a millions dreams for the world i wanna make ∞ Aliénor & Circé

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A MILLIONS DREAMS FOR THE WORLD I WANNA MAKE
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@aliénor e. walsh " & @circé dewitt

Les Jardins de Circé était ma plus grande fierté, mon accomplissement ultime, un édifice que j’avais construit de mes mains, pierre après pierre, avec le soutien de mes amis – comme Emrys ou Sirius, par exemple – et celui de Nina, ma grand-mère, celle qui avait été ma rédemptrice. Je lui devais tout, pourtant, elle m’avait toujours appris à ne compter que sur moi-même pour réaliser de grandes choses. Grâce à son enseignement, non seulement je m’étais relevée, mais en plus j’avais trouvé la voie dans laquelle je m’épanouissais entièrement aujourd’hui. Oui, les Jardins était mon œuvre et je les avais composés à mon image. J’avais bien conscience du caractère atypique de ma boutique qui n’était ni vraiment un salon de thé, ni un fleuriste, ni une atelier d’herboriste, ni le QG de ma marque, ni même un institut de beauté, mais tout à la fois. Pour moi, cela faisait tout son charme et j’en étais extrêmement fière. Aujourd’hui, dans mon petit monde fantasque et fleuri, j’accueillais un nouveau membre de la famille, car oui, ici, aux Jardins, nous n’étions pas collègues mais tous cousins. Du moins, c’était comme cela que j’envisageai la chose, Les Jardins et tous ceux qui contribuaient à leur fonctionnement, constituaient une famille à part entière. Mon amie Alienor, que j’avais rencontrée quelque mois plus tôt lors de l’une de mes balades en forêt, venait de reprendre ses études et avait du temps pour venir travailler pour moi, ce qui m’enchantait. Pour son premier jour, j’avais demandé aux pâtissières de confectionner des petits cookies au matcha et à la framboise, ainsi qu’une eaux infusée à l’hibiscus et à la rose que nous proposions dans un menu du jour intitulé le menu Alienor. C’était une manière de l’accueillir comme il se devait. Quand ma nouvelle recrue passa la porte, je l’attendais au comptoir. Un grand sourire fendit mon visage.
— Alie, bienvenue à la maison ! dis-je en lui ouvrant mes bras.

— Merci, Alie, je te retourne le compliment.
J’aimais que mes employés se sentent bien. Je leur étais très reconnaissante de travailler pour moi. Ils aidaient, tous, au bon fonctionnement de la boutique ou au développement de la marque pour certains, même si la plupart travaillaient exclusivement pour la boutique, et leur salaire n’était qu’une maigre rétribution pour tout ce qu’ils faisaient pour moi. Des attentions comme celle que j’avais préparé pour l’arrivée d’Aliénor n’étaient pas rares aux Jardins. J’aimais nous considérer comme une grande famille.
— C’est un menu de bienvenue, précisai-je, je suis heureuse que cela te fasse plaisir. Hortense, notre pâtissière a élaboré la recette des cookies, tu peux aller lui en réclamer quelques-uns si ça te fait envie. D’ailleurs, viens avec moi, je vais te présenter l’équipe.
Je lui fis signe de me suivre, passai dans la partie salon de thé, encore vide à cette heure de la journée. Une petite brune d’une vingtaine d’année était occupée à passer un chiffon sur les tables.
— Salomé, je te présente, Aliénor. Elle sera avec nous à mi-temps.
— Salut ! s’exclama la jeune femme, bienvenue à la maison !
— Salomé s’occupe du salon de thé, mais elle est aussi fleuriste de formation. Il y aussi Filipe, qui est là à mi-temps, uniquement pour les fleurs. Il donne parfois un coup de main au salon, quand c’est le rush.
Je fis un souris à Salomé, qui se remit au travail et passait dans les cuisine où Hortense était en train de faire un peu plus de pattes à cookie pour le menu du jour. Hortense était une femme au gabarit impressionnant, elle faisait plus d’un mètre quatre-vingt et avait la carrure d’une rugbygirl, d’ailleurs, elle pratiquait ce sport en amateur. La cinquantaine passée, Hortense était ma première salariée. Je l’adorais.
— Et Hortense, notre fée du sucre ! Hortie, je te présente Aliénor.
— Aliénor ! Heureuse de te rencontrer ! s’enthousiasma ma pâtissière, le menu te plait ?

J’aimais à penser que j’avais réussi le pari que je m’étais lancé des années plus tôt en ouvrant Les jardins, que j’étais parvenue – presque seule – à créer cet espace cocon, cet endroit chaleureux où les gens aimait venir passer du temps. La simple idée que ma boutique fasse naitre un sourire sur le visage d’une seule personne me réchauffait le cœur. Mes employés y compris. D’ailleurs, eux-mêmes participaient à cette ambiance conviviale, à cette chaleur enveloppante qui nous prenait dès que nous passion le seuil du shop. Hortense, bien sûr, avec ses pâtisseries magiques qui avaient contribuées à la renommée des Jardins de Circé, peut-être même davantage que mes fleurs. Malgré tout, chacun avait sa pierre à apporter à l’édifice, chacun des nouveaux employés étaient libre d’amener son propre univers pour enrichir notre petit monde déjà existant. J’espère qu’Aliénor se sente chez nous comme chez elle, mais j’avais confiance en mon équipe pour faire en sorte qu’elle se sente rapidement à l’aise. Avec Hortense, c’était facile. Il suffisait de goûter l’une de ses créations pour être complètement sous le charme et Aliénor ne fit pas exception à cette règle. Je souris en l’écoutant complimenter ma cheffe pâtissière. Le cookie Aliénor, visiblement, avait su ravir son palais. Hortense accueillit les compliments de la nouvelle venue avec un immense sourire avant de retourner à ses fournaux.
— Merci Hortie ! Bonne journée.
—Bonne journée, Ci.
Je quittai la cuisine avec Aliénor et lui désigna l’escalier au fond de la boutique.
— L’étage, c’est mon coin à moi, lui appris-je, c’est un peu la salle de commande, si tu veux. C’est de la que je gère la paperasse, mais pas uniquement. Je developpe les gammes de Moly, ma marque de cosmétiques, gère les approvisionnement, le site internet…bref, c’est mon bureau et mon atelier quoi. Viens, je vais te faire visiter.
Je pris l’escalier en colimaçon et l’invitai à me suivre. Mon atelier était un endroit où je me sentais particulièrement bien. Il me ressemblait. Il était très lumineux, grâce au velux, et on pouvait distinguait de grande zone. Celle, plus administrative, où il y avait mon bureau, mon ordinateur, mes papiers, etc. Et l’autre, plus expérimental. Mon atelier, mon petit coin d’herboriste, ma panoplie de petite sorcière.
— Et voilà, mon paradis ! fis-je en ouvrant les bras.

Spoiler:

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J’aimais plutôt l’idée que l’atelier me ressemble, tout comme la boutique tout entière d’ailleurs. Les Jardins de Circé, puis ma marque de cosmétiques Moly, étaient mes bébés. J’y avais mis mes tripes, mon cœur et mon âme. J’espérai bien qu’on arrive à un déceler un morceau de moi. Par ailleurs, je passais le plus claire de mon temps à la boutique, ou enfermée dans mon bureau et il était important pour moi de me sentir bien dans cet endroit.
— Merci, c’est un joli compliment que tu me fais là.
Ma nouvelle recrue partagea avec moi son enthousiasme de travailler à mes côtés, et cela me faisait plaisir à entendre. Elle affirmait se sentir bien, ce qui était primordiale pour moi. Tout le monde méritait de venir travailler avec le sourire aux lèvres et je m’étais un poing d’honneur à ce que ce soit le cas pour tous mes employés.
— Ah oui ? Tu pourras rapporter quelques échantillons si tu veux, d’ailleurs peut-être que cela pourrait plaire à ton papa, je suis en train de développer une gamme pour homme.
J’attrapai dans un tiroir de mon bureau quelques petits flacons, les plaçai dans un sac que je tandis in fine à ma nouvelle recrue.
— Voilà, c’est pour toi et ta famille. Dis à ton papa de me donner son retour, son avis m’intéresse.
Une légère ride d’inquiétude barrait le front de la jolie Aliénor et je ne tardais pas à comprendre la source de son désarroi, puisqu’elle me l’expliqua sa détour.
— Oh mais ne t’en fais pas ! Un mi-temps me va très bien. Si tu as besoin d’aménager des heures avec tes cours, n’hésite pas à me le dire, c’est parfaitement faisable.