bringing in a brand new year (sujet commun)

J’étais déjà TELLEMENT saoul. Je ne saurais dire si j’avais autant bu 1. Pour oublier que Maxwell était reparti aux États-Unis rejoindre sa mère pour fêter l’arrivée de la nouvelle année, 2. Pour oublier cette année pourrie au niveau sentimental étant donné que j’avais perdu la femme de mes rêves ou 3. Parce que les cocktails étaient franchement géniaux ce soir. Je n’étais pas venu au bar de la plage depuis un moment mais franchement, le nouveau barman ou la nouvelle barmaid savait ce qu’iel faisait. Peu importe la raison au fond, le résultat était que j’avais le cerveau comme prisonnier d’une brume épaisse. J’étais arrivé avec des gens mais ces gens-là, je ne les trouvais plus depuis dix bonnes minutes – c’était peut-être une heure, c’était peut-être trente secondes, rendu là, ma notion du temps avait pris un coup, elle aussi. Je ne réalisais même pas que dans quinze minutes, on passait à la nouvelle année. J’avais juste été pisser rapidement dans la mer, les fesses à l’air. Mais à mon retour, plus personne n’était à la même place. « Perryyyy ? Tessaaaa ? Jeeeff ? Pippaaaaaaa. » J’appelais tous les amis que j’avais, même ceux qui n’étaient peut-être même pas là puisque je ne les avais pas encore vu. Il y aurait bien quelqu’un qui me ramasserait, moi, le p’tit Concho errant.

libre

Toute occasion était bonne pour Nova de boire à s’oublier elle-même, mais encore plus quand c’était open bar, et encore plus quand c’était pour une célébration comme le réveillon de la nouvelle année. La jeune femme avait parlé avec bon nombre de ses copines pour voir qui allait où et faire quoi pour l’occasion, et c’est Bella et Noa qu’elle avait finalement décidé de suivre au bar de la plage, où les festivités lui semblaient les plus prometteuses. Si d’autres copines se greffaient à elles au courant de la soirée, tant mieux ! Depuis quelques heures cependant, ce n’était qu’elles trois. Et une bouteille de vin rouge que seules Bella et Nova touchaient. Surtout Nova. Elle ne commandait rien d’autre que ça depuis le début. « En vrai les filles c’est beaucoup plus difficile que je croyais de boire pour deux … enfin, pour trois, parce que je bois aussi pour elle ou lui qui va un jour avoir l’âge légal de boire … » Lança Nova, assise à leur table de la terrasse, celle qu’elles monopolisaient depuis leur arrivée. Elle pointait le ventre de Noa, avant de pointer celui de Bella. « J’pourrais aussi peut-être boire pour celui ou celle qui va probablement pas tarder ici. Bébé Belmoooo. » Ajouta-t-elle avec un grand sourire et des yeux à demi-fermés.

@Noa Blackwell @Bella Garcia

Charlie et Woody n’avaient pas passé Noël ensemble, c’était sans doute trop officiel pour l’un comme pour l’autre, ou alors ils n’avaient pas eu le courage d’oser le premier, peu importe. Au final, Charlie avait passé les derniers jours avec les Keynes, et Woody, avec les Rutkowski. Ils s’étaient cependant contactés pour passer le réveillon du Jour de l’An ensemble. L’idée lui semblait douce, à Woody, lui qui avait envie de nourrir l’espoir pour la prochaine année. Il voulait aller mieux, il voulait aller de l’avant, laisser derrière cette année difficile. Il avait fait une dépression sévère, qui s’était échelonnée sur plusieurs longs mois sombres. Il s’était accroché à un amour qui lui paraissait maintenant de plus en plus appartenir au passé. Il était tombé, il s’était relevé, pour retomber. Mais lorsqu’il avait pris la main de Charlie, au mois d’août, il y avait plus de quatre mois déjà, Woody avait eu l’impression de trébucher un peu moins. De tenir un peu plus en équilibre. Débuter la nouvelle année auprès d’elle lui semblait donc le meilleur gage d’une année plus belle. Ils avaient tous les deux décidé de se rendre au bar de la plage pour les festivités. Woody buvait beaucoup moins que tous les gens autour d’eux, avec sa médication il n’aurait pas été raisonnable de tomber dans l’excès. Les fêtards lui semblaient donc encore bien plus lourds qu’à l’habitude. Il soupira en regardant Charlie. « J’avais oublié que je n’aimais plus trop les bains de foule. » Admit-il après une heure à avoir discuté, dansé, rit, mangé, bu. « Je m’étais promis de ne pas être trouble-fête ce soir … Mais il fallait que ça sorte. » Ajouta-t-il avec un mince sourire.

@Charlie Keynes

Robe à paillettes légèrement trop m’as-tu vu, mais clairement dans le style de Bella pour ce genre de soirée, décolleté plongeant qui n’était que destiné à aguicher Elmo quand il se joindrait à la fête et qui mettait son grain de beauté sur sa poitrine qu’il aimait tant, chevelure qui se balançait de droite vers la gauche alors que la brune se déhanchait au son de la musique récapitulative des deux-mille-vingt : la soirée du nouvel an était déjà bien entamée. Et l’état de consommation de la brune aussi, d’ailleurs. Ça, c’était purement la faute de Nova. Parce que Bella avait promis à Elmo d’être pas trop saoule à son arrivé pour fêter avec lui, le pauvre qui se tapait le quart de fermeture au café pour le Nouvel An. Et, évidemment, Bella était saoule. Elle remplissait d’ailleurs le verre de Nova déjà vide, l’écoutant adresser la parole à Noa avec qui elles étaient venues fêter. « Hey! Je t’aiiiiiiiide moi aussi, nooooon? », pourrait-elle en reposant la bouteille de rouge sur la table. Et elle éclata de rire bien plus fort alors que la rousse pointait son ventre. « Ewwwwwww! Tu nous as vraiment trouvé un shipname? » Depuis quand, d’ailleurs, appréciait-elle Elmo? Puis, elle réalisa, à décollage, ce que son amie avait dit. Un bébé « No no no no no no no!! » faisait la brune en secouant la tête frénétiquement. « On a l’air de quoi, là? », demandait Bella en regardant Noa, prête à attendre qu’elles ressemblaient à rien tellement elles avaient bu.


@Nova Hawkes @Noa Blackwell

Entre Woody et Charlie, c'était relativement simple jusqu'à présent. Ils appréciaient tous deux ne pas mettre un nom sur leur relation et profitaient des moments simples et heureux. Ils avaient décidé de passer le nouvel an ensemble, à la grande et heureuse surprise de Charlie qui commençait à connaitre le tempérament solitaire de Woody. Et elle l'aimait bien ce tempérament, elle a toujours été ainsi Charlie, attirée par la noirceur des autres. Ils s'étaient rendus au bar de la plage, avaient bien bu / mangé / dansé à leur guise. La jeune pâtissière abusait du champagne, assez pour se sentir insouciante dans sa robe noire au grand décolleté. Pour le côté festif elle portait une couronne ornée des chiffres 2021. Minuit approchait et Woody ne put s'empêcher de constater qu'il n'aimait plus trop les bains de foule. Pourquoi je ne suis pas étonnée? T'es incorrigible. lui fait-elle remarquer dans un sourire. Depuis le début de la soirée elle était dans sa bulle et n'avait pas prêté l'attention des personnes autour d'elle. Avant de partir, j'aimerais bien entendre tes bonnes résolutions... que tu ne tiendras pas. rajouta t-elle tandis qu'elle prit une nouvelle coupe de champagne.

@Woody Rutkowski

Heureusement qu’elle l’aimait son fils, sinon il y a bien longtemps qu’elle serait partie. Mais il avait eu un peu de fièvre dans la journée qui était montée en fin de soirée, puis évidemment elle ne remettait pas sa main sur son téléphone portable depuis des heures maintenant. Il ne lui restait qu’un quart d’heure pour retrouver la belle brune, l’embrasser langoureusement pour la nouvelle année et profiter de sa compagnie pour le reste de la nuit. Quand elle avait proposé le bar de la plage, elle ignorait encore qu’une grande soirée y était organisée. Et il y avait du monde, beaucoup trop de monde. Alba se frayait un chemin entre toutes les personnes, essayant d’ignorer les minutes qui passaient. Il faut que je la trouve. Peut-être qu’elle était déjà partie, après tout elle avait deu heures de retard. Alors qu’elle cherchait une magnifique brune, ses yeux se posèrent sur un homme qui criait le nom de plusieurs personne. Conchobàhr. Il avait l’air aussi perdu qu’un enfant, alors la photographe s’approchait de lui. Peut-être qu’il l’avait vu Freja. Elle se retrouva devant lui avec un sourire. « Salut toi ! T’es tout seul ? » Elle ne l’avait pas revu depuis l’épisode du train. Cette soirée unique qui restait gravé dans la mémoire de la blonde. « Tu n’as pas vu Freja ? » Disait-elle assez fort pour couvrir le bruit de la foule.

Il était étonnant que Woody ne se soit pas plaint de tout ce monde avant ce moment. La soirée était déjà bien entamée, c’était presque le temps d’accueillir la nouvelle année, et il avait attendu ce moment pour lancer son négatif dans les airs. Il allait devoir se rattraper, ce n’était pas une bonne manière de commencer l’année. Charlie ne semblait pas s’en offusquer, au contraire. En ces quatre mois elle avait appris à le connaître et si elle était toujours là, acceptant de passer cette nuit unique avec lui, c’était sans doute parce qu’elle acceptait cette partie de lui, cette partie un peu moins lumineuse qu’elle. « En même temps, ne me dis pas que t’as pas hâte qu’on soit un peu plus tranquilles, chez moi peut-être ? » Il n’avait pas parlé avec elle de la fin de cette soirée, mais il avait prévu la réveiller demain matin avec un brunch et des mimosas. Mais à la voir boire son champagne ce soir, il ne savait pas si elle aurait envie de mimosas, tout compte fait. À sa question, Woody esquissa un sourire. « J’ai jamais été du genre à faire des résolutions … » Ça non plus, ce ne serait pas étonnant. « Mais … j’imagine que vite réfléchi, j’pourrais essayer d’être un peu plus positif, plus spontané aussi. J’sais pas. » Il haussa les épaules. « De toute façon, comme tu le dis, j’les tiendrai pas. » Il rit. « Et toi ? C’est quoi les tiennes ? » Pas qu’il accordait tellement d’importances à ces décisions qui ne tenaient jamais longtemps, non. Mais ça l’intéressait de savoir ce que Charlie voulait améliorer, sur quoi elle voulait mettre son focus cette année.

@Charlie Keynes

J’étais encore en train de marcher à travers les tables, cherchant des visages que je reconnaissais – ou que je voulais reconnaître parce que ouais, je l’avais vu Woody, avec son autre brunette là, que je connaissais pas du tout. Mais j’avais pas envie de croiser son regard, rien que supporter son air d’abruti ce serait trop pour moi. Heureusement, une voix familière me trouva à travers tout ce brouhaha, et je me tournai pour voir Alba. « Albaaaaaaaaa ! » M’écriais-je, content de ne plus être seul, mais surtout content d’être tombé par hasard sur elle. Si ce n’était pas arrangé, c’était moins grave, non ? « Ouais, ouais. Ben, non. J’étais pas tout seul, mais là je le suis. J’suis allé pisser genre max 5 minutes plus loin là-bas … » Dis-je en désignant vaguement la mer. « Pis quand je suis revenu y’avait plus personne. J’parie ils sont cachés à quelque part et ils se moquent de moi. » J’haussai les épaules. Je n’en étais plus à une humiliation près. Alba me demanda alors si j’avais vu Freja, comme si elle la cherchait. Je fronçai les sourcils, un pas derrière, un pas devant, n’ayant pas un équilibre imbattable. « Non … Pourquoi tu devais la retrouver ici ? Elle elle peut te retrouver ici mais moi j’peux pas te retrouver ici, c’est ça le deal ? » M’emportais-je. C’était toujours plus facile, avec de l’alcool, de ne pas censurer mes sentiments d’injustice.

@Alba Jensen @Freja Ivanova

Contrairement à Woody, Charlie aimait être entourée, faire la fête et les bains de foules ne la dérangeait pas. Cependant elle devait reconnaître qu'une fois minuit passé, elle se verrait bien retrouver avec Woody dans l'intimité. Oui c'est vrai admit-elle, osant poser sa main sur la cuisse de l'homme. La voilà de retour dans sa bulle. Chez toi, ça me va Avant qu'ils ne quittent la soirée, elle le questionna sur ses résolutions pour la nouvelle année. Être plus positif et plus spontané furent ses mots. Charlie eut un sourire au coin. Il ne s'en rendait peut-être pas compte mais Woody avait fait des progrès à ce niveau-là. D'accord... Est-ce que je peux en rajouter une pour toi? Mais celle-ci j'aimerais vraiment que tu t'y tiens. lui dit-elle avec douceur. Elle ne voulait pas le brusquer et c'était quelque chose qui lui venait du cœur. Que tu continues à t'ouvrir à moi. Elle eut un sourire un peu gêné mais ne détourna pas son regard. Parce qu'elle était heureuse et fière de voir que Woody lui laissait une petite place dans sa vie. Elle voulait juste prendre soin de lui, car en retour il lui faisait le plus grand bien. Cependant la réalité la rattrapa quand il lui demanda quelles étaient ses résolutions à elle. Brusquement elle changea d'attitude et se sentit mal à l'aise. Si elle devait tenir une résolution, il faudrait lui parler de Liam et elle n'était pas assez saoule et stupide pour le faire. Elle pensa également à Owen, et son cœur se serra davantage. Voilà où elle en était, Charlie. Éparpillée de partout, mais toujours et secrètement amoureuse d'un homme marié. Sa résolution devait être celle-ci arrêter d'espérer que Liam lui revienne. Hum... Je ne sais pas... Tu n'en as pas une pour moi? lui demanda la jeune femme. Ainsi cela lui permettait aussi de connaître quels étaient ses défauts aux yeux de Woody.

@Woody Rutkowski

So watch me naaa .... watch me nana ... watch me na na ... watch me nanana oui, on s'enjaille sur de la musique, on s'enjaille en robe, tongs en main, avec des copains, on s'enjaille pour que cette année se termine comme toutes les autres, on s'enjaille pour continuer de vivre, même si je me demande ... pourquoi ? Mais, j'veux pas répondre à cette question, ou qu'on m'y réponde. Non. Je veux m'enjailler. Un verre de verre blanc en main, presque vide je continue de danser, bougeant mon corps, les épaules et me trémoussant vers l'arrière avec un rire de cochon. Je donne des coups d'culs à des amis, qui pouffent de rire. Je vide d'une traite ce verre, déjà vidé une deuxième fois, pour sautiller vers un bar aménagé pour une troisième tournée. Je m'avance entre les gens, dansant et entend alors une voix bourrée que j'connais bien. Je lève la tête et vois le patron de l'asso complètement beurré avec une belle blonde. Je m'avance joyeusement pour le saluer et fais de gros yeux et un sourire ... interloqué « Et bah dis donc ! T'es complètement pété mon pauvre ! » fis je en pouffant de rire pour me joindre à eux. Moi ? M'incruster ? Mooooooooooooarf quelle idée voyons ! Je regarde alors la jeune femme qui l'accompagne ? Je sais pas, peut être, j'ai pas trop saisi leur discussion à vrai dire « Hey bonsoir, j'suis Waverly, la collègue de ce grand dadet qui ... semble .... mec, tu veux danser du charleston ou ça s'passe comment ? » balance je avec ma franchise naturelle et un manque de tact assuré, tout en étant souriante et amusée, observant la jeune femme. Là, je porte mon verre à la bouche pour en boire une gorgée. Alors la question de : Waverly est-elle bourrée, tapez 1 pour oui ou tapez 2 pour non. Et bien, je vous conseille de faire l'étoile ... sur le clavier !

@Alba Jensen @Conchobáhr Rosenbach @Freja Ivanova

En passant cette robe audacieuse en velour et tulle bleu qui laissait peu de place à l’imagination, je pensais déjà au regard de Liam sur moi. L’espagnol avait cette manière de poser les yeux sur moi qui me faisait me sentir si désirable, si belle, comme si ce simple coup d’oeil faisait craquer l’allumette du désir en un quart de seconde. Cette sensation me grisait. Je terminai de me préparer pour la soirée du nouvel an, avec un trait de liner sur mes yeux, puis enfilai une veste bleu nuit à paillettes longue et légère pour couvrir mes épaules. Avant de me rendre à la soirée organisée au bar de la plage, je devais d’abord retrouver Liam au club. Il dansait ce soir, pour le début de soirée, sur la scène de Tabù et j’espérais arriver suffisamment tôt pour capter un morceau du show. Un taxi, que j’avais accepté de prendre pour tranquilliser mon mari qui n’aimait pas me savoir seule à marcher dans les rues de Bowen, me déposa devant l’établissement quelques minutes plus tard. Je saluai chaleureusement le videur qui me connaissait bien maintenant puis entrai dans l’antre feutrée du club de Liam. La musique pulsait dans les baffles et les personnes autour de l’estrade semblaient apprécier le show donné par Liam et sa petite bande de danseurs. Un sourire se colla sur mon visage. J’étais fière de lui, de le voir accomplir son rêve. Il paraissait si heureux lorsqu’il dansait pour les autres. La danse se termina et les danseurs récoltèrent quelques billets. J’observai la scène, accoudée au bar, quand le regard de Liam croisa le mien. Je lui souris, gardai mes iris sur lui un moment puis lui indiquai d’un mouvement de tête que je l’attendais dans son bureau. Il était dans les environs de 23h15 et je souhaitais que nous soyons au bar de la plage pour le décompte de la nouvelle année.  Nous n’avions donc pas vraiment le temps de trainer. D’un autre côté, je ne souhaitais pas que nous nous mettions une pression inutile non plus. Quelques minutes plus tard, Liam me rejoignit, élégamment vêtu et les cheveux encore humides de la douche.
— T’es très beau, lui soufflai-je avant de l’attirer à moi par un pan de sa chemise et de l’embrasser. On y va ?
Nous primes la route pour le bar de la plage, qui n’était pas très loin de Tabù. La fête semblait battre son plein, la musique avait entrainé du monde sur le sable, tous dansait plus ou moins en rythme mais dans une allégresse communicative. J’aimais ces moments de liesse et de lâcher prise. Un sourire joyeux toujours pendu à mes lèvres, je me tournai vers mon mari et passai mon bras sous le sien pour m’accrocher à son épaule.
— Tu veux qu’on prenne un verre ou tu as envie qu’on danse ?

@Liam Reyes

2020 touchait à sa fin et c'était avec une pointe de nostalgie que Livio vivait les dernières minutes de cette année hors normes. Cela avait été l'année du changement pour lui : nouvelle vie, nouveau pays, nouvelle maison, nouveau projet professionnel et en prime, une vie sentimentale comblée. Jamais il n'aurait cru tomber amoureux ici, encore plus d'Aura Luciano et - cerise sur le gâteau - avec un bébé en route en cette fin d'année. Décidément, 2020 avait été une belle année pour lui. Mais 2021 allait être encore plus belle sachant qu'il allait endosser le plus beau rôle de sa vie. Mais pour l'heure, il était temps de fêter cette fin d'année dignement. Livio était de retour au bar pour aller remplir les verres vides. Du jus de fruit pour Aura - la pauvre ! - et un troisième cocktail pour l'italien, dont l'alcool commençait à le rendre bien joyeux. La preuve accablante ? Plus la soirée passait et plus sa chemise blanche se déboutonnait. La chaleur, disait-il, mais c'était surtout l'alcool qui le désinhibait, encore plus qu'il ne l'était déjà à l'origine. Ses yeux bleus parcourant la foule, il observa les visages amusés, en reconnaissant quelques uns, comme la belle Alba, qu'il avait retrouvé, il y a peu. Mais à l'instant présent, c'était surtout la barmaid qui lui faisait les yeux doux. Livio affichait un air gêné face au côté entreprenant de la jeune femme, mais au fond, bien au fond, cela flattait son ego. Mais il restait distant et sage comme une image, affichant quand même ces petits sourires en coin dont il avait le secret. Mais en vérité, la seule femme qui l'intéressait se trouvait à quelques tables d'ici. Récupérant les consommations, il remercia la jeune femme avant de reprendre le chemin de la table où Aura se trouvait. Où elle se trouvait, cinq minutes auparavant. Livio s'arrêta et fronça les sourcils en voyant leurs sièges occupés par d'autres. Où était passée Aura ?! Il avança près du groupe de squatteurs et demanda : "Excusez-moi, vous n'avez pas vu une belle brune partir de cette table, par hasard ?" Les personnes répondirent par la négative, secouant la tête et haussant nonchalamment les épaules avant de retourner à leur discussion. Ses verres en main, Livio tourna les talons et s'engagea dans la foule, à la recherche de sa petite amie. Evidemment, le téléphone de Livio se trouvait dans le sac de Aura. Malin, très malin. "Aura ?!" cria-t-il, futilement puisque le brouhaha était bien plus fort que sa voix. Ne pas paniquer....ne surtout pas paniquer... se répétait-il alors qu'il traversait les groupes de fêtards. Mais trop tard, il paniquait...

Quelle année ! En Janvier, Enzo et moi prenions la décision de quitter Florence, de quitter l’Italie pour venir vivre près de notre frère ainé, Fede, à Bowen. Cette décision avait été prise dans la précipitation, et avait demandé quelques sacrifices mais en fin de compte, cette année 2020 avait apporté avec elle tellement plus que ce que nous avions pu imaginer. Cette année avait marqué un véritable tournant dans ma vie personnelle, un tournant à 360° même. Rien n’avait été calculé et pourtant, j’avais le sentiment d’avoir trouvé le sens de mon existence, et ça m’était tombé dessus sans crier gare. Livio, en particulier, avait été un élément primordiale de ce grand chamboulement. Si mon béguin pour le milanais remontait à plusieurs années déjà, tout avait pris forme ces derniers mois. Livio et moi avions vécu un idylle si particulier, et si nous avions connu quelques petites vagues, son Amour me rendait des plus heureuse aujourd’hui. Et puis…il y avait cet enfant maintenant, ce petit être qui ne mesurait quelques millimètres mais qui prenait déjà une grande place dans nos vies.
Ce soir, jour de célébration, Livio et moi avions décidé de lâcher un peu prise sur la semaine riche en émotions que nous avions vécue - cela avait été riche pour le mois entier, quand on y réfléchissait bien - et  avions pris, aux alentours des 21h, le chemin du bar de plage où se tenait la soirée du nouvel an. Trinquer au cocktail de fruit sans alcool ne me dérangeait pas vraiment, j’avais pris le pli avec le réveillon de Noël déjà, et cela m’allait très bien. Livio, quant à lui, enchaînait les cocktails alcoolisés et relâchait la pression à mesure que la soirée avançait. Cela m’amusait, autant que cela me faisait plaisir de voir qu’il s’accordait un moment de légèreté. Il en avait bien besoin, lui aussi. Notre troisième verre terminé, Livio proposa d’aller en chercher un autre. J’acquiesçai et le regardai s’avancer vers le bar, puis en profitai pour aller faire un tour aux toilettes. Le mois de Décembre était l’un des plus chauds de l’année à Bowen, et même la nuit tombée, la chaleur subsistait. Je me passai de l’eau sur le visage pour me rafraichir un peu puis contemplai mon reflet dans le miroir. L’image du bonheur, comme je ne l’avais jamais vu avant. J’étais heureuse, si heureuse que rien ne semblait pouvoir venir me troubler, pas même les quelques ombres que j’avais au tableau. Comme le départ soudain de mon frère jumeau par exemple. Cela me peinait, bien sûr, mais je savais aussi, au plus profond de moi, qu’Enzo allait bien et s’il avait décidé de partir, ou de m’abandonner selon le points de vue, je n’allais pas laisser cela me gâcher la vie. Enzo reviendrait. Il l’avait promis. Je devais me raccrocher à cela et vivre l’instant comme il se présentait.  Je me séchai les mains, puis retournai au bar, me faufilant à travers la foule où j’entendis tout à coup la voix de Livio crier mon prénom. Je me hissai sur la pointe de mes pieds et repérai mon petit ami, ses deux verres à la main. Je m’avançai en riant puis vins me glisser derrière lui pour entourer son torse de mes bras et poser mon menton sur son épaule.
— T’étais perdu sans moi ? soufflai-je avec amusement en embrassant son cou.  
Mon sourire s’étira contre sa peau, puis mes mains aventureuses se glissèrent entre les pans ouverts de la chemise de Livio, pour défaire un quatrième boutons.
— Un verre, un bouton ? C’est pas ça ? fis-je en riant.

@livio manzoni

Tenue d'Aura