save me from the dark (enzo)

Elle était là. Sur le sol. Depuis une vingtaine de minute, elle regardait Gisella avec ses millions de yeux et ses pattes poilues. Au fond, elle n’avait sans dite rien de dangereux, une araignée typique qu’on pouvait retrouver dans mes maison australiennes, rien de plus. Mais la belle Gigi les avait en horreur. Et tout prétexte était bon pour voir Enzo, preux chevalier qui avait proposé de venir inspecter la bête et évaluer son niveau de dangerosité, mais aussi de protéger sa petite copine. Et d’ailleurs, ce dernier toqua à la porte de l’appartement de l’Italienne, elle qui avait dû se trouver un petit chez elle après son hébergement prolongé chez Zak. « Entre, je peux pas la quitter des yeux! », criait-elle en parlant de l’insecte qu’il lui avait demandé de surveiller jusqu’à ce qu’il arrive. « Enzo! Mon sauveur. Tue là. Fais quelque chose. J’en peux plus. » Gisella était remontée sur une chaise, accroupie, sans bouger. Tout ça devant une minuscule araignée.

La situation était plutôt cocasse. Je m'étais proposé pour venir protéger ma belle contre une araignée, mais c'était plutôt une excuse pour passer un peu plus de temps à ces côtés. L'arachnide n'était sans doute pas dangereux, mais ça ne change absolument rien lorsqu'on en a une phobie. Je cogne à la porte de Gisella et elle me cri d'entrer. Je la retrouve alors perchée sur sa chaise et je ne peux m'empêcher d'éclater de rire lorsque j'aperçois la petite araignée dans le coin de la pièce. Elle n'était pas si petite que ça, mais si on la compare aux autres spécimens qui se trouvent en Australie, elle est bien moins imposante. Je m'occupe de tout votre majesté. Je m'approche de la chose et me rend bien compte qu'elle n'a rien de dangereux. T'inquiète pas, on en a souvent des comme ça à l'appartement. Je me dirige vers la cuisine pour prendre un essuietout et en finir une bonne fois pour toute avec la bête. La pauvre aura la peine de mort aujourd'hui. Une fois l'araignée prisonnière, je la jette dans la toilette et tire la chaine pour bien prouver à Ella qu'elle n'a plus rien à craindre. Je reviens vers elle et lui tend la main pour qu'elle descende enfin de la chaise. Aussitôt qu'elle met le pied par terre, je la tire vers moi en passant ma main derrière le bas de son dos. Vous n'avez plus rien à craindre ma demoiselle. Je passe un doigt sur son visage et lui souris, heureux de l'avoir près de moi.

« Vite! Vite! Elle bougeeeeeee! » Il faisait quoi dans la cuisine? Un café? Un espresso? Une pause tiramisu? Ça lui paressait une éternité. Mais Enzo revint rapidement dans le séjour, essuie-tout à la main, prêt à débarrasser sa belle de cette vilaine bête qui la dérangeait tant. Et ce ne fut qu’une fois l’araignée dans les toilettes, la chaîne tirée et Enzo revenu vers elle que Gisella se remit à respirer normalement. Qui l’aurait cru, qu’une femme aussi forte qu’elle, aussi résiliente qu’elle, qui avait fait face à des criminels de la mafia sans cligner des yeux aurait pu avoir peur d’un si petit insecte?

Enzo s’approcha de la brune, lui tendant la main pour qu’elle descende de sa cachette en hauteur. Et une fois les pieds au sol, cette main ferme vint l’attirer contre lui, contre son corps qui l’accueillait comme s’ils avaient été fait pour d’emboîter. « Oh... », dit-elle quand sa valse s’arrêta. « Je ne crains rien quand vous êtes là, monsieur le chevalier servant », gloussa la brune en approchant son visage de celui d’Enzo. « Comment vous remercier? », s’ensuit-elle en fixant les lèvres de son petit ami avant de les capturer.