#31 (ABBY) we can never be old enough

Vendredi soir. 21h. J'suis toute heureuse. Il ne m'en faut pas beaucoup parfois pour me sentir remplie de joie. Ce soir, Abby, une très bonne amie, vient à l'appartement et on a décidé de faire une soirée entre fille. Enfin, c'est le terme officielle parce que en vrai, on est plus sur une soirée pyjama. Quoi ? Il n'y a pas d'âge pour ça je vous assure. Et quand Joan Parks-Rhodes fait une soirée pyjama, ça envoie du lourd! Allen n'est pas là ce soir, sinon je crois qu'il se serait fait un malin plaisir de débarquer pour nous embêter. On sera tranquille, ça c'est sûr. J'me sens comme une gamine. J'ai tout préparé. On a de quoi manger des sucreries et des pâtisseries jusqu'au bout de la nuit et il y a une pile de films à l'eau de roses et j'ai fais une folie, une bonne bouteille de vin blanc. J'attends Abby qui doit arriver. D'un point de vue extérieur vous devez me prendre pour une folle. C'est pas grave, j'ai l'habitude. Avec Abby, j'me sens bien, elle est comme moi, en moins pire certes, en même temps, est-ce possible d'être plus décalée que moi ? En attendant qu'elle arrive, j'essaye de déboucher la bouteille de vin blanc. Je n'ai jamais eu à le faire de ma vie et à me regarder , on voit bien que je ne sais pas m'en servir .. ma pauvre Joan, tu as encore tant à apprendre.

Il y a quelques années que ça, dans ta bizarrerie permanente tu avais rencontré quelqu'un qui partageais les mêmes valeurs que toi et ça te faisais du bien de te sentir comprise. C'était triste à dire, mais Joan te comprenait bien mieux que tes propres sœurs et c'est pourquoi tu t'organisais souvent des interminables soirées pyjama avec elle. En général, c'était surtout pour passer le temps, parler de tout et de rien mais parfois la simplicité était vraiment agréable. Tu étais excité comme une puce à l'idée de te gaver de sucre toute la soirée probablement devant des séries les plus cuculs les unes que les autres à parler de mecs ou bien même à critiquer la terre entière. Une fois l'heure, tu avais pris le chemin de l'appartement de la jeune femme, bien contente de quitter la maison familiale même si ce n'était que pour une nuit. Tu frappas à la porte et attendis patiemment. Tu n'aimais pas rentrer chez les gens comme ça même si tu l'as connaissais bien. Après tout, elle vivait avec quelqu'un d'autre. Salut, j'ai ramené du pop-corn, j'espère que ça suffira. dis-tu en voyant la porte s'ouvrir et le visage de ton amie. Après tout, tu ne savais pas qu'elle avait prévue pleins de pâtisserie. Tu es toute seule ? demandas-tu en passant la porte.

Alors que je me débattais tant que tant avec ma bouteille de vin blanc et le tire-bouchon, quelqu'un frappa à la porte. J'abandonnais mon oeuvre sur le comptoir et ouvrit la porte. Mon regard se posa sur celui d'Abby. Je lui adressais un grand sourire. J'étais super contente de la voir. Ce genre de soirée, tranquille, juste entre fille, ça me faisait du bien. On était sur la même longueur d'onde Abby et moi, on avait le même tempérament, la même vision des choses et quand j'étais avec elle, je n'avais pas la désagréable sensation d'être un extra-terrestre.
Abby me présenta des pop-corn. J'en salivais d'avance. "Coucou ! C'est parfait pour les pop-corns." Je refermais la porte derrière la jeune femme. "Non, Allen est sorti pour la soirée ! On est tranquille!" Non pas que je n'aimais pas Allen, au contraire, il m'aidait beaucoup à m'émanciper, mais parfois, c'était bien aussi de décrocher et d'être simplement moi même avec Abby,sans me poser de question. Changer sa propre vision des choses étaient choses de très difficiles mais c'était nécessaire pour moi. Il me manquait encore trop de codes pour vivre tranquillement. "Dis, tu sais ouvrir des bouteilles ? J'me suis dis qu'un peu de vin blanc, ça pouvait être chouette!" Je ne sais pas si Abby allait approuver, mais ça pouvait être rigolo de boire un peu. Ce n'était pas trop mon genre mais l'ivresse m'apportait une petite sensation que j'aimais bien. "T'as passé une bonne journée aujourd'hui?" Je souris tout en resserrant ma queue de cheval.

Joan avait l'air tout aussi excité que toi pour ce soir et ça ne pouvait que te faire plaisir. Pour le coup et pour une fille, tu l'as sentais vraiment sincère. Tu hochas la tête et quand elle confirma pour les pop-corns. De toute façon, maintenant qu'ils étaient là tu ne les aurais pas jeté. Son colocataire n'était pas là donc vous aurez l'appartement pour vous toutes seules et ça ne pourrait que vous faire du bien. Il ne te dérangeait pas, il n'était même pas désagréable à regarder, mais, pour le coup tu avais envie d'être seule avec ta copine. Tu fronces les sourcils. Une bouteille ? lui demandas-tu, amusée. Tu haussas les épaules. On va bien pouvoir s'en sortir à deux. dis-tu en prenant la bouteille dans tes mains et en la retournant dans tout les sens cherchant comment l'ouvrir. L'alcool c'était pas ton truc, mais pour le coup tu ne risquais rien alors pourquoi pas après tout. Ça ne pourrait que vous détendre un peu plus toutes les deux. T'as pas un tire bouchon ? lui demandas-tu. Ça sera peut être déjà plus pratique. rajoutas-tu en riant. Tu hochas la tête à sa question. Ça peut aller, toujours la tête plongée dans les bouquins tu sais. Tu lui souris. Et toi alors, t'as vécue des choses intéressantes depuis la dernière fois qu'on s'est vu ? lui demandas-tu, curieuse de connaître les détails croustillant de la vie de ton amie. Avec un coloc pareil, t'as bien des choses à raconter. rajoutas-tu en riant.

J'avais vraiment une sorte d'air de gamine parfois. Comme si je n'avais pas réellement grandit et mûrit en passant par la case adolescence. J'avais sauté cet étape et je me retrouvais adulte avec des manies et des réactions d'enfants. La simple idée de passer du temps avec Abby, entre fille me ravivait. L'ambiance était détendue avec Abby, on savait qu'on avait toutes les deux un bon chemin à faire pour se lâcher mais j'crois aussi qu'on était bien contente de s'être trouver et de partager les mêmes valeurs. Je donnais la bouteille à Abby, elle avait semblé surprise mais en même temps ça ne pouvait que nous faire du bien. Je n'avais jamais ouvert de bouteille de ma vie, toutes celles que j'avais vu, durant ma vie d'aristocrate étaient toujours débouchées en cuisine. Elle suggéra un tire-bouchon. "Ca c'est déjà un bon début !" Je fouillais dans les tiroirs. Allen avait forcément ce genre d'ustensiles, il passait une bonne partie de sa vie à faire la fête et à boire de l'alcool, j'suis sûr qu'il aurait dit un truc du genre : "le tire-bouchon, c'est le must-have d'une cuisine!" Je trouvais alors l'objet que je remettais entre les mains d'Abby. Sans déconner, on était à deux doigts de regarder un tuto sur youtube. Tandis que Abby se battait en duel avec le vin, je prenais une poignée de pop-corn que j'enfournais dans ma bouche en écoutant la jeune femme. Je haussais les épaules à sa question. "Oh bah, avec Allen, ça se passe bien, il passe son temps à se trimbaler à moitié nu dans l'appart, il n'a pas beaucoup de pudeur. Au début ça me dérangeait, mais de moins en moins." Je souris, un peu gênée, et aussitôt mes joues devinrent toutes roses. "Mais bon, peut importe, je suis pas son type de femme tu vois." Et puis de toute façon, je crush pas du tout sur lui, non mais oh! Je regardais la jeune femme et rajoutais "et toi alors, aucune petite histoire en vue ?" On était peut-être des coincées de la vie, mais on n'était pas les dernières pour être romantiques et fleurs bleues.

Qui aurais cru qu'Abby Meers un jour serait entrain de se battre avec une bouteille de vin ? C'était assez comique quand on y pense puisque tu étais quelqu'un d'assez coincé d'après tes proches en général. Mais ça tombais bien, puisque c'était la même chose pour Joan, vous vous étiez alors promis d'essayer de vous décoincer mutuellement. Même si actuellement, on était sur un simple soirée pyjama entre fille, c'était mieux que rien. Chasse le naturel, il reviens au galop après tout. Alors qu'elle te donnait un tire bouchon tu finis par réussir à l'ouvrir, la bouteille débordait a moitié et tu en foutais partout, mais elle était ouverte et c'était déjà une bonne victoire. Oups. dis-tu comme une enfant qui venait de faire une bêtise avant de te mettre à rire de la situation. Tu lui demandas finalement si elle, n'a pas de choses croustillantes à te raconter et elle ne semble effectivement pas insensible au charme de son colocataire. Tu m'étonnes, si j'étais à ta place, j'crois que j'arrêterais pas de me toucher. Bah quoi ? La franchise c'était un de tes traits de caractère et Allen n'était vraiment pas mal en soit. Qu'est ce que t'en sais que tu n'es pas son type de femme ? Il n'a peut être pas vraiment pas de type, tu devrais tenter ta chance. dis-tu pour la taquiner. Tu haussas les épaules, ta vie amoureuse était un bordel monstre. Une histoire non, j'ai probablement embrassé le meilleur pote de ma sœur que je déteste. Mais ça s'arrête là, parce que je le déteste. dis-tu en soupirant, agacé, tu aurais préféré que cette situation ne soit qu'un simple rêve un peu tordu, ou cauchemar à la limite.

Tandis que Abby se battait avec la bouteille de vin, je ne me laissais pas prier pour manger des pop-corns. La gourmandise avait toujours été un de mes défauts. Quand enfin, le bouchon sauta, je brandissais mes mains au dessus de ma tête "Victoire!" Bon, Abby en avait mis partout, je riais avec elle, on était vraiment deux novices dans l'art de la débauche. Je n'osais même pas imaginer notre état après cette bouteille de vin. Sortez vos billets et pariez ! Qui vomira en premier? Je sortais deux verres du placard tandis que la discussion tournait autours de Allen, mon beau colocataire. "Han , arrête, déjà quand il arrive, j'sais plus où me mettre. Parfois, il est juste en caleçon et il s'assoit à côté de moi! J'regarde ailleurs sinon je pourrais mourir de gêne!" Abby était différente sur ce point, elle n'avait pas peur de la gente masculine, elle allait peut-être m'aider à prendre confiance dans ce domaine. Je haussais les épaules à sa remarque. "Allen, il dois aimer les filles qui s'assument, qui sont sûres d'elles et qui ont de l'expérience. J'ai jamais embrassé de garçons, et je sais pas du tout comment m'y prendre avec les hommes!" J'me voyais aucunement faire du charme à Allen, j'pense que ça paraîtrais au mieux mignon et au pire ridicule. Abby m'avoua avoir embrasser Ariel, le meilleur ami de sa sœur. J'ouvrais grands les yeux. "Mais, tu parles de Ariel ? Le type qui passe son temps à mal te parler et tout? Mais pourquoi t'as fait ça ? C'était bien au moins?" J'pouvais pas m'empêcher d'admirer Abby, elle avait de la chance d'avoir des relations avec des hommes. Bon, c'était pas peut être l'homme idéal mais quand même ! J'sentais que la jeune femme s'en voulait de ce qui c'était passé. D'autant plus que sa sœur n'allait pas forcément apprécier ce geste. Je n'avais pas envie qu'Abby ait des soucis et je voulais avant tout savoir ce qu'elle en pensait elle. Je versais l'alcool doré dans les verres et en tendis un à mon amie. "A le tienne et à notre décoincement!" Je rigolais et portais le verre à mes lèvres. C'était frais et fort, mais c'était bon.

Joan riait aussi de ta boulette et c'était tant mieux, tu te voyais mal gâcher la soirée pour une bouteille de vin à moitié par terre. Enfin, heureusement elle n'avait pas de moquette et c'était peut-être ça qui t'avais sauvé. Tu posas délicatement la bouteille pour ne pas faire d'autre bêtises pendant qu'elle te parlait de son colocataire et tu n'arrivas pas à te retenir de rire. A tout les coups, il t'as cramé et il le fait exprès. Toi en tout cas, c'est probablement ce que tu ferais, enfin tout dépend de qui il s'agit à côté de toi. Et si tu te trompais ? Peut-être qu'il en a marre de ce genre de fille ? Elles doivent tous se ressembler, toi au moins t'es intéressante. dis-tu pour essayer de réconforter ton amie. Et si c'est pas le cas alors c'est un crétin et tu loupes rien mise à part son corps de rêve évidemment. rajoutas-tu en haussant les épaules. Tu lui expliques finalement ce qui c'était passé avec Ariel, ça te perturbait et frustrait tellement cette histoire. Tu hochas la tête confirmant que c'était bien du même que tu parlais. Il était là avec ses grands airs à me traiter de coincé et de petite fille innocente, j'ai paniqué. avouas-tu en soupirant. Tu te mis à sourire malgré toi. C'était, intéressant ? dis-tu en hésitant. C'était trop bizarre, un mélange de haine et de je ne sais pas trop quoi, mais j'crois que c'était pas si mal et c'est ça qui me dérange le plus. avouas-tu en grimaçant. Tu secouas la tête, comme si ça allait te faire oublier ce moment. Tu souris en attrapant le verre qu'elle venait de te servir pour trinquer avec elle. A la tienne. dis-tu en hochant la tête avant de tremper tes lèvres dans le liquide alcoolisé. Ça ne faisait pas de mal pour une fois.