Calojira [ft. Alba]

Un bâtiment comme un autre en soi. Sauf qu'il s'avère qu'en voyant les portes de l'ascenseur se fermer, je me mette à courir pour essayer de le rattraper. J'aurais pu prendre le prochain. J'aurais pu faire mes jambes et prendre l'escalier mais comme je l'ai vu à Paris, apparemment je suis aussi pressée qu'eux et il faut que ça soit lui et pas un autre. Je parviens à me glisser de justesse me laisser en compagnie de... Bordel. Je reste figée là, un petit moment avant de lâcher un soupir. "Salut." Glacial, juste question de politesse. L'ascenseur descend mais des secousses se font ressentir, arrêtant ainsi toute son activité. On m'en veut. C'est mon mauvais karma en fait je crois. La personne qui domine tout ça veut que je m'excuse peut-être? Que nenni! Je n'ai absolument rien à lui dire. Je tente d'appuyer sur un bouton pour contacter la sécurité, leur expliquer la situation. Apparemment ils font au plus vite. Soit. Un autre soupir, je n'attends pas une demi-heure pour venir m'asseoir au sol, ayant pour vision les grandes jambes de la blonde. Je redresse le regard mais préfère passer à autre chose et attrape mon portable. Je suppose que je dois avoir un jeu qui traîne et qui n'a pas besoin de connexion internet.

Elle avait fini son travail la photographe. Elle sortait tout juste d’un rendez-vous avant d’aller chercher son fils chez Léo. Elle avait hâte de passer la soirée avec son fils, il était son petit rayon de soleil ces derniers jours. Fatiguée à force d’avoir piétinée toute la journée avec ses talons, ses jambes lui faisaient mal. Alors elle prenait l’ascenseur, portable en main pour prévenir Léo qu’elle partait. Alors que les portes se refermaient une main venait empêcher la fermeture. Elle relevait les yeux Alba sans réfléchir. En voyant Billie elle soupirait un peu, elle aurait préféré qu’elle attende le prochain. « Salut. » Répondait-elle sur le même ton. Heureusement que la descente ne durait que quelques minutes, elle n’allait pas à avoir supporter cette femme trop longtemps. Enfin c’était ce qu’elle pensait avant que des secousses viennent perturber son envoi de message. Puis l’ascenseur s’arrêtait et plus rien. Elle laisse Billie s’occuper de la situation, mais elles étaient bloquées dans ce stupide ascenseur. Alba soupirait une nouvelle fois plus profondément. Elle ignorait Billie, perturbée que son réseaux n’émette plus. Billie s’asseyait. « Fais chier putain. » Disait-elle avant de s’assoir à son tour, au bord des larmes.

Et revoilà donc l'aventure de deux "ennemies" coincées dans le même endroit sans qu'il n'y ait grand chose à dire. Je relève mon regard de mon écran et le pose sur elle le temps d'une ou deux secondes. Au bord des larmes la meuf. Qu'est-ce qu'elle a encore? Elle est claustrophobe, c'est ça? Je prends ma respiration avant de tout relâcher et cherche un paquet de mouchoirs dans mon sac et le lui balance -gentiment quand même hein- pas loin d'elle en lui disant un simple "Tiens.". Un autre regard en sa direction, je cherche autre chose dans mon sac. Une bouteille d'eau et la lui fais glisser, poussant à l'aide de mon pied lorsque je vois la bouteille revenir dans ma direction. "Peut-être que ça te fera du bien, j'sais pas." J'hausse les épaules et reporte toute mon attention sur mon portable. Je lâche un soupir, me redresse en appuyant une fois de plus sur le bouton de la sécurité mais il me donne la même réponse qu'avant. On n'en sait pas plus sur le temps que ça va prendre. Je repars m'asseoir à ma place.

C’était vraiment le summum de sa semaine ce foutu ascenseur en panne. En plus Billie partageait avec elle la cabine. En soit, elle aurait pu en rire, mais cette semaine avait été trop compliqué. Alba craquait, et peu importe la personne qui se trouvait dans cet ascenseur. Elle posait sa tête entre ses genoux, mais releva le bout de son nez quand elle entendait un truc se poser à ses côtés. Un paquet de mouchoir. « Merci. » Répondait-elle timidement. Après leur dernière altercation, elle attendait plutôt des moqueries de la part de la jeune femme. Mais non, elle lui donnait également une bouteille d’eau. « C’est gentil, je croyais que tu préférais que je me fasse écraser. » Disait-elle en riant.