1 + 1 = 2 ? (Charlie)

Il les aimait intelligente et jolie. La beauté, c'est quelque chose de propre, tout est relatif. On peut plaire à une personne et non à une autre. Quelle importance de toute façon? J'avais l'air de lui plaire et c'était réciproque. Toutefois une question me trottait dans la tête, elle pouvait sembler futile car je ne cherchais pas une relation sérieuse actuellement. Pourtant je tenais fermement à ne pas flirter avec un homme qui avait déjà une femme dans sa vie. Ça, j'avais donné. Esras m'assura le contraire, et il semblait sincère. J'émis un soupir de soulagement. Moi non plus. J'avais l'impression qu'on m'avait retiré un énorme poids de la poitrine. Comme tu as été honnête avec moi, je t'avoue que je suis encore un peu... blessée... de ma dernière histoire. Baissant mon regard vers le sol, je cherchais mes mots. J'ai juste envie, je ne sais pas. Apprendre à l'oublier? Aucune idée, j'étais encore confuse. Liam, je l'avais dans la peau. Mais cette fois, c'était fini, pour de vrai, pour de bon. Je l'avais prédis, il n'allait plus me donner de nouvelles et je ne reviendrais plus, parce que cette relation me détruisait. Tandis qu'il en aimait une autre, mon mal d'affection grandissait jour après jour. Aujourd'hui Esras avait réussi à me sentir belle, attirante, à même m'arracher des sourires! C'était bon, surtout d'un homme aussi charmant.

Il avait été plutôt surpris de sa question. Ce serait mentir s’il n’avait pas eu cette idée en tête de l’amener chez lui, mais il était plutôt satisfait de cette petite promenade. Ils ne savaient rien de l’un ou de l’autre, à part qu’elle était pâtissière et avait étudié la physique quantique, autant dire pas grand-chose. Forcément, cette question sur sa situation amoureuse avait été un peu déconcertante et pour une fois, Esras jouait le jeu de la franchise. Ils étaient assis et l’irlandais curieux voulait comprendre les raisons qui avaient poussé Charlie à lui poser cette question. Mais il n’eut pas le temps, poussée par la franchise d’Esras, Charlie lui insinuait très brièvement les derniers moments de sa vie. Et il l’écoutait, plongeant son regard dans le sien. « De l’oublier ? » Demanda-t-il mais la réponse était presque une évidence. Il n’a pas été amoureux beaucoup de fois Esras et la dernière fois remontait à si longtemps. Mais il savait le temps que ça prenait pour s’en remettre qu’il avait décrété que ça ne lui arriverait plus. « Qu’est-ce que tu veux faire Charlie ? Avec moi ? » Demanda-t-il le plus sérieux possible. « Tu veux te bourrer la gueule pour oublier ? Coucher avec moi pour penser à autre chose quelques heures ? » Il ne lui proposait que ces deux options là, parce qu’Esras ne deviendrait certainement pas l’allié et l’ami sur qui elle pourrait se reposer parce qu’il ne savait pas le faire. Il était plutôt honnête Esras et ne perdait pas de temps avec des futilités.

De l'oublier? m'avait-il dit. J'haussais les épaules et restais silencieuse. Avec Liam, notre relation ne cessait de vivre de montagne-russe. Je ne comptais plus le nombre de fois où j'avais essayé de passer à autre chose, notamment avec Woody. En vain. Alors quand Esras souhaitait savoir ce que je voulais faire avec lui, je me sentis perdue. Il me suggérait deux options. Boire à en perdre la tête pour oublier ou coucher avec lui pour penser à autre chose quelques heures. On ne pourrait pas faire les deux? plaisantais-je pour détendre l'atmosphère. Bien que j'admirais l'honnêteté d'Esras, cette conversation prenait une tournure trop sérieuse. Quoique derrière mon rire, cachait une part de vérité. Les deux issues me conviendraient. Et toi, qu'est-ce que tu veux? lui demandais-je le regard déviant de ses lèvres à ses yeux. Ce n'était pas comme si je n'avais jamais couché le premier soir. Et je mentirais si je n'avais pas envisagé de le faire. Mon regard lui, ne mentait pas. Je le désirais.

Ces deux propositions n’étaient pas désintéressés, Esras il avait bien envie de Charlie. Mais il ne voulait pas profiter de sa sensibilité, alors il lui laissa le choix. Si elle ne voulait que boire en sa compagnie alors il acceptera. Si elle voulait plus il n’allait pas refuser. Et sa réponse l’enchanta. Si on lui avait dit qu’en allant corriger ce matin sa journée allait prendre cette tournure, l’irlandais ne l’aurait pas cru. Il riait avec elle profitant de ce petit moment sur la plage. Il n’allait quand même pas l’emmener directement chez elle, il savait être charmant quand même Esras. Une nouvelle fois, Charlie le regardait avec intensité, comme si elle n’attendait qu’une chose, qu’il rue ses lèvres sur les siennes. Plongeant son regard dans le sien avec le même désir il lui souriait. « La même chose que toi. » Enfin s’il pouvait passer directement par la case coucher ensemble sans passer par l’alcool ça ne le gênerait pas. Mais Esras était patient et voulait être absolument certain que c’était aussi ce que voulait Charlie. « On peut rester ici encore un peu pour profiter du soleil. » Disait-il en haussant les épaules. Il avait fini ce temps où il couchait avec une personne sans prendre le temps de la connaître, même s’il ne revoyait plus la personne le lendemain.

Esras fit preuve de sincérité en m'avouant qu'il voulait, lui aussi, profiter d'une relation éphémère. Le temps d'une soirée charnelle suffirait. J'étais vulnérable, j'étais triste, je n'étais tout simplement plus moi-même. Mes lèvres s'approchaient dangereusement des siennes, je fermais les yeux. Mais au lieu de me laisser envahir par l'instant présent, je visualisais le visage de Liam. Bordel, Charlie tu crains! Confuse, j'eut un mouvement brusque et recula avant que nos bouches s'unissent. Non désolé, j'y arrive pas. Honteuse, je détournais mon regard vers le sol et plaqua mes mains sur moi. Désolé. répètais-je, embarrassée. Aussi bel homme pouvait être Esras, je n'étais pas prête à coucher avec le premier venu. Pas la Charlie de maintenant.

Elle s’approchait et Esras sentait de plus en plus son odeur. Il les voulait ses lèvres, savoir si elles étaient douces ou sucrés. Leur lèvres étaient toutes proches et il suffisait d’un ou deux millimètres pour qu’enfin elles se touchent. Mais ça ne se fera pas aujourd’hui. Charlie s’éloignait. Et alors qu’elle se sentait mal, Esras lui souriait. Elle s’excusait en cachant son jolie visage. Il lui prit les mains pour s’écarter. « Hé hé, ne t’excuse pas. » Ce n’était pas un méchant Esras, parfois un peu exécrable mais dans le fond il était quelqu’un de gentil. Cette jolie brune n’allait pas bien et jamais l’irlandais en aurait profité. Il lui souriait pour lui montrer qu’il ne lui en voulait pas du tout. « Alors dis-moi, tu veux faire quoi d’autre ? » Vu que l’option sexe était out, il restait l’option alcool.

Contre toute attente, je n'arrivais pas à franchir le cap. J'avais eut un mouvement de recul, renonçant à embrasser un autre homme que Liam. Parce qu'il n'y avait que lui que je désirais, depuis le début et ce sera toujours ainsi. Même si je lui en voulais de me faire tant souffrir, cet amour pour lui était là. Abîmé mais étrangement intact, car toujours aussi fort. Plus que jamais, j'avais la sensation que mon chagrin était insurmontable. Les mains d'Esras prirent les miennes. J'étais tellement embarrassée mais reconnaissante qu'il ne m'en veuille pas. Tu sais quoi? On m'a dit que je faisais des supers mojitos. lui dis-je en affichant un léger sourire, mais un sourire tout de même! J'envisageais alors la deuxième option. Noyer ma peine dans des litres de rhum.

Ce n’était pas la première fois qu’on refusait les avances d’Esras, et ce n’était sûrement pas la dernière. Mais il en fallait plus pour blesser l’irlandais. Le rejet il connaissait et Charlie ne le rejetait pas vraiment. Elle était juste perdue. Alors il lui proposait de faire autre chose. Un sourire se dessinait sur le visage de l’Irlandais. Elle voulait boire, boire elle fera. « Parfait même je t’avoue que je préfère le Whisky. » En tant de pur Irlandais ce n’était pas étonnant et son accent devait le trahir. Il regarda l’heure, il était encore tôt. Mais Esras s’en moquait. Il se leva. « Allez viens. » Disait-il avec un sourire. « Je dois juste passer chez moi pour sortir un peu mon chien et après on peut aller boire. » Il riait, se promettant de faire oublier un peu les maux de cette douce rencontre.

Je m'étais surprise à ne pas ceder aux avances d'Esras, moi qui était à deux doigts d'oublier mon bel espagnol dans les draps d'un parfait inconnu. Même si j'en avais envie, même si je le trouvais terriblement sexy, même si sur le coup ça m'aurait fait du bien. J'étais incapable de ne pas penser à lui, et c'en était affligeant. Me voilà brisée, piégée de mes sentiments. Alors oui, je me persuadais qu'en me mettant une bonne cuite j'allais pouvoir me libérer de cette entrave. En plus de cela, je serais avec bonne compagnie. Tu peux boire du whisky, tant que tu me suis. Parce que je n'avais pas non plus envie de me bourrer la gue*le toute seule telle une ivrogne âme perdue. Je me levais aussitôt, prête à le suivre. Tu habites dans le coin? lui demandais-je ensuite.

Dans le fond Esras n’est pas quelqu’un de méchant, mais il n’aurait pas dit non pour une nuit endiablée avec la belle Charlie. Mais au final, ce n’était pas plus mal qu’elle refuse, il aurait sûrement eu des remords de profiter un peu de sa faiblesse. Alors il haussa les épaules à son refus. Ce n’était pas la première et ça ne serait sûrement pas la dernière. Pourtant, Esras la sentait toute faible. En se rendant compte qu’il n’y aurait rien avec elle, il aurait pu tout simplement partir. Mais non, elle le touchait et l’irlandais ne voulait pas la laisser là, toute seule. Alors ils allaient boire un verre ou plusieurs. « Je ne suis pas sûr que tu arriveras à suivre mon rythme. » Il riait. Bien qu’il en consommait moins qu’avant, Esras était un grand buveur d’alcool. « A dix minutes à pied. » Répondait-il simplement. « T’es sûr que tu veux venir chez moi ? » Demanda-t-il prudemment, elle pourrait avoir peur puisque cinq minutes avant il allait l’embrasser et lui avait clairement faire comprendre que lui aimerait bien coucher avec elle. Chose qu’il ne ferait pas vu qu’elle avait stoppée l’action.</blockquote>

Ne nous le cachons pas, il était canon, ce prof de mathématiques. Exactement le genre d'homme qui me plaisait au premier abord. Plusieurs voix me disaient déjà que j'étais stupide d'avoir reculer mes lèvres. Cependant je ne regrettais pas d'avoir été honnête, je n'étais pas prête à oublier Liam sous les couvertures du premier venu. Esras se montrait compréhensif et nous étions déjà en train de planifier de ce nous ferons. Alors là, ne me lance pas de défi, tu risquerais de perdre! assurais-je dans un sourire, l'esprit de compétition qui s'éveillait en moi. D'autant plus que les jeux d'alcool, j'adorais ça, moi! Il voulait passer chez lui pour sortir son chien avant. Tandis que je mettais mise debout, prête à le suivre, il me demanda prudemment si j'étais bien sûre de vouloir venir chez lui. Très étonnée, je plissais faussement les yeux. Je t'avoue que je n'ai pas très envie de rentrer chez moi et me de retrouver encore devant un vieux film à l'eau de rose et un énorme pot de glace répondis-je alors sur le ton de la plaisanterie. Je me demandais alors si ce n'était plutôt pas lui qui préférait qu'on écourte notre moment.  Je crus comprendre qu'il voulait coucher avec moi, rien de plus. Si tu avais quelque chose de prévu, ce n'est pas grave. On remettra ça à une prochaine fois. disais-je en haussant les épaules, tout en sachant qu'il n'y aura pas de prochaine fois. Je lui donnais un issue de secours.

Esras était peut-être un petit con, il respectait quand même les personnes. Son égo avait certes été un peu touché suite au refus de la belle Charlie, mais il lui en faudrait plus pour devenir méchant. A une époque, il l’aurait été, mais pas aujourd’hui, pas en la voyant si perdue. Alors il lui proposait de boire, ce qu’elle accepta avec grand plaisir. « J’ai grandis avec une bouteille de whisky en main, il t’en faut beaucoup pour me faire perdre. » Disait-il amusé. Il avait commencé à boire très jeune, mais il connaissait ses limites et surtout il ne gaspillait pas l’irlandais, profitant à chaque fois de toutes les gorgées. Il lui redemanda une nouvelle fois si elle était sûr. Esras ne ferait rien avec, pas ce soir, parce qu’elle ne voulait pas. Mais peut-être qu’il n’avait pas montrer ses meilleurs attentions au départ. Il écoutait ses explications. « Je vois. Pas de film à l’eau de rose ce soir promis. » De toute façon il n’avait pas la télé Esras. Ils pouvaient toujours se mettre un film, mais l’irlandais avait prévu d’autre chose pour la soirée. Il voulait voir son sourire, et même s’il ne la connaissait pas, il l’a trouvait charmante. « Non non, je n’ai rien de prévu. C’est juste que je n’ai pas envie que tu croies que je ne respecterais pas ton choix ce soir. » Il voulait être clair, qu’elle est confiance en lui, au moins pour cette soirée.