| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| Don't waste your time looking back on what we've lost. (Aura) | |
| | Auteur | Message |
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Invité | Sujet: Don't waste your time looking back on what we've lost. (Aura) Dim 05 Avr 2020, 21:54 | |
| Chez les Luciano, la période était plutôt... compliquée. Entre les problèmes avec la mafia et les jumeaux qui s'intéressaient de trop près aux ex-copines de leur aîné, la bonne entente n'était pas de mise. Livio savait qu'il ferait mieux de rester loin de tout cela, mais il savait aussi qu'Aura n'était pas au meilleur de sa forme. Et le jeune italien n'aimait pas la voir ainsi. Il n'arrivait d'ailleurs pas à expliquer ce ressenti. Il y avait bien sûr cette attirance – concrétisée par ce baiser qui avait été secrètement échangé – mais ce n'était pas que cela. Elle l'intéressait. Réellement. Profondément. Et il avait besoin de la savoir heureuse. Alors, souhaitant lui redonner un peu de baume au cœur, il lui avait proposé de l'accompagner lors de son escapade à Whitsunday Island. Il mourrait d'envie de voir Whitehaven Beach, considérée comme l'une des plus belles plages du monde. Lui qui avait espéré passer la journée à plonger devait clairement revoir ses activités, à cause de cette saleté de plâtre qui l'handicapait. Alors, il avait opté pour une petite croisière sur un bateau, repas inclus, qui, il l'espère, fera plaisir à Aura. Il mettait du soin dans cette virée, ce qui était plutôt étonnant quand on connaissait Livio.
Sept heures du matin pétantes – au revoir la grasse matinée – Livio sortit du taxi qui venait de s'engouffrer dans la rue où habitait Aura. Je suis là, envoya-t-il par message, attendant patiemment que la jolie brune apparaisse. Quand enfin elle arriva, Livio lui adressa un énorme sourire, s'approchant d'elle pour la saluer. « Ciao Aura. » souffla-t-il, en posant sa main sur son bras. Etrangement, et alors qu'ils n'étaient enfin que tous les deux, il ne savait pas comment agir. Alors il se contenta d'un baiser sur la joue, afin de ne pas lui causer plus de soucis. Elle devait avoir la tête prête à exploser. Il lui récupéra son sac et lui ouvrit la porte du taxi, avant de s'installer à ses côtés. « J'espère que tu as prévu le maillot de bain et la crème solaire... » dit-il avec un sourire. « … et j'espère surtout que tu n'as pas le mal de mer. » ajouta-t-il, presque anxieux. Et si elle l'avait ? Il n'avait pas pensé à ce détail. Quel con ! |
| | | Invité | Sujet: Re: Don't waste your time looking back on what we've lost. (Aura) Lun 06 Avr 2020, 23:43 | |
| En ce moment, l’atmosphère était tendue. Avec Fede, d’abord, et tout était de ma faute. Ca me trouait le bide d’y penser. Je me sentais coupable d’avoir eu une aventure avec son ex petite amie, de le lui avoir cacher pour que finalement cette dernière le lui dévoile dans mon dos. Fede m’en voulait à mort et refusait de me parler. Le pire dans tout ça était que celui qui souffrait, c’était lui, et j’avais du mal à le supporter. À la maison, c’était avec Enzo que ça se jouait. Mon jumeau se déplaçait avec une épée de Damoclès au dessus de la tête, pour avoir magouillé avec le côté mafieux de notre famille, nous mettant sacrément dans le pétrin. Nous ne savions pas jusqu’où cette histoire pouvait aller, ni comment régler ça sans compromettre l’un de nous, ni si nous avions encore la main là-dessus. J’étais terrifiée et marchais à l’ombre, le plus souvent pour ne pas me faire remarquer. Le danger pouvant se trouver à chaque coin de rue. Malgré tout, je refusais d’arrêter de vivre et la sortie que m’avait proposé Livio me promettait un trait de lumière dans mon quotidien bien sombre. Je n’avais pas hésité une seconde. Même la peur qu’Enzo découvre que son meilleur ami et moi nous fréquentions ne m’arrêtait pas. J’aimais l’idée de passer du temps avec Livio. J’apprenais depuis peu à le redécouvrir, après l’avoir ignoré pendant sept ans. Et c’était agréable. Cela me faisait du bien. Le beau milanais m’avait embrassé lors de la soirée qu’Enzo et moi avions organisée pour s’assurer que tout ses amis allaient bien, et cela avait déclenché quelque chose en moi. Je lui plaisais. Il me l’avait déjà dis, bien sûr, par sms, mais le ressentir était si différent. Je lui plaisais. Vraiment.
J’étais tellement excité à l’idée de cette sortie que j’avais eue du mal à m’endormir. Au matin, mes yeux s’ouvrirent d’eux même et un sourire se colla aussitôt sur mon visage. Enzo dormait encore et je pus profiter de la douche sans qu’il ne toque à la porte pour que je lui cède la place. Je laissai mes cheveux libres, passai de fines boucles d’oreilles dorées et choisis dans mon armoire une robe verte légère. J’attrapai mon maillot de bain, chaussai une paire de lunette sur mon crane et quittai l’appartement après avoir laisser un mot à mon jumeau sur le comptoir de la cuisine. Je vais à Whitesunday Island. À ce soir. Je t’aime. Ca n’était pas un mensonge, j’oublai simplement de mentionné le nom de la personne qui m’accompagnait, ou simplement le fait que j’y allais accompagné d’ailleurs. Des papillons dans le ventre, je dévalai deux à deux les marches de mon immeuble avant de retrouver Livio dehors. Mon estomac se contracta délicieusement lorsqu’il s’approcha de moi pour embrasser ma joue. — Ciao Livio, répondis-je, étonnée d’entendre que ma voix ne tremblait pas tant que ça. Pourtant, les émotions se chamboulaient dans ma tête, j’avais l’impression de flotter au dessus de sol. C’était grisant. En gentleman, Livio me débarrassa de mon sac et m’invita à monter dans le taxi, ce que je fis. Me retrouver avec lui dans cette espace confiné m’intimida légèrement. Malgré tout, la sensation était agréable. — Mince la crème solaire ! rigolai-je en me frappant doucement le front, j’ai oublié…t’en as ? Pour ce qui est du mal de mer…tu oublies que je suis sicilienne ? Je suis allée sur un bateau avant de savoir marcher ! Je paris d’un petit rire joyeux, et machinalement, je posai ma main sur le bras valide de Livio. Puis me ravisait, rougissante. Je n’avais pas coutume d’être si tactile avec un homme qui n’était pas mon frère. |
| | | Invité | Sujet: Re: Don't waste your time looking back on what we've lost. (Aura) Mer 08 Avr 2020, 18:30 | |
| Depuis qu'elle avait accepté son invitation, il y avait un étrange sentiment d'impatience qui submergeait Livio. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'il allait être en tête-à-tête avec Aura. Il y avait bien évidemment eu leur dîner à l'Autre Monde, quelques semaines auparavant, mais cette fois-ci, c'était différent. Il n'y avait plus de rancoeur entre eux. Tout avait été dit, justifié, et leur relation était repartie sur des bases saines. Comme avant, quand il y avait cette complicité, ces discussions parfois enflammées mais qui refaisaient le monde. Oui, c'était comme avant... mais en mieux, en bien mieux. Il y avait toujours cette complicité, certes. Il y avait toujours ces discussions enflammées. Mais désormais, il y avait cette attirance enfin dévoilée, ce flirt qui teintait leurs paroles et ce baiser échangé lors de la soirée. Livio se plaisait à dire que cette journée à Whitsunday Island relevait du rencard, du vrai rencard, loin de Bowen et des soucis quotidiens.
Appuyé contre le taxi, le visage de Livio s'illumina en voyant la brune arriver, dans sa robe verte. Elle était belle, si belle. Quand elle arriva à sa hauteur, il embrassa sa joue, presque avec pudeur, bien loin de la ferveur qui avait alimenté leur dernier baiser. Mais c'était tout aussi bon. Après avoir pris son sac et être entré dans le taxi, qui reprit sa route, Livio mit sa ceinture de sécurité et s'installa de façon à rester proche d'elle, leurs bras se frôlant délicieusement. "Tu as oublié la crème solaire ?" s'exclama-t-il, en riant. " Ce n'est pas sérieux, ça, Aura. Surtout avec ta peau blanche comme neige." la taquina-t-il. Il était vrai qu'elle n'avait pas la peau de l'italienne typée, bien hâlée. Aura tirait plutôt vers le blanc. "Heureusement que je pense à tout... et que je t'épargne un beau coup de soleil." ajouta-t-il en montrant la bouteille de crème qu'il venait de sortir de son sac. Un point pour Livio. Le deuxième point fut marqué par Aura quand elle lui rappela ses origines siciliennes et les habitudes maritimes qui en découlaient. "Le pauvre milanais-presque-florentin que je suis, s'excuse d'un tel affront, Capitaine Luciano !" Son sourire était malicieux alors qu'il gardait son regard sur elle. De nature très tactile, il ne fut pas surpris par cette main qu'elle posa sur son bras. C'était appréciable... mais bien trop court, puisqu'elle retira vite sa main. Son sourire fut encore plus malicieux quand il souffla : "tu rougis..." Il osa même poser sa main sur sa joue, son doigt frôlant le haut de sa pommette rosée. Evidemment qu'il prenait un malin plaisir à la taquiner de la sorte, à la sortir de sa zone de confort. Il aimait la voir rougir, il aimait ses Arrêeeeete ! quand il la draguait par texto. Il aimait être entreprenant alors qu'elle, elle reculait de trois pas. Et il aimait quand elle était réceptive, que son corps réagissait face à lui avant que sa tête ne la ramène à la raison. Gardant ses yeux bleus sur elle, il reprit plus sérieux, sa main toujours contre sa joue, qu'il descendit doucement jusqu'à son cou qu'il caressa encore : "Je suis content que tu aies accepté cette sortie avec moi aujourd'hui. Je sais que la situation est complexe pour toi, actuellement, mais j'espère que ce que j'ai prévu te changera les idées..." ça lui tenait à coeur, réellement... |
| | | Invité | Sujet: Re: Don't waste your time looking back on what we've lost. (Aura) Jeu 09 Avr 2020, 20:40 | |
| Personne ne m’avait jamais proposé une sortie galante auparavant, personne n’avait été aussi prévenant que Livio envers moi. Une sortie de ce style était une grande première pour moi. J’avais ma part de responsabilité là-dedans, comme l’avait souligné le milanais lors de notre discussion récente à l’Autre-Monde, lorsque nous avions choisi de jouer cartes sur table l’un envers l’autre. Dans le passé, je m’étais souvent fermée, comme un coquille d’huitre qui se préservait du monde, réduisant ainsi les opportunités. Cette sortie, avec un homme, un homme à qui je plaisais et qui avait envie de me faire plaisir, c’était inédit pour moi. J’avais une petite boule d’anxiété dans le ventre, c’était certain mais c’était tout de même la joie qui l’emportait sur le reste. J’avais découvert Livio sous un autre jour, depuis quelque temps, ou plutôt, je l’avais redécouvert. L’image nonchalante de dragueur insouciant que Livio se donnait en public, n’avait rien à voir avec la version qu’il m’offrait, à moi. Ainsi, je ne pouvais m’empêcher de me sentir un peu privilégiée et j’aimais plutôt ça. C’était comme s’il n’existait qu’un seul double de ses clefs personnelles et qu’il me les offrait. Oser les insérer dans la serrure demandait encore un peu de courage à la timide que j’étais, mais j’étais persuadée que cela viendrait avec le temps, que j’aurais envie de découvrir cet homme sous toutes ses facettes et que j’apprécierais chacune d’entre elle, même les plus sombres. En tous les cas, je devais reconnaître que la présence de Livio me faisait du bien. Elle chassait les nuages accumulés lors de ces derniers jours, chassait mes préoccupations, mes tourments, l’inquiétude qui me serrait le cœur à chaque fois que je pensais à mes frères, chassait la culpabilité, aussi, que j’éprouvais vis à vis de Fede. Elle chassait beaucoup d’ombre, et laissait entrer une part de lumière. Une chose était sure, et totalement inattendue, Livio apportait un vent de légèreté à mon existence. — T’exagères ! ripostai-je en riant, ma peau n’est pas si blanche ! Bon, si…en fait, elle l’était. Bien plus que la plupart des italiennes, et encore davantage que la majorité des siciliennes habituées au soleil. J’aimais le soleil, moi, c’était lui qui ne m’aimait pas ! C’était bien simple, je ne bronzais pas comme tout le monde, je devenais rouge à la moindre exposition. — Mais si t’en as, je suis sauvée ! L’image de Livio qui me passait lui-même de la crème solaire poppa dans ma tête et accentua le roussissement de mes joues. Arrête de jouer ta mijaurée, Aura, me dis-je d’une voix qui raisonna dans ma tête comme celle de Gisella. Il était possible que je trouve ça très agréable, au fond. Je devais arrêter de redouter ces moments-là, arrêter de craindre d’être heureuse, enfin. Par ailleurs, le rouge de mes joues semblait plaire à Livio dont la main s’approcha de mon visage pour venir le caresser. S’il voulait me voir complètement écarlate, il empruntait le bon chemin…Je ne sais pas comment mais je parvins à soutenir son regard. Il m’intimidait un peu, certes, mais bien moins qu’avant. J’avais confiance en lui et sa simple présence semblait m’apaiser. Je n’avais jamais ressentis ça, cette douce plénitude, comme une bulle de sérénité étanche entourée de tumultes. — Ca me change déjà les idées, d’être avec toi, avouai-je avec un sourire timide, j’ai pas l’habitude, et je me sens gauche…mais, c’est agréable.
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| | | Invité | Sujet: Re: Don't waste your time looking back on what we've lost. (Aura) Dim 12 Avr 2020, 15:50 | |
| Ils étaient passés par toutes les étapes : l'éloignement, la fuite, le déni, la dispute, l'explication, le rapprochement. Si on lui avait dit, il y avait quelques semaines, qu'il aurait rendez-vous avec Aura, Livio vous aurait probablement ri au nez. Il ne pensait pas que leur relation était rattrapable, bien trop grignotée par les rancoeurs injustifiables. Mais là où leur conflit aurait pu durer encore longtemps, ils avaient finalement décidé d'agir comme des adultes matures, misant sur les explications plutôt que sur l'entêtement. Et il avait redécouvert pourquoi il avait tant aimé lui parler, quelques années plus tôt. Aura était d'un naturel déconcertant. Avec elle, c'était simple, c'était beau, bien loin des relations surfaites dont il s'était habitué. Ils étaient finalement bénéfiques l'un pour l'autre, même s'ils ne s'en rendaient pas encore pleinement compte. Livio, avec son mode de vie à mille à l'heure, sa soif d'aventure, sortait Aura de ses retranchements. Et elle, elle faisait ressortir tous les bons côtés de l'italien, ceux qu'il aimait tant étouffer derrière son sourire de tête-à-claques. Il ne se rappelait même plus la dernière fois où il avait été aussi prévenant avec une femme. Avec une femme qui lui plaisait, évidemment ! Sans doute cela remontait-il à l'époque de Kehlani, et sans doute cela devait-il le mettre en garde, lui qui avait tant souffert dans cette histoire. Il n'était pas dupe, Livio, Aura était le genre de femme qui pouvait lui faire tourner complètement la tête. Et c'était ici que le danger résidait. Mais pour l'instant, il se laissait bercer par la légèreté de leurs retrouvailles, de ces moments entre eux qu'ils cachaient aux yeux des autres. Il avait juste envie d'être là pour elle, d'apaiser ses tourments, sans aucune arrière-pensées. Installé près d'elle dans la voiture, il la taquina sur la blancheur de sa peau, arquant les sourcils quand elle riposta. « Tu veux qu'on compare ?! » dit-il en plaçant son bras valide à côté du sien. Il y avait une différence flagrante. Toutefois, il rétorqua en riant : « Bon, ok, ce n'est pas du jeu. Ça fait deux mois que je travaille mon bronzage. » L'avantage d'avoir été payé à se dorer la pilule toute la journée ! Mais cela lui allait bien, cette peau blanche. Cela mettait encore plus en valeur ses grands yeux couleur noisette. Ce qui avait attiré, en premier, le regard de Livio sur elle... Il esquissa un sourire en coin quand elle parla de la sauver avec sa crème. « Toujours là pour sauver. » dit-il en riant. Peut-être aura-t-elle besoin d'aide pour passer de la crème dans le dos. Il était patient, prévenant, Livio, mais il ne refuserait pas de sentir sa peau douce sous ses doigts. En tout bien, tout honneur, évidemment. Là où il fonçait d'ordinaire, il semblait désormais prendre son temps, laissant ce flirt s'installer doucement. Il aimait ces jeux de regards, ces sourires en coin, ces paroles teintées de charme. Il aimait quand elle réagissait à ses mots. Il aimait le rouge de ses joues qui témoignait de sa timidité. Caressant ses joues rougies du bout de ses doigts, il s'amusa à la taquiner. Mais étrangement, Aura soutint son regard. C'était étonnant mais plaisant de voir qu'une certaine assurance commençait à s'éveiller chez elle, quand elle était en sa compagnie. Puis, plus sérieux, bien loin de la drague et du flirt, il évoqua surtout l'envie de lui changer les idées. La réponse de la belle brune le rassura allègrement. Il la regarda malicieusement alors qu'il répondit : « Je ne te trouve pas si gauche. Tu n'es pas tombée par terre, tu n'as rien fait tomber. Tu t'améliores, Aura. » Mais plus sérieux, il ajouta : « Je veux juste que tu sois toi-même. » Réellement, sous-entendait-il. La Aura sans sa carapace. Et pour cela, il fallait aussi qu'elle mette à jour ce qui la tourmentait. Il n'était pas là que pour lui changer les idées, pour repousser ses soucis qu'elle retrouvera en revenant à Bowen. Il était là aussi pour l'écouter. Alors, il demanda, avec douceur : « Tu as pu parler avec ton frère ? » Il savait que Fede était dans une colère noire, mais peut-être avait-il laissé sa sœur s'exprimer. |
| | | Invité | Sujet: Re: Don't waste your time looking back on what we've lost. (Aura) Mar 14 Avr 2020, 00:51 | |
| Jamais je n’aurais cru que Livio Manzoni allait être celui qui pourrait m’apporter de la sérénité, à un moment de ma vie où j’en avais cruellement besoin. Moi qui m’étais toujours reposé sur Enzo, je découvrais aujourd’hui que je pouvais désormais m’appuyer sur quelqu’un d’autre. Aussi étrange que cela puisse paraître, cela ne me faisait pas peur, au contraire. Livio m’apaisait énormément. C’était encore trop tôt pour que je réussisse à lui confier une telle chose. Il me fallait encore un peu de temps pour ça. Un pas à la fois. Il arrivait, malgré tout, avec sa légèreté et son humour, à faire passer ma timidité ; Je me sentais vraiment bien en sa compagnie. — Le fais que je sois assise joue beaucoup tu sais, ripostai-je en riant. Evidemment, il faisait référence à la fois où je m’étais illustrée par ma maladresse au beau milieu du Hendrix. La pauvre serveuse dans laquelle j’étais rentrée de plein fouet se souviendrait, elle aussi, de ce moment toute sa vie, au moins pendant un long moment. — C’est drôle mais…je me sens moi-même. Ici. Maintenant. J’avais dis ça s’en réfléchir. Cette phrase était sortie de ma bouche sans filtre et cette honnêteté me fit le plus grand bien. Je pouvais tomber le masque en présence de Livio, ce qui n’était pas rien. Seul Enzo, ou Fede me voyait sous ces jours là. Le fait de pouvoir mon montrer telle que j’étais à Livio ôtait un poids énorme sur mes épaules. Quand il évoqua mon frère, néanmoins, une ombre passa sur moi et je me renfrognai instinctivement, par reflexe. Je secouai la tête. — Non. Il ne m’adresse plus la parole. Enzo essaie de lui parler pour moi. Il lui faut un peu de temps je crois mais…je ne vois plus Bessie, en tout cas,…enfin, tu t’en fiches peut-être mais...elle et moi c’est du passé. J’avais beaucoup de mal à encaisser le fait que mon amie ait pu parler à mon frère ainé dans mon dos. Peu importait ses intentions, je n’avais pas aimé la manière, ni le mal qu’elle avait fait à Fede. J’étais peut-être un brin trop rancunière, mais je n’arrivais pas à lui pardonner. J’inspirai longuement, choisissant à nouveau de chasser le nuage avant qu’il ne devienne trop envahissant. Je voulais profiter de cette journée avec Livio avant tout. — Mais…la journée est pour nous non ? Laissons les autres à Bowen. Tu as mentionné un bateau, je crois ? |
| | | Invité | Sujet: Re: Don't waste your time looking back on what we've lost. (Aura) Dim 19 Avr 2020, 22:33 | |
| « Oh, même assise, je suis persuadé que tu pourrais faire du grand Aura. » ajouta-t-il avec un sourire en coin. Il se ferait un plaisir de lui rappeler, dans de longues années, cette soirée au Hendrix. Là où tout avait recommencé. Toutefois quand elle lui avoua être elle-même, Livio posa son regard sur elle, étonné. Etonné mais ravi. « C'est pareil de mon côté. » avoua-t-il, sincère. Là, il ne mettait pas son masque de dragueur provocateur tête-à-claques. Il ne jouait pas le mec hyper sûr de lui. Il était juste...lui. Au naturel. Et c'était plaisant de savoir que la belle italienne agissait sans artifice. Il était heureux de voir qu'avec lui, elle faisait tomber le masque. Qu'il était suffisamment digne de confiance pour cela. Et sans doute s'emballa-t-il en abordant le sujet Fede. Il vit qu'elle se renfrogna, mais cela n'arrêta pas Livio pour autant. Oui, il avait dit que cette sortie était destinée à lui changer les idées, mais il voulait aussi qu'elle revienne avec le cœur allégé. Il voulait être l'oreille prête à l'écouter. « C'est bien qu'Enzo fasse l'intermédiaire. Mais je sais qu'il reviendra vers toi. On ne peut pas t'en vouloir indéfiniment. » Surtout pour une erreur de ce genre. Erreur qui fut, par contre, plus redoutable pour cette Bessie. Bessie qui, visiblement, était la femme avec qui elle avait eu cette aventure. Quand elle lui annonça que c'était du passé, Livio tenta de retenir – difficilement - ce petit sourire en coin. « Je ne m'en fiche pas. » dit-il d'abord. « Je ne peux pas m'en réjouir pas totalement parce que je sais que c'était ton amie et que ça t'affecte, mais... mais oui, j'avoue quand même que je suis content que ce soit du passé. » Autant être honnête, non ? Gardant son regard posé sur elle, il sentit toutefois toute la rancune qui l'habitait. Et avant que cela ne lui plombe tout son moral, il vint poser sa main sur sa joue dans un geste empreint de douceur et se pencha vers elle pour déposer délicatement un baiser au coin de ses lèvres. « Allez, on oublie tout ça. » dit-il en réponse à sa dernière phrase. « Tu as raison, on laisse les autres derrière nous. » Il hocha donc la tête avant de reprendre la parole. « Oui, comme je t'ai dit, on va à Whitehaven Beach. Je voulais faire de la plongée pour voir la grande barrière de corail, mais ça sera partie remise. » Saleté de plâtre. « Du coup, ce sera journée tranquille sur un petit bateau. Juste toi, moi et... le propriétaire du bateau, parce que je n'ai pas encore le permis. » Mais c'était son prochain défi...
Ils n'eurent pas à attendre longtemps avant que le taxi ne les dépose au port d'Airlie Beach, là où le propriétaire du bateau les attendait. C'était un yacht, pas trop grand, loin du bling-bling auquel il était habitué. Ils firent le tour du propriétaire, visitant la petite cuisine et la cabine à leur disposition. Puis le propriétaire rejoignit sa cabine pour démarrer le bateau. « Je vais me changer. » dit-il à Aura, avant de disparaître dans la cabine. Il sortit quelques secondes plus tard, tous muscles dehors et tatouages apparents – il y en avait bien plus que la dernière fois où elle l'avait vu moins vêtu – et laissa sa place à la jeune femme. Il partit s'installer à l'avant du bateau, où des coussins avaient été disposés. Quand elle refit son apparition, ses yeux se perdirent sur ses courbes féminines, avant de détourner le regard pour ne pas la mettre mal-à-l'aise. Il lui tendit un verre de jus de fruits frais et déposa l'assiette de fruits découpés entre eux, de quoi se faire un bon petit-déjeuner. Il regarda devant lui, voyant le bateau quitter le port pour s'engager dans des eaux turquoises. « Je ne sais pas pour toi, mais moi j'ai l'impression d'être éternellement en vacances, ici. » L'Australie était l'endroit parfait pour avoir une telle sensation. Il prit un morceau de fruits dans lequel il croqua avant de reposer son regard sur elle. « D'ailleurs, à ce propos, tu comptes t'installer définitivement ici ? L'Italie ne te manque pas ? » Il savait qu'ils étaient venus rejoindre Fede, mais il n'en savait pas plus sur le projet des jumeaux. C'était l'occasion d'en apprendre plus sur elle, sur ce qu'elle voulait. |
| | | Invité | Sujet: Re: Don't waste your time looking back on what we've lost. (Aura) Mar 21 Avr 2020, 15:19 | |
| J’appréciai que Livio soit naturel avec moi, cela représentait beaucoup. Je n’aimais pas le voir jouer un rôle, et je détestais encore davantage le sourire odieux qu’il avait tendance à coller sur son visage quand il était en représentation. Son sourire naturel, pourtant, était bien plus beau, bien plus lumineux. Toutefois, j’aimais l’idée qu’il m’était réservé. Je n’étais pas dupe, bien sûr, je savais que je n’étais pas privilégiée. Il se conduisait sans doute comme ça aussi avec les membres de sa famille ou ses amis proches, voire même peut-être avec quelques filles, mais cela me faisait plaisir de faire partie de ce cercle. La conversation autour de mes frères fut rapidement écourtée. J’appréciais que Livio se fasse du soucis pour moi, et cela ne me dérangeait pas de lui en parler mais j’avais clairement envie de me changer les idées, de laisser tout ça derrière pendant un instant. Le milanais le comprit immédiatement et n’insista pas. J’aimais qu’il soit si prévenant. Je hochai toutefois la tête quand il évoqua Bessie, j’aurais aimé que les choses se passent différemment en effet. Avant d’avoir été mon amante, celle qui m’avait fait renouer avec mon corps en quelque sorte, elle avait été une amie. L’une des premières petites copines de mon frère ainé. Cela me peinait que les choses se soient terminées si brutalement. Mais on ne pouvait pas changer ce qui était déjà arrivé, il ne restait plus qu’à encaisser et à continuer. Au fond, c’était ça…vivre. Cette pensée me ramena quelques semaines en arrière, au restaurant où Livio et moi avions ouvert cette discussion qui nous avait amené à dévoiler nos profondeurs, nos parts sombres. J’étais capable d’encaisser, et cela n’avait rien de si terrible, en fin de compte. Cela n’était pas plaisant, mais je pouvais le surmonter. Livio parvint même à me faire sourire, avouant qu’il trouvait tout de même une petite satisfaction dans le fait que mon histoire avec Bessie soit terminée. Sans doute parce que cela lui laissait le champ libre. Cette idée initia un petit papillonnement dans mon ventre. J’écoutai ensuite le programme que nous avait prévu Livio, il ne faisait clairement pas les choses à moitié. — C’est dommage pour la barrière de corail mais une après midi tranquille, ça me va aussi ! Il avait souligné que nous serions seuls, à l’exception du propriétaire du bateau. J’avoue éprouver à la fois de l’excitation, et une légère appréhension à cette idée. Je n’avais jamais vraiment été seul au milieu de la mer avec un garçon. Avec un garçon qui me plaisait encore moins.
Quand nous arrivâmes sur le bateau, cette pointe d’excitation redoubla. J’adorais l’air marin, et j’avais hâte de sortir du port et que les embruns frappent la proue pour libérer cette odeur iodée si caractéristique. J’observai les autres bateaux présents dans le port alors que Livio partit se changer dans la cabine, quand il revint, j’essayai de ne pas trop le regarder, ou du moins de ne pas montrer qu’il me troublait. Pour faire diversion, je fonçai moi-même dans la cabine pour enfiler mon maillot de bain. Je me tournai face au miroir pour jeter un œil au tatouage en cours de cicatrisation qu’avait réalisé Fede sur mon omoplate ; un buste de David, entouré de fleurs ; il était frais de trois semaines, je devais faire attention à ce qu’il ne capte pas trop le soleil. J’enfilai donc un long paréo blanc, par dessus mon maillot de bain bleu. Je jetai un dernier coup d’œil à mon reflet, essayai de ne pas trop m’attarder sur mes défauts puis sortis de la cabine pour aller rejoindre Livio sur le pont du bateau. Il me tendit un verre de jus de fruit, dont je me saisi aussitôt histoire de détourner mon attention du fait que je me trouvais à moitié nue face à lui. Je souris à la remarque de Livio. — En fait, quand on vivait à Florence ou même à Paris, la mer me manquait. J’ai grandi à proximité de l’eau alors…c’est plutôt un retour aux sources pour moi. Je suis assez fascinée par l’océan. A la fois, c’est facile de se laisser impressionner par ces immenses étendues bleues, on se sent tout petit et puis…on trouve aussi cette énergie très purifiante et rassurante avec la mer, je trouve. Tu n’as jamais remarqué à quel point les mots « mare » et « madre » étaient proches ? J’ai toujours eu le sentiment que l’eau était comme une mère prête à nous accueillir dans ses bras pour chasser nos tourments quand on en a besoin. Je trouvais en effet énormément de réconfort face à cet élément aquatique, y puisant à la fois ma force et mon inspiration quand le besoin s’en faisait sentir. À mon sens, il n’y avait rien de plus ressourçant qu’une balade sur le bord de la plage. — Pour le moment, on reste, répondis-je quand Livio me demanda si nous comptions rester à Bowen. Comme tu le sens, notre départ s’est fait dans la précipitation. Alors…si ça me manque, mais pas autant que je l’aurais imaginé en fait. En quittant Florence, j’avais renoncé à beaucoup de choses, dont ma carrière mais en contrepartie, j’avais gagné une sérénité inattendue, ici, en Australie, comme si ce pays me tendait les bras et m’invitait à laisser ma carapace derrière. C’était assez étonnant à quel point j’avais avancé depuis que nous avions posé nos valises à Bowen. — Ce job au musée des Offices, c’était mon rêve depuis des années. C’est un tel prestige de travailler parmi ces œuvres mythiques, on se sent tellement privilégié…puis j’étais douée dans mon domaine, vraiment douée mais…quand Enzo est rentré, ce soir-là, qu’il m’a tout expliqué, j’ai pas hésité à tout plaquer. Je regrette rien. Mon travail ici n’a rien à voir bien sûr mais…c’est pas important. En fait…j’ai le sentiment qu’on devait venir ici, que ça fait partie de notre chemin. Je ne sais pas trop comment l’expliquer.
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| | | Invité | Sujet: Re: Don't waste your time looking back on what we've lost. (Aura) Sam 25 Avr 2020, 19:05 | |
| Même si le sujet n'avait pas été plaisant, il fut ravi de voir un sourire apparaître de nouveau, quand il avoua du bout des lèvres que, oui, finalement, cela l'arrangeait que tout soit terminé avec Bessie. Il avait un peu plus de chance, dirons-nous. Et cette journée, loin de tout, en allait être les prémices. Le programme semblait convenir à Aura et il put en avoir la preuve, en voyant le sourire présent sur le visage de la belle brune, quand ils arrivèrent au port de plaisance. La voir heureuse le rendait heureux. Il n'avait besoin de rien de plus. Après avoir fait le tour du propriétaire, le jeune homme s'empressa d'enfiler son maillot de bain, prêt à griller au soleil. Puis il laissa sa place à Aura, esquissant un léger sourire quand il vit son regard se poser brièvement sur lui. Livio n'avait aucune pudeur de ce côté-là. Il suffisait de voir son Instagram pour se rendre compte qu'il n'avait aucune honte à exposer son corps. Cela n'avait pas toujours été comme cela, évidemment, lui qui haïssait ce qu'il avait été bien plus jeune. Il avait mis du temps, de l'énergie pour obtenir ce corps d'Apollon. Et même si aujourd'hui, il avait une silhouette convenable, il y avait encore des moments où Livio se détestait, où il voyait des défauts là où il n'y en avait pas. Les traumatismes disparaissaient difficilement, disait-on. Quand Aura apparut, dans son maillot de bain bleu, il ne put s'empêcher de déposer un regard conquis sur elle. Malgré tous les efforts pour être subtil, il restait un homme avant tout. Mais il reporta vite son attention sur ce verre qu'il lui tendit, se doutant qu'elle n'était pas forcément très à l'aise. Alors, afin de dissiper ce moment de flottement, il parla de ce sentiment d'être éternellement en vacances. Il était bien, ici. L'Australie l'attirait de plus en plus, lui qui avait besoin de renouveau. Il posa ses yeux bleus sur Aura et l'écouta avec une grande attention. Il buvait même ses paroles, appréciant voir cette fascination qui brillait justement dans son regard. Quand elle fit le parallèle entre mare et madre, il esquissa un léger sourire. « C'est beau ce que tu dis. » Il y avait toute une poésie et une délicatesse qui se dégageaient de la jeune Luciano, et c'était vraiment apaisant. « Mais je suis d'accord avec toi quand tu dis que l'on se sent tout petit. Je trouve que cela nous remet à notre place, en nous rappelant qu'il y a plus grand et plus puissant que nous. » Et pour Livio, ce n'était peut-être pas plus mal. Continuant sur la vague des confidences, il avoua : « J'adore plonger. J'aime le silence et le mystère qui se dégagent des contrées sous-marines. Et puis cette vie, ces couleurs.... ça grouille partout et tu en prends plein la vue. A chaque fois, c'est un moment suspendu dans le temps et ça fait énormément de bien. » Il n'avait pas la chance de vivre près de la mer, mais il avait découvert son amour pour cet élément lors de ces nombreux voyages. Et peut-être était-ce pour cela qu'il se sentait bien en Australie. Il y avait tout ce qu'il aimait. Le soleil, la plage, l'océan. Que demander de plus ? La famille, peut-être. Sans doute cela allait être la partie la plus difficile de sa future implantation. Aura, elle, n'avait pas ce souci-là. Ses piliers étaient là, à Bowen. Elle pouvait faire sa vie ici. Livio essaya d'ailleurs d'en savoir plus à ce sujet. Il hocha doucement la tête quand elle évoqua le départ précipité, suite aux problèmes d'Enzo avec la mafia. Aura avait laissé beaucoup de choses derrière elle, dont ce métier qu'elle aimait tant, dont elle avait tant rêvé. Mais il n'y avait pas de rancoeur, de regrets dans ses mots. Elle semblait apaisée. « Oui, je comprends. La famille vaut tous les sacrifices. Des jobs de rêve, on peut en avoir à plusieurs reprises. Et même si ce n'est pas le cas, ce n'est pas le travail qui doit guider une vie. En revanche, la famille, on n'en a qu'une. » Encore plus quand cela concernait son frère jumeau. Il ne pouvait pas totalement comprendre ce lien, mais il savait qu'il était d'une intensité incomparable. Il but une nouvelle gorgée de son jus de fruits, gardant son regard posé sur elle. Un sourire en coin vint vite s'afficher sur ses lèvres : « Je peux te poser une question ? » Il glissa ses doigts sur le bras de la jolie brune jusqu'à attraper un morceau de son paréo pour dégager son épaule. « J'ai le droit de jeter un coup d'oeil à ce tatouage ? » |
| | | Invité | Sujet: Re: Don't waste your time looking back on what we've lost. (Aura) Mar 12 Mai 2020, 16:12 | |
| J’avais toujours aimé cet élèment. Parfois, le simple chant du ressac parvenait à m’apaiser. Adolescente, j’avais souvent été chercher ma bulle de sérénité en marchant pieds nus dans le sable, laissant l’écume caresser mes jambes. La mer était pour moi comme un refuge, une confidente qui comprenait et apaisait mes pensées sans que je n’ai besoin de les énoncer à haute voix. Je souris à Livio, il trouvait beau ce que je venais de dire, je n’avais pourtant fait que lui dévoiler le fil de mes reflexions, sans y apposer le moindre filtre. Ca m’avait paru naturel, d’ailleurs et bien plus facile que je ne l’aurais estimé. Dévoiler un peu de moi n’avait rien de si terrifiant en fin de compte. Cette pensée souffla sur moi comme un vent de légèreté, je me sentis tout d’un coup beaucoup plus à l’aise au contact de Livio, ce que je trouvais appréciable. Même le fait d’être en maillot de bain à côté de lui ne me dérangeait plus temps que ça, je me surprenais d’ailleurs à apprécier les quelques regards qu’il me lança, ceux qu’il tentait de dissimuler discrètement. J’écoutais le milanais me parler du sentiment qui l’envahissait lorsqu’il s’adonnait à la plongée sous-marine. Je ne pouvais qu’être d’accord avec lui, mon père m’avait emmenée en expédition plusieurs fois lorsque j’étais plus jeune et je comprenais parfaitement où voulait en venir Livio. — Oui, confirmai-je, on a le sentiment de voler au dessus d’un autre monde, un monde qui n’a absolument pas besoin de nous pour vivre d’ailleurs. C’était même tout le contraire. L’activité humaine faisait malheureusement des ravages sur les océans. Mais ça, c’était un autre sujet. J’y étais sensible, bien évidemment, mais le moment n’était sans doute pas le plus approprié pour l’aborder. La conversation bascula sur notre choix, à Enzo et à moi, de partir de Florence. Si on pouvait parler de choix, au vu des circonstances qui nous avaient poussés à partir. Malgré tout, Livio avait raison sur un point, aucun sacrifice n’était vain quand il impliquait la sécurité d’êtres chers. J’étais prête à tout pour Enzo et Fede, sans doute le milanais l’avait-il déjà compris. — Tu as raison oui, même si Florence et le musée me manquent…je ne regrette rien. Je sais qu’Enzo est plus en sécurité ici que là-bas…pour combien de temps, je n’en sais rien mais pour le moment, ça me suffit, je crois. L’épée qui commençait furtivement à se glisser au dessus de nos têtes m’angoissait, c’était vrai. Mais je préférai ne pas y penser de trop tant que rien n’était encore concret. J’avais besoin de toute ma tête pour affronter tout ça, et je savais que ruminer dans le vide finirait par me rendre folle. Heureusement, Livio trouva un moyen de détourner mon attention, et le sujet de la conversation par la même occasion, demandant à voir mon dernier tatouage qui devait s’apercevoir à travers le voile léger de mon paréo blanc. Je rougis aussitôt, dès l’instant où Livio dénuda de lui-même mon épaule. — Euh…oui, bien sûr. En arrivant à Bowen, j’avais demandé à Fede de sortir ses aiguilles pour me dessiner le buste de David, entouré de fleurs rappelant une idée de renouveau ou de renaissance, comme le muguet ou des fleurs d’Aubépines. — C’est pas encore tout à fait cicatrisé, précisai-je, il sera plus joli d’ici quelques jours
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| | | Invité | Sujet: Re: Don't waste your time looking back on what we've lost. (Aura) Jeu 28 Mai 2020, 23:58 | |
| Il avait l'impression de revenir sept ans en arrière, quand Aura évoquait sa vision du monde, avec détermination, tendresse et bienveillance. Il se souvenait très bien qu'il buvait ses paroles, fasciné par son intelligence, sa délicatesse et ce côté rêveur qu'il aimait tant voir transparaître au travers de ses mots et de ses regards. Ce sentiment réapparaissait aujourd'hui alors qu'elle racontait son rapport à l'eau, à la mer, au réconfort apporté par cet élément. C'était beau. C'était pur. C'était des échanges comme celui-là qui manquaient cruellement à Livio. Alors il se sentait chanceux, privilégié d'avoir de nouveau accès à de telles confidences. Des confidences sur lesquelles il la rejoignait, lui qui affectionnait tant la plongée. Outre la vue particulière que lui offrait le monde aquatique, c'était surtout ce sentiment de vie qui le touchait tant quand il plongeait. C'était un tout autre monde. Un tout autre monde qui se passait de l'être humain, comme le sous-entendit Aura. "Il vit bien mieux sans nous, dirais-je même." dit-il avec un sourire. C'était encore une autre histoire mais qui avait la même morale : il y avait toujours plus grand, plus fort, plus puissant que les petits êtres humains à l'ego surdimensionné qu'ils étaient. Quand la conversation bascula sur la venue des jumeaux ici, Livio mit le doigt sur un fait indéniable : même si Aura avait sacrifié sa vie professionnelle, elle l'avait fait par amour pour sa famille. Et cela valait tout. La sécurité d'Enzo penchait bien plus dans la balance. Il posa tout de même une main réconfortante sur son avant-bras, quand au travers de ses mots, Aura laissa sous-entendre qu'il y avait une épée de Damoclès qui flottait sur la famille Luciano. "Hey... ne pense pas à ça. Enzo est en sécurité pour l'instant. Et il n'est pas seul. ça, c'est énorme." La famiglia était là, telle un roc. Il s'en voulut toutefois d'avoir éveillé quelques angoisses chez Aura. Ce n'était pas le but de la journée, bien au contraire. Alors, il profita d'avoir vu ce tatouage sur son épaule pour dévier la conversation sur quelque chose de plus léger. Il se permit même de dénuder son épaule, sans percevoir la teinte rosée que ses joues prenaient. L'oeil avisé de Livio observait le tatouage, qui n'était sûrement pas très vieux. On voyait qu'il n'avait pas totalement cicatrisé, ce que Aura confirma par la suite. "Je le trouve déjà sublime ! C'est du très bon boulot. C'est ton grand frère qui l'a fait ?" Il avait pu comprendre que Fede, l'aîné Luciano savait manier les aiguilles et c'était un détail qui n'avait pas échappé à Livio, l'amoureux des tatouages. Regardant les petits détails, les ombres, les dégradés sur lesquels il prenait le temps de s'extasier - comme un gosse devant son dernier jouet - Livio finit par demander : "Pourquoi avoir choisi le David ? Si ce n'est pas trop indiscret." Il partait du principe qu'un tatouage, c'était une partie de soi, de son histoire. Et c'était sans doute une belle façon de faire encore plus connaissance. |
| | | Invité | Sujet: Re: Don't waste your time looking back on what we've lost. (Aura) Mer 15 Juil 2020, 01:01 | |
| Livio avait raison, je devais arrêter de m’en faire, de tout anticiper à m’en faire des noeuds d’angoisse à l’estomac. Cela n’arrangeait rien de toute façon. J’avais peur pour Enzo et j’aurais sans doute peur pour lui toute ma vie, mais il n’y avait rien que je puisse faire pour changer la situation. Je n’aimais pas cela, me sentir si impuissante, pire, être ballotée au gré des évènements sans rien pouvoir y faire. Mais je devais prendre sur moi, accepter que tout ne pouvait pas toujours passer sous mon contrôle. Mon frère ne me donnait pas tous les éléments, exprès, je le savais bien. Mais Enzo était en sécurité pour le moment. Pour combien de temps ? Je n’en savais rien mais je devais me rattacher à cette maigre certitude. Au moins pour ma tranquillité d’esprit, aussi passagère soit-elle. Habillement, le milanais dévia le sujet de conversation, demandant à voir mon récent tatouage. Ses doigts sur ma peau au moment où il dégagea le tissu fin qui couvrait mon épaule fit parcourir des frissons dans tout mon corps mais je tâchai de ne rien lui laisser remarquer. J’espérai simplement que mes joues - qui avaient tendance à se colorer facilement - ne me trahissaient pas. Il observa longuement l’oeuvre de Fede et fit quelques compliments. Je souris lorsqu’il me demanda si mon frère en était bel et bien l’auteur. — J’aurais du mal à aller me faire tatouer chez quelqu’un d’autre ! plaisantai-je. En vérité, Fede se fichait bien que j’aille ou non voir un autre tatoueur, mais ça n’était pas pareil. Il avait réalisé le premier, un colibri qui voletait sur mon autre épaule et en plus du fait que j’aimais le travail de mon frère, c’était un moment particulier à passer avec lui. Livio demanda ce qui avait motivé mon choix de me faire tatoué le buste du David. Mon regard se tourna à nouveau vers la mer tandis que je réfléchissais. — Je…pense qu’il représente la renaissance italienne pour moi, et donc…Florence, en quelque sorte. C’était le moyen que j’avais trouvé pour tourner la page. J’avais demandé ce tatouage à Fede quasiment au moment où Enzo et moi étions arrivé à Bowen. Inconsciemment, sans doute, j’avais voulu marqué le coup de cette nouvelle vie qui s’ouvrait à moi. — Puisque je ne peux plus aller le voir aussi souvent qu’avant maintenant…le David, je veux dire.
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| | | Invité | Sujet: Re: Don't waste your time looking back on what we've lost. (Aura) Ven 14 Aoû 2020, 14:31 | |
| Il lui avait promis une journée pour souffler, pour s'éloigner de Bowen et de ses tracas. Partant de ce principe-là, Livio détourna la conversation afin de rendre l'atmosphère bien plus légère, bien moins oppressante. Le nouveau tatouage d'Aura était le parfait moyen pour cela. Evidemment, il en profita pour glisser doucement ses doigts sur la peau de la brune, retirant le tissu léger qui couvrait son épaule dans le but de voir ce tatouage. Et de tâter le terrain... Certes, ils s'étaient embrassés la veille, mais Livio ne savait pas forcément où ils en étaient, si ce baiser signifiait quelque chose pour Aura ou si elle préférait en faire l'impasse. D'ordinaire, pour Livio, c'était plus direct. ça allait droit au but, sans détour, sans passer par quatre chemins. Là, il redécouvrait l'envie de charmer, de séduire une femme. Et c'était agréable de prendre son temps, de prendre le temps de connaître l'autre, d'aller à son rythme. Il esquissa un léger sourire quand Aura lui avoua qu'elle ne pouvait aller chez quelqu'un d'autre que Fede, son grand frère tatoueur. "C'est une affaire de famille !" lâcha-t-il en riant. "Il te connaît mieux que quiconque, ça aide pour les tatouages, pour savoir ce que tu recherches, ce que tu veux réellement." Livio avait mis du temps pour trouver son tatoueur, celui qui comprenait en quelques mots les envies de l'italien. Maintenant, il allait devoir recommencer à zéro, trouver un nouveau tatoueur, puisqu'il envisageait encore et encore de se faire tatouer. Et alors qu'il lui demanda pourquoi elle avait choisi le David, il vit le regard d'Aura se faire plus songeur. Livio, lui, gardait son regard ancré sur elle, dans l'attente d'une réponse, comme s'il voulait en savoir toujours plus sur elle, sur ce qu'il se passait dans sa tête. Cette femme le métamorphosait totalement ! Quand elle lui avoua que le tatouage représentait Florence, le quotidien qu'elle avait mené là-bas, le métier tant aimé qu'elle avait pu avoir pendant quelques années, il comprit que c'était aussi un moyen de fermer ce chapitre. "Oui, je comprends." souffla-t-il doucement. "Même si la page se tourne, tu as ce chapitre de ta vie à jamais encré sur toi. C'est beau." C'était la vraie signification du tatouage : raconter une histoire. Livio savait que c'était devenu une tendance, une histoire de mode, mais pour lui, chaque tatouage racontait une histoire, un chapitre de sa vie. C'était un exutoire, un besoin d'encrer les moments forts de sa vie dans sa peau... Même si sa mère crisait à chaque fois qu'il revenait avec un nouveau tatouage. Il remit doucement le tissu sur l'épaule de la brune, ses doigts restant un instant à frôler la lisière de son cou avant de retirer sa main, un léger sourire sur les lèvres. Il s'éclaircit la voix et prit une gorgée de jus de fruits, laissant un silence s'installer pendant quelques secondes, avant de reprendre : "Tu sais... à propos d'hier soir, sache que ça m'a plu. ça m'a même vraiment plu." Il releva ses yeux bleus vers elle, étrangement teintés d'une once de timidité. Il ne comptait pas en parler. Il comptait laisser les choses couler. Mais sans doute avait-il besoin de voir où ils allaient. C'était bien beau de parler de leur attirance par texto, mais il fallait aussi arrêter de se cacher derrière l'écran... |
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