i don't wanna fight the world alone -hot- (niels).

Leur amour était éternel, c’était la seule chose dont il était convaincu, et c’était aussi sa plus grande fierté. Parce-que trouver son âme-soeur n’avait rien d’anodin, et Niels savait qu’il avait eu une chance inouïe de tomber sur celle qu’il avait inconsciemment toujours attendu. « Notre réussite bébé… » Souffla-t-il, Niels qui n’avait fait guère mieux jusqu’à la rencontrer, son existence ayant pris un autre tournant, elle qui avait totalement bouleversé sa vie, et de la meilleure des façons possibles. Il savait pertinemment qu’ils n’étaient à l’abri de rien, que tout ne tenait parfois qu’à un fil, mais il avait envie de croire qu’ils resteraient ensemble pour l’éternité, eux qui ne pouvaient combattre l’amour qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. « J’ai pas l’intention de le faire bébé. J’signe mon arrêt de mort si j’ai pas mes câlins moi… » Murmura-t-il avec un air malicieux, elle qui savait combien il raffolait de ses bras, de son corps qui s’offrait toujours intégralement à lui et dont il savait parfaitement prendre soin. Il aurait tout fait pour voir ses yeux reprendre de leur éclat, satisfait de voir de nouveau des sourires égayer ses traits alors qu’ils se rendirent au point de leur rendez-vous. « Clairement… J’crois qu’il fuguerait toutes les cinq minutes avec la plage à côté. » Pouffa-t-il, Hank qui adorait se défouler dans le sable, lui qui était habitué à se promener sur la plage de Bowen. « Jamais, ça me ressemblerait pas ça bébé. » Répondit-il, son regard complice retrouvant le sien, eux qui savaient se comprendre en un seul échange de regards. « Surtout quand on fait beaucoup d’exercices… » Renchérit-il, amusé par les sous-entendus de son amour, ceux qui faisaient naître des images brûlantes dans son esprit qui la voulait encore et encore. Ils visitèrent avec hâte ce local qui leur donnait déjà de grandes idées pour leur projet, voyant le potentiel que dégageait chacune des pièces qui le composaient, l’homme leur exposant l’offre et les conditions financières liées à son local. Son bras amoureusement lié au corps de sa femme, Niels s’éloigna quelques instants avec elle pour lui exposer ses doutes, ayant soudainement peur de ne pas pouvoir mener ce projet à bien, l’incertitude le prenant à la gorge. « Oui… mais faudrait que ça marche… » Répondit-il, se concentrant sur les mots de son amour qui voyait toujours le positif en lui, elle qui cherchait sans arrêt à stimuler sa confiance pour qu’il puisse arrêter de remettre en doute ses capacités. « C’est le local rêvé… J’peux pas dire le contraire bébé… » Souffla-t-il, admettant que son coeur penchait pour l’achat de ce lieu, Niels qui ne savait de toute façon pas lui mentir, parce-qu’elle lisait en lui comme dans un livre ouvert. Il baissa son regard jusqu’à leurs mains liées, s’imprégnant de ses paroles qui caressaient son coeur, lui qui fondait devant son soutien sans faille. « Mon amour… J’me sens jamais seul quand t’es là. » Murmura-t-il amoureusement, son regard plongeant dans le sien, ouvrant ses bras pour l’étreindre tendrement, fermant les yeux sous l’effet de ses baisers aussi légers qu’une plume. « J’sais pas ce que j’ai fait pour te mériter toi… Merci mon amour, pour tout ce que tu fais pour moi… Je t’aime. » Souffla-t-il, s’enivrant de son parfum avant que ses lèvres ne retrouvent rapidement les siennes, sa main venant de nouveau chercher la sienne alors qu’ils rejoignirent le propriétaire qui avait patienté un peu plus loin. « On est super emballés par votre local. Y’a pas à dire, il a tout pour lui. Le mieux, ça serait qu’on puisse le réserver pour que de notre côté, on fasse tout le nécessaire avec notre banque. » Expliqua-t-il, se montrant sincère dans sa démarche et dans son envie de posséder le local. « T’as quelque chose à ajouter bébé ? » Demanda-t-il en se retournant vers son amour, fier de cette décision qu’ils avaient prise ensemble.

Elle s'était lancée dans un océan déchainé à la houle incertaine en s'abandonnant à son étreinte qui avait comblé le vide dans ses veines. Il n'y avait maintenant que de l'amour qui circulait, de la passion qui l'enflammait, loin des sentiments douloureux dans lesquels elle s'était longtemps complait. Elle sourit lorsqu'il admit que c'était leur réussite, cette chose qu'il avait rendu possible en s'aimant dans la déraison, en se voulant jusqu'à la plus délicieuse des destructions.

- Ouais j'crois bien que nos corps comprendraient rien à cette grève, pouffa-t-elle, incapable de s'imaginer errer trop longtemps en dehors de son étreinte fiévreuse pour laquelle elle se damnerait à l'infini, ses lèvres qui n'étaient faites que pour s'entre-ouvrir dans l'écho de son prénom qui la tirait davantage dans son addiction, cette folie qui lui était destinée. Il nous donnerait encore plus de travail qu'il ne le fait déjà, c'est pas une bonne idée finalement, s'amusa-t-elle lorsqu'ils vinrent sur les lieux du rendez-vous, tous les deux bercés par leurs doux songes qui les rapprochait de leur but.

Elle sourit à leurs sous-entendus qu'eux seuls étaient aptes à comprendre, cette séduction qui valsait constamment entre leurs deux corps quand ils ne se touchaient pas. Son regard se teinta de fougue l'espace de quelques secondes à l’apparition d'images brûlantes dans son esprit, juste avant que le propriétaire ne les surprenne pour les amener dans le local. Le sourire et l'espoir avait regagné son visage alors qu'elle s'imaginait déjà conseiller et animer la boutique de son amour à mesure que ses yeux captaient le moindre recoin du lieu. Elle savait qu'ils allaient tous les deux s'engouffrer dans un investissement assez conséquent, mais elle voulait y croire pour eux.

- Bébé... T'es passionné, le local est super bien placé, on aura aucun employé à payer pour le moment puisqu'on sera deux... On a des chances de réussir, continua-t-elle pour l'encourager, convaincue du potentiel du lieu et de celui de l'amour de sa vie. Il serait parfait pour nous bébé, renchérit-elle, les yeux illuminés par l'endroit, voyant bien que son mari était aussi emballé qu'elle malgré sa frilosité sur ses propres capacités qu'Aelya tentait de réchauffer, ses mains venant doucement se lier aux siennes pour qu'il puisse capter tout l'amour et la confiance qu'elle lui vouait. J'espère bien, parce que tu mérites tellement de te sentir aimé mon amour. T'es ma vie et je veux que tu le saches tous les jours, admit-elle amoureusement contre son cou qu'elle embrassait doucement, ses bras le serrant tendrement contre elle. C'est normal mon bébé, je suis là pour ça. Que pour toi. T'es le meilleur amour, je t'aime trop, répondit-elle à son oreille, piégée dans leur intimité, ses lèvres venant rencontrer les siennes dans un baiser vif mais profondément tendre, avant que sa main ne retrouve la sienne pour se présenter devant le propriétaire, son sourire s'animant lorsqu'elle entendit l'approbation de son amour. Ouais... Que j'ai hâte d'appeler la banque tout de suite pour prendre rendez vous, ajouta-t-elle, enjouée, confirmant elle aussi son souhait de posséder ce local. J'veux bien  vous le réserver pendant deux jours, jusqu'à ce que j'ai la confirmation que la machine est en route. Je vous donnerai les coordonnées de mon notaire, accepta-t-il dans un sourire, tous les trois se quittant peu de temps après, Niels et Aelya se retrouvant dans leur voiture. J'espère que notre apport suffira, mais si c'est pas le cas on ira à une autre banque bébé, ok ? J'le veux ce local, affirma-t-elle en démarrant la voiture.

Ils ne vivaient désormais plus que pour ça, pour voir cet amour éternel fleurir encore et encore, s’étendre avec une passion infinie pour annihiler le vide qu’ils avaient côtoyé pendant tant d’années. Parce-que leurs fêlures s’étaient consolidées au fil du temps, grâce à cette tendresse manifeste dont ils avaient su faire preuve l’un avec l’autre, celle dont ils avaient manqué toute leur vie. « Ouais, on va pas risquer le diable bébé. Ça serait un trop grand traumatisme pour nous. » Ajouta-t-il, feignant un ton concerné et sérieux, l’éclat malicieux de ses yeux retrouvant le regard de son amour, eux qui n’avaient certainement pas l’intention de tirer un trait sur leurs moments de chaleur, leurs étreintes dont il était complètement accro. « Vraiment pas. Il serait capable de nous rendre fous bébé. » Rit-il, conscient que le cadre serait idyllique pour eux comme pour leur chien qui adorait gambader sur la plage. Ils étaient définitivement emballés par le local, le ressentant de plus en plus au fil de la visite, découvrant les nombreux potentiels du lieu dans lequel ils parvenaient à se projeter. Et ça les revigorait intérieurement, Niels qui comprenait qu’il touchait du doigt son idéal professionnel, celui qu’il s’était crée de toutes pièces dans son esprit dans ses années de solitude. Si Aelya lui donnait l’occasion de transformer ses rêves en un projet concret, Niels n’en était pour autant pas moins inquiet, lui qui remettait toujours ses capacités en doute, de peur de voir leur monde s’effondrer de par sa faute. « Je sais bébé… Je sais tout ça. Mais j’ai peur que ça foire… J’ai pas l’habitude de toutes ces responsabilités. » Murmura-t-il, tout de même rassuré par ses mots, par son soutien, Niels qui savait pertinemment qu’elle serait là pour lui, pour eux, parce-qu’ils avaient décidé de réaliser ce projet ensemble. « Il serait à notre image. » Souffla-t-il avec un léger sourire, l’air presque rêveur alors qu’il imaginait tout ce qu’ils pourraient accomplir entre ces quatre murs. Reportant son attention sur elle, ses mains retrouvèrent les siennes, Niels qui sentait son coeur se gorger d’espoir aux douces paroles de son amour, à cette confiance aveugle qu’elle lui accordait, sans même l’ombre d’une hésitation. « J’me sens le plus aimé du monde avec toi mon amour. Y’a personne comme toi bébé, t’es mon rêve à moi. » Murmura-t-il tendrement, se réchauffant sous l’effet de son souffle qui caressait la peau de son cou, Niels resserrant son étreinte autour d’elle pour la maintenir au plus près de son coeur qui ne battait que pour elle. « C’est parce-que j’suis marié à la femme la plus extraordinaire du monde ça. Si tu savais comme j’me sens chanceux de t’avoir… » Confia-t-il à son oreille, lui qui s’était penché vers elle pour lui délivrer quelques marques d’amour, trouvant finalement ses lèvres dans un baiser rapide mais éternellement doux. Ils firent part de leur décision à l’homme, Niels esquissant un sourire aux mots enjoués qu’ajouta sa femme, hochant la tête lorsque le propriétaire accepta leur proposition. « J’espère aussi. J’ai pas envie qu’on nous mette des bâtons dans les roues bébé. » Répondit-il, prenant place à côté d’elle pour qu’ils puissent rentrer chez eux.

Les jours avaient défilé, eux qui avaient convenu d’un rendez-vous avec leur banque pour parler du prêt pour leur projet. Ils s’étaient rendus dans le bureau de leur conseiller le coeur gonflé d’espoir, se permettant de rêver de la suite, eux qui n’avaient de cesse de voir toujours plus grand pour leur boutique. Ils auraient certainement dû s’attendre au retour du bâton de leurs situations professionnelles, eux qui en avaient presque oublié qu’ils restaient sur une marche instable, qui n’inspirait aucune confiance à ceux qui pourraient les aider à atteindre leur rêve. Niels avait le regard fermé, se jetant sur son paquet de cigarettes alors qu’il poussa la porte de la banque pour en sortir, suivie par son amour. La réponse avait été claire, nette et précise, éteignant les étincelles qui avaient illuminé son regard depuis des semaines, Niels qui avait l’impression qu’on venait de leur asséner le dernier coup fatal. « J’sais même pas pourquoi on y a cru… » Lâcha-t-il sur un ton défaitiste, le regard perdu dans le vide.

Si elle voulait se concentrer sur le positif, Aelya savait dans le fond qu'ils prenaient un risque non négligeable en mettant sur la table leurs économies pour leur permettre de réaliser leurs ambitions. Mais c'était plus fort qu'elle, elle avait besoin d'y croire, elle avait besoin de rêver au moins une fois, s'imaginer qu'ils pouvaient eux aussi atteindre leurs objectifs bien que la vie leur mettait constamment des bâtons dans les rouages de leurs coeurs endoloris par le désespoir. Elle n'avait aucun doute sur le potentiel de son amour à diriger une boutique, lui qui quand il se mettait dans quelque chose, s'abandonnait de tout son être. Elle avait tout fait pour lui redonner cette confiance qu'il n'avait plus forcément en lui, Niels qui comme elle, avait longtemps été laissé sur le bas côté parce qu'ils n'avaient jamais réussi à s'inscrire dans la société, eux qui avaient toujours préféré errer dans la marge. C'était aussi pour ça qu'elle s'aimait tellement dans ses bras, pour toutes ces choses uniques qui faisaient d'eux la paire parfaite et inarrêtable depuis le départ. Les yeux baignés d'étoiles filantes, elle avait rejoint la voiture avec son amour dans le but pressé de contacter leur banque afin d'entamer les démarches pour l'achat de ce local. Ils avaient rapidement pris rendez vous, constituant les pièces de leur dossier en mettant en avant leur apport qui était présent, bien que peu immense devant la somme de leurs rêves, ce que la banque ne manqua pas de leur faire remarquer lors d'un dernier rendez vous qui avait sonné la fin de leur espoir. Le coeur meurtri, elle avait gagné la sortie avec son amour, incapable de parler tant la déception la sidérait.

- Ouais... Lâcha-t-elle en soupirant, hochant difficilement la tête, incapable de se blottir dans un optimiste qui l'avait abandonné. Faut toujours qu'on dépende des autres pour y arriver, et personne croit en nous à priori... Ajouta-t-elle, piochant également une cigarette dans son paquet qu'elle vint embraser par la flamme de son briquet, tirant une bouffée dessus. Je sais pas quoi faire, j'ai plus envie de rien, avoua-t-elle en hochant les épaules, le regard vide, lessivée par toute cette énergie qu'elle avait donné pour n'en tirer aucun résultat.

Ils s’entrainaient mutuellement vers le haut, tentant de dépasser leurs limites pour toujours voir plus grand, pour ne pas se contenter de la facilité, eux qui avaient besoin de trouver cet épanouissement professionnel qui manquait à leur quotidien. Ce projet, ils l’avaient pensé et repensé, conscient de ses forces et faiblesses, tentant de se gorger d’espoir pour continuer d’avancer sans penser à la possibilité que tout pouvait s’effondrer du jour au lendemain. Ils avaient l’habitude de marcher ensemble, d’être deux contre le monde, Niels qui n’avait besoin que du soutien de la femme de sa vie pour continuer de croire en ses rêves. Ils s’étaient rués sur la constitution de leur dossier, croisant les doigts pour que leur demande de prêt puisse être acceptée bien que leur situation restait fragile aux yeux de tous. L’espoir avait certainement annihilé ce problème qui restait fondamental, eux qui en avaient presque oublié que tout ne dépendait pas que d’eux. Et la réalité les avait fait redescendre de leur petit nuage, la décision de la banque étant unanime concernant l’achat de ce local qu’ils ne pouvaient pas financer. Comme un coup du sort, ils venaient d’essuyer une désillusion de plus, Niels qui avait l’impression qu’on venait de lui arracher toute forme d’espoir, voyant son projet voler en éclats devant ses yeux las. Leur silence parlait pour eux, la tension mélangée à leur déception immense étant presque palpable dans la pièce, eux qui quittèrent la banque sans un seul mot. « Ça changera pas de d’habitude au moins… » Lâcha-t-il presque sarcastiquement, eux qui n’avaient de cesse de devoir faire en fonction du monde entier qui s’évertuait à leur mettre des bâtons dans les roues. Il tira sur sa cigarette, son coeur se serrant aux mots de son amour. « J’suis désolé bébé… De t’avoir bassiné avec tout ça alors qu’on pourra jamais le faire. » Regretta-t-il, persuadé qu’elle n’aurait pas été aussi déçue s’il n’avait jamais évoqué ce projet. Il fit quelques pas vers elle, sa main se posant sur son bras qu’il caressa doucement. « On rentre ? J’veux juste être avec toi là… »

Elle aurait voulu s'accrocher à ce doux nuage pour le restant de ses jours, elle qui avait réussi à éviter de penser au départ de Brooke en se laissant embarquer dans leurs ambitions. Elle n'avait jamais été aussi rapide à réunir tous les papiers administratives que leur demande requérait, Aelya qui était motivée, gonflée à bloc par le sourire de son amour qu'elle voulait continuer de voir s'éclairer. Elle désirait avancer pour lui, pour eux, pour leur sécurité et le besoin qu'ils possédaient d'être constamment ensemble coûte que coûte. C'était dans ce projet qu'elle se voyait vivre ses prochaines années avec son amour, et s'imprégner de leur rêve la galvanisait d'espoir, comme une immense bouffée d'air frais qu'elle inspirait à chaque fois qu'elle se sentait étouffée. Et là, en sortant de la banque, elle peina à se raccrocher à tout cet optimiste dont elle avait fait preuve pour les tirer vers le haut, incapable en cet instant de rejoindre le rivage de son calme qui n'était qu'apparent, parce qu'à l'intérieur, elle bouillonnait d'émotions explosives, comme une lave incendiaire qui s'écoulait dans ses veines pour abolir la moindre lueur d'espoir qui s'était éclipsé de son regard. Elle acquiesça à sa remarque en plissant les lèvres, perdue dans ses pensées alors que ses yeux se projetaient au loin, fixant un point lointain, le genre qu'elle ne pourrait finalement jamais atteindre.

- C'est pas grave, c'est pas ta faute, répondit-elle simplement, vidée de toute l'énergie positive qui l'avait quitté. J'te suis, ajouta-t-elle, souriant brièvement et tristement à la sensation de sa caresse sur son bras, Aelya rejoignant la voiture de Niels où elle se plaça du côté passager, le regard s'échappant dans le paysage qui défilait lorsque son mari actionna le moteur, le trajet s'effectuant en silence parce qu'elle n'avait absolument rien à dire, son mutisme criant toute la douleur de devoir mettre un terme à ce projet. Heureusement que y'a toujours Hank pour nous réconforter, avoua-t-elle, pensant à leur chien qui les attendait forcément avec impatience.

Il aurait aimé les voir briller, les voir toucher à leurs rêves, parce-qu’ils le méritaient, eux qui n’avaient jamais eu l’occasion de concrétiser toutes ces idées qui pouvaient traverser leur esprit, très souvent par manque de moyens. Cette fois-ci, ils avaient voulu y croire, mettant toutes leurs chances de leur côté pour continuer d’espérer, pour s’accrocher à ce projet qui pourrait être merveilleux s’il voyait le jour. C’était sûrement la raison pour laquelle ils refusaient d’abandonner, parce-que ça serait une chance inouïe pour eux d’ouvrir cette boutique, de pouvoir travailler ensemble dans un domaine qui leur plaisait, sans qu’ils n’aient à subir le manque incessant qui laisser leurs coeurs vides lorsqu’ils se quittaient. Et ils l’avaient déjà trop subi avant qu’Aelya n’ait ce poste à l’hôpital qui lui avait permis d’être à ses côtés quelques temps. C’était en pensant à tout ça, aux souvenirs douloureux de leur manque qu’il comprit que la roue ne tournerait probablement jamais en leur faveur, eux qui venaient d’essuyer une nouvelle déception en apprenant que leur demande avait été refusée. Ils rejoignirent l’extérieur, le coeur lourd, le regard fermé, tentant de retrouver leur souffle dans les bouffées de nicotine qui vinrent emplir leurs poumons. « J’suis quand même désolé… J’aime pas savoir que tu subis ça aussi. » Souffla-t-il, déçu, se sentant coupable de lui infliger cette déception dont il prenait tout de même la responsabilité. Il hocha la tête à son acceptation, lui qui aurait aimé chasser les nuages noirs et menaçants qui recouvraient leur ciel pour voir de nouveau briller la lueur dans ses yeux. Il se rangea derrière le volant, laissant le silence envahir l’habitacle alors qu’il les ramena chez eux. « Ouais, heureusement qu’il est là… » Ajouta-t-il en songeant à Hank, se garant chez eux, suivant Aelya qui déverrouilla leur porte pour accueillir leur chien. « T’es le seul à pas nous juger toi. » Souffla-t-il en caressant l’animal qui s’agitait, excité par leur présence qu’il attendait toujours. « Qu’est-ce qu’on va faire bébé…? Chercher du boulot chacun de notre côté ? » Soupira-t-il, se redressant pour capter le regard de sa femme.

Elle avait le coeur serré, écrasé sous le poids de leurs doux rêves décimés. C'était comme si elle tenait entre ses mains les cendres de leurs ambitions, ravagées par la vie qui ne leur laissait jamais d'autres choix que la résignation. Elle avait mal, peinant à garder la face bien qu'elle se contenait pour ne pas s'écrouler au beau milieu de la rue, préférant aventurer la cigarette entre ses lèvres pour distraire la brûlure de ses émotions qu'elle sentait sous ses yeux. Elle ne s'y était pas attendue même si quelque part, comme disait Niels, peut-être bien que ça aurait pu être prévisible dès le départ, eux qui avaient du mal à apprivoiser la chance qui se faisait continuellement la malle. Elle redressa doucement le regard à ses mots, n'ayant pas envie qu'il se tienne responsable de ses maux, car finalement, ils subissaient à deux cette affreuse déception.

- T'as pas à être désolé bébé... C'est pas ta faute. On a tout fait, ça a échoué, c'est comme ça.

Si elle savait qu'ils pouvaient tout de même tenter ailleurs pour obtenir plus de chances vis-à-vis de leur projet, à l'instant T, Aelya n'en avait pas envie, comme si toute son énergie l'avait quitté. Elle s’immisça dans la voiture sans un mot, laissant son regard glisser sur le paysage qui défilait à mesure que Niels roulait, jusqu'à leur maison. Elle ouvrit la porte d'entrée pour se confronter à la jovialité de Hank qui lui décrocha un léger sourire, elle qui ne pouvait qu’acquiescer aux mots de son amour alors qu'ils se mirent tous les deux à caresser leur chien.

- Je sais pas... Mais ouais, c'est peut-être mieux comme ça ? Lança-t-elle, sans savoir quelle était maintenant la marche à suivre pour eux deux, l'esprit encore sonné par l'annonce brutale de leur banque. Je chercherai demain, j'ai la motiv à rien là. J'vais prendre une douche, ça me fera surement du bien, tu viens ? Proposa-t-elle, commençant à se délester de ses vêtements de manière lasse, avant d'entrer dans la salle de bain, ses mains terminant de déshabiller son corps devant le miroir.

Une nouvelle fois, ils étaient tombés de haut, éprouvés par cette nouvelle déception qui avait le goût d’échec. Parce-qu’on ne leur avait même pas laissé l’opportunité de se prouver, leur coupant l’herbe sous le pied pour faire taire leurs rêves de carrière. Pourtant, ils avaient réunis tous les arguments qu’ils avaient pu trouver, laissant leur motivation et leur hargne parler à leur place pour tenter de défendre leur cause. Encore une fois, ça n’avait pas suffi, leur situation n’inspirant aucune confiance pour un futur financement. Il avait mal de les voir trébucher une énième fois, lui qui avait osé croire qu’ils avaient une raison d’espérer cette fois-ci. Il s’était trompé, depuis le départ, comprenant qu’on ne leur donnerait jamais leur chance. « J’aurais aimé t’éviter ça… Même si je sais qu’on est tous les deux et qu’on a choisi ensemble bébé… » Souffla-t-il, d’un ton à la fois pensif et triste. Ils n’avaient désormais plus aucun plan pour leur futur, comme si on venait de les plonger dans le noir le plus complet, dans un environnement qu’ils ne reconnaissaient pas. Pourtant, ils savaient aussi bien l’un que l’autre qu’ils allaient devoir trouver une solution, un moyen de rebondir pour amortir leur situation. Leurs esprits encore embués par ce refus qui avait éteint leur projet, ils avaient décidé de reprendre la voiture pour rentrer chez eux, là où les attendait Hank, leur chien qui était toujours impatient de les voir passer le seuil de la porte. Il avait suffi qu’il n’apparaisse dans son champ de vision pour lui redonner un peu de baume au coeur, lui donnant cette affection qu’il demandait toujours. « J’pense surtout qu’on n’a pas trop le choix… On peut pas rester comme ça bébé. » Soupira-t-il, conscient qu’ils nageaient dans le flou concernant leur avenir. « On fera ça tous les deux demain. On laisse tomber pour aujourd’hui. » Répondit-il, acquiesçant lorsqu’elle lui proposa de venir avec elle sous la douche, Niels se déshabillant pour s’immiscer sous l’eau, tendant la nuque pour recevoir l’eau chaude contre son visage, comme dans un désir de laver ses pensées noircies par l’échec. Il se tourna lorsqu’il sentit la présence d’Aelya dans son dos, remarquant qu’elle était dos à lui, ses mains venant se poser sur ses épaules pour la masser tendrement. « Essaye de te détendre mon amour… » Souffla-t-il à son oreille, pressant doucement sa peau en descendant le long de son échine. « Je t’aime bébé. Heureusement que t’es là… » Murmura-t-il tendrement, conscient qu’il se serait probablement écroulé sans elle.

Elle avait cette douleur qui pulsait dans le creux de son cœur, elle qui après le départ de Brooke, s'était mis à fond dans leur projet pour s'oublier dans l'optimisme. Elle aurait tant voulu réussir avec Niels, et finalement, elle s'en rendait compte que maintenant, alors que l'échec valsait dans l'esprit avec force, ricochant dans les coins de ses regrets. Elle n'avait pas envie de lui montrer sa peine, mais c'était plus fort qu'elle, comme si l'espoir la quittait après ces nombreux jours où elle avait rêvé, pensant qu'ils étaient vraiment capables de se prouver à eux-mêmes qu'ils étaient plus que ce que le monde s'imaginait d'eux. Si la volonté y était, il fallait croire que la chance elle, était absente.

- Je regrette pas quand même. On a essayé au moins.

Un léger sourire triste fendit son visage, son regard peinant à soutenir le sien tant elle était affectée par tous leurs efforts gâchés. Si ça ne la gênait pas de se battre, elle attendait au moins des résultats, juste pour confirmer cette voie qui s'était naturellement ouverte à eux. Rejoignant la voiture de Niels, elle ne pût s'empêcher de songer encore à tout ça, à cogiter de manière profondément toxique à tout ce temps qui ne pouvait pas être rattrapé, à leurs économies qui commençaient doucement mais sûrement à fondre comme neige au soleil sous le poids des factures qui continuaient à tomber. Lorsqu'elle entra dans leur maison pour confronter l'énergie positive de leur chien, elle avait senti son cœur s'animer, juste une seconde, le temps de laisser la glace de sa déception se déliter. Elle hocha la tête à sa remarque, consciente qu'ils n'avaient plus le choix d'attendre maintenant que la réalité les rattrapait, les poussant prendre leurs responsabilités au sujet de leur recherche d'emploi.

- J'ai pas la force t'façon, renchérit-elle en soupirant, dépitée par la situation, Aelya se laissant entraîner jusqu'à la salle de bain où elle se déshabilla, venant sous l'eau chaude dans l'espoir de se ressourcer, expiant un léger souffle de bien être à la sensation de ses mains sur ses épaules. J'essaye, ajouta-t-elle en fermant les yeux, laissant ses muscles se détendre sous ses pressions. Je t'aime aussi, murmura-t-elle, tendant sa main pour caresser doucement sa nuque alors que son visage se tendait vers le sien, Aelya venant après prendre ses mains pour les enrouler autour de sa taille, augmentant leur proximité. On se met dans le lit avec Hank après ? On déprime à trois comme ça, lança-t-elle sur un ton ironique. On met un truc à la télé, ajouta-t-elle en commençant à se laver avec du savon.

Evidemment qu’ils avaient essayé, de toutes leurs forces même, eux qui avaient choisi de risquer toutes leurs économies pour ce projet qu’ils avaient dessiné ensemble, cherchant à le concrétiser en s’intéressant au mieux aux locaux disponibles, aux différents fournisseurs et à tous les acteurs qui interviendraient pour leurs futures affaires. Ils s’étaient tellement projetés que ce retour ferme à la réalité avait été semblable à un coup de masse, assez violent pour briser leurs espoirs en mille morceaux. Et maintenant, il ne restait plus rien, que des bribes qui jonchaient le sol, ceux qui leur rappelaient qu’ils n’auraient pas dû se permettre de rêver de cette manière quand le destin s’évertuait encore à se déchaîner sur eux. « Ouais… On a essayé. » Répéta-t-il, le sourire triste qu’arborait son amour lui brisant le coeur, sentant la déception émaner de leurs deux êtres silencieux alors qu’ils avalaient les kilomètres pour rentrer dans leur cocon. Ils retrouvèrent Hank, fidèle à lui-même dans ses agissements, lui qui était toujours le plus heureux lorsqu’il les apercevait. Quelque part, il prenait conscience qu’il n’avait pas besoin de plus pour être heureux, que la boutique lui aurait certes permis de toucher un peu plus à la liberté mais que le plus important pour lui restait ce qu’il détenait déjà et qui serait pour toujours irremplaçable : une famille. Il acquiesça aux propositions de son amour, d’accord avec son idée de décompresser pour la soirée, eux qui s’étaient déjà donnés corps et âme depuis plusieurs semaines, n’ayant certainement pas la tête de se jeter de nouveau dans une recherche d’emplois. « Moi non plus. J’veux que ça soit une soirée rien que pour nous. On l’a mérité. » Souffla-t-il, rejoignant Aelya dans la salle de bain pour partager un moment avec elle, pour qu’ils puissent se retrouver l’un contre l’autre et panser les plaies qui s’étaient ouvertes après leur rendez-vous. Il avait fait glisser ses mains contre son dos, cherchant à la détendre en pressant sa peau tendrement, laissant l’eau chaude couler entre eux. « Laisse-moi t’aider… » Murmura-t-il, se rapprochant d’elle pour que ses mains continuent de dévaler son échine, Niels réfugiant son visage contre le sien lorsqu’elle l’attira à elle, ses lèvres déposant un doux baiser dans le creux de son cou. « J’ai besoin que de toi… » Lui rappela-t-il amoureusement, ses bras enroulés autour de sa taille lorsqu’elle s’empara de ses mains pour les guider sur son corps. « C’est bien le seul qui déprimera pas s’il est invité dans le lit bébé. » Lâcha-t-il, avec un sourire amusé, hochant la tête à sa proposition. « On commandera un truc à manger, on aura juste à traîner dans le lit comme ça. » Ajouta-t-il, finissant à son tour de se rincer après avoir passé ses mains savonneuses sur son corps, Niels s’éclipsant de la douche en enroulant une serviette autour de sa taille. « Même mettre un boxer ça me demande trop d’énergie bébé. Est-ce que c’est vraiment nécessaire…? » La chercha-t-il avec un air amusé et joueur. « Allez viens mon amour… » Lâcha-t-il, tendant sa main vers elle.

Cet échec avait l'effet d'une claque sur son optimisme. Parce que ça lui rappelait encore le nombre de déboires qu'elle avait essuyé, avec ou sans Niels, eux qui avaient passé leur vie à galérer pour se créer une place dans un cocon loin des autres, parce que le monde s'affairait à les attirer en dehors d'un univers qu'ils n'avaient jamais compris. Avec lui, elle se sentait plus au clair avec ses ambitions, toutes ces choses qu'elle arrivait maintenant à concevoir parce qu'il l'avait aidé à se révéler, la prenant par la main pour qu'elle n'ait jamais peur d'être qui elle voulait être. Et c'était comme si là, rien qu'avec ce refus, toute sa bonne volonté volait en éclat, mettant à mal l'énergie qu'elle avait confié à ce projet dans lequel elle avait mis tout son coeur, son âme, son espoir de se sortir de leur situation problématique. Elle peinait à savoir ce qu'elle voulait, ce qu'elle désirait faire par la suite, son cerveau se laissant embarquer dans une latence qui n'était que le reflet de son épuisement. Elle tentait de s'imprégner de ce qu'ils possédaient déjà, cette union indéfectible qu'ils formaient tous les trois, eux qui entretenaient leur bonheur en se côtoyant dans une tendresse infinie.

- Je sais pas mais en tout cas, ça sert à rien de s'acharner encore pour aujourd'hui, renchérit-elle, persuadée qu'elle aurait pu faire mieux pour faire honneur à son amour pour lequel elle décrocherait chacune des étoiles présentes dans le ciel noir de leurs problèmes.

Réfugiée sous l'eau chaude, elle laissa son amour couvrir sa peau d'affection pour mieux la détendre, Aelya qui désirait sentir un à un tous ses muscles se lisser sous l'effet des douces pressions de ses mains. Elle soupirait légèrement à la sensation de ses lèvres dans son cou, ses doigts se frayant un chemin à la base de sa chevelure dans le but de le retenir au plus près d'elle.

- T'es ma raison d'être... Répondit-elle amoureusement, appréciant tout ce qu'il faisait juste pour qu'elle se sente bien, elle qui ramena ses bras autour de sa taille pour apprivoiser davantage sa présence chaleureuse, son parfum qu'elle demandait constamment sur sa peau. C'est vrai, il râlera jamais à l'idée de passer du temps avec nous, s'amusa-t-elle. J'aime bien ce programme, approuva-t-elle, n'ayant pas d'autres envies que celle de rester dans le lit avec son amour, Aelya qui se rinça après s'être savonnée, entourant son corps d'une serviette lorsqu'elle quitta la douche. C'est absolument pas nécessaire, surtout pour mes yeux qui adorent te mâter toi, répondit-elle, joueuse, avant d'attraper sa main à sa proposition, se laissant entrainer dans la chambre avec lui. Du coup, moi aussi j'vais jouer les nudistes puisque j'ai aucune énergie, lança-t-elle, amusée, se débarrassant de sa serviette pour s'engouffrer sous la couverture, laissant la porte ouverte pour que Hank se fasse une place entre eux s'il le désirait. Montre-moi ton magnifique corps toi... Le chercha-t-elle, l'invitant à retirer sa serviette pour qu'il ne vienne à son tour dans les draps.

C’était comme s’ils avaient fait un pas en avant pour en refaire trois en arrière, eux qui étaient de nouveau plongés dans l’incertitude, leur vision embrumée par les doutes, par cet avenir professionnel qui venait de voler en éclats. La déception se lisait aisément dans leurs regards las, sans éclats, abimés par cette désillusion qui sonnait la fin d’un rêve que Niels s’était trop longtemps imaginé, bercé par l’espoir qu’un jour, il deviendrait concret. Aujourd’hui, tout s’éteignait, et s’il savait qu’il restait l’homme le plus chanceux du monde en ayant Aelya comme compagne de vie, il savait aussi que son épanouissement professionnel ne serait jamais totalement atteint, lui qui avait rêvé d’un idéal qui ne verrait jamais le jour. Niels se raccrochait à l’amour de sa vie, à leur famille qui serait pour toujours sa plus belle réussite. « T’as raison bébé, on a aucun intérêt à le faire… On va se reposer ensemble. » Murmura-t-il, détestant voir la déception dans son regard, parce-qu’il savait qu’elle aurait aimé lui offrir cette boutique, l’aider à accomplir ce projet qui lui tenait à coeur. Il était venu se réfugier sous l’eau chaude qui lui avait paru réparatrice, Niels se collant à sa femme qu’il marqua de sa tendresse infinie, ses mains s’affairant à détendre son corps, ses lèvres embrassant doucement sa nuque qui s’était tendue vers lui. « Y’a que toi qui comptes, je m’en fous du reste tant que je t’ai toi… » Souffla-t-il amoureusement, fermant ses yeux pour s’enivrer de son parfum qu’il aimait tant, lui qui ne s’était jamais senti autant en sécurité que lorsqu’il était dans ses bras. « Ça serait mal le connaître d’affirmer le contraire. Il va vivre sa meilleure vie lui, comme d’habitude. » S’amusa-t-il, souriant à son approbation concernant la suite de la journée et de la soirée, eux qui avaient besoin de décompresser après cette journée pleine de rebondissements. Sortant de la cabine, il taquina son amour, la tentant concernant la tenue qu’il voulait arborer pour s’emmitoufler sous la couverture contre elle, souriant à sa réponse qui lui allait parfaitement. « Dans ce cas-là, autant rendre service à tout le monde. » Lâcha-t-il, lui lançant un clin d’oeil joueur, l’attirant avec lui dans la chambre qu’ils laissèrent ouverte pour que Hank puisse les rejoindre. « T’as raison, t’embêtes pas avec ça, ça va t’encombrer pour rien. » Dit-il, feignant un air innocent alors qu’elle savait aussi bien que lui que cette idée l’arrangeait bien. Il laissa ses yeux traîner sur son corps qui se réfugia sous la couette, Niels détachant le noeud de sa serviette qu’il laissa tomber au sol, lançant un regard joueur à sa femme. « Demandé comme ça, j’peux qu’approuver… » Dit-il, venant rapidement la rejoindre dans le lit, sa peau cherchant immédiatement le contact avec la sienne. « Tu me fais un câlin avant que la bête débarque ? » S’amusa-t-il, déposant un baiser sur son épaule, sa mains glissant sur son ventre alors qu’il se redressa sur son coude pour la regarder tendrement.

Elle avait besoin de rêver, de laisser son regard s'imprimer d'étoiles après le vide intersidéral qui avait balayé son espoir, dans une explosion qui avait laissé des traces dans le creux de ses pupilles. Elle comptait sur son amour pour éloigner son chagrin, cette peine qui pulsait entre les recoins de son coeur amorphe, épuisée d'avoir battu dans une certitude qui était maintenant déchue. Elle n'avait plus l'envie de rien, juste de se coller à la chaleur reposante de son mari qui était venu la masser sous l'eau chaude réparatrice, comme si peu à peu, Aelya pouvait sentir les morceaux de son âme se retrouver pour mieux briller.

- C'est vrai... ? J'te rends heureux même si j'te fais échouer ? Demanda-t-elle, ayant besoin d'être rassurée, elle qui culpabilisait à la seule idée de le retenir dans ses chaines, le poussant à s'écraser au sol à chaque fois qu'il tentait de voler. J'aimerai bien avoir son insouciance, sourit-elle légèrement, lovée entre ses bras qui s'étaient refermés autour d'elle, autour de son coeur qui battait toujours plus vite lorsque Niels n'était pas loin d'elle avant qu'ils ne sortent de la cabine de douche pour essuyer leurs corps trempés. Tu rends le meilleur service du monde en me faisant ça, s'amusa-t-elle en faisant référence à la vue sur son corps nu dont elle se perdait à en apprécier ses contours, sa beauté irréelle qui était le berceau de tous ses fantasmes. Je trouve qu'on porte déjà trop de tissus pour la journée donc autant en profiter là, se justifia-t-elle, amusée, rentrant sous la couverture après s'être débarrassée de sa serviette, trainant quelques secondes juste pour laisser le temps à son amour de la regarder, elle qui vivait pour son regard.

Elle sourit à sa remarque, ses yeux détaillant avec désir ses courbes masculines davantage dévoilées par la chute de la serviette, Aelya glissant sur le matelas lorsqu'il la rejoignit sous les draps.

- J'vais vite en profiter même, répondit-elle, frémissant au doux contact de sa main sur son ventre, Aelya venant sans prévenir sur lui, le faisant basculer sur le dos alors qu'elle s'était placée à califourchon sur son amour, sa bouche venant directement fondre sur la sienne pour la dévorer d'amour. Mon bébé... Souffla-t-elle tendrement, ses bras de chaque côté de sa tête, laissant l'une de ses mains caresser ses cheveux. Je t'aime... Rien que de te savoir là contre moi, j'vais beaucoup mieux... Murmura-t-elle, avant d'entendre leur chien marcher dans le couloir pour les rejoindre. Il nous aura pas laisser beaucoup de temps, rit-elle en parlant de leur chien.

Il voulait balayer sa peine, lui rendre ce sourire qui habillait de manière si parfaite ses magnifiques traits, lui qui ne vivait que pour la voir heureuse et épanouie. Il savait que la pilule serait difficile à digérer, qu’il leur faudrait un certain temps avant de comprendre que leur projet était définitivement derrière eux. Déterminé à la faire rêver de nouveau, il s’était glissé derrière elle dans la cabine de la douche, ses mains dérapant lentement contre son dos, appuyant sur certaines zones de son corps pour qu’elle puisse enfin se détendre, lui qui sentait ses muscles encore crispés après leur rendez-vous. « Tu me fais pas échouer bébé, c’est pas du tout vrai ça… Tu fais de moi l’homme le plus heureux du monde mon amour, t’es mon tout… » Murmura-t-il, ses lèvres glissant lentement contre sa joue, sa mâchoire, finissant dans son cou où il déposa quelques doux baisers. « Ouais, il a pas l’air d’avoir beaucoup de problèmes lui. » S’amusa-t-il, ayant une pensée tendre pour leur chien qui savait toujours leur redonner le sourire. Il resta quelques instants contre l’amour de sa vie, ses bras l’encerclant tendrement avant qu’ils ne sortent tous les deux de la douche. « Tant mieux, j’aime bien te faire plaisir. » Joua-t-il, l’air amusé, aimant retrouver cet air un peu moins lourd, de nouveau respirable, eux qui savaient de toute façon qu’ils n’auraient aucun intérêt à se morfondre sur leur sort. Il rejoignit la chambre avec sa femme qu’il suivait de près, acquiesçant à sa remarque qu’il partageait. « Je trouve aussi bébé. On se fait du mal à longueur de journée, on a le droit de se la jouer nudistes quand on se retrouve que tous les deux. » Renchérit-il avec un air joueur, ses yeux dévalant ses courbes qu’il aurait aimé dévorer immédiatement, fou amoureux de sa silhouette qui le faisait frémir depuis le premier jour. Il ne tarda pas à suivre ses pas, dévoilant son corps aux yeux de son amour qu’il rejoignit sous la couverture, appréciant voir son regard traîner sur son corps qui n’appartenait qu’à elle. « Ah ouais…? » Souffla-t-il, d’un air curieux et joueur, ses doigts trouvant refuge sur sa peau avant qu’Aelya ne le fasse rapidement basculer sur le dos pour s’installer sur lui, Niels frissonnant à son contact, sa bouche attrapant vivement la sienne pour répondre à la fougue de ses baisers. « Mon grand amour… » Murmura-t-il, tendant la nuque pour attraper sa lèvre entre ses dents, la taquinant comme il savait le faire, ses mains migrant de son dos jusqu’à sa chute de reins. « Je t’aime tellement… Y’a que toi qui me rends heureux. Il me faut que ça bébé, juste toi… » Souffla-t-il, son regard ne quittant pas le sien, Niels faisant mine de soupirer en entendant Hank se rapprocher de la chambre. « Non mais il est pas obligé de venir forcément entre nous deux bébé… Toi tu peux rester comme ça, sur moi, à me faire tous les bisous du monde. Il s’en remettra, c’est bon… » Dit-il, faisant mine de se plaindre, ses bras enlaçant son amour pour ne pas la laisser s’enfuir, la gardant contre lui, ses doigts courant le long de sa colonne vertébrale. « J’suis bien contre toi là, j’vais avoir froid si tu t’en vas… » Murmura-t-il, ses lèvres venant taquiner son cou qu’il embrassa lentement, laissant sa langue rejoindre la danse de ses lèvres pour la tenter, avant que Hank ne grimpe sur leur lit.