| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| what are you doing here ? (ft Ariel) | |
| | Auteur | Message |
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Invité | Sujet: what are you doing here ? (ft Ariel) Mer 29 Avr 2020 - 7:40 | |
| @Ariel Keynes Lundi matin, 8h30. Un bâillement singulier mais franc vint tirer les yeux encore à moitié fermées de Rosalie. Le reflet dans la glace lui renvoyait les quelques rougeurs naissantes au creux de ses joues. Elle savait bien qu'elle aurait dû prendre une crème plus efficace mais sur le moment, elle avait hésité niveau prix. Autant dire qu'elle n'allait pas faire la bêtise une seconde fois. Elle soupira et prit une grande inspiration : elle s'était levée plus tôt qu'à l'accoutumée, autant en profiter pour aller travailler de bonne heure. Elle laissa tomber sa nuisette et fila sous la douche. L'eau chaude ruisselante sur sa peau lui donna un peu plus d'élan pour s'activer et se préparer. Petit ensemble d'un haut blanc et d'une jupe bleue, elle s'attela ensuite au maquillage. Touche plus soignée et plus marquée qu'à l'habitude. Elle n'aimait pas avoir l'air d'un pot de peinture mais le printemps aidant, elle s'autorisait quelques folies colorées par le vestimentaire ou le fard à paupières. Elle était fin prête, si ce n'était qu'elle n'avait pas pris de petit déjeuner. Mince alors... Elle haussa les épaules, pensant s'arrêter au Starbucks. C'était rapide : elle avait l'habitude de récupérer un café latte et un muffin aux pépites de chocolat. Elle prit son trousseau de clés et sortit. Par chance, elle venait de louer une voiture e attendant d'en acheter une... et aucun accident n'était encore arrivé. Bon elle ne l'avait que depuis une semaine mais tous les espoirs étaient permis. Peut être deviendrait t-elle une bonne conductrice...
Elle posa son sac à main type seau sur la place passager et démarra en trombe. Elle aimait mettre le turbo tout en écoutant ses boys band préférés : ouais elle aimait Blue et autres Backstreet Boys. L'occasion d'entendre des mecs à défaut d'en avoir un chez elle. Enfin... Si elle s'écoutait vraiment, elle saurait que c'était aussi parce qu'elle ne le veut pas. L'amour, c'était l'une de ses priorités mais la méfiance planait au dessus de toutes ses potentielles rencontres. Trop blessée pour y croire, trop tôt sûrement. Au bout de quinze minutes, elle arriva au Starbucks. A peine s'eut t-elle garée qu'elle aperçut la petite file d'attente qui se créait : elle jeta un coup d'oeil à sa montre old school : ouais pour le coup elle aurait peut être dû prendre un café ailleurs. Tant pis, maintenant qu'elle était là, elle se dit qu'elle n'avait plus le choix. Elle entra dans le café, décidant de surveiller son fil d'actu Instagram tout en avançant à la vitesse escargot jusqu'au serveur. Elle aimait s'abonner aux artistes du coin mais aussi voir si ses dernières esquisses attiraient l'oeil. Le serveur vint la rappeler à l'ordre. _ Madame, qu'est-ce qu'il vous fallait? Elle se confondu en excuses et lui répondit. _ Un café latte s'il vous plaît... Et un muffin pépites de chocolat. A emporter Le jeune homme s'exécuta avant de lui demander son prénom. Elle sourit et lui indiqua, d'une voix douce. _ Rosalie. Puis elle s'avança sans vraiment se soucier des autres personnes devant ou derrière elle. Elle était nouvelle ici et la possibilité de rencontrer une connaissance était tout bonnement impossible. Du moins, c'est ce qu'elle croyait. |
| | | Invité | Sujet: Re: what are you doing here ? (ft Ariel) Mer 29 Avr 2020 - 13:26 | |
| Lundi, 8h34. Nan mais vous y croyez vous ? Ariel Keynes est debout un lundi matin à 8h30! Bordel, ca n'était pas arrivé depuis des années ! Très sincèrement, j'sais pas pourquoi, mais j'me suis réveillé ce matin, avec une motivation soudaine. Nan mais vraiment, c'est un signe du destin. Ca veut dire que j'vais accomplir de grandes choses ! Vous ne croyez pas ? Mais nan je déconne, qu'est ce que vous voulez que j'accomplisse? J'fronce des sourcils, assis sur le rebord de mon lit. Il va vraiment falloir que j'arrête de parler à ma conscience. Cette fâcheuse manie me suit depuis mon plus jeune âge et ne m'a jamais lâchée. Au pire, ça se passe dans ma tête, mais même à mes yeux j'ai l'air d'un timbré. Ariel, tu es un timbré. Je secoue la tête comme pour me débarrasser de cette voix. J'me lève, je m'étire et j'me dirige vers la salle de bain. Comme très régulièrement, c'est la première étape de ma journée. Autant je fous rien, je glande et j'sers à rien, autant je suis toujours propre! Question de principe. L'eau finit par me réveiller entièrement. J'enfile rapidement des fringues, un t-shirt noir et un jean. La base. J'ai jamais été un fou de mode et j'crois que ce duo de vêtements est celui qui me correspond le mieux : simple et efficace. Ca va les chevilles Keynes ? Le passage en salle de bain est assez rapide, un coup de déo, un coup de peigne dans les cheveux et hop, ça démarre. J'sors de la salle de bain et me dirige vers la cuisine. Elle est plongée dans la pénombre, bien évidemment Vassili n'est pas encore réveillé. Je cherche de quoi me prendre un petit déjeuner et bien évidemment tout est vide. Pas un morceau de brioche, pas le moindre petit flocon de céréales, juste des bières et du gâteau apéro. Après avoir très sérieusement envisagé de me taper une binouze au petit-déj, je me ravise. J'suis pas un bourrin à ce point, faut pas déconner.
L'idée du siècle les potes ! J'vais aller au starbucks. Là bas, ils ont du café et des petites gaufres. Ohlala, j'en salive d'avance. J'sors de l'immeuble et déambule dans les rues avec assurance. J'entre dans la boutique qui est blindée. J'vais prendre mon mal en patience, parce que sans déconner, ma gaufre, je l'aurais ! J'fais la queue, tranquille, j'prête aucune attention à ce qui m'entoure jusqu'à ce que la personne devant moi prononce ce prénom. Rosalie. Ca m'fait lever la tête automatiquement. Comme un boum au cœur. Rosalie. Quel souvenir.. à la fois très doux et terriblement douloureux. J'secoue rapidement la tête pour chasser de mon esprit toutes les images qui me reviennent. Cet amour, notre passion, notre fougue, ce 23 juillet, cette déchirure. Le vendeur m'aide à m'extirper de ces pensées. Il m'interpelle, je m'avance au comptoir et me retrouve à côté de cette fameuse Rosalie. Impossible que ce soit elle. Je n'y songe même pas d'ailleurs. "Un double expresso et une gaufre au caramel s'il vous plait." Comme à l’accoutumée, il faut donner son prénom. "Ariel." C'est bizarre, je sens une tension se former, comme un essaim de souvenirs envoûtant qui m'envelopperait sans que je ne puisse faire quoi que ce soit. J'tente un regard vers ma droite, vers la fameuse Rosalie. Serait-ce elle ? Ma Rosalie? |
| | | Invité | Sujet: Re: what are you doing here ? (ft Ariel) Jeu 30 Avr 2020 - 6:41 | |
| @Ariel Keynes Près du comptoir, Rosalie compte dégainer son portefeuille en moins de dix secondes. Le café du matin, c'était un moment qu'elle chérissait pour plusieurs raisons. La première, inexorablement réconfortante. Le lait qui lui apportait une douceur matinale, mélangé au café pour lui donner du pep's, de la vigueur. Ensuite, la gourmandise qui se rappelait à elle en bon souvenir pour lui donner suffisamment de glucides dans l'esprit. Après tout, il fallait bien cultiver son imaginaire et attiser sa créativité. En ce sens, les pépites de chocolat faisaient bien leurs effets sur la jeune femme rousse. Elle observait sagement le serveur qui se démenait avec la cafetière. Coup de feu du petit déjeuner, autant dire qu'il ne fallait pas que le matériel les lâche. Elle entendait son ventre gronder sérieusement. Elle n'avait pas forcément le temps de s'atteler à une table mais elle prendrait sûrement d'ores et déjà une bouchée dans la voiture de location. Sans éparpiller les miettes, bien évidemment. Elle resta là quelques secondes, écoutant la commande derrière elle. Une gaufre au caramel, voilà qui sonnait tout aussi appétissant. Elle sourit de ce choix mais entendit alors son prénom. Elle se raidit instantanément, le souffle coupé. Cette voix, elle la reconnaîtrait entre mille. Si le choix l'avait fait sourire, entendre ces cinq lettres la désenchantait affreusement. Comment avait t-elle pu être si naïve ? C'était lui, sans aucun doute. Son Ariel, ce mec qui lui avait tant causé de tourments, celui qui avait balayé du revers de la main leur histoire d'amour. Celui qui l'avait brisé, envoyant aux oubliettes tous ses projets, tous ses sentiments. Ecrasée par le souvenir, elle resta à cet instant immobile, tremblant légèrement. Elle n'osa pas se retourner, elle s'avança un peu plus comme pour marquer la distance avec lui. Si elle osait tourner de trois quarts, c'était la fin. Elle sentait bien que des images pourraient lui revenir en pleine figure, qu'elle ferait moins la maligne si elle était face à lui. Sa seule consolation à cet instant était de prier pour qu'il ne l'ait pas remarqué. Ce muffin allait vraiment être sa source de réconfort ce matin. Quand le mec à la caisse lui fit signe de payer, elle s'exécuta aussi vite que Buzz l'éclair. Il prit son argent liquide avant de se renseigner auprès du serveur. Il avait besoin de nettoyer rapidement la machine. Le vendeur indiqua donc à la rousse d'attendre sur le côté pour faire avancer le client suivant. Elle croisa les bras, tournant le dos à Ariel pour réfléchir à une stratégie 100% gagnante. Il ne fallait pas qu'il voit comme elle était déstabilisée. Il fallait qu'elle montre comme elle était devenue forte, indépendante. Comme elle n'avait plus besoin de lui, de ses bras, de ses promesses.
Elle entendit la caisse enregistreuse se refermer et elle comprit alors qu'il allait patienter, comme elle. Le vendeur lui suggéra de se poster près d'elle. Rosalie prit une grande inspiration, ses cuisses se touchaient comme pour manifester son anxiété. Elle savait que le moindre regard engagerait la discussion, qu'elle ne serait pas des plus plaisantes. Que le Starbucks connaîtrait les retrouvailles explosives de ces deux êtres séparés, de ces deux âmes qui s'étaient déchirées. Elle se retint jusqu'à ce qu'instinctivement , elle n'ait plus le choix. Elle lui lança un regard. Elle le voulait furtif, tout bonnement incendiaire mais elle resta cinq secondes à le contempler, malgré elle. Il n'avait pas changé. Toujours aussi beau, impétueux et... irrémédiablement, celui qui l'avait coupé en deux.
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| | | Invité | Sujet: Re: what are you doing here ? (ft Ariel) Sam 2 Mai 2020 - 10:50 | |
| Tout mon univers avait cessé de tourner à l'instant où j'avais entendu ce prénom. Rosalie. Cela évoquait tant de choses. Des sentiments contradictoires, des souvenirs pénibles, des brides de bonheur, cela me renvoyait aussi, irrémédiablement, à l'immense connard que j'avais été par le passé. Des comportements irrespectueux, ça j'en avais eu des tas, mais toujours avec des inconnus, des gens qui ne comptaient pas. Toujours. Sauf pour une. Rosalie. Elle avait fait les frais d'un égoïsme pur, et j'avais assez rapidement tiré un trait sur cette histoire. Comme pour la balayer de mon esprit; Si j'y pense pas, c'est qu'elle n'a jamais existé. Lâche jusqu'au bout. J'avais alors cessé d'y songer, Charlie m'avait bassiné à un moment pour connaître les raisons, j'avais tout lâché, on en avait parlé quelques minutes et j'avais essuyé d'un revers de manche cette histoire, comme si ça ne comptait pas. Je n'avais plus jamais revu Rosalie. La dernière image que j'avais d'elle, c'était ce fameux jour. Quand elle m'avait trouvé dans les bras d'une autre. Ce regard. Ses yeux. Je ne les oublierais jamais. A l'instant, là, dans le starbucks, j'me sens ultra con. Qu'est ce que je dois faire ? Lui parler, comme si de rien? Lui lâcher un sourire? Tenter une blague? Bordel, j'en sais rien. J'panique comme un idiot. Elle est là, juste à côté de moi, j'peux sentir sa présence, j'vois ses beaux cheveux roux descendre le long de son dos, qu'elle est belle. Je n'arrive pas à savoir si elle m'a repéré aussi, elle a forcément entendu mon prénom mais après tout, peut-être n'y a t-elle pas prêté attention. Elle ne vacille pas, ne me regarde pas. Elle se décale sur le côté en attendant sa commande. J'paye et j'me sens fébrile. Ma main tremble légèrement. Putain Ariel, c'est bon, fait pas ton fragile là bordel! J'me mets sur le côté aussi, j'suis à quelques dizaines de centimètres d'elle. On dirait que le gars derrière son comptoir à faire exprès "tiens, allez les deux ex là, mettez vous bien à côté et ressentez bien d'la gène!" J'pourrais lui coller un pain dans la gueule à ce type, et j'lui ferais bouffer ses grains de café aussi, accessoirement. J'me tiens prêt d'elle et je sens qu'elle pose son regard sur moi. J'arrête de respirer, mon cœur manque une pulsation. Je regarde au loin, j'suis figé. J'fais quoi? Et là, sans savoir vraiment pourquoi, sans avoir vraiment rien calculé, je décide de tourner la tête et de poser, OKLM, mon regard dans le sien. Mon visage est très neutre, pas de sourire, pas de rage, pas de gêne. Juste mon regard un peu brillant, ma gorge est serrée mais ça ne se voit pas. Nos regards se croisent alors, et se plante l'un dans l'autre. Pas de doute. Elle sait qui je suis, et elle sait que je sais qui elle est. Vous arrivez à suivre ? Son regard est magnifique. Les secondes ont décidé de s'étirer. J'ai l'impression qu'on reste se fixer des minutes entières. Pourtant, ça ne dure que quelques secondes et je décide enfin de briser la glace. J'sais pas trop comment j'vais me faire accueillir. Mais j'ai envie d'être gentil. En fait, j'peux pas vraiment fait autrement. J'peux pas l'ignorer. J'veux au moins engagé la discussion. Il est fort probable que j'me prenne un café latte en pleine gueule. Et du coup, à cet instant, j'suis ravi d'me dire que nos commandes ne sont pas encore arrivées. "Salut Rosalie." Simple et efficace, bravo Ariel! Un très mince sourire s'est étiré sur mes lèvres. J'la quitte pas des yeux. Mes mots ont déchiré un espèce de silence qui s'est installé juste entre nous. Comme si, en l'espace d'une fraction de seconde, nos deux âmes et nos deux corps avaient été entourés d'une bulle qui nous coupait du monde extérieur. Exactement cette même bulle dans laquelle nous avions vécu notre histoire d'amour. Notre très belle histoire. Du passé. |
| | | Invité | Sujet: Re: what are you doing here ? (ft Ariel) Sam 2 Mai 2020 - 13:18 | |
| @Ariel Keynes
Si elle avait souvent rêvé cette rencontre, Rosalie n'aurait jamais pensé se retrouver comme une idiote à cet instant. Elle qui avait pensé bien des choses -dont clairement lui foutre son poing dans la figure ou l'humilier- à cet instant précis, elle faisait clairement moins la maligne. Etait-ce parce qu'elle se retrouvait face à lui à l'autre bout du monde ou bien parce qu'elle n'était pas seule avec lui? Toutes les hypothèses étaient les bienvenues, la rousse de toute évidence n'allait pas lui faire d'esclandre en public. Ses doigts fébriles qui tremblaient, ses yeux qui allaient se détourner... Quand soudain il maintint son regard. Curieuse surprise de celui dont elle aurait pensé ne plus compter, de celui qu'elle pensait ignorer. Il était là, en face d'elle pour croiser ses iris dans les siens. Battement de coeur presque inopportun mais qui semblait passer la vitesse turbo bien plus vite que son esprit. Des souvenirs qui lui vinrent en mémoire presque instantanément. Quelle plaie de devoir être avec lui à l'intérieur de ce café dont elle ne pouvait ni s'extirper, ni éviter. Et ce visage... Elle apprenait à le redécouvrir comme un jeu vidéo auquel on adorait jouer plus jeune mais dont on avait oublié quelques détails. Ariel avait cette décontraction légendaire qui lui avait tant plu. Il était imprévisible, aujourd'hui y compris. Elle était perdue devant cette confrontation qu'il acceptait, il ne semblait aucunement la refuser. Sa tête fourmillait d'insultes en tout genre, de reproches et de tout ce qu'elle avait pensé ce fameux soir d'été et qu'elle ne lui avait pas dit. Bien évidemment, Charlie avait essayé de tâter le terrain sans réaliser que Rosalie avait été littéralement brisée de cet affront. La tromperie l'avait tout simplement détruite : elle et son amour indéfectible pour lui.
Le vendeur semble quelque peu titillé par cette ambiance mi morose, mi surprenante de ces deux anciens amants si hasardeusement réunis. Elle ne compte pas lui détailler cette histoire passée. Elle qui prétend avoir constamment la répartie, le détail pour faire rire, voilà qu'elle restait immobile. Inconsciemment,elle ne peut se défaire de cet espoir d'avoir des réponses à ces interrogations en suspens depuis leur rupture. Inlassablement, elle reconnaît dans son être l'emprise qu'avait Ariel sur elle pour l'aimer, la chérir. Elle qui navigue vers d'autres coeurs prêts à la protéger, à la respecter, elle ne peut tout simplement pas renier ce qu'elle ressent. Là, maintenant. Mélange de rancune, de remords et de cette adrénaline d'être face à lui. Ce n'est pas le cauchemar de ces dernières années, ni le rêve d'une réalité alternée. C'est juste ce coeur qui se remémore de la présence de cet ancien élu, de celui qu'elle avait voulu plus que tout à ses côtés.
Haussement des sourcils quand il tente une approche des plus notoires, un simple bonjour. Après tout, c'était lundi et les gens attendaient leurs cafés. Qui était t-elle pour se donner en spectacle à une heure si matinale ? Ses doigts qui étaient si fébriles se serrèrent pour que ses poings se contractent. Ainsi, il déjouait tous ses pronostics en se comportant de manière tout à fait normale... détaché ? Il lui avait pourtant semblé dans son regard une pointe de ce truc. Cette chose infaillible qui font que deux aimants se cherchent, s'attirent. A elle de mieux repousser cette étrange sensation de nostalgie, de ces retrouvailles anticipées qui ne lui feront aucun bien. Elle doit être prête, Rosalie. Prête à lui jeter sa tristesse, son incompréhension. Sa mâchoire serrée, elle répond d'un ton sec.
_ Salut Ariel. Je ne savais pas que tu avais choisi l'Australie comme nouvelle destination paradisiaque pour... tes conquêtes.
Poignard qu'elle voulait incisif et pour autant, à l'intérieur : elle pleurait. De le considérer ainsi, de ne pas avoir d'autres choix que de le haïr. Profondément.
_ Moi je viens de m'installer ici pour travailler. Non pas que ça t'intéresse, je me doute mais que... nous risquons de nous croiser souvent.
Elle comptait maintenir le cap, coûte que coûte. Elle ne pouvait pas crier victoire si tôt. Il fallait lui montrer qu'elle était indépendante, qu'elle vivait très bien sans lui. Qu'elle se foutrait de quelle nana occupait son lit. Même si tout cela était clairement faux.
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| | | Invité | Sujet: Re: what are you doing here ? (ft Ariel) Dim 3 Mai 2020 - 11:23 | |
| J'avais balayé cette histoire d'un revers de manche. Pour plusieurs raisons. La première, c'était la honte. Quand j'y repensais, j'avais la terrible sensation d'avoir absolument tout foutu en l'air volontairement. La honte aussi d'avoir pu tromper comme ça, une femme que j'aimais. La deuxième raison c'est que cela me ramenait à ma nature, mon essence même de lâche .. comment avais-pu tout envoyer valser ? Qu'est ce qui ne tournait pas rond chez moi? Jamais je n'avais osé me poser ces questions, j'avais préféré les ignorer. En me convainquant que j'avais mes raisons, que c'était aussi de la faute de Rosalie et que tout ça était l'issue qui était inévitable. J'avais fermé les yeux sur cet événement, je l'avais fais taire dans mon esprit. J'avais refusé d'y penser, d'y croire. J'en avais été jusqu'à l'oublier pour ne pas y songer. La lâcheté dans toute sa splendeur. Jamais l'idée de croiser Rosalie un jour ne m'avait effleuré. J'avais tout bonnement tiré un trait pour tout oublier.
Et de la voir là, ce jour là, à Bowen, tout était revenu en mémoire. Cela m'avait fait une véritablement explosion au fond de mes entrailles. Des sentiments puissants, incontrôlables, des pensées positives, des images négatives, des ressentiments, de l'amour, des souvenirs, beaucoup trop de choses avaient instantanément fleuri dans mon esprit me rendant beaucoup trop confus pour être objectif. J'avais agit sans me poser de question. Je l'avais salué, très simplement. Comme si tout ce passé tumultueux qui nous unissait n'avait jamais existé. Quand je fixais son regard absolument envoûtant, des bribes de souvenirs venaient percuté mon esprit. La mélodie de son rire, sa taille fine que j'adorais enlacer, son parfum sucré, ses cheveux bouclés qui me chatouillaient le cou, sa façon de me regarder, notre amour, nos nuits, nos journées, nos discussions, tout. Les sentiments qui nous avaient unis à une époque avaient été d'une puissance et d'une douceur remarquables. Alors que j'étais perdu dans ces images si délicieuses, la voix de Rosalie me ramena à la réalité, à la très dure réalité.
Quand bien même nous avions partagé des instants de bonheur intense, tout avait été piétiné, détruit, carbonisé par mon infidélité. Et il ne restait plus que ça aujourd'hui. De l'amertume, de la déception et de la colère. Le ton que Rosalie avait employé était sec, froid, distant. Elle ne laissait aucune place à la magie des retrouvailles. Le petit sourire qui avait pointé sur mes lèvres s'étaient évanoui à l'entendre. Elle m'avait tué avec sa réplique. Elle venait de fermer toute conversation potentielle. Elle n'en n'avait pas envie. Elle semblait si forte, si puissante à cet instant. Loin de la fragile Rosalie que j'avais aimée et que j'avais détruite. Je me retrouve con face à ce qu'elle dit. Je dois rentrer dans son jeu et lui montrer que sa présence m'importe peu ou est ce que je dois me rattraper? Mon orgueil mal placé me pousse à lui rendre l'appareil. Elle veut jouer à ça ? Elle sait que je suis bien plus salaud qu'elle. Je hausse les épaules et décide de répondre, de la pire manière qu'il soit. "Ouais j'y suis depuis quelques mois, les nanas sont exquises ici, j'prends du bon temps." Mais quel connard! J'sais que j'aggrave mon cas, mais j'veux pas perdre la face, pas devant Rosalie, qui semble aujourd'hui si forte. Je hoche la tête quand elle m'annonce qu'elle s'est installée ici. "Ok super, effectivement on va être amené à se croiser Duquesne, mais t'inquiète pas, j'ferais comme si t'existais pas." L'appeler par son nom de famille me permettait de conserver la distance qu'elle avait mis avec ses phrases assassines. En vrai, je sais pas où tout cela allait me mener. Cette foutue planète n'était-elle donc pas assez grande pour nous deux? |
| | | Invité | Sujet: Re: what are you doing here ? (ft Ariel) Dim 3 Mai 2020 - 13:08 | |
| Quand elle l'avait vu, au milieu des cartons avec une fille dans les bras, Rosalie avait cru s'effondrer. La traîtrise cohabitait avec la tromperie à la fois envers Ariel mais aussi envers elle. Comment avait t-elle pu être aussi stupide pour croire que l'amour était éternel ? Pourquoi n'avait t-elle rien soupçonné dès lors ? Après tout, rien ne prouvait qu'il ne l'avait pas fait avec plein d'autres nanas. Au début de leur relation, elle ne l'aurait jamais pensé mais cette image avait démonté toutes ses représentations d'épinal. Il avait piétiné son coeur et leurs projets. Le pire dans tout ça, c'était que la demoiselle en question était belle, souriante, charmante. Elle ne voyait absolument pas le mal qu'elle venait de causer. Briseuse de coeurs professionnelle ou amatrice de gros poisson? Rosalie n'en savait rien. Elle réalisait simplement qu'elle venait de lui retirer son chéri et ce qu'elle pensait -à tord- être l'homme de sa vie. Dès lors, elle avait travaillé dur, la rousse. Pour effacer ses souvenirs de sa mémoire immédiate, pour faire taire ses sentiments qui ne voulaient guère s'en aller. Elle avait rassemblé ses affaires pour ne plus le croiser, son for intérieur lui ne cessait de pleurer à cet abandon, à cette séparation.
Aujourd'hui, elle venait de signer la confrontation ultime. Celle face à Ariel du présent face à la Rosalie de maintenant. Elle avait changé, du moins elle le pensait. Elle savait qu'elle n'était plus la jeune fille en détresse, la poupée fragile que le jeune homme avait rencontré. Elle s'était cassé la figure royalement en le surprenant avec une autre. Tant de claques qu'elle avait épongé, à coups de rendez-vous avec un psychologue et à de la thérapie virtuelle. L'essor des youtubeurs et des blogs de demoiselles revanchardes avaient eux aussi contribué au renouveau qu'elle souhaitait. Elle avait trimé, finissant bien souvent ses dimanches soirs devant Bridget Jones. Au bout de quelques week end spéciale romantique à regarder "Orgueil & Préjugés", "Titanic" ou encore "N'oublie jamais" elle comprit qu'il fallait regarder l'avenir, devant elle. Elle avait donc temporairement troqué ces films pour la saga Fast and Furious ou les dessins animés de Miyazaki qu'elle aimait tant. Elle ne comptait pas renoncer non, simplement se donner une pause dans sa vie sentimentale injustement écourtée.
A son regard, Rosalie avait aussi réalisé qu'elle devait montrer comme son travail avait porté ses fruits. Comme elle était devenue indépendante, s'affranchissant des tourments qu'il lui avait causé. Elle se surestimait certainement, alors qu'au fond d'elle les adjectifs ne manquaient pas de se contredire. Elle avait les plus dégradants qui cohabitaient avec ceux plus valorisants. Elle avait connu de ses meilleurs moments à ses côtés. Des nuits d'amours aux déjeuners câlins, des discussions aux films ou série à rallonge. Elle avait aussi connu sa soeur, Charlie avec laquelle elle avait noué une complicité sans égale. Et pourtant, il lui avait offert sa pire journée d'été et des nuits à pleurer toutes les larmes de son corps. En dépit de tout cela, elle ne pouvait nier que de le voir en bonne santé lui donnait un certain baume au coeur, comme si elle se souciait de son devenir. Serait t-elle prête à lui pardonner ? Soudain, le haussement des épaules de Ariel annonça la couleur. Interloquée, elle ouvrit grand ses yeux en écoutant sa réponse. Elle ouvrit la bouche sans émettre le moindre son en premier lieu avant de la refermer aussi sec. Elle n'allait pas le laisser l'humilier ainsi, pas maintenant qu'elle pouvait lui clouer le bec. Elle s'empressa de répondre, piquée au vif.
_ Tu penses que tu auras vite fait le tour ou bien tu vas aussi t'amuser avec l'une d'entre elles ?
Soit disant, comme il avait osé s'amuser avec elle. Elle avait accompagné cette dernière interrogation avec un haussement des sourcils, comme pour lui montrer qu'elle avait la rancune tenace. Que jamais elle n'oublierait le mal qu'il lui avait fait. Cela était dur à entendre, dur à observer mais c'était la réalité. Elle était devenue rancunière, elle qui pourtant était si magnanime auparavant.
Elle sent la rage au fond d'elle, qui ne demandera qu'à exploser. Ariel hoche la tête et pour elle, la sentence tombe. Une vague expression, une distanciation de par son nom de famille, Rosalie croit tomber encore plus bas. Ainsi, lui aussi était fort, lui aussi avait atteint le summum de l'indifférence, de l'endurance. Si elle comptait se distinguer par son ton froid et blessant, il n'était pas en reste pour lui donner du répondant. Elle sentit au fond de son coeur un nouveau craquement, sursauta à cette émotion soudaine, presque irréelle. Comment pouvait t-il encore la faire souffrir alors qu'il n'était plus rien? Ou plutôt, qu'il était "censé" n'être que poussière, que souvenir ? Elle aimerait le gifler, lui hurler comme elle est incapable de lui faire du mal plus que ces paroles. Elle aimerait lui faire comprendre qu'elle n'arrive pas à être si indifférente mais non. Pas maintenant qu'elle a grillé ses possibilités d'avoir une explication. Rapide coup d'oeil au vendeur, apparemment la machine à gauffres s'emballe aussi. Ils sont encore partis pour quelques minutes à se contempler comme des chiens de faïence.
Elle quitte son regard, soupire comme pour montrer son malaise, son envie toujours actuelle de se barrer le plus vite possible d'ici. _ Parfait Keynes. De toute façon, c'est ce que tu fais le mieux. Faire semblant que je n'existe pas pour mieux m'entourlouper. Dommage, tu peux plus m'atteindre maintenant. Et, comme pour se donner un peu plus de courage, elle ajoute. _ Je crois que j'ai retrouvé il y a longtemps un vieux cd à toi... Ne m'en veux pas, je l'ai jeté à la poubelle. Comme notre histoire.
Et là, elle sent qu'elle va vaciller. Ses mots ont dépassé sa pensée et elle se mord la lèvre inférieure. Elle a a franchi la ligne rouge, elle a menti. A force de vouloir paraître forte, elle vient d'être méchante, d'être insensible. Ses mains tremblent de nouveau, trahissant son manque d'approbation, répondant seulement à sa rage. A la colère d'avoir été celle qu'il a puni, celle qu'il a définitivement oublié. Celle qui plus jamais ne serait choisie par lui. |
| | | Invité | Sujet: Re: what are you doing here ? (ft Ariel) Lun 4 Mai 2020 - 12:56 | |
| La première fois que j'avais vu Rosalie de ma vie, je m'en souviens parfaitement. J'étais étudiant à cette époque. La très rare période où j'avais suivi un semblant de cursus universitaire. Elle était dans ma promo. Dès les premiers jours, je l'avais repéré. Pourquoi elle ? Tout simplement parce qu'elle rayonnait. J'avais été envoûté par son regard brillant et expressif, j'avais admiré sa chevelure rousse qui se baladait innocemment sur ses fines épaules et j'avais été captivé par la beauté de son sourire. Ce n'était pas un coup de foudre puisqu'on ne s'était pas parlé mais j'avais été inexorablement attiré par cette fille. Alors, quand on avait vécu notre première soirée d'intégration, j'avais profité de l'ambiance, de l'ivresse ambiante et de la musique pour l'aborder. Je ne saurais pas vraiment vous dire quels avaient été les mots que j'avais employé, mais j'avais fais le premier pas. Autant, aborder des filles ne me posait pas de soucis habituellement, autant pour Rosalie, j'avais voulu dire quelque chose d'intéressant ou de drôle, je ne sais plus. Toujours est-il qu'on avait passé la soirée à parler ensemble, sans voir le temps défiler. C'est exactement ce que je ressentais quand j'étais avec elle. Le temps n'avait plus de valeur, plus rien ne comptait, il y avait juste elle et moi.
Les années avaient passé, et un drame s'était produit. Détruisant tout sur son passage. Balayant l'amour, les promesses et l'avenir. J'avais tout envoyé valsé, broyant au passage le cœur si tendre de Rosalie. La voir aujourd'hui, debout devant moi, me rappelait à quel point j'avais été un enfoiré. Et le pire dans tout ça, c'est que je prenais exactement la même voie aujourd'hui. Incapable de m'avouer vaincu, incapable de reconnaître mes tords, j'avais tout bonnement décidé de m'enterrer un peu plus en étant odieux avec elle. Je dois avouer que mon cœur aurait préféré que je dise autre chose, que je me confonde en excuse et que j'obtienne son pardon, au moins. Mais malheureusement, mon cœur était quelque chose que j'avais décidé de ne plus écouter. Il n'était rien d'autre qu'un organe biologique me permettant de vivre (ce qui n'est pas rien en soit, merci Ariel pour ce cours de SVT) mais je ne voulais pas, en aucun cas, l'écouter en ce qui concerne les sentiments amoureux.
A l'instant où j'avais décidé de lui répondre avec autant de condescendance, je m'attendais à ce que Rosalie ne réplique pas. Je la connaissais fragile, douce et inoffensive. C'était sans compter la carapace qu'elle s'était forgée après le coup de poignard que je lui avais infligé. Elle n'avait pas vacillé, aucune larme n'était venu s'agglutinée au bord de ses yeux, elle avait simplement rétorqué, avec dureté. Une froideur que je ne lui connaissais pas. Sa réflexion me ramenait directement à ce fameux 23 juillet que je décidais de minimiser injustement. "Oh, tu vas pas me ramener ça sur le tapis quand même.." Alors que si, elle était parfaitement légitime, d'autant plus que nous n'en avions jamais vraiment parlé puisque après avoir tourné les talons et quitté l'appartement, je n'avais plus jamais vu Rosalie avant aujourd'hui.
Tout comme elle, je me rends compte que la commande tarde un peu. Le serveur fait exprès, c'est sûr ! Il doit avoir une oreille qui traîne et doit compter les points. Même si nous ne parlons pas trop fort, forcément que les gens autour se régalent de notre rixe verbale. Rosalie n'en démord pas, elle ne se laisse pas dégonfler devant mon impertinence. Elle a beaucoup changé, comme si elle n'avait plus peur de mordre et de faire mal. J'dois dire que de la voir comme ça me fait à la fois tout drôle, elle n'est plus véritablement la Rosalie du passé, à la fois elle éveille en moi un intérêt nouveau. Cette Rosalie là, a vraiment du répondant et une aura nouvelle. Pour tout avouer, j'la trouve plutôt sexy lorsqu'elle lâche ses mots piquants. J'la regarde avec un air un peu différent à présent, comme avec un peu de malice et de défis. J'réponds alors, sur un air plus calme, plus enjoué aussi. "Dites donc mademoiselle Duquesne, vous ne mâcher pas vos mots.. la colère vous donne beaucoup de mordant je dois l'avouer..." voilà que je me mettais à la vouvoyer. On le faisait parfois, quand on était ensemble, on l'utilisait pour rigoler, lorsque l'autre faisait quelques choses de remarquable. Je pense que mes mots allaient encore plus l'agacer. En fait, j’oscillais entre une terrible envie de l'agacer encore plus et une audacieuse envie de la faire sourire. Allez y comprendre quelque chose vous .. Très sincèrement, je m'exposais dangereusement à une claque, à chaque seconde. Mais dans un lieu public Rosalie n'oserait pas .. à moins que. La nouvelle Rosalie était résolument plus sauvage, je dois l'avouer. |
| | | Invité | Sujet: Re: what are you doing here ? (ft Ariel) Mar 5 Mai 2020 - 12:25 | |
| Quand elle avait aperçu Ariel pour la première fois, la jeune rousse avait tout d'abord pensé qu'il n'était pas un élève. Décontraction légendaire ou prétention déjà bien installée, elle pensait qu'il était un pote d'un élève jusqu'à ce qu'elle le retrouva aux cours du premier semestre. Il était beau garçon et elle se demandait si elle était la seule à craquer pour ce minois ou plutôt la cinquième sur la liste d'attente des potentielles prétendantes. Loin d'aimer la compétition et encore moins les défis, elle s'était terrée en première de la classe timide et mutique. Il avait pu certainement croire qu'elle était bien trop peureuse pour ce genre de choses. En réalité, son idéalisme romantique était déjà bien ancré dans son esprit à elle, suffisamment pour qu'elle en dépeigne suffisamment autour d'elle. Pourtant, elle avait réussi à ne pas le dégoûter de sa vision de l'amour, dégoulinante de niaiserie. C'est ce qu'elle compris quand elle le vit venir vers elle, ce soir de soirée étudiante dans l'appartement d'un des étudiants. Il faut dire qu'elle avait passé la semaine à l'observer sous toutes les coutures, espérant qu'il ne la remarque pas. Elle était curieuse de savoir ce qu'il aimait, dans la vie et comme genre de femme. Un peu pour jauger, pour se rendre compte si elle pouvait rentrer dans les critères. Contre toute attente, il était venu entamer la discussion, chose à laquelle Rosalie était sensible. Elle s'était empressée de répondre, enchantée qu'il daigne lui accorder de l'attention, qu'il cherche au delà de la fille timide qu'elle était.
Elle y avait cru de toutes ses forces. Persuadée d'être tombée sur la perle rare, ses copines lui répétant qu'il n'était pas "de ce genre, à se poser". Il l'avait tatoué sur son visage, cet air arrogant qui pouvait signifier qu'il avait tout connu. Qu'il était passé dans bien des lits, goûté bien des parfums et des rouges à lèvres. Pour autant, Rosalie prenait la confiance. En rencontrant sa soeur, en le suppliant d'aller au restaurant, aux ballades dans Paris... Une complicité qui s'était nouée au fil du temps et que rien ne pouvait ébranler, rien ne pouvait effacer.
Elle avait reconnu (bien que trop tard) qu'elle l'avait sûrement idéalisé. A trop l'étouffer, à vouloir prétendre être la meilleure pour lui. Elle avait créé une bulle où rien ne l'atteindrait lui. Ni les mauvaises nouvelles, ni les mauvaises fréquentations. Elle avait pensé à lui, à ce couple qu'elle chérissait plus que tout. A aucun moment, elle ne s'était remise en question elle, elle ne s'était protégé elle-même. La découverte du pot aux roses avait été bien amère, la chutant de son piédestal, de ses convictions. Il était évident qu'elle ne se ferait plus avoir, plus maintenant. Sa méfiance se cristallisait par cet édifice qu'elle avait bâti tout autour d'elle : de son périmètre de connaissances à ses projets, aucun homme ne remplirait les cases tant escomptées. Et pourtant, au fond d'elle, elle y croyait. Cette idée ne partirait donc jamais : celle de croire d'être heureuse en amour, d'être en émoi avec quelqu'un.
La nonchalance et cet air si peu concerné, Ariel finit par répondre tout simplement qu'il n'y avait pas de quoi en faire tout un plat. Yeux écarquillés par surprise, par déconvenue. Comment pouvait t-il assurer une chose pareille ? Elle crût se mordre la langue tant sa réponse la bouscula. Elle sentait la colère remonter, prête à exploser. Mais non, le public la retenait. Se mettre dans une telle position ne serait pas bon pour le business ni pour ses futures rencontres. Il fallait se conduire en une gente dame, sans crier au scandale. Pourtant, il respirait à ce moment même l'injustice, l'arrogance. _ Non, je te rassure, je te laisse là où je t'ai trouvé ce jour là. Avec cette charmante jeune femme à qui tu faisais visiter l'appartement. Le canapé était confortable?
En vrai, elle n'a pas envie de savoir. Le simple fait de le revoir dans les bras de cette garce (car oui, elle en était forcément une) lui donnait un haut le coeur. Pas la peine de retourner le couteau dans la plaie mais elle appréciait le fait de lui taper la honte, mine de rien devant le vendeur. Ce dernier avait lancé un regard au serveur comme pour lui indiquer la revanche entre les deux anciens amoureux. Il était facile de deviner que ces deux là avaient des choses à se dire, pour les autres c'était du spectacle gratuit. Elle souffla, réalisant qu'elle ne sortirait sûrement pas gagnante de ce combat là. Ariel emprunta soudainement un air plus enjoué alors même qu'elle pensait que ses piques avaient atteinte leur cible. Mince alors, l'affaire était plus difficile qu'elle ne l'aurait pensé. Alors qu'elle soutenait son regard en lui renvoyant une image ahurie, il restait là, mi amusé mi intrigué par sa nouvelle personnalité. Comment allait t-elle lui démontré qu'elle était plus forte qu'avant, et surtout plus forte que lui ? Elle prétendait l'être mais pourrait t-elle vraiment tout lui balancer ?
Il se mit à la vouvoyer , Rosalie crût sauter encore d'un bond. Really ? Il lui renvoyait maintenant un de ces autres souvenirs, plus douloureux encore. Les moments où ils se vouvoyaient pour rigoler, pour paraître des étrangers l'un à l'autre. Qui se cherchaient, s'attiraient. Voilà maintenant qu'il le lui disait, comme pour lui montrer qu'elle était toujours la même. Etait-il vraiment indifférent ? Elle resta un moment hésitante sur ce point avant de se secouer la tête machinalement. Non, ce n'était pas possible. Elle n'était plus cette femme là, elle ne devait plus. Elle ne pût cependant s'empêcher de sourire nerveusement. Quelque part, le fait qu'il y ait pensé lui donnait un peu de douceur. Qu'il ne l'ait pas oublié, aussi. Toutefois, sa colère ne descendait pas. C'était une tempête qui arriverait, tôt ou tard. Elle maintint le cap, lui répondant sur un ton plus calme mais toujours aussi froid. _ Vous êtes si facilement impressionnable Monsieur Keynes ? Je vous pensais plus imprévisible! Autant le mettre face à ses dires, lui montrer qu'elle avait touché dans le mille. Qu'il était bouche bée, qu'elle gagne au moins cette première manche. Elle s'empressa d'ajouter, déjà poussée sur sa lancée. _ Ne me cherche pas, Ariel. Sinon la gaufre finira sûrement ailleurs que dans ta bouche.. Traduction, elle la prendrait et lui balancerait ou l'étalerait sur sa figure. Il était fort, à lui répondre et à lui dire qu'elle était pimpante, qu'elle était percutante. Un compliment en somme mais qui survenait bien trop tôt pour qu'elle y croit.
Elle se tourna ensuite face au vendeur qui semblait avoir bien entendu que la gaufre risquait de finir mal. Elle lui demanda, l'air un peu agacé mais courtois. _ Dites moi jeune homme, vais je enfin avoir mon cappucino? . A force de parler, elle voulait au moins avoir son breuvage et croquer dans son muffin. Il lui fallait des calories pour son combat matinal et puis, elle avait payé pour la prestation. Elle lui lança un regard bien insistant comme pour lui annoncer la couleur. Il pourrait à son tour passer un sale quart d'heure. Elle regarda ensuite de l'autre côté, histoire de voir si d'autres potentiels spectateurs se trouvaient dans les clients. Il n'y en avait que quelques uns, parfait. Il était en revanche impossible pour elle de le regarder de nouveau dans les yeux. Elle sentait qu'elle pourrait vaciller par ce seul contact, par son audace légendaire. Elle est comme un poisson, elle a peur de tomber dans ses filets. De se débattre devant cette seule évidence : elle lui appartient. |
| | | Invité | Sujet: Re: what are you doing here ? (ft Ariel) Mer 6 Mai 2020 - 11:28 | |
| Rosalie. Ce prénom avait représenté une partie de ma vie durant laquelle j'avais été totalement heureux. Elle m'avait apporté une sérénité et une vision positive de l'existence. En fait, parfois avec le recul, je me dis que je n'étais pas vraiment moi même quand j'étais avec elle. Comme si j'avais voulu me forcer à croire en l'amour. Mais quand j'y pense vraiment bien, je me dis surtout que j'avais réussi à trouver un équilibre. J'avais tout en fait. Tout dans ma vie à cet instant allait bien. J'étais dans la plus belle ville du monde, j'avais à mes côtés la plus merveilleuse des femmes, chaque matin que je vivais je me sentais bien. C'est idiot d'se dire que j'ai tout envoyé valser en si peu de temps. Comme si, inconsciemment j'avais refusé d'être heureux. J'avais pris volontairement un poignard et j'avais tué tout ce qu'il y avait d'heureux dans ma vie. Et Rosalie avait été une victime collatérale à mon propre assassinat. Comme si finalement, je ne savais que vivre dans le malheur, l'air maussade et l'âme triste. J'étais incapable de semer et de récolter du bonheur sur le long terme. J'étais aseptisé. J'étais vide. J'avais passé au vitriol tout ce qui marchait dans ma vie, comme pour retomber plus lourdement dans un quotidien morne.
Rosalie, j'aurais préféré ne jamais la connaître pour ne jamais la briser. Elle était là, debout face à moi, elle gardait son sang-froid. Je dois dire qu'elle avait une maîtrise hors du commun. On était certes dans un lieu public mais la situation aurait pu dégénérée beaucoup plus vite si la jeune femme n'avait pas réussi à garder un contrôle sur sa personne. Parce qu'il faut dire que mon comportement était abjecte. Je n'aspirais rien de bon. Je la titillais, j'essayais encore d'la blesser et à chaque fois que mes mots sortaient de ma bouche, à chaque regard que je lui lançais, je regrettais instantanément. Mais par pure fierté, il était inconcevable que j'me jette à ses pieds pour lui demander pardon. Peut-être, qu'encore une fois, j'refusais quoi que ce soit de positif dans ma vie. Je haïssais mon père et pourtant je reproduisais exactement la même chose que lui. Je détruisais.
Bien évidemment, Rosalie reparla de cette fameuse après-midi de juillet à Paris. La dernière fois où on s'était vu. La fois où j'avais inexorablement piétiné son cœur. Il était trop tard pour se confondre en excuse, je devais coûte que coûte garder la tête haute et continuer sur ma lancée. Je hausse les épaules à sa question. "Ah, parce que ça t'intéresse de savoir comment c'était ? En fait, pour tout t'avouer, je sais pas comment était le canapé, parce qu'on a surtout baisé sur le parquet tu vois, entre les cartons." Je m'enfonçais et j'enfonçais aussi encore un peu plus loin le couteau que j'avais planté dans le cœur de la jeune femme. A présent, le serveur était au courant de tout. Il jubilait probablement de notre conversation. Je regrettais aussitôt ce que je venais de dire mais impossible de le montrer. A cet instant précis, je me rendais compte que notre semblant de relation était fauché à jamais par la rancune et la haine.
J'voudrais revenir en arrière. Non pas revenir à ce 23 juillet, mais pouvoir reprendre cette discussion depuis son début. Lui faire comprendre que je m'en voulais, et que je savais le mal que je lui avais fait. J'aurais voulu qu'elle m'adresse un sourire, qu'elle me regarde avec autre chose que des yeux rempli de colère. Mais j'avais, comme d'habitude, tout gâcher. J'avais appuyé là où ça faisait mal et le pire dans tout ça, c'est que je ne sais même pas pourquoi. Ma volonté n'était pas de la détruire encore plus. Et je me rendais compte qu'elle était très forte. Elle ne vacillait pas. Du moins elle ne le montrait pas. Nous étions tous deux campé dans une posture offensive, prêt à mordre, à faire plus mal encore. Notre discussion était stérile, froide, hargneuse. Je ne savais même plus quoi en tirer et où je voulais que cela nous mène. Mais je ne voulais pas être le premier à baisser mon arme, je ne voulais pas me résilier. Elle n'allait pas gagner. Jamais elle ne gagnerait. Fichu égo. A nous observer, difficile d'imaginer qu'un amour sincère et passionnel avait pu nous animer. Et pourtant.. qu'est ce que je l'avais aimé cette fille. Elle m'avait fait vibrer, rire, elle m'avait rendu heureux. Vivant.
J'avais souligné, tout en la vouvoyant qu'elle ne manquait pas de mordant avec ces mots durs. J'avais volontairement pris un air un peu malicieux. Elle n'avait pas tardé à répondre, ces répliques claquaient toujours dans l'espace exiguë dans lequel on se trouvait. Je rectifiais tout aussi rapidement. "J'suis pas impressionné, je vous faisais simplement comprendre que vous étiez très sexy quand vous étiez en colère." J'voulais simplement la déstabiliser. Lui montrer que malgré notre dispute, je la trouvais toujours absolument sublime. Très clairement, dans les films, ce genre de scène se terminait par un baisé charnel, mais je doutais que cette issue soit envisageable. Rosalie était définitivement très en colère et elle me menaça de me balancer la gaufre à la figure. Je souris avec fierté tout en la défiant d'un regard sombre. Pensait-elle vraiment ce qu'elle disait? Je n'avais pas très envie de finir avec une gaufre plein de caramel sur mes cheveux - surtout que j'étais tout propre wesh!- mais juste pour voir jusqu'où elle irait, mon sourire sonnait comme un défi. Rosalie s'impatienta auprès du vendeur. Juré, ce dernier il faisait même plus son travail! Il était limite accoudé au comptoir à nous regarder pour savoir la suite. Je rajoutais après ses paroles "bah oui quand même, ne faites pas attendre Princesse Duquesne!" Un vrai con j'vous dit. Sans savoir ce que je cherchais réellement, je crois que je voulais surtout continuer à lui parler. Peut-importe le ton, peut-importe la colère, je voulais maintenir ce lien avec elle. Parce que au fond, ce que j'aimais par dessus tout, c'était qu'elle soit là, près de moi. Jamais je ne l'aurais avoué, même sous la menace, mais si elle était là aujourd'hui, c'était un signe. Je n'avais certainement pas pris le bon chemin pour des reconciliations, mais au moins elle était là.
Le vendeur nous tendit nos commandes, il était partagé entre la gène et l’excitation d'avoir vécu cette scène. J'lui adressa un rapide merci et replongea mon regard dans celui de Rosalie. Je tendais mon goblet de café vers la jeune femme "A nos retrouvailles?!" J'lui adressais un sourire sincère. Me doutant bien qu'elle n'allait pas trinquer, j'en profitais pour la regarder encore et encore. Je ne me lassais pas de son beau visage. J'avais peut-être fait tout foiré, mais en la regardant intensément, je me disais que s'il y avait bien une fille avec qui je pourrais faire ma vie, c'était bien elle. Ma Rosalie. |
| | | Invité | Sujet: Re: what are you doing here ? (ft Ariel) Mer 6 Mai 2020 - 15:03 | |
| Sa lèvre inférieure qu'elle mordit sans crier gare, cette pression artérielle qui frôlait l'hérésie. Ariel, ces cinq lettres synonyme de son pire cauchemar mais inlassablement... de son plus grand bonheur. Elle avait en horreur ce prénom depuis qu'il avait laissé ce goût amer dans la bouche, dans la mémoire. Bien évidemment, elle s'était retenue dans les premiers jours de ne pas lui envoyer de messages. Pour le traiter de tous les noms, pour exprimer ses regrets aussi. Elle s'était sentie stupide de partir sans un mot, sans une explication. Elle en avait cruellement besoin, elle l'avait réalisé que bien trop tard. Tout avait été trop précipité, Rosalie n'avait pensé qu'à une seule et unique chose : sa survie. Il était plus facile d'envoyer tout valser, de faire comme lui. De s'en foutre, de l'oublier. Si, sur le moment elle n'avait eu aucun souci à le faire, elle s'en était mordu les doigts bien assez tôt. Ses copines avaient passé leur temps à la motiver de nouveau, à lui donner un peu plus d'espoir alors que la rousse n'y croyait plus. Elles en avaient entendu de belles, rêvant sûrement à leur tour de l'étrangler dans leur sommeil. Elle était inconsolable, la jeune femme. Elle ne voulait pas lâcher l'affaire, bien que sa raison lui rappelait de ne pas craquer, de ne pas l'appeler. De ne pas le supplier de revenir, alors même que les larmes s'installaient de nouveau sur ses joues, que le lit froid lui faisait tout aussi mal.
Elle avait éperdument cru en cet amour. Il était le premier, il était censé être le Prince de ses nuits. C'était dans la chanson, c'était dans ces dessins animés qu'elle s'était passé et repassé une nouvelle fois avec sa soeur. C'était une évidence : Ariel était venu la trouver ce soir là pour lui donner du rêve, mettre des paillettes dans sa vie. Elle lui avait fait une place de choix, la première d'entre toutes pour le rendre heureux, autant qu'il la rendait heureuse. Du moins, c'était le cas jusqu'à ce fameux jour. Tant de moments partagés qui s'étaient effacés au profit de cette trahison, de cette image si cruelle. Elle se surprit elle même de ressentir encore cette peine, cette rage qui l'avait habité dès lors. De cette incapacité à pardonner, à tourner la page. Elle avait rencontré des hommes, oui. Ils ne lui avaient que peu intéressés, préférant écourter ces rendez-vous galants, leur trouvant à chaque fois des défauts qui empêchaient de possibles deuxièmes rencards. La vérité, c'est qu'elle était comme l'épouse d'Ulysse. A croire qu'il reviendrait, elle défaisait son exercice, son travail pour ne pas se soumettre à l'amour, pour ne pas répondre aux potentiels prétendants.
A peine avait t-elle prononcé la question fatidique, celle que tous les hommes aiment savoir pour leur ego, elle réalisa son erreur. Elle n'était pas prête à ce qui lui enlève la dignité qu'elle avait retrouvé, surtout maintenant qu'elle avait pris le dessus. Elle avait aligné ses pions, envoyé ses cartes comme des épines. Ses canines incisives qui n'auraient plus d'effets si elle se faisait éliminer par une énième humiliation. Quand il ouvrit la bouche pour répondre, elle ferma les yeux. Il venait de la toucher en plein coeur, répandant la nouvelle au vendeur qui se frottait les mains et aux clients qui empruntaient pour la plupart un air décontenancé. Oui, ils voulaient leurs cafés et leurs sucreries comme tout le monde. Observer deux exs laver leur linge en public faisait peine à voir. Et Rosalie, elle, crût de nouveau s'effondrer. Ainsi, il baisait, comme à son accoutumée. Peut être qu'il voyait les femmes ainsi, peut être qu'il l'avait toujours considérée de la sorte ? Elle ne pouvait que soupirer, touchée par cette épée qu'elle avait elle-même lancée à son encontre. Elle dit dans un souffle, touchée au coeur. _ C'est cela en faite... Tu ne fais que baiser les femmes. Peut être que c'est ce que tu m'as fais tout ce temps et que moi, moi je n'ai rien vu.... Cela lui faisait du mal de le penser, encore plus de l'énumérer même à demie voix.
De toute évidence, il n'avait pas dit son dernier mot. Alors qu'elle pensait le battre à plates coutures, il avait finalement sorti le meilleur as du jeu. Sa confiance, inébranlable qui ne serait jamais remise en cause. Au final, ils étaient à égalité. Dans leur répondant respectifs, dans leur haine et leur rancoeur. Certes, Rosalie en avait plus que lui mais elle réalisait comme leur débat était stérile, comme leurs paroles étaient tristes, débordant de colère. Ils étaient bien loin leurs surnoms affectueux, le geste si tendre de son bien aimé de ses doigts sur ses yeux. Pour lui faire deviner qui c'était, pour chercher un autre baiser. Maintenant, ils n'étaient que deux concurrents, deux combattants sur un ring. L'issue serait fatale, pour la gaufre peut être mais surtout pour ce coeur qui saignait de nouveau. Elle avait envie de hurler, de se répéter qu'elle n'était qu'une idiote d'être si bas, d'être si facilement bousculée. Elle qui croyait l'impressionner, elle s'était tirée une balle dans le pied. Difficile de se l'enlever maintenant, elle pouvait juste admettre qu'elle s'était trompée. Encore une fois. Foutu karma. Il jugea bon de souligner que non, il n'était aucunement surpris par ses dires, qu'il n'y avait aucune raison de se croire si supérieure. Sexy, elle était seulement séductrice alors ? Elle qui avait toujours voulu atteindre son coeur, elle éveillait plutôt son troisième bras. Quelle déception.
Elle parvint toutefois à décrocher un sourire quand il osa remettre le serveur à sa place. C'est vrai quoi, il passait son temps à écouter leur déballage plutôt que de se préoccuper du problème de la cafetière. L'assimiler à une Princesse était bien plus gratifiant que de parler de coucheries. Et pour cela, elle devait bien le lui reconnaître. Elle emprunta un ton assuré, peut être un peu arrogant et hocha la tête à ses paroles. Pour une fois, elle allait dans son sens. _ Oui exactement, je suis une princesse, il ne faut pas l'oublier! . Pique nettement plus gentil pour éviter d'en remettre une couche, juste pour dire qu'elle méritait d'être respectée et ... d'être aimée ?
Enfin! Le vendeur tendit les commandes. Rosalie se jeta sur son capuccino, tout juste chaud comme il le fallait. Elle comptait croquer dans son muffin quand le jeune homme tendit le gobelet dans sa direction. Ainsi, il comptait trinquer. Avec surprise, elle pouffa de rire. Pour débloquer la situation, pour laisser retomber la pression? Elle ne pût s'empêcher de lever à son tour le gobelet. _ A ces retrouvailles... mouvementées!. Et de là elle bût une gorgée avant de retrouver son air sérieux et... cette preuve évidente qu'elle avait mal, qu'il était toujours ce con arrogant et prétentieux. Elle ajouta, un peu plus sur la réserve. _ Même si ça ne changera rien... Elle le disait presque avec de l'amertume, du remord. Rien n'enlevait la peine qui lui avait causé mais inexorablement, le voir dans ce café lui rappelait tant de choses.Et la plus importante de toutes était celle- ci : il lui avait manqué.Elle ne l'avait pas oublié. |
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