still missing you (terrence)

► still missing you @TERRENCE KELLY & JJ NEWTON-JOHN

Cela fait des mois que tu as son adresse écrite sur ton carnet, des mois que tu sais qu’il est là, si proche mais pourtant tu n’arrives pas à trouver le courage d’aller frapper à sa porte. Terrence, cet homme qui a marqué ta vie, celui que tu as profondément, si passionnément mais avec qui tu as tout gâché le jour où tu as pris peur. Tu n’as jamais été doué pour t’attacher à quelqu’un, jamais longtemps du moins parce qu’il y a toujours un moment où tu finis par réaliser que tu es trop attaché, et tu prends peur. C’est exactement ce qu’il s’est passé avec Terrence. Tu es parti, tu lui as sûrement fait du mal au passage. Et puis quelques semaines plus tard, tu as appris ta grossesse. Tu as tout de suite pensé que c’était celui de Terrence, tu n’as jamais pensé à cet homme qui a partagé seulement une de tes nuits quelques jours après ta rupture avec le brun. Sept ans a passé depuis, sept ans cela t’as pris pour revenir vivre à Bowen et quelques mois de plus pour que tu trouves enfin le courage de te trouver devant l’appartement de ton ex petit ami. Tu ne sais pas comment il va t’accueillir, mais tu as attendu bien trop longtemps, il est temps de faire face à tout cela.

Tu gravis les marches rapidement et avant d’avoir le temps de changer d’avis, ton poing vient s’abattre plusieurs fois contre la porte. Il est trop tard pour faire demi-tour malgré la peur qui te tord le ventre. Lorsqu’il apparaît sur le pas de la porte pourtant ton cœur semble s’arrêter. Il n’a pas changé Terrence, pas vraiment et il est toujours aussi beau. “Salut…” Tu arrives à dire en lui adressant un léger sourire. Par où commencer ? Tu n’en sais rien. “Je… Je suis désolée de débarquer comme ca, je sais que ca fait longtemps…”

Ce fut Stan qui entendit le premier les coups sur la porte, le golden avait l'ouïe fine et Terrence était entrain de se tailler la barbe lorsqu'on frappa à sa caravane. Il sentit sa truffe fureter entre ses jambes histoire de lui dire qu'il fallait qu'il se bouge. Doucement mon vieux, doucement, j'arrive, ça peut attendre une minute. Pour Kelly rien n'était jamais pressé, il avait appris la patience avec le temps et un peu de lâcher prise, mais l'animal ne l'entendait pas de cette oreille et voilà qu'il le tirait gentiement par le pantalon pour le faire bouger. Il posa la tondeuse, se passa un coup d'eau sur le visage. C'aurait pu être Violet ou Lena derrière la porte mais aucune n'attendait pour entrer, elles étaient toutes les deux ici chez elle. Pour lui ça ne pouvait être qu'un prospecteur, de la pub, ou n'importe quoi qui pouvait attendre. Il ne s'attendait pas à la tempête qui l'attendait et heureusement, sinon il n'aurait peut-être jamais ouvert. Pour ne pas effrayer la personne, qui qu'elle soit, il signifia au chien d'attendre à ses pieds, derrière lui, Stan n'était pas méchant, bien au contraire, c'était un amour, mais il pouvait impressionner, comme tout gros animal. Il ouvrit finalement et se figea face à personne qui lui faisait face. Le temps s'arrêta, ou plutôt remonta de quelques sept années, la dernière fois qu'il avait vu J.J, c'était dans cette même caravane, le chien en moins, la jeunesse en plus. Cette femme il pensait qu'elle n'était qu'un souvenir d'une période courte mais heureuse, pourtant aujourd'hui quand il la vit rien ne semblait avoir changé, ni la couleur de ses cheveux, ni la douceur de son regard. Le sien, à Terrence, était sûrement un peu plus dur, les épreuves de la vie l'avaient rendu encore plus sauvage, heureusement que Violet était venu le sauver. Longtemps c'est un euphémisme, combien, huit ans ? Il perdait la notion des années alors qu'il approchait de la belle quarantaine. Qu'est ce que tu fais-là J.J ? Ce n'était pas méchant, le ton de sa voix était étrangement doux, posé, mais c'était tout un ouragan en lui, il sentait qu'elle n'était pas ici par hasard.

► still missing you @TERRENCE KELLY & JJ NEWTON-JOHN

Tu ne t’attends pas à recevoir un bon accueil, à vrai dire tu t’attends même à ce qu’il te referme la porte au nez et tu l’aurais sûrement mérité. Tu as changé quelques années, même si tu as toujours du mal à t’attacher, si tu as toujours du mal à accepter que tu as besoin de gens dans ta vie, mais tu as aussi réalisé que Terrence à le droit de savoir pour votre fils. Huxley est un gamin génial, un gamin posé, intelligent et des fois tu te demandes si c’est vraiment toi qui l’as éduqué. Peut-être que ce côté-là il le tient de gènes de Terrence après tout. “Longtemps c'est un euphémisme, combien, huit ans ?” Tu hoches doucement la tête, un léger sourire sur les lèvres. Tu es toujours nerveuse et tu te tords doucement les mains sans trop oser laisser ton regard sur le brun face à toi. Cette caravane, cet endroit ca te rappel des tonnes choses, des tonnes de souvenirs, très plaisant pour la plus tard. Tu as presque l’impression de revoir les sentiments que tu avais pour lui il y a des années remonter à la surface. “Qu'est ce que tu fais-là J.J ?” Le manque d’agressivité dans sa voix te surprend. Il aurait des tonnes de raisons d’être en colère contre toi, et tu le comprendrais, mais il ne semble pourtant pas l’être. Il semble si calme, si posé que cela te perturbe un peu. Tu te grattes un peu la gorge et viens jouer avec une mèche de tes cheveux nerveusement. “Je… J’ai besoin de te parler de quelque chose d’important…” Tu finis par lui dire hésitante, posant enfin ses yeux dans les siens. Tu as toujours adoré son regard, même si il y a quelque chose de plus dur que dans le passé dedans. “Mais est ce qu’on pourrait faire autre part que sur le pas de la porte… S’il te plait ?” Tu demandas timidement. Ce n’est peut être pas le meilleur endroit pour ce genre de conversation.

La colère avait habité Terrence tellement d'années qu'elle l'avait longtemps caractérisé, il était de ceux qui tempêtait, qui se battait, qui causait des problèmes. Mais le temps avait passé et toutes ses erreurs accumulées l'avaient changé, son passage en prison lui avait appris la patience, la résilience. Il avait compris que la violence ne menait à rien, qu'elle n'amenait rien d'autre que plus de violence encore. On disait que la prison changeait un homme, il pouvait en témoigner, seulement pour lui ça avait été étrangement bénéfique. Il avait encore quelques réminiscence de son caractère passé, mais jamais plus il ne se battait, rarement il criait. En vieux singe, il était plutôt du genre bougon, tout au plus. Jay l'avait connu comme ça, pausé, calme, plus réfléchi. C'était peut-être pour ça qu'il l'accueilli sans heurts, ou peut-être simplement parce qu'il n'avait sincèrement aucune agressivité contre elle. Certes elle était partie, elle l'avait abandonné alors qu'il dormait un matin sans qu'il ait l'occasion de la retenir ou même de dire au revoir, mais il ne lui en avait jamais voulu. Leur relation était telle que c'était comme ça, il devait s'y attendre et c'était arrivé, il aurait probablement pu en faire de même, si la vie en avait décidé. Il avait été triste, il s'était posé des questions, mais il n'y avait pas de colère, elle était libre, Jay, il savait qu'elle l'avait aimé, à sa façon, si particulière. Et il l'avait aimé également, tout aussi étrangement, de la façon la plus libre qu'il soit. Huit ans, donc, ou à peu près, qu'ils ne s'étaient pas revu, pour être honnête il ne pensait que rarement à elle, il se souvenait en avoir parlé à Violet lorsqu'elle lui avait appris qu'elle était enceinte, il lui avait parlé de leur histoire particulière, de façon très pudique. Il lui demanda ce qu'elle faisait ici et il remarqua sa gêne, elle se tortillait les cheveux comme elle le faisait avant, c'est fou ce que les souvenirs gardaient au fond de nous alors même qu'on pensait avoir tout oublié. un rictus se dessina dans sa barbe désordonnée. Elle devait lui parler, il sentit son cœur se serrer, qu'est ce qu'elle pouvait bien avoir à lui dire après tant d'années ? Comme pour les encourager, Stan sortit de la caravane et sauta joyeusement dans le jardin. On va faire quelques pas sur la plage, tu veux ? Il a besoin de se dégourdir les pattes. Terrence sortit déjà, referma la porte derrière lui et ensemble ils empruntèrent le petit chemin entre les dunes qui menait directement sur le sable. Kelly avait toujours sa démarche boiteuse et sa jambe meurtrie, ça n'avait pas changé avec le temps, bien au contraire. Après quelques minutes de silence à marcher l'un à côté de l'autre, Terrence tourna doucement la tête vers la blonde. Qu'est ce qu'il se passe, Jay ? Il ne l'avait jamais appelé JJ, il détestait ce diminutif.