le coeur a ses raisons et la raison a son coeur feat Aura

Cela faisait un mois que j’avais claqué la porte du musée, ne supportant plus l’ambiance que je subissait au travail, les railleries de mes collègues et les piques de ma supérieure dont le complexe d’infériorité, vis à vis de mes diplômes, se sentait à dix kilomètre à la ronde. Au début, cela avait été l’euphorie, j’avais enfin réussi à quitter une situation qui m’oppressait , j’avais fait entendre ma voix, je m’étais affirmée. J’avais trouvé ça grisant, au début. Et puis il y avait ce champ de possibles qui s’était ouvert, qui me laissait le choix de faire ce que je voulais de ma vie…seulement, les choses n’étaient pas si simple que ça et parfois, je doutais. Je doutais même beaucoup. Il m’arrivait même de regretter le musée, quand bien même je m’étais ennuyée ferme dans ce poste. Mais c’était la peur qui parlais.
Aujourd’hui, je me sentais un peu morose, et pour tromper l’ennuie, j’avais decidé de prendre un peu l’air. En sortant, toutefois, je m’étais attendu à tout sauf à tomber sur Bessie. Au moment où je m’y attendais le moins, la brune me rentra dedans, me laissant pantoise.
— B…Bessie ? Qu’est-ce que tu fais là ?

Cette affirmation, « j’habite toujours ici » me surpris, cela faisait plusieurs semaines, pour ne pas dire, des mois que je ne l’avais pas vu. La dernière fois que nous avions parlé, c’était pas texto et je lui reprochais d’avoir dévoilé à mon frère, dans mon dos, la relation que nous avions entretenu quelques mois plus tôt elle et moi. Bessie avait été une grande amie pas le passé, et une amante, durant un temps, et j’éprouvais encore un peu de rancoeur par rapport à ce qu’elle avait dit à Fede sans m’en parler, mais de l’eau avait couler sous les ponts. Je n’allais pas lui en vouloir éternellement de toute façon. Ce qui était fait était fait, et Fede ne me faisait plus la tête de toute manière. Tout avait été digéré.
— Je…euh…je vais bien. Merci.
Ce fut tout ce que je trouvais à dire. En vérité, je ne savais pas du tout comment engagé la conversation avec elle.
— Je dois…rejoindre Livio, pour déjeuner. J’avais envie de me promener un peu avant.