#13 baby, baby, baby ooooooh (niels)

Il en était persuadé, même sans les mots de Beth, que mettre au monde un enfant était une expérience inoubliable et même incomparable, certainement l’une des belles choses qui pouvait arriver à une personne. Niels, il rêvait déjà de ces moments de partage avec son futur enfant, lui qui savait qu’Aelya aimerait lui offrir ce cadeau un jour, celui qu’ils n’avaient pas su concrétiser pour le moment. Il esquissa un sourire aux mots de la jolie brune, voyant dans son regard à quel point elle était comblée par son rôle de maman à plein temps. Et l’entendre parler de ce futur enfant l’amusait d’autant plus, elle qui avait déjà imaginé qu’Aelya et lui auraient un petit garçon, et qu’il serait étroitement lié à la vie sentimentale d’Ivy. « Tu mises sur un p’tit Niels alors. Je t’avoue que j’sais pas vraiment si c’est une bonne nouvelle. » Rit-il, persuadé que le caractère de son enfant serait bien trempé, comme celui de ses parents. Et pourtant, ça ne le ferait jamais reculer, lui qui avait même hâte de connaître ce bonheur un jour, le partager avec la femme de sa vie dans ce cocon qu’ils formeraient tous les trois. « C’est pas faux ça. J’ose quand même imaginer que mon fils sera pas un bourreau des coeurs. » Ajouta-t-il avec un sourire, se plaisant à penser qu’il tenterait d’inculquer de vraies valeurs à sa progéniture pour faire en sorte qu’il suive le droit chemin. « J’en doute pas. C’est la douceur incarnée ta fille. » Répondit-il avec un sourire attendri, son regard se posant sur la petite fille qui se fit rapidement entendre, réclamant son biberon. Plutôt à l’aise avec Ivy dans les bras, Niels ne s’était pas attendu à ce que Beth lui propose de nourrir sa fille, sentant soudainement une pression plus importante sur ses épaules bien qu’il savait que la brune l’accompagnerait dans ses gestes. Il hocha silencieusement la tête à sa rétorque, elle qui lui confirmait qu’elle lui faisait confiance, Niels s’installant alors sur le canapé avec Ivy dans les bras, récupérant le biberon pour l’approcher de la bouche du bébé. « J’me disais bien, ouais. » Pouffa-t-il pour la taquiner, amusé par l’engouement d’Ivy pour son biberon, ses petites mains s’accrochant à ses doigts qui entouraient le récipient. Il sentit la main de Beth corriger la position de la sienne, écoutant attentivement sa réflexion qui lui apprenait les gestes à adopter. « J’ai encore beaucoup à apprendre, tu vois. » Répondit-il, ses yeux se relevant le temps de quelques secondes vers ceux de Beth avant de revenir vers Ivy. « Tu fais le cobaye avec tonton Niels, t’as pas de chance toi… » Dit-il en s’adressant au bébé, se moquant de lui-même avec un air plaisantin.

Spoiler:

La naissance d'Ivy, elle n'avait rien de doux., en vérité. Mais on avait déjà raconté à Beth que les histoires d'horreurs d'accouchement, on les oubliait bien vite quand on avait son bébé dans ses bras. Et maintenant qu'Ivy avait quelques mois derrière sa cravate et que les soucis de santé de la petite étaient réglés, Beth, effectivement, n'y pensait plus. Enfin, seulement lorsqu'elle se remémorait en détail la naissance d'Ivy. Les contractions qui avaient commencé, le trajet jusqu'à l'hôpital qui avait été pénible, les longues heures à pousser, tout ça, c'était similaire à n'importe quel récit d'accouchement. C'était plutôt la suite qui dérangeait Beth, qu'elle avait tenté d'oublier. L'état d'Ivy qui présentait des signes de jaunisse, les infirmières qui l'avaient emmené sous une couveuse spéciale se reposer sous une lumière, les heures sans pouvoir la voir, ses moments où elle n'avait pas pu tenir sa fille dans ses bras, la nourrir et la cajoler comme n'importe quelle maman, parce que Ivy, elle avait besoin de cette lumière pour effacer toutes traces de jaunisse de son corps.

Quand elle aprlait de grossesse et d'accouchement avec d'autres, Beth n'évoquait jamais tout ça, toute la peur qui l'avait envahie. Parce qu'être une maman, au fond, c'était assis ça. C'était aussi de cacher la peur extrême qu'on avait eue et de ne montrer que le bon côté d'être une maman, parce qu'au fond, c'était ce qui comptait le plus. Alors, oui, elle misait sur un petit Niels mignon, un mini-lui, n'abordant même pas les difficultés possibles de rencontre comme parent. Eux, ils seraient deux, c'était même encore mieux. « Pour Ivy, sans doute pas », gloussait Beth en guise de réponse, supposant qu'Ivy se ferait sans doute prendre dans les mauvais tours de mini-Niels. Et c'était plutôt adorable à imaginer.

Être seule avec Ivy comportait son lot de défi, mais Beth avait commencé à s'y faire. Seulement, quand quelqu'un était dans les parages pour l'aider, la brune proposait toujours sa fille aux bras de l'invité. Aujourd'hui, c'était Niels. Et tant qu'à l'avoir dans les bras, elle lui proposa s'il avait envie de la nourrir, assisté, évidemment, par la jeune maman. Elle non plus, elle n'était pas une pro, mais elle connaissait quelques trucs. Et, s'il comptait devenir papa bientôt, il fallait se pratiquer sur un réel bébé. « Tu t'en sors pas mal du tout », l'encourageait-elle en souriant. « Je crois plutôt qu'elle a de la chance, Ivy, d'avoir autant de tontons autour d'elle pour la protéger. » Parlant de tontons, Azriel avait fait son entrée dans l'appartement, sonnant les cloches de Niels pour retrouver son ami.

fin ?