Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: 6 years ago [Morgan] Ven 11 Sep 2020 - 22:17
6 years ago
Il est là, le regard braqué sur le sac de frappe lui faisant face. Il l’observe, les sourcils froncés, ses traits fins d’adolescent tordus par la concentration ; ses lèvres pleines retroussées en un sourire carnassier. Ses mains gantées frappent l’une contre l’autre alors que ses pupilles se dilatent sous l’excitation, impatient d’offrir à cet immense ballon rempli de tissu le châtiment qu’il méritait. Il avait vu tant de visages défiler sur ce cuir bon marché. Tant de sourires suffisant qu’il avait fait taire d’un coup de poing rageur. D’anciens camarades de classes, des profs, des mecs croisés en soirées, d’anciens rivaux, son père… Tant de visages que son esprit empli de rancœur et d’amertume ne parvenait à oublier. Parfois, c’était son propre visage qu’il observait. Son propre regard azur dans lequel il fixait ses prunelles. Son propre sourire qu’il observait s’éteindre à force de coups et de cris. Ce sourire faux, plaqué sur ses lèvres comme pour se persuader que tout allait pour le mieux. Le pire, c’est qu’il y croyait, Max. Il croyait en ce bonheur feint, fugace. Il pensait sincèrement qu’il était heureux, lorsqu’il s’observait dans un miroir. Lorsqu’il souriait à son reflet. Lorsqu’il observait, du coin de l’œil, l’ombre de son petit frère occupé à jouer à la console. A 17 ans, il avait déjà appris à croire à ses propres mensonges. Doux mensonges devenu sa vérité. Il était heureux. Pauvre, sans emploi et sans réel avenir, mais heureux. Et lorsque son bonheur décroissait, il avait tôt fait de l’augmenter à coup de pilules magique qui faisaient voir la vie en couleur. Et lorsqu’il sentait que certaines vérités se faufilaient jusqu’à sa conscience, il les faisait taire à coup tease et d’alcool. C’était aussi simple que ça.
« Frappe plus fort Max ! C’est moue tout ça » Entendit-il hurler depuis l’autre côté de la salle. La voix de Brad, le propriétaire de la salle de sport. Un grand noir d’une trentaine d’année qui semblait prendre énormément de plaisir à voir un petit jeune maltraiter ses sacs de frappe. Sans doute avait-il compris que c’était ce qu’il fallait à Maximilien pour canaliser son énergie. Frapper. Encore et encore. Frapper à en perdre haleine. Ce n’était pas tant de la boxe qu’il faisait, dans ces moments là. Ce n’était qu’un défouloir. Un exutoire à toute cette colère que le garçon gardait enfui en lui. A toute cette haine. A toute la frustration accumuler durant ses journées de mensonge. Chaque coup porté à ce sac de frappe était un coup de moins dans la gueule d’un passant. D’une personne le fixant avec un peu trop d’insistance ou ancrant son regard dans le sien une seconde de trop. Le corps dégoulinant de sueur, Maxime ne remarqua pas tout de suite la porte de la salle de sport s’ouvrant sur un nouvel arrivant. Pas plus qu’il ne remarqua ce dernier s’approcher des sacs de frappes. Ce ne fut que lorsqu’il sentit le regard de l’inconnu sur lui qu’il se décida à relever la tête, le visage contrasté par l’effort et ses cheveux blonds coupés courts plaqués sur son crâne. « Qu’est c’que t’as le vieux ? Tu veux ma photo ? » Les sourcils froncés, Max observait l'inconnu avec méfiance. Il n'était rien de plus qu'un gamin tentant de se défendre par l'attaque. De cacher son peu d'estime de lui-même par une confiance feinte et de la provocation. Il n'était qu'un ado comme un autre, tentant d'exister aux yeux des autres, maladroitement.
@Morgan Johnson Hésite pas à me dire si tu veux que je continue ou que je change quelque chose. J'ai tenter de faire au plus court x)