remember me (elio)

Depuis ton kidnapping, tu vois quelqu'un pour t'aider à remonter la pente. Même si c'est arrivé il y a une dizaine d'année, tout ça te tracasse encore un peu et tu n'arrêtes pas d'y songer. La nuit, surtout. Tu te souviens encore de cet homme qui t'emmène dans sa camionnette, qui te fait des choses horribles et qui t'enferme dans une espèce de cave minuscule. Et ça a duré pendant deux ans. Ce calvaire tu le revis, dans tes cauchemars, dans tes pensées, tout le temps en fait. Alors que tu voyais un psy, tu avais rencontré un jeune homme dans la salle d'attente, qui lui aussi voyait la même personne que toi. Au final, tu n'étais pas la seule détraquée de cette ville. Et heureusement d'ailleurs. Mais pendant un an, tu n'avais pas vu ce jeune homme. Te demandant où il était passé.  Il n'avait pas répondu à tes questions, ou vaguement. Mais tu n'allais pas le laisser s'en tirer comme ça. Tu étais bien trop curieuse sur la vie des gens. Ca te permettait de parler moins de la tienne, alors tu posais des million de question aux autres. Il venait d'entrer dans la salle d'attente, et tu étais déjà assise à attendre ton tour. « Salut, Elio » dis-tu en lui souriant. Certes tu ne l'avais pas vu depuis longtemps mais bon, c'était quand même quelqu'un que tu appréciais. Tu espérais qu'il ne t'avait pas oublié. Après tout, on n'oublie rarement une rencontre faite dans la salle d'attente de chez son psy.

Son regard se posait sur cette porte, sur ce nom, sur cette petite plaque d’orée sur cette porte bien sombre. Te voilà ici, et encore, un véritable échec. C’est ce qu’il se disait dans sa tête. Encore cette fois-ci, comme l’année précédente, on ne t’a pas laissé le choix. Déballer ta vie privée, ne lui plaisait pas. Il n’avait pas de problème. Il gérait les choses à sa manière. Oui, il avait dérapé, qui ne le faisait pas, après avoir perdu un être cher. Alors pourquoi on le faisait chier à aller voir quelqu’un et étaler sa vie devant un inconnu ? On ne pouvait pas le laisser gérer seul, même si, lui savait qu’il partait à la dérive. Mais peut-être qu’il avait en avait besoin. Il poussa enfin sa porte… Un regard jetait sur la salle d’attente et il avait l'impression de retourner en arrière. Quand il remarqua la présence de ce visage connu. Qu’un sourire se dessina instantanément sur son visage. Un an, et ils étaient toujours au même point, visiblement. Patience, pas son fort. Il aurait pu tirer un tête, avertissant qu’il n’était pas d’humeur, pourtant, c’est un sourire franc qui se glissait sur son visage, tout en installant sur une chaise à son tour. « Salut ! C'est rassurant de voir une tête connue » Il se souvenait sans mal, de la discussion qu’ils avaient eu par le passé. Et ça avait quelque chose de réconfortant. Au moins il n’était pas le seul " à avoir un problème ". « Ça va devenir notre petite habitude de se voir ici » Cela avait un aspect comique, sachant la ville était assez grande pour se croiser ailleurs, et bien non.