Évitement quand tu nous tiens (tobias)

Il était un peu plus d'une heure du matin lorsque Pauline pue finalement rentrer chez elle. La soirée au bar de la plage avait été assez fructueuse. On voyait clairement que la saison estivale commençait et que par la même occasion, la plupart des habitants de Bowen étaient pressés de festoyer avec leurs amis. Miss Sullivan n'aurait pas pue en être plus heureuse. Déjà, elle adorait discuter avec les autres. Faire de nouvelles rencontres étaient toujours un plaisir pour elle. Puis, si les bons pourboires étaient au rendez-vous, c'était un plus.

Si tôt la soirée bouclée, la jeune fille rentra donc chez elle. D'un pas rapide vu l'heure tardive. C'est vrai que depuis qu'elle était dans cette ville, elle n'avait pas vraiment eu connaissance d'agression d'aucune sorte. Néanmoins, étant donné le viol qu'elle avait connue au cours de son adolescence, c'était plus fort qu'elle. Elle ne pouvait s'empêcher de craindre le pire. Elle aurait pu demander à un membre de la colocation de passer la chercher, mais à l'heure qu'il était, Dipsy et Laa Laa avaient certainement mieux à faire. Tant qu'à Tobias, il devait sûrement bosser. De toute façon, ce n'est pas comme s'ils avaient eu une réelle conversation depuis quelques semaines. Depuis qu'ils avaient aboutis dans le même lit. Étant donné son état d'alcoolémie avancée, Po n'en gardait que de vagues souvenirs, mais elle savait parfaitement que tout ce qu'elle avait fait elle l'avait fait de son plein gré. Seulement, la gêne avait fini par se mêler à tout ça. Le malaise d'avoir fini dans les draps de la dernière personne avec qui elle se serait imaginée passer la nuit. Parce que c'était Tobias, le grand frère qu'elle n'avait jamais eu. Parce qu'ils avaient été si proches et qu'elle avait le sentiment qu'ils avaient tout gâchés. Pire encore, parce qu'elle ne savait même plus ce qu'elle ressentait à présent.

Elle finit par arriver à l'appartement. Montant les marches quatre à quatre, elle glissa sa clé dans la serrure puis entra à l'intérieur. Il y faisait très sombre. Apparemment, elle était la seule présente. Elle jeta sa veste sur un crochet à l'entrée puis s'engouffra dans la cuisine. C'est là qu'elle sursauta en y voyant Tobias. « Bon sang, tu m’as fait peur !! » dit-elle en échappant un petit rire nerveux. Mais, rapidement, le même malaise vint l'envahir. Elle ne pouvait pas y échapper. Dipsy et Laa Laa n'étaient pas là. Ils étaient bel et bien seuls. Du coup, elle ne trouva rien de mieux que de faire comme si de rien était. « Tu es rentrée depuis longtemps ?? » dit-elle en feignant un léger sourire tout en allumant les lumières.

Il n'avait pas été programmé ce soir, pour passer au club. Toutefois, ce n'est pas pour autant qu'il était resté tranquillement à l'appartement. Il faisait ce qu'il aimait le moins, vendre son corps, car il n'y avait pas d'autre mot, en soi. Ce qu'il supportait de moins en moins. S'il prenait du plaisir à être un drag-queen, à se donner en spectacle, il avait encore cette part sombre qui obscurcit sa vie. Passer la lumière à l'obscurité, c'était rude, compliquer. Qui refouler bien souvent cette pensée, le mettant sur un plan de jeu de rôle, qui n'en était pas un à mesure du temps. Comme un poids qu'il traînait lasse.

Le brun était parti sans un mot, il s'était juste levé, rhabiller et fait payer. Une habitude qui venait en boucle. Il n'y avait rien dire, et de toute façon, il n'y avait pas l'option conversation. Ce n'est pas ce qu'on attendait de lui. Il a quitté les lieux, pressant presque le pas, pour rejoindre un refuge ? Non pas tellement, il avait longtemps traîner dans la rue. Les lumières l'attiraient, ce qui pouvait se trouver derrière. L'agitation, ce besoin de voir du monde, de faire de nouvelles rencontres. Mais ce soir, ne lui apportait rien, il a cru bêtement que ça allait régler les choses, le détendre. Mais il en était rien, il était toujours dans un état de nerfs. Inconsciemment, il se dirigeait vers l'appartement. Même là depuis quelques jours, il avait l'impression d'avoir perdu quelques choses, sa place, ces marques ? Il avait horreur de ce sentiment. Pour une erreur d'un soir ? Ça en était une, qui passait une nuit avec son amie, celle dont, on est si proche qu'elle fait partie de ta famille. Famille qu'il s'est construite. Il était mal, bien sûr, des questions défilaient sans cesse dans sa tête. Quand la porte se présenta sous ces yeux, familiers et le chemin lui semblait si court ce soir...

Le frigo lui semblait un bon prétexte pour remplir le vide qui ressentait. Il n'avait pas allumé la lumière, il s'éclairait de celle du frigo, quand une voix le distrait, provoquant un redressement rapide, un choc du titan crâne contre frigo. Deviner qui a perdu ? Il se frotta la tête, grimaçant légèrement. Bouteille d'eau en main. « A moi aussi... » Le malaise s'était installé tout de suite, il était palpable, qu'il s'est senti obligé de boire une gorgée, pour couvrir la sécheresse. Ils'écarta assez pour laisser la place, ou mettre de la distance, il ne savait pas trop. « Non à peine 5 minutes... tu veux quelque chose ?» D'après ton portable, et il se trouvait con à réagir. À ne pas trouver les mots. « Ta soirée s'est bien passée ? Vous avez eu du monde ? Pas trop fatigué ? » Il aurait dû trouvé un autre sujet, ça lui semblait si nulle, comme rentrer en matière. On aurait dit qu'il voulait combler les trous, ce qui n'était pas faux.