if you let me, i'll care of you + woody

C’était quand même une sacrée bombe qu’il venait de larguer là, Woody, même si Charlie avait eu bien des indices et du temps, aussi, pour s’imaginer sans doute toutes sortes de réponses aux questions qu’elle ne lui avait pourtant jamais posées. Ce ne fut toutefois pas ça, ça, la sclérose en plaques, qu’elle releva en premier. De son triste discours, elle sut faire ressortir ce qui avait été dit de plus beau, qu’elle lui plaisait. Cela fit sourire Woody, et même rire, un rire soufflé à travers ses narines. « Oui, Charlie Keynes, tu me plais. Beaucoup. » Il maintint son regard un moment, puis baissa les yeux en tentant de conserver cette légèreté sur son visage, mais quand Charlie continua, ce fut difficile de contenir son chagrin autre part que dans ses yeux. Elle réagissait sans gravité, et pourtant elle donnait bien l’impression d’avoir les deux pieds sur terre. Allait-il, envers elle aussi, prétexter qu’elle ne comprenait pas tout ce que sa condition impliquait ? Allait-il gâcher encore et encore ce que son cœur réclamait pourtant à tout rompre ? « On peut faire ça. Je voulais juste quand même te mettre au courant, que tu saches à quoi t’en tenir … Si jamais on avait à … si jamais ça en venait à être … » Il cherchait ses mots. Il haussa les épaules. « Je voulais que tu le saches, c’est tout. » Parce que des ratés comme ils venaient d’en vivre, ils en connaîtraient encore sans doute. Woody ne savait jamais à quoi s’en tenir avec lui-même. Elle le saurait encore moins. « Est-ce que tu restes quand même à dîner ? Je comprendrais si ça fait trop d’un coup. » Pour lui aussi, c’était gros, ce qui s’était passé aujourd’hui.

Derrière son besoin de s'appuyer à une canne, je savais que Woody me cachait une maladie. Dès notre rencontre il s'était comporté assez distant et très bref sur le sujet. Ça je l'avais compris et respecté. Bien entendu je suis rassurée qu'il me l'ait enfin avoué mais sûrement pas dans ces circonstances. L'humour est le meilleur allié pour détendre ce genre de situation et à mon grand soulagement il joue le jeu. Mon sourire s'élargit lorsqu'il me répète que je lui plais. Je vais finir par te croire. Mine de rien, cela me faisait du bien de l'entendre. J'en ressentais plus que jamais le besoin, après ce malheureux incident. Un autre sujet plane et sur le moment je ne sais pas bien comment réagir. J'espérais que nous parlons pas du futur de notre relation et je crois que ce sentiment est partagé. Il me faut une bonne inspiration avant de répondre avec plus de sérénité. Si ça devient sérieux, on avisera. Reste vague, Charlie, ou tu ficheras encore tout en l'air. Là, maintenant, tout ce que je veux, c'est être avec lui.  J'ai envie de rester. lui dis-je timidement, cherchant un regard complice.

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