Devon & Tyana ◘ Quand tu tombes amoureux de la lune, tu arrêtes de regarder les étoiles

Le regard sur l’armoire de mon père et pour la première fois depuis son décès j’ose enfin l’ouvrir et faire le tri de ses affaires. Aujourd’hui à l’hôpital, il y avait une collecte et c’était une bonne occasion pour débarrasser ses affaires. J’avais commencé à ranger certaines choses et j’étais tombée sur une photo de famille quand ma mère était encore présente, je soupire en voyant les traits de ma mère, je soupire et je la range dans une boîte, c’est bien une des choses que je n’aime pas voir. Soudain les larmes coulent alors que j’attrape l’un des derniers cadeaux que je lui avais fait, je soupire et je finis par fermer la boîte avant de me lever et d’aller le mettre dans la voiture. Un rapide coup d'œil à l’horloge, il est temps pour moi d’aller prendre une douche avant de partir.

Sous la douche, je laisse l’eau couler sur mon corps, je ferme les yeux un court instant laissant l’eau tiède rouler sur mon visage l’espace d’un moment comme pour effacer toutes traces de ce qui me ronge depuis son décès. Alors que je quitte la tiédeur de l’eau, mon regard se pose sur mon reflet dans le miroir, je reste un moment ainsi sans bouger avant de me préparer, lissant mes cheveux et me maquillant légèrement avant d’aller passer une robe-pull de couleur noir avec une paire de couleur chaire et une paire de bottes. Mon sac à main et voilà que je prends la route vers l'hôpital. En chemin, à plusieurs reprises, je tourne le regard vers le carton où les affaires sont rangées, je sais qu’il me faudra y retourner plus tard mais pour aujourd’hui c’était déjà un grand pas.

Alors que je me gare, je respire doucement puis je finis par quitter la voiture pour faire le tour et pouvoir prendre le carton. Le chemin du parking à la porte de l’hôpital est longue et je me demande si je vais vraiment finir par y arriver, je ne sais pas j’ai un pressentiment étrange et alors que je pénètre à l’intérieur du bâtiment, je ne vois pas la personne face à moi et fonce dedans faisant tomber le carton au sol et éparpillant par la même occasion les vêtements de mon père. Je me baisse pour aller ramasser les affaires “Veuillez m’excuser, je ne vous avais pas vu” Je lève le regard vers la personne et mon coeur loupe un battement de coeur alors que je le reconnais.

J’entrouvre les lèvres en reconnaissant Devon, qu’est-ce qu’il fichait ici… “Je… je… Bonjour Devon, excuse-moi” En fait, en y repensant, c’est vrai qu’il m’avait dit être d’ici mais je n’y pensais plus du tout. J’attrape les vêtements rapidement pour les remettre dans le carton avant de me redresser avec le carton dans les mains. Je me souviens de la dernière fois que je l’ai vu, de ce que je lui ai dit, je m’en veux de n’avoir pas été à la hauteur, d’avoir laissé mes peurs prendre le dessus. Je n’ai à ce moment qu’une envie fuir et je remercie intérieurement l’infirmière qui vient à ma rencontre. “Bonjour, vous êtes la jeune femme qui nous a contacté pour le don de vêtements”

Je fais oui de la tête “Oui voilà une partie des vêtements de mon père, je sais qu’il aurait aimé que ça serve à quelqu’un, j’en aurai un autre mais je n’ai pas encore eu le courage de trier le reste de ses vêtements” Je lui souris avant de sentir qu’elle me retire le carton tout en me remerciant. J’ajuste ma robe en le regardant partir avant de me tourner vers Devon complètement perdue...

Déjà 1 mois que je suis dans cet hôpital, j'aimerais vraiment sortir bientôt, car en plus c'est bientôt les fêtes et j'avais une surprise pour ma soeur. Avant que notre mère décède, elle avait des problèmes de voiture, je lui ai prêté la mienne, mais je vais en avoir besoin pour le travail, mais elle en aura plus, donc de ma chambre d'hôpital, j'ai commandé une voiture, simple, mais avec les options qui vont avec bien entendu, elle va me tuer en la voyant, mais c'est ma soeur et je tiens tellement à elle que je ferai tout pour elle. Ma greffe s'est bien passée, je ne fais pas de rejet, je prends correctement mes cachets, c'est une bonne chose, car les médecins sont très positifs. J'ai d'ailleurs commencé ma rééducation respiratoire, tous les jours je vais chez le kiné quelques étages plus bas . Aujourd'hui j'y suis allé et le kiné est très content de moi, il me connait, il me suit depuis des années et je dois faire attention, porté un masque quand je marche dans les couloirs et compagnies, c'est chiant, mais je le fais. Alors que je termine ma séance, je décide d'aller me prendre quelque chose à la cafétéria, j'avais faim, il était assez tôt, je savais que je ne mange pas de suite. Ma soeur s'inquiète pour moi, je suis surpris de voir sa demande, faire le père noël pour un enfant d'une amie et puis quoi encore...J'ai passé l'âge pour faire le père Noël, j'aime me déguiser, mais quand même elle abuse la, mais bon si c'est pour un enfant, je le ferais. J'étais tellement à fond sur mon téléphone que quand je heurte la personne en face de moi, je suis surpris. "Ce n'est pas....." Mais je ne termine pas ma phrase, quand je vois la jeune femme que je venais de heurter, je pense rêver, mais non c'était bien elle, mon ex petite amie. " Tyana...." Je la regarde je reste choqué de cette rencontre, je la regarde allé déposé des affaires à la collecte de vêtements, je reste planté la au milieu du hall de l'hôpital, je ne sais pas quoi faire ni quoi dire. La dernière fois que je l'ai vu, c'était à Paris, je n'ai plus eu de nouvelle d'elle, surtout après qu'elle est disparue dans la nature en me quittant enfin en m'abandonnant. Je finis par m'avancer vers Tyana "Qu'es-tu fait à Bowen ?" Je ne sais même pas comment me comporter avec elle à vrai dire.

En venant déposer les vêtements de mon père à l’hôpital, je ne m’attendais pas une seconde à tomber sur mon ex, j’avoue qu’avec le décès de mon père, j’avais complètement oublié qu’il vivait ici. Alors que je viens de le bousculer, mon regard se pose sur lui, je suis complètement ailleurs, les souvenirs me remontent en mémoire et puis cette décision que j’ai pris par peur de le perdre définitivement et d’être seule et aujourd’hui quand on regarde bien… Je suis seule d’une certaine façon, je n’ai plus personne, il serait même temps que je fasse réellement des connaissances dans cette ville. Je laisse l’infirmière prendre le carton et mon regard se pose maintenant sur lui.

Mon regard se perd dans le sien l’espace d’un moment, j’en perds la parole l’espace d’un moment avant qu’il ne prenne enfin la parole “Mon… Mon père avait besoin de changement alors il a pris la décision de venir s’installer ici.” Il est vrai que je n’avais pas compris mon père sur le coup de tout ce changement mais maintenant alors que je me trouve face à lui, je me demande si mon père n’avait pas une idée derrière la tête mais aujourd’hui, je ne pourrai plus le savoir. “Je… je suis désolé, j’espère que je ne t’ai pas fait mal en te rentrant dedans avec le carton d’affaire”

Je ne sais pas quoi dire vraiment, je suis complètement perdue car au fond je n’ai jamais oublié cet homme et je n’ai plus aimé depuis lui. De toute façon, aujourd’hui je me réfugiais surtout dans mon boulot au bar et le reste du temps, je me morfonds dans le logement que j’avais aujourd’hui tout en faisant le tri dans le reste des affaires de mon père. “Comment vas-tu ?” J’étais curieuse de savoir quand même s’il allait bien même si le lieu ne prêtait pas à discussion et que je me doutais qu’il n'était pas là pour la bonne cause.

Tomber sur une ex à l'hôpital ? Je n'y ai jamais pensé, mais c'est possible car la preuve pour moi c'est en train de se passer. Oui la belle Tyana et moi avons eu une histoire d'amour, mais elle a fini par me quitter. Je ne m'attendais pas à ça, je suis vraiment surpris de la voir face à moi à l'hôpital. Je lui demande qu'est ce qu'elle fait là, cela me faisait bizarre de la voir et surtout de lui parler, nous n'avons même pas pu parler du pourquoi elle m'a quitté j'ai je crois bien savoir quel est cette raison. Beaucoup de filles prennent la fuite à cause de ma maladie et c'est dommage, ce n'est pas contagieux, maintenant que j'ai été greffé peut être que j'aurais une chance de fonder une famille avec l'un d'elle. Quand je l'entends parler je la regarde, elle était venue avec son père donc, je souris, en hochant la tête. "Il a raison ton père, Bowen c'est quelques chose de beau" Je ne me vante pas non au contraire, j'ai quitté Bowen j'étais petit, nous avons vécue pas mal d'années à Paris avant que je décide de revenir à Bowen avec ma soeur jumelle. "Non non ne t'en fait pas, tout va bien" Je la regarde et je me ma main sur mon torse, j'allais bien, . Je réajuste ma sacoche ou ce trouve l'oxygène, je la regarde en souriant. "Je vais bien, je dirai même mieux....J'ai été greffé le mois dernier. Et toi tu vas bien ? " Je la regarde en souriant, bon j'avais mon masque, j'ai bon elle voyait bien que je souriant. "Ca te dit qu'on aille boire un café ?" Je la regarde peut être qu'elle ne voudra pas boire un café, ce que je peux très bien comprendre.

Mon père avait choisi de vivre ici mais aujourd'hui alors que je me retrouve seule dans cette ville, je me demande si je ne dois pas repartir, j'ai l'impression d'avoir perdu tellement de choses par les choix que parfois tout se mélange en moi. En venant à l'hôpital, je ne m'attendais pas une seconde à me retrouver face au seul homme que j'ai pu aller, face à celui qui avait tout ce qui me plaisait mais j'avais fait ce choix par peur et pourtant aujourd'hui c'était ce qui m'arrivait. Je souris alors qu'il me dit que mon père avait fait le bon choix, je le sais car au fond j'aime cette ville mais sans lui c'est bien différent maintenant. Mon regard reste sur lui, mon coeur s'affole toujours, c'est étrange mais c'est bel et bien le cas, je ne l'ai pas oublié mais aujourd'hui je ne suis plus rien. Quand il me dit qu'il a été opéré, je suis contente pour lui, il mérite cela bien plus que quelqu'un d'autre. " oh c'est une bonne nouvelle, ça doit te changer la vie"

Moi comment je vais, je ne sais même pas quoi répondre au fond, simplement parce que je ne sais pas, il y a des jours avec et des jours sans mais je sais aussi que si mon père serait, il me ferait la morale. " Moi j'essaie d'aller bien on va dire" je souris légèrement venant poser mon regard sur l'infirmière qui était venu prendre le carton puis je reviens sur Devon. " oui si tu veux, je te suis" je reste à le regarder avant de le suivre jusqu'au lieu pour prendre un café. Je sais qu'il y a des non-dits entre nous, enfin surtout moi, je n'ai jamais eu le courage de lui avouer le pourquoi, peut être qu'aujourd'hui tout sera dit, je ne sais pas. Une fois sur place, je m'installe en face de lui " tu fais quoi maintenant ? je suis curieuse de savoir ce qu'il fait et puis c'est un bon moyen d'entamer une conversation.