we can work this out ∞ callie

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we can work this out
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@callie i. hogan & @zak addams

Le service du midi battait son plein, et tout le monde chez Veggie Out Loud – Bowen tournait à plein gaz pour que tout se déroule au mieux. Ca n’était pas toujours comme ça. À certaines heures, le restaurant était très calme, mais aujourd’hui nous étions en plein rush. J’adorais ça ! Cela pouvait paraître étrange mais j’adorais ce stress, cela me mettait dans un état presque euphorique, je m’activai comme une puce à courir à droit et à gauche. Je n’étais pas le genre de patron qui restait planqué dans son bureau à faire semblant de classer sa paperasse quand ses employés étaient en train de cravacher pour remplir ses caisses. Non, ça n’était pas du tout mon style. Je mettais tout le temps la main à la patte. Hyperactif, je détestais rester immobile ou reproduire continuellement les mêmes tâches. Je motivai les troupes en cuisine puis aller servir une table, déposant les assiettes devant mes clients avec un sourire aimable. Quand je revins au comptoir, je constater que Callie, que j’employai en extra, semblait troublé.
— Hey, miss ? Ca va ? T’as besoin de prendre l’air ?

C'était la troisième fois que Callie intervenait chez Veggie out loud. Elle avait réussi à être embauchée en extra quelques jours dans le mois afin d'aider le patron Zak lors des services un peu plus chargées. Difficile de prendre ses marques en trois jours mais Zak était compréhensifs, surtout que ce n'était pas du tout son corps de métier de base. Callie s'était d'ailleurs demandée pourquoi elle plutôt que quelqu'un de plus expérimenté, mais Zak avait l'air de laisser sa chance à tout le monde tant que le travail était fait. Quelque chose qu'elle appréciait chez les gens. Les deux premiers jours, elle avait été un peu ménagée mais aujourd'hui, elle pédalait dans la semoule. Elle n'arrivait plus à se rappeler du contenu de chaque burger et avait déjà interverti deux commandes. Bon heureusement elle était à chaque fois retombée sur ses pieds mais elle était déçu d'elle. Revenant vers le comptoir pour souffler, Zak s'approcha d'elle ayant tout de suite remarqué que quelque chose n'allait pas. « Je.. euh non ça va aller t'inquiètes pas. » Reprenant le souffle et tentant se sourire, elle reprit : « C'est juste que je pensais pas que ça serait aussi... soutenu. » Le restaurant n'était pas si grand que ça mais cela demandait quand même une sacré organisation.

Même lorsqu’on était habitué, un service comme celui que nous étions en train d’enquiller n’était pas facile à gérer. Il fallait apprendre à relayer son stress au second plan et ne pas se laisser ensevelir. Si l’on parvenait à garder son calme, c’était gagné. En tout les cas, cela cette attitude nous plaçait dans de meilleures conditions pour encaisser les imprévus. Et dans le rush, il pouvait être nombreux. Personnellement, j’adorais ces moments là, cela me donnait une énergie folle, je trouvais ça grisant. J’aimais le challenge et me donner à fond. Callie était peu habituée à tout ça, mais je la savais capable de gérer, encore fallait-il qu’elle trouve le chemin vers un calme intérieur ; au milieu du brouhaha ambiant ça n’était clairement pas simple, mais telle était la clef pour ne pas se laisser submerger.
— Tu t’en sors très bien, la rassurai-je. Ca n’est pas toujours comme ça, rassure-toi.
Je passai derrière elle, pour préparer quelques boissons derrière le comptoir. Je connaissais les recettes des cocktails et des plats presque sur le bout des doigts, ce qui était bien plus facile pour enchainer les tâches, cela demandait évidemment un peu de pratique. Ce que Callie, j’en étais certains, ne tarderait pas à acquérir.
— Si tu as besoin de souffler, n’attends pas le dernier moment. Les clients peuvent attendre, c’est pas la fin du monde. Ok ?

Profitant de ces quelques minutes d'acalmie, c'était auprès de Zak que Callie s'était repliée. Heureusement, qu'il était la pour lui faire confiance. « Merci de me rassurer en tout cas, je sais pas comment tu fais pour gérer tout ça tous les jours toi ! » Rien que ces quelques jours elle avait explosé son nombre de pas quotidien. Et n'allez pas dire que ce n'est pas un métier physique ! Il faut avoir des jambes et de la mémoire. C'était ce genre de challenge que Callie était venue chercher en postulant à la petite annonce de Zak alors elle n'avait pas à se plaindre ! Mais de là à faire un pause et à laisser des clients attendre, même si Zak lui en donnait l'autorisation, ce n'était pas quelque chose chose de facile pour une compétitrice dans l'âme comme elle.  « Non mais ça va aller t'inquiètes pas je vais me resaisir ! » Après tout, dans le passé elle avait eu l'habitude d'enchainer les gardes à l'hopital bien plus longues qu'un service comme celui-ci. Et pourtant vint le moment d'innattention. Débarrassant une table, un sachet de ketchup tomba par terre. Et comble de la malchance Callie marcha dessus ce qui ne manqua pas de faire exploser le dit sachet de voir Callie glisser dessus avec ses assiettes dans les mains. La voilà par terre, les fesses dans le ketchup, des restes de burger sur les genoux et des assiettes cassées sur le sol. Immédiatement le restaurant c'était tu. Un grand silence. Bravo Callie. Au bord des larmes, elle riait nerveusement en cherchant le regard de Zak. Ce n'était vraiment pas son jour.

— Tu vas y arriver, j’en suis sûr ! rassurai-je Callie en la gratifiant d’une tape amicale et encourageant sur l’épaule.
Il fallait de l’endurance pour assurer un service mais pas uniquement. Il fallait aussi prendre son mal en patience et garder le sourire en toute circonstance, ce qui rendait la tâche plus ardue encore. Mais j’étais indulgent avec mes employés, ça n’était clairement pas mon genre de les réprimander pour quelques réactions humaines qu’ils pourraient avoir, comme une manque d’attention, une baisse régime ou que sais-je. Non, je gardais à l’esprit que l’erreur était humaine et que c’était souvent d’elle que l’on apprenait le mieux, j’en étais moi-même le parfait exemple. Je retournai moi-même au travail, aidant à la fois en cuisine et en salle. J’étais en cuisine, d’ailleurs, quand un bruit fracassant attirant mon attention. J’échangeai un regard avec mon cuistot, passait rapidement mes mains sous l’eau et fonçait en salle pour voir ce qui se tramais. Quand je découvris Callie par terre, tâchée de ketchup et couverte des restes d’un burger, j’accourais sur elle pour l’aider à se relever.
— Merde, tu t’es fais mal ?
Je fis signe à Jordan, le second serveur, pour lui demander de s’occuper des débris. Je rassurais les clients puis guidai Callie à l’extérieur du restaurant pour lui permettre de prendre l’air.
— Hé…t’inquiète, tout va bien, t’es pas la première à renverser une assiette en débarrassant une table. Y’a pas mort d’homme. Ca m’est déjà arrivé à moi aussi. Ca va ?

Les gentilles paroles de Zak et ses encouragements résonnaient encore dans sa tête et c'est avec une bonne énergie qu'elle avait repris le cours du service. Mais le karma n'avait pas l'air d'être avec elle vu la chute et l'état dans lequel elle s'était retrouvée en deux temps trois mouvements. Sacrée journée. Bon, elle était sale comme tout et un peu humiliée mais c'était surtout un sourire nerveux qui transparaissait. Sortant de la cuisine en trombe, Zak s'empressa de la relever. Décidémment heureusement qu'il était là. « Baptême de serveuse ! » lança-t-elle en haussant les épaules histoire que les clients soient rassurés et de partir plus ou moins la tête haute. « Non ça va, je pense que j'ai rien t'inquiètes pas.  » Bon, elle aurait un gros bleu sur les fesses, mais ça passerait, rien de bien méchant. Elle suivi Zak à l'extérieur histoire de changer un peu d'air et de relativiser. Et le rire nerveux se transforma en légère larme. Pas facile de perdre la face devant son nouveau patron mais Zak était tellement gentil avec elle et tout le monde qu'elle avait presque plus l'impression d'être avec un grand frère ou avec un ami plus agé qu'un patron à proprement parlé. «  Oui ça va, c'est juste que je pensais pas foirer ma journée à ce point là. Je sais pas ce qui m'arrive aujourd'hui, c'est pas mon jour mais là c'était vraiment le ponpon... » répondit Callie en jetant à oeil à ses vêtements. Du ketchup sur son slim noir soit, mais alors sur son top blanc et encore pire ses converses blanches, ça serait plus compliqué à faire partir. «  Et puis regarde, j'ai la moitié de mes fringues à jeter ! » lança-t-elle en tentant de prendre cela sur le coup de l'humour. Pourtant à l'intérieur elle bouillonnait...

J’en avais vu d’autres, des serveurs qui reversaient un plat, qui cassaient la vaisselle ou qui se prenaient les pieds dans une chaise. C’était en quelque sorte le risque du métier. Malgré tout, la chute de Callie avait été fracassante et je souhaitais avant tout m’assurer que tout allait bien pour elle, qu’il n’y avait rien de casser hormis quelques verres. La jeune femme me promit que tout allait bien, et plaisanta même sur le fait que cette petite mésaventure serait comme une sorte de baptême. J’étais rassuré qu’elle le prenne ainsi. Je lui proposai tout de même de m’accompagner dehors pour qu’elle s’aère un peu l’esprit, elle semblait avoir besoin de souffler un peu. J’allumai une cigarette en la regardant du coin de l’oeil.
— T’as pas foiré ta journée, la rassurai-je en soufflant la fumée. J’admets que ça fait pas plaisir de tomber au milieu du salle de restaurant, mais y’a pas mort d’homme.
Je lâchai un petit rire.
— Mais tu risques d’avoir des bleus…
Elle parla de ses fringues, je hochai la tête.
— Effectivement, t’es bien décorée ! Plaisantai-je, mais une lessive devrait suffire. Si t’as un peu de bicarbonate de soude et de savon de Marseille pour le gras, ça devrait aller…

A l'extérieur, elle reprenait doucement ses esprits. Zak avait raison, prendre l'air était nécessaire. « Non mais t'as raison, y a pas mort d'homme, j'en ai vue des pires. » Et puis bons les bleus ce n'était pas grave non plus, surtout qu'il n'y avait personne pour les voir ! Contrairement à ses vêtements, ce qu'elle ne manqua pas de faire remarquer à Zak. Et ce dernier avait l'air de s'y connaitre en détachage. Tout le contraire de Callie qui n'avait pas du tout des facilités pour les taches ménagères. « C'est des astuces de cuisinier ça pour nettoyer tous tes tabliers ? Moi à part mettre de la lessive et des produits hypra chimiques avec marqué détachant dessus je suis pas du tout au point là dessus. » Bon, il fallait se douter que ce n'était pas vraiment la même philosophie pour Zak alors elle prendrait note de ses conseils. Après tout, elle n'avait pas le choix. Elle en avait presque oublié que le temps passait et que le service continuait. Pourtant, elle n'avait aucune envie d'y retourner, il fallait se l'avouer.« T'aurais des vêtements de rechange ou quelque chose qui me permettrait d'être un peu moins voyante et odorante ? » lança-t-elle en rigolant. On ne sait jamais même s'il y avait peu de chance.

En bon maniaque que j’étais, les trucs et astuces pour détacher un vêtement, notamment, n’avaient pas de secret pour moi. D’autant qu’avec mon métier, j’étais très souvent confronté aux tâches de gras. Ajoutez à cela la conscience écologique que je tenais à avoir…on en venait rapidement au bicarbonate et au savon de Marseille. Je ris de voir Callie s’étonner de ma suggestion.
— C’est un truc que je tiens de mon père en fait.
Lui-même le tenait probablement de sa mère, mais, étant fleuriste, mon père s’y connaissait lui aussi en tâches et spécialement dans la manière la plus efficace de les faire partir.
— C’est efficace si tu déposes d’abord du bicarbonate sur la tache et que tu laisses la poudre absorber le gras avant de mettre en machine, expliquai-je avant d’éclater subitement de rire, pardon, on dirait une publicité pour ménagère.
Cela dit, même si cela sonnait comme un argument marketing, cela fonctionnait plutôt bien en règle général. Mais il y avait en effet plus urgent. Callie avait besoin de se changer.
— Je dois pouvoir te trouvé une veste de cuisine à ta taille, mais…tu es sûre que tu peux continuer le service ? Tu n’as pas l’air dans ton assiette.