Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: trouver une bonne raison d’avoir vécu, on y est presque - conjo Jeu 18 Juil 2024 - 22:52
Ce matin, j'étais allé récupérer ma p'tite bande de jeunes, tout ensommeillés par l'heure matinale de notre rencontre. Aujourd'hui, c'était un jour spécial pour les associations d'ado, c'était les olympiades annuelles. L'occasion de se faire rencontrer les jeunes de Bowen. L'idée était vraiment chouette, on était cinq asso sur la ville, ils mélangeaient les jeunes et faisait des équipes. Ca faisait un peu écho à la fête de la mangue, mais version adolescent. On était attendu très tôt au stade du complexe sportif, parce que les organisateurs comptaient sur tout le monde pour mettre en place l'évènement. Il fallait monter des tonnelles, pour se protéger du soleil, mettre en place les stands de restauration et organiser les différentes épreuves. C'était bien organisé, on savait exactement quoi faire et ça permettait aussi, de mettre une belle ambiance dès le début. Les jeunes apprenaient à faire connaissance avant le début des épreuves. Bien évidemment, Concho était présent, on s'était salué de loin, parce qu'on était pas envoyé sur les mêmes types de préparations. Ca m'faisait un peu tout drôle qu'il soit là, j'vais pas mentir. Depuis le dernier écart qu'on avait eu, dans cette cage d'escalier sacrée (oui, chaque endroit dans lequel on laissait éclater notre passion devenait automatiquement sacré, c'était la règle), on ne s'était pas reparlé. On ne s'était pas revu non plus. J'savais bien évidemment pas trop comment me situer par rapport à tout ça. Pour l'instant, j'essayais de rester focus sur comment monter cette tonnelle, qui accueillerait le camp de base des jeunes d'Adventure Seekers et ceux de Head Ahead. Comme par hasard. Cela signifiait qu'une fois les olympiades démarrées, Concho et moi devront partager le même QG. J'dois admettre que j'avais pas mal hâte à ce moment, j'étais jamais en reste d'évoluer dans le même espace que Concho. Même si là, les sous-entendus sexuels à base de fraises n'auraient clairement pas leur place. Finalement, tout avait été installé, et les jeunes étaient tous appelés au centre du stade, pour former les équipes et démarrer la première épreuve. J'me trouvais au QG, les joues un peu rosies par l'effort d'avoir monté la tonnelle. J'avais eu de l'aide clairement, mais j'avais un peu sous-estimé la force physique qu'il fallait pour porter les rambardes d'acier. J'regardais les jeunes, vaguement, tandis que Concho fit son apparition sur ma droite. "Hey salut!" que j'lui dis avec un p'tit signe de la tête. "T'es bien téméraire de t'aventurer sous cette tonnelle, c'est moi qui l'ait monté et j'garantis pas la solidité!" Le vent était clément pour l'instant, l'air était respirable en cette fin de matinée, mais clairement, la présence de Concho me laissait pas indifférente. J'allais devoir probablement lutter très fort pour ne pas avoir des pensées intrusives. Cela dit, la simple présence de tous ces adolescents autour de nous allait me facilité la tâche, for sure.
"s'il fallait se taire alors j'ai vraiment tout gâché, j'aimerai que tu cèdes à mes propositions, éloignons-nous d'ici, prends ça comme une mission, devenons invisibles, je lui ai dit "à tout à l'heure", il a pris ça comme un missile"(c)endlesslove.
Conchobáhr Rosenbach
MESSAGE : 3308 ICI DEPUIS : 06/03/2016 COMPTES : woody & jackson & isaiah & elmo & nova & oskár CRÉDITS : whovian (a) & sarasvati (s)
STATUT : célibataire, papa de Maxwell (2016), Lara (2019) et Alizée (2023), de trois mères différentes
Sujet: Re: trouver une bonne raison d’avoir vécu, on y est presque - conjo Jeu 18 Juil 2024 - 23:13
À chaque année, y’avait de nouvelles têtes d’adolescents chez Head Ahead et ça signifiait de recommencer à zéro les explications de ces olympiades annuelles. C’était aussi, donc, le moment de faire un pep talk à mes jeunes qui, clairement, n’avaient pas tous et toutes envie de se retrouver avec tous les autres jeunes de la ville, certains plus privilégiés que d’autres. Je comprenais. Moi non plus, j’aurais pas eu envie, à leur âge, d’me retrouver mêlé aux personnes auprès de qui je fréquentais le lycée, ces mêmes personnes qui me regardaient de haut. Je comprenais parfaitement leur feeling, alors j’avais du mal à leur faire voir une autre perception que celle-là. Heureusement, y’avait des gens autour de moi, des bénévoles comme Sara par exemple, qui savait davantage s’y prendre et qui avait des lunettes un peu plus roses que les miennes par rapport à ça. Elle avait pris le relai et du coup, pas mal de jeunes avaient décidé de participer. Les autres, je ne leur forçais pas la main. Je ne les forcerais jamais à faire un truc qu’ils ne voulaient pas faire. J’allais à leur rythme. Je m’étais donc rendu de bonne heure au stade du complexe sportif, pour aider à la mise en place des olympiades. J’étais assigné à la team de montage des épreuves, donc il fallait transporter des obstacles en tous genres et les poser aux bons endroits sur le terrain gazonné. Je m’exécutai, ne manquant pas de saluer Joan quand je croisai son regard. Évidemment, qu’elle allait être là. J’y avais pensé toute la semaine. Ça faisait trois semaines, pile, qu’on ne s’était pas parlé. Je l’avais vue, de loin, pendant la dernière semaine des festivités de la Fête de la mangue, mais ça s’était arrêté à ça. Ah, pis, j’l’avais vue dans mes fantasmes, aussi. Ouais, parce qu’on aurait pu croire que ces pensées envahissantes, là, elles se seraient arrêté une fois que Joan et moi on aurait couché ensemble, mais non. Pas du tout. Elle était encore bien là, occupant mes pensées, m’faisant réaliser que vraiment, la sexualité avait une grande place dans ma vie. Et m’faisant réaliser, aussi, que ma vie sentimentale était très bordélique et qu’il fallait que j’aie une discussion avec Freja concernant tout ce qu’on avait pu se dire y’avait maintenant un mois et demi. Je repoussais. J’avais peur des conclusions. J’avais peur de ce que je dirais, et de ce qu’elle dirait, aussi. Pis y’avait Joan et on dirait que je repoussais aussi ma conversation avec Freja parce que je ne savais pas trop quoi penser de Joan. On ne s’était pas parlé pendant trois semaines, ça signifiait sûrement que y’avait pas grand chose entre nous, non ? En même temps, c’est pas que je n’avais pas eu envie de lui envoyer un message sur Insta. C’est juste que je ne savais pas trop si je devrais. Si elle s’attendait à ce que je le fasse. Si j’étais correct de croire qu’il faudrait remettre ça, ce qu’on avait vécu. Bref, c’était un peu le bordel, et m’occuper des olympiades, finalement, ça me faisait du bien. Une fois que tout fut prêt, je me dirigeai vers la tonnelle qu’Head Ahead partageait avec Adventure Seekers (of course qu’il fallait qu’on soit en binôme, c’est la vie qui m’envoyait un message). « Hey, bon matin, Joan. » Que je lui répondis avec un sourire, un café à la main, pour bien démarrer la journée. « Hmm. Il faudrait peut-être que je téléphone à mes enfants pour leur dire que je les aime et que je leur lègue tout ce que j’ai. » Dis-je à la blague, en levant les yeux vers le haut de la structure de la tonnelle, dubitatif.
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saw a girl that I used to know, it's funny how a heart moves on. she's got a home and a family, I get the feeling she's forgotten me. people leave their mark and go like footprints in a winter snow. (@KODALINE)
Sujet: Re: trouver une bonne raison d’avoir vécu, on y est presque - conjo Jeu 18 Juil 2024 - 23:40
Tout prenait bien forme devant nos yeux, tout au long de ce temps de préparation. Il y avait un côté vraiment satisfaisant de voir autant de personnes s'accorder ensemble pour faire vivre un évènement. J'en faisais partie et ma tâche avait été de monter des tonnelles. C''était pas spécialement ma préférence mais j'y avais mis du coeur. Les jeunes d'Adventure Seekers y mettaient pas mal du leur aussi. Et ils avaient plutôt intérêt. J'leur avais bien rappelé qu'aujourd'hui, il fallait qu'ils soient sympas, volontaires, comme je tentais qu'ils le soient à chaque fois qu'on faisait une sortie. Cela dit, le public que je drivais était pas des plus enclins à l'intégration. C'était pas des monstres non plus, et j'trouvais ça bien, que pour une fois, ils soient tous mélangés. Pour pas créer de compétition, mais plutôt un moment de rencontre. J'voyais ça vraiment sous un prisme positif et j'restais vigilante aux agissements de mes jeunes. Mais force est de constater qu'une fois qu'ils se retrouvaient tous au centre de la pelouse, pour former les équipes, j'avais un p'tit moment un peu plus tranquille. Ils joueraient pas tous ensemble, à chaque temps, alors il y aurait forcément toujours quelques jeunes à traîner au QG, mais j'comptais sur leur team spirit pour aller encourager les autres. C'était ma première olympiade et même si Dereck m'avait dépeint l'évènement, je restais attentive, pour être certaine de faire les choses correctement. J'les regardais, distraitement lorsque Concho arriva sous la tonnelle. C'était toujours bien spécial de l'avoir dans mon espace. Concho, il avait pas quitté mes pensées. Pas depuis la dernière fois. C'était beaucoup de non-dit et de silence. Faut croire qu'on se captait juste de temps en temps, avec une belle énergie sexuelle entre nous qu'on faisait grandir jusqu'à ce que ça explose. Ca avait été notre mode opératoire les deux dernières fois. Et depuis, rien. Pas un message. Même pas un bravo de sa part pour la victoire de mon équipe à la fête de la mangue. Cela dit, j'savais pas tellement quoi attendre de lui, de nous. Comme on en avait jamais parlé, j'savais pas trop ce que ça voulait dire tout ça. Tout ce que je savais, c'est que Concho avait cette fâcheuse tendance à pop-up dans mon esprit, plusieurs fois par jour, avec son sourire, ses lèvres et son aura que mes pensées se plaisaient à transformer en fantasme. Là, la situation était différente, il était pas question d'se chauffer et d'aller sanctifier un quelconque endroit dans les parages. C'était pas au programme. Non pas que j'remarquais pas à quel point il était sexy Concho là, juste en étant lui. J'avertissais que ma construction de tonnelle était bancale, et sa réponse me laissa comme un p'tit temps de latence. Des enfants? Comment ça des enfants? Est-ce que c'était à la blague? Est-ce que c'était fucking sérieux? J'crois que ça se voyait que j'avais un p'tit blanc dans mon esprit là, j'avais juste incliné ma tête sur le côté et plissé légèrement les yeux, tandis que lui semblait inspecter la structure. J'décidais pour l'instant de garder ça dans un coin de ma tête, parce que j'arrivais pas à le process comme ça, sur l'instant. "Tu f'rais mieux ouais de mettre de l'ordre dans tes affaires. Un coup de vent est si vite arrivé." que j'réponds en souriant, toujours complètement troublée par ce qu'il vient de me dire. "Tu s'ras mignon aussi de signer une décharge, me dédouanant de toute préméditation, histoire que ça me retombe pas dessus." Ouais, prendre le tout à la blague, c'était le mieux pour l'instant. J'me rendais compte là, sur l'instant, que Concho, j'connaissais rien de sa vie. C'était possible après tout qu'il ait des enfants. Ca me brûlait les lèvres de lui poser la question. Habituellement, j'hésitais pas une seule seconde à formuler les questionnements que j'avais en tête, mais là, dans ce genre de situation, tout devenait un peu plus compliqué. J'continuais de penser à toute vitesse et en fait, ça me ressemblait pas. Parce qu'à l'instant où il avait dit ça, il avait éveillée ma curiosité. Et elle était plus forte que tout cette curiosité. Après un p'tit silence, c'est comme si mon esprit disait un gros fuck, et je revenais sur ce sujet que Concho avait lancé, comme ça, l'air de rien. "Et donc ces enfants là, ils sont en âge de tenir un téléphone et de comprendre la notion de lègue?" J'plissais un peu mes yeux, attendant sa réponse, pour voir si finalement c'était juste à la blague ou s'il avait réellement des enfants. Alors ça, clairement, j'm'y attendais pas. Concho était définitivement plein de surprise.
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Sujet: Re: trouver une bonne raison d’avoir vécu, on y est presque - conjo Jeu 18 Juil 2024 - 23:59
Je ne remarquai pas la surprise dans le regard de Joan, puisque j’étais occupé à analyser la structure de la tonnelle qu’elle avait montée. Il ne fallait pas oublier que j’avais bossé dans la construction pendant plusieurs années, quand j’avais décidé de m’en aller vivre à Melbourne, laissant derrière Bowen et les mauvais souvenirs que je gardais de mon adolescence. Ça me semblait finalement plutôt correct, comme assemblage de tonnelle. Rassuré, je pouvais continuer à blaguer en toute légèreté et paix d’esprit. « En plus, y’a pas un avertissement météo que y’aura de grosses rafales cet après-midi ? » Je disais ça sur le ton de l’humour même si c’était vrai, j’avais regardé les prévisions ce matin, question d’évaluer un peu la faisabilité de toutes les épreuves de la journée, et il y avait un risque de petite tempête passagère plus tard dans la journée. On s’était dit qu’on regarderait ça en temps et lieu, avec les autres membres des assos. Concernant la décharge, je répondis, avec un brin de malice : « Est-ce que ce l’est, prémédité ? Ta manière d’effacer auprès de Dereck toutes les preuves que t’as finalement eu des rapprochements avec l’ennemi ? » Cette dernière partie, je la dévoilai à voix un peu plus basse, parce que quand même, des idées pouvaient rapidement être faites si on nous entendait. Des idées qui ne seraient pas fausses du tout. Des rapprochements, Joan et moi en avions eus, deux fois plutôt qu’une, et quelles délicieuses fois. Y’avait que nous qui le savions, cela dit. Je n’en avais même pas parlé à qui que ce soit. Je me disais que de son côté non plus, même si franchement, j’en savais rien. Si elle m’éliminait avec sa tonnelle défaillante, y’aurait plus de trace de tout ça, plus de trace de nous. Joan ramena le sujet de mes enfants, en me posant une question sur leur âge. C’est vrai que j’avais lâché ça comme ça, sans prévenir, sans tourner autour du pot. C’est pour dire à quel point j’ignorais où nous en étions, Joan et moi. À une date, j’aurais révélé cette information-là en prenant des pincettes, en préparant un peu le terrain. Être un parent célibataire, ça avait son lot de complications, quand venait le temps de dater. Je le savais, et on en avait longuement parlé avec Tahlia, pis avec Freja, qui vivaient la même réalité. Je me disais que je venais peut-être de tout éteindre de ce feu avec Joan, sans même y avoir réfléchi. Moi, j’étais papa, c’était naturel pour moi, c’était mon quotidien, c’était ma vie. J’avais pas pensé, là, sur le coup, que ça pouvait sûrement changer quelque chose à ce qu’on avait, whatever that was. Je bus une gorgée de mon café avant de me lancer. « Mon plus vieux Max, ouais, à huit ans et futé comme il est, j’crois qu’il saurait déjà me lire et m’expliquer mon propre testament. Ou alors il pourrait au moins le googler, pour en revenir à la question du téléphone. » Je ris, échangeant un rapide regard avec Joan. J’exagérais un peu les compétences de mon fils mais quand même. Je reportai mes yeux sur les équipes qui étaient en train de se faire former. « Par contre, Lara et Ali, elles ont cinq et un an, alors j’ose espérer que je vais pouvoir les surpasser encore quelques années à ce sujet. » J’avais fait exprès de les mentionner, les âges, sans répondre de manière évasive. Comme ça, Joan était au courant. Elle comprendrait aussi qu’en ayant une fille de douze mois, le “compliqué” dont je parlais à demi-mot lors de l’assemblée générale à laquelle on avait assisté ensemble, ça ne sortait pas de nulle part. J’osai lui jeter un coup d’oeil, à Joan, pour guetter sa réaction. J’sais pas pourquoi, ça me rendait nerveux, de savoir ce qu’elle pensait de ma paternité.
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Sujet: Re: trouver une bonne raison d’avoir vécu, on y est presque - conjo Ven 19 Juil 2024 - 0:34
J'essayais d'analyser tout en tentant de rester un peu distante avec le sujet. Parce que c'était pas rien en réalité que Concho soit père. Même si, en fait, je ne m'étais jamais posé la question, j'arrivais pas spécialement à définir les changements que ça pouvait me procurer en dedans. C'était trop soudain, trop brutal pour que j'puisse savoir si c'était une bonne chose ou pas. Et pis, la manière aussi naturelle qu'il m'avait dit tout ça, ça traduisait peut-être une envie, ou de ne rien vouloir me cacher pour être parfaitement transparent, ou une tendance au je-m'en-foutisme de notre relation. Genre, on est pote ou simplement connaissance, alors à quoi bon chercher à te cacher ça? C'était un peu le bordel là, dans ma tête, et forte heureusement, Concho était trop occupé à inspecter la tonnelle pour voir le petit blanc passé dans le fond de mes yeux. J'optais pour l'option probablement la plus simple, faire comme si de rien, dans un premier temps. Je hochais la tête en fronçant un peu du nez. "Ouais, j'ai vu qu'ils annonçaient pas une super météo, finger crossed!" que j'disais en croisant mon index et mon majeur comme si ça pouvait réellement avoir un impact. De toute façon, ni lui moi ne pourraient rien y faire à ce vent, s'il décidait d'se mettre à souffler. J'lui suggérais aussi de signer une décharge, pour me dédouaner et il me répondit, clairement avec une voix beaucoup moins audible, du moins pour d'éventuelles oreilles qui traîneraient autour de nous. Donc ouais, même si on se devait de rester parfaitement professionnel, Concho s'autorisait tout de même des p'tites sorties de ce type. "Ca s'rait assurément la meilleure des manières de te faire taire oui. J'suis assez prévoyante comme fille!" que j'lui répondais moi aussi à voix basse, avec un p'tit air amusé, comme pour faire planer un faux mystère. Bien évidemment que non, je n'avais pas envie que Concho disparaisse. Loin de là. Au contraire. Qu'il soit dans mon espace encore et encore. C'est ça que je demandais moi. Cela dit, j'pouvais pas laisser en suspens plus longtemps sa sortie concernant des hypothétiques enfants. Alors j'remettais assez rapidement le sujet sur le tapis. J'étais pas en mesure de laisser passer ça. Ma curiosité était piquée et j'fus assez surprise de voir avec quel naturel Concho me livra toutes les informations. Les unes après les autres. Y avait d'abord un enfant, un grand, qui semblait fort intelligent. Et puis, deux autres. Des filles. TROIS ENFANTS? Oh my fucking god, ça f'sait quand même beaucoup. Concho était passé en un battement de cil d'un homme tout à fait classique (bien qu'extrêmement plaisant et attractif de mon point de vue) à l'heureux père de trois enfants. Comme le body langage de Concho était calme, j'me calais dessus, me contentant de hocher la tête, de sourire un peu bêtement et d'avaler les informations les unes après les autres. Mais en dedans, c'était un peu une p'tite tempête qui s'agitait. J'savais pas trop ce que ça changeait en réalité. Beaucoup de choses si on s'engageait lui et moi dans une histoire, rien si nos ébats passés appartenaient véritablement au passé. Et comme j'savais pas tellement où Concho me situait entre ces deux extrêmes, c'était parfaitement impossible de savoir comment réagir. C'que je retenais déjà c'est que sa petite dernière, âgée d'un an, devait probablement traduire les "complications" auxquelles Concho avait fait écho lors de l'assemblée. "Alors d'après mes calculs savants, ça fait donc trois enfants." que j'disais, comme si j'avais besoin de le dire à voix haute. C'était probablement assez ridicule. "Dont un qui sait déjà googler des informations. Il a probablement plus de skills que moi en informatique." que j'rajoutais, tout à fait sérieuse. Moi et la technologie, c'était un peu une mauvaise histoire, j'étais tout à fait gauche avec un ordinateur entre les mains et Dereck d'ailleurs s'arrachait un peu les cheveux avec ça. Mais clairement, là, c'était pas le sujet. J'tentais de me ressaisir, parce que ça faisait quand même beaucoup d'informations et j'savais pas trop comment dealer avec. D'après ce que je comprenais, ça voulait quand même dire qu'il avait vécu une sacrée longue histoire avec leur mère, jusqu'à dernièrement, si j'arrivais bien à lire les lignes. J'plissais un peu les yeux, le regardant attentivement, comme pour essayer de l'imaginer avec des enfants. Et comme j'avais pas spécialement ma langue de la poche et que je réfléchissais pas beaucoup à ce que je disais, je laissais mon esprit parlé à ma place. "J'm'étais jamais spécialement posé la question de savoir si t'avais des enfants ou pas, c'est pas mal inattendu honnêtement, mais quand j'te regarde bien là, ça m'paraît pas insensé." Je hochais la tête légèrement, quittant son regard pour le reporter vers le centre du terrain. "Moi j'ai aucun enfant, zéro, au cas où tu te poserais la question" que je précisais avec un p'tit sourire. J'avais pas mal milles questions à lui poser sur sa paternité, mais y avait comme un truc qui m'empêchait de le faire. Une volonté de bien faire, avant tout. Parce que même si on s'était rien dit, Concho, il comptait pas mal pour moi.
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Sujet: Re: trouver une bonne raison d’avoir vécu, on y est presque - conjo Ven 19 Juil 2024 - 1:38
J’aurais dû être acteur, parce que si le ton de ma voix semblait naturel, il n’en était rien, en-dedans de moi. J’avais une tornade de doutes, une pluie d’embarras, un océan de nervosité. J’adorais mes enfants. J’étais fier de chacun d’entre eux. J’étais en train d’élever de magnifiques humains et c’était magnifique. Être père était le plus beau cadeau que la vie avait pu me faire, trois fois plutôt qu’une. Cependant, ma petite famille était bien loin de l’image que je m’en étais faite lorsque j’étais un peu plus jeune adulte. Je voulais plusieurs enfants, ça, c’était une case bien cochée. Mais je voulais les avoir avec une seule et même femme, la femme de ma vie, celle que j’aurais mariée à vingt-cinq ans, celle avait qui j’aurais célébré, l’année prochaine, notre dixième anniversaire de mariage. J’aurais vécu avec mes trois enfants sous le même toit, et ma douce auprès de qui je me réveillerais tous les matins. Il n’en était rien. Mes trois enfants étaient en garde partagée. Mon plus vieux était à l’autre bout du monde avec sa mère la majorité de l’année. J’avais une relation tendue avec la mère de ma dernière en raison de notre toute récente rupture. Ce n’était pas du tout le portrait que j’aurais souhaité, en m’imaginant ma vie à trente-quatre ans. Mais c’était ma vie. Je l’aimais quand même. C’est juste que, parfois, quand je la présentais aux autres, à une femme qui me plaisait en plus, il m’arrivait malheureusement de ressentir une pointe de honte. Je me jugeais, moi-même, pour ce parcours rocailleux. Pour cette famille éclatée en raison de mon incapacité à garder quoi que ce soit soudé. « C’est ça, oui, ça fait trois enfants. » Admis-je. En même temps, jusque-là, rien d’alarmant. J’avais trente-quatre ans. C’était plutôt typique d’avoir trois enfants à cet âge, si on pensait que j’avais été avec la même femme du premier jusqu’au dernier. Là, c’est la suite qui se corsait. Disons que je ne sautais pas sur l’occasion pour le mentionner, ça, que ces enfants-là étaient tous d’une mère différente. J’allais pas m’en vanter. Joan se dirait très certainement que je ne prenais rien ni personne au sérieux. Et … j’sais pas, j’avais pas forcément envie qu’elle pense que je balayais du revers de la main ce qu’on avait vécu. Que ça ne m’importait pas. C’était pas le cas. Si je pensais aussi souvent à elle, c’est que ça signifiait quelque chose. Je ris quand elle me lança que Maxwell avait sûrement déjà plus de skills en informatique qu’elle. « Non mais écoute, maintenant il résout les puzzles de Zelda : Tears of the Kingdom plus vite que moi, j’en peux plus de cet enfant, je sais pas si c’est parce qu’il est futé ou si c’est juste un gros tricheur qui Google tout ça, mais … » J’haussai les épaules. « Ouais, il est pas mal. » Je souris. Elle allait sans doute prendre ses jambes à son cou, Joan, de me voir dégoulinant d’amour comme ça envers mes enfants. Mais bon. C’était moi. À prendre ou à laisser. Quand elle admit que finalement, ça faisait sens, que je sois père, je mis une main sur mon ventre. « Quoi, c’est mon dad bod qui m’a give away ? » En vrai actuellement c’était pas trop mal, la Fête de la mangue avait aidé à me garder bien en forme, mais c’est vrai que parfois je pouvais retrouver mon petit ventre d’autrefois, si j’faisais pas attention. D’elle-même, Joan me livra une information qu’il me manquait et qui planait comme une pièce manquante au puzzle. « C’était ma prochaine question, oui. » Lui confiais-je alors qu’elle m’apprenait qu’elle n’en avait pas, d’enfant. « Est-ce que tu en veux ? » Et, selon la réponse qu’elle me donnait, j’saurais au moins un peu me situer dans ce qui pourrait ou ne pourrait pas nous attendre pour la suite. Ce serait l’occasion pour elle de me faire comprendre qu’elle fermait la porte à doubles tours, si elle me disait qu’elle ne voulait pas d’enfants, même pas comme belle-mère. Woah, je me projetais vraiment jusque-là ? On n’en était pas là, Joan et moi. On n’en était nulle part. Et pourtant, j’étais accroché à ses lèvres dans l’attente de sa réponse.
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Sujet: Re: trouver une bonne raison d’avoir vécu, on y est presque - conjo Ven 19 Juil 2024 - 2:16
Donc c'était un fait. Conchobàhr, le Concho avec qui j'avais vécu deux instants complètement hors du temps et dont je me souvenais encore avec une belle part de fantasme dans la tête, avait trois enfants. J'savais pas trop en réalité ce que ça signifiait, est-ce que ça devait être un red flag ? J'avais pas l'impression, enfin, ça changeait pas du tout ce que je pensais de Concho et de tous les feels qu'il était capable de me faire ressentir. Ca rabattait peut-être un peu les cartes pour notre futur, si t'en est qu'il doit y en avoir un. Rien n'était clair. C'était bien la première fois qu'on parlait vraiment lui et moi. Sans sous-entendus ou sans se crier dessus. On avait pas mal valsé dans les extrêmes lui et moi, et là, de pouvoir parler, juste de nos vies en réalité, ça rajoutait une dimension à laquelle je n'avais pas pensé. Concho existait en dehors. Bien évidemment, ça semblait très logique comme ça, mais la manière dont notre relation s'était construire, je l'avais envisagé différemment, d'une manière plus charnelle, physique et frontale. Alors de découvrir sa paternité, ça m'faisait l'effet d'un voile qu'on retire, un truc qui s'éclaire. C'était p'tete ça, la fragilité que j'avais parfois pu ressentir à certains moments, quand il parlait de complications, ou lorsqu'il m'avait dit être en couple, la première fois, à la réunion. Les pièces du puzzle se dessinait, elles m'apparaissaient, parce que jusqu'à présent, je n'avais aucune idée qu'elles existaient. On était en train de parler de Max, son plus grand, qui visiblement avait de très belles capacités en informatique. Lorsque j'écoutais Concho, mon regard s'illuminait et j'écarquillais grand les yeux. "Oui! Zelda, les korok et les lost woods, ça j'connais maintenant, j'me suis renseignée." que j'lui dis avec un p'tit sourire en coin. Clairement ça faisait écho à cette fois, sur l'île, où Concho m'avait parlé de ça alors que ça ne m'évoquait rien. J'avais fais mes recherches. J'me grillais probablement là, en lui révélant que j'avais tout bien retenu ce qu'il m'avait dit. Mais tant pis, c'était sorti tout seul. "On peut p'tete considérer que la triche, c'est une forme d'intelligence." que j'dis en haussant les épaules, le sourire aux lèvres. Et pis, même si j'voulais tricher à des jeux vidéos ou quoi, j'en serais bien incapable. Faut dire que j'partais vraiment de zéro mais force est de constater que mes connaissances avaient quand même grandi, à présent, Zelda n'était plus un mystère pour moi. J'visualisais globalement. Finalement, je l'analysais un peu et j'finissais par dire que ouais, c'était sensé qu'il soit père. Ca recoupait pas mal de truc. Et sa réponse me fit éclater de rire. Un rire franc, vraiment, qui brisa un peu le silence et le calme qu'il pouvait y avoir sous cette tonnelle. J'remarquais d'ailleurs quelques jeunes sur le terrain qui se tournaient vers nous à l'entente de mon rire. J'retenais la suite de mon rire en adressant un p'tit signe aux jeunes en question, histoire de dire "pardon d'troubler votre instant." J'retrouvais mon sérieux, tournant mon regard vers Concho puis vers son torse et son ventre que j'me permettais de regarder, puisqu'il avait lui même parler de tout ça. J'faisais un p'tit geste de la tête, l'air de dire "c'est pas si mal en vérité" alors que non, chaque centimètre carré de Concho était irrémédiablement sexy. "De ce que je me souviens, t'as pas été give away par ça non." que j'disais, à voix basse, pour être certaine de ne pas être entendu, comme si je devais faire un effort pour me souvenir de son corps alors que non, en réalité, tout était bien dans ma mémoire. Dans mes sens. Lui avait bien fait une première allusion à nos rapprochements, j'pouvais bien me le permettre moi aussi. J'réfléchis un instant pour lui donner une réponse un peu plus sérieuse. "J'crois que j'ai recoupé quelques trucs, de ce que t'as pu me dire. J'retiens tout. Le korok et les autres trucs "compliqués"." que j'finis par lui dire, pour qu'il comprenne que oui, j'avais saisi des trucs, que j'remettais le puzzle en place. Je pré-shotais sa question, sur mes potentiels enfants et j'avais vu juste puisqu'il avait cette interrogation. La réponse d'ensuite, me surprit un peu. J'relevais le visage vers lui, presque soudainement. Wo. Est-ce que c'était moi ou cette question avait un fucking double sens, dans le genre "est-ce que nous deux c'est possible ou pas?" J'me faisais peut-être des idées, il me troublait beaucoup trop Concho pour que j'puisse réfléchir avec les capacités entières de mon cerveau. J'décidais de répondre avec une vraie franchise, celle qui faisait partie de mon ADN. "Ouais, bien sûr que j'en veux. J'viens d'une famille nombreuse, on était quatre enfants à la maison. Avec le recul, même si j'me faisais un peu martyrisée par mon grand frère, j'aurais pas voulu autre chose. C'est vivant, c'est organique une famille. C'est important j'pense." J'avais dis tout ça avec un p'tit sourire un peu tendre sur le coin des lèvres. J'revoyais l'effervescence des dimanches matins, dans notre maison en banlieue parisienne, j'revoyais les premiers jours de mon p'tit frère quand les parents étaient revenus de la maternité avec un p'tit couffin, j'renvoyais les interminables trajets en voiture pour descendre dans le sud de la France, j'voulais revivre ça, assurément, pas en tant qu'enfant, j'voulais vivre ça de l'autre côté. Il y avait probablement un peu d'mon horloge biologique qui parlait pour moi, aussi, j'aurais pas eu le même discours quelques années auparavant. J'reprenais la parole. "En vrai, j'imagine bien une sorte de ranch tu vois. J'ai toujours voulu avoir un cheval. Ou plusieurs même. Un cheval et des enfants. Et un ranch" Mais pourquoi j'lui racontais tout ça au juste? J'me perdais là. J'm'en rendais pas tellement compte, avant de relever les yeux vers lui et d'entendre ce que je venais de dire. "Wow, pardon, j'suis partie un peu loin là." que j'dis en riant un peu, ne le quittant pas du regard. Il m'avait hypnotisée ou j'sais pas. Même sans échange charnel, Concho avait se pouvoir de faire s'effacer l'entièreté de ce qui m'entourait.
"s'il fallait se taire alors j'ai vraiment tout gâché, j'aimerai que tu cèdes à mes propositions, éloignons-nous d'ici, prends ça comme une mission, devenons invisibles, je lui ai dit "à tout à l'heure", il a pris ça comme un missile"(c)endlesslove.
Conchobáhr Rosenbach
MESSAGE : 3308 ICI DEPUIS : 06/03/2016 COMPTES : woody & jackson & isaiah & elmo & nova & oskár CRÉDITS : whovian (a) & sarasvati (s)
STATUT : célibataire, papa de Maxwell (2016), Lara (2019) et Alizée (2023), de trois mères différentes
Sujet: Re: trouver une bonne raison d’avoir vécu, on y est presque - conjo Ven 19 Juil 2024 - 4:05
J’avais pas mal d’autres red flags que celui d’être un papa en série, mais ça, peut-être que Joan le découvrirait avec le temps. Ou peut-être pas. J’ignorais totalement ce qu’elle attendait de moi et moi, j’ignorais ce que j’attendais d’elle. J’étais complètement perdu dans mes sentiments, j’avais l’impression qu’encore une fois, mon coeur s’éparpillait. Je me disais que dans un autre timing, si la chronologie des événements avait été tout autre, je ne me serais même pas posé ces questions-là. J’aurais plongé tête première dans une relation avec Joan. Je l’aurais invitée à prendre un verre ou à dîner, y’a trois semaines, plutôt que de lui offrir un silence radio. Nos plans se seraient probablement concrétisés depuis, et aujourd’hui, en supervisant cette petite bande de joyeux lurons, on serait peut-être en fréquentation, ou même en couple exclusif, j’sais pas. Sauf que là, j’avais pas fait ces moves-là, et je ne savais pas si je les ferais. Il y avait beaucoup trop d’autres variables. Il y avait Pippa avec qui ça venait tout juste de se terminer, il n’y avait même pas deux mois de ça. Il y avait Freja avec qui nous avions rouvert une porte que je croyais fermée à tout jamais. Puis il y avait Joan et son sourire ensorceleur et son regard séducteur et cette passion, cette ardeur. Maintenant qu’on apprenait tout doucement à se connaître un peu mieux en prenant le temps de se parler sans que ce ne soit qu’une conversation d’allusions sexuelles, ça devenait de plus en plus déroutant, d’ailleurs. Parce que ce que je découvrais de Joan, ça me plaisait. Elle n’était pas juste une fille arrogante et compétitive qui ne pense qu’à l’argent, portrait que j’avais eu d’elle lors de cette rencontre des donateurs. Non, elle était tellement plus que ça, et y’avait une douceur en elle que j’aimais bien. Une énergie vibrante, aussi. Elle était solaire. Et pis … elle s’était renseignée sur Zelda après que je lui en ai parlé. Je souris, visiblement surpris. Agréablement, aussi. « T’as fait des recherches sur Zelda, après Holbourne Island ? » Ouf, le petit bond dans mon coeur. Ça faisait même un peu mal, de sentir que je m’accrochais. De sentir qu’il y avait des petits papillons qui réagissaient à cette information. Heureusement, elle me ramena un petit peu les deux pieds sur Terre quand elle compara la triche à une forme d’intelligence. « Hé, woh, attention, j’vais commencer à remettre en question la victoire des Figues à la Fête de la mangue. » La grondais-je, avec un sourire au coin des lèvres. Nous n’en avions même pas reparlé, de la Fête de la mangue. Je me serais attendu à recevoir un message privé de Joan, sur Insta, qui viendrait fanfaronner. Mais non, rien. Et moi non plus, je n’avais rien dit. Je ne m’étais même pas présenté à la soirée de clôture, j’étais avec mes enfants. D’ailleurs, on continuait d’en parler, des enfants, de mon statut de papa, de mon dad bod pas si existant que ça. Je souris à sa réflexion à voix basse. Il ne fallait pas trop s’aventurer dans ces souvenirs-là, je commençais déjà à avoir un peu plus chaud. Joan me donna une réponse plus approfondie, plus réfléchie. « Ouais … » Dis-je tout simplement, à propos des trucs compliqués. Je n’avais pas envie d’entrer dans les détails, pas si ça n’en valait pas la peine, pas si ce n’était pas nécessaire. Le truc, c’est que je ne savais pas si ce l’était. Ça me semblait tôt et tard tout en même temps. Ça ne m’empêchait pas de poser des questions bien stratégiques pour essayer de comprendre un peu mieux où on se situait, Joan et moi. La question des enfants, ça pourrait déjà sceller notre sort, si elle ne voulait rien savoir d’en avoir, que ce soit biologiquement ou par alliance quelconque. En tout cas, moi, quelques-unes de mes questions par rapport à mes propres sentiments, se répondaient d’elles-même juste à voir mes réactions intérieures. Elle me parlait de vouloir une famille, une grande famille même, elle me parlait de son importance, et ça me fit sourire. Ouf, un autre bond dans l’coeur. « T’as de la chance. J’étais enfant unique et j’aurais vraiment beaucoup donné pour avoir un frère ou une sœur. Même si, clairement, c’est aussi moi qui se serait fait martyriser. » À la place, j’avais eu une mère dysfonctionnelle, un père absent, et un Léo Emerson et un Woody Rutkowski pour me martyriser tout le long du lycée. Je voulais offrir un environnement tellement plus beau à mes enfants. Joan me parla de son petit rêve d’avoir un ranch, avec des chevaux et des enfants. Je l’écoutai, avec presque des étoiles dans les yeux et j’espérais que ça ne se remarque pas. Elle réalisa à quel point elle se projetait et s’en excusa. Je ris, à l’unisson. « T’excuse pas. C’est un beau projet. Ça ne manque pas, des ranchs, dans les terres autour de Bowen. » J’y croyais, moi, en son rêve. Même que, fuck, j’aurais pu m’y voir avec elle. Bordel, Concho, faut me calmer. « Tu fais de l’équitation, alors ? » Le pouvoir de la déduction.
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Sujet: Re: trouver une bonne raison d’avoir vécu, on y est presque - conjo Ven 19 Juil 2024 - 18:55
Je m'étais jamais posé la question, de savoir si Concho avait des enfants. Ca c'était juste imposé à moi et le naturel qu'il avait utilisé pour me présenter les choses, ça me déconcertait un peu. J'arrivais pas tellement à analyser, à savoir s'il s'en fichait de moi et donc s'en fichait de mon avis vis à vis de sa paternité, ou si justement il jouait la carte de la franchise pour tenter de repartir sur des bonnes bases. Clairement, nos bases, au début, elles étaient plus que bancales. On avait commencé notre relation par une confrontation, que j'avais moi même mise en place, à cette réunion. Avec le recul, j'me trouvais bien impertinente d'avoir agit comme ça. Parce que Concho, c'était beaucoup plus que le président d'Head Ahead, il outrepassait largement ce statut, il était important Concho, pour moi. Parce qu'on s'était abandonné l'un à l'autre, à deux reprises et que je ne m'étais jamais sentie aussi vivante qu'à ses deux moments. J'avais pas regretté, rien de ce qu'on avait fait. J'avais largement été dans l'overthink, après, gardant tout en dedans. Ne m'imposant jamais à Concho par message ou sur insta. De toute façon, notre début de relation avait clairement des aires de secret, j'en avais parlé à personne. J'imaginais que lui non plus. De part nos statuts déjà, notre côté professionnel qui surgissait malgré tout. Mais tout ces instants avaient comptés. A tel point que j'avais entrepris des recherches sur ces fameux Koroks. Et j'lui livrais l'information, presque fière à présent de pouvoir dire que je savais ce que c'était Zelda. Même si mes connaissances étaient encore bien maigres. Concho semblait surpris, et j'écarquillais un peu les yeux, me rendant compte que je m'étais grillée moi-même. Cela dit, la gêne fut très passagère. J'étais franche. "Ouais, histoire de pas rester complètement ignorante sur le sujet. Mais j'suis clairement pas une pro hein, il m'reste une belle marge d'amélioration." que j'lui répondais en souriant, pensant un instant à lui, tout près de moi, sur un sofa, me présentant la manette de switch, me guidant dans le jeu, se moquant probablement de moi un peu face à ma panique en présence d'un fameux Korok d'ailleurs, et ce baiser qu'il pourrait me donner en guise de récompense une fois le boss battu. Ouais, ça sonnait bien dans ma tête. Ca m'donnait même un peu chaud. Alors je chassais cette pensée. Reportant mon attention sur la triche qui pouvait être une forme d'intelligence. Sa réponse m'arracha un sourire et j'me tournais vers lui, faussement outrée. "Bien évidemment que non, on a gagné à la loyal! J'attends toujours tes félicitations d'ailleurs." que j'dis en laissant mes mots en suspens, l'invitant clairement à reconnaître la supériorité des figues cette année. Et puis, comme j'étais curieuse et totalement incapable de tenir ma langue sur un sujet aussi important, je remettais sa paternité sur le tapis. Pour comprendre. Pour assembler les pièces d'un puzzle encore inconnu. Et naturellement, j'me retrouvais à parler de mon désir d'enfant. J'avais pas encore assez de stabilité dans ma vie sentimentale et j'en avais jamais eu d'ailleurs, pour savoir véritablement encore avec qui je pourrais fonder cette famille, mais l'idée me plaisait. D'avoir de la vie dans une grande maison, avec des chevaux, des moutons aussi et des poules. Un potager et un corps de ferme. Voilà ce que j'imaginais. Concho me livra que lui, était fils unique. Mais qu'il aurait aimé avoir des frères et soeurs. "La fraternité, c'est un vrai sentiment puissant. Tu choisis pas tes frères et soeurs, certes mais ça apporte de belles choses. Et pis, si tu l'as pas vécu toi même, t'as réussi à offrir ça à tes enfants, j'trouve ça pas mal beau en réalité." Ouais, j'étais touché par sa grande famille, que j'imaginais bien calée, avec une seule et unique mère, avec qui il avait été full heureux. Et puis, si j'analysais ses paroles, il y avait des complications, mais il semblait pas tellement enclin à les aborder, pas là, pas entouré d'enfant et peut-être pas directement à moi non plus. Notre conversation était probablement la plus profonde qu'on avait eu, lui et moi, mais ça restait quand même léger. La situation nous l'imposait. J'lui livrais, sans me rendre compte, mes envies de ranch et de cheval. Ca m'avait poursuivit une belle partie de mon adolescence ça, l'envie d'avoir un cheval, j'avais économisé des années entières pour pouvoir me le payer. Et puis, je m'étais rendu compte, inévitablement, qu'avant de s'acheter un cheval, il y avait d'autre priorité. Mais j'gardais ça en tête, pour plus tard. "C'est effectivement plus simple ici qu'en banlieue parisienne, ça reste bien là pour l'instant." que j'dis en pointant ma propre tempe de mon index. Gravant mon rêve dans mon esprit, imaginant un instant que Concho pouvait aussi faire parti du paysage. C'était insane ce que tout ça me procurait. Ca n'avait pas de sens. La question de Concho m'arracha un sourire. "Woo, Sherlock, sort de ce corps!" que j'lui réponds, en me moquant gentiment. Avant de répondre plus sérieusement. "Mais oui, effectivement, c'est une p'tite passion. J'ai fais quelques concours à une époque, j'avais un p'tit niveau j'vais pas mentir." que j'dis en décalant mes cheveux de mes épaules, dans un geste faussement prétentieux accompagné d'un p'tite sourire. "J'les ai emmené, mes jeunes, à l'équitation dans un ranch en bordure de ville c'était marrant, mais ça m'manque pas mal en réalité, de monter." J'avais fais une p'tite balade avec le frère du propriétaire, Ollie, et j'avais vraiment apprécier le moment. For sure. J'reportais mon attention vers les jeunes justement, puisqu'un des membres d'Adventure Seekers arrivait à notre hauteur. "Jojo, y a Sofia qui pleure, là bas." qu'il me disait en pointant une jeune fille qui s'était écartée du groupe. J'regardais Concho, un instant avant de m'éclipser un p'tit sourire au coin des lèvres. Un peu triste en réalité de quitter l'espace de Concho. "Le devoir m'appelle." Bah ouais, on était au travail. Avant tout. J'allais voir la fameuse Sofia en question qui s'était effondrée parce qu'elle n'était pas avec sa copine dans l'équipe et qu'elle connaissait personne. C'était un chagrin que j'arrivais assez facilement à gérer, la rassurant, la re-motivant. Ca avait dû durer quelques minutes tout au plus avant qu'on ne revienne Sofia et moi, sous la tonnelle. Elle s'était mise dans un coin, avec sa fameuse copine dont elle n'était pas tant séparée que ça. Naturellement, j'me remettais aux côtés de Concho, tandis que la première épreuve démarrait. Redémarrer la conversation après cette interruption, ça aurait pu être difficile, mais j'étais juste bien, en réalité, de l'avoir près de moi. J'reprenais la parole, en parlant plus doucement, maintenant qu'on avait du monde autour de nous. "Et toi alors, hormis une paternité flamboyante et un amour inconditionnel pour la princesse Zelda, c'est quoi qui t'fait vibrer dans la vie?" que j'lui demandais avec un sourire franc. Bah ouais, j'lui avais livré ma passion de l'équitation, j'avais définitivement envie d'en apprendre plus sur lui. Que j'apprenne tout de Concho. Que je sache tout de lui. Qu'il prenne ma main et qu'il m'emmène dans sa vie.
"s'il fallait se taire alors j'ai vraiment tout gâché, j'aimerai que tu cèdes à mes propositions, éloignons-nous d'ici, prends ça comme une mission, devenons invisibles, je lui ai dit "à tout à l'heure", il a pris ça comme un missile"(c)endlesslove.
Conchobáhr Rosenbach
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Sujet: Re: trouver une bonne raison d’avoir vécu, on y est presque - conjo Sam 20 Juil 2024 - 0:24
Je trouvais ça quand même très cute qu’elle ait fait ses recherches, Joan. Je n’étais pas un gamer fini mais c’est vrai que de temps en temps, surtout avec Perry, une bonne partie de n’importe quel jeu de Nintendo ça se prenait bien. Je pouvais déjà m’imaginer, moi aussi, lors d’une soirée très chill avec Joan, lui montrer les rouages du légendaire jeu qui faisait l’objet de notre conversation. Elle apprendrait qu’il n’y avait absolument pas à paniquer face à un Korok, puisque le souhait était justement de trouver leur cachette, généralement, en l’échange de graines de Korok qu’on pouvait ensuite échanger pour un peu plus d’inventaire. Elle tomberait amoureuse des mêmes musiques que moi dans c’jeu, et nos roadtrips pourraient peut-être se réaliser sur la trame sonore d’Ocarina of Time. Des roadtrips ? Mais quels roadtrips ? Et comment je pouvais à ce point me perdre dans mes pensées en quelques secondes à peine de battement entre sa réponse et la mienne ? « Tant que tu sais que c’est Zelda, c’est pas le gars. » Je la toisai du regard, analysant tout ce qui se passait dans sa tête. J’inclinai un peu la mienne. « Tu sais que Zelda, c’est pas le gars, hein ? » Le nombre de personnes qui ignoraient que c’était la princesse, et que le personnage joué était Link, j’en avais trop croisées. Il fallait que je m’assure que Joan n’était pas à ce point égarée du droit chemin. Un peu comme par rapport à la tricherie à la Fête de la mangue, ce qu’elle m’assura ne pas avoir fait avec son équipe. Je levai les yeux au ciel quand elle m’affirma attendre mes félicitations. « Oui, oui … C’était bien joué de votre part, j’admets. » Je pouvais au moins me consoler en me disant que nous avions été des adversaires redoutables, les ananas ! Et pis, j’avais fait de belles rencontres, comme à chaque fois que je participais à cette compétition. Oh, et sans ses épreuves, je ne me serais jamais rendu sur Holbourne Island en même temps que Joan, on ne se serait pas croisés dans la forêt à la recherche du même indice, et la suite, on la connaît. On n’aurait pas vécu ça. Et on aurait clairement raté quelque chose. Dans la suite de notre conversation, moi, ce que j’avais raté, c’était d’avoir une belle famille unie. J’étais enfant unique et, pour couronner cette solitude, mes parents étaient séparés, ma mère s’était enlevé la vie au bout d’une longue et pénible bataille contre ses troubles de santé mentale, et mon père m’avait renié quand j’avais cherché un toit à mettre au-dessus de ma tête. On ne choisit clairement pas sa famille, non, pas celle biologique, en tout cas. J’avais trouvé la mienne ailleurs. « Oui, pour ça, ils connaissent ce sentiment, d’être entourés. Quand ils sont chez moi, ils sont même entourés de ceux qu’on appelle “leurs cousins” même si c’est pas de sang. J’ai trois colocataires et eux aussi ont des enfants, du coup, ça fait un beau p’tit village, tous sous le même toit. » Dis-je avec un sourire. Cela dit, cette confession pourrait tout autant prendre Joan par surprise. Et être considéré comme un red flag. Quel homme de trente-quatre ans, papa trois fois, vivait avec trois autres personnes, elles aussi parents d’enfants ? C’était quand même assez bizarre, le portrait qu’on dressait au #17. Vu de l’extérieur, les gens ne pouvaient pas comprendre. On était comme une famille. Et dire qu’on venait tout juste de devenir co-propriétaires d’un énorme terrain et de quatre maisons sur Murray Bay Road ! Bon, j’étais propriétaire d’environ un mètre carré sur tout ça, vu la contribution financière que j’avais pu faire, mais hey, ça comptait quand même ! Mon nom était sur l’acte notarié. Je me rendais compte, en écoutant le rêve de Joan d’avoir son ranch, que c’aurait probablement été possible de lui offrir ça là où on venait d’acheter. Mais franchement, j’avais beau avoir un coeur d’artichaut, je ne pouvais pas être en train de me dire que je voulais construire son ranch à Joan à côté de ma maison, et qu’elle vienne vivre avec moi tant qu’à y être, pour qu’à tous les matins je puisse me réveiller à côté de son beau sourire qui m’faisait flancher à tout coup. Non, je pouvais quand même pas être en train de me dire ça. Ce serait très, très déraisonnable. « Wow, I’m impressed ! Je ne suis jamais monté à cheval, j’t’avoue. » Dis-je alors qu’elle se lançait les cheveux derrière les épaules, toute fière toute prétentieuse. Je souris. « Pourquoi t’y retournes pas plus souvent, en faire ? » Je n’eus pas la réponse à ma question, puisqu’un jeune d’Aventure Seekers vint signaler à Joan que Sofia pleurait plus loin. Elle se leva, le devoir l’appelant. J’hochai la tête avec un sourire, la regardant s’en aller. De loin, je l’observai en train de consoler et de remotiver ladite Sofia, et je la trouvais très belle. Très douée avec ces gamins. Elle avait le tour, Joan. Et ça faisait encore un peu plus flipper mon coeur qui s’agitait. Quand je les avais vues revenir, toutes les deux, j’avais détourné le regard en continuant de boire mon café, pour qu’elle ne remarque pas que tout ce temps-là, j’avais eu d’yeux que pour elle. Joan revint s’asseoir à côté de moi alors que la première épreuve démarrait. « LET’S GO TAYLOR ! » Criais-je pour encourager une de mes jeunes qui était sur la ligne de départ. Je me recalai dans ma chaise pliable très peu confortable. Joan reprit la parole, me parlant d’mes passions à moi. Je souris quand elle fit référence à la princesse Zelda. « Head Ahead n’est pas axé sur la danse pour rien. C’est vraiment ça, ma passion. Je fais beaucoup dans le hip-hop et d’autres styles de street dance, mais je me suis aussi initié au contemporain, pour le plaisir, avec des amies. C’est toujours la danse qui m’a sauvé, à chaque rough patch dans ma vie. » Admis-je. Ça m’avait toujours semblé naturel, alors, de permettre à d’autres jeunes de se sauver la peau grâce à ça. Je tournai un regard amusé vers Joan. « Mais sinon, j’suis imbattable au karaoké, aussi. » Bon, il était rarement question de gagner quoi que ce soit au karaoké, c’était pas tant compétitif, mais entre nous deux fallait toujours qu’il y ait un peu de ça, non ?
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Sujet: Re: trouver une bonne raison d’avoir vécu, on y est presque - conjo Sam 20 Juil 2024 - 4:26
J’sais pas trop comment ça sonnait aux oreilles de Concho que j’ai pu faire des recherches sur Zelda. Déjà, ça lui donnait bien l’indication que lors de notre balade sur l’île, j’avais un peu menti en prétendant savoir parfaitement de quoi on parlait. Mais ça, après tout, Concho l’avait cramé par lui même. Et pis, ouais, ça permettait aussi d’lui faire bien comprendre à quel point j’m’en fichais pas de ce qu’on avait vécu ensemble. Ca avait compté, aussi bien sur l’île que dans la cage d’escalier. Mais ouais, le soir même, j’avais googlé les mots lost woods pour comprendre ce que ça signifiait. Et j’avais un peu compris. Pas grand-chose certes, mais j’imaginais bien Concho me faire découvrir tout ça, romantiquement. Ca pourrait même être accompagné d’un bon verre de vin. Pourvu que nos mains entre en contact pour qu’il me guide sur la manette. Ca s’rait fucking bien. Et Concho s’assura que j’étais bien au courant que Zelda, c’était pas le gars. Il négligeait clairement ma capacité à retenir ce genre d’information. Je hochais vigoureusement la tête avec un p’tit sourire. "C’est l’un des premiers trucs que j’ai appris en lisant l’article "les dix points indispensables à savoir pour ne pas se ridiculiser à propos de Zelda." J’suis bien au fait !" que j’disais assez fière de moi. Cet article, il existait pas vraiment, mais j’avais probablement lu un truc dans le style, avec des mots clefs et des infos indispensables pour comprendre globalement de quoi on parlait. Et pis Concho ça lui arracha presque la bouche de reconnaître qu’on avait gagné, nous les figues. J’le regardais, faussement médusé. "C’est tout ?" que j’disais, amusée, en plissant légèrement les yeux, à la recherche de félicitations un peu en enjouées que ça. J’me souviens encore de Concho qui fanfaronnait lorsqu’on s’était trouvé sur l’île, m’assurant que son équipe sortait toujours vainqueur. J’aurais bien eu envie d’lui remuer le couteau dans la plaie et d’lui rappeler ça, mais ça sonnait pas dans le ton général de notre conversation. J’avais à coeur d’lui montrer que je n’étais pas que compétition et revendication, j’étais aussi capable d’être plutôt nice comme nana. C’est ce que j’étais la majeur partie du temps. Sauf qu’avec Concho, j’avais trouvé un temps, assez marrant d’le confronter. Mais les lignes avaient bougées. Faut croire. Grâce à l’attention qu’il m’avait portée. Grâce à mes sens qu’il avait réussi à faire vibrer. Notre conversation tournait autour de la famille, de ma vision et des accomplissements que Concho avait réussi à faire, en fondant une famille avec trois enfants. Cela dit, dans mon esprit, j’imaginais quelque chose de très carré. Très normal dans l’idée. Mon schéma familial était très basique. Mes parents avaient toujours été ensembles et visiblement amoureux. On était quatre, on n’avait jamais manqué de rien. Et même si la vie m’avait arraché mon père trois ans auparavant, cette perte avait été la véritable première épreuve que j’avais du traversé. La vie avait été clémente avec moi. Et Concho faisait en sorte qu’elle le soit avec ses enfants. Cela dit, de ce qu’il me racontait, c’était pas si linéaire que ça, sa vie. Une colocation, avec d’autres enfants, comme un p’tit village, un microcosme, presque à part. Ca m’parlait bien ça. Ca ressemblait grandement aux Bruyères, la maison de vacances familiales qu’on visitait à chaque été. Une grande maison, regorgeant de chambres, avec une piscine et une cuisine extérieure. Du monde, de passage, des cousins, des amis, c’était toujours des p’tits moments de bonheur et c’était généralement le coeur lourd qu’on remontait tous dans la voiture à la fin du mois d’août. J’écarquillais les yeux, presque émerveillée. "Wahou, mais c’est génial ça. Genre, comme une p’tite communauté, vous pouvez compter les uns sur les autres ? Vous avez genre une maison commune ou chacun à sa propre habitation ?" J’posais des questions parce que ça piquait ma curiosité. Dans ma tête, ça sonnait comme des vacances dans le sud de la France mais à l’année. Concho, sans peut-être le savoir, me charmait de plus en plus, non plus avec son sublime sourire, mais avec sa vision des choses, sa douceur et sa détermination à faire vivre une vie douce et sereine à ses enfants. Avait-il au moins un défaut? que j’me retrouvais à penser, complètement hypnotisée. J’me rêvais à partager tout ça avec lui, j’avais comme des flash super doux de moi, un belly bump sous une robe à fleur, dans une cuisine ouverte sur la nature, des enfants qui entrent en courant, suivi de très près par Concho, dont la silhouette se dessinerait avec le soleil déclinant dans le ciel. Et il viendrait vers moi, m’enlaçant, collant son torse contre mon dos et caressant mon ventre, s’assurant que son enfant à venir se portait bien au chaud, portée par la femme qu’il aimait plus que tout. Wo. Wo. Wo. Joan, on se CALME. J’avais une très belle tendance à partir très loin, très vite, m’imaginant des scènes qui pour une fois n’incluait pas spécifiquement Concho et moi complètement nus. C’était une belle évolution en soit mais c’était un peu vertigineux de voir à quel point mon esprit se projetait alors que si on restait parfaitement objectif, il n’y a pas tant que ça, entre lui et moi, rien d’officiel, rien d’officieux non plus. Juste de l’attirance évidente, à un moment donné et j’peinais à lire en lui là. D’savoir dans quel mindset il se trouvait. Alors qu’on discutait d’équitation et que j’lui livrais mes skills et que lui me disait n’avoir jamais monté à cheval, et alors que j’avais commencé à m’imaginer un après midi rien qu’avec lui, à se balader dans les plaines alentours à cheval, la réalité de la situation refit surface avec un premier petit chagrin à soigner. Sofia était très sensible, à bien des égards, un rien la troublait mais elle était aussi facile à réccupérer, avec du réconfort et de la douceur. J’revenais finalement vers Concho, qui en profita pour encourager l’un de ses jeunes. On était beau là, investi dans notre métier assis sur nos p’tits futons pas très confortables. Concho me parlait de la danse. Qu’il semblait pratiqué par passion mais aussi par nécessité, pour probablement aller de l’avant dans les moments difficiles. Clairement, lui et moi n’avions pas vécu les mêmes choses. A son échelle, j’étais probablement une p’tite privilégiée qui n’avait pas tant connu la galère que ça. Même si indéniablement, je renfermais quelques blessures que je taisais la plupart du temps. "Du coup, ta mission auprès de Head Ahead résonne tout particulièrement pour toi. J’vois." que j’dis alors que j’étais en train de process. J’avais probablement été beaucoup trop piquante ce jour là, lors de la réunion. J’le regardais surprise, un sourire naissant sur le visage, entre-ouvrant la bouche avant de lâcher un petit rire. J’le regardais presque avec des étoiles dans les yeux. Du karaoké ? Really ? Et c’est quoi les hits sur lequel on peut pas te test' ? Histoire que j’les travailles ardemment en rentrant chez moi ce soir !" Bien évidemment que lorsqu’il y avait de la compétition avec Concho, ça m’mettait une petite étincelle. Mais là, clairement, c’était pas mauvais. Comme j’avais pu l’être par le passé. Alors, après avoir sourit, je posais ma main sur son avant bras, comme pour recentrer le moment, un instant. J’plantais mes yeux dans les siens, et j’le quittais pas, posant ma voix, sincère. "Concho, j’voulais m’excuser, clairement, pour la réunion de financement. J’ai été parfaitement insupportable, j’me trouvais bien maline sur le coup, mais j’ignorais que c’était autant important pour toi, tout ça, l’asso et l’engagement. Pardon, vraiment." J’faisais pas traîner l’instant plus longtemps, j’voulais pas forcément de réponse, j’voulais juste qu’il sache. J’détournais le regard, reportant mon attention vers les jeunes, qui s’affrontaient dans une sorte de relais et quittant par la même occasion le contact que j’avais instaurer de ma main sur son avant bras. Ca avait pas été un contact pour faire monter la température, juste un contact pour sceller la sincérité de cet instant.
"s'il fallait se taire alors j'ai vraiment tout gâché, j'aimerai que tu cèdes à mes propositions, éloignons-nous d'ici, prends ça comme une mission, devenons invisibles, je lui ai dit "à tout à l'heure", il a pris ça comme un missile"(c)endlesslove.
Conchobáhr Rosenbach
MESSAGE : 3308 ICI DEPUIS : 06/03/2016 COMPTES : woody & jackson & isaiah & elmo & nova & oskár CRÉDITS : whovian (a) & sarasvati (s)
STATUT : célibataire, papa de Maxwell (2016), Lara (2019) et Alizée (2023), de trois mères différentes
Sujet: Re: trouver une bonne raison d’avoir vécu, on y est presque - conjo Sam 10 Aoû 2024 - 4:46
Je ris en entendant le titre de l’article. Le pire, c’est que j’y croyais vraiment, qu’elle avait pu lire un article de ce genre. On trouvait tout le temps des thématiques du genre, peu importe le sujet, alors c’était plus que plausible. « Va pas trop lire non plus, il va falloir que tu découvres par toi-même en jouant au jeu, aussi. Sinon, ça va enlever un peu de la magie. Et Zelda, c’est vraiment magique. » Ça ne me dérangerait absolument pas que Joan vienne passer quelques soirées à jouer sur ma console. Elle n’aurait rien besoin d’acheter, rien besoin de dépenser, sauf peut-être un peu de temps à mes côtés. Je pourrais lui apprendre la base de ce jeu légendaire, et je pourrais sourire en la regardant se creuser la tête à tenter de résoudre les différents donjons. Je me souvenais encore de ma toute première fois à jouer à certains des Zelda. Il y avait des énigmes qui, vraiment, m’avaient pris des heures à démystifier. Je pourrais l’aider, lui donner des indices, elle progresserait lentement mais sûrement dans le jeu pendant que les heures s’écouleraient autour de nous. Rapidement, on réaliserait qu’il était trois heures du matin et on s’assoupirait sur mon lit. Pourquoi est-ce que cette idée-là me plaisait à ce point ? En tout cas, ça me plaisait pas mal plus que la victoire des Figues, contre mon équipe des Ananas. « Tu t’attendais à une haie d’honneur ? Ça va, j’ai entendu dire que vous avez déjà bien paradé à la soirée de clôture. » J’esquissai un sourire amusé. Je n’avais pas pu y être, j’étais avec Lara et Alizée ce soir-là. J’avais entendu parler de leurs t-shirts, surtout. J’avais trouvé ça plutôt drôle. Parlant de mes enfants, je révélai à Joan quelques bribes de ma vie, qui laissaient entrevoir le côté plutôt atypique de ma famille. Bien que le ‘’trois mères différentes’’ lui était encore étranger en ce qui concernait mes enfants, Joan savait maintenant que je vivais avec mes trois colocataires et leurs enfants, un petit village d’amour sous un seul et unique toit. Elle semblait surprise, mais pas de la mauvaise surprise, non, presque … de l’émerveillement ? « Pour le moment, on vit dans un grand appartement qui appartient à un de mes colocs, Perry. Mais … on a récemment fait le grand saut en achetant, tous les quatre ensemble, une grande propriété en bordure de Bowen. Au bord de l’eau. Entourée des falaises. Pas de voisin. On aura chacun notre maison, notre intimité, mais le même terrain. » J’en parlais avec tellement d’enthousiasme, de bonheur, je ne pensais même pas au fait que ça me donnait l’air de me vanter de mes avoirs ou d’quoi. De toute façon, c’était pas trop le cas, je ne possédais qu’un bien maigre pourcentage de la valeur. J’avais juste la chance d’avoir des amis en or. « C’était un peu notre rêve depuis des années. On en parlait en riant, en se disant que c’était le next step. J’aurais jamais pensé qu’on le ferait pour vrai. On est fous de même, faut croire. » Admis-je dans un rire. Puis, on parla d’équitation, mais pas assez longtemps pour que j’en apprenne suffisamment sur cette passion de Joan. C’est que Sofia vint nous arracher à notre conversation dans laquelle nous étions plongés. Elle nous ramenait à la réalité, la gamine. Nous étions ici pour le travail, pas pour une date. Et pourtant, ça ressemblait pas mal plus à ça. C’était doux, c’était confortable, agréable. La conversation coulait tellement naturellement. Ça aurait pu être tout le contraire. On aurait pu n’avoir plus rien à se dire, Joan et moi, maintenant qu’on avait été jusqu’au bout de nos envies. Mais il fallait croire qu’on voulait peut-être plus que ça. Ou qu’on en voulait encore. Ou qu’on voulait un peu de tout ça. Lorsque la jeune femme revint s’asseoir à côté de moi, j’encourageai mes jeunes puisque les épreuves débutaient, mais on reprit rapidement notre discussion. Cette fois, à propos de la danse. « Oui. Beaucoup. » Conclus-je tout simplement à propos de la mission de Head Ahead qui résonnait pour moi. Je lui souris tristement, avant de détendre l’atmosphère en rajoutant que le karaoké, c’était aussi beaucoup dans mes cordes. Joan me challengeait déjà ! « Ouf, il y en a beaucoup. Parmi mes préférées, on retrouve très certainement Unwritten de Natasha Bedingfield. I Will Survive, aussi, un classique. Ah, pis, Africa de TOTO. J’en aurais plein d’autres, mais je te laisserai pas toutes ces chances-là. » Il allait falloir qu’elle travaille sa spontanéité, aussi, c’était pas juste si elle arrivait trop préparée. Je pensais à tout ça alors qu’on avait même pas encore établi qu’on irait dans un karaoké. C’est fou, tous les plans que j’avais dans la tête avec Joan, alors que peut-être que de son côté, c’était tout, c’était fini, y’aurait plus rien après. La jeune femme attira mon attention quand elle posa sa main sur mon avant-bras. Je la regardai, plantant mes yeux dans le siens. Bordel ce qu’elle était belle. Mais le moment était pas à ça. C’était sérieux, c’était sincère. De douces excuses. « Merci, Joan. Je m’excuse de ma réaction aussi, ce jour-là. C’est vrai que ça a touché une corde sensible et j’ai pas su bien gérer, ça a dérapé. Adventure Seekers, il faut que ça existe aussi. C’est important que les jeunes, tous les jeunes, aient la chance de vivre des aventures qu’ils ne pourraient pas vivre autrement. J’aurais peut-être bien aimé connaître cette asso’, quand j’étais jeune ado. » Ou pas. J’étais pas aussi en forme et je n’avais pas d’amis, alors je n’y aurais peut-être pas trouvé ma place. Ou peut-être qu’au contraire, ça aurait fait toute la différence. On ne pourrait pas savoir.
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Sujet: Re: trouver une bonne raison d’avoir vécu, on y est presque - conjo Dim 11 Aoû 2024 - 16:07
J''avais pas spécialement calculé qu'en lui disant que j'avais fais des recherches sur Zelda, ça allait lui montrer que notre début d'histoire/début de relation/notre début de truc complètement flou avait de l'importance pour moi. Mais ouais, Concho, depuis cette fameuse après-midi au pied de l'arbre sacré, voire même depuis notre altercation à la réunion, il s'était bien inscrit dans mon esprit. Aucun autre n'avait été capable de ça, d'venir s'immiscer dans mes pensées, quasiment à chaque seconde. Il avait réussi ce truc là, Concho, sans même avoir spécialement envie d'le faire. Et alors que j'pensais que mes fantasmes et mes pensées lubriques allaient s'évanouir en faisant une bonne fois pour toute l'amour avec moi, j'avais constaté que non. Au contraire. Concho, à chaque fois que j'pensais à lui, ou que j'le savais dans mon espace, ça m'faisait un p'tit boom en dedans. Et aujourd'hui aussi, malgré la sagesse de notre conversation, dût à la situation, la présence de Concho me plaisait vraiment. On discutait, lui et moi, pour la première fois, sereinement, presque à coeur ouvert. Et on avait pas mal de truc à s'dire en vérité, la conversation se faisait assez naturellement, on riait, on s'confiait des trucs, c'était beau. "Clairement, mon prochain achat ça va être une switch" que j'disais avec un p'tit sourire, imaginant déjà Concho tout près de moi pour me guider dans les premiers pas. J'pourrais aussi y jouer directement sur la sienne, s'il voulait. Peu importe. Tant qu'il est là. C'était ça, ma pensée principale. Tout, les activités les plus passionnantes à celle les plus rébarbatives, si Concho était là, c'était ok. J'le sentais qu'il avait ce potentiel à rendre tout beau, autour de lui. Autour de nous. Concho, en revanche, semblait pas tellement enclin à me féliciter comme il se devait pour ma victoire à la fête de la mangue. Je hochais vigoureusement la tête à sa proposition de haie d'honneur. "Ca aurait eu vraiment beaucoup d'panache!" En écoutant la suite de sa phrase, comme quoi il avait entendu parlé de moi, j'aurais eu envie d'me rapprocher de lui, remonter son bras de la pulpe de mes doigts et plonger mon regard félin dans le sien, en minaudant un peu lui lâchant un truc du genre "alors comme ça, on t'a parlé de moi?" Juste pour instaurer d'la tension, parce que j'sentais quand même que mon corps il appelait celui de Concho. Mais j'en faisais rien de tout ça. Gardant mon calme et mes distances. Parce que c'était pas l'endroit. Alors je restais focus et on continuait nos conversations, parfois entrecoupées par les adolescents qui nous sollicitaient. Concho, papa de trois enfants, ça c'était une sacrée nouvelle aussi. J'crois que j'avais pas tellement encore eu le temps d'analyser réellement ce que ça cela entraînait si par pur hasard, lui et moi ça devenait sérieux. Mais sa paternité, ses responsabilités vis à vis de ses enfants, sa maturité, j'pouvais pas cacher que ça lui donnait un potentiel sex-appeal encore un peu plus grand. Et il avait un mode de vie atypique Concho, ça collait avec lui, avec les valeurs que j'avais vu de lui, et les contours de sa vie commençaient à se dessiner un peu plus. Et moi j'avais des étoiles dans les yeux. Un lieu vivant, rempli d'enfants, de vie, de rires, au beau milieu de la nature, ça m'parlait. Ca avait été mes vacances d'été, dans le sud de la France et ça m'ramenait un truc vraiment doux. Pas nostalgique pour autant, mais juste harmonieux, un truc qui sonnait bien dans mon coeur. "Mais c'est génial ça!" que j'disais alors que j'me répétais, puisque je venais de dire la même chose, quelques secondes auparavant. "Ca sonne comme une vie rêvée, j'ai connu ça, plus jeune, avec notre maison de vacances, alors c'était pas à l'année, forcément, mais ça bouillonnait de vie, et c'était vraiment épanouissant et chaleureux comme endroit. Vous êtes bien chanceux!" que j'dis toujours des p'tites étoiles dans les yeux. Et pis, on s'fit couper la conversation, par Sofia en larmes et je revenais vers Concho, quelques minutes plus tard, incapable d'évoluer trop loin de lui. Et on fut rapidement question de karaoké. Clairement, j'nous imaginais déjà, lui et moi, chanter ensemble à tue-tête, il me livra ses chansons favorites et supposa même qu'il me donnerait pas toutes les chances de briller face à lui. J'le regardais amusé, "Si y a un bien un truc où y a pas de compèt, c'est bien le karaoké. Mais j'comprends, j'tenterais de t'impressionner par mes propres moyens!" J'riais doucement, sachant parfaitement que la compétition avait été de nombreuses fois au coeur de notre relation. J'avais pas parlé très fort parce que tout de même, ça ressemblait bien à une prise de date, pour plus tard, lui et moi, n'importe où, j'étais preneuse. Et puis, après toute cette discussion, j'avais eu envie de m'excuser. Sincèrement. Parce que j'étais pas fière de mon comportement lors de la réunion. Il sembla accepter mes excuses et plus étonnant encore, il m'en adressa aussi, des excuses. Je l'écoutais et j'trouvais ça bien rassurant de l'entendre me dire que mon asso pouvait elle aussi exister, et qu'il aurait pu lui en tant que jeune, bénéficier de l'une ou de l'autre. "C'est pour tout ça aussi, parce qu'on sait que notre travail est important auprès des jeunes, peut importe leur milieu social, qu'on peut s'trouver un peu sur la défensive, et j'aurais pas du aller te chercher sur ce terrain là. D'autant plus qu'on est pas tant concurrent, j'pense qu'au contraire, on devrait faire vraiment partie d'la même team, toi et moi." Et même si on pouvait penser que mes mots pouvaient avoir un double sens, j'étais quand même pas mal focus sur la relation de nos associations. J'avais un peu la sensation à présent que Derek avait pas la bonne vision des choses. Et j'avais p'tete la possibilité de changer ça. Concho, il m'avait quand même laisser pas mal d'indication sur son enfance/adolescence qui n'avaient pas été facile. Ca m'démangeait pas mal d'lui en demander plus, parce que j'voulais en apprendre plus sur lui. J'restais assise, et clairement là, j'regardais mes jeunes mais en pensant au visage de Concho. Ils étaient rendu à faire un relais, ou un truc dans le genre. J'avais reposé mon coude sur l'accoudoir de la chaise pliante inconfortable, et la paume de ma main accueillait ma joue. Et j'regardais , presque contemplativement ce qui se déroulait autour de moi. En pensant à lui. "Tu leur donne cette chance à tous tes jeunes, d'avoir une personne repère, d'avoir quelqu'un sur qui compter, tu leur construits une base solide. On n'a pas tous cette chance là, right?" que j'lui demandais, à demi voix, retournant mon regard dans le sien. C'était une main tendue, s'il voulait me parler de son adolescence, de ce qui avait été dur, j'étais ok pour l'écouter, mais la question était pas totalement frontale, pour qu'il puisse tourner la discussion différemment s'il voulait pas aborder le sujet. Autant j'pouvais être intrusive et direct, autant j'avais un minimum de savoir vivre et j'savais repérer les sujets sensibles. P'tete que les autres membres d'asso allaient se dire qu'on faisait rien qu'à discuter et qu'on était pas à notre emploi, mais force est de constater que nos jeunes, les miens comme les siens, savaient s'auto-gérer, pour l'instant. Et ça m'laissait le loisir de plonger, encore et encore, mes yeux dans ceux de Concho.
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Sujet: Re: trouver une bonne raison d’avoir vécu, on y est presque - conjo Mer 21 Aoû 2024 - 3:38
« Tu m’diras si tu le fais pour de vrai. J’te conseillerai pour tes premiers jeux à essayer. Autres que Zelda, of course. » Précisais-je, un sourire aux lèvres. L’idée de lui proposer les jeux les plus difficiles, soit en matière de combat soit en matière d’énigmes, me traversa l’esprit. Comme ça, Joan pourrait me demander de l’aide. Elle m’écrirait passé minuit, me disant qu’elle était complètement coincée à Cuphead. En vrai, j’pourrais possiblement même pas l’aider. Ce jeu, c’est le démon. « Mais si tu veux tester avant, pour être certaine d’aimer ça, t’as qu’à passer jouer chez moi. » Je peux pas croire que je n’avais pas attrapé cette perche-là avant. En même temps, c’est vrai qu’entre Joan et moi, c’était plutôt flou. Cette invitation, que je venais de lui faire là, ça impliquait quand même pas mal. Du moins, de mon côté. Peut-être que pour elle, c’était une proposition complètement amicale. Pas pour moi. Les pensées que j’avais envers Joan, que ce soit en pensant à elle en train de jouer à la Switch ou en train jouer avec ma switch, n’avaient rien de platoniques. La seule chose platonique entre nous, au fond, c’était les félicitations que je lui faisais pour sa victoire à la Fête de la mangue. J’avais pas trop envie de la célébrer, celle-là. « Ça t’aurait trop fait plaisir. » Lâchais-je, même si en vrai, ce que je voulais beaucoup beaucoup, depuis l’arbre sacré, c’était justement de lui faire plaisir, à Joan. Mais pas pour ça, pas pour la Fête de la mangue. Nan ça mon égo l’avait pas encore bien avalé. Par contre, je lui aurais fait plaisir en lui faisant une place dans ma vie, dans ma nouvelle propriété même, si j’avais su qu’elle caressait ce rêve d’avoir ce propre ranch et que ce ranch il aurait très bien pu être dans ma nouvelle future cour arrière. Ça allait trop vite, bien trop vite, et j’allais sûrement me réveiller demain matin en m’disant que tout ça, c’était un sacré rêve, que j’avais fait bien de la fièvre. Mais pour l’instant, je savourais chaque regard, chaque échange, chaque pensée déraisonnable. Joan me parlait de sa maison de vacances, et ça me faisait sourire. C’était exactement ça qu’on recherchait, avec le #17 version 2.0. « Je suis grave chanceux, oui. Et c’est totalement la vibe qu’on s’imagine pour ce nouvel endroit. Des brunchs du dimanche sur une grande table dehors, un peu toujours du monde partout … des enfants qui s’baignent dans la mer d’un côté, d’autres qui font de la trottinette entre chaque maison d’un autre. De la vie, partout. » Et de l’amour, partout, je l’espérais. De l’amour entre les enfants, les “faux cousins”. De l’amour entre les colocs’. De l’amour dans les couples qui vivraient sous les quatre toits. De l’amour partout, oui. Et quand Joan s’en alla avec Sofia, je me dis que peut-être, y’aurait possibilité d’amour, entre Joan et moi. Ça avait commencé sur une toute autre note, mais les faux départs, ça peut arriver, non ? Jusqu’à maintenant, on s’était plutôt bien repris. On savait pertinemment que c’était un bon fit, au lit. Aujourd’hui, j’avais l’impression qu’on commençait à comprendre que ça fonctionnait aussi au niveau personnalité, au niveau projets et attentes. Alors … pourquoi pas ? Si on avait, en plus, les mêmes envies d’activités, comme le karaoké ! Ça ne pouvait que rouler comme sur des roulettes, notre truc. « J’ai bien hâte de voir ça. » Jouer à la Switch chez moi, aller à une soirée karaoké, et quels autres plans encore ferait-on sans les nommer officiellement ? Ce que Joan fit officiellement, ce fut des excuses. C’est vrai que notre première rencontre n’avait pas été des plus glorieuses pour elle. Sa réputation, à mes yeux, aurait pu planter à tout jamais, si on ne s’était pas recroisés en raison de la Fête de la mangue, dans un tout autre contexte que nos assos. J’aurais pu lui en vouloir encore, d’ailleurs, de ces prétentions qui m’avaient réellement blessé. Mais avec ce qu’on avait vécu depuis, j’préférais passer à autre chose. Et m’excuser aussi d’avoir fait preuve de presque autant d’immaturité qu’elle, cette fois-là. « Oui. Y’a pas de raison qu’on ne le soit pas. Qu’on ne puisse pas coexister, et même … s’entraider. » J’étais moi aussi focus sur nos assos, là. Si Adventure Seekers ouvrait un peu sa porte à Head Ahead, ces jeunes pourraient faire de belles choses. Et p’t’être réaliser, qu’au fond, ils se ressemblaient pas mal, malgré les privilèges de certains et les barrières des autres. Un silence s’installa entre Joan et moi alors qu’on regardait la course à relais. Les jeunes avaient du plaisir. Leur sens de la compétition était même un petit peu plus sain que celui des deux adultes que nous étions. Je pris une grande inspiration, discrètement, avant de relâcher l’air dans mes poumons à travers mes lèvres. L’air frais faisait du bien. C’était une belle journée, une douce journée. Je bus une gorgée de mon café alors que Joan reprenait la parole. Je la regardai alors qu’elle faisait remarquer, sous forme de questionnement, que nous n’avions pas tous la chance d’avoir quelqu’un sur qui compter, d’avoir un repère, un phare dans le brouillard qu’est l’adolescence. Je la voyais bien, la main tendue, mais je ne savais pas si j’avais envie d’aller là, maintenant. Mon regard se perdit un moment dans celui de Joan. J’hésitais. Je cherchais mes mots, et mes émotions. Mon passé pesait encore lourd sur mon présent, même si j’avais appris à vivre avec, à mieux cacher les blessures. En parler, ce n’était pas si facile, et je ne le faisais que rarement, d’ailleurs. « Non, t’as raison. Y’a bien des familles qui se construisent sur des shaky grounds. » La recette idéale pour des glissements de terrain. Des glissements d’vie. J’espérais que ce n’était pas ce que j’étais en train de reproduire, auprès de mes enfants, avec ce modèle éclaté que je leur offrais. Je me raclai la gorge. « Bon, je pense qu’après la course à relais, il fallait que j’aide à ranger les obstacles pour préparer le terrain pour la prochaine activité. Il faudrait que je sois un peu plus à mon affaire. » Dis-je en tentant de reprendre mon air calme et décontracté.
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Sujet: Re: trouver une bonne raison d’avoir vécu, on y est presque - conjo Sam 24 Aoû 2024 - 0:44
A entendre Concho, en parlant de jeux vidéos, il était prêt à donner de son temps et de sa personne pour mes beaux yeux. Et ça avait le don d'me faire un peu flancher en dedans. J'laissais rien paraître, parce qu'on était toujours entourés de nos jeunes et qu'on pouvait pas trop laisser transparaître nos ressentis. Mais ouais, ça m'plaisait bien cette idée là, de lui et moi, sur son canapé, en train de tester sa console. La switch, bien évidemment que j'en avais entendu parlé, mais je n'avais jamais été réellement exposée aux jeux vidéos, mais pour ses beaux yeux à lui, j'étais pas mal prête à tenter l'expérience. Et lorsque je comprends ce qu'il est en train de formuler, c'est comme si je ressentais les étoiles s'installer dans mes yeux. Je hoche la tête doucement. "Ouais, ça m'plairait bien d'essayer ouais." que j'dis, sans trop m'épancher d'avantage sur le plaisir que ça me procure d'imaginer juste du temps en plus avec lui. C'est assez dingue comme il a réussi à m'faucher l'esprit en si peu de temps. Concho agit sur moi. Réellement. J'tente d'être détachée mais au fond de moi, j'ressens pas mal de chaleur, j'vais pas mentir. C'est acté alors, j'crois bien, même si j'attendrais une invitation un peu plus officielle par la suite. Après, je saurais toujours pas donner de mots à notre relation, mais j'suis juste satisfaite de voir que nous deux, on est capable de discuter, de tout et de rien, sans y mettre ni une aversion évidente comme la première fois, ni une tension sexuelle insoutenable. On a trouvé un équilibre aujourd'hui. Vraiment. Pour la victoire de mon équipe à la fête de la Mangue, Je n'aurais pas de félicitations de la part de Concho, j'aurais essayé hein mais ça fait partie visiblement de notre équilibre. Il m'aurait fait un trop beau cadeau là. J'rigole en imaginant une haie d'honneur et je hoche la tête, ouais, ça m'aurait fait trop plaisir, effectivement. Et j'lui en aurais parlé probablement des centaines de fois s'il l'avait fait. "J'vais me contenter de ma victoire, c'est déjà très satisfaisant comme ça." que j'lui dis, lui faisant comprendre que je ne l'embêterais plus avec ça. Pas aujourd'hui du moins. Et puis on continue à faire connaissance, à parler de son nouveau achat immobilier, de ses plans pour ses enfants, de l'ambiance qu'il veut pour ce nouvel endroit. Et ça me parle. Ca résonne en moi. J'ai encore des étoiles dans les yeux et j'imagine juste, une seconde, faire partie de tout ça. C'est délirant d'avoir ce genre de pensées, mais elles pop-up toutes seules. Je me réfrène intérieurement, me rappelant de ses mots. Il y a des complications. Et puis, on parle de karaoké, comme si on se planifiait tout un tas de dates, alors qu'on verbalise rien de très précis. Ca m'plait juste de l'imaginer dans toutes ces situations, et que j'en fasse partie. J'tente de pas m'emballer, même si là, ma raison, encore une fois, elle devient bien silencieuse face à mon coeur qui bat. Et puis je m'excuse, réellement pour notre premier contact raté. Et sa réaction me montre que oui, lui comme moi, on préfère aller de l'avant et tenter de coopérer plutôt que de s'opposer. C'est diablement plus intelligent cette manière de penser et j'en arrive à me dire que Dereck ne voit pas les choses sous le bon prisme. Alors ensemble, Concho et moi, on va tenter de faire en sorte que les choses s'arrangent entre nos assos. C'est comme un accord tacite, entre lui et moi. Je hoche la tête à ses mots, l'entre-aide, c'est con à dire, mais ouais, c'est beaucoup mieux. "J'suis certaine qu'on peut faire de grandes choses, toi et moi, pour nos assos." J'imagine déjà des partenariats, des activités communes, des fusions, des ententes, ça sonne bien à mes oreilles. Et même si là, tout de suite, j'suis plus happée par son regard et son sourire, alors penser vraiment boulot, c'est pas évident, j'suis certaine qu'en faisant un vrai brainstorming, on peut arriver à finaliser des projets communs. Ca sera ça, ma priorité à la rentrée. Et puis, on discute, encore et encore, de l'inégalité des chances, de la destinée aussi, des familles plus bancales que les autres, et j'sens bien qu'il y aurait tout un tas de choses à dire encore là dessus, qu'on a pas épuisé le sujet mais nos obligations professionnelles nous rappellent à l'ordre. Concho le premier, qui se rappelle qu'il avait été appelé après le relais pour organiser la suite de la journée. J'me redresse sur mon fauteuil inconfortable et je hoche la tête. "Ouaip, j'ai à faire aussi. J'dois coacher les équipes pour la prochaine épreuve." J'me lève, étonnamment dynamiquement alors que j'serais bien restée là, à parler avec lui. Mais on avait une olympiade à faire tourner. On s'envoie un p'tit sourire, et la journée continue son cours. On s'était re-croisé, deux trois fois, après tout, on partageait la même tonnelle, mais on n'avait plus eu l'occasion de reparler aussi longuement. L'après-midi touchait à sa fin, chacun rangeait, chacun était à son affaire. Mais juste avant que je ne reparte avec mes jeunes, j'arrivas à attraper son regard, lorsqu'on se croisait. "On s'en va, faut que je reconduise les ados chez eux, à bientôt Concho." que j'lui disais, sans en dire plus. Parce que j'avais accessoirement les jeunes juste derrière moi, mais ce à bientôt là, il était pas lancé dans le vent pour rien. Au contraire, ça voulait dire: à bientôt, pour de vrai.
"s'il fallait se taire alors j'ai vraiment tout gâché, j'aimerai que tu cèdes à mes propositions, éloignons-nous d'ici, prends ça comme une mission, devenons invisibles, je lui ai dit "à tout à l'heure", il a pris ça comme un missile"(c)endlesslove.
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Sujet: Re: trouver une bonne raison d’avoir vécu, on y est presque - conjo
trouver une bonne raison d’avoir vécu, on y est presque - conjo