Heart vs Brain (Judas)

Livio avait prévenu Aura : ce soir, après le boulot, il allait boire un verre avec Judas, cet homme avec qui il avait bien vite sympathisé dès son arrivée à Bowen. Cela permettrait à la jeune femme de s'octroyer un plateau-repas devant un de ces films pour lesquels Livio rechignait. Ah, la vie de couple... Pour l'italien, c'était surtout l'occasion d'annoncer - et de fêter - la grande nouvelle qui bouleversait sa vie. Il allait être papa. Il découvrait le bonheur de l'annoncer à ses proches, même si souvent cela occasionnait des interrogations. Aura et Livio étaient allés vite, très vite. Mais il connaissait la force de son amour et même si cela l'effrayait d'être père, il savait que c'était la voie qu'il voulait pour eux. Au comptoir du bar, verres en main, Livio se tourna vers Judas, sourire aux lèvres : "Bon, mec, si je t'ai demandé de passer la soirée avec moi, c'est parce que j'ai quelque chose à t'annoncer..." Il marqua un temps de pause, laissant planer un léger suspense, avant de reprendre : "Je vais être p..." Excuse-moi ? lâcha une voix masculine, qui interrompit Livio dans sa grande déclaration. L'italien se retourna et vit deux hommes en train de murmurer quelque chose entre eux avant de relever le regard vers Livio. T'es le mec de la télé ?! Livio ?! Le jeune homme plissa des yeux, hochant la tête.Très vite, ce fut la langue italienne qui prit le dessus sur l'anglais. En comprenant qu'il était bien celui dont ils pensaient, les deux hommes invitèrent Livio à boire un verre avec eux, sous prétexte que leurs amies seraient tellement heureuses à l'idée de le rencontrer. Livio refusa, attestant qu'il était avec son ami, qu'il passait la soirée avec et qu'éventuellement, il viendrait les voir avant de partir. Mais la célébrité avait un inconvénient indéniable : celui de tout devoir au public. Les deux jeunes hommes prirent la mouche, lâchant qu'il avait la grosse tête. Ne voulant pas rentrer dans leur jeu, Livio se tourna vers Judas, lui disant : "Viens, on va un peu plus loin." Mais c'était sans compter sur l'un des mecs, bien alcoolisé, qui lança une première insulte, à laquelle Livio ne répondit pas. Mais l'estocade fut assenée par le deuxième homme, portable en main, qui montra une photo à son pote. Une photo qui provenait de l'Instagram de Livio. Une photo d'Aura. Une photo pour laquelle l'homme déclencha la dernière provocation. Il lâcha des paroles obscènes sur sa petite amie, affirmant qu'il la baiserait bien pour une nuit. Il n'y avait rien de tel pour atteindre Livio : parler d'Aura. "Désolé, mec." dit-il à Judas, posant brutalement son verre sur le comptoir avant de se jeter sur le mec au portable. Il l'agrippa par le col de son t-shirt et tous poings sortis commença à asséner ces coups qui lui faisaient oublier toute raison. Juste la colère parlait pour lui, dans un instinct primaire, presque bestial.

ça devait être une bonne soirée, ça devait être une putain de bonne soirée ! Annoncer à ses potes qu'il allait être papa était un moment unique pour lui. Mais il avait fallu que sa 'célébrité' lui joue des tours. Ces deux colosses avaient décidé de jouer les fauteurs de trouble, provoquant Livio sans vergogne. Et si l'italien encaissait des provocations qui le concernaient, il n'accepta pas que l'on s'attaque à Aura. Il ne laisserait personne dire des saletés lubriques sur la femme qu'il aimait tant. Si autrefois il était plutôt du genre effacé, à encaisser les horreurs qu'on lui balançait, il avait fini par développer une impulsivité en grandissant. Il avait déjà sorti les poings, à plusieurs reprises, quand il estimait que les mots ne servaient à rien et que ses coups parlaient bien mieux pour lui. C'était stupide, il le savait. Il savait qu'il allait revenir amoché, que cela n'allait lui apporter que des soucis, mais à cet instant, seule la colère parlait pour lui. Le seul sursaut de conscience qu'il eut fut quand il s'excusa auprès de Judas. Livio allait ruiner la soirée, il le savait, encore plus en sachant que Judas n'était pas du genre bagarreur, maniant les mots bien mieux que les gestes. Enfin, c'était ce qu'il croyait. En se jetant sur le premier homme, Livio lança les hostilités. Et très vite, le deuxième couillon s'approcha de Judas. Du coin de l'oeil, il vit le colosse s'attaquer à son ami. La légitime défense étant de mise, le jeune Kirke se trouva lui aussi impliqué dans une bagarre qui ne le concernait pas. "Cazzo !" s'exclama Livio, son attention bien vite détournée par le mec à qui il devait un coup ou deux. ALors que son poing s'écrasait sur la joue de l'homme, Livio eut tout juste le temps d'entendre Judas lui hurler de regarder derrière lui. Un troisième homme arriva, venu d'on-ne-sait-où. Destabilisé, Livio fit face à ce nouvel arrivant, mais se fit étreindre par le premier homme. Le dernier arrivé se fit un plaisir de lui offrir un magnifique revers qui monta de la pommette de Livio jusqu'à son arcade. En sentant un liquide chaud couler sur sa joue, le jeune italien comprit qu'on venait sûrement de lui péter l'arcade. Cela doubla sa colère, laissant valser ses poings et ses pieds, tentant d'atteindre les moindres parties des corps de ces provocateurs. Il ne sut pas combien de temps dura cet entretien musclé, mais des hommes finirent par s'interposer entre eux. Il comprit que l'un d'eux était le patron quand celui-ci hurla : je ne veux pas de bagarres dans mon bar ! Les insultes fusèrent des deux côtés, le temps de se faire embarquer et jeter dehors par ceux qui s'étaient interposés.

Une fois à l'extérieur et une fois que les hommes s'assurèrent que Livio et Judas ne comptaient pas rentrer de nouveau dans le bar, le jeune Manzoni s'installa sur le bout de trottoir, main sur la côte, le visage en sang. La tête en arrière, il tenta de calmer son souffle, finissant par lâcher : "Je suis trop vieux pour ce genre de connerie !" Pas sûr que ce soit la meilleure parole à avoir dans une telle situation. Il savait qu'il avait clairement merdé. Aussi, finit-il par dire : "Pardon... Je me suis laissé déborder." Et en remarquant que le visage de Judas avait pris quelques coups, lui aussi, il demanda : "ça va, toi ?" Et il ne put se retenir d'ajouter : "... parce que tu as une sale gueule, toi aussi." Dédramatiser, encore et toujours, tel était le credo de Livio. Mais pas sûr que ce soit idéal dans cette situation.

Les remords viendraient sûrement après. Evidemment, Livio s'en voudrait d'avoir entraîné Judas dans cette situation, d'avoir gâché la soirée, de ne pas avoir su se canaliser, d'avoir vu son pote se prendre des coups par sa faute. Oui, il s'en voudrait. Mais pour l'instant, seule la colère parlait pour lui et chacun de ses coups de poing le témoignaient. C'était un trop-plein, la goutte de trop, celui qui prenait pour tous les autres. Seulement, même si Judas avait fini par être impliqué dans la bagarre, les potes de l'autre con le furent aussi et cette bagarre devint vite un n'importe-quoi où la violence était maîtresse. Cela aurait pu mal finir s'ils n'avaient pas été arrêtés par l'équipe du bar, s'ils n'avaient pas été mis dehors comme deux imbéciles. Se laissant tomber sur le trottoir et alors que l'adrénaline retombait au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient, Livio ne savait pas comment aborder le sujet. Le regard sur Judas, une vague de culpabilité le submergea en le voyant blanc comme un linge. Mais au lieu de s'excuser, il opta - comme d'habitude - pour l'humour mal placé en parlant de la sale gueule qu'il avait, du fait qu'ils étaient bien trop vieux pour ça. "Pour ton âge, tu as encore un sacré crochet, putain." jura-t-il, taquin, continuant de s'enfoncer. Puis, Judas se retourna, affirmant qu'il n'était pas bien juste avant de vomir ses tripes. Livio s'épongea le visage ensanglanté afin de détourner son attention et ne pas gerber à son tour. Quand le trentenaire termina de vider son estomac, il vint s'asseoir près de Livio en le qualifiant de vrai con. "Ouais, on me le dit souvent !" répliqua-t-il en haussant les épaules. Mais là, ce soir, c'était vrai. Essuyant le sang qui tombait sur le coin de son oeil, il redressa la tête vers Judas qui commença à rire. Rire qui trouva vite son echo en Livio. "J'ai vraiment été con." dit-il en riant, l'entendant ensuite parler du fameux sang chaud des italiens. "On ne touche pas à la famille." répondit-il, appuyant bien sur son accent italien, façon 'Parrain'. Il avait clairement ses raisons, raisons qui revinrent vite sur le tapis puisque Judas lui demanda ce qu'il voulait tant lui dire. Livio secoua la tête et regarda son ami. "Aura est enceinte." Il esquissa un sourire qui se termina vite en grimace, tant les traits de son visage étaient endoloris. "Je n'ai pas montré le meilleur exemple, ce soir, mais ouais, je vais être papa, Judas." Il en était toujours aussi sonné. "Tu comprends pourquoi je n'ai pas accepté qu'il parle d'elle comme ça ? C'est la mère de mon gamin." Cela ne l'excusait pas pour autant, mais cela montrait à quel point il était prêt à sortir les crocs pour sa famille.

Comme à chaque fois qu'il se sentait coupable - et au lieu de lancer de plates excuses - Livio utilisait l'humour. Là, il vanta le merveilleux crochet de Judas, alors qu'il ferait mieux de s'inquiéter en voyant son ami vomir ses tripes. C'était l'adrénaline qui retombait, probablement, ou tout simplement la vieillesse qui guettait les deux hommes, qui n'avaient plus l'âge de faire de telles folies. Quand Judas termina de se vider l'estomac et qu'il prit place à ses côtés, ce dernier lui fit une confidence. Une confidence sur cette émission de télé où il s'était fait virer. "C'est vrai ?" dit-il, ne pouvant s'empêcher de lâcher un rire. "Maintenant, ils coupent tout au montage... Sinon, je me serais fait virer bien trop de fois." Il avait eu sa période post-rupture, où il préférait sortir les poings plutôt que de dire qu'il souffrait. La production s'en frottait les mains parce que Livio était complètement incontrôlable, n'hésitant pas à trahir, à tromper, à provoquer ceux qui se mettaient sur son chemin. Aujourd'hui, il avait de nouveau ressenti cette douleur. Cette douleur qui le poussait à en venir aux mains, alors que, d'ordinaire, il était une vraie patte. Mais pour Aura, pour son enfant, il pouvait devenir une furie et s'attaquer à quiconque les insultait. ça, Judas, sembla le comprendre. Peut-être même ferait-il la même chose pour les gens qu'il aimait. Toutefois, comme s'il avait besoin de justifier encore plus ses actes - et au passage, se déculpabiliser - il expliqua pourquoi il avait les nerfs à fleur de peau. Il allait être papa. Lui, Livio Manzoni allait être papa. Judas eut la réaction espérée, les yeux écarquillés, surpris. Ceux qui connaissaient vraiment Livio savaient que sa vie n'était pas propice à l'arrivée d'un bébé. "Je sais que c'est plutôt... inattendu." dit-il en réponse aux mots de Judas, souriant quand il lui lança un coup dans l'épaule. Il s'attendait à tout, du genre, t'es dans la galère, mec, ou t'es sûr de toi ? Mais Judas parvint à dérider Livio qui éclata nerveusement de rire quand son ami lui rappela qu'il allait se faire tuer par sa copine. "A côté d'Aura, je crois que je préfère retourner dans le bar et me confronter de nouveau aux trois cons." Il extrapolait, évidemment. Elle n'était pas si terrible, Aura. Mais il savait qu'il allait passer un mauvais quart d'heure. "Tu me laisseras une place sur ton canapé si je me fais virer de la maison ?"  Il rigolait, il rigolait, mais au fond, il ne faisait pas le malin. C'était bien la première femme à avoir une telle emprise sur Livio. Il avait tellement envie d'être parfait à ses yeux, d'être un exemple de responsabilité pour leur enfant à venir. Comment vous dire que c'était bien loupé... Les taquineries mises de côté, Livio esquissa un sourire, ému, quand Judas réaffirma qu'il était content pour lui. "Elle est enceinte de trois mois. Tu ne peux pas savoir comment je suis heureux, Judas. Je me suis jamais senti aussi bien." Ses yeux bleus, ou du moins celui qui était valide, montraient tout le bonheur qu'il portait à cette nouvelle. Maintenant, il était temps d'organiser les rencontres. "Tu verras, elle est adorable. C'est mon opposé, mais elle me complète. C'est fou." Aura était la bonne, il le savait. "Tu es libre, la semaine prochaine ? On pourrait faire un barbecue à la maison ? Tu en parles à Rose et tu me dis quand vous êtes disponibles ?" Rose... ou comment mettre les pieds dans le plat.

On lui avait dit à plusieurs reprises de se calmer, que ses scènes ne pourraient pas passer à la télé. Il aurait pu se faire virer un tas de fois, Livio. Mais son côté attachiant, sa bonne humeur et le fait qu'il était énormément aimé par le public l'avaient sauvé maintes et maintes fois et l'avaient même hissé en tant que tête d'affiche. Son producteur savait qu'il était sa poule aux œufs d'or et que la moindre de ses apparitions faisaient grimper l'audimat. Alors, on avait accepté beaucoup de choses venant de lui. Il esquissa un sourire aux mots de Judas, haussant légèrement les épaules : « Dommage qu'on n'ait pas fait d'émission ensemble, on aurait fait des merveilles. » Il se mit à rire, ils auraient surtout fait carnage. Mais ils n'eurent pas le temps d'en parler davantage puisque Livio avait une autre nouvelle, une bien plus belle nouvelle. Celle de sa future paternité. De sa future paternité qui n'allait pas vraiment avec cette baston dans le bar et qui risquait de lui attirer quelques ennuis avec Aura. Si elle les entendait, à ce moment précis... « Non, elle ne fait pas de catch... par contre, elle a une répartie digne d'une prise de karaté qui te fout au tapis. » Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres. Aura n'était pas sicilienne pour rien ! Et même si, parfois, ce n'était pas agréable à entendre, il fallait avouer qu'elle avait raison dans la plupart des cas. Livio esquissa un sourire ému quand Judas lui confia qu'il était fier de lui. Papa Manzoni. Que c'était étrange à entendre. Etrange, mais tellement grisant. Même si ce bébé était un bouleversement total, ce petit avait déjà le mérite de consolider ce bonheur que Aura avait amené dans sa vie. D'ailleurs, la rencontre entre Aura et Judas allait être de mise. Innocemment, Livio parla de Rose, dans l'optique de faire un repas à quatre. Mais la réaction de son ami laissa entrevoir qu'il avait fait une gaffe. Quand Judas grogna qu'il lui cassait sérieusement ses attributs masculins, Livio arqua un sourcil, surpris. Il ne dit cependant pas un mot, sachant très bien que Judas allait apporter des détails supplémentaires. Et quels détails ! Il comprit bien vite que la rupture était pressentie et si d'abord son regard se fit étonné, Livio fit un hochement de tête révélateur quand le prénom de Noa fut cité. Ils s'étaient revus. Et évidemment, Judas avait craqué. Livio pourrait jouer le moralisateur en disant que ce n'était pas bien de tromper, qu'il aurait dû rompre avant de fauter, mais il comprenait l'attirance incomparable qui subsistait entre Judas et Noa. « Tu sais, il y a des alchimies qui ne trompent pas, Judas. » Il marqua un temps d'arrêt, reposant son œil valide sur son ami : « Et toi et Noa, ça ne trompe pas. Ça devait arriver. » Il posa une main réconfortante sur l'épaule de son ami. Il sentait bien qu'il n'était pas fier de tout ce qu'il se passait. Mais il ne pouvait rien faire contre ses sentiments. « Une fois que tu auras quitté Rose, tu crois qu'avec Noa, vous allez pouvoir vous lancer dans quelque chose ? » Ils pouvaient aller loin, ces deux-là, si seulement ils s'en donnaient les moyens...

« J'ai ton numéro ! » dit-il en riant à propos de cette émission qu'il pourrait faire ensemble. Seulement, Livio allait raccrocher les crampons, voulant tourner la page de la télé, alors ce délire restera probablement un délire. Il aspirait à autre chose, maintenant, à davantage de calme, de sérénité auprès d'une femme qu'il aimait de toute son âme. Une femme qui savait clairement le tenir, comme il le fit comprendre à Judas. Avec ses mots, avec son analyse et sa répartie, Aura savait recadrer Livio quand il s'éloignait un peu trop du bon chemin. Et sans doute allait-il se prendre une sacrée leçon de moral quand elle apprendrait qu'il avait sorti les poings, mais ça, c'était une autre histoire. Là, Judas venait de lâcher une bombe. Il avait revu Noa. Il avait craqué pour Noa. Livio n'était personne pour le juger. Sans doute aurait-il fait la même chose s'il avait été avec quelqu'un à l'époque où il avait revu Aura. C'était ce qu'il avait fait quand il avait passé la nuit avec Aura, huit ans plus tôt. Il comprenait ce sentiment d'être totalement vulnérable face à la tentation que représentait une femme qui comptait. « A chaque fois qu'elle est dans le coin, il n'y a qu'elle. » dit-il pour continuer sur sa pensée. Alors oui, ce n'était pas étonnant. Ça devait arriver. Et ça arrivera encore si Judas ne faisait pas le bon choix. Pour l'instant, il y avait des barrières. Il ne savait pas comment l'annoncer à Rose et il ne savait pas ce que Noa voulait de lui. Mais la suite de ses mots firent sourire Livio. Il voulait Noa. Il venait de le dire clairement. « Rien que pour ça, mec, ne la laisse pas filer. » Il n'était pas le mieux placé pour donner des conseils sentimentaux, mais il savait néanmoins que quand il n'y avait qu'une personne dans les pensées, rien d'autre ne comptait. Le regardant alors qu'il s'était relevé, Livio hocha la tête à sa dernière question, se levant à son tour, la main plaquée sur son arcade sourcilière qui pissait toujours le sang. « Ouais, allons-y. Je vais sûrement filer aux urgences avant de rentrer à la maison. J'ose espérer que j'y resterai toute la nuit. » Il sentait venir la dispute conjugale et il la redoutait clairement. Ils commencèrent à marcher, croisant quelques personnes qui jetaient des regards effarés sur eux, qui n'avaient vraiment pas bonne mine. « Promis, la prochaine fois, la soirée se passera bien. » conclut-il avec un rire qui tranchait avec son regard désolé. Il s'en voulait, oui. Mais finalement, la soirée n'avait pas été si mauvaise si l'on regardait les confidences qui s'étaient dites, là, sur ce trottoir. Et c'était ce qu'il retenait par-dessus tout.