who's counting the time when we got it for life (nevann) - hot

Après avoir enchainé deux semaines de garde, d'horaires instables à cause des absences de tes collègues, tu peux enfin profiter de ces quatre jours qui s'offrent à toi. Ou plutôt à vous. Evidemment, tu as décidé de passer ces quatre petits jours en présence de Nevaeh et quoi de mieux, pour ça, que de partir pour le chalet familial à Holbourne Island. Vous êtes arrivés hier en fin de journée, après avoir pris le bateau que tu as amarré non loin d'ici. A part faire à manger et se retrouver sous la couette, vous n'avez rien fait d'autres. Te concernant, tu es tombé de fatigue en fin de soirée, ne pouvant lutter contre cette fatigue accumulée depuis des jours. Entre les gardes la nuit, le travail en journée et Nevaeh, tu n'as pas eu beaucoup de temps pour penser à te reposer. Ce week-end sera donc idéal pour reprendre des forces avant d'affronter la semaine à venir, loin de la brune. Tu appréhendes un peu son départ parce que c'est la première fois que vous vous quittez aussi longtemps, depuis que vous vous êtes remis ensemble. Et qui plus est, tu sais que Woody ne te porte pas dans son coeur alors qui sait ce qu'il pourrait dire à ton sujet, pour tenter de la convaincre de te quitter... Mais ce n'est pas le moment de penser à tout ça alors que vous sortez de la douche. Douche qui s'est transformée en baisers torrides, comme à chaque fois, même si la plaie de Nevaeh vous complique un peu les choses. Néanmoins, à ce niveau-là, ça va bien mieux et son médecin est confiant. C'est le plus important. « Je n'ai pas pensé à te le demander avant... Quand est-ce que tu auras le droit de te baigner à nouveau ? » Peut-elle déjà ? Tu n'en sais rien finalement mais tu ne dirais pas non à une petite baignade en mer. Ou dans la baignoire qui fait également jacuzzi. Tu termines de te sécher avant d'enfiler ton boxer et de te diriger vers la chambre pour prendre des vêtements décontractés. « T'as envie de faire quoi ? Regarder un film ? Aller te balader ? Jouer au scrabble ? » Demandes-tu avec un sourire au coin des lèvres quand Nevaeh te rejoint dans la chambre, à moitié nue. Evidemment, ton regard ne manque pas de détailler son corps avec envie.

Allongés sur le canapé, la tête de Juliann sur les jambes de Nevaeh, ils avaient un peu discutés avant que le pompier ne tombe de fatigue, endormi. Pas étonnant, puisque le brun enchaînait boulot, garde, visite chez Nevaeh sans réellement prendre le temps de se reposer. Il était épuisé, la brune l'avait bien senti même dans el bateau qui les avait mené jusqu'à Holbourne Island. Elle avait caressé les cheveux de Juliann jusqu'à l'entendre ronfler. Et elle l'avait regardé dormir un petit moment, réfléchissant à tout ce qu'ils avaient traversé. Rupture, trahison, douleur, ça avait été bien vite mis de côté, parce qu'il comptait bien trop aux yeux de la journaliste. Mais à l'aube d'un départ éminent pour Barcelone, l'angoisse commençait à monter pour elle. Comment se passerait son absence? Retrouverait-elle Bowen à nouveau avec le coeur brisé? Juliann aurait-il besoin de se retrouver avec Pippa pour compenser le départ de sa petite-amie? C'était sans doute ridicule pour quiconque regardait leur relation de l'extérieur, mais Nevaeh était réellement craintive bien que l'homme l'avait rassurer. Les mots, ça ne voulait plus rien dire. Il n'y avait que les actions qui comptaient. Parce que des mots, il lui en avait livré des tonnes, à son retour d'Afrique, et ils n'avaient pas tous été vrais. Vers les coups de vingt-et-une heure, Nevaeh réveilla Juliann de doux baisers et l'incita à venir se coucher dans leur chambre, celle où ils avaient fait l'amour pour la première fois, tous les deux.

Le lendemain matins, réveil avec des baisers, ils avaient convenu que de commencer la journée par une douche serait une bonne idée. Ça l'était, encore plus depuis que Nevaeh pouvait se doucher elle-même et sans avoir peur que le jet d'eau touche à sa plaie. Le médecin lui avait donné le ok, avec soulagement. Il n'y avait pas que l'eau sur leur peau qui était chaude, mais aussi la tension entre le jeune couple qui n'avait pu se contrôler de fondre l'un sur l'autre. L'attente, jusqu'au moment où ils pourraient finalement pleinement se retrouver, était longue. Longue et d'une torture infinie. À leur sortie, Nevaeh tendit une serviette au pompier, non pas sans le couver de baisers. « Normalement, tout est bon. À moins que je vois un changement anormal sur ma plaie, écoulement ou un truc du genre. » Ce n'était pas très glam, comme réponse. Et pas trop sexy. Mais c'était sa réalité. Et, par chance, la plaie cicatrisait bien. Sec, Juliann passa à la chambre suivi, quelques secondes plus tard, de Nevaeh toujours nue, ses vêtements étaient restés dans son sac, au sol, de son côté du lit. Elle marchait avec un léger boitement, résultat de sa cheville foulée, jusqu'à attraper des vêtements aussi décontractés que ceux de l'homme, un gros hoodie qui lui appartenait et un short de pyjama. « Pourquoi j'ai l'impression que quand tu dis scrabble, c'est pas ce que tu insinues ? », pouffa-t-elle. Sans dout que c'était le regard que Juliann avait, qui faisait croire à la brune qu'ils ne feraient pas que jouer à un jeu de table, ce regard d'envie qu'il avait depuis qu'ils étaient de retour ensemble et qui ne partirait que lorsqu'ils pourraient finalement s'abandonner l'un à l'autre, complètement. Elle enfila ses vêtements, contourna le lit et se lova contre son petit-ami. « J'suis intriguée par ton talent aux jeux de table. »

Nevaeh a enchainé les galères ces derniers temps mais les choses semblent, tout doucement, retrouver leur cours. Son pied commence déjà à aller mieux et sa plaie n'est plus douloureuse - enfin, de ce qu'elle t'en dit. Elle peut même retrouver une certaine indépendance et tu sais que c'est complètement vitale pour elle. La journaliste a l'habitude de pouvoir aller là où ses jambes l'emmènent et où son coeur lui dicte d'aller. Alors être terrée chez elle durant deux voire trois semaines, ce n'était pas évident. Heureusement, aujourd'hui, vous retrouvez petit à petit votre indépendance de couple et, de son côté, elle retrouvera davantage encore son indépendance à Barcelone, la semaine prochaine. Même si elle te laisse complètement sur le carreau et que tu envisages assez mal la séparation, tu sais que ça lui fera beaucoup de bien. Et puis, c'est une façon pour elle de te tester et de voir si tu es de nouveau digne de confiance comme tu le promets depuis des jours maintenant. Bref, après avoir pris une douche chaude, très chaude, vous regagnez la chambre. Toi en boxer, Nevaeh complètement nue de la tête aux pieds ce que ton regard ne manque pas de remarquer. Ce qui est fou c'est qu'elle n'a pas conscience d'à quel point elle est belle et désirable. Tu ne penses pas avoir déjà autant désiré quelqu'un qu'elle. « Alors on surveillera ça. » Dis-tu, à propos de sa plaie, même si tu sais que l'Australienne ne te laissera pas forcément y regarder de plus près. Elle est encore assez pudique à ce sujet, se trouvent dysfonctionnelle et moins belle. Tu n'as eu de cesse de lui répéter qu'elle se trompe sur toute la ligne mais tu sais qu'elle est têtue. Vraiment têtue. « J'aime quand tu portes mes vêtements. » Lui fais-tu remarquer en souriant. Finalement, tu demandes à la brune ce qu'elle désire faire avec plusieurs alternatives possibles. Elles te conviennent toutes même s'il y en a une qui attire davantage ton attention. Et Nevaeh semble l'avoir compris. Pas étonnant, elle te connait par coeur. « Peut-être parce que tu as l'esprit mal tourné ? » Demandes-tu pour la taquiner, retournant la situation à ton avantage. Alors que vous savez tous les deux que ce n'est pas du scrabble dont il était question dans le fond. Enserrant ses hanches de tes bras, tu viens rapprocher son corps au maximum, tout contre le tien. « On pourrait plutôt se rabattre sur un jeu de cartes et rendre le jeu plus amusant... du genre strip-poker. » Murmures-tu en effleurant ses lèvres, un sourire lascif au coin de la bouche.

Elle surveillerait ça. Hors de question que Juliann commence à zieuté sa plaie. Déjà qu'elle le laissait s'en approcher dangereusement chaque fois qu'il l"embrassait, tout en bas. C'était beaucoup, déjà, qu'elle le laissait ouvrir les yeux et être à proximité de sa cicatrice qu'elle maudissait jour après jours, qui lui rappelait qu'elle n'était plus la même femme, à l'intérieur et à l'extérieur, depuis l'opération. Même si Juliann lui assurait qu'elle était magnifique, qu'elle était toujours aussi désirable, elle, elle ne se sentait plus la même. Il lui manquait une partie d'elle. Son ovaire retiré lui avait créer un vide qu'elle n'aurait pas pu soupçonné si, à l'avance, on lui avait indiqué que l'opération se déroulement ainsi. Alors même s'il la regardait avec envie dans les yeux, même s'il la dévorait du regard alors qu'elle passait le pas de la porte de la chambre et qu'elle venait le rejoindre, nue, complètement nue, sa cicatrice la gênait toujours. Et elle ne se sentait pas aussi magnifique qu'il lui assurait. Attention, elle ne le trouvait pas menteur et beau parleur pour autant. Mais il avait simplement pas la même vision qu'elle. Il était amoureux. Et elle, elle était réaliste.

Dans son sac pour leurs quatre jours que tous les deux, elle attrapa le bas d'un pyjama, un short de coton large dans lequel elle n'enfila pas de sous-vêtements. Pour le haut, elle se rabattait sur un hoodie que Juliann laissait souvent chez elle et qu'elle adorait lui voler. D'ailleurs, il le remarqua, l'adressant un sourire au visage. « J'aime avoir ton odeur près de moi », avouait-elle. « Tu me laisseras un t-shirt pour Barcelone? Je pourrai dormir dedans et penser encore plus à toi. » Elle n'avait pas dit, pour penser à toi, parce qu'elle pensait déjà au pompier en permanence. Mais dormir dans son t-shirt, ce serait comme de dormir tous les soirs avec lui. Alors qu'il s'avançait vers elle, et qu'elle faisait la même chose de son côté, leurs corps qui se rencontraient, Juliann proposa des idées d'activités, laissant la brune choisir ce qu'ils pourraient faire. Nevaeh notait sans mal le double sens d'une de ses activités, qu'elle lui fit comprendre. Et, évidemment, il retourna la situation à son avantage. « Oui, c'est ça, L'obsédée, c'est moi », lâchait-elle en relavant les yeux au ciel et en hochant la tête, comme si elle s'avouait vaincue. « C'est tellement moi qui a acheté un vibrateur à distance et qui veut le mettre chez ta mère », fit-elle avec ironie, la tête qui hochait toujours. Bon, l'obsédé, c'était eux deux. Mais ça, elle n'allait certainement pas l'avouer. Juliann entoura la taille de la journaliste, la forçant à s'approcher plus encore, son visage était si près de celui de l'homme qu'elle sentait son souffle doux sur son visage. « Ça me va... », murmurait-elle à son tour, venant mordiller sa lèvre pour le titiller. « Mais faudra que je m'habille un peu plus que ça... Genre que je mette un t-shirt en dessous et des sous-vêtements. Sinon, c'est trop facile pour toi! »

Nevaeh ne relève pas tes dires, à propos de sa cicatrice, mais ça ne t'étonne pas vraiment. C'est plutôt le contraire qui t'aurait étonné puisqu'elle refuse catégoriquement que tu t'approches de près ou de loin de sa plaie. Les seules fois où tu as pu y avoir "accès" c'est lorsque tu l'as aidée à prendre sa douche, les premiers jours après son opération. Depuis, elle se met en quatre pour que tu ne saches - et ne voies - rien. Tu sais que c'est parce qu'elle a du mal à la supporter elle-même et qu'elle se sent moins belle avec celle-ci. C'est bête quand on y pense car si vous désirez réellement passer votre vie ensemble, vous allez forcément être confronté - à un moment ou un autre - à la maladie. Enfin bref, vous avez encore toute la vie devant vous pour y penser. Pour l'heure, tu comptes bien profiter de chaque instant aux côtés de la brune avant son départ pour Barcelone. Afin d'avoir l'esprit occupé durant son absence, tu t'es assuré de travailler un maximum ce qui te permettra, qui plus est, de passer quelques jours avec Nevaeh à son retour, pour rattraper le temps perdu. « Oui je t'en prêterai un. » Dis-tu en souriant du coin des lèvres. « Propre ou que j'aurais porté pendant une heure ? » Demandes-tu finalement en arquant un sourcil. L'idée qu'elle s'endorme dans ton tee-shirt, à l'autre bout du monde en pensant à toi est plutôt plaisante. De ton côté, c'est sûr que l'Australienne hantera toutes tes pensées avant de t'endormir et toutes tes nuits à travers tes rêves. Tu es persuadé que cette "séparation" sera un bon exercice pour tester la durabilité de votre couple autant de son côté que du tien. En plus, vu le métier de Nevaeh, ce n'est que le début d'une longue série de séparations alors autant y travailler tout de suite. Cela ne pourra que rendre plus fort encore votre couple. « Je suis content que tu le reconnaisses. » Dis-tu en haussant les épaules nonchalamment quand la jeune femme affirme qu'elle est la plus obsédée de vous deux. « C'est parce que j'essaie de me mettre à ton niveau. » Dis-tu en gardant difficilement ton sérieux. Obsédés, vous l'êtes tous les deux. Obsédés par le corps de l'autre, par ses lèvres, par son regard, sa bouche, son rire. Par tout. Il ne se passe pas un jour sans que vous n'ayez besoin de vous retrouver sous la couette, de ne faire plus qu'un, en harmonie. Ce que vous vivez c'est fort, puissant et passionnel. D'ailleurs, tu le prouves encore une fois en lui proposant de jouer au strip-poker ce à quoi la brune répond positivement en n'omettant pas de venir te mordiller la lèvre. « Alors je vais mettre des chaussettes. » Affirmes-tu en riant, te dirigeant vers ton sac de vêtements. Une fois tous les deux prêts, vous rejoignez le salon où tu te diriges vers un meuble contenant toutes sortes de jeux. Jeux de société, jeux pour la switch et jeux de cartes. Tu décides de t'asseoir en face de Nevaeh, sur le tapis du salon et face à la table basse. Aucune chance qu'elle voit tes cartes comme ça parce que tu comptes bien la foutre à poil. « Tu as déjà joué au poker ? » Demandes-tu en relevant les yeux vers elle alors que tu distribues les cartes. Pour ce qui est du strip-poker, tu n'es pas certain de vouloir savoir si elle a déjà fait cela avec quelqu'un d'autres.

Évidemment qu’elle n’avait pas relever son commentaire sur sa plaie. Et elle ne le ferait toujours pas. Nevaeh n’avait aucune envie que Juliann y jette un œil. Ce qu’elle voulait, c’était qu’il la trouve séduisante, désirable, sexy. Et non pas que la plaie l’empêche de vouloir la prendre sur le canapé du salon. Enfin, la prendre... Ça irait sans doute à plusieurs semaines, ce genre de chose, parce que faire l’amour autrement qu’avec la bouche ou les doits, c’était prescrit pour une période minimale de 6 à 8 semaines. Et là, ils en étaient à la semaine 3, seulement. Ce n’était pas faute d’avoir essayé. Parce que l’envie, elle, elle était là. Bien trop là. Bien trop forte et pressante. Juliann et Nevaeh n’avaient pas fait l’amour complètement depuis qu’ils s’étaient remis ensemble. Et ça pesait. Mais après avoir tenté de contrevenir aux ordres du médecin, et de s’unir tout de même, la brune s’était réfracter. Elle avait pris peur. Et elle avait abandonné le plan, lancé par elle, à la base. Et, à présent, Juliann ne voulait plus jouer aux rebelles avec elle et avait refusé qu’ils tentent à nouveau l’expérience.

Elle parla plutôt de Barcelone, départ qui était prévu pour la semaine suivante, juste avant les Fêtes de Noël. Elle ne mentionna pas son départ pour rien, il était douloureux pour Juliann et elle, mais bien pour lui quémander un haut à se mettre, un haut qui sentirait comme lui et qui lui ferait croire qu’il la prenait dans ses bras quand elle le porterait. « Un t-shirt qui sent toi, ça serait encore mieux » affirmait-elle en souriant. Barcelone, ils étaient supposés y aller tous les deux. Mais Juliann avait menti à la journaliste et elle avait mis fin à leur couple. Et Woody avait proposé de partir avec les billets. Nevseh avait accepté, pensant que ça panserait ses maux, loin de se douter qu’elle pardonnerait à Juliann aussi rapidement. Mais, à présent, partir lui faisait peur. Et, pourtant, elle avait ce besoin vital, aussi urgent que celui de retrouver le pompier, de parcourir le monde. Mais la trahison qu’il lui avait fait rendait les choses complexes. Nevaeh ne savait plus faire confiance aussi facilement. Et la leur d’être blessée à nouveau était toujours là.

Elle ne le nota pas, ça non plus. Préférant ne pas en parler. Non, parce que ces quatre jours ensemble, ils étaient supposés être doux et beaux. Et elle ne voulait pas les parsemer de disputes inutiles ou de ses craintes qui pesaient lourd. Alors, elle nota plutôt la faute que Juliann remettait sans scrupule sur sa petite-amie. Elle roula les yeux alors qu’il admettait être heureux qu’elle le reconnaisse. « Il faut dire les choses comme elles sont et appeler un chat un chat », lâchait elle en hochant la tête. « Oui, évidemment. Et les menottes, avant moi, c’est quoi ton excuse? », demandait-elle, curieuse de savoir comment il allait s’en sortir.

Obsédé, pourtant, Juliann l’était tout autant et ne pouvait le cacher avec sa proposition qui passait d’un Scrabble à un strip-poker. Le registre n’était pas le même, quoi qu’au Scrabble il aurait été en mesure que de composer des mots à nature sexuelle, Nevaeh en était convaincue. Elle affirma qu’il fallait donc mieux s’habiller. « Il ne faut pas oublier les chaussettes. Et les bijoux comptent, aussi! » C’était à son avantage, elle portait deux boucles d’oreilles et un bracelet qui appartenait à sa grand-mère. Après s’être mieux vêtus, ils rejoignirent le salon où Juliann retrouva un jeu de cartes avant de venir s’installer face à elle. « Jouer au Poker, jamais », avouait-elle en replaçant ses cartes dans sa main comme elle le pouvait, ne sachant pas quel combo faire. « Mais me déshabiller devant un homme, ça, oui », lâchait-elle, taquine.

Oui ce week-end se veut léger, simple et sous le signe de la tendresse. Mais ça ne veut pas dire pour autant que vous devez vous empêcher de vous dire les choses. Tu connais les craintes de Nevaeh vis-à-vis de son départ à Barcelone et tu peux les comprendre mais vous n'êtes plus du tout dans la même situation que lors de son voyage en Afrique du Sud. Aujourd'hui, vous êtes ensemble et tu l'aimes d'un amour inconditionnel, ce qui change toute la donne. Tu n'as jamais été infidèle et ce n'est pas aujourd'hui que tu vas commencer alors que tu as l'intime conviction d'avoir trouvé la femme avec qui tu pourrais passer ta vie. Cet acte manqué avec Pippa ne relève pas d'une infidélité. Là où tu as merdé c'est quand tu as menti à Nevaeh. Mais pour ce qui est de ta fidélité, tu aimerais que la journaliste puisse s'y fier à cent pour cent. Malheureusement, c'est trop récent pour que ce soit le cas. « Alors je t'en glisserai un dans ta valise dimanche soir. » Dis-tu en souriant du coin des lèvres. Tu ne sais pas encore à quelle heure Nevaeh prend l'avion lundi mais tu imagines que vous vous quitterez le dimanche soir. Ou peut-être auras-tu la chance de passer une dernière nuit avec elle si elle ne part pas trop tôt ou ne dort pas chez Woody avant leur départ. En fait, tu ne sais pas grand chose de ce voyage parce qu'il a fallu le temps que tu digères la nouvelle avant de t'intéresser davantage à celui-ci. D'autant plus que ce voyage, à la base, il devait être pour vous deux. « Tu m'enverras une photo de la Sagrada Família ? » Demandes-tu en tentant d'être le plus détaché possible. Pour l'avoir vu en photo, tu sais que cet édifice est exceptionnel alors plutôt que de ne pas le voir du tout, autant en profiter à travers l'oeil de Nevaeh. Ou plutôt de son téléphone. De retour dans la chambre à coucher, tu interroges la brune sur le programme à venir et, évidemment, dans celui-ci, tu ne peux pas t'empêcher de mettre une petite touche de sous-entendus. Hochant la tête à ses dires, à propos d'appeler un chat un chat, tu ne mets pas longtemps pour répondre à sa question, ayant depuis toujours pas mal de répartie. « C'était Alejandro qui voulait. » Tu hausses les épaules, les mains légèrement en l'air, avec un sourire malicieux au coin des lèvres. Elle ne va pas te croire, tu le sais, mais ça te plait bien de jouer à celui qui est innocent alors que pas du tout. Quand la journaliste affirme que les bijoux comptent, tu arques un sourcil, te dirigeant vers la table de nuit pour prendre tes bagues. Il t'arrive souvent d'en mettre et là, par chance, tu es venu avec trois d'entre elles. Tu les mets à tes doigts, regardant Nevaeh du coin de l'oeil, l'air amusé. « Fallait pas me le dire deux fois. » Rétorques-tu en prenant la direction du salon où, rapidement, vous vous retrouvez autour de la table basse, en train de distribuer les cartes. « Sinon on peut aussi faire un autre jeu de cartes et lui ajouter la mention strip. » Dis-tu étant donné que la jeune femme ne connait pas le poker. Tu t'arrêtes de donner les cartes quand elle ajoute qu'elle a l'habitude de se déshabiller devant un homme. Tu sondes son regard, ressentant une pointe de jalousie. « Tu veux dire que tu as déjà fait un strip-tease à un homme ? » Demandes-tu, jaloux qu'elle ne l'ait jamais fait avec toi.

À quoi bon en parler davantage? Ce qui avait dû être dit, avait été dit. Elle avait peur de ce que Juliann pourrait faire lors de se voyage, alors que la première fois qu'elle s'était éclipsée, il avait pris plaisir à retrouver Pippa. Non, ce n'était pas de l'infidélité à proprement parlé. Mais dans un certain sens, ça pouvait sonner ainsi. Parce qu'en plus de ne pas lui avoir parlé de cet égard, il lui avait promis qu'elle était la seule. Et que la seule chose qui les retenait de s'appeler un couple, c'était qu'il n'était pas prêt à mettre des mots sur eux. Alors, ils étaient non-officiellement ensemble. Mais ils l'étaient tout de même.

Où était la limite de Nevaeh? Qu'est-ce qu'elle supporterait ou pas? Elle ne pouvait pas éloigner Pippa de Juliann éternellement. Ils avaient besoin de se revoir, eux aussi, de cette amitié que la brune avait forcé à être mis sur pause. Ça ne pouvait pas continuer ainsi. Cependant, c'était encore trop tôt, trop frais, trop tout. Et elle ne supporterait sans doute pas qu'ils se voient pendant son absence. Parce que la confiance, elle n'était pas encore totalement acquise. Est-ce qu'elle le dirait à Juliann? Non. Ça, c'était optimalement ce qu'elle voulait. Mais elle ne dicterait pas la conduite du pompier.

« J'aurai envie de le porter toujours, tout le temps », confiait-elle. « Il perdra ton odeur avant la fin de notre séjour », fit la brune avec une petite moue. C'était le risque. Elle aurait voulu qu'il soit là, qu'il partage ce plaisir avec elle, après tout, c'était ce qui était prévu, avec ces billets surprises. Mais Woody les avait trouvé et ils avaient convenus de ne pas laisser une opportunité comme celle-ci filer. Il était trop tard pour revenir sur sa décision. Woody et elle, ils n'avaient jamais voyagé que tous les deux. Ça leur ferait aussi, sans doute, beaucoup de bien. « Évidemment », fit-elle avec un sourire rassurant quand son petit-ami lui demanda un photo. « Et pas que de ce que je vois.. » Un peu d'elle, aussi, quand même. Il ne faudrait certainement pas qu'il l'oubli pendant son absence. Peut-e^tre, qu'au fond, ce qu'il fallait faire, c'était de ne pas répliquer le comportement qu'elle avait eu en Afrique du Sud, de ne pas le bombarder de photos d'elle ou de messages chauds, qu'il fallait se faire invisible pour le tester réellement, mais elle n'en serait jamais capable. « Ah », répondit-elle quand Juliann lui assura que c'était son ex qui avait voulu de ces menottes. Elle ne le croyait pas, aucunement, même. « Évidemment, toi, t'as pas pris ton pied en l'attachant à votre lit.. » Lui, il ne l'avait jamais attaché à son lit. Il ne lui avait jamais fait l'amour à l'envers. Se lasserait-il d'elle, un jour?

Dans la chambre, peu habillés, ils avaient pris comme décision pour la suite de leur journée de jouer à un jeu de cartes et de risquer de perdre des vêtements. Évidemment, Nevaeh insista pour enfiler quelques morceaux de plus et, se croyant futée, elle parla de ses bijoux. Merde, Juliann ne manqua pas le bateau et enfila ses bagues à son tour. « Tricheur », fit-elle en tirant sa langue, avant de se retrouver tous les deux au salon, autour de la table basse. Elle n'avait jamais joué au Poker. Woody avait voulu lui expliquer les règles une fois, mais ça n'avait pas été concluent. Il n'était pas le meilleur prof de Poker en ville. « Oh, non non non, je veux apprendre », lui assura-t-elle avec un sourire aux lèvres. Et elle se montrerait bonne joueuse si son inexpérience la faisait perdre. De toute façon, se déshabiller, ça, elle savait le faire. Encore plus devant Juliann. Nevaeh ne remarqua pas la pointe de jalousie dans la voix de son petit-ami, croyant qu'ils en étaient encore dans les taquineries. Pourtant, il s'était arrêté d distribuer les cartes, la regardant, inquisiteur. « Oui? » C'était si surprenant, qu'elle avait fait ça?

C'est vrai que ta relation avec Pippa a été mise en pause, entre parenthèses, depuis que toute cette histoire a éclaté. D'abord de ton plein gré, parce que tu en voulais à la blonde d'avoir voulu en parler à Nevaeh tout de suite sans te laisser une chance de lui dire toi-même. Et ensuite parce que la journaliste l'a plus ou moins demandé. Elle ne l'a pas dit explicitement mais elle vous a bien fait comprendre qu'elle n'aimait pas l'idée que vous vous revoyez, Pippa et toi. Depuis, c'est un peu le calme plat entre ta meilleure amie et toi. Tu ne lui as pas vraiment envoyé de messages ou pris de ses nouvelles malheureusement. Tu veux simplement que toute cette histoire se tasse avant de retrouver un semblant de relation avec Pippa. Tout ce que tu espères, c'est que ce ne sera pas trop tard si ce moment se présente dans quelques mois seulement. « Alors si tu veux qu'il garde mon odeur au maximum, il faudra que tu le portes seulement la nuit. » Dis-tu en haussant les épaules, le sourire aux lèvres. De toute façon, à la fin de son séjour, elle aura tout le loisir de profiter de tes bras pour de vrai. Tu ne comptes plus la lâcher jusqu'à ce qu'elle soit obligée de repartir. Il y a toujours ce voyage au Sri Lanka prévu de longue date mais tu ne sais pas si c'est encore d'actualité. Et surtout, tu ne sais pas si Nevaeh sera obligée de repartir avant, pour le travail. « Intéressant. » Susurres-tu avec un sourire lascif. « Vous avez déjà prévu un petit itinéraire ? » Demandes-tu à propos de Barcelone. Tu sais que la brune aime la spontanéité des voyages mais parfois, se faire une petite liste des choses à voir, peut se révéler utile. Au moins, on est sûr de ne rien oublier, de ne rien délaisser. Tu ne sais plus vraiment comment mais vous déviez sur un sujet bien moins sérieux. A savoir des menottes utilisées avec ton ex. « Qui te dit que c'était lui qui était attaché ? » Demandes-tu en arquant un sourcil. En réalité, vous avez tous les deux été attachés à des moments différents mais là n'est pas le sujet. Même si, tu dois bien reconnaitre qu'attacher Nevaeh à ton lit en la laissant complètement à ta merci, ça t'excite plutôt. Après avoir enfilé quelques vêtements - et accessoires - supplémentaires, vous prenez la direction du salon avec pour idée de jouer au strip-poker. La jeune femme t'apprend qu'elle n'a jamais joué mais qu'elle désire apprendre. La première fois n'est jamais facile alors elle risque de se retrouver nue bien plus vite que toi, ce qui n'est pas pour te déplaire. « Oh... » Dis-tu d'abord sans trop savoir quoi dire de plus. « Les petits veinards. » Tu ne sais pas s'il s'agit d'un ou de plusieurs hommes mais une chose est sûre, tu n'as jamais eu cette chance. Ou pas encore, peut-être ? Relayant ta jalousie au second plan, tu te lances dans les explications du Poker pour que Nevaeh comprenne le jeu et puisse se débrouiller toute seule. Après de longues minutes, tu demandes : « Prête ? »

Le temps avait tendance à faire les choses. Cette situation n'échapperait pas à la règle. Il leur fallait du temps pour que l'histoire soit complètement oublié et qu'ils puissent reprendre une vie comme avant, comme avant que le mensonge vienne teinter la confiance de la journaliste. Confiance, envers Juliann et envers Pippa. L'un comme l'autre était fautif dans cette histoire, bien qu'entre les deux, Nevaeh en voulait bien plus à son petit-ami. Du côté de Pippa, elle n'avait pas de compte à lui rendre. Elle était libre de ses actions. C'était envers de Liam qu'elle avait des comptes à rendre et leur relation n'était pas exclusive, elle était donc dans son droit de flirter avec Juliann, de coucher avec lui, bref, de faire ce qu'ils avaient fait. Juliann aussi avait été libre de le faire. Mais mentir, ça, c'était inacceptable. Le problème, il n'était pas que là, ce n'était pas qu'une simple histoire de tu ne m'as pas dit que tu avais couché avec elle, tu m'as regardé dans les yeux en jurant que j'étais la seule. C'était aussi qu'il lui avait promis qu'il le lui dirait s'il avait toujours du désir pour Pippa. Et il ne l'avait pas fait. Et elle se sentait bien idiote d'y avoir cru, qu'entre Pippa et lui c'était terminé.

Bref, cette histoire entre Pippa et lui, Nevaeh ne préférait pas y penser. C'était encore douloureux. Et elle essayait sincèrement de l'oublier, de passer à autre chose. Pour le bien de tous, évidemment. Mais surtout d'eux. « Je me contenterai que de la nuit. Mais il me faudra quelque chose pour la journée », sourit-elle en coin. Elle avait du mal à se passer de lui plus d'un jour, comment pourrait-elle se passer de lui toute une semaine? D'autant plus qu'ils avaient passé une semaine sous le même toit, alors qu'elle l'avait invité à s'installer chez elle pendant sa convalescence, évitant à Juliann de faire des allés et venus entre la caserne, l'appartement de la brune et chez lui. « Quelques endroits, mais pas trop. Tu me connais, je suis plutôt du genre à me laisser porter... », souffla-t-elle en parlant de Barcelone. « On ira surement voir la Rambla, la Barceloneta ou encore la Casa Ballto... Mais je veux surtout aller manger local, trouver des artisants locaux pour compléter mes cadeaux de Noël et tout ça. On va boire du vin et bien manger, ça nous fera du bien... », ajoutait-elle en souriant tout de même timidement. Il ne lui avait pas posé de questions sur Barcelone, depuis qu'elle lui avait annoncé son départ.

La conversation dans la chambre avait dévié vers leur tension sexuelle, comme toujours. Tout ça parce qu'il lui avait proposé un scrabble auquel Nevaeh n'avait pas cru qu'il voulait simplement jouer aux jeux de table. En effet, il avait quelque chose derrière la tête. Et ce quelque chose, c'était d'unir leurs deux corps, au maximum de ce qu'ils pouvaient. « Oh, oui, pardon, je ne connais pas la dynamique que vous aviez... », fit-elle en baissant les yeux. C'était étrange de parler de son ancienne relation. D'autant plus qu'elle avait le pressentiment qu'avec Alejandro, Juliann avait fait plus de folies qu'avec elle. Elle, elle n'arrivait même pas à lui faire réaliser son fantasme : un plan à trois.

Pour l'instant, le plan, c'était de jouer une partie de strip-poker dans le séjour. Alors, après d'être apprêté et installés autour de la table basse, Juliann commença à distribuer les cartes, se montrant curieux quant à la nature de la perte de vêtements de Nevaeh. Des strip-tease. Oui, elle en avait fait, un, une fois. À Felix. Pour son anniversaire. Ce que l'histoire ne disait pas, c'est qu'il avait sans doute couché avec sa maitresse avant ou après, et qu'il n'avait pas trop apprécié l'effort de la brune. Elle fronça les sourcils. « T'es jaloux? », demandait-elle avec sérieux. « Tu n'as qu'à demander, et j'aurai peut-être envie de t'en faire un, tu sais? Je ne sais pas si tu aimes ça... » Ce n'est pas tous les hommes qui trouvaient ça séduisant, délectable. Le pompier lui expliqua les règles de bases du jeu, ce serait donc sa première fois, et surement elle qui perdrait, mais elle en avait rien vraiment à faire, parce qu'elle avait la certitude qu'ils finiraient par se retrouver tous les deux nus, peu importe qui était le gagnant et le perdant de leur jeu. Ce jeu, c'était un prétexte. « Prête à te battre, oui! », fit-elle en riant, peut-être que la chance du débutant serait avec elle. Sans doute pas, mais c'était beau de rêver. Elle regarda ses cartes. Elle avait une paire de huit. C'était pas la folie, mais c'était moins mauvais qu'une fausse main. « Alors, c'est moi qui mise d'abord? », demandait-elle en regardant les bonbons qu'ils avaient pris comme jetons. « Je mise deux framboises, alors », fit-elle en riant.

Ce n'était ni contrôlé ni prémédité toute cette histoire avec Pippa. Vous avez réagi sous le coup de l'impulsion et aujourd'hui encore vous vous en mordez les doigts. Tu ne regrettes pas d'avoir clôturé ce chapitre - ou plutôt ce livre - avec la blonde mais tu regrettes tout ce qu'il s'est passé après. Tu aurais dû être honnête avec Nevaeh dés le départ mais malheureusement tu ne pourras jamais rattraper cette erreur. Tout ce que tu espères c'est qu'elle ne te suivra pas toute ta vie. « Pour la journée... tu veux l'une de mes bagues ? Elle risque d'être un peu trop grande pour toi. » Fais-tu remarquer en riant. « Un boxer sinon. » Plaisantes-tu. Tu l'interroges finalement sur son voyage à Barcelone puisque tu n'as pas eu l'occasion de le faire jusqu'ici. Jusqu'à aujourd'hui, tu supportais encore trop difficilement l'idée qu'elle y aille sans toi alors que ces billets étaient pour vous. Mais à présent, tu sais que ça fera du bien à la brune de passer ce voyage en compagnie de son frère et de s'aérer l'esprit après trois semaines de convalescence. Alors tu prends sur toi et l'écoutes énoncer ce qu'elle prévoit d'aller voir et de faire. « C'est un beau programme. » Dis-tu en souriant. « Après ces semaines compliquées ça va te faire du bien et tu vas en prendre plein les yeux. Tu ne vas plus vouloir rentrer après ça. » Ajoutes-tu même si tu sais qu'elle voudra te retrouver, une fois sa semaine terminée. C'est plutôt de Bowen dont tu as peur qu'elle se lasse, elle qui est habituée à vivre partout dans le monde pour une durée indéterminée. C'est peut-être pour ça, aussi, que tu lui proposes si souvent de vous échapper pour un week-end ici et là. Peut-être que tu fais tout cela inconsciemment, dans le but qu'elle ne se lasse pas de l'endroit où vous vivez et qu'elle ne veuille pas partir à l'autre bout du monde. Sans toi. « Hey... je ne disais pas ça pour te faire du mal ou pour que tu penses à mon ancienne relation. » Dis-tu en t'approchant d'elle et en relevant son menton pour qu'elle te regarde. Tu sais que la brune a quelques insécurités à propos de ton ancienne relation mais elles n'ont pas lieu d'être parce que tu te sens mille fois mieux aux côtés de Nevaeh qu'aux côtés d'Alejandro. Tu te sens mille fois plus aimé et tu aimes mille fois plus aussi. Après avoir regagnés le salon, vous vous installez autour de la table basse pour commencer une partie de strip-poker. Tu n'es pas sûr que vous irez jusqu'au bout de celle-ci, surtout si Nevaeh se retrouve en sous-vêtements devant toi. Mais au moins, vous aurez essayé. « Peut-être un peu... » Avoues-tu en soupirant. « Si j'aime ça ? Comment je pourrais ne pas aimer te voir te déshabiller devant moi et rien que pour moi ? » Demandes-tu en haussant les sourcils. Evidemment que ça te rendrait dingue et que tu en as envie. Mais ce n'est pas pour tout de suite car avant ça, une partie de Poker vous attend. Après avoir expliqué les règles à la brune, vous démarrez le jeu, la jeune femme affirmant qu'elle est prête à te battre. Tu ris, curieux de voir si ses dires seront vrais ou non. « Je te suis et je mise deux framboises du coup. » Dis-tu en la regardant avec un air de défi dans le regard. Un air mélangé à du désir, comme à chaque fois que tu la regardes. « Tu sais que tu fais bien ça ? » Demandes-tu alors que la partie se poursuit.

HJ:

Aimer, c'était aussi d'accepter de mettre son coeur à risque aveuglement. Aimer, c'était aussi de risquer d'être blesser au passage, de se brûler les ailes. Aimer Juliann, c'est ce que Nevaeh ressentait. Éperdument, même. Mais était-elle réellement prête à se mettre de nouvau à risque? Par moment, elle se demandait si son coeur était assez solide pour se lancer à nouveau dans leur histoire. Et le sentiment partait bien vite quand il la regardait avec ses doux yeux et qu'il lui souriait. Elle se sentait le centre du monde avec lui, le centre de son univers. Et c'est ça qu'elle aimait, chez lui, cette façon de la faire sentir comme si elle était la plus merveilleuse des femmes, même si au fond, il y en avait des bien plus formidables qu'elle. Il la faisait sentir comme si elle était la seule, l'unique, la femme de sa vie. Et c'était à ça qu'elle s'accrochait, Nevaeh. À ce sentiment-là. Et non pas aux doutes qu'il lui mente à nouveau. Ça, elle ne voulait plus trop y penser, même si parfois son coeur lui jouait des tours. « Si tu m'offres un de tes boxers, je ne pourrai le porter qu'une seule fois », lui rappelait-elle. Et Nevaeh, elle partait pour au moins dix jours. Ce n'était donc pas suffisant. La bague, c'était une idée, bien qu'elle ne lui ferait pas. « J'ai mes souvenirs, pour penser à toi », fit-elle en pointant sa tête. « Et toi, tu penseras à moi? », demandait la brune en lui souriant. « Tu veux que je te laisse une petite culotte, un déshabiller, un corset peut-être? », lâchait-elle avec le même humour que lui. « Une photo de moi que tu pourras mettre sur ta table de chevet? » Ça, c'était plus sérieux. Comme le reste de leur conversation concernant Barcelone. Il lui demandait l'itinéraire, mais comme il le savait, Nevaeh préférait y aller au feeling. « Tu penses vraiment que je ne voudrai pas rentrer? », fit-elle, surprise. Évidemment que Bowen, c'était Bowen. Et qu'elle avait le monde comme rêve. Mais, Bowen, c'était aussi là où Juliann habitait. Et tant qu'il voulait y rester, Nevaeh voudrait y revenir. Parce que, sa maison, c'était lui. Il y avait les voyages pour voir le monde. Il y avait le travail qui l'emmenait un peu partout, aux quatre coins du monde, pour se sentir dépaysée. Mais, la maison, c'était où lui il se trouvait. En doutait-il? « La prochaine fois que je pars, c'est avec toi », lui sourit-elle en caressant son visage, s'étant approché de lui pour mieux le regarder dans le vert de ses yeux. « Le Sri Lanka, toi et moi, ça sera magnifique. » Ils n'en avaient pas reparlé, mais s'il était partant, elle l'était toujours. Et c'était sans doute le premier voyage d'une longue lignée. S'il voulait être son compagnon de voyage attitré, elle ne le repousserait jamais. Mais, la vérité, c'est qu'il ne pouvait poser autant de congés qu'elle. Et qu'il avait utilisé déjà pas mal de ses vacances pour le voyage qu'ils avaient organisé déjà.

La conversation qui, au départ, sonnait comme une plaisanterie, divagua vers un moment où la brune se compara à l'ex de Juliann. Leur relation n'était pas du tout la même, mais ce qu'il avait vécu avec Alejandro avait quelque chose de plus vivifiant qu'avec la brune. Avec lui, c'était plaisir sans limite. Alors que Nevaeh, elle, elle mettait ses propres limites qui restreignaient sans doute l'homme. Loin d'elle l'idée d'entrer dans un nouveau débat. Yeux baissés, elle se sentait idiote. Et Juliann savait s'y prendre, avec elle, levant son menton avec tendresse. « Tu ne m'as pas fait mal », le rassura-t-elle. « Je me demande juste si, un jour, j'arriverai à te faire réaliser tes fantasmes les plus fous », fit-elle avec un mince sourire. Ils en avaient déjà parler, de ce plan à trois. Allait-elle réussir à le lui donner? Et, ce, avec sa cicatrice sur le corps. S'il avait parlé d'un autre homme, peut-être qu'au final, un autre femme, c'était mieux. Elle ne regarderait pas Nevaeh, elle n'aurait de yeux que pour Juliann. Et, donc, elle ne verrait pas la peau charcuté de la jeune femme. Mais, au terme de son estime, ce n'était rien pour la rassurer.

« Pourquoi ça te rend jaloux? », demandait-elle sérieusement, posant une main sur celle de l'homme. Elle s'était déshabillée de nombreuses fois devant lui. Bon, sans musique, certes, mais il l'avait vu dans son plus simple appareil à nombreuses occasions. « Je veux dire, les strip-tease », précisait la brune. « Je sais que tu aimes que je n'ai plus de vêtements. Mais je me demandais si tu voulais que je danse pour toi. Je sais pas, certains hommes n'aiment pas particulièrement ça. » Elle lui sourit, curieuse. « On t'a déjà fait un strip-tease? », demandait-elle. Elle allait sans doute regretter la question, mais elle voulait tout de même savoir si elle serait la première à lui offrir un tel spectacle. « Tu sais que si je perds... Je dois retirer des vêtements », rappelait-elle à son petit-ami en lui faisant un léger clin d'oeil, alors qu'il recommençait à distribuer les cartes. Cours 101 de poker réalisé, il fut temps de commencer la partie. Premier tour, Nevaeh misa deux framboises. Juliann la suivi. Les trois première des cinq cartes retournées sur la table se retournaient. C'était un six de coeur, un roi et un neuf. Nevaeh ne voulait pas s'avouer vaincue. Elle misait à nouveau. « Deux framboises de plus », fit-elle en souriant. « Tu trouves? », demandait-elle alors qu'il lui disait qu'elle ne se débrouillait pas si mal. « Ou alors, tu veux me déstabiliser pour que je retire plus vite un de mes vêtements? »

« Pas faux. » Dis-tu, les sourcils froncés, à propos de ton boxer. Un tee-shirt pour la nuit c'est déjà un bon début et en journée, Nevaeh n'aura pas besoin de penser à toi puisqu'elle aurait déjà le regard - et la tête - bien occupés. Mais lorsque ses pensées la ramèneront à toi, comme elle le souligne bien, elle aura des souvenirs en suffisance. Ce n'est pas ce qui manque vu tout le temps que vous passez tous les deux à apprendre à vous connaitre, à rire ou encore à faire l'amour. « Evidemment que je penserai à toi. Pourquoi crois-tu que je vais me noyer dans le travail ? » Pour que le temps passe plus vite et que le jour de son retour approche, tout simplement. « Et pourquoi pas tout ça ? » Demandes-tu pour plaisanter à ton tour. Une culotte, un déshabillé ou encore un corset ne remplaceront jamais sa présence. Et pour ce qui est de son visage, à travers une photographie, tu as déjà tout ce qu'il te faut dans ton téléphone. « Tu sais que tu es déjà mon fond d'écran de téléphone, hein ? Je te vois à chaque fois que je l'ai en mains et quand tu me manques trop, je regarde toutes les photos que j'ai prises de toi. » Il y en a bien moins maintenant qu'il y a quelques semaines étant donné que Nevaeh t'a demandé de les supprimer lorsque vous n'étiez plus ensemble. Tu regrettes de l'avoir fait mais tu étais tellement en colère qu'elle te le demande que tu n'as pas réfléchi. Si tu avais attendu ne fusse qu'un peu, aujourd'hui encore, tu posséderais des centaines de photos de l'Australienne. « J'sais pas... je sais que tu aimes vivre ailleurs qu'à Bowen. » Réponds-tu en haussant légèrement les épaules. Tu sais que Bowen n'a pas été son seul pied-à-terre. Et peut-être qu'un jour elle voudra à nouveau en changer. Mais contrairement à la brune, tu ne sais pas si tu serais capable de quitter tous tes repères, ton travail et ta famille pour partir vivre à l'autre bout du monde. Tu pourrais suivre Nevaeh où qu'elle aille mais tu finirais toujours par venir auprès de tes proches. Alors plutôt que de partir vivre à des milliers de kilomètres de Bowen, tu préfères cent fois partir en voyage le temps de quelques semaines pour en prendre plein la vue et revenir, la tête pleine de souvenirs, dans ta ville de coeur. C'est ce que vous aviez initialement prévu en organisant un voyage au Sri Lanka, tous les deux, mais avec votre rupture et ces dernières semaines qui ont été difficiles, tu ne sais pas si c'est toujours d'actualité. Comme si elle lisait dans tes pensées, la journaliste affirme que ce voyage sera parfait. Oui, tu en es persuadé, il le sera. « C'est la première fois qu'on s'en va si loin tous les deux. J'ai vraiment hâte. » Réponds-tu, le regard brillant d'impatience. Mais ce n'est pas pour tout de suite malheureusement, il vous faudra patienter encore un mois environ avant de pouvoir vous envoler tous les deux. Pour l'heure, vous êtes dans la chambre à coucher en train de vous habiller, après une douche des plus mouvementées. Ton ancienne relation prend place dans la conversation de manière légère au début puis de façon un peu plus compliquée par la suite. Tu ne cherchais pas à comparer ta relation avec Alejandro à celle que tu partages aujourd'hui avec Nevaeh. Surtout qu'elles n'ont absolument rien avoir. Mais encore une fois, tu te montres maladroit. « Un fantasme peut rester un fantasme... J'en réaliserai d'autres avec toi. D'autres dont tu auras également envie. » Loin de toi l'idée de vouloir l'obliger à faire quoi que ce soit. Une fois dans le salon, installés autour de la table basse, la brune t'apprend qu'elle a déjà fait un strip-tease à un autre homme, par le passé, et sans que tu l'expliques réellement, tu te sens un peu jaloux. Jaloux qu'un autre homme ait pu connaître cela avec elle et pas toi. « Parce qu'il a eu quelque chose que je n'ai pas... » Tu préférerais que toutes ses premières fois soient avec toi. Que vous découvriez des tas de choses rien que tous les deux et que ces choses-là n'appartiennent qu'à vous. Mais vous avez tous les deux un passé et tu dois l'accepter. « Oui, ça me plairait. Ce serait incroyablement excitant... Et pour te répondre, non, on ne m'a jamais fait de strip-tease. » Dis-tu sincèrement. L'occasion ne s'est jamais présentée mais peut-être auras-tu cette chance avec Nevaeh. « Oui je sais mais ce n'est pas la même chose de te voir danser pour moi tout en ôtant tes vêtements. » Expliques-tu avant de donner les cartes pour le poker et de lui expliquer les règles dans les grandes lignes. Dans ta main, tu possèdes déjà deux rois et lorsque d'autres cartes apparaissent, un autre roi se présente à toi. Un brelan de rois, tu ne pourrais probablement pas faire mieux. Avec ça, tu es presque assuré de gagner. Tu arques un sourcil quand elle mise à nouveau, la suivant sans attendre. « Peut-être un peu des deux... Tu m'excites quand tu es si concentrée dans ton jeu. Et en même temps, j'ai juste envie de t'arracher tes vêtements. » Susurres-tu avec un sourire lascif aux lèvres. « Je relance de deux. » Ajoutes-tu, sûr de toi.

Pourquoi ne noierait-il dans le travail? Parce qu'il le faisait déjà depuis des semaines, parce qu'il ne pouvait pas changer ses horaires, parce qu'il cherchait à accumuler des journées de congé supplémentaires? Nevaeh n'avait pas la prétention de dire qu'il le faisait pour mieux occuper ses pensées et lui éviter de trop l'imaginer, les journées qui seraient longues sans elles. « Pour mettre de l'argent de côté pour notre projet de ne vivre que d'amour et de voyage, et de se nourrir en faisant pousser des légumes dans ton jardin? », demandait la brune avec humour. C'était à lui, de lui dire qu'il ne faisait que ça dans l'espoir que sa semaine loin de sa petite amie se termine avec plus de rapidité. Quant à ce que la journaliste lui proposait pour passer le temps sans elle, Juliann se montra avare et voulu toutes les options nommées. « En fait, tu as déjà une culotte qui m'appartient en ta possession », fit Nevaeh avec un léger sourire. Il ne lui avait jamais rendu celle qu'il lui avait subtiliser à Brisbane, quand elle était arrivée devant lui d'une belle robe noire vêtue et qu'il la lui avait retirer avec soin, avant de se diriger vers le restaurant et d'avoir un raccourci vers son intimité. Cette culotte, il l'avait mis dans la poche de son pantalon. Et quand ils étaient rentrés à l'hôtel, ils l'avaient oublié, l'envie de se retrouver qui était bien plus pressante que tout le reste avait pris le dessus. Cette culotte, jamais elle ne l'avait revu. Sans doute qu'elle avait été oublié dans la poche du pantalon de soirée du pompier, dans le fond de son sac de voyage ou dans la chambre de l'hôtel où ils avaient logé.

« Mais ton téléphone, tu ne l'as pas toujours sur toi », fit-elle en souriant tendrement. Quand il était en intervention, par exemple, ou quand il était avec des potes. Il ne pouvait passer son temps à regarder les photos de la brune au travers de son écran. Puis, au moment où il aurait son portable dans les mains, Nevaeh lui filerait des coups de fils rapides pour lui rappeler combien elle l'aimait, combien il lui manquait et qu'est-ce qu'elle lui ferait, là, tout de suite. Seulement, selon Juliann, elle serait trop occupé à profiter avec ses yeux de la magnifique beauté de Barcelone, à un point où elle ne voudrait sans doute pas rentrer. Pourquoi pensait-il ainsi? Nevaeh s'avança vers Juliann pour envelopper son visage de ses mains fines qui parvenaient à peine à couvrir tous le bas de son minois. Il était beau, ciel qu'il était beau. Et quand elle s'approchait ainsi, elle risquait de perdre les pédales, de perdre le fil de sa pensée. Mais c'était important, ce qu'elle voulait lui dire, alors la brune s'efforçait de ne pas se laisser déconcentrer par la beauté de son petit-ami. Du bout des doigts, de ses pouces précisément, elle caressait le visage de Juliann, lui souriant avec douceur. « Tu as raison, je ne suis pas attachée à Bowen. J'aime le monde et le changement », commençait-elle sans le quitter des yeux. « Mais je t'aime encore plus que tout ça. Et si toi, tu es à Bowen, alors moi aussi j'y serai », confiait la journaliste. Il lui restait les voyages pour rêver. Et, qui sait, peut-être qu'un jour, il voudra, lui aussi, aller voir le reste du monde à ses côtés, plus qu'une ou deux semaines de vacances. « La maison, c'est là où le coeur est. Et mon coeur, il est à toi. »

Elle lui avait déjà lancé l'idée folle de tout plaquer pour faire le tour du monde, ce à quoi Juliann avait dit oui sans réfléchir. Mais c'était plus important qu'une décision à prendre sur le coin d'une table, entre deux conversations. Et ils en reparlaient, un jour, sans doute. Mais, pour l'instant, ce fut de leur voyage au Sri Lanka dont ils parlèrent. Ce voyage, il était le premier de sans doute plusieurs, ensemble. Nevaeh ne pouvait se retenir de la joie de partir avec lui. Pour elle, c'était comme si jamais le projet avait été mis sur pause. « Mais pas la dernière », lui confirmait la brune un hochant la tête.

Le reste de la conversation, dans la chambre à couché, n'était pas aussi douce. Elle avait pourtant bien commencé. Mais les plaisanteries sur son ancienne relation avait fait remonter à la surface des insécurités que la brune ne savait comment se débarrasser totalement. « Je veux passer ma vie avec toi, Juliann », fit-elle en soupirant. « Je n'ai pas envie de t'empêcher de réaliser un fantasme parce que moi, ma petite personne, est si peu.... » Si peu quoi? Ouverte? À l'aise? Déchainée? Ou, alors, c'était l'inverse, c'était qu'elle était trop. Trop jalouse, trop contrôlante, trop coincée? Son fantasme du plan à trois revenait parfois hanter la brune. Il lui avait expliqué combien il la trouverait excitante dans le rôle d'une relation à plusieurs. Et elle, souvent, elle se sentait si nulle de ne pas être en mesure de lui offrir. Et si elle lui offrait, serait-elle plus à l'aise avec une fille ou avec un homme? Aurait-elle droit de poser des limites? Est-ce que ça se faisait, dans ce genre de relation singulière? Pouvait-elle lui interdir d'en pénétrer une autre? Ou de se faire pénétrer par un homme? Nevaeh n'en était pas certaine. Au fond, est-ce que c'était juste envers la tiers personne d'agir ainsi?

Dans le séjour, la conversation dévia aussi sur leurs anciennes relations. Mais, cette fois, ce fut ce que Nevaeh avait déjà fait pour un autre homme qui était au centre de la discussion. Et c'était au tour de Juliann de se montrer jaloux. Elle lui souriait avec douceur, tentant d'apaiser ses maux. « Laisse-nous le temps », le rassurait-elle. « Ça m'a pris des mois avant d'offrir ce genre de choses à un autre homme », fit-elle comme pour l'encourager à lui faire confiance. « J'ai déjà fait tellement plus avec toi qu'avec tous les autres. Et tellement mieux, d'ailleurs », lui rappelait-elle avec un sourire taquin. « Je serai ton premier, alors », lui promit-elle, « mais ce genre de choses, ça se s'offre à des occasions spéciales », annonçait-elle avec un sourire taquin. Il l'aurait sans doute plus tôt qu'il ne le pensait, ce strip-tease. Ce n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde. « Si ce n'est que ça, on met de la musique et je danse en retirant mes morceaux perdus », gloussait Nevaeh pour le faire sourire. Elle ne voulait pas qu'il soit jaloux, elle partageait tellement plus avec lui qu'avec quiconque. Strip-tease ou pas. Et parlant de retirer des vêtements, l'un d'entre eux devra le faire bientôt, puisque les deux dernières cartes du la table devraient être retournées bientôt. « Je t'excite tout le temps, en même temps », gloussait la brune, se cachant derrière son jeu de carte. Quant aux vêtements, quand voulait-il ne pas le lui arracher? Les deux cartes restantes se retournèrent sur la table. Un as et un quatre. Défiante, elle sourit à Juliann. « À go? », fit-elle avant de compter. « Un, deux, trois... Go. » Puis, elle déposa sur la table basse sa main. Deux huit, une paire. Ce n'était pas assez, cependant, puisque Juliann, lui, avait trois rois. Nevaeh afficha une petite moue déçue. « Bon... j'imagine que ça veut dire que c'est moi qui perds », fit-elle en se levant pour retirer le hoodie de Juliann qu'elle portait, faisant exprès de choisir ce morceau-là et de dévoiler sa lingerie transparente pour le déconcentrer davantage.

Tu ris en entendant les mots de Nevaeh et en repensant à ce projet complètement dingue. Ce serait beau de ne pouvoir vivre que d'amour et d'eau fraiche, comme on dit, mais c'est sans doute un peu trop utopique. Ton côté réaliste en prendrait un coup. « Exactement. » Réponds-tu d'abord avec un sourire taquin aux lèvres. « Mais dans l'immédiat c'est plutôt pour avoir l'esprit occupé et que la date de ton retour approche plus vite. » C'est peut-être ridicule, peut-être même que c'est pathétique mais c'est pourtant vrai. Ce que vous vivez, Nevaeh et toi, ça vous dépasse complètement. Vous êtes submergés par un amour incontrôlable, carrément hors norme et bien plus grand que tout ce que vous avez connu jusqu'ici. Tu ne pensais pas que ce serait possible après Pippa, tu pensais avoir manqué ta chance et ne plus connaitre un amour aussi fort. Mais tu te trompais. Aujourd'hui, tu vis quelque chose d'encore plus intense. « C'est vrai. D'ailleurs elle est rangée avec mes sous-vêtements. » Dis-tu en riant. Tu ne sais pas vraiment pourquoi tu l'as mise là étant donné que tu ne vas jamais la porter. Mais lorsque vous êtes revenus de Brisbane et que tu l'as trouvée dans la poche de ton pantalon, tu n'as pas pu te résoudre à lui rendre. Et même lorsque tu lui as ramené ses affaires lors de votre rupture, tu l'as gardée pour toi en te disant qu'elle ne lui manquerait pas. Tout ce que tu espères c'est qu'à présent qu'elle le sait, Nevaeh ne voudra pas la récupérer. Ce n'est pas pour le côté pervers qui sent les petites culottes de ses copines que tu veux la garder mais bien pour le souvenir qui s'y rattache. D'ailleurs, en parlant de souvenirs, la journaliste propose de te donner une photo d'elle pour la mettre sur ta table de chevet afin de pouvoir contempler son visage avant de t'endormir. Mais toi, tu as déjà tout ce qu'il te faut sur ton téléphone. « Va dire ça à ma mère. » Réponds-tu en riant. Elle ne cesse de te répéter que tu es accro à ton téléphone et, quelque part, elle a sans doute raison. Non en fait, elle a toujours raison. Alors que vous discutez voyages, tu ne peux pas t'empêcher de lui cacher tes incertitudes, à propos de son envie constante de bouger, de voir autre chose que la petite ville de Bowen. Et si un jour Nevaeh désirait aller vivre ailleurs ? Que ferais-tu et qu'adviendrait-il de votre couple ? Par chance, la brune sait exactement comment te rassurer en trouvant les mots justes. Tu souris en sentant ses mains venir entourer ton visage alors que ses mots parviennent jusqu'à ton coeur pour l'apaiser, le rassurer. « Mon coeur est à toi aussi. » Commences-tu par dire en ne détachant pas ton regard du sien. « J'espère simplement que tu ne vas pas t'ennuyer, à force de rester à Bowen à cause de moi. » Ajoutes-tu en haussant légèrement les épaules. Ses mots t'ont rassuré mais tu ne peux pas dire ce qu'il adviendra d'ici quelques mois voire même années. Heureusement, pour combler le manque de la brune, vous aurez toujours ces voyages à deux de courte ou longue durée. A commencer par celui au Sri Lanka qui se rapproche, votre départ étant prévu d'ici quelques semaines. Depuis le temps que vous en parlez, de celui-là, vous allez enfin pouvoir concrétiser ce projet. Visiblement, tu n'es pas le seul à éprouver quelques insécurités mais celles de Nevaeh sont assez différentes des tiennes. Elle a cette impression constante de ne pouvoir te satisfaire entièrement alors que, clairement, tu prends ton pied au lit. Chaque fois que vous faites l'amour, elle peut en attester puisque ton corps ne ment pas. « Y'a rien de mal au fait qu'on ne partage pas exactement les mêmes fantasmes. En plus j'ai déjà fait l'amour à plusieurs alors je t'assure que ce n'est pas LE plus gros fantasme de ma vie que je veux réaliser à tout prix. » Expliques-tu, sincère. Tu as déjà fait l'amour avec trois autres personnes. Cela t'aurait simplement excité de passer un moment intime avec Nevaeh et une autre personne. Mais tu peux comprendre qu'elle n'éprouve pas le même désir que toi. « Tu es parfaite et je t'assure que faire l'amour avec toi, jour après jour, vaut tous les fantasmes du monde. » Finis-tu par dire en l'embrassant tendrement. Vos insécurités de côté, vous passez au salon pour entamer cette partie de strip-poker dont vous parlez depuis quelques minutes maintenant. Mais pour l'instant, c'est plutôt la partie strip du mot qui retient ton attention. « Je sais, j'espère juste que tu te sens plus en confiance, au lit, avec moi qu'avec tous tes exs. » Tu as préféré préciser au lit parce que tu sais que la confiance de la brune a été ébranlée dernièrement, par ta faute. « Non, tu as dit qu'un strip-tease ne s'offrait qu'à des occasions spéciales. Alors j'vais attendre d'être surpris et crois-moi que je savourerai le moment. » Rétorques-tu avec un sourcil arqué et un sourire lascif aux lèvres. La voir se déshabiller, petit à petit, en faisant monter la pression, cela risque de te donner la plus grosse érection de ta vie. Même si, comme elle le souligne, elle t'excite tout le temps. « Tu n'as qu'à pas être aussi excitante. » Dis-tu en remettant la faute sur elle, taquin. La première manche se termine et, au décompte de Nevaeh, vous révélez tous les deux vos cartes. C'est toi qui la remporte, haut la main, ce qui te permet de te délecter de la scène. La brune fait exprès d'enlever son haut, te laissant une vue imprenable sur sa lingerie transparente et donc, sur sa peau cachée dessous. La partie se poursuit et malheureusement, tu perds la seconde manche. Choisissant la même tactique que Nevaeh, tu ôtes ton haut pour qu'elle ne voit rien d'autres que ton torse. Quelques manches plus tard, vous êtes tous les deux en sous-vêtements et il ne vous reste aucun accessoires, bijoux ou autres, à enlever. Si tu perds, tu retires ton boxer, si Nevaeh perd, elle retire son soutien-gorge ou sa culotte. Vous n'êtes qu'à quelques secondes de dévoiler vos cartes et de voir qui va se retrouver à poil le premier. « Alors ? » Demandes-tu en arquant un sourcil, prêt à dévoiler tes cartes en même temps que l'Australienne.