hot - together, we're lost in a dream (liam)

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together we're lost in a dream
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@liam reyes & @"pippa wojcik-reyes"

Un long gémissement de bien-être m’échappa soudain. La manifestation pure et simple d’un moment de plénitude intense. Je me sentais bien, et si détendue que j’aurais presque pu m’endormir sur la table de massage, bercé par le bruit d’un fontaine, tournant continuellement dans la pièce.
Liam et moi étions au Cambodge puis deux jours, pour notre lune de miel, et légèrement jet-lagués, aussi avais-je eu l’idée de nous réserver, parmi les services que nous proposait notre hotel, un massage pour les couples le matin même. Depuis une heure, les deux masseuses qui s’occupaient de nous coordonnaient leur gestes, massant les mêmes zones, chez l’un et et chez l’autre, au même moment pour que l’instant soit en communion parfaite. Je battis doucement paupières, et souris à Liam qui me regardait de ses yeux ensommeillés. Un sourire ourla ma lèvre, alors que je coulai sur lui un regard plein de tendresse. Nous n’étions séparé que par quelque centimètre, sur la grand table de massage pour deux que nous partagions. Lentement, j’étendis le bras pour caresser le visage endormi de mon mari. Je jouais avec une boucle de cheveux sur son frond, lissai tendrement le sourcil et caressai joue.
— T’es en train de t’endormir…, constatai-je.
L’affirmation était vraie pour moi aussi, ce massage était en train de dénouer chacun de mes muscles à tel point que je me trouvais désormais à deux doigts de sombrer dans les bras de Morphée. Nous avions pourtant prévu une expédition dans l’après midi. Nous devions notamment changer d’hébergement et quitter l’hotel étoilé pour une cabane sur pilotis que nous avions réserver pour quelques jours. Je soupirai doucement, préférant vivre le moment présent.
— Je suis heureuse que tu arrives à te détendre un peu…
À Bowen, Liam était toujours par monts et par vaux, toujours à courir, à travailler tard au club, ou à se mettre la pression. Il lui arrivait d’avoir des moments de relâche, évidemment, mais il ne déconnectait que très rarement. C’était d’ailleurs un peu mon cas aussi, et cette pause dans notre vie, cette intermède hors du temps était bienvenu. Nous en avions besoin tout les deux.  

Il en avait besoin. De tout ça. Des vacances, retrouver Pippa, voyager, le massage. Il ne s'en était pas rendu compte, à Bowen, mais sa réalité le stressait bien plus qu'il ne le pensait. Tout le long de ce massage de couple, il avait eu l'émotion comme une boule dans la gorge, comme si quelque chose allait possiblement éclater. Entre soulagement, joie et, aussi, détresse, il avait peur de se montrer trop vulnérable devant Pippa qui avait déjà bien donné pour lui face à ses craintes et ses ressentiments.

Sur la table de massage, alors que les massothérapeutes s'éloignaient pour leur redonner une certaine intimité, Liam ouvrit les yeux pour les poser sur sa merveilleuse femme. Sa femme, il commençait tout juste à se faire à ce nom. L'homme avait du mal à tenir ses paupières ouvertes. Dormir au Cambodge, c'était reposant. Bien plus qu'à Bowen. Encore plus après avoir fait l'amour à Pippa comme jamais. La main de la blonde vint caresser des parties de son visage, il lui lâcha un clin d'oeil. « Un peu, oui », confirmait-il avait de rire dans un sourire. C'était bon. Réellement bon. « C'est tout grâce à toi. » Elle avait vu juste. Et toute la pression des derniers jours retombait. Soudainement pris d'une émotion, il sentit des larmes dangereuses monter jusqu'à ses yeux.

Je savais que Liam était du genre à encaisser sans broncher, il gardait souvent beaucoup de chose pour lui et ne laissait que très peu ses émotions transparaitre. Pourtant, je le savais sensible sur beaucoup de sujets, il gérait seulement un peu mieux que la moyenne des gens la manière dont il exprimer tout ça. Seulement, il arrivait des moments où le trop plein devait sortir. J’avais bien senti, depuis le début du séjour, et encore davantage dès que le massage avait commencé, que Liam était en train de lâcher prise, et je m’étais préparé à le rattraper, au vol s’il le fallait. Dans son regard, il y a avait la détente, mais aussi le relâchement et la pression qui s’envolait doucement. Pour la première fois de ma vie, je vis une larme au coin de son oeil, du pouce et avec une infinie tendresse, je caressai sa joue, continuant de le couver du regard. Je voulais qu’il comprenne qu’il n’avait pas à se retenir devant moi, je voulais être son point d’ancrage, sa zone de sécurité. Avançant sur le côté, je m’approchai de lui, jusqu’à ce que je me retrouve si proche de lui que la chaleur de sa peau réchauffait la mienne. Une serviette me couvrait jusqu’au dessus de la poitrine, et jusqu’à la taille pour Liam, en dehors de ça, nous étions presque entièrement nus, à l’exception des sous-vêtements en papier qu’on nous avait fourni au début du massage. Je pris le visage de Liam dans mes mains et embrassai tendrement son front, puis passai doucement mes mains dans ses cheveux, pour venir l’étreindre contre moi, lui permettant de poser sa tête contre mon plexus. Je restai là, un moment sans parler, ni bouger, cherchant l’apaisement, le mien comme le sien.
— C'est toi qui est venu me retrouver, dis-je avec émotion après un instant.

Il venait d'un mode où les émotions étaient perçues négativement. Son père, viril homme alpha qu'il était, était fervent du les hommes le pleurent jamais. Et, évidement, il avait toujours réprimandé Liam, dans sa jeunesse, de montrer ses faiblesses. À force, l'homme s'était renfermé dans un carapace. Et, c'était ajouté à ça sa peur d'être blessé. Quoi de mieux, alors, comme protection que de ne pas en avoir, de sentiments. Ou, du moins, de ne pas les montrer. Le seul qu'il exprimait, c'était la colère. Ça, son père l'avait toujours encouragé. Il avait le sang chaud, Liam. Et pas qu'au lit. Il bouillait quand on le mettait hors de ses gonds, il explosait, il crisait. Et il lui était arrivé de frapper le premier venu bien souvent à l'adolescence. Aujourd'hui, l'impulsivité y était toujours, même s'il tentait de se contenir au maximum.

Cependant, se retenir devait épuisant. La rupture avec Charlie, le stress au travail, la peur que l'immigration découvre que le mariage avait été précipité à cause de leur avertissement, ses sentiments développés pour Pippa alors qu'il ne croyait pas en avoir, tout ça mis ensemble avait créé tout un cocktail dans sa tête et dans son coeur. Et depuis sa dispute avec la blonde, le soir de l'apéro, Liam avait une boule dans la gorge, nouée là, qui ne voulait pas disparaître. C'était un trop plein, trop d'émotions d'un coup. Trop de fatigue. Trop de stress. Trop de tout. Et une fois reposé sous les mains d'un masseur cambodgien, il avait fini par craqué.

Liam retenait l'émotion jusqu'à la fin de la séance de couple. Jusqu'à ce que Pippa l'adresse. Doucement, elle s'était approchée de lui, nue, seul la serviette qui cachait son corps. Et même s'il éprouvait toujours du désir pour cette femme complètement magnifique, à l'instant, il n'était question de ça. Elle vint entourer son visage de ses mains, le rassurer, le forcer à se lover au creux de son cou. La barbe de trois jours de l'homme vint chatouiller la peau nue de la blonde alors qu'il y déposait deux baiser camouflés de cette émotion qui lui prenait au ventre. « Tu m'y as bien forcé... », soufflait-il, sentant une larme couler. C'était elle qui lui avait dit qu'il en faisait trop, mais qu'il l'oubliait au passage. « Et tu as eu raison de le faire. » L'Espagnol se recula, pour mieux regarder la blonde. Elle avait pris de la couleur, parce qu'ils n'avaient que ça à faire, être dehors. Même si le soleil frappait en Australie, ils ne passaient pas leur temps sur la plage alors qu'ici, ils était souvent à la conquête de tout. Et mis à part quand ils visitaient des temples ou des lieux cultes, Liam se promenait sans t-shirt, la chaleur étant écrasante. « Tu es tellement belle », dit-elle avec sincérité. Et ça n'avait rien de sexuel. Il la trouvait absolument magnifique.

Le mariage était mon idée au départ. J’avais proposé cette option à Liam d’abord parce que mon affection pour lui, déjà à ce moment-là, était forte, et ensuite parce que j’avais estimé qu’elle était la seule qui lui permettrait de vivre sa vie comme il l’entendait. La seule option qui lui offrirait la possibilité d’accomplir son rêve, ce pour quoi il avait déjà tant sacrifié. Je n’avais pas imaginé alors que cela m’ouvrirait une aventure si belle. Ce que j’étais en train de vivre avec Liam était intense, inattendu et si pure à la fois. Parfois, je devais me pincer pour être sûre que tout cela n’était pas un rêve. Et si c’en était un, je ne voulais pas me réveiller. Je lui souris avec tendresse, levant le bras pour venir à nouveau caresser son visage.
— Tu sais…quelques jours avant le mariage, j’étais terrifiée. Tout se chamboulait dans ma tête…dans mon coeur aussi.
Je pris une longue inspiration, ancrant mon regard dans le vide un instant pour me donner une constance, avant de revenir vers lui.
— Pourtant, quand je pensais à toi, quand je réalisais que j’allais t’épouser, toi, tout s’apaisait, et je n’avais pas encore compris que je t’aimais à ce moment là. Mais déjà là, tu étais mon roc.
Je lui souris tendrement.
— J’ai eu…plusieurs crises de panique, j’ai même cru que…j’étais encore amoureuse de Juliann ou du moins, que mes sentiments pour lui s’étaient réveillé, mais j’ai compris récemment que j’avais eu peur. Peur d’aimer quelqu’un d’autre et de mettre un point final à cette histoire qui m’avait fait grandir. Je n’avais jamais aimé un autre homme que Juliann…avant toi. J’étais persuadée que jamais plus je n’éprouverais quelques chose d’aussi fort mais je me trompai.
Je marquai une pause, et les larmes aux yeux, je tendis la nuque pour embrasser Liam.
— J’ai jamais été aussi heureuse qu’aujourd’hui, fis-je en le regardant dans les yeux, J’ai jamais aimé quelqu’un comme je t’aime, toi. Tu chasses tout mes doutes, tu balayes mes incertitudes, tu me fais me sentir à ma place.
Emue, je ne pus retenir une larme. Elle coula sur ma joue, mais pourtant, je souriais. Cette larme exprimait la joie intense et la plénitude qui emplissait mon coeur à cet instant.
— En laissant ma peur de côté, je me suis ouverte à quelque chose de magnifique, je me suis ouverte à toi. Et ça me comble, si tu savais…

Ce qu'elle avait fait pour Liam, c'était le plus beau des cadeaux. La plus belle des douceurs. Pippa lui offrait la chance d'être heureux, d'être accompli. Et, souvent, Liam s'en sentait égoïste. Parce que de cette façon, elle s'oubliait sans doute un peu. Parce que de cette façon, il était comblé. Mais qu'en était-il de ce qu'elle désirait réellement?

Il l'écoutait lui expliquer comment elle avait vécu les jours avant le mariage avec tristesse dans le regard qui ne pouvait la regarder. Parce qu'en réalité, il n'avait rien vu de tout ça, bien trop absorbé par ses soucis à lui. Et Elle parla de Juliann. Là, son regard se posa sur elle, il était mi-froid, mi-triste. Et surtout, perdu. Que tentait-elle de lui dire? Même si elle disait l'aimer lui, Liam ne comprenait pas. Il ne comprenait tout simplement pas pourquoi elle lui livrait ce discours maintenant, alors qu'il lui avait avoué ses sentiments des semaines plus tôt.

Le soucis, ce n'était pas qu'elle ne l'aime pas en retour ou que son coeur soit dédié à un autre, c'était qu'il sentait qu'elle lui avait caché une grande partie de sa vie et de ses sentiments alors qu'ils s'étaient promis de tout se dire. Et pour que ce genre d'union ne fonctionne, il fallait tout ce dire. Un mois après le mariage, c'était plutôt tard pour lui avouer qu'elle avait pensé être encore amoureuse de son ex.

Pippa embrassa les lèvres de Liam. Il répondit doucement à son baiser et l'écoutait lui dire qu'elle n'avait jamais été aussi heureuse qu'en ce moment. « Je suis heureux de t'apporter tout ça », dit-il avec sincérité en s'éloignant d'elle pour mieux la regarder. Et, d'un ton beaucoup trop doux, un ton qui ne lui ressemblait pas, lui l'explosif, il fronça les sourcils et osa lui demander : « Pourquoi tu ne m'as pas tout dit ça avant? Pourquoi avoir attendu la lune de miel, que je t'avoue être amoureux de toi? » Il soupira. « J'suis égoïste. Mais je suis capable de comprendre. Et je croyais qu'on se disait tout.. »

Ces derniers mois avaient été, pour moi, synonyme de tourments, ou du moins de grand questionnements existentiels qui m’avait trituré l’esprit et embrouillé ma vision, auparavant si claire. J’avais perdu des repères, j’avais ébranlé mes barrières et tout cela en un laps de temps très court. Pourtant, j’étais assez résiliante d’ordinaire, adaptable aussi. Je savais rebondir, garder le sourire et la tête haute. En surface. Ce pourquoi tout le monde pensait que « j’étais forte ». « Pippa est une femme forte, je ne me fais pas de soucis, elle rebondira » . Oui, c’était au fond plus ou moins ce que j’étais, cela ne signifiait pas pour autant que c’était facile, ni que j’étais complètement infaillible. Aujourd’hui, après ce massage qui m’avait détendu le corps et l’esprit, j’avais ressenti ce besoin de me livrer à Liam. L’espagnol fronça les sourcils, et malgré la tendresse que j’entendais dans sa voix, je sentais qu’il était déçu que je ne lui ai pas fait part de tout ça plutôt. Mais quand il se qualifia d’égoïste, ce fut à mon tour de froncer les sourcils.
— Je ne veux pas entendre que tu es égoïste, pas même dans ta bouche, lui signifiai-je, je ne laisserai personne dire ça de mon mari.
Je lui souris tendrement, puis soupirant longuement, je redressai le buste, plaquant une main sur ma poitrine pour maintenir la serviette contre moi.
— Ca bloquait dans ma tête, et même moi je n’ai eu conscience de tout ça que très récemment.
Je marquai un pause, sentant une vive émotion m’envahir.
— Quand tu m’as dis que tu m’aimais, j’ai ressenti quelque chose de fort. Je n’ai pas le souvenir d’avoir jamais eu quelque chose de si brûlant en moi, c’était comme…
Je laissai mon regard se perdre dans le vide, comme s’il cherchait à se plonger tout au fond de mon esprit.
— …comme une chaleur intense au creux de mon estomac.
Oui, c’était comme ça que l’émotion s’était manifesté. Quelque chose qui m’avait complètement déstabilisée et rendue heureuse à un point que je n’avais pas cru imaginable. — Et depuis…c’est comme si tout était plus léger, plus clair. Comme si t’avais fait s’envoler la peur qui me pétrifiait depuis des semaines. Comme si j’avais trouvé, enfin, le bon chemin.
Je concentrai à nouveau mon attention vers Liam, l’apaisement pouvant se lire sur mon visage.
— Je croyais pas que je pourrais me marier un jour, Liam. Je sais que c’était mon idée à la base, mais ça me foutait la trouille, t’imagine pas. Pourtant, au fond de moi, je savais que je devais t’épouser, que ne pas le faire me rendrait foncièrement malheureuse. Je sais pas comment décrire ça mais…
Je marquai une pause, cherchant mes mots pour qu’ils calquent du mieux possible ma pensée.
— J’ai parfois le sentiment que ça devait se passer comme ça. Que…je n’étais pas censé épouser Juliann à vingt-quatre ans, que je devais partir à ma rencontre, que je devais voyager, devenir la femme que je suis aujourd’hui. Te rencontrer.
L’émotion qui grimpait en moi depuis le début de notre conversation commençait à envahir mon coeur, de tel sorte que les larmes, elles, naissaient lentement au coin de mes yeux.
— Tu va me prendre pour une folle, mais…quand tu m’as dis que tu m’aimais, j’ai compris beaucoup de choses, des choses que je refusais d’admettre. Que je bloquais, par peur de laisser mon passé derrière. Mais…je ne crois pas que notre rencontre, il y a trois ans soit un hasard. Je…je devais pas aller en Espagne à la base, j’avais prévu de partir deux semaines en Grèce et…au dernier moment, j’ai pris mon billet pour Barcelone. C’est Nev qui m’avait partagé le bon plan, elle était en Californie à ce moment là, elle m’a partagé le lien en disant que je serais folle de laisser passer l’aubaine de partir en Espagne alors qu’elle rêvait d’y aller et qu’elle pouvait pas. Que c’était le moment. Que je ne devais pas louper ça. Du coup…je suis partie, et je t’ai rencontré.
Ca paraissait dingue, et pourtant si limpide à la fois, quand on croyait à ces choses-là.
— Et toi…combien de chance il y avait pour que tu viennes te lancer à Bowen…combien de chance il y avait pour qu’on se revoit et que l’alchimie entre nous soit si forte ? Je crois pas que tout ça soit un hasard, Liam. Tu sais lire en moi sans que j’ai besoin d’ouvrir la bouche. On se ressemble et on se complète sur énormément de points. Je…
Je lâchai un petit rire plein d’émotions, au moment même où une larme traçait un sillon chaud sur ma joue. Une larme d’allégresse pure.
— Je crois qu’on devait se rencontrer, je crois…non, je suis persuadée que tu es mon âme soeur.
Je laissai planer ma phrase un moment, avant de prendre mon visage dans mes mains en riant.
— Je sais, c’est complètement fou, et t’as le droit de dire que je suis folle. Mais…si je t’ai rien dis, c’est que…inconsciemment, je savais que tu voudrais mettre fin à nos fiançailles et ça…tu vois, ça m’aurait rendu malheureuse comme les pierres.
Je relevai des yeux humides vers l’espagnol, puis haussai les épaules.
— Tu vois, finalement, c’est moi l’égoïste dans l’histoire…

Pourquoi avoir attendu ce jour pour se confesser? Liam n'avait rien demandé en retour, quand il lui avait dit l'aimer. Il ne l'avait pas dit pour ça, pour qu'elle lui réponde qu'elle aussi, elle l'aimait. Il ne fonctionnait pas ainsi, Liam. S'il lui avait dit, c'est qu'il le ressentait. Et qu'il ne pouvait plus lui cacher plus longtemps. Parce que leur mariage n'aurait dû être, à la base, qu'une histoire pour les papiers, pour rester au pays, une excuse pour le maintenir à Bowen. Et, finalement, il s'avérait que c'était bien plus que seulement ça. C'était bien plus que ça. Pippa avait fini par lui répondre, le jour de l'apéro. Mais, depuis, ils n'en avaient pas reparlé. Et ils n'avaient non plus jamais abordé les craintes de Pippa. Celles qui l'avaient envahie bien avant qu'ils se disent oui. Liam les entendait pour la première fois aujourd'hui même. Et il se sentait coupable. Tellement coupable. « Mais quand je t'ai dit que je t'aimais, je n'attendais rien en retour », affirmait-il, cherchant à mettre les choses au clair. Seulement, entre eux, ils devaient être capable de tout se dire, comme les choses l'étaient. « Tu as attendu bien trop longtemps pour me dire tout ça, Pippa. » Il soupirait, ne sachant pas quoi dire, pas comment réagir. Il était à la fois touché, mais déçu et coupable et triste, tout ça, tout en même temps. « Un mariage, même un mariage comme le nôtre, doit reposer sur l'honnêteté et la communication... », murmurait-il, espérant que ce serait leur seul moment d'égarement. « Comment ça, elle n'était pas un hasard? », demandait Liam, alors que Pippa enchaînait sur leur rencontre. Et, il comprit bien vite que c'était Nevaeh qui était à l'origine de tout ça. La prochaine fois qu'il la voyait, il tâcherait de la remercier. Pippa parlait, elle déblatérait des mots et des mots. Liam la laissait faire, de toute façon il ne pouvait faire autre chose que l'écouter. Il était son âme soeur, vraiment? Venant d'elle, c'était touchant. Parce qu'ils avaient exactement la même vision des choses. On ne parlait pas d'âme soeur comme la seule âme à aimer, mais plutôt comme deux âmes qui se devaient de se rencontrer, là, à ce moment précis, pour passer une partie de leur vie ensemble. Ce n'était pas une promesse d'éternité, aucun d'eux ne fonctionnait de la sorte, c'était une promesse qu'ils devaient se rencontrer, que leur vie prenait maintenant sens. « J'aurais jamais voulu mettre fin à nos fiançailles. » Il avait besoin de Pippa. Et pas que parce qu'elle était la seule à pouvoir le faire rester à Bowen. Mais parce qu'il s'y en était attaché. Les yeux humides de la blonde l'émouvait. Liam lui souriait, caressant ses joues. « Je ne laisserai personne dire que ma femme est égoïste », fit-il en reprenant ses propres mots. L'égoïste, de toute façon, c'était lui. Et ils le savaient, tous les deux. Et, sans vraiment attendre, il fondit sur Pippa, la plaquant contre la table de massage pour venir l'embrasser avec fougue.

Notre mariage n’était pas tout à fait traditionnel, c’était vrai. Et notre amour n’était véritablement né qu’une fois que nous avions eu la bague au doigt, ou du moins nous en avions pris conscience qu’à ce moment là. Tout ces paramètres là avaient fait que j’avais eu peur d’avouer à Liam ce que je venais de lui avouer aujourd’hui, concernant les sentiments que j’avais cru retrouver pour Juliann. J’avais eu peur qu’on ne finissent pas rompre nos fiançailles et ça, je n’aurais pas pu le gérer. Sans savoir pourquoi, j’avais su dès le départ que ce mariage devait être mener jusqu’au bout. Et aujourd’hui, je m’en sentais parfaitement heureuse, un sentiment qui redoubla quand j’entendis Liam affirmer, avec l’assurance que je lui connaissais, qu’il n’aurait jamais pu mettre fin à nos fiançailles. Un sourire ému accrocha mes lèvres quand mon mari caressa mes joues pour essuyer les larmes qui avaient pu y couler. Liam me fit lâcher un rire lorsqu’il reprit presque mot pour mot mes paroles. Il ne voulait pas que je me considère comme une égoïste, pourtant, je restais persuadée que c’était un peu le cas. Cette pensée s’envola malgré tout lorsque Liam captura mes lèvres des siennes, dans un baiser si intense qu’il m’arracha un soupir. Mon désir attisé, je collai mon bassin à celui de l’Espagnol, caressant ses hanches nues de mes doigts, puis les passant délicatement dans le creux de ses reins. Les masseuses pouvaient revenir à tout instant, pourtant, je ne parvenais à maitriser le feu qui grimpait dangereusement dans mon ventre. Le regard brûlant et la voix rauque, je m’adressai à Liam, quittant ses lèvres un instant.
— T’as cinq minutes pour me clouer à cette table avec un orgasme foudroyant…

Peut-être qu'en analysant leur mariage, un expert réussirait à mettre des mots sur ce qu'ils avaient vécu, dès cette première fois à Barcelone, bien plus qu'eux n'y parvenaient. Peut-être qu'on y découvrait que l'amour était né bien avant qu'ils eussent osé l'avouer. Peut-être qu'au fond ils s'étaient toujours aimés. Liam ne saurait dire. Il n'était pas à l'eau de rose et ne croyait pas tant aux âmes soeurs. Il vivait, tout simplement, et se contentait de tout ressentir au fur et à mesure que les sentiments l'enrobaient. Entre eux, il avait toujours eu douceur, tendresse, une attirance qui ne mentait pas. Mais l'amour, il était venu plus tard. Après s'être dit oui. Après s'être promis jusqu'à ce que la mort ne les sépare. Et si cela partait d'une intention de le sauver, à présent, et Pippa et Liam s'étaient fait prendre à leur propre jeu.

Les confessions de Pippa avaient créé un feu dans tout le corps de son époux, d'un paquet d'émotions à la fois. Il se sentait touché, mais tellement loin de la blonde à la fois comme si elle n'avait pas osé tout lui dire, comme si entre eux il y avait des tabous. Ce n'était pas eux, les tabous. Et c'est pour cette raison qu'il choisit aussi l'honnêteté, lorsqu'il fut question de répondre à la blonde, lui confiant qu'il n'aurait pas souhaité mettre fin à leur histoire. Elle était leur, elle leur allait bien, malgré toutes les embûches et les complexités qu'elle apportait.

Rapidement, les émotions changeaient. Et l'envie prit le dessus. L'envie de faire mieux pour la femme merveilleuse que Pippa était, l'envie d'elle, l'envie que la lourdeur de cette discussion disparaisse aussi pour leur permettre de se retrouver. Il la cloua d'abord d'un baiser qui en témoignait, alors qu'elle y mettait fin l'instant de quelques secondes pour rétablir les règles de leur massa de couple. Liam sourit, taquin, relevant le défi. « Entendu », fit-il tout sourire, se laissant descendre jusqu'à l'intimité de sa femme, la dégageant de la serviette qui la recouvrait pour venir l'embrasser de tous petits bébés. « Cinq minutes, pars le compteur », lâchait-il en lui jetant un regard défiant, léchant son intimité avec autant d'ardeur que son premier baiser.

Il y avait quelque chose d’animal dans nos échanges charnels, quelque chose d’instinctif, et d’extrêmement sensoriel. C’était comme si notre peau était fait pour frôler l’autre, pour la recouvrir, pour l’aimer sans condition. Dès que Liam me touchait, j’entrais comme en combustion. Il s’avait m’éveiller comme aucun homme ne savait le faire, en un regard, en une pression de ses doigts sur moi, en un baiser. Il m’envoutait, son corps m’envoutait. Quand l’espagnol plongea entre mes cuisses, je sentis mon ventre se contracter délicieusement. Un soupir d’aise passa la barrière de mes lèvres dès lorsqu’il commença à embrasser la partie la plus intime de mon anatomie. Je lâchai un léger rire quand il annonça qu’il relevait le défi que je lui avais donné, puis je fus saisis d’un hoquet de surprise. La bouche de mon mari s’activa si férocement, que je me cambrai aussitôt. Une chaleur enivrante envahit tout mon corps et je laissai un cri m’échapper.
— Oh Liam…, gémis-je en passant ma main dans ses cheveux.
Mes jambes se relevaient d’elles-même, pour accorder plus d’aisance à mon époux qui, déjà, prenait largement ses aises.
— C’est bon…
5 minutes…allais-je seulement les tenir ?

Peu importe la situation, Liam et Pippa arrivaient toujours à transformer l'ambiance en un claquement de doigts. Dans cette salle de massage en duo, l'air avait d'abord passée de la détente bien méritée à quelques confessions qui, évidemment, étaient rapidement tassées de la part de Liam. Liam qui ne mettait jamais son coeur à nu. Liam qui ne parlait jamais de ses émotions. Liam qui faisait le mec, qui refoulait ce qu'il ressentait. Non pas parce qu'il en avait honte, mais parce qu'il ne savait pas y poser des mots. Mais parler avec son corps, ça, il savait le faire. Et encore plus quand sa Pippa lui offrait un défi sur un plateau d'argent. Un défi dans lequel il se lançait à pleine bouche, embrassant l'intimité de sa femme de sa langue qui se faufilait pour atteindre sans attendre son clitoris. Pas le temps d'attendre, pas le temps de découvrir son corps comme s'ils en étaient à leur première fois, pas le temps de douceur non plus. Il avait cinq minutes pour la faire jouir comme jamais. Pippa relevait les jambes, Liam enfonçait ses doigts dans les cuisses de sa femme, mettant plus de pression de sa langue sur le bouton de plaisir de la blonde, l'aspirant par moment, puis relevant le regard vers elle, il lui sourit, les yeux dans les siens, insérant en elle un doigt. « Cinq minutes », lui rappelait-il en riant d'une voix grave marquée de son excitation.

Il existait entre Liam et moi une osmose très particulier. Elle s’était construite dès le départ, cette nuit de Juillet où nous nous étions séduit sur la piste de danse. Au dela de l’attente sexuel, de l’échange charnel qui s’était crée tout de suite, il y avait eu quelque chose de fort et d’indescriptible. Il avait toujours été plus qu’un coup d’un soir, toujours plus qu’un sex-friend. Il avait toujours existé entre nous un respect mutuel et un accord incroyable. Sa tête entre mes cuisses me rendait folle, sa bouche s’activait délicieusement, sa langue me menant au bord de l’orgasme, jouant avec les parties les plus fines et les plus réceptives de mon anatomie. Je gémis, en oubliant de me retenir. Me rendant compte que je pouvais attirer l’attention, je pinçai l’articulation de mon index entre mes dents, tandis que mon autre main fourrageait les cheveux de mon amant. Quand il releva le visage vers moi, je lui souris.
— Je t’ai déjà dis que tu étais mon meilleur coup ? fis-je, espiègle.
Bien sûr, cela faisait clairement référence à la dispute que nous avions eu, lors de la soirée que nous avions donné, chez nous, avec Juliann et Nevaeh. Je gémis à nouveau, tandis qu’il insérait un doigt en moi.
— Liam…je te veux, tout de suite…

Il y avait eu plus que du sexe, ce soir à Barcelone où la belle blonde était tombé dans la mire de Liam. Il y avait certes eu des nuits de folies jusqu'à ce qu'elle quitte la ville, mais, aussi, une attache qui, sans être de l'amour à l'époque, était unique. Une grande amitié. Avec les années où ils ne s'étaient pas revus, ça n'avait pas disparu. Dès leurs retrouvailles, leur histoire avait repris là où elle s'était terminé, quelques années avant. Et maintenant, elle lui avait fait le plus grand cadeau possible : le marier. Non pas par amour sain et pur, ça, c'était venu ensuite, mais dans le simple but de le savoir heureux de poursuivre son rêve. Peut-être s'était-elle oublié dans cette histoire ? Liam ne l'espérait pas. Et après leur discussion plus sérieuse, il était prêt à lui montrer qu'il était derrière elle pour tout le reste de leur vie, mariage toujours légal ou résigné. Mais pour l'instant, l'heure n'en était pas là. Il en était plutôt à lui prouver, une fois de plus, l'effet qu'elle avait sur lui, incontrôlable, même dans une situation comme celle-ci. « C'est pas ce que tu as dit l'autre jour », répondait Liam narquois, référence à leur première dispute - et unique -. Pippa ne se faisait pas discrète, Liam n'en avait que faire. Il riait contre son intimité, satisfait de la faire gémir de la sorte, avant de cesser ses baiser et d'insérer plutôt un doigt en elle, cherchant à faire exploser son désir. Elle l'implorait et il secouait la tête. « 5 minutes, je te rappelle. Il en reste deux. C'est le temps que ça me prendra pour te faire jouir », fit-il d'un sourire moqueur.

Un sourire passe la barrière de mes lèvres. En effet…cet autre jour auquel Liam faisait référence, j’avais préférence, j’avais préféré prendre un gage plutôt de de déterminé qui de Juliann ou de mon mari était mon meilleur coup. Et si Liam usait aujourd’hui d’une pointe d’humour, je savais qu’il n’avait pas apprécié la blague sur le moment. Or il n’avait aucun soucis à se faire de ce côté là, mon corps lui répondait avec suffisamment de ferveur pour appuyer mon propos. Liam savait trouver le chemin de mon plaisir, à chaque fois. Je n’allais pas m’en plaindre, loin de là. Il ne lâchait pas l’affaire, quand bien même je lui exprimai mon désir, il restait focus sur son objectif qu’il verbalisa tout de suite. Deux minutes. Il comptait bien prendre ce temps là pour me mener à l’orgasme. Dieu que c’était sexy, un homme si déterminé à faire exploser mon plaisir. La cadence de ses vas-et-vients me fit gémir plus fort. Je cambrais le dos, agrippait le bord de la table derrière moi et me mordis la lèvre presque au sang tandis qu’une vague de chaleur me submergeait complètement.