elle. De ce contact singulier de sa peau contre la sienne, peut-être simplement en lui prenant la main, ou mieux encore en laissant celles de leurs ventres se découvrir comme jamais elles ne pourraient le faire avec un homme. C'est pas forcément juste pour une fois, juste pour savoir ce que ça fait. Non, au fond, elle aspire à bien plus. Elle a envie que le toucher puisse créer un lien indéfinissable entre elles. Ça lui ferait du bien, pour de vrai. Car depuis des années, elle n'arrivait plus à faire confiance aux hommes. Elle avait essayé, et c'était vrai qu'elle avait réussi avec Vass. Putain, Vass, dans un tel contexte, elle avait presque oublié que c'était pour le fuir qu'elle s'était réfugiée sur une application de rencontre. Et le pire, c'est que là, maintenant, si on lui demandait si elle regrettait, elle dirait que non. Parce qu'Adeline, elle a ce quelque chose qui lui plaît. Lui aussi, mais d'une toute autre manière. « Je te guiderai pour le trouver si tu veux. » Elle se mit à rire à son tour, séduite par cette idée audacieuse. C'était déjà un bon début qu'en cas de fin du monde elle songe à faire la lumière sur leurs visages, et qu'elles puissent se voir. C'était déjà plus proche que le non du départ, que la volonté première d'Adeline de ne jamais révéler la couleur de ses cheveux ou de ses yeux.Des yeux dans lesquels elle aurait voulu aussitôt plonger suite à ces révélations. Seul un petit « Oh... » s'échappa de ses lèvres alors qu'elle sentit les muscles de son corps se tendre, en proie à des émotions contradictoires. Elle comprenait alors lentement que tout ce jeu de drague dans le noir était certes nouveau, mais il l'était d'autant plus qu'Adeline y était pour la première fois avec une femme. Que c'était un peu un rêve, un fantasme, et aussi égoïstement que possible, Gretchen voulait le lui faire vivre. Lentement, elle posa sa main gauche à plat sur la table, tâtonna à l'aveuglette la nappe afin d'éviter de renverser quoi que ce soit, et la guida vers Adeline jusqu'à rencontrer la peau de son bras. Le souffle court, elle passa ses doigts sur la peau de son avant-bras, délicatement, jusqu'à trouver ses doigts sous les siens. La sensation était encore mieux que ce qu'elle avait alors imaginé. C'est toujours plus simple, dans l'ombre, de se séduire par le toucher car il n'y a pas la pression du visuel. Se penchant un peu au-dessus de la table pour parler plus bas, Gretchen voulut se faire le plus réconfortante possible; gardant l'humour pour première arme. « Donc si tu voulais me confiner avec toi et ma guitare dans la même pièce, c'était uniquement pour ça ? » Elle se mit à rire, alors que ses doigts continuaient de goûter à la douceur de la peau de la jeun femme en face d'elle. Ses épaules, sa gorge, sa poitrine, son corps entier devait être aussi agréable que ça. « Ça ne m'est arrivé qu'une fois dans ma vie, et je ne m'en souviens pas. » Avec Juliette, avec qui elle avait gardé de bons contacts, mais surtout parce qu'elle n'avait qu'un vague souvenir de cette soirée et qu'elles avaient su passer la gêne de l'instant. « Et même si je ne m'y connais pas plus que toi, j'aurais envie qu'on apprenne ensemble. Ce soir, demain, ou dans quelques mois. Peu importe quand, mais je veux le faire avec toi. » C'est par un murmure qu'elle termine sa phrase, le cœur et l'esprit dans tous ses états. Le toucher, l'ouïe, les confidences, c'était comme si elles étaient seules au monde sans personne pour les juger. C'était comme si, par ce simple rendez-vous, Gretchen se redécouvrait. Adeline avait le don de lui offrir ce soir tout ce qu'elle avait toujours cherché.

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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) EmptyMer 18 Mar 2020 - 15:08

Elles allaient finir ivres, Nova et Gretchen, si chaque tressaillement, chaque battement de cœur raté, occasionnaient chez elles un besoin de s’embrouiller l’esprit pour mieux gérer ces sentiments nouveaux. Il y en avait qui venaient en masse, dans la poitrine de la rouquine, de ces sentiments. Si au départ cette première conversation avec Gretchen n’était qu’un test futile, maintenant Nova comprenait qu’elle venait sans doute de se jeter dans la gueule du loup. Mais quelle belle gueule … Accompagnée d’une voix ensorcelante et d’une personnalité qui, jusqu’à maintenant, la faisait également tomber. Nova était dans une belle merde, elle qui n’était pas du tout prête à s’affirmer, mais qui allait trouver de plus en plus difficile de s’ignorer. Heureusement, le vin ne tarda pas à arriver. Le serveur fit goûter la rousse, puisque c’est elle qui avait commandé le Merlot. Elle démontra son approbation et laissa le serveur remplir leurs coupes, en silence. Elle ne le voyait pas faire, mais elle n’entendit aucun dégât, ce qui l’impressionna. Elle n’était même pas capable de ne pas en renverser quand elle voyait ce qu’elle faisait, alors imaginez dans le noir. « Nos désirs sont des ordres. » Lança Nova à propos du vin une fois que le serveur fut parti – en tout cas, elle ne l’entendait plus à côté. Elle chercha son verre de sa main, avec prudence, et le leva entre Gretchen et elle. « Alors, je lève mon verre à notre besoin de vin pour nous détendre un peu ! » Elle rit. « Et à la découverte de l’autre de cette manière bien plus belle, pure et vraie. » Parce qu’au fond, qu’elle s’appelle Adeline ou Nova, elle demeurait la même, non ? Ce n’était qu’un prénom pour l’identifier, mais ce n’était pas ce qu’elle était. En tout cas, Nova tentait de s’en convaincre. Parce que si Gretchen en venait à apprendre que la rouquine avait menti sur certains détails de sa personne, et qu’elle s’en vexait, la thanatologue s’en mordrait les doigts. Elle ne s’imaginait juste pas que cette application-là la conduirait autre part que dans le virtuel. Bref, la jeune femme avança légèrement sa coupe, cherchant à cogner celle de Gretchen. Après quelques rires et ratés, elles arrivèrent enfin à faire tinter leurs verres. « Yaasss. » Lâcha-t-elle avec fierté, avant de boire une gorgée de son vin, poussant un léger soupir de satisfaction. Puis, vint finalement l’heure pour Nova de répondre à son tour à cette grande question existentielle. Lorsque Gretchen lui affirma qu’elle la guiderait, Nova esquissa un sourire. Moqueuse, elle lui dit : « T’as des superpouvoirs dont j’ignore l’existence ? C’est de la triche, si t’as une vision nocturne hyper développée et que t’arrives à voir un peu … » Lâcha-t-elle légèrement. Elle devient tout de suite moins détendue lorsque vint le moment d’avouer à Gretchen qu’avant de crever, elle voulait au moins savoir ce que c’était que de faire l’amour à une femme. Un court silence s’installa après la surprise de la blonde, et sans qu’elle ne s’y attende, Nova sentit les doigts de Gretchen se posa contre la peau de son avant-bras. Elle tressaillit, mais ne bougea pas. Leurs doigts s’entrelacèrent sans que Nova ne puisse réagir. Elle ne respirait même plus. Elle avait tenu la main à tellement de garçons. Elle avait tenu bien d’autre choses que leurs mains, aussi. Et pourtant, rien n’avait jamais été plus sensuel que ce simple contact avec Gretchen. Nova ferma les yeux, passant sa main libre dans son propre cou, penchant légèrement la tête sur le côté. La voix de Gretchen la tira de ses rêveries. Même dans ce moment de grande timidité, et même de honte, la blonde arriva à la faire rire. « C’est ça. J’aime bien ton idée de la scène mais on dirait que je préférerais un peu d’intimité pour cette fois. » Elle rit tout légèrement. La réponse suivante de son interlocutrice la déstabilisa encore plus. Elle avait cru Gretchen bien plus expérimentée, va savoir pourquoi. En lisant l’audace de son profil, Nova s’était imaginé une bisexuelle affirmée, ayant eu des expériences nombreuses autant avec les hommes que les femmes. Comme quoi, elle avait visé juste en voulant pas qu’on se base sur son profil : il y avait tellement plus aux histoires qu’une courte présentation. « Oh. » Lâcha-t-elle à son tour. Quand Gretchen parla de vouloir apprendre avec elle, ce soir, demain ou dans quelques mois, Nova se tendit. Gretchen avait dû le sentir jusque dans les doigts de la rousse. « Je … je ne sais pas si … je ne suis pas … Enfin, personne ne sait que … » Elle baissa le ton de sa voix : « Je ne l’ai jamais vraiment dit à qui que ce soit … Je ne sais pas si je suis prête à quoi que ce soit … » Avoua-t-elle. Elle retira sa main, celle-ci étant tout d’un coup si froide. Elle voulut tout de suite sombrer dans l’évitement, et pour ce faire, elle continua : « Prochaine question. Quelle image te vient automatiquement à l’esprit quand tu songes à ton enfance ? » Le passé, c’était aussi une manière d’apprendre à connaître l’autre. Le passé a construit l’individu d’aujourd’hui.
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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) EmptyLun 23 Mar 2020 - 16:55

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Par chance, le vin arrivait, avec la possibilité pour les deux jeunes femmes de se détendre un peu. Une fois servies, Gret acquiesce aux propos de sa partenaire, avant de se rappeler que cette dernière était incapable de voir ses mimiques dans le noir. « Que notre découverte mutuelle si pure et si parfaite ne tourne pas au désastre. » Elle leva son verre, et se mit à rire en se rendant compte qu'elle ne parvenait pas à faire trinquer leurs deux coupes. Elle ne compta pas leurs tentatives désespérées, mais elles étaient définitivement nombreuses. Au moins, après ce rendez-vous, elles pourraient tout vivre vu le nombre de vents et de moments de gênes elles auraient rencontré. Elle s'enivra ensuite d'une gorgée de vin, dont la saveur semblait démultipliée dans le noir. Le goût de ce dernier était si bon que Gret en aurait presque oublié que sa boisson préférée restait le whisky. « Oui, il paraît que j'ai cette faculté là. D'ailleurs, je vois très clairement ton visage, et je dois te dire que je suis totalement sous le charme. » Elle se mit à rire, la situation l'amusant beaucoup. Et même si elle ne voyait pas la jeune femme, elle était certaine que c'était le cas, qu'elle était si belle qu'elle pouvait en faire pâlir plus d'un. « J'aime bien l'intimité aussi. La scène, je réserve ça pour les grandes occasions. » Comme une rupture soudaine, n'est-ce pas, Greta ? Elle frissonna rien que de repenser à cet instant où elle avait décidé que cette scène serait la dernière de sa vie alors qu'elle allait accéder au plus haut palier de sa carrière. Elle refoula ce souvenir, préférant susurrer des mots qui se voulaient charmeurs, mais son manque de pudeur n'eut pas l'effet escompté. Il n'en faut pas plus à Gretchen pour se sentir vraiment ridicule. Elle aurait dû s'en douter, et puis, elle aurait pu faire un effort pour ne pas être aussi direct. Mais qu'y pouvait-elle ? C'était sa façon d'être. Elle dit les choses, elle réfléchit pas, et elle se fout de ce que les autres pensent. Sauf qu'en sentant Adeline retirer sa main, là, elle se pose la question de la légitimité de ses gestes. Parce que même si ce n'est qu'un premier rendez-vous, et qu'elles ne se connaissent pas, elle a envie de faire les choses bien, parce que pour une fois elle va pas juger sur le physique ni sur la qualité du sexe. Pour une fois, c'est juste une connexion entre deux esprits, et rien d'autre. « T'en fais pas, c'est rien. Je suis désolée, je voulais pas te presser. » Elle comprend la situation, elle lui en veut pas. Décider du jour au lendemain de rencontrer une fille, accepter le fait que son âme et son corps puissent lui appartenir plutôt qu'à un homme, ce n'est pas une étape qui se fait en un claquement de doigts. Et même si elle voulait en débattre, en discuter, Adeline lui fait comprendre que ce n'est pas ce qu'elle souhaite. En une question, elle balaie les doutes, suggère que les deux jeunes femmes changent de sujet. Étrangement, c'est cette fois Gretchen qui se crispe sur sa chaise, alors qu'elle trempe à nouveau ses lèvres dans son verre de vin. Juste le temps de réfléchir, mais par chance, le serveur vient l'aider à gagner ce temps, déposant les assiettes face à elles en leur souhaitant un bon appétit.  « Bon appétit. » lance-t-elle finalement, un sourire aux lèvres en sentant l'odeur de leurs plats sous leur nez. Mais ce sourire se perd car elle sait qu'elle ne pourra pas échapper à la réponse.  « Je sais pas trop. » Parce que son enfance avait été bercée par de bons et de mauvais côtés. Parce qu'elle mourrait envie de parler de musique, encore une fois, mais il y a une image encore plus forte qui est restée gravée dans son esprit.  « Je crois que je dirais que je me revois avec mon frère et ma sœur. » Parce que même si elle avait toujours été une petite peste, et qu'ils s'étaient souvent fait la tête pour rien, ils trouvaient le moyen d'être là pour elle.  « C'est pas super original. J'peux aussi te dire que j'tirais les cheveux de mes camarades, que je faisais déjà des doigts d'honneur à six ans ou que je m'évanouissais quand il s'agissait de caresser un cheval, mais je suis pas sûre que ça me rende très appréciable. » Elle va pour planter sa fourchette dans son steak mais ne parvient qu'à viser l'assiette. Après trois malheureuses tentatives, elle parvint néanmoins à trouver la viande et y déposa son couteau pour se découper une tranche, alors qu'elle enchaînait. « C'est quoi ton meilleur souvenir d'enfance ? Ou le pire, ou les deux ? Comme tu le sens. » Elle n'avait pas envie de répéter les mêmes questions, elle avait envie d'être un peu originale, car elle devinait qu'Adeline ne se contenterait pas seulement de "et toi ?" à tout va, et Gret non plus si elle était à sa place. « Alors, ce plat ? Tu n'es pas tombée sur de la cervelle de mouton j'espère ? » demanda-t-elle finalement, curieuse de connaître le fameux plat mystère de son date.

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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) EmptyMar 24 Mar 2020 - 13:40

Elle parlait déjà de désastre, Gretchen. Était-ce ainsi que se soldaient généralement ses rendez-vous ? Ceux de Nova, si, mais seulement parce qu’elle reniait toujours un peu plus sa personne, à chaque fois qu’elle se glissait sous des draps à l’odeur de Calvin Klein. Elle aurait cru que cette soirée aurait été emplie de poussière de magie, de confettis colorés, du début jusqu’à la fin. Elle avait toujours été un peu naïve, Nova. De croire qu’à travers le mensonge, ce qui en ressortirait de beau ne fanerait jamais. La belle rousse ne releva rien aux propos de la blonde, ne voulant pas encourager le malheur à s’immiscer entre elles. Alors, à la place, elle s’allia au rire en cherchant maladroitement la coupe de Gretchen, pour qu’elles puissent trinquer comme il se doit. Sans doute, quelques gouttes de vin furent perdues au combat lors de cette tentative. Elles ne devaient pas être la première à laisser quelques souvenirs écarlates sur les nappes de ce restaurant. Peut-être ces nappes étaient-elles noires, question de minimiser les dégâts. Nova porta enfin la délivrance à ses lèvres, faisant rouler le vin dans sa bouche pour en goûter toutes les saveurs. Elle ferma les yeux, savoura les arômes boisés, et reposa la coupe à l’endroit où elle l’avait prise – ou à peu près. Oui, ce vin allait être parfait pour étourdir un peu sa nervosité grandissante. Tout de même, la blonde arriva encore une fois à la faire rire, encore plus efficace que le vin, alors qu’elle parlait de sa faculté à voir dans le noir. « J’espère tellement que ce sera vraiment le cas si … si tu me vois un jour, pour de vrai. » Le si était d’une grande importance dans ce dilemme interne que ressentait Nova. Mais il était également signe d’ouverture à ce qu’elles puissent faire évoluer un peu plus encore cette relation. Chaque chose en son temps. « Enfin … pas que je te crois pas concernant ta vision nocturne, hein … c’est juste que j’ai besoin d’un peu plus de preuves que ça. » Et sur ce, Nova leva sa main et leva trois doigts. « Combien de doigts je te montre, là ? » Dit-elle d’un ton de voix rieur, amusé. Puis, ses joues rosées revinrent à l’attaque lorsqu’il fut question d’intimité entre elles. D’intimité entre elles. Nova ne pensait pas se rendre là ce soir. Jamais, même. Et pourtant, l’idée était tellement attrayante, et elle ne savait pas encore, mais cette image-là serait celle qui animerait ses fantasmes les prochains soirs. « Oh ? Quel genre de grandes occasions ? » Demanda Nova, curieuse. Elle voulait tout savoir de la passion de Gretchen, à tel point qu’elle ne s’attardait même pas au fait que certains sujets étaient plus sensibles que d’autres. En même temps, plongées dans le noir, difficile de porter attention au non-verbal de l’autre. Gretchen, elle, releva quand même le ton de voix des plus mal à l’aise de Nova. En même temps, elle ne le cacha pas très bien. La rousse avait été totalement prise au dépourvu alors que la sexualité prenait une place trop grande dans leur conversation, elle qui n’avait jamais même encore seulement embrassé une femme, autrement que lors de paris débiles d’adolescence. « Non. Tu ne m’as pas pressée. C’est pas toi, c’est moi qui suis … en retard. » Elle eut un rire gêné. « Vingt-quatre ans et la sexualité me stresse encore comme si j’en avais douze. » Oups, une information de révélée sans prévenir. Au compte-goutte. « J’te vois même pas mais … I already really like you, Gretchen. C’est tellement nouveau pour moi, rien que d’admettre ça. » Elle esquissa un sourire, puis posa une nouvelle question afin de chasser ce faux-pas de leur rendez-vous. Avant que la blonde ne puisse répondre, leurs assiettes arrivèrent. La thanatologue remercia le serveur et reporta son attention sur la jeune femme. « Bon appétit ! » Lança-t-elle à son tour, avant d’écouter son interlocutrice reprendre la question et en donner la réponse. Son visage s’illumina directement d’un sourire lorsqu’il fut question du frère et de la sœur de Gretchen. Et même, elle rit quand la blonde ajouta des détails un peu moins glorieux. « Je t’imagine tellement, en fait. Enfin, sauf pour le cheval. Tu t’évanouissais parce que tu en avais peur, ou parce que tu étais overexcitée de le caresser ? » S’enquit-elle. Puis, Gretchen lui posa une question à propos de son enfance aussi mais, cette fois, à propos du meilleur et du pire souvenir. Nova réfléchit. « Le meilleur, je dirais que c’était tous les après-midis passés à la plage avec mon grand frère et mon cousin. J’suis la plus jeune mais ils m’emmenaient quand même avec eux, pour que j’aie pas à rester avec les adultes à n’rien faire. Mais plus les années passaient plus j’foutais rien non plus à la plage pendant qu’ils draguaient les filles. » Elle rit. Ça demeurait un beau souvenir. « Le pire, c’était plutôt durant l’adolescence, ça compte aussi ? » Elle soupira légèrement. « J’ai confié à ma mère que je pensais aimer les femmes. Ça s’est mal terminé. » Conclut-elle, ne voulant pas rentrer dans tous les détails des paroles horribles que sa mère lui avait dites. Elle s’attaqua enfin à son repas, et Gretchen ne tarda pas à en demander des nouvelles, de ce plat mystère. « Honnêtement, je n’ai aucune idée de ce que je mange. » Elle pouffa de rire. « Mais c’est délicieux. On dirait qu’avec seulement le goût, par contre, mon cerveau est tellement déboussolé qu’il n’arrive pas à l’associer aux aliments … C’est trop bizarre. »
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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) EmptyVen 27 Mar 2020 - 11:12

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C'est vrai qu'il y avait toujours la possibilité que physiquement, Nova ne colle pas à ses attentes, mais Gretchen s'en moquait fortement. Elle était certaine qu'elle était magnifique, et qu'elle la trouverait magnifique coûte que coûte, peu importe les détails de leur relation le jour où cela pourrait arriver. Si cela arrive, évidemment. Et puis, dans l'autre sens, ça pouvait ne pas fonctionner aussi. Gret en photo ne ressemblait certainement pas à la Gret réelle, et peut-être qu'Adeline serait déçue. « Ah bon ? Pourtant je peux clairement te dire que cette petite robe rouge te sied à merveille. » plaisante la blonde, tentant par la même occasion d'en savoir plus sur la façon dont Adeline pouvait s'habiller au quotidien. Elle pouvait être aussi excentrique qu'elle à sa façon, ou bien identique, ou bien dans un tout autre registre. Tout était possible, et pour l'instant, Gretchen ne posait pas de conclusion hâtive. « Suffisamment pour que je sache que tu me lances un geste des plus impolis. Je pourrais me vexer, tu sais ? » Elle se met à rire à nouveau, sachant pertinemment que ce n'était que des histoires de plaisanterie, et étrangement, ça la mettait plutôt à l'aise de discuter d'un tel sujet.  « J'suis pas sûre que ce soit le genre de choses dont on parle au premier rendez-vous... » Là, le ton est plus grave, mais elle finit par soupirer, avant de se lancer. Au moins, l'obscurité avait un avantage : Adeline ne pouvait pas la juger, et si jamais elles ne se revoyaient pas, elles n'auraient aucun regret sur ces paroles échangées le temps d'une soirée. « On m'a demandé en mariage sur scène, et j'ai foutu en l'air notre histoire sur scène. » Autant de détails qui pouvaient faire fuir n'importe qui. Parce que même si elle avait été jusqu'à vouloir s'engager, elle avait finalement abandonné. La seule image qu'elle donnait d'elle était celle d'une jeune femme qui ne sait pas ce qu'elle veut, qui est imprévisible, et qui pourrait à nouveau tout quitter du jour au lendemain sans prévenir personne. Et personne ne veut vivre quoi que ce soit avec une femme de ce type. Mais Adeline ne s'est pas enfuie en courant jusque là. Elle est encore en face d'elle, et elles poursuivent leur conversation comme si de rien était, alors c'était déjà plus prometteur que tout ce que Gret n'avait jamais espéré. « Personne n'est en retard, chacun va à son rythme, c'est tout. » Elle sourit, sans intention de se moquer. Ce que vit Ade, elle le comprend, et elle ne lui en veut pas. Si elle avait été plongée si tôt dans la découverte de la sexualité, et si elle était aussi libérée de ce côté-là, c'est parce qu'elle était tombée sur un partenaire qui avait réussi à l'aider pour surmonter tous ces obstacles. Ce n'était pas parfait au début, mais peu importe. Et elle en avait rencontré, des gens qui même après vingt ans n'avaient jamais fait l'amour, et ils étaient plus nombreux que ce qu'eux-mêmes croyaient. Ce n'est pas parce qu'une société semble libérée que tous les êtres le sont. Certains ont besoin de plus de temps que d'autres, et ce n'est pas un drame. Et intérieurement, elle est touchée de connaître cette nouvelle information. Elles avaient le même âge, mais n'avaient effectivement pas vécu les mêmes choses. Peut-être que c'était pour ça aussi qu'elles avaient trouvé le chemin l'une de l'autre. Et même si ce chemin devait être séparé en deux un jours, elles en garderaient qui sait, peut-être le plus merveilleux des souvenirs. « Alors je suis fière de toi. I already like you too, Adeline. » La blonde était plus sincère qu'elle ne l'avait jamais été jusqu'alors. Au fond d'elle, elle le savait, elle faisait tout pour être la meilleure version d'elle-même. Parce qu'elle voulait faire bonne impression, et que l'opinion que la jeune femme à sa table portait sur elle semblait beaucoup lui importer. « J'aurais voulu que ce soit parce que j'étais trop heureuse, mais c'est pas le cas. En fait, je déteste les animaux, ils me fichent la trouille. » Elle a l'impression d'être ridicule à avouer ainsi sa zoophobie, mais ça la soulage de l'avouer, et de montrer qu'elle est loin d'être aussi parfaite qu'elle en a l'air. Là encore, c'était un souvenir d'enfance qui n'était pas si éloigné de la suite de leur discussion. « Ma pauvre, ce devait être terrible de les regarder aller vers les autres filles. A ta place, je leur aurais allègrement fait manger chaque grain de sable sous leur pieds pour foutre en l'air toutes leurs chances auprès d'elles. » Peste jusqu'au bout des ongles, n'est-ce pas ? Et ça la faisait quand même rire, et elle se disait aussi que c'était dommage qu'elles n'aient jamais eu l'occasion de se croiser sur les plages. Ou peut-être était-ce le cas, mais elles n'en avaient pas encore vraiment conscience. « Ouais, l'adolescence est le pire passage de l'enfance, donc ça compte. » C'est toujours à cette période que tout se met à merder, parce que tout se met aussi dans un ordre qui n'était pas prévu au départ. Et elle s'arrêta de manger pour boire un peu, curieuse d'en connaître un peu plus sur Adeline. « Oh... je suis désolée. » Son cœur se serra à cette pensée. L'homosexualité était toujours une chose délicate, que certains parents refusaient, trop embrigadés dans leurs vieilles idées, alors qu'ils devraient plutôt se réjouir de tout ce qui pourrait rendre heureux leurs enfants. Elle aussi avait subi en quelque sorte la colère de sa famille, et ce, même si elle était sorti avec un homme. Parce qu'il était trop vieux pour elle, selon eux, selon le monde entier. Sauf que ce détail, elle n'avait pas envie de le partager, elle préférait de loin faire comme si de rien était, car elle ne voulait pas que la conversation tourne au fiasco. Elle avait eu sa réponse, et elle aurait l'intelligence de ne pas plus déstabiliser sa partenaire. « C'est vrai ? Tu me fais goûter ? Je pourrais peut-être t'aider à trouver ce que c'est. » Façon subtile et inconsciente d'espérer un quelconque rapprochement. Déjà, si elle acceptait, il faudrait réussir à faire traverser à la table la fourchette sans la lui planter dans l’œil à l'arrivée, et ça, c'était déjà une mission de grande ampleur. « T'aimes bien cuisiner ou tu préfères t'en remettre à d'autres pour ça ? » demande-t-elle Gretchen curieusement, alors qu'elle repose ses couverts dans son assiette, toujours plus curieuse d'en savoir plus. Ce sentiment nouveau était assez bizarre pour elle, mais si agréable qu'elle le laissait affluer comme du miel sur la langue.

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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) EmptyMar 31 Mar 2020 - 2:07

La vérité sur la fameuse vision nocturne tomba quand Gretchen parla de la robe rouge de Nova. Elle aurait pu viser juste, avec cette tentative, dans d’autres circonstances. La belle rousse portait effectivement souvent du rouge, lorsqu’elle voulait se donner des airs de femme fatale avec son rouge à lèvres cherry bomb et ses cheveux en cascades comme des flammes qui brûlent dans le mauvais sens. Mais ce qui fonctionnait vraiment dans le mauvais sens, c’était le cœur de Nova, dont la mécanique tournait dans le sens contraire de ce qui aurait pu la faire sentir vivante. Et ce soir, rien que ce soir, les aiguilles semblaient lutter pour changer de direction et prouver à Nova que les sentiments dont les contes de fées parlaient, ils existaient. Gretchen les lui faisait vivre alors qu’elles se connaissaient à peine. Une simple devinette ratée sur une robe rouge suffisait à faire rire Nova, d’un rire doux, sincère, franc. Rien à voir avec ses faux ricanements pour charmer des hommes qu’elle ensorcelait rien que pour se berner elle-même. « Bon alors ok pour la robe, mais pour le reste, soit c’est un coup de chance, soit t’es daltonienne. Elle est verte, à pois blanc. » Lui indiqua-t-elle, jugeant que ce genre de détail ne la trahissait pas. Nova continua à sourire, profitant du moment pour replacer sa robe afin de couvrir un peu plus ses cuisses, alors qu’au fond personne ne pourrait constater son indécence puisqu’ils étaient tous plongés dans le noir. Elle aurait pu être complètement nue, c’aurait passé inaperçu. Elle ne se risquerait quand même pas. Nova continua quand même sur sa lancée de tester les compétences de Gretchen en matière de visibilité, et leva trois doigts pour la mettre au défi de voir combien étaient levés. La rouquine s’esclaffa à la réponse de la blonde. « Mais nooon, même dans le noir, je ne fais pas ce genre de chose ! » Heureusement qu’elle n’ajouta pas qu’elle avait plus de classe que ça, puisqu’elle apprendrait plus tard que Gretchen faisait déjà des doigts d’honneur quand elle était gamine. Puis, à propos des grandes occasions pour monter sur scène, Gretchen mentionna que ce n’était pas le genre de choses dont on parle au premier rencard. « Oh ? » Fit Nova, curieuse. Et la blonde se lança finalement dans de douloureuses confidences. Le cœur de la rousse se serra en entendant cette histoire de demande de fiançailles. « Oh … » Un silence s’installa, un léger malaise aussi, et pour essayer de détendre un peu l’atmosphère, Nova lança maladroitement : « Cette idée, aussi, de demander la main de quelqu’un devant une foule, sur scène … » Elle eut un léger rire, d’abord de jugement, puis de gêne. Elle avait tenté de mettre le blâme sur celui ou celle qui avait posé le geste plutôt que sur celle qui avait refusé, Gretchen. Elle avait bien le droit de s’être défilée, selon elle. Elle ne fuirait pas pour autant. D’entre les deux, c’était Nova qui risquait le plus de se défiler jusqu’ici. Surtout quand elles parlèrent d’expérience sexuelle et que Gretchen la rassura en disant que chacun va à son rythme. Nova comprit qu’à travers son discours, peut-être semblait-elle être encore vierge. Elle ouvrit les yeux de surprise, en le réalisant, alors qu’au fond même si ça avait été le cas, ça n’aurait pas été plus grave. « Enfin, je ne suis pas .. euh, vierge, tu sais. J’ai … j’ai couché avec des hommes. Je parle juste par rapport aux femmes, je … ça, j’ai jamais encore … Je … je n’assume pas encore que … que je suis attirée par les femmes, quoi. » Que par les femmes. Mais ça lui semblait moins gênant d’affirmer qu’elle n’était pas complètement novice en matière de sexe. Nova était toutefois délivrée de pouvoir dire, enfin, à voix haute, qu’une femme lui plaisait. Et de le dire à ladite femme, en plus ! Mais elle fut rapidement ramenée à la réalité quand Gretchen lui affirma elle aussi l’apprécier, Adeline. Gretchen aimait bien Adeline, cette image qu’elle s’était créée pour fuir la Nova lâche qu’elle était. Il n’y avait pas grand différence entre Adeline et Nova, au fond, rien qu’un nom et une aisance un peu plus marquée quand elle était plongée dans le noir, mais elle restait elle-même. Malgré tout, le fait que Gretchen ne puisse pas dire qu’elle appréciait Nova, ça lui fit tellement mal au cœur. Mais elle continua du mieux qu’elle le put à lui dévoiler des parties d’elle-même, tout comme Gretchen le faisait également. À commencer par sa peur des animaux. « Oh ! Je n’ai pas d’animaux, si ça peut te rassurer. » Mais elle rêvait d’avoir un petit chien à trimballer partout. Ce détail n’était pour le moment pas nécessaire. Elles n’en étaient pas au stade de se planifier un futur avec ou sans animaux. Nova se surprit quand même à penser qu’auprès de Gretchen, si ça devait arriver, ce serait sans. La rousse confia finalement son meilleur et son pire souvenir d’enfance. « Je les regardais à l’œuvre. J’ai appris des meilleurs. » Elle rit. Son frère et Juliann étaient effectivement deux grands charmeurs. Et Juliann jouait sur les deux tableaux, en plus. Il ne laissait aucune chance aux autres concurrents. Puis, à propos de son pire souvenir à propos de sa mère, Nova haussa les épaules même si la blonde ne pouvait le voir. « Merci. Je me suis faite à l’idée que je ne pourrais jamais être moi-même avec elle. Et peut-être avec personne, en fait. Je n’sais pas. » Son cœur à elle aussi se serra. En fait, Gretchen était la première personne avec qui elle était réellement, pleinement elle-même. Plutôt ironique quand on sait qu’elle mentait pourtant sur son identité et qu’elle cachait son visage. Leurs plats arrivèrent finalement, et Nova goûta à la merveille culinaire dans son assiette sans pour autant mettre des mots sur les ingrédients qui la composaient. Gretchen demanda à goûter. « Bien sûr ! Attends. » Dit-elle joyeusement, piquant aléatoirement dans son assiette pour prendre un maximum de contenu de saveurs. Pendant ce temps, Gretchen lui demanda si elle aimait bien cuisiner ou si elle laissait ça aux autres. « J’aime bien ! J’aime surtout cuisiner à plusieurs, avec mes colocataires on se fait souvent des repas les trois ensemble. Mais sinon, même pour moi toute seule, j’aime tester de nouvelles recettes. Et toi ? » Après avoir eu sa réponse, Nova leva la fourchette. « Ok, attention, j’avance la fourchette et je ne voudrais que ce rendez-vous se termine en massacre. » Elle rit, avança doucement son ustensile jusqu’à une distance qu’elle jugeait bonne. « C’est bon, tu la trouves ? »
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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) EmptySam 4 Avr 2020 - 12:11

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A l'évocation d'un potentiel daltonisme et de cette robe à pois, Gretchen se mit à rire. Elle imaginait facilement à quoi pouvait ressembler désormais la tenue de sa prétendante, et elle songea un instant que lorsqu'elles se promèneraient côte à côte dans les rues de Bowen, elles auraient l'air sans aucun doute de l'ombre et de la lumière. L'avantage, c'est que le noir que Gretchen portait pouvait s'allier à merveille avec toutes les autres couleurs de la palette, alors, ce vert ne serait que plus mis en valeur, du moins, c'est ce qu'elle espérait, car le noir a tendance à absorber la lumière, et elle s'en voudrait pendant longtemps si elle n'était là que pour éteindre les étoiles les plus lumineuses comme Adeline. « Oui, je suis atteinte d'un syndrome qui me fait voir le monde en noir et blanc, tu m'as percé à jour. » Cette conversation basée sur la plaisanterie faisait beaucoup de bien à la blonde, qui n'avait pas eu vraiment le temps de rire ces derniers mois. Ses soirées se déroulaient toujours de la même façon. Tout fonctionnait pour le mieux, elle se sentait heureuse à chanter dans son bain, et dès que la musique s'arrêtait, et qu'elle observait la nuit tomber à l'extérieur, son cœur semblait pris d'une angoisse terrible et elle réalisait qu'elle passerait une soiré de plus, seule avec elle-même sans moyen de vaincre les démons qui la hantent. Passer ses nuits en compagnie d'hommes était le moyen pour elle de duper son esprit, de lui faire croire qu'elle ne serait jamais seule, alors que si. Sauf ce soir. Ce n'était pas pour duper son esprit qu'elle faisait tout cela, c'était juste pour tourner enfin la page du passé et faire un pas de plus vers l'avenir. Elle voulait s'assumer, être elle-même, trouver la lumière qui l'aiderait à briller à nouveau. Sauf qu'à peine avait-elle l'impression d'être allumée qu'elle faiblissait lorsque les souvenirs refaisaient surface. Adeline ne comprenait pas.  Mais comment pouvait-elle lui en vouloir ? « Je ne lui ai pas vraiment laissé le choix. Je passais plus de temps sur scène qu'avec lui. » Déjà à l'époque, la musique était si importante qu'elle en reniait certaines valeurs. Cependant, elle hâta de changer de sujet, ne voulant pas briser la magie de leur rendez-vous qui, pour le moment, se déroulait très bien. Peut-être Gretchen allait trop vite, peut-être espérait-elle trop, mais les conditions actuelles les plongeant dans le noir les forçaient à se focaliser davantage sur les émotions transmises par la voix que par l'image qu'elles pouvaient se renvoyer. « Oh... » Maintenant, c'était Greta qui était profondément gênée d'avoir pu imaginer une seconde qu'Adeline n'avait cédé ni aux femmes ni aux hommes. Elle trouvait les confidences et le malaise d'Adeline pourtant adorables. Elle aurait voulu lui prendre la main pour la rassurer, mais elles n'en étaient pas encore là, et ça aurait été beaucoup trop étrange. « Je suis désolée d'avoir compris l'inverse. » Dans un sens, c'était rassurant de connaître ce détail. Peut-être se ressemblaient-elles finalement un peu, dans le fond. Fréquenter les hommes mais pas les femmes était leur point commun, bien que Gret se sente plus à l'aise à l'idée d'annoncer à ses proches qu'une femme fait battre son cœur plus qu'un homme. Et si elles devaient aussi se présenter un jour à la mère d'Adeline, bien que cette vision soit bien trop lointaine pour elles deux, Gret serait prête à soutenir Adeline comme il se le doit. Seulement, si elles voulaient en arriver là, il leur faudrait surmonter des obstacles bien plus forts que le vent qui souffle en haut des montagnes. La blonde serait-elle prête à s'attacher à nouveau, à faire les choix qui s'imposent ? « J'aurais appris à surmonter ma peur si tu en avais eu. » Cette confidence brise le cœur de Gret. Ce n'était pas un mensonge, elle aurait fait tous les efforts possibles mais y parviendrait-elle seulement ? « A la limite, je veux bien supporter un boa ou une mygale de compagnie. » Ils restaient des animaux, mais ils semblaient beaucoup plus supportables que des chats ou des chiens, qui étaient pour elle les pires êtres vivants pouvant exister sur cette Terre. Dès qu'elle croisait leur regard, elle avait l'impression qu'ils s'immisçaient dans son âme et qu'ils allaient la dévorer jusqu'à la moelle osseuse. Vision monstrueuse qu'elle chasse alors que son dos est parcouru de frissons trop intenses pour ne pas être retenus. « Alors si tu as appris des meilleurs, je n'ai aucune chance de résister très longtemps. Et pourtant, je sais être plutôt coriace. » Un sourire qu'elle ne peut pas retenir. Le charme opérait déjà à sa manière, ce qui l'effrayait au fur et à mesure que le temps passait. Tout était trop beau, trop parfait, aucun grain de sable venant se glisser entre les rouages de leur discussion. Et comme toujours, Gretchen ne pouvait pas s'empêcher d'imaginer le pire. Tout pouvait s'écrouler d'un instant à l'autre, car tout était encore trop fragile. Tout pouvait s'arrêter après ce soir. Adeline pourrait prendre la fuite après avoir découvert les pires défauts de Gretchen. Gretchen pourrait fuir après avoir découvert combien Adeline lui plaisait. « Tu pourrais être toi-même avec moi. » Sur le ton de la confidence, Gretchen veut qu'elle entende toute la sincérité dans sa voix. Elle était sûrement l'une des pires personnes sur Terre, alors elle n'aurait jamais peur de découvrir qui était Adeline en vérité. Encore fallait-il gagner la confiance l'une de l'autre avant d'en arriver là. La blonde avala sa nouvelle bouchée de steak avant de reposer sa fourchette dans l'assiette après qu'Adeline eut accepté sa proposition de goûter à son plat. « J'attends, je ne voudrais pas que tu me crèves un œil. » Plaisante-t-elle, profitant de cet instant pour venir essuyer des lèvres avec la serviette en papier, avant de se rappeler qu'elle avait mis du rouge à lèvres et qu'elle venait peut-être de l'étaler maladroitement. « C'est vrai ? Génial. Ce doit être sympa de cuisiner en groupe. » Elle pinça les lèvres, déçue de ne pas pouvoir en faire autant. « Oui, il parait que j'étais cuisinière dans une autre vie. Mais je cuisine toute seule. » Autrement dit, il n'y avait strictement aucune compagnie dans son petit appartement. « On vient à peine de se rencontrer et tu veux déjà me tuer ? » Elle rit, avant de se calmer pour essayer de se concentrer sur l'instant. Elle s'approcha de la table et leva la main pour essayer de trouver la hauteur de la fourchette. Quand elle croisa le poignet d'Ade de ses doigts, elle rit à nouveau. « Eh, j'suis grande mais là je suis sûre que tu vises mon front. Attends. » Elle l'aida à baisser la fourchette avant de s'approcher pour venir déguster la portion qu'elle venait de lui offrir. Elle recula sur sa chaise en mâchant, sans être capable de retrouver les véritables saveurs. « Hm, ch'est vraiment bon. » s'exclama-t-elle en plissant les yeux. « J'avoue, je sais pas ce que c'est non plus. Tu veux goûter le mien ? » Elle s'empressa d'attraper également sa propre fourchette, après quelques difficultés et se débrouilla pour couper un morceau généreux de viande et le tremper dans la sauce avant de pouvoir le lui présenter. « Attention, je crois qu'il y a de la tomate dans la sauce. Je me sentirais coupable de tâcher ta robe. » ajoute-t-elle, oubliant petit à petit le lieu où elles se trouvaient. Désormais, c'était comme si elles étaient seules au monde, et ce sentiment était le meilleur du monde.

Codage par Libella sur Graphiorum
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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) EmptyDim 5 Avr 2020 - 4:19

Quelle tristesse ce serait, que de voir le monde en noir et blanc, constamment. Nova avait besoin de toutes les couleurs du monde sur un même tableau, d’ailleurs elle-même représentait toutes les couleurs à la fois. Après tout, sa personnalité était tellement changeante, elle le caméléon qui imitait les autres pour mieux se fondre à la masse, pour mieux s’intégrer. Elle avait tellement été habituée à nier la personne qu’elle était réellement, qu’elle était devenue un as quand il était question de jouer un rôle. Elle passait d’un couleur à l’autre sans prévenir, bondissant d’un état à un autre dans un arc-en-ciel qui ne voulait pourtant pas dire, dans son cas, que ça allait bien aller. « C’est réversible ? Je voudrais bien essayer d’ajouter quelques teintes flamboyantes à ton univers … » Et Gretchen n’avait aucune idée de la flamboyance en question, avec la chevelure de Nova qui ne pouvait pas être plus rousse. Leur éclat sembla se faner toutefois lorsqu’il fut question de la demande en mariage dirigé vers la blonde, qu’elle avait refusé, devant une foule de spectateurs. Cette image-là arrachait un bout de cœur à Nova, et pour dissiper le malaise elle s’en prit à l’homme en question dans le scénario catastrophe qui était désormais plus qu’un mauvais souvenir dans l’esprit de Gretchen. Cette dernière expliqua qu’il n’avait eu d’autre choix que de lui faire la grande proposition sur scène, là où elle passait le plus clair de son temps. Pas avec lui. Nova se demanda alors si elle supporterait que la personne qu’elle aime passe plus de temps à jouer de la musique qu’à l’aimer elle. Nova n’avait jamais été amoureuse alors elle ignorait comment elle se conduirait. Mais elle avait l’impression qu’elle aurait besoin de beaucoup trop d’attention pour une personne comme Gretchen, qui accordait visiblement beaucoup de temps à ses passions. En même temps … c’était bel et bien une passion, et Nova n’interférerait sans doute jamais là-dedans. Pas comme lui l’avait fait. Elle chassa bien vite ces idées qui n’avaient pas lieu d’être, pas à un premier rendez-vous. « C’était le signal qu’il n’avait pas su lire, ça ? » Osa demander Nova. Ça lui dirait au moins si Gretchen avait accordé plus de temps à la scène par manque d’amour, ou simplement parce qu’elle ne voulait pas avoir à faire de choix … ou plutôt qu’elle faisait le choix de la musique. Bien vite toutefois, elles changèrent de sujet, parce que l’une comme l’autre sentit que c’était un terrain glissant, un terrain trop dangereux pour un rendez-vous aussi spécial et magique. Quel ne fut pas leur désarroi quand elles glissèrent bien vite encore vers un autre terrain glissant : les expériences sexuelles de Nova. Inexistantes avec les femmes, trop existantes auprès des hommes. « Non, non, ne t’en fais pas. J’étais pas très claire. Et j’suis tellement gênée quand j’parle de sexualité avec les femmes que … que j’te comprends d’avoir pensé que j’avais jamais rien fait avec qui que ce soit. » Elle rit, gênée. Parfois, elle se surprenait à penser qu’elle aurait préféré être encore vierge. Parce que chacune de ses expériences avec des hommes lui prouvaient toujours un peu plus son homosexualité. Elle les laissait faire la plupart du temps, lorsque son esprit était encore trop présent pour se sentir envahi. Et quand l’alcool était de la partie, Nova laissait le toxique prendre le dessus de sa personne et elle s’inventait alors un plaisir qui s’évanouissait aussi rapidement qu’arrivé. Elle sortait des draps triste et souillée. Dans ces moments-là, un animal de compagnie aurait été le bienvenu. Animal de compagnie qu’elle ne pourrait pas avoir si quelque chose de plus se développait entre Gretchen et elle. La blonde avait beau dire qu’elle aurait surmonté ses peurs, jamais Nova ne lui aurait demandé ça. « J’ai la chair de poule rien qu’à penser à un boa ou une mygale alors si j’dois en avoir un chez moi … Je risque de ne plus jamais dormir. » Elle rit. Elle préférait les chiens et les chats, elle, ces petites boules de poils remplies d’amour. Au fond, Gretchen et Nova étaient vraiment le jour et la nuit. Est-ce que les contraires pouvaient s’attirer à ce point ? En tout cas, la rousse s’en voyait convaincue quand la blonde lui affirmait qu’avec elle, elle pourrait être elle-même. Ça lui donnait tellement envie de rallumer la lumière. « T’imagines même pas à quel point … à quel point j’en ai envie. » Mais être elle-même avec Gretchen signifierait tôt ou tard d’être elle-même face aux autres aussi. Nova ne pourrait pas vivre dans ce secret-là indéfiniment, Gretchen demanderait inévitablement plus. Et Nova elle-même aussi, qui sait. La jeune femme se concentra finalement sur son assiette pour préparer une bouchée pleine de saveurs pour son interlocutrice, tout en continuant le dialogue avec celle-ci. « Ouais, surtout quand on sort le vin, la bière ou les cocktails. Ce sont mes soirées préférées. » Elle sourit en y repensant, avant de faire une moue – invisible pour tous – quand Gretchen affirma qu’elle cuisinait toute seule. Mais cela signifiait également qu’elle vivait seule, et Nova se surprit à penser que ce serait donc un endroit où la retrouver et où enlever son masque. Elle se fit rougir toute seule. Elle leva finalement sa fourchette et la tendit vers Gretchen, l’avertissant de cette tentative. Dans un rire, elle répondit : «  Nooon, je veux limiter les dégâts justement ! Te poker la joue plutôt qu’un œil, si possible ! » Elle continua à rire, ce rire devenant silencieux pour mourir en sourire quand elle sentit la main de Gretchen se refermer autour de son poignet, pour le guider jusqu’à sa bouche. Elle sentit que la bouche se referma sur la fourchette, qui ne balançait maintenant plus dans le vide. Elle la ramena vers elle lorsqu’elle la sentit retrouver sa liberté à nouveau, et que Gretchen commenta la bouchée. « Pas mal, hein ? Oui, je veux bien goûter aussi … » À son tour, et surtout après l’avertissement sur la sauce tomate, Nova posa ses doigts autour du mince poignet de Gretchen, et guida la fourchette jusqu’à ses lèvres. « Mmm … C’est tellement tendre. Ça fond dans la bouche. » Elle poussa un autre soupir de satisfaction, fermant les yeux pour apprécier le goût. « Mieux qu’un orgasme. » Elle rit. Remarquez, elle n’avait pas beaucoup de référents dans cette matière. Aucune autre personne qu’elle-même avait réussi à la faire jouir.
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