my soul is empty until it's you that fills me. -hot- (niels)

Elle s'était présentée à l'anniversaire de Milo avec son complice de toujours, égayée par cette soirée qui s'annonçait festive. Peut être un peu trop, finalement, l'alcool coulant à flot à cette soirée et Aelya, si elle ne s'était pas forcément vu enchaîner ses quelques verres, elle n'avait pas réalisé que Niels était déjà dans un état d'ébriété bien avancé. À force de se fondre dans la foule environnante, elle avait au bout d'un moment perdu son fiancé des yeux, qu'elle chercha du regard jusqu'à le voir en compagnie d'un groupe de femmes qui l'encerclaient, le regardant avec un peu trop de passion à son goût. Son sang ne fit qu'un tour, la jalousie explosant dans chaque recoin de son cœur qui battait à tout rompre. Elle s'avança d'un pas ferme, s'imposant à eux le regard noir, détaillant une à une chacune des femmes avec dédain.

- On va rentrer, j'crois, affirma-t-elle sèchement à Niels. Ou alors j'rentre seule vu que t'as l'air de bien t'amuser, ajouta-t-elle sur le même ton. Il est fiancé, et à moi, y'a plus rien à voir, dégagez, lâcha-t-elle aux femmes en serrant la mâchoire.

Elle était incapable de se maîtriser, d'attendrir sa colère alors que Niels s'était permis de faire connaissance avec d'autres quand elle, elle n'avait fait que d'épier les moindres recoins de la salle à sa recherche, entre l'inquiétude et le manque de sa présence. Si elle se retenait d'exploser, c'était surtout pour Milo et la bonne ambiance qu'il avait cherché à admettre au sein de sa soirée qu'elle ne désirait pas gâcher sous prétexte qu'elle aimait beaucoup trop Niels, de manière irraisonnée. Personne ne pouvait comprendre à quel point son amour était puissant, et à quel point elle était prête à tout pour repousser le monde afin de garder Niels contre elle le plus possible. C'était comme ça qu'elle avait choisi de vivre, mais c'était surtout comme ça qu'elle était apte à respirer, son oxygène à elle s'expiant dans chaque baiser que lui offrait son fiancé. Elle lui en voulait un peu, sachant que l'alcool ne faisait absolument pas bon ménage avec ses émotions déjà exacerbées.

Ils étaient arrivés ensemble, main dans la main, comme à leur habitude, ravis d’être présents pour fêter l’anniversaire de Milo, l’un de leurs meilleurs amis. Niels avait évidemment accepté l’invitation dés qu’il avait reçu le message de son acolyte, désirant fêter avec lui ce jour spécial. L’ambiance de la soirée avait été claire dés le début, Niels n’y allant pas de main morte sur sa consommation d’alcool, sentant son âme se débrider à mesure que les heures s’écoulaient, restant le plus possible avec l’amour de sa vie qui n’était jamais bien loin de lui. Il ne s’était pas vu dévier de son point d’ancrage, divaguant jusqu’à se retrouver à parler à un autre groupe, sans même se rendre compte qu’il avait laissé Aelya derrière lui. Son humeur festive lui faisait perdre la notion du temps, Niels qui habituellement n’aurait jamais laissé son amour seule, sans lui donner de nouvelles, surtout dans une soirée blindée de monde. Alors qu’il était en pleine conversation, il entendit une voix derrière lui, comprenant qu’Aelya l’avait retrouvé. « Hey bébé, t’étais où ? » Lâcha-t-il, sans comprendre immédiatement qu’elle était énervée, Niels restant dans son humeur enjouée. « Pourquoi tu dis ça ? On parlait bébé, viens avec moi. » L’incita-t-il, lui tendant sa main pour tenter de la ramener contre lui, ses yeux captant finalement son regard noir, Niels qui peinait à comprendre la situation à cause de son état alcoolisé. « On va vous laisser, c’était super sympa de faire ta connaissance Niels. Passez une bonne soirée. » S’exclama l’une d’entre elle, lui adressant un sourire avant de s’éclipser dans la foule, Niels s’approchant de son amour pour déposer un baiser sur sa joue, voyant qu’elle n’y était pas du tout réceptive. « Tu veux même pas un bisou ? » Dit-il, trop innocemment, cherchant à capter son regard. « On rentre si tu veux, on finit la soirée que tous les deux. »

Il n'y avait pas une seule seconde où sa peau ne demandait pas la sienne. Même en présence du monde entier, son cœur continuait de le vouloir, de l'attendre, et quand elle ne l'avait plus vu dans son champ de vision, c'était son manque qui s'était frayé un chemin au travers de son âme pour la pousser à le retrouver. Elle s'était attendue à le retrouver dehors, un verre et une cigarette entre les doigts, mais sûrement pas en compagnie de jeunes femmes aux courbes beaucoup trop délectables pour qu'elle ne fasse comme si de rien n'était. Elle bouillonnait intérieurement, et si l'alcool agravait la situation, le fond restait pourtant le même : Aelya serait pour toujours empreint d'une jalousie invasive pour son âme sœur qu'elle désirait protéger des autres. Elle comprenait qu'il était bien éméché, bien plus qu'elle ne l'était, Aelya qui avait abandonné le sourire d'une ambiance légère pour un regard teinté de suie.

- En train de te chercher. Mais j'aurais dû te laisser, lâcha-t-elle froidement. J'ai pas envie de parler là tout de suite, ajouta-t-elle, ne répondant pas à sa main qu'il tendit vers elle. Ouais ouais c'est ça. J'espère que vous avez profité parce que c'était la première et dernière fois. Souris lui encore toi et t'as plus de dents, pesta Aelya alors que les femmes s'éloignèrent, ne bougeant pas lorsque Niels vint embrasser sa joue. Arrête Niels. J'suis pas d'humeur, ajouta-t-elle, acquiesçant à sa proposition. Tu vas la finir seul. Fais ce que tu veux, moi j'rentre t'façon, admit-elle en se dirigeant vers la sortie, commandant un taxi pour rentrer. Tu m'expliques c'était quoi ça ? Tu te permets de me lâcher pour des meufs pendant que j'suis là, sous mon nez ? Et ça te fait absolument rien ? Tu me captais même plus. T'en avais plus rien à faire, râla-t-elle froidement, croisant ses bras sur sa poitrine.

Il aimait passer ses soirées avec elle, trouvant toujours un moyen pour se rapprocher de l’amour de sa vie, lui volant quelques baisers sous le couvert de cette ambiance frivole et festive. Il ne s’était pas vu enchaîner les verres, se rendant compte trop tard qu’il était déjà bien alcoolisé, si bien qu’il avait été incapable de retrouver Aelya à travers la foule présente. Sans se douter qu’elle le recherchait activement, il était tombé sur un groupe de filles qui s’intéressa à lui, lui faisant la conversation pendant quelques minutes, une des filles l’interpelant, mentionnant le fait qu’elle l’avait déjà croisé en compagnie de Milo. L’esprit divaguant, il n’avait certainement pas vu cette approche comme une tentative de drague, lui qui n’avait de yeux que pour l’amour de sa vie, Aelya apparaissant d’ailleurs quelques instants plus tard devant eux, le regard noir et le ton acide. « Tu me cherchais mon amour ? J’savais pas où t’étais non plus. » Dit-il, ne comprenant pas qu’elle était plus qu’agacée par son comportement. Il fronça légèrement les sourcils à sa réponse, assistant à la scène sans sourciller, sans même prendre conscience qu’elle était jalouse de ces femmes qui ne valaient absolument rien aux yeux de Niels. « Quoi arrête… ? J’te fais un bisou et tu me rembarres ? » Lâcha-t-il, lui qui avait toujours besoin d’attention et d’affection, sans savoir que la situation actuelle ne s’y prêtait pas. « Non j’reste pas seul… J’veux être avec toi, j’veux qu’on fasse des bébés… » Murmura-t-il, suivant tant bien que mal Aelya vers l’extérieur, titubant légèrement avant de lui faire face, son regard captant son expression. « Quoi ? Mais je m’en fous de ces meufs bébé, c’est elles qui m’ont parlé. J’voulais prendre un verre moi de base. J’savais pas où t’étais mon amour. » Confia-t-il, faisant quelques pas vers elle pour tenter une approche, sa main caressant doucement son bras. « C’est toi que je veux. »

Elle l'aimait tellement, que la foule entière disparaissait dans la beauté de son visage, Niels qui savait aspirer toute son attention jusqu'à ce qu'elle ne perde la notion du temps, jusqu'à ce qu'elle n'oublit qu'ils n'étaient pas que tous les deux malgré le fait qu'elle errait constamment dans un univers qui leur était propre. Ses lèvres cherchaient les siennes dès qu'elle le pouvait, ses mains traînant entre son torse et ses doigts qu'elle accrochaient amoureusement pour ne jamais le perdre. Sans vraiment faire attention, ils s'étaient perdus de vue, tous deux prise dans un torrent de présentation et de conversation qui les avaient éloignés, Aelya sentant rapidement son besoin de le revoir percer ses sens pour mieux la déconcentrer dans ce qu'elle était entrain de faire. Elle s'était offusquée de le voir au milieu de ce groupe de femmes, comprenant qu'il agissait avec beaucoup trop de confiance devant ces regards qui ne le détaillaient pas que pour ses paroles.

- Tu savais pas, mais ça t'as pas rendu malade de pas le savoir en tout cas, je suis contente que tu passes une bonne soirée, ajouta-t-elle de manière sèche, reposant son regard acide sur ces femmes qui s'éloignèrent de son fiancé suite à ses remarques désobligeantes, Aelya irradiant de jalousie. Demande à tes meufs d'me remplacer, lâcha-t-elle, amère, roulant des yeux face à sa réaction si insouciante alors que sa colère avait pour but de le provoquer. C'est raté pour ce soir. De toute façon, t'es clairement pas en état, ajouta-t-elle en soupirant d'exaspération, rejoignant l'extérieur en regardant Niels tituber jusqu'à ce qu'il n'arrive à sa hauteur, son regard regardant le trajet de sa main sur son bras sans y répondre. C'est moi que tu veux ? Dans ce cas, pourquoi t'as préféré t'amuser avec elles ? Ça faisait genre trente minutes au moins. T'sais quoi, je m'en fou, c'est fait t'façon, répondit-elle en haussant les épaules, entrant dans le taxi quand il arriva à leur hauteur, Aelya laissant son regard se planter dans le paysage qui défilait avant d'arriver devant leur maison, ses mains s'affairant à ouvrir la porte de la maison, consciente que Niels n'en aurait pas été apte vu son ébriété. Ça sert à rien qu'on parle là. T'es pas en état de comprendre. Moi aussi j'aurais du discuter avec des mecs tiens ce soir. Y'en avait pleins. Y'a que toi qui se fait plaisir en fait, roula-t-elle des yeux. Va dormir. Tu tiens à peine debout là, proposa-t-elle avec nonchalance.

Son regard trahissait tout l’amour et toute l’admiration qu’il ressentait pour Aelya, la seule femme qui hantait ses pensées, lui qui ne cessait de se répéter que dans quelques temps, elle serait officiellement sienne. Il s’amusait pendant la soirée à la chercher, à tenter ses lèvres dans des baisers trop chastes à son goût, glissant quelques mots doux à son oreille jusqu’à ce qu’il ne dérape en buvant le verre de trop, Niels se retrouvant au beau milieu de la foule sans savoir où était Aelya. Pourtant persuadé qu’il ne l’avait pas quitté trop longtemps, Niels avait continué à parler à ce groupe de femmes, sans pour autant s’imaginer qu’elles pouvaient attendre un peu plus de lui qu’une simple conversation entre inconnus. Aelya débarqua comme une furie devant eux, Niels lui faisant néanmoins savoir qu’il était heureux de la voir, son sourire amoureux ne se prêtant pourtant pas à la situation présente. « Mais bébé… J’suis resté à peine cinq minutes là. » Lâcha-t-il, convaincu qu’il ne s’était pas éternisé dans cette conversation, fronçant les sourcils lorsque son amour rejeta ses marques d’affection. « Quelles meufs ? Elles ? J’ai qu’une seule femme moi. » Répondit-il, cherchant son contact sans y parvenir, sentant un froid glacial entre eux. « Bien sûr que si j’suis en état de te faire l’amour. » Rétorqua-t-il, n’imaginant pas qu’il était aussi éméché que ça, parvenant pourtant avec difficulté jusqu’à l’extérieur, se plaçant face à Aelya pour caresser son bras. « Mon amour, arrête… Tu te fais des histoires là, je m’amusais pas avec elle, j’faisais que de leur répondre. » Dit-il, rentrant finalement dans le taxi avec elle, cherchant les mots qui lui manquaient pour ramener Aelya à lui, elle qui ne daignait même plus le regarder. « C’est ma future femme, j’suis chanceux hein ? » S’adressa-t-il au chauffeur de taxi, l’homme ne répliquant pas en comprenant qu’il était éméché. Ils parvinrent quelques instants plus tard chez eux, Niels laissant Aelya ouvrir et fermer la porte, tentant d’assimiler tout ce qu’elle lui disait. « Tu dis ça comme si je t’avais trompé… J’ai rien fait bébé. » Répondit-il, hochant docilement la tête à ses mots, presque honteux. « Euh… dans la chambre ou ici ? » Demanda-t-il, faisant référence au canapé, Niels passant une main sur son torse en comprenant que l’alcool commençait sérieusement à lui monter à la tête, se précipitant en titubant vers la salle de bain où il régurgita une partie de sa consommation.

Elle aimait montrer au monde entier qu'elle était sienne, qu'elle rayonnait pour son être, lui qui illuminait la salle entière, son regard suffisant à faire palpiter son cœur dans une arythmie amoureuse et passionnelle. Elle ne l'avait pas lâché de la soirée, laissant ses lèvres caresser les siennes dès qu'elle le pouvait, sa main l'attirant à elle pour qu'ils s'enferment dans leur monde, elle qui aurait pu se sociabiliser qu'avec lui en cette soirée festive. La bonne ambiance et les mouvements de foule avait eu raison de leur éloignement, Aelya venant s'intéresser à la recherche de son amour dès qu'elle s'était aperçu qu'il ne semblait pas lui revenir. Son regard noir croisa celui des autres femmes qui le monopolisaient, et Aelya peinait à canaliser sa colère.

- C'est déjà trop, râla-t-elle, bouillonnant déjà à la seule idée qu'ils aient pu faire connaissance pendant ce temps même court. Tu le montres pas assez j'trouve. Parce qu'elles avaient l'air de te tourner autour comme si t'étais célibataire là, ajouta-t-elle, jalouse, rongée par cette frustration possessive qui n'avait de cesse de faire faiblir sa raison. T'es en état de dormir surtout, t'es complètement bourré là, soupira-t-elle, lasse de percevoir qu'il ne la comprendrait pas ce soir, à cause de son ébrietée, Aelya le confirmant en le voyant tituber jusqu'à elle à l'extérieur, restant stoïque face à ses marques d'affection. Elles avaient quoi d'intéressant, au point que tu m'oublies ? Lança-t-elle, ses propres mots l'écorchant au passage, tous deux entrant dans le taxi, Aelya tournant la tête vers Niels à sa remarque au chauffeur. Faites pas attention, il a un peu trop bu, ajouta Aelya à l'intention du chauffeur, la brune entrant dans leur maison avant Niels lorsqu'ils furent arrivés, cherchant son attention dans ses reproches. Non tu m'as pas trompé, sinon je serais jamais rentrée avec toi ce soir, ni plus jamais de toute façon. Mais j'accepte pas qu'on puisse te vouloir et que toi, tu laisses faire les choses, avoua-t-elle, son regard s'arrêtant quelques secondes sur lui à sa question avant de le regarder se précipiter dans la salle de bain pour vomir, Aelya l'observant dans l'encadrement de la porte. Je pense que c'est mieux que tu dormes sur le canapé ce soir... Tu seras plus proche de la salle de bain si tu veux encore vomir. On parlera demain quand t'auras les idées plus claires. Bonne nuit, ajouta-t-elle de manière neutre avant de s'éclipser dans la chambre, accablée par cette soirée qu'elle aurait voulu terminer dans ses bras.

Elle tourna dans les draps, incapable de calmer sa frustration qui la tenait éveillée, celle qui se mêlait à son inquiétude. Elle s'était tout de même levée dans le but de voir comment allait son amour, son regard captant son visage endormi. Elle ne put s'empêcher d'avoir une pensée tendre à son égard, parce qu'elle l'aimait à en crever, bien que sa jalousie était toujours là à décimer sa patience. Elle revint dans le lit, tentant de s'endormir jusqu'aux premiers rayons du soleil, Aelya comprenant qu'elle n'y arriverait définitivement pas dans ces conditions. Elle s'était ainsi redressée pour se préparer à sortir, enfilant sa tenue de sport pour aller courir sur la plage avec Hank.

Son regard rayonnait pour elle, Niels qui était éternellement subjugué par le charme de sa fiancée, par son aura si chaleureuse qui ne cessait de la rendre encore plus lumineuse qu’elle ne l’était déjà. Il se perdrait à jamais dans ses yeux, eux qui parvenaient à faire abstraction du monde entier lorsqu’ils se regardaient, lorsque leurs corps se cherchaient et se trouvaient. Niels aurait dû savoir s’arrêter dans sa consommation d’alcool, n’imaginant certainement pas que son comportement aurait raison de la finalité de leur soirée. « Amour, je les regardais pas, je leur ai dit que j’étais fiancé en plus. » Lâcha-t-il, peinant encore à comprendre pourquoi Aelya refusait ses avances, elle qui ne l’avait jamais habitué à ça depuis le début de leur relation. « On a déjà fait l’amour en étant bourré pourtant. » Renchérit-il, haussant finalement les épaules pour la suivre à l’extérieur, la soirée semblant se terminer pour eux. « Je t’ai jamais oublié. Pourquoi tu doutes bébé…? » Demanda-t-il, entrant dans le taxi avec l’amour de sa vie, s’adressant au chauffeur pour exprimer sa fierté d’être lié à Aelya, Niels fronçant les sourcils lorsque la brune prit la parole pour tempérer ses mots. « Pourquoi ? T’aimes pas quand j’dis aux autres qu’on est ensemble ? » Lâcha-t-il en s’adressant à son amour, son état ne lui permettant pas de comprendre entièrement le comportement distant de sa fiancée. Il la suivit jusqu’à la maison, soupirant à ses mots qui étaient de plus en plus froids, plus secs, Niels ayant du mal à trouver les mots pour la rassurer. « Tu me fais la tête ? » Répondit-il, déconnecté de la réalité, Niels finissant par se précipiter jusqu’aux toilettes pour vomir, se redressant lorsqu’il eut fini pour se passer de l’eau sur le visage, son regard croisant celui d’Aelya dans le miroir lorsqu’elle exprima sa volonté de faire chambre séparée pour la nuit. Il ne broncha pas, traînant des pieds jusqu’au salon, faisant un détour par la chambre pour attraper un oreiller. « Bonne nuit bébé… Je t’aime quand même tu sais. Pardon d’avoir trop bu. » Lâcha-t-il dans la pénombre de la chambre, Aelya déjà allongée dans les draps, Niels la laissant finalement seule, comprenant qu’il n’arrangeait pas les choses. Il rejoignit le salon, s’affalant dans le canapé, peinant à rester éveillé avec tout l’alcool qui coulait dans ses veines. « Je t’aime fort bébé. » S’écria-t-il depuis le salon avant de tomber dans un sommeil de plomb, son alcoolémie finissant par s’estomper au bout de quelques heures, Niels se réveillant avec un mal de crâne étourdissant, se rendant compte qu’il ne s’était pas endormi dans le lit avec Aelya. Sa première pensée lui fut d’ailleurs destinée, lui qui se leva avec difficulté pour la retrouver dans la chambre, son coeur loupant un battement lorsqu’il se rendit compte qu’elle n’y était pas. « Aelya ? » L’appela-t-il, fronçant les sourcils en se rendant compte qu’elle n’était pas chez eux, et qu’elle avait également emporté Hank avec elle. « Putain qu’est-ce que j’ai fait… » Murmura-t-il, cherchant son portable pour lui envoyer un message. « Bébé, t’es partie où ? »

Elle s'était amusée, laissant sa bonne humeur se déployer jusqu'à ce que Niels ne lui échappe, trouvant compagnie dans le regard de ces jeunes femmes qu'elle jugeait dangereuses. Parce qu'elle était incapable de se raisonner, de réagir raisonnablement quand la jalousie se réveillait, comme un démon se dévoilant dans son regard noir.

- Y'en a une qui t'as pas entendu a priori, vu comme elle te matait, ajouta-t-elle, la mâchoire serrée, elle qui aurait pu abîmer son si doux visage tant la colère la possédait. Ouais. Mais là j'ai pas envie t'façon, répondit-elle, cherchant à le provoquer, consciente que ça n'était pas dans sa personnalité de refuser ses avances, son désir normalement toujours brûlant pour son fiancé. Parce que c'est l'impression que tu m'as donné. De m'oublier... Soupira-t-elle, entre le regret et la colère, Aelya tentant de cacher sa vulnérabilité derrière sa colère alors qu'ils prenaient tous les deux le chemin de leur maison, Niels parlant au chauffeur dans le taxi. J'pense pas qu'il puisse en douter. T'aurais pu être plus explicite quand t'en avais l'occasion, lâcha-t-elle sur le ton du reproche, Aelya qui restait persuadée que Niels n'avait pas fait tant d'efforts pour la ramener à lui devant ces femmes, la brune poussant la porte de chez eux pour continuer d'étendre sa frustration. Je vois pas de quoi tu parles. Je rayonne de bonheur là, ça se voit pas ? Sourit-elle faussement, sarcastique, roulant des yeux juste après pour le voir vider le contenu de son estomac dans la salle de bain, son regard se plantant dans le sien à travers le miroir lorsqu'il se passa de l'eau sur le visage. T'as toujours rien compris en fait. Laisse tomber. Bonne nuit, affirma-t-elle froidement en le laissant s'allonger dans le canapé, lasse de ne pas arriver à se faire comprendre alors que Niels avait toujours été la seule personne à pouvoir le faire, même en silence.

Elle ne répondit pas à ses mots d'amour, soupirant devant sa froideur qui faisait seulement écho à sa jalousie, celle qu'elle tenta d'apaiser dans les draps froids qui portaient encore le parfum de son amour. Elle avait mal d'être loin de lui, à tel point qu'elle n'avait pas pu s'empêcher de sortir de la chambre pour s'assurer qu'il dormait. Elle n'avait pas réussi elle, à trouver le sommeil, se redressant lorsque les premiers rayons du soleil vinrent s'infiltrer dans la chambre, la poussant à enfiler sa tenue de sport pour extérioriser, pour s'occuper l'esprit. Elle passa devant Niels qui dormait encore, récupérant Hank au passage pour l'attirer avec elle dans sa course sur la plage. Elle n'avait pas pris son portable, s'assurant d'être tranquille au moins pour une bonne heure, histoire de lui revenir un peu plus calme. Le vent frais et l'effort avaient eu le don de remettre ses idées aux claires, le manque de son amour se dévoilant entre les sillons de son cœur qui semblait imploser dans son absence. Elle fit le chemin inverse avec Hank, poussant la porte de la maison pour s'avancer dans le salon, retrouvant la mine fatiguée de Niels.

- Toi, t'as la tête de quelqu'un qui a passé une bonne soirée au moins, plissa-t-elle les lèvres en haussant les épaules, ne sachant encore comment réagir face à son fiancé.

Il n’aurait sans doute jamais imaginer la tournure que prendrait la soirée, lui qui avait eu l’impression de s’être absenté le temps de quelques minutes, participant à un semblant de discussion avant que son amour ne réapparaisse, arborant une mine agacée. Tenant à peine sur ses deux jambes, il s’intéressa à Aelya, à ses paroles qu’il avait du mal à assimiler à cause de son état alcoolisé trop avancé. « Qui me matait ? Bébé j’ai rien vu. » Se justifia-t-il maladroitement, peinant à comprendre tout ce qu’il se tramait entre son amour et lui, ressentant un vent glacial emprisonner son coeur lorsqu’elle refusa catégoriquement ses avances. « T’as pas envie de moi ? » Demanda-t-il naïvement, s’arrêtant sur ce détail qui lui faisait mal, Niels fronçant les sourcils à ce qu’elle ajouta. « T’oublier ? Mais j’passe ma vie à penser à toi. Comment tu veux que je t’oublie ? » Souffla-t-il, entrant dans le taxi avec son amour, se tentant à une approche indirecte, Niels se voyant couper dans son élan par les mots d’Aelya. « J’crois qu’elle m’aime plus, monsieur. » Ajouta-t-il après avoir entendu les mots de son amour, perdant complètement toute notion de réalité alors qu’ils arrivèrent chez eux, Niels ressentant la frustration d’Aelya dans sa manière de lui répondre, elle qui n’était jamais aussi sèche avec lui habituellement. « Tu m’as jamais parlé comme ça avant. » Répondit-il, ayant à peine le temps d’essayer d’arranger les choses qu’il se précipita vers la salle de bain pour régurgiter une bonne partie de l’alcool qu’il avait ingéré, ne prenant pas conscience qu’Aelya assistait impuissante à cette triste scène. Il la regarda lui adresser ces derniers mots emplis de déception, Niels ne réalisant pas à quel point elle était blessée puisqu’il était bien trop éméché pour comprendre réellement la situation. Il avait tout de même ressenti cette impression de vide sidéral l’éprendre lorsqu’il rejoignit le canapé, se faisant la réflexion qu’il serait incapable de se rappeler de la dernière fois où ils avaient dormi séparément. Malgré toute l’incompréhension qui l’avait traversé, son corps et son esprit alcoolisés avaient finalement cédé à l’appel du sommeil, Niels tombant comme un poids mort dans un sommeil de plomb, sans rêve, se réveillant quelques heures plus tard avec un mal de tête poignant. Ses yeux l’avaient cherché dans leur chambre et dans les autres pièces de la maison, Niels tentant de se souvenir non sans difficulté des évènements de la veille, finissant par lui envoyer un message qui resta sans réponse jusqu’à son arrivée une heure plus tard. Il se redressa lorsqu’il entendit la porte claquer, soupirant à ses mots qui décrivaient son état actuel, sa fatigue plus que voyante. « C’était tellement une bonne soirée que j’ai fini sur le canapé. » Lâcha-t-il, passant une main dans ses cheveux, ne sachant pas par où commencer. « Bébé j’ai pas été cool hier… J’aurais pas du boire autant. » Dit-il dans un premier temps, le manque s’infiltrant dans chacune de ses cellules pour lui rappeler combien il n’était rien sans l’amour de sa vie. « J’sais pas exactement ce qu’il s’est passé, mais j’imagine que t’as eu tes raisons de pas vouloir de moi. »

Elle ne supportait pas d'être arrachée à l'amour de sa vie, même le temps de quelques minutes qui lui paraissaient toujours aussi longue que l'éternité. Elle avait découvert la jalousie et la possessivité à force de se noyer dans cet amour à la profondeur inouïe. Elle n'avait jamais été préparée à cet ouragan de sentiments, et pourtant maintenant, elle ne savait plus faire autrement. Elle roula des yeux à sa rétorque, fatiguée de devoir lui expliquer que toutes ces femmes le voulaient, leur regard étant assez explicites sur leur envie qu'elle avait détruit violemment par le biais de ses mots.

- J'ai pas le droit de pas être d'humeur ? Pourquoi tu ramènes tout à toi ? Demanda-t-elle, peinant à ne pas perdre patience devant son amour qui ne la comprenait pas, elle qui transpirait de tout l'amour qu'elle portait en elle, celui qui la dévastait en cet instant. Parce que si tu pensais à moi, jamais tu m'aurais laissé aussi longtemps hors de ton champ de vision, renchérit-elle, persuadée que Niels n'aurait jamais été capable de la laisser trop longtemps seule s'il n'avait pas atteint un tel degré d'ébriété, Aelya soupirant à ce qu'il ajouta en direction du chauffeur qui les conduisait chez eux. Tu dramatises... Souffla-t-elle, Aelya n'ayant jamais une seule fois admis que ses sentiments s'étaient absentés, son comportement entier traduisant tout le contraire bien qu'elle n'arrivait pas à être tendre, sa frustration l'emportant sur le reste. T'as jamais été comme ça non plus en même temps, se justifia-t-elle, eux qui ne se comprenaient pas ce soir, qui semblaient être sur deux rives opposées, Aelya regardant avec une légère peine son amour vomir, sachant pertinemment que c'était le résultat de la quantité d'alcool qu'il avait ingurgité, espérant intérieurement que cela ne puisse lui remettre les idées aux claires.

Elle n'avait pas répondu à ses mots d'amour, bien trop blessée dans sa fierté pour admettre une once de tendresse bien qu'elle s'était assurée durant la nuit, que son fiancé se portait bien. Ils dormaient tous les deux chacun de leurs côtés, Aelya peinant à trouver le sommeil alors que chacune de ses cellules l'appelaient à se blottir contre l'amour de sa vie qui lui manquait. Elle s'était donc échappée de sa prison en foulant le sable, en tête-à-tête avec Hank qui semblait ravi de cette balade improvisée, lui qui adorait se dépenser. Même si elle avait réussi à souffler, toutes ses pensées n'avaient qu'été portées vers Niels, lui qu'elle chercha à retrouver en revenant à la maison, croisant son regard fatigué alors qu'il avait émergé de son sommeil.

- Ca avait pas l'air de te déranger en tout cas, répondit-elle, faisant référence au fait qu'il n'avait pas lutté contre sa proposition de dormir hors de la chambre. C'est pas le fait que t'aies bu le problème même si je sais que ça un lien avec le reste, ajouta-t-elle de manière neutre, propice à la discussion. Ouais. Tu m'as laissé seule parce que t'étais trop occupé à faire connaissance avec d'autres femmes qui te draguaient surement, admit-elle, plissant ses lèvres. J'te reconnaissais plus... Avoua-t-elle dans un souffle, baissant le regard. Mais bon, t'étais bourré. Tu devrais te reposer aujourd'hui, affirma-t-elle. Tu veux du café ? Proposa-t-elle, se dirigeant vers la cuisine pour les servir, détestant cette distance qu'elle n'arrivait pas à rompre.

Il était juste incapable de réfléchir correctement, l’alcool brouillant sa raison et sa vision, Niels qui ne voyait toujours pas le mal dans son comportement, persuadé qu’il n’avait rien à se reprocher. Pourtant, il était inutile de préciser qu’il aurait sûrement eu la même réaction si les rôles avaient été inversés, sans doute même encore plus virulente, s’il avait surpris son amour discuter avec d’autres hommes qu’il ne connaissait pas. Il avait du mal à assimiler toutes les informations que lui donnait son amour, sentant une distance entre eux à laquelle il n’avait jamais été habitué. « Si t’as le droit. Tu fais ce que tu veux. » Dit-il, vexé par ses mots, par son ton glacial, par ses doutes qui faisaient surface et qui semblaient montrer que la confiance ne régnait pas totalement. « C’était pas mon intention de te laisser seule aussi longtemps bébé… J’ai pas vu le temps passer amour. » Se justifia-t-il, de manière totalement maladroite, visiblement incapable de tenir une conversation d’adultes ce soir, son état ne lui permettant pas de réfléchir de manière posée. Il entra dans le taxi, se permettant de faire la conversation au chauffeur, dramatisant en entendant les mots d’Aelya, en percevant le froid qui régnait entre eux et qui lui faisait comprendre qu’il avait dérapé. « Je suis désolé bébé, j’te jure que je le suis… » Souffla-t-il, le regard peiné devant l’incompréhension qui régnait entre eux, lui qui aurait certainement désiré décuver en quelques secondes pour pouvoir s’expliquer avec son amour. Mais la réalité le rattrapa rapidement, Niels faisant un détour par la salle de bain pour vomir, son état laissant à désirer alors qu’il accepta de laisser son amour dormir sans lui, conscient qu’il ne gagnerait rien à lui tenir tête ce soir. Il avait ressenti le manque le ronger, lui qui n’était pas habitué à la fraicheur du canapé, à ne pas sentir le parfum de son amour se déposer sur sa peau. Il s’était endormi en pensant à elle, comme à son habitude, sans penser au fait qu’il lui devrait des explications claires dés le lendemain matin, son inquiétude le sortant de son sommeil lorsqu’il comprit qu’il ne s’était pas endormi dans les bras de son amour. Il l’avait cherché, peinant à se rappeler des événements de la veille, Aelya arrivant quelques longues minutes plus tard. « T’avais pas à me subir hier… Surtout dans l’état dans lequel j’étais. J’pouvais au moins t’épargner ça. » Parce-qu’il savait que ça n’aurait pas été agréable pour elle de dormir avec lui, la rancoeur la poussant à prendre un peu plus de distance. « Aelya. J’aurais jamais été trop loin avec quelqu’un d’autre, tu le sais bien. J’ai dû m’arrêter pour parler avec des gens qui m’ont interpelé, ça aurait pu être n’importe qui. » Tenta-t-il de s’expliquer, sentant son coeur se serrer lorsqu’il la vit baisser les yeux, Niels ressentant sa douleur de plein fouet. « T’as douté de ma fidélité…? » Demanda-t-il, sans être agressif, sans chercher à l’accabler, désirant juste connaître le fond de sa pensée. Il hocha silencieusement la tête à ses mots suivants, acceptant sa proposition, la suivant dans la cuisine pour avaler un cachet et un verre d’eau, tentant de faire partir son mal de tête. « J’suis désolé de t’avoir gâché ta soirée. J’sais que le mal est fait et que ça changera rien. Mais j’suis désolé quand même. » Répéta-t-il, la distance qu’elle imposait entre eux lui faisant comprendre qu’il était allé trop loin.

À chaque fois qu'elle voyait l'amour de sa vie en compagnie d'autres femmes, c'était son instinct qui la guidait, mené par son impulsivité. Elle ne pouvait pas supporter de le savoir ailleurs que dans ses bras, son regard qu'elle désirait captiver en tout temps, et sûrement qu'elle n'arriverait jamais à partager son attention avec d'autres. C'était trop lui demander, parce qu'elle n'avait jamais su gérer sa peur de le perdre. Elle resta muette face à sa remarque, espérant que tout ce qu'elle lui disait le ferait cogiter, bien qu'elle en doutait à cause de l'alcool qui coulait à flot dans son sang.

- Et si j'étais partie avec un autre mec ? Tu t'en serais aperçu au bout de quatre heures ? T'aurais pas du me laisser seule du tout, lança-t-elle, vexée de le voir aussi détaché, aussi maladroit dans sa manière de corriger son attitude qui la blessait malgré le fait qu'elle savait qu'il était dépourvu de son discernement.

Elle entra dans le taxi avec Niels, son regard valsant sur le paysage plutôt que sur le visage de son amour qu'elle préférait pour une fois éviter d'admirer, pour ne pas l'enfoncer dans sa colère qui était déjà bien noire, se permettant de le reprendre face au chauffeur. Aelya avait cette désagréable impression qu'elle jouait un rôle moralisateur qui lui collait à la peau ce soir.

- Vaut mieux qu'on s'arrête là pour ce soir, ajouta-t-elle fermement, coupant la conversation entre eux.

Parce qu'elle voyait bien que leur mésentente s'envenimait, qu'il ne disait pas les mots qu'il fallait pour épancher sa jalousie, que son corps traduisait qu'il n'était pas apte à la discussion. Elle l'avait laissé s'étendre dans le canapé quand elle avait rejoint la chambre, plongeant dans les draps froids qui lui rappelaient à quel point le mal de Niels la rongeait. Elle était revenue une heure plus tard à la maison, lorsque son esprit fût délesté du poids de ses souvenirs qu'elle n'avait pas envie de garder en tête, et qui pourtant tournait en boucle. Si elle ne ressentait plus de colère, elle n'était tout de même pas disposée à se laisser aller dans la tendresse bien que son cœur lui criait de le faire.

- Tu m'as pas épargné pourtant, renchérit-elle en soupirant, repensant à la veille. Ouais. Mais tu m'as quand même laissé de côté. Sans te soucier de rien, haussa-t-elle les épaules, tentant de dissimuler ses blessures ouvertes dans son comportement détaché. Non, j'ai pas douté. C'est pas pour autant que j'ai apprécié ce que t'as fait, même si tu m'as pas trompé, avoua-t-elle, se dirigeant vers la cuisine pour faire démarrer la machine à café pendant que Niels récupéra un cachet. Ça sert à rien de parler de ce qui est fait, non ? Lança-t-elle d'une voix détachée, lui tendant sa tasse lorsqu'elle versa le café dans son contenant. T'aurais fait quoi toi, juste pour savoir, si j'avais passé du temps avec un groupe d'hommes, en te laissant de côté ? J'aurais pu disparaître de la surface de la Terre que tu l'aurais pas capté. Et moi quand je te cherchais, je m'inquiétais. J'aurais pas du, c'est tout. Ça m'apprendra à toujours vouloir être collée à toi. T'as pas besoin de ça finalement.

Leur jalousie était destructrice, capable de tout détruire, de tout emporter sur son chemin, comme une tornade prête à tout réduire à néant. Son état actuel ne lui permettait pas de se rendre compte de la gravité de la situation, mais ce qui était certain, c’était qu’il aurait explosé de la même manière qu’elle s’il l’avait surpris en compagnie d’autres hommes que lui. Il tenta de réfléchir un peu plus à ses mots, se rendant peu à peu compte qu’il avait manqué à son rôle de fiancé, lui qui habituellement était toujours collé à l’amour de sa vie. « T’aurais pu faire ça…? Partir avec un autre ? » Cilla-t-il, les émotions négatives mélangées à l’alcool commençant à le faire légèrement vriller, lui qui avait cette désagréable sensation qui le prenait à la poitrine. Il avait fait profil bas après les remarques de son amour dans le taxi, conscient qu’il n’arrangeait pas les choses, qu’il était sûrement préférable qu’il ne se taise plutôt qu’il ne cherche à se justifier de manière aussi maladroite. « Je voulais pas te blesser… » Murmura-t-il, juste avant qu’elle ne se défile dans leur chambre, dans leur lit qui était vide de sa présence parce-qu’Aelya préférait qu’ils fassent chambre à part pour la nuit. Il avait cogité quelques instants, paralysé par le silence qui l’entourait, lui qui était toujours habitué à entendre la douce respiration de son amour, sa douce chaleur qui réchauffait son corps. Il s’endormit finalement quelques instants plus tard, aidé par la quantité d’alcool qui assommait son esprit, ouvrant les yeux le lendemain, épris d’un immonde mal de tête. L’absence d’Aelya lui faisait comprendre qu’il avait dépassé les limites, et il parvenait parfaitement à capter le message qu’elle avait souhaité lui laisser en le privant d’elle encore et encore. « J’ai été un gros con. » Lâcha-t-il, plus fermement, se détestant de l’avoir traité de la sorte la veille. « J’avais plus aucune notion des choses bébé, j’aurais jamais été capable de te laisser de côté sinon. » Ajouta-t-il, fronçant les sourcils à la façon dont elle lui relatait les choses, comme si elle prétendait qu’il aurait pu aller plus loin avec toutes ces filles. « Je suis désolé, je recommencerai plus… » Murmura-t-il, tentant de capter son regard alors qu’elle s’écarta une nouvelle de lui pour aller leur servir du café, Niels la remerciant pour sa tasse. « Tu penses pas ce que tu dis… Tu sais très bien que j’ai besoin de ça, que j’ai besoin de toi, que je pète un câble dés que tu t’intéresses à un autre que moi. J’te l’ai dit, j’ai été un gros con de t’avoir laissé, et je comprends que tu m’en veuilles. C’est légitime. T’as même été sympa de pas me laisser dehors. » Lâcha-t-il, buvant une première gorgée de café, s’adossant au mur. « Je mérite tout ça. Je t’ai toujours dit que j’voulais être la version de moi-même avec toi. Et hier, j’ai pas réussi à l’être. J’ai pas été un bon fiancé. »

- T'es vraiment entrain de me poser cette question... Vraiment ? Lâcha-t-elle, accablée par sa question, elle qui pourtant avait consumé beaucoup de ses liens juste pour voir le leur éclore, parce qu'elle ne voyait que lui.

Elle n'arrivait plus à lui parler, et lui, il n'était pas apte à l'écouter, ce qui diffusait un vent d'incompréhension plus que lourd dans l'air ambiant. Elle savait qu'elle n'aurait jamais dû essayer de le tenter à s'expliquer, parce que finalement, il ne pouvait pas voir le mal autrement que dans l'irréparable, quand elle, elle se voyait simplement blessée de ce qu'elle ressentait comme un rejet, comme un oubli, comme un abandon. Elle les avait toujours vu collés l'un à l'autre, eux deux qui s'étaient toujours evertués à faire disparaître la foule pour simplement mieux s'aimer, incapables de se lâcher sans laisser l'inquiétude se frayer un chemin dans leurs pensées. Et finalement ce soir, elle s'était sentie bien seule dans leur duo pourtant complices, Niels qui avait sans le vouloir occulter ce qu'elle désirait vraiment : être avec lui, être à lui.

- Ça t'as pas empêché de le faire, répondit-elle, le laissant sur le canapé pour s'allonger dans le lit, le corps encore secoué d'émotions.

Elle aurait voulu qu'il vienne, qu'il soit là à la sécuriser, mais elle comprenait que ce n'était définitivement pas le soir où elle se sentirait entendu et comprise. Elle avait cogité toute la nuit, entre le manque de sa peau, les regrets, et les écorchures qui avaient refait surface sur son âme. Elle détestait avoir ce sentiment d'avoir été abandonnée, surtout par l'amour de sa vie, cette émotion suffisant à paralyser ses rêves pour laisser le vide l'habiter. Elle s'éclipsa le temps de prendre une bouffée d'air frais, revenant à son logement pour découvrir la mine fatiguée de Niels ainsi que ses regrets qui transparaissait.

- Ça change rien, l'alcool n'est pas une excuse, lâcha-t-elle, désirant lui faire comprendre que le mal avait été fait dans tous les cas. T'as le droit de faire des erreurs, ajouta-t-elle, consciente qu'il n'avait franchit aucune limite si ce n'était de profiter de la compagnie d'autres personnes, en l'occurrence, de femmes, son tempérament jaloux ne l'acceptant pas. Non j'en sais rien. Hier t'étais pas gêné à l'idée qu'on soit pas ensemble, que je sois pas là. Alors pourquoi j'aurais pas ce doute ? Demanda-t-elle en captant son regard. J'aurais pu te laisser dehors que j'suis sûre que tu t'en serais pas rendu compte. Je te respecte, Niels, j'aurais jamais été capable de te faire ça. Surtout pas dans ton état, admit-elle sincèrement. Ça arrive... C'est bon. Je voulais juste que tu comprennes que ça m'a blessé, répondit-elle, s'adossant au plan de travail de la cuisine, buvant son café. Heureusement que t'es en week-end là... Pour récupérer. Tu devrais aller prendre une douche, ça te ferait du bien, lui proposa-t-elle.