hope for the best, prepare for the worst ⤅ tobias

hope for the best,
prepare for the worst

Un juron en Shelta sortit de sa bouche alors qu’elle se débattait avec sa monnaie, à la caisse du supermarché. D’habitude, elle payait toujours par carte, quand c’était possible, question de facilité. C’était bien plus facile que de passer son temps à deviner combien d’argent elle avait en main en décryptant les formes et tailles de ses espèces. Seulement aujourd’hui, elle avait oublié sa carte de banque à la maison, chose qui lui arrivait rarement, elle qui pensait toujours à tout et vérifiait bien qu’elle n’avait rien oublié. Elle entendait quelques personnes derrière elle s’impatienter, ce qui lui arracha un froncement de sourcil morose. Oui, ça prenait du temps, et ça la saoulait elle aussi. Elle prenait pourtant sur elle, elle avait l’habitude de ce type de réactions, ça faisait des années maintenant qu’elle les entendait parfois, quand sa condition d’aveugle soulevait quelques difficultés en public. Un soupir agacé fut suffisant pour qu’elle ouvre la bouche, exaspérée à son tour. « Vous êtes les bienvenus pour m’aider, si vous le souhaitez. » lâcha-t-elle calmement mais avec un aplomb, sur un ton légèrement piquant, en relevant la tête vers la file à côté d’elle. Sur ce, elle n’entendit plus rien, sauf la caissière qui lui proposa gentiment de trouver les derniers centimes manquant pour payer ses courses. Retrouvant une expression enjouée, elle la remercia d’un sourire accompagné d’un hochement de tête. Quelques instants plus tard, elle sortit enfin du magasin, ses deux sacs en tissu à la main, sortant sa canne blanche et se dirigeant déjà vers l’arrêt de bus qu’elle savait proche. Elle hésitait tout de même à prendre les transports pour rentrer, il faisait bon dehors et elle se serait bien dégourdi les jambes sur le chemin du retour. La rouquine fit donc demi-tour, changeant d’avis et de trajectoire, prenant le chemin de la maison qu’elle connaissait maintenant par cœur, après qu’on l’ait accompagnée plusieurs fois sur ce trajet en lui promettant que c’était le plus court. Ce fut quelques rues plus loin qu’au milieu d’un passage pour piétons, elle entendit un klaxon bruyant, très proche, beaucoup trop proche d’elle.

hope for the best,
prepare for the worst

Les magasins... Ce moment, ou tu avais envie de laisser ta place. Ce moment ou tu devais affronter le mécontentement de personnes, qui manquait cruellement de civisme, ou le plaisir de la mauvaise humeur au rendez-vous. Alors que c'était sensé être un moment de détente. Pas pour tout le monde... Pas pour Tobias qui s'était fait entraîner par sa colocataire, dans une journée shopping improvisé. Attaquer lâchement à son réveil, les yeux à peine ouverts et encombrer par le sommeil. À ce moment, il pensait juste à ce liquide sombre, qui allait couler dans sa gorge, chaud et amer. Il ne savait plus comment, elle avait réussi à la convaincre. Certainement avec des supplications, des pleurnicheries, et des promesses. En tout cas, à cet instant, il se retrouvait les bras chargé de sacs. Ne voyant même pas à cent mètres de lui. Parcourant les magasins les uns après les autres. « Tu as bientôt fini ! » Il avait mal au pieds, les bras engourdies et il ne pensait qu'à une seule chose. Rentrer à l'appartement. Elle avait d'autres plans en tête y compris de le laisser en plan. Un seul appel, pas d'info sur le destinataire, elle l'avait laissé en plan, dans cette rue, avec juste l'ordre de déposer les sacs dans sa chambre. De quoi laisser Tobias comme un con dans la rue, avec sa colère d'avoir était berné. , Partie loin, ce n'était plus la peine de le mettre, et qu'une solution s'offrait à lui. Rentrer comme il en avait envie, il y a quelques minutes. Faire demi-tour, et quelques pas plus tard, avec tous ces paquets, ça l'obliger de faire une pause. Dans un coin, sans encombrer le passage du trottoir. De prendre du temps, pour soulager ces bras engourdi pas la montagne de sacs... Surpris par un bruit de voiture, comme la plupart des gens autour, son regard fut attirer, choquer par la suite inévitable qui allait se produire, si rien n'était fait. Il a été paralysé seulement quelques secondes, qui lui semblait pourtant des minutes. Accourant dans sa direction. La voiture semblait ne pas l'avoir vu, elle ne changeait pas direction, Ces Bras entouraient avec hâte la taille de la jeune femme, la repoussant en arrière derrière lui. Le message tournait dans sa tête, dégager du champ de la voiture. Le choc fut rude, le trottoir bien dure, l'impact arracha une grimace, mais le poids qui pesait sur lui, le rassurer. «  Est-ce que ça va ? Pas trop de mal ? » Il n'avait pas mesuré sa force, jamais dans ces moments.

Après le bruit de klaxon, le son de freins souffrant le martyre tellement ils étaient sollicités de façon abrupte. Une demi-seconde plus tard, elle se retrouvait au sol, sans trop savoir pourquoi ni comment, sentant juste son coude droit heurter le béton. L’action avait été trop rapide pour qu’elle ne comprenne totalement ce qui venait de se produire, jusqu’à ce qu’une voix s’élève à côté d’elle en lui demandant si tout allait bien. Un peu sonnée, Saoirse tâtonna à la recherche de sa canne, qu’elle ne trouvait pas. Un vent de panique la traversa, alors qu’elle pouvait sentir la présence d’autres individus, se rapprochant. Son cerveau tentait toujours de trier les événements et de les mettre dans l’ordre, sans qu’elle ne puisse bien visualiser tout ça, et elle cherchait toujours frénétiquement. « Euh oui, oui je crois. Euh… Vous ne voyez pas ma canne, quelque part ? » répliqua-t-elle sur un ton préoccupé, tâtant toujours le trottoir autour d’elle alors que l’odeur de gomme brûlée parvenait à ses narines. Elle ne parvenait pas à réaliser totalement qu’elle venait sans doute de manquer l’impact de près, elle n’était pas sûre d’avoir bien saisi les sons et les distances, ni pourquoi elle était en sécurité sur le trottoir, une simple douleur irradiant de son coude jusque dans tout son avant-bras. Elle devait avoir l’air pathétique, à chercher comme ça, à terre. Elle pouvait sentir des dizaines de paires d’yeux braquées sur elle, alors qu’elle perdait patience et qu’une vague de chaleur la submergeait. Ses courses. Merde, ses courses devaient être éparpillées partout au sol et une partie des aliments sûrement totalement écrabouillés. La rouquine ne réalisait pas, plus préoccupée par sa canne et l’image de ses sacs renversés sur la route ou le trottoir, elle ne savait pas trop, que par ce qu’elle venait peut-être de vivre et ce à quoi elle avait échappé.

hope for the best,
prepare for the worst

La peur l’avait envahie, cette image qui avait imprimé sa rétine. Ce choc qui était illusoire et qui pourtant, hanter le coin de sa tête. Il n’avait pas le don de seconde vue, mais la suite était logique. Il n’était plus question de penser, mais d’agir. Autant dire qu’il était loin d’être un héros. La chute a été rude, son corps rencontrant la rudesse du sol, le choc se propageant dans le long de sa colonne. La chaleur intense de la brûlure mordant la chair. Le soleil qui s’était reflété toute la journée avait fait parfaitement son rôle. Sur l’instant, il n'en tenait pas compte, malgré son action, il avait eu peur de causer de la casse. Et l’inquiétude le gagna. Si ça se trouve, il avait fait plus de mal que cette voiture, en voyant la secourir. Elle s’agitait, dans l’action, il n’avait pas remarqué un potentiel handicap. Il était quand même soulager d’entendre qu’elle allait bien. « Ah… Euh… Oui… Attendez, je regards. » Il était confus, son regard autour de lui, lui indiquer assez facilement où la situer. Et il n’avait pas de bonne nouvelle. S'il l’avait écarté du chemin de la voiture, ce n’était pas la même pour la canne. « J’ai une mauvaise nouvelle… Elle est… Disons qu’elle n’a pas survécu à une tonne cinq de métal » Il était vraiment mal à l’aise, il la ramassa tout de même, elle paraissait tordu, frêle et disloquer entre ces doigts. Son attention plus préoccupée par le visage devenu un peu trop blanc à son goût, de son interlocutrice. « Vous êtes sûr que ça va ? Je vais appeler une ambulance » Il avait mis au départ, sur la violence du choc, mais il en était plus sûr. La canne malmenée reposé à côté d’eux, dans un bruit sourd, quand elle toucha le sol. . Son regard se posa sur des taches rouges n'inspiraient pas le sol. Remontrer à sa source, ou se dessinait un coude, ou des stries de sang commençait à se former. « Votre coude... » Elle lui avait menti en disant que ça aller, ou est-ce qu’elle était trop choquée. Sa veste ne mettait pas longtemps à quitter ces épaules, dans un froissement de tissu, Hâtive. Puis timidement, toucher la zone meurtrie. « Je n'ai pas vu que vous êtiez... Malvoyante. J'ai réagit différent... » fit-il gêné.