You want a battle ? Here's a war

You want a battle ? Here's a war

Une fois la nuit tombée, la bête s'échappe. Sensuelle autant que cruelle, ses pas la mènent là où le monde se ruera à ses pieds. Ce quartier, c'est le sien. Son territoire et celui de toutes ces petites bêtes qui la suivent aveuglément par amour. Parce que de ses ongles noirs, elle a déjà arraché des cœurs, remué des âmes, capturé des corps. Ploc. Ploc. Ploc. C'est le bruit de votre sang qiu s'écrase vulgairement contre le bitume. Une tache, qui s'agrandit au fur et à mesure que la vie vous échappe. Et lentement, ses doigts parcourent votre corps à la recherche d'un morceau de peau qui n'a pas été arraché. Accroupie au dessus de votre corps, mi grenouille, mi Cerbère, elle fait craquer chacun de vos os en les tordant les uns et les autres. Brutalement, alors que sa chevelure sombre est balayée par le vent, éclairée par les doux reflets de la lune, elle penche la tête jusqu'à votre cou. Sans aucune douceur, avec toute la brutalité dont elle peut faire preuve, elle  plante ses dents jusqu'au plus profond de vous et vous arrache la peau, les muscles, les veines pour mieux sentir le battement du cœur se rompre brutalement. Son visage est parsemé de votre sang, et elle se délecte de ce goût qui lui redonne un peu de sa jeunesse. Juste un temps, juste assez pour se relever, ruinée de toute innocence.

« On... On a dépassé la limite, Red King. » Cette voix nasillarde attire son attention sur la réalité et elle se redresse un peu plus pour mieux révéler son visage à tous. Des traits fins et usés par le temps, des yeux qui n'ont plus rien d'humain, des cheveux qui n'ont de cesse de pousser pour envahir le monde de leur présence. « Qu-Quoi ? » Le ton est si fort que les mots résonnent dans les rues. L'homme qui a osé la déranger pendant son repas, ou la femme, ou peu importe qui que ce soit, va le payer. « Qu'iel se montre ! » C'est un hurlement de rage dont elle s'époumone alors que ses sens sont en alerte, le cadavre gisant à ses pieds, à la limite pile des deux territoires. Pour provoquer et faire sortir de sa cachette la créature qui ose revendiquer la guerre, elle fait un pas dans ce territoire interdit, sous le regard alerte des deux pauvres créatures de la nuit qu'elle traîne partout avec elle. Théâtralement, elle lève les bras au ciel comme un appel de la nuit, sourire dégoulinant de sang aux lèvres. « Il t'aura fallu plus de cent ans pour te montrer ? Sors de ta cachette, si tes vieux os le peuvent encore ! » L'odeur du crime pourrait être infâme pour l'être humain, mais pour eux, il n'y a rien à craindre. Ce n'est que l'odeur d'un festin tant désiré. L'odeur de la guerre elle-même qui vient de commencer. La voix de celle qui s'est proclamée Red King des années auparavant se tait enfin, laissant place à un silence pesant, un silence qui ne va pas durer. Un, deux, trois. L'attente devient interminable, mais personne n'ose bouger.

Codage par Libella sur Graphiorum

You want a battle ? Here's a war

Elle ressemblait à toutes ces nuits, sa robe noire enveloppant comme un écrin son précieux bijou. Elle y cache ces secrets, ces sombres Secret. Il y en avait tant à dire, quand il imaginait à peine l’insoupçonnable. Ces espèces, son espèce qu’on n'accordait qu’à de nombreuses histoires, presque une légende. Cela en serait une, s’ils n’étaient pas à fouler cette terre, aux générations naïves. Un sourire amer se faisait connaître sur son visage bien pâle, rien qu’à cette pensée. Les visages se ressemblaient tous, que ça en devenait des proies, à part du même rang, il n’avait pas montré un grand intérêt, à ce qu’il considérait comme son repas. Peut-être un peu curieux, de leurs évolutions. C’était surtout son côté, analyse pour mieux évoluer, qui parlait. Cependant ne guérissait pas sa soif, ce goût métallique qui titillait son odorat, ses papilles. Qui serrait sa gorge en signe soif, l’appel à la gourmandise ? C’est exactement cet appel qui s’offrait à lui, désirable, tout autre manière que l’appel de la chair. Il y avait autre chose, une autre odeur qui aurait préféré éviter. Un signe, il n’y croyait pas. Comme un seul homme qu’ils répondaient à cette présence. Intrus sur-le-champ de bataille. Si eux, les avaient senties, les adversaires avaient de même, ou ce n’était qu’une question de temps. Encore aurait-il voulu en donner ? La chasse un jeu, qu’ils avaient maîtrisé au fil du temps. Chacun savait ce qu’il avait à faire, aussi fin stratège, un regard, sans aucune parole. Ils commençaient à former deux personnes, disperser. Cette voix était aussi reconnaissable, que la connexion à ces souvenir étaient aussi désagréable, que de la sentir sous son sillage. Un sourire arquait légèrement ses lèvres, sur un mur inexpressif qu’il était son visage, marquer par le temps, et par l’expérience. Blanc laiteux, une langue parcourait son chemin sur des dents aiguisaient. « Autant d’empressement... » Un ordre qu’on ne lui donnait pas, ou plus, depuis des siècles. Jouant avec la pénombre, l’agacement, la rage, à s’en délecter. Même pas une once de sursaut, ne parcourait pas son échine. Un grognement, signe d’avertissement, sur des positions défensives. La guerre de territoire avait toujours été le fond même des guerres. Et c’était une attaque cette intrusion, même à la limite. L’atmosphère des rues, se chargeait autant qu’elles paraissaient soudainement plus sombres qu’elles ne l’étaient à l’origine. « ça ne m’étonne que tu ne sois pas déjà deviné ? Dis-moi pas qu’avec l’âge, tu as perdu de tes capacités... » Sa voix était chargée de sarcasmes, que de colère. Arraché entre ses lèvres, il avait pourtant enfin décidé de sortir de cette ombre, pour découvrir cette silhouette svelte, charger pas les années. Pour mieux s’observer, identifier l’ennemie et ces coups à venir. Prévoir, attaquer quand il le fallait. La rage se cachait geste. « Les proies ne sont plus aussi denses pour chasser chez nous... ? Ou c'est une déclaration de guerre ?» Prononçant la faute d’un regard le dit Silas , qui marquait, et ponctuer la colère, noir d’encre profond. Il fallait toujours être défensif et attaquant que subir. Il était prêt, depuis si longtemps...

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You want a battle ? Here's a war

Elle entend alors cette voix, et son corps frissonne jusqu'à sa moelle osseuse. Ses pupilles se dilatent aussitôt alors qu'elle ne bouge pas, tous les sens en alerte. Un sourire ne quitte plus ses lèvres alors qu'elle patiente. Il va enfin se montrer. Il a toujours eu ce grain de voix ignoble qu'elle n'a jamais pu supporter. Dire qu'elle n'était qu'une pauvre subalterne à l'époque, et qu'elle n'avait pas réussi à se venger de ce bourreau, qui avait envoyé un de ses sbires lui voler sa famille et son humanité. Roulant des yeux au ciel en entendant son grognement, elle se met à soupirer d'un air las, presque agacée. Des années à se tourner autour et à se faire la guerre sans jamais croiser le regard l'un de l'autre. Il n'est pas prêt à l'accueil qu'elle lui réserve. « Je suis encore plus vive, plus souple, et plus jeune que tu ne le seras jamais. » grogne-t-elle à son tour, luttant contre le tremblement constant de ses propres jambes alors qu'il daigne enfin se montrer. Il est tel qu'elle se l'était toujours imaginé. Le meilleur moyen de résister était encore d'avancer, alors elle fit un nouveau pas dans sa direction pour ne pas se laisser intimider par sa silhouette, visiblement bien plus mastoc que la sienne. Il avait dû être beau, quand il était encore vivant. Mais maintenant, ce n'était plus qu'un monstre de la nuit. La seule question qui restait en suspens, en revanche, était la raison de sa puissance apparente. A force de se faire la guerre et de rallier de pauvres humains au monde de la nuit, certaines créatures avaient fini par muter. Enfin, c'était le cas dans son camp, en tout cas. « Vois-tu... » déclare-t-elle en ouvrant le bras pour désigner le pauvre cadavre au sol, « Ce pauvre innocent était pile entre nos deux territoires. Il m'appartient tout autant qu'à toi. Si tu veux te servir de ses restes, je t'en prie. Sa chair est encore fraîche. » Les deux créatures qui l'accompagnaient reculèrent d'un pas chacun, par crainte. Elle pouvait sentir leur peur émaner de tous leurs pores, mêlée à l'odeur du sang et à la colère de son interlocuteur. Enroulant une mèche de cheveux autour de ses doigts squelettiques, elle fit la moue. « Je suis déçue. Moi qui pensait que j'aurais affaire au plus splendide dieu de la nuit, je ne fais face qu'à un pauvre imposteur... » Le provoqua-t-elle en papillonnant des yeux, avant de se mettre à rire longuement, comme si elle venait de lancer la meilleure blague de l'année. C'était risqué que de le provoquer ainsi, mais s'ils devaient se battre pour un bout de viande, elle voulait qu'il donne le meilleur de lui-même, pour qu'elle en fasse autant. Comme ce serait drôle de lui arracher la vie du bout des crocs comme le vulgaire charognard qu'elle a toujours vu en lui.

Codage par Libella sur Graphiorum