(tw) choose your last words this is the last time 'cause you and i we were born to die ⤅ milo

C'ets comme si ton coeur était entrain de se briser. T'étais pas assez important pour elle pour qu'elle ne veuille pas guérir ? C'était une question que tu t'étais toujours posé et maintenant t'avais finalement la réponse, enfin ce que tu pensais être une réponse. Tu te sentais démuni et seul face à ses aveux. Et tu avais fais les tiens. Tu savais vraiment plus quoi faire pour l'aider, parce que tu avais donné ton coeur, ton corps et ton âme pour se faire. « C'est pourtant ce que tu insinues » dis-tu d'une voix perdue. Non, elle avait peut être pas voulu dire ça mais c'est ce que tu avais compris dans ses mots. T'es pas suffisant. Et pourtant, c'est ce que tu voulais le plus. Tu savais plus quoi faire. Tes larmes roulaient silencieusement sur tes joues, sans que tu puisses faire quoi que ce soit, comme si on t'avait touché en plein coeur. Ta réaction n'était pas excessive, parce que tu aimais la britannique à un point que personne ne pouvait l'imaginer. Même toi, tu ne pouvais pas l'imaginer, parce que tu n'étais même pas sur de ce qu'elle représentait pour toi au final. Mais quand on se donne autant pour quelqu'un, c'est qu'il s'y cache quelque chose, dans son coeur. Un médecin avait fait irruption dans la chambre, demandant à Effy de rester pour la nuit sous observation, en lui administrant un autre calmant. D'habitude, elle aurait refusé, mais cette fois la brune n'avait qu'hoché la tête en guise de réponse. Tu étais toujours aussi mal installé, tes jambes près de toi sur ton fauteuil. Ca te rappelait un moment où tu étais avec ta mère à l'hôpital, et que tu te sentais perdu, ne pouvant pas l'aider. Pourtant, là aussi tu avais fais de ton mieux mais ça n'avait pas suffit. Avec le temps et la maturité, tu t'étais dis que tu y arriverais, à guérir les gens. Mais ce n'était qu'une utopie, parce que non, tu n'y arrivais toujours pas. T'étais toujours ce pauvre garçon qui perd les gens qu'il aime le plus, sans pouvoir rien changer. Lorsqu'elle te demanda ce que tu ne comprenais pas, tu te rassis correctement, essuyant tes larmes. « Tu comprends pas que je t'aime, je t'aime vraiment. Et que je refuse de te laisser t'en aller. Mais j'crois que c'est ce que tu veux » dis-tu en te levant. « J'devrais peut-être te laisser, si t'as pas besoin de moi » avouas-tu dans un sanglot, remettant correctement ta veste sur tes épaules. Tu ne voulais pas partir, tu voulais pas la laisser seule dans cette foutue chambre blanche qui donnait la nausée. Mais si elle ne voulait pas que tu l'aides, tu n'étais pas obligé de rester...

Les rôles semblaient maintenant s'être inversés, c'était Milo qui s'était refermé, à cause de ses paroles blessantes. Voir qu'il pouvait penser ça, qu'il pouvait penser ne fut-ce qu'une seconde qu'elle ne tenait pas à lui, lui était insupportable. C'était elle l'erreur dans cette équation, c'était ce qu'elle avait voulu lui expliquer, ce n'était pas lui le problème. Le cœur déchiré et ouvert au ciel, elle n'avait d'autres choix que de détruire ses barrières, de combattre ses peurs, si elle ne voulait pas perdre le brun. C'était terriblement difficile, et jusqu'ici elle avait cru ça impossible, mais elle se retrouvait au pied du mur. Soit elle devait s'ouvrir à lui, réellement, soit le regarder partir. Cette pensée était intenable. Voir la vulnérabilité de Milo en cet instant lui rappelait la sienne, celle qu'elle cachait bien loin, invisible aux yeux des autres, celle qu'elle ignorait, prétendant qu'elle n'existait pas. Sauf qu'elle était bien là, sa sensibilité, et elle n'avait plus d'autre choix que de la montrer. Y avait que Milo pour lui faire réaliser cet exploit. Quelqu'un d'autre, elle l'aurait sans doute laissé partir, acceptant cet échec comme un autre, gardant sa souffrance pour elle et l'étouffant sous une tonne d'activités malsaines. Avec lui, elle ne pouvait tout simplement pas, ce n'était pas viable. Il représentait l'oxygène de cette pièce, s'il la quittait, elle ne pourrait plus respirer. La brune tressaillit à ses mots, ses mains glissant de ses bras alors qu'il se levait. Est-ce qu'il l'aimait réellement ? Est-ce qu'il l'aimait autant qu'elle l'aimait lui ? Effy ne parvenait plus à s'y retrouver dans ses émotions, submergée par la peine, l'appréhension et la panique. Elle secoua la tête quand il affirma que c'était ce qu'elle voulait, selon lui, incapable de prononcer un son, la gorge douloureusement nouée. Sa dernière phrase l'acheva et elle était à deux doigts de l'hyperventilation. Ses organes vitaux lui donnaient l'impression d'avoir cessé leur activité, la lâchant un à un, elle était pétrifiée, partagée entre l'envie de fondre en larmes et de hurler. Il lui tourna le dos, sa veste déjà enfilée, tandis qu'elle, ses muscles étaient pétrifiés, alors que tout son corps était en alerte rouge. Il lui fallut fournir un effort surhumain pour parvenir à réagir, au bout d'un moment qui lui sembla interminable. Elle sortit les jambes du lit, se leva d'un coup, chancelante, arrachant l'aiguille et le patch sur son bras d'un geste brusque pour rattraper le garçon, s'accrochant à ses bras, la respiration haletante, son visage à quelques centimètres du sien. Elle était désespérée. Totalement terrorisée, mais avant tout désespérée. Détruite par toutes les paroles qu'il venait de lui dire, comme un ouragan rasant tout sur son passage, mais laissant une place propre et nouvelle pour que la vie puisse s'y développer à nouveau. « Mais moi aussi je t'aime Milo, plus que ce que tu veux voir. Plus que ce que j'ose avouer. Parce que j'ai peur, j'suis terrorisée par ce que ça veut dire. Mais t'en vas pas, je t'en prie. Je t'en supplie. » Elle avait chuchoté, pour contrebalancer le fait que tout son corps le criait. Son regard d'un bleu incomparable était vrillé dans celui de Milo, s'accrochant à ses yeux, y laissant son âme entière. « Merci de m'aimer. » ajouta-t-elle dans un souffle, démontrant enfin toute sa fragilité, laissant son cœur ouvert et exposé devant Milo, morte de trouille. Elle s'était toujours persuadée, au plus profond d'elle-même, qu'on ne pouvait pas l'aimer. Qu'elle ne pouvait pas être aimée correctement, parce qu'elle n'était pas faite pour ça. Qu'elle, elle aimait de travers, comme un poison, une intoxication au monoxyde de carbone. C'était la première fois depuis bien longtemps qu'elle exposait ainsi toutes ses insécurités à quelqu'un. Qu'elle laissait l'opportunité à quelqu'un de lui déchirer le cœur en lambeaux. Acceptant enfin que quelqu'un, peut-être, pouvait réellement l'aimer. Lui laissant le loisir de l'achever s'il le voulait. Elle venait de détruire sa carapace, se tenant devant Milo sans aucune protection, aucun filet de sécurité.

C'était ce sentiment d'abandon, dont tu avais toujours eu la trouille. Mais pourtant, c'est ce que tu faisais là, à ce moment même. Tu abandonnais Effy, parce que tu avais peur de ce que tu ressentais pour elle et que tu ne te sentais plus capable de l'aider. La peur envahissait chacun de tes membres, elle était omniprésente dans ton corps. Il était rare de te voir avoir peur de la sorte, mais quand il s'agissait de cette fille, les sentiments chez toi étaient tous décuplés. Alors que tu te dirigeais vers la sortie, tu entendais qu'il y avait du mouvement derrière toi mais il était hors de question que tu te retournes. T'en avais assez entendu pour la journée, t'avais assez eu de chagrin pour le coup. Et en vain, tes tentatives d'aides se sont avérées être des malheureux échecs. Mais avant d'attraper ta planche pour sortir de la chambre, tu sentais le bras de la britannique contre le tien, elle se tenait à toi. Alors tu te retournais, surpris de l'avoir vu se lever pour te stopper. Tu l'attrapais par les hanches, pour la maintenir debout, ton visage quasiment collé au sien et tu écoutais alors ce qu'elle avait à te dire. Tu ne pouvais pas la laisser, surtout quand tu lisais cette détresse dans ses yeux et dans ses mots. « Ok, je... je partirais pas » dis-tu en embrassant son front pour la rassurer. Elle tenait à peine debout, en même temps c'était normal avec ce qu'on lui avait administré plus tôt dans la journée. Lorsqu'elle te remercia de l'aimer, tu souris timidement. C'était vrai, c'était pur mais bordel ce que c'était destructeur. Vous étiez destructeurs, tous les deux. Mais c'était comme ça, et tu te raccrocher à ses paroles comme si elles étaient la seule chose que tu voulais entendre. Tu aurais pu rester des heures à la serrer dans tes bras, à ne pas la laisser partir mais elle était fragile et tu ne pouvais pas la laisser comme ça. Tu l'aidas à rejoindre son lit, ainsi qu'à la mettre dedans. « Effy... je veux pas que tu continues à te détruire de la sorte... j'm'en remettrais pas, tu m'entends ? » dis-tu en murmurant alors que tu l'aidais à s'allonger dans le lit d'hôpital. « Alors si tu m'aimes comme tu le dis, promets moi de faire en sorte d'aller ne serait-ce qu'un peu mieux, j't'en supplie » finis-tu par dire, à voix basse, comme si c'était un pacte que vous étiez entrain de sceller ensemble. Une larme qui roulait sur ta joue tomba sur la sienne, alors tu remettais une mèche de ses cheveux derrière son oreille.

Sa réponse sonna comme une délivrance, et Effy tituba, son corps encore un peu plus faible qu'avant, avec Milo pour la rattraper, s'abandonnant contre lui alors qu'il déposait un baiser sur son front. Comme si maintenant qu'elle était sûre qu'il ne la quitterait pas, ses dernières forces pouvaient l'abandonner. Elle se sentait vaseuse et la tête lui tournait encore, plus fort qu'avant, mais elle s'en moquait. Tant qu'il restait au près d'elle. Effy eut l'impression de retrouver enfin un peu d'air dans les poumons, la tension abandonnant ses muscles, alors que ses jambes faibles peinaient à la porter. Elle se sentait en sécurité, ou au moins plus perdue dans le vide, en chute libre. Elle avait moins peur de s'écraser. Juste un peu moins, mais c'était déjà ça de pris et ce sentiment était plus que bienvenu après la peur panique qui avait menacé de la terrasser, laissant son cœur agonisant au sol. Elle s'agrippa tant bien que mal à Milo, tandis qu'il l'aidait à regagner le lit, devant presque la porter pour qu'elle puisse s'y glisser. Elle était épuisée, toutes ces émotions l'avaient vidée de ses forces, combinées au reste des événements. Elle posa une tête aussi lourde qu'un bloc de béton sur l'oreiller, exténuée. Mais le garçon n'en avait pas fini avec elle, prêt à lui faire promettre des choses qu'elle savait qu'elle ne pouvait promettre. S'il lui était resté un gramme d'énergie dans le corps, elle se serait sûrement mise en colère, l'engueulant pour le chantage affectif qu'il lui faisait, profitant de sa faiblesse. Mais elle n'était plus capable de se battre, pas aujourd'hui. Tout ce qu'elle voulait, c'était qu'il soit là, qu'elle puisse sentir sa présence rassurante comme s'il n'allait jamais la quitter. Elle aurait accepté n'importe quoi pour avoir cette garantie. Et elle ne voulait plus lui faire de mal. Elle n'aurait pas pu le supporter une deuxième fois. « D'accord... » souffla la brune, ses yeux se fermant presque tout seuls. « D'accord, je te le promets. » répéta-t-elle avec un peu plus de conviction, clignant des yeux pour retrouver le regard de Milo. À ce stade elle lui aurait promis n'importe quoi. Elle avait besoin de lui. Pas seulement aujourd'hui, mais dans sa vie entière. Sinon aucune de ses promesses n'avait de sens, tous ses efforts d'aujourd'hui seraient réduits à néant. Elle tenta d'esquisser un faible sourire, avant que ses paupières ne retombent doucement. « Tu veux bien dormir ici avec moi, cette nuit ? S'il te plaît... » murmura-t-elle en luttant encore contre le sommeil qui menaçait de l'emporter. Elle tenta de se décaler de quelques centimètres sur le lit, mais elle était à peine capable de bouger désormais, exténuée par toutes les émotions qui l'avaient submergées.

Ca aurait été totalement stupide de passer cette porte et de ne pas faire marche arrière parce que tu aurais manqué surement quelque chose d'important et quelque chose de précieux. Vous vous portiez un amour fort, tous les deux, mais aussi destructible, ce qui était paradoxale. Tu te demandais comment les choses pourraient continuer, comment vous pourriez trouver une stabilité ensemble. Il fallait lâcher prise, et se laisser aller. Mais c'était comme impossible, tu ne te sentais pas capable de le faire. Mais là, tout de suite, tu ne pouvais pas la laisser aussi seule et désemparée. Alors tu l'avais rattrapé, vu qu'elle pouvait à peine marcher. Tes bras autour de son corps, c'était comme si on te donnait enfin cette putin de raison de vivre, cette putin de bouffée d'oxygène dont tu avais besoin depuis si longtemps. Parce que malgré les apparences, malgré le fait que tu fasses comme si tout allait bien, tu étais toujours aussi brisé. Même en arrêtant la drogue, même en arrêtant l'alcool, t'étais toujours aussi perdu. Lorsque tu la posais dans son lit, tu lui demandais de te faire une promesse, celle d'arrêter de se déchirer seule, celle d'arrêter de se morfondre. Parce que tu n'aurais pas survécu sans elle, pas le moins du monde. « Merci... » soufflas-tu de soulagement, en fermant les yeux. C'est tout ce dont tu avais besoin, c'est la seule chose que tu avais besoin d'entendre à ce moment là. Tu séchais tes larmes de façon négligée, tes pommettes étaient toujours un peu humide mais tu te sentais un peu mieux pour le coup. Tu voyais qu'elle était fatiguée, qu'elle n'avait plus d'énergie dans son corps et qu'elle allait s'endormir d'une minute à l'autre. Hors de question de la laisser seule, maintenant. « Oui, je resterais le temps qu'il faut » promis-tu à la britannique avec un mince sourire sur tes lèvres. Tu la voyais se décaler dans son petit lit d'hôpital et tu t'installais tant bien que mal près d'elle pour l'avoir près de toi. Tu la laisser se blottir contre toi et c'est ainsi que tous les deux, vous vous empressiez d'embrasser les bras de Morphée.

FIN DU SUJET.