save me of my son (léo)

Tu voulais juste sortir tranquillement avec ton fils, te promener et faire les magasins, passer un bon moment c'était la seule chose que tu demandais. Mais, visiblement c'était trop pour ton fils. Tu ne comprenais pas pourquoi il agissait ainsi avec toi. Il restait sage cinq minutes et il se mettait à hurler tout ce qu'il pouvait. Qu'est ce que tu faisais de mal ? Alors que ton fils pleurait, tu abandonnais ton thé pour t'empresser de sortir de la boutique, honteuse. Pourquoi rien ne pouvait être simple ? Une mère normal l'aurait pris dans ses bras et aurait chercher à savoir ce qui n'allait pas, mais, pas toi. A la place, tu pleurais toi aussi, tu tremblais même. Tu étais tétanisée, en pleine crise d'angoisse. Si tu avais su que ce serait aussi dur, tu aurais peut être avorter. Tu secouas la tête. Tu refusais d'avoir ce genre de pensées négatives. Tu l'aimais malgré tout, il était la chair de ta chair, ton sang. Mais le fait que son père ou n'importe qui d'autre puisse le calmer en un instant te faisait perdre la raison. Les passants te regardaient de travers et ça ne faisait qu'augmenter ton angoisse. Tu te sentais paralysée. J'suis qu'une mauvaise mère, putain. dis-tu comme à toi même. Tu voulais juste que ça s'arrête, ce n'était quand même pas compliqué. Arrête, j't'en supplie. dis-tu à ton bébé, comme si il pouvait te comprendre.

Les pleures de bébé, un bruit auquel Léo était étrangement familier même s'ils dataient de quelques années plus tôt. Alors qu'il faisait le tour du magasin en quête de fleurs pour composer le bouquet d'anniversaire de sa mère, il entendait ce son derrière lui, ces cris qu'une jeune mère semblait chercher à étouffer, à calmer, si maladroitement que ça lui crevait le cœur. Non pas pour l'enfant, mais pour elle. Il revenait quelques trois ans en arrière, quand Jonah n'était qu'un bébé et qu'il tentait de déchiffrer le langage subtile des hurlements, entre les colères, la faim, l'ennuie, la peur et tous autres sentiments qu'un bébé ressentait également et auxquels il était étranger puisqu'il n'avait jamais encore tenu de nouveau-né dans ses bras. Sauf que celui-là c'était le sien et qu'il se sentait désemparé. Il lui avait fallu du temps pour qu'ils s’apprivoisent tous les deux, qu'ils se comprennent et que naisse enfin cette complicité qui les caractérisait tant aujourd'hui. Parce qu'à présent John avait un peu plus de trois ans, c'était un petit garçon tout à fait épanoui qui avait oublié ou pardonné depuis longtemps à son père ses faiblesses et ses craintes de jeune papa. Il osa se retourner pour apercevoir la jeune femme dans le fond de la salle, celle seule avec son bébé dans son cosy, celle qui lui parlait sans oser le toucher, qui semblait trembler et vouloir se cacher dans un trou de souris. Il soupira, lâcha pour un instant sa recherche de fleurs, ça pouvait attendre. Dans pareille circonstance il aurait aimé qu'on vienne à sa rencontre, qu'on l'aide, qu'on l'épaule. Peut-être que la jeune femme n'aimerait pas, mais ça il ne pouvait pas le prévoir. Il s'approcha d'elle, doucement. Je peux ? Il l'interrogea du regard avant d'attraper le bébé dans son couffin et le bercer dans ses bras. On s'approcha de lui, la serveuse qui se demandait s'il y avait une commande à prendre. Oui, je suis avec eux. Je prendrai un expresso s'il vous plait. Il continuait à bercer l'enfant en douceur en plongeant son regard dans le sien, lui qui le fixait avec curiosité. Et on devina même un sourire qui se dessinait sur les lèvres du photographe, il n'avait pas fait ça depuis des années et étrangement c'était une sensation agréable, même pour un homme qui n'avait jamais eu d'affinité avec les enfants. Salut ptit gars ! Il s'intéressa à la jeune maman. C'est un garçon ? C'est quoi son prénom ? Après quelques courtes minutes le bébé sembla enfin s'apaiser et même s'endormir, il en profita pour le coucher dans son couffin en espérant qu'il ne se remette pas à pleurer, son café l'attendait sur la table, il s'installa en face de la jeune femme. Je ne veux plus jamais vous entendre dire que vous êtes une mauvaise mère. Et venant d'un ancien mauvais père, sûrement bien pire que vous, c'est du sérieux. Il lui sourit doucement, elle pouvait avoir confiance en lui, ils étaient dans le même bateau.